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  • La traductrice Lora Nenkovska, invitée aux ateliers FILIT

    La traductrice Lora Nenkovska, invitée aux ateliers FILIT

    Produit de la collaboration
    entre le Musée national de la littérature roumaine Iaşi et le Mémorial Ipoteşti
    – Centre national d’études Mihai Eminescu, les ateliers FILIT, arrivés à leur
    neuvième édition, ont précédé, comme à l’accoutumé, le Festival international
    de littérature et traduction Iași – FILIT. Lora Nenkovska, agrégée de langue et
    de littérature roumaine à l’université « Kliment Ohridski » de Sofia,
    est aussi une excellente traductrice bulgare de littérature roumaine et une
    participante de longue date aux ateliers FILIT. Au micro de RRI, elle a donné
    son avis sur ces ateliers, dont le but affirmé est de soutenir la coopération
    culturelle, la mise en lumière du patrimoine et de la création contemporaine à
    une échelle internationale.

    Avant tout, j’oserais dire
    que ce genre d’événements est vital pour nous, traducteurs. Il est très
    important que nous puissions nous rencontrer et parler de nos projets et de nos
    questions professionnelles. La traduction est un apprentissage permanent, un
    processus qui ne s’arrête jamais, tout comme ma carrière universitaire ;
    nous sommes une sorte d’étudiants qui ne cessent jamais d’apprendre. Et c’est
    un choix personnel, le fait d’apprendre, de chercher, de lire. En ce qui me
    concerne, j’aime me connecter à ce que font mes collègues étrangers, chacun ayant
    son propre goût en matière de littérature, aux traductions qu’ils sont en train
    de réaliser, aux nouveautés qu’ils ont découvertes, car c’est ainsi que nos
    échanges deviennent particulièrement intéressants. En plus, ce que j’aime
    beaucoup dans ces ateliers c’est que nous avons aussi droit à des conférences
    passionnantes, comme celles tenues récemment par des écrivains et des critiques
    littéraires tels Bogdan Crețu, Doris Mironescu, Florin Bican, Ioana Both, Radu
    Vancu. Le contenu de ces présentations intéresserait, je crois, tout un chacun
    qui lit ou étudie la littérature roumaine. La plupart de ces conférences, qui
    ont été plutôt théoriques, ont voulu nous faire mieux comprendre, plus en
    profondeur, la littérature roumaine. Bogdan Crețu nous a parlé du prince
    encyclopédiste Dimitrie Cantemir, un sujet que j’ai beaucoup apprécié, car
    j’aime énormément le livre de Cantemir « La Licorne aux portes de l’Orient ».
    Il est donc vital pour moi de me connecter aux préoccupations professionnelles
    de mes collègues, d’échanger des opinions, de parler des livres que nous traduisons,
    des dernières parutions de littérature roumaine. Nous sommes, si vous voulez,
    une petite société internationale qui parle roumain et discute de la
    littérature roumaine.


    Lora Nenkovska a traduit en bulgare des œuvres de Matei
    Vișniec, Petru Cimpoeşu, Mircea Eliade, Dan Lungu, Claudiu Komartin, Elena
    Vlădăreanu, Simona Popescu, Ioan Es. Pop, Max Blecher, Andreea Răsuceanu. Depuis
    quelques années, elle a aussi traduit des extraits de romans écrits par les
    autrices nommées aux Prix Sofia Nădejde de la littérature féminine. Lora
    Nenkovska a également parlé sur RRI de sa passion pour la littérature roumaine
    et de l’accueil favorable de la part du public bulgare: Ma rencontre avec la littérature roumaine a
    été un pur hasard. Je suis arrivée en Roumanie en 2003, par le biais
    d’une bourse d’études. A l’époque, j’étudiais des langues des Balkans – le grec
    et le néogrec, l’albanais, le serbo-croate et le roumain. Comme vous le savez, à
    cette époque-là, il était quasi impossible de sortir de Bulgarie pour étudier
    une langue étrangère. Mais une possibilité s’est créée et j’ai passé un mois à
    Timișoara, où ma coordinatrice a été l’écrivaine Adriana Babeți et tout a été
    magnifique. La plupart de mon temps, je l’ai passé à la faculté, mais j’ai également
    eu la chance d’assister à plusieurs spectacles de théâtre, présentés dans le
    cadre d’un festival pour les étudiants. J’y ai vu pour la première fois des
    pièces de Matei Vișniec et je me suis dit que si un dramaturge d’une telle qualité
    existait dans cette littérature, il était impératif de mieux la connaître.
    C’est comme ça que, avant de rentrer dans mon pays, j’ai acheté un grand nombre
    de livres, pratiquement une bibliothèque entière. Je me suis donc mise à lire
    de la littérature roumaine, que je trouve très vivante et diverse ; et les
    découvertes ne s’arrêtent pas. J’aime aussi, et beaucoup, l’attention portée
    aux questions sociales. En tant que traductrice, je suis très intéressée par
    cet aspect, par le sujet du livre, car je ne regarde pas un texte uniquement du
    point de vue du style. Et puis, la littérature écrite par des femmes
    m’intéresse aussi.


    La dernière traduction en bulgare d’un livre roumain, signée
    par Lora Nenkovska, est celle du roman « Le vent, l’esprit, le souffle »
    (« Vântul, duhul, suflarea ») d’Andreea Răsuceanu, parue aux éditions
    bulgares ICU Publishing. La traductrice prépare aussi une étude consacrée aux
    traumatismes abordés dans la littérature roumaine contemporaine écrite par des
    femmes. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • 02.02.2023

    02.02.2023

    Bakou – Le président roumain, Klaus Iohannis, entame aujourd’hui une visite de deux jours en Azerbaïdjan à Bakou, à l’invitation de son homologue azéri, Ilham Aliyev. Les deux hommes ouvriront la réunion ministérielle du Conseil Consultatif du Corridor sud de transport du gaz, occasion pour le chef de l’Etat de parler de l’implication de la Roumanie dans la sécurité énergétique européenne. Celle-ci se réalisera par l’élargissement de la coopération avec les partenaires de la région et par la diversification des sources et des routes de transport des ressources énergétiques. Ce qui plus est, Bucarest souhaite s’assurer depuis le Caucase les quantités de gaz dont il a besoin, à des coûts avantageux, afin de remplacer les importations en provenance de la Russie. Parallèlement, le président Iohannis doit rencontrer son homologue Ilham Aliyev sur l’élargissement de la coopération bilatérale dans des domaines tels les transports, le commerce, l’agriculture, l’éducation et la culture. Egalement sous la loupe : les projets d’interconnexion régionaux tels le câble sous-marin de transport de l’électricité.

    Bosnie – La Roumanie va rester pleinement engagée dans les efforts menés pour maintenir un climat sûr et stable dans les Balkans de l’Ouest, a déclaré, mercredi, le ministre roumain de la Défense, Angel Tilvar, dans le cadre de sa visite sur la base militaire Camp Butmir en Bosnie Herzégovine. Le ministre est accompagné du chef d’Etat-major à la Défense, le général Daniel Petrescu a rencontré des militaires roumains participant à l’Opération EUFOR ALTHEA, le commandant de cette mission de l’UE, le général major Helmut Habermayer (Autriche), ainsi que la cheffe du commandement OTAN de Sarajevo, le général de brigade Pamela McGaha (Etats-Unis). ‘Nous sommes très fiers de la manière exemplaire dont les militaires roumains s’acquittent de la mission qui leur a été confiée’ a affirmé le ministre Angel Tilvar. L’opération EUFOR ALTHEA a été lancée en décembre 2004. Depuis 2012, elle se concentre sur l’entraînement et la consolidation des capacités des forces armées de Bosnie Herzégovine. A présent ce sont 1100 militaires issus de 21 pays qui participent à l’opération EUFOR ALTHEA. En mai, prochain la fonction de chef d’Etat-major sera occupée par un militaire roumain.

    Syndicats – Environ 1000 employés de l’Education nationale ont manifesté, mercredi dans la capitale, mécontents de leurs conditions de salaire. Ils affirment que le personnel non enseignant est la seule catégorie qui n’a pas atteint le niveau de salaire de base prévu par la loi cadre pour l’année 2022. Les fédérations syndicales de l’éducation demandent au gouvernement d’adopter une loi afin que cette partie du personnel puisse recevoir le salaire promis, ils demandent également l’octroi de primes liées aux conditions de travail pour toutes les catégories de salariés de l’éducation nationale. La fédération syndicale Sanitas a annoncé qu’elle allait organiser à partir du 6 février des manifestations jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites. Au nombre des revendications, parmi d’autres, on trouve la hausse des revenus de tous les salariés de la Santé publique et de l’assistance sociale d’au moins 15 % afin de compenser l’inflation. Plus de détails en fin de journal.

    Policiers – Cinq agents de police du département de Brasov dans le centre de la Roumanie ont été arrêtés la nuit dernière dans un dossier de corruption qui a impliqué aussi plusieurs perquisitions dans des maisons privées et dans un commissariat de police. Selon le parquet, les cinq agents sont poursuivis pour corruption et abus de fonction, étant soupçonnés de ne pas avoir appliqué le Code de la Route. En effet, de décembre 2021 à janvier 2023, les agents du Ministère de l’Intérieur auraient demandé et reçu depuis différentes personnes des sommes d’argents et des objets valeureux afin d’éviter de se voir infligé des amandes.

    ICR – Cette année, l’Institut culturel roumain financera par le biais de deux programmes la traduction des livres roumains en langues étrangères. Ces programmes sont ouverts aux éditeurs se trouvant à l’extérieur de la Roumanie et visant à simplifier l’accès à la culture roumaine par la traduction d’œuvres littéraires d’auteurs roumains et par la publication de revues consacrées à la culture et à la civilisation roumaines. Les dossiers peuvent être déposés exclusivement enligne, via email, jusqu’au 8 mars. Ces demandes seront évaluées par une commission d’experts indépendants.

    Météo – Les températures demeurent toujours supérieures aux moyennes pluriannuelles sur la plupart des régions de la Roumanie. Le ciel est couvert sur les régions à l’intérieur de l’arc des Carpates, mais des nuages apparaitront aussi sur le reste du territoire. Il neige sur le nord et en montagne, alors que sur l’ouest des précipitations mixtes (pluie – neige) sont signalées. Des pluies verglaçantes sont également possibles donc soyez particulièrement attentifs si vous conduisez sur les routes de l’ouest. Les chutes de neige sont significatives sur le relief et notamment en montagne, à des altitudes de plus de 1 700 m, où la vitesse du vent dépasse les 90 km/h. L’Administration nationale de la météorologie a émis plusieurs alertes code orange aux tempêtes de neige valable sur cinq départements. Les maximas seront pourtant positifs allant de 0 à 10 degrés. 4 degrés et un soleil timide à Bucarest.

  • La traductrice littéraire Laure Hinckel

    La traductrice littéraire Laure Hinckel

    Madame, Monsieur, je vous invite à faire la connaissance de Laure Hinckel, que j’ai eu la joie de rencontrer à Iasi, lors de la dixième édition du Festival international de littérature et de traduction littéraire, FILIT. Et j’avoue, je suis tombée sous le charme aussi bien de son discours plein de chaleur à l’adresse des écrivains roumains et de la littérature roumaine, que de son sourire.

  • La traductrice littéraire Mihaela Buruiană

    La traductrice littéraire Mihaela Buruiană


    Contexte pandémique oblige, lédition de cette année du Festival international de littérature et de traduction, en abrégé FILIT, est plutôt atypique. Sans participation internationale et avec un agenda dévénements déroulés pour la plupart en ligne, FILIT 2020 a quand même mis au point une série de surprises pour les épris de la littérature et des traductions. Quatre jours durant, les événements littéraires senchaînent. Parmi eux, plusieurs portent sur le métier de traducteur littéraire. Quest-ce quune telle profession suppose? Quels sont les défis que le traducteur doit relever ? Voilà des questions auxquelles on répondra avec notre invitée, la traductrice littéraire Mihaela Buruiană.






  • Le début de l’utilisation du roumain comme langue liturgique

    Le début de l’utilisation du roumain comme langue liturgique

    Les livres et la culture n’étaient pas les uniques domaines appartenant à l’Eglise, c’était aussi le cas de l’éducation et de la santé. Quant aux livres, ceux-ci avaient la mission de former les fidèles d’un point de vue théologique et intellectuel en faisant circuler la parole de Dieu.

    Au 16e siècle, une des caractéristiques de la Réforme religieuse du monde chrétien fut la traduction de la Bible dans les langues vernaculaires. Cela a entraîné la baisse du prestige des langues liturgiques, tel le latin en Occident et le grec et le slavon en Orient, parce que les gens simples voulaient comprendre ce qui était dit pendant les services religieux.

    Dans l’espace chrétien – orthodoxe dont les Roumains faisaient partie, un espace dominé d’un point de vue géoculturel par le modèle ottoman, la réforme religieuse a pénétré à petits pas. Les changements venus de l’Occident se faisaient néanmoins sentir et la hiérarchie de l’Eglise devenait de plus en plus réceptive aux besoins de ses fidèles. Sous l’influence du luthéranisme et du calvinisme, le diacre orthodoxe Coresi a traduit les 4 évangiles et les a fait imprimer entre 1556 et 1583 à Braşov, ville se trouvant aujourd’hui au centre de la Roumanie.

    Les débuts des traductions en roumain des textes sacrés remontent aux années 1640. Pour davantage de détails, nous nous sommes adressés au traducteur Policarp Chițulescu : « L’attention et l’amour des prêcheurs de l’Evangile de transmettre la Parole de Dieux d’une manière fidèle et compréhensible a favorisé l’apparition des traducteurs et des traductions. Les sources des traductions dans l’espace roumain sont à retrouver, évidemment, dans la culture byzantine. Même si les Roumains se sont orientés à un moment donnée vers la culture slave, qui est devenue très forte et a influencé la culture roumaine, celle-ci n’était pas une culture originale, c’était toujours une culture de facture byzantine. Les textes gagnaient l’espace via le Mont Athos et Constantinople, vu que les Roumains, par la métropolie de Valachie, appartenaient à la Patriarchie Œcuménique de Constantinople. Ce recours aux textes byzantins était une manière de légitimer l’authenticité des textes, il s’agissait en fait d’aller directement aux sources et non pas de contourner les variantes slavonnes. »

    Dans l’espace roumain donc, la culture religieuse suivait encore timidement la voie ouverte par la Réforme. Les historiens expliquent cette timidité par la crainte que le prosélytisme réformé ne se répande dans les milieux orthodoxes. Dans les siècles qui suivirent, l’orthodoxie roumaine allait approcher de plus en plus le phénomène appelé « la roumanisation » du langage liturgique.

    Le traducteur Policarp Chițulescu explique : « La « roumanisation » du culte signifie l’accès d’un nombre très grand de personnes au message divin. Bien que les Roumains n’aient pas tenu les messes en langue roumaine, cela ne veut pas dire que le roumain n’était pas utilisé à l’église. Les chroniques, les sermons, tous les textes sacrés étaient en roumain. Ce furent les premiers recueils de textes imprimés sans aucune crainte. « Cazania de Govora », un des premiers livres expliquant l’Evangile fut imprimé à Govora en 1642, ouvrant la voie à l’apparition de textes similaires. D’où le besoin de mettre sur pied des imprimeries afin de compléter l’activité des ateliers où les livres étaient copiés, une pratique qui a été maintenue jusqu’au 20e siècle. »

    La hiérarchie de l’Eglise devenait de plus en plus persuadée que le passage du slavon au roumain rapprochait davantage les fidèles de Dieu. C’est pourquoi l’Eglise elle-même encourageait les traductions et les parutions en langue roumaine, affirme Policarp Chițulescu : « C’est avec beaucoup de prudence, de tact et de patience que l’on a fait les premiers pas vers « la roumanisation » du culte, vers l’introduction des messes en langue roumaine, puisqu’à l’époque seules les messes en grec, en slavon, en hébreu et en latin étaient permises, car considérées comme des langues sacrées. Le métropolite de la Valachie, Ștefan, était un érudit. Des débats théologiques étaient organisés à sa résidence de Târgoviște. Il nous a laissé en héritage un très beau manuscrit, en trois langues – slavon, grec et roumain. Il affirme clairement sa foi dans une préface parue à Târgoviște en 1651. Le métropolite Ștefan est connu comme le premier à avoir récité le Crédo orthodoxe en roumain à l’intérieur de l’église, mais aussi et surtout pour ses initiatives d’uniformiser les cérémonies religieuses, pour que tous les prêtres célèbrent les messes de la même manière dans toutes les églises et tous les monastères de sa métropolie. »

    Une fois dépassée la peur du prosélytisme religieux, les nouvelles tendances ont été perpétuées jusqu’à la traduction intégrale de la Bible en langue roumaine, à Bucarest, en 1688.

    Policarp Chițulescu ajoute : « Un autre prélat érudit qui a poussé à des progrès, fut le métropolite Teodosie de Valachie. Il a encouragé de manière tacite l’introduction de la langue roumaine dans le culte, étant considéré comme un facteur conservateur. En 1680 il a fait paraître des textes différents par rapport au métropolite Ştefan, qui avait fait imprimer plusieurs livres religieux en langue roumaine, mais non pas le missel orthodoxe, c’est-à-dire le livre liturgique dans lequel on trouve tous les textes nécessaires à la célébration de la messe. Teodosie a été celui qui a fait imprimer ce missel en Roumain, au bénéfice « des prêtres et des diacres », selon ses propres paroles. Peu à peu, les livres religieux ont commencé à contenir de plus en plus de prières en Roumains. Enfin, en 1688, il a également béni l’apparition des Saintes Ecritures en langue roumaine. »

    Début 18e siècle, le changement était irréversible : le Roumain avait déjà remplacé le slavon dans les cérémonies religieuses tenues dans les églises orthodoxes roumaines. (Trad. Valentina Beleavski, Alex Diaconescu)

  • Le Festival international de littérature et de traduction de Iaşi (FILIT)

    Le Festival international de littérature et de traduction de Iaşi (FILIT)

    Organisé par le Musée national de la littérature roumaine et financé par le Conseil départemental Iaşi, FILIT est considéré comme un des plus grands festivals littéraires dEurope. Des dizaines dévénements se sont enchaînés, durant les cinq jours du festival : rencontres avec des personnalités de la scène littéraire mondiale, nuits blanches de la poésie et de la musique, ateliers et tables rondes réunissant des professionnels de la littérature et de la traduction, concerts, lectures publiques etc. Au fil des années, le festival a pris de lampleur. Florin Lăzărescu, coordinateur de programmes:« Puisque la salle du Théâtre National « Vasile Alecsandri » de Iaşi compte une centaine de places seulement, les billets pour les soirées du festival sont vite épuisés. FILIT nest pas uniquement destiné aux vedettes. Nous organisons, entre autres, la Nuit blanche de la poésie, déjà traditionnelle, un marathon de lectures publiques auquel participent, à chaque édition, au moins cinquante décrivains et auquel assistent 500 personnes environ. Jai voulu le préciser, car on dit dhabitude que la poésie ne suscite pas trop dintérêt. Après avoir participé au Festival de Iaşi, des écrivains mont dit quils nimaginaient pas que des événements similaires, organisés à Paris ou à Londres, attireraient un public si nombreux. A lune de nos éditions, nous avions invité lécrivaine Svetlana Aleksievici, prix Nobel de littérature, qui na pas pu venir, pour des raisons indépendantes de sa volonté. Nous avons pensé que cela allait être un désastre. Pas du tout. FILIT est un festival dune telle ampleur, que même labsence dun lauréat du prix Nobel peut passer inaperçue. Cest pourquoi je disais que ce festival nest pas destiné à une élite. Lors de cette édition, nous avons organisé des événements dans 16 lycées et il faut dire que tous les lycées de la ville et des environs souhaitent être pris en compte pour ce festival. Cette année, pour la première fois, nous avons organisé des rencontres à Hârlău et à Târgu Frumos, car les professeurs de ces localités ont souhaité vivement accueillir des écrivains dans leurs établissements, après avoir participé, eux et leurs élèves, à des rencontres similaires organisées dans dautres lycées, pendant le Festival. »



    De grands auteurs, dont les livres se vendent à des millions dexemplaires dans le monde, lauréats ou nommés aux Prix Pulitzer, PEN/Faulkner Award for Fiction, Goncourt, Russian Booker Prize, Russian National Bestseller ou bien aux Prix de la Paix-Erich-Maria-Remarque ou Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes, ont été présents à cette VIIe édition du Festival international de littérature et de traduction de Iași – FILIT. Lécrivain Florin Lăzărescu, coordinateur de programmes en dresse un compte-rendu: «En parlant des littératures les plus en vue actuellement, on peut dire quelles se sont toutes données rendez-vous à Iași. Cette année, nous avons accueilli lAméricain Richard Ford, Mikhaïl Chichkine, lécrivain russe le plus connu actuellement, María Dueñas, une des auteures contemporaines dEspagne les plus lues, Mathias Énard, écrivain français lauréat du prix Goncourt. Le public a pu les rencontrer au Théâtre National, lors des soirées du festival. Pourtant, pour vous rendre compte de lampleur du FILIT, je rappelle que sous la grande tente dressée Place de lUnion, le public a pu rencontrer lIslandais Sjón, auteur de nombreuses chansons du répertoire de la célèbre Björk, nommée aux Oscar pour les paroles de la bande son du film « Dancer in the Dark » du réalisateur danois Lars von Trier. Cette année, nous nous sommes rendu compte quil y avait de nombreux écrivains qui auraient pu être invités aux soirées du FILIT, mais ils étaient trop nombreux et nous avons dû les intégrer à dautres programmes. Je mentionnerais seulement deux autres auteurs : Kim Leine (du Danemark), dont le roman « Les Prophètes du fjord de lEternité » a été vendu dans plus de 20 pays, et Herman Koch, un des écrivains néerlandais les plus populaires, auteur du roman « Le dîner », traduit en 21 langues. Quant aux écrivains roumains, 90 dentre eux – débutants ou auteurs consacrés – sont invités au festival de Iaşi. Je ne pense pas quil y ait de lecteur, aussi chicanier soit-il, qui ne trouve au moins une dizaine dévénements à son goût sur les 130 organisés durant les 5 jours du festival. »



    Cinq écrivains contemporains ont accepté le défi décrire une suite à un conte de Ion Creangă, dans le cadre du projet « Creangă 2.0 ». La collection est illustrée par lartiste Adrian Serghie et son but est dattirer lattention sur lœuvre de ce narrateur, tout en mettant en valeur de manière créative les musées littéraires de Iaşi. Florin Lăzărescu explique :« Chaque année, nous proposons un projet éditorial dont le but est daccorder aux écrivains classiques une place au festival. La ville de Iaşi compte 11 musées littéraires subordonnés aux Musée National de la Littérature Roumaine, organisateur du FILIT. Lannée dernière, nous avons invités les écrivains à écrire 11 biographies décrivains classiques roumains. Cette année, le projet visait le narrateur Ion Creangă, le fruit en étant une collection de cinq volumes signés par des écrivains contemporains : Matei Vișniec, Bogdan Alexandru Stănescu, Veronica D. Niculescu, Lavinia Braniște, Alexandru Vakulovski, qui ont accepté le défi. « La Maison de lenfance », ouverte dans le cadre du festival, a accueilli, pendant 5 jours de suite, la présentation des 5 volumes. »



    Enfin, lexposition darts visuels « Lettres à Julien lHospitalier » a réuni des œuvres signés par une vingtaine dartistes de France, Italie et Roumanie. (Trad. : Dominique)

  • Le traducteur Jean-Louis Courriol

    Le traducteur Jean-Louis Courriol

    Fin 2016, le traducteur Jean-Louis Courriol s’est vu décerner deux distinctions importantes : le titre de Docteur Honoris Causa de l’Université « Tibiscus » de Timişoara et le Prix Eugen Lovinescu, accordé par le Musée de la Littérature roumaine. Ce ne sont pas les premières distinctions roumaines que Jean-Louis Courriol reçoit pour ses traductions de la littérature roumaine et pour avoir contribué à la faire connaître dans l’espace francophone. En 2015, à l’occasion du Festival international du livre Transilvania, Jean-Louis Courriol recevait le titre d’« Ambassadeur honoraire de la littérature roumaine dans l’espace européen ». Passionné aussi bien de poésie que de prose, Jean-Louis Courriol a traduit et publié en France des œuvres d’écrivains classiques roumains, dont certains considérés comme intraduisibles, ainsi que des livres d’auteurs contemporains. Mihai Eminescu, Liviu Rebreanu, Camil Petrescu, Marin Sorescu, voilà quelques noms que les lecteurs français ont pu découvrir grâce à l’invité de cette édition de notre rubrique «Espace culture ».

    Jean-Louis Courriol a découvert la Roumanie dans les années ’70. Il était à l’époque un jeune professeur agrégé de lettres classiques. Ayant constaté que le roumain était une sorte de latin moderne, il a souhaité l’approfondir. L’Etat français l’a envoyé par la suite par comme lecteur à l’Université « Alexandru Ioan Cuza » de Iaşi, important centre culturel de cette ancienne principauté moldave. Une fois là, il a commencé – comme il se plaît à dire – à parler comme un habitant de cette contrée qui veut se faire passer pour un Bucarestois. Et le voilà arrivé à sa première traduction française d’un écrivain roumain. Le choix de Camil Petrescu n’a été pas du tout fortuit. Camil Petrescu était un des écrivains préférés de sa future épouse, Florica Ciodaru Courriol, remarquable traductrice, elle aussi.

    Nous avons demandé à Jean-Louis Courriol quels ont été les livres de la littérature roumaine qui avaient marqué son existence : « Difficile à dire, car ils sont nombreux. Pourtant, si je devais m’arrêter à un seul nom, je mentionnerais celui de Mihai Eminescu. Pourtant, je pourrais tout aussi bien choisir Liviu Rebreanu et Marin Sorescu, sans oublier Cezar Petrescu, qui malheureusement, est considéré en Roumanie comme un écrivain secondaire. Il est important de réévaluer la littérature roumaine en la regardant par le biais d’autres cultures ; moi, je le fais par le biais de la littérature française, à laquelle je continue de croire. Pourtant, il ne faut pas oublier que la littérature française ne surpasse pas la littérature roumaine. Pour moi, la littérature roumaine est un repère tout aussi important que la littérature française, de même que le roumain est ma deuxième langue maternelle, du moins je la considère comme telle. »

    Dans une interview accordée à l’écrivaine Marta Petreu, Jean-Louis Courriol affirmait que la littérature roumaine a donné des chefs-d’œuvre qui ne sont pas encore traduits.

    Jean-Louis Courriol raconte de sa rencontre avec les écrivains roumains : « Marin Sorescu est une de mes plus importantes rencontres, car c’est le poète qui m’a rapproché de Mihai Eminescu. Celui-ci me semblait un sommet presque impossible à atteindre et qui avait été peut-être trop glorifié. Pourtant, lorsque j’ai lu le poème « Et parce que tout cela devait porter un nom » de Marin Sorescu – peut-être le plus bel hommage jamais fait à Mihai Eminescu – j’ai commencé à me rapprocher peu à peu de son œuvre. C’est donc Marin Sorescu qui m’a fait découvrir Eminescu. Je l’ai découvert aussi par l’intermédiaire de Liviu Rebreanu. Et Rebreanu m’a emmené de nouveau vers Sorescu. Et la longue série des connexions pourrait continuer! »

    A part son travail de traduction, Jean-Louis Courriol a enseigné la langue et la littérature roumaine à l’Université de Lyon. Depuis 2000, il est professeur associé à l’Université de Piteşti. Cette institution d’enseignement supérieur a créé un Institut de recherche dans le domaine de la traduction littéraire où Jean-Louis Courriol et Florica Ciodaru Courriol dévoilent aux étudiants les secrets de cet art.

    Promouvoir la littérature roumaine n’est pas facile – estime Jean-Louis Courriol : « En effet, c’est difficile, pourtant la présence de Florica à mes côtés m’aide beaucoup. Certes, les éditeurs français – et pas seulement français, les éditeurs étrangers en général – ne nous attendent pas les bras ouverts. Ce n’est peut-être pas uniquement de leur faute. Parfois ce sont les traductions qui en sont responsables, car elles n’ont pas toujours été convaincantes. Et elles ne l’ont pas été parce que, des fois, on n’a pas traduit les auteurs les plus représentatifs de la littérature roumaine. Je suis persuadé que la littérature roumaine ne pourra pénétrer dans d’autres espaces culturels si on n’en connaît pas les racines, si l’on ne connaît pas, au moins partiellement, Mihai Eminescu, Liviu Rebreanu, Cezar Petrescu, Camil Petrescu, Lucian Blaga, Tudor Arghezi, Marin Preda. Faute d’accès à ces écrivains, il est difficile de promouvoir la littérature roumaine. Evidemment, on peut taper dans le mille avec un livre d’un écrivain contemporain, mais ce serait uniquement un succès à court terme. » (Trad. : Dominique)

  • 25.06.2016

    25.06.2016

    Brexit – Les représentants des 6 Etats membres fondateurs de l’UE se sont réunis ce samedi à Berlin, dans le contexte de la décision des Britanniques de quitter le bloc communautaire. Les ministres des AE d’Allemagne, de France, d’Italie, de Belgique, de Luxembourg et des Pays Bas se sont penchés sur le processus et la vitesse de la mise en œuvre du Brexit. Avant d’entrer en réunion, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a déclaré qu’il était important de garder le calme. «Suite à la décision de la Grande Bretagne de quitter l’UE, nous ne pouvons pas entrer en récession ou dans une période d’inactivité», a-t-il encore ajouté. Selon l’AFP, les six ministres ont en particulier relevé la nécessité d’une action commune contre la crise économique, le chômage, sur la crise migratoire ou encore en matière de sécurité intérieure ou extérieures après les récentes attaques djihadistes à Paris ou Bruxelles. Les Britanniques ont fait leur choix, mais « l’Europe que nous voulons, même s’il faut l’améliorer, même s’il faut la transformer, même s’il faut aussi être encore plus efficace, nous voulons la faire vivre », a affirmé le ministre français des AE, Jean Marc Ayrault, cité par Reuters.

    Bruxelles – A Bruxelles, le président de la Commission Européenne, Jean Claude Junker a accepté la démission du commissaire britannique à la stabilité financière, Jonathan Hill, dont le portefeuille sera offert au vice – président de la Commission, Valdis Dombrovskis. Selon les Traités de l’UE, un pays peut nommer un seul commissaire pour un portefeuille au sein de l’Exécutif communautaire. Jean Claude Junker se déclare donc ouvert à discuter avec le premier ministre britannique sur une nouvelle nomination et sur l’attribution d’un nouveau portefeuille de la Commission Européenne. Par ailleurs, la première ministre de l’Ecosse, Nicola Sturgeon, a déclaré qu’elle souhaitait avoir des « discussions immédiates » avec Bruxelles pour « protéger la place de l’Ecosse au sein de l’UE ».

    Finances – Les possibles coûts pour les finances de la Grande Bretagne générés par sa décision de quitter l’UE ont été soulignés par plusieurs avertissements de la part des agences de notation internationales. Selon Moody’s, la Grande Bretagne est confrontée à une longue période d’incertitude caractérisée par une confiance diminuée et par la baisse des dépenses dans le secteur des investissements, ce qui pourrait engendrer un ralentissement de sa croissance économique. Selon l’AFP, l’agence Moody’s a abaissé vendredi de stable à négative la perspective de la note du Royaume-Uni après la victoire du Brexit, signifiant qu’elle pourrait dégrader cette note dans un avenir proche. Elle craint aussi que les finances publiques du pays s’affaiblissent davantage que prévu. L’agence rappelle que l’UE est le premier partenaire commercial du Royaume-Uni, absorbant 44% de ses exportations tandis que 48% des investissements étrangers directs vers le Royaume-Uni viennent aussi de l’UE. Pour sa part le président de l’Eurogroupe a fait savoir que l’accès limité à l’UE était le prix à payer par la Grande Bretagne, et que le Brexit pourrait déterminer certaines compagnies à quitter Londres, affirment les correspondants de la BBC.

    Diaspora – Le ministre chargé des relations avec les Roumains de l’étranger, Dan Stoenescu, a assuré ses compatriotes se trouvant en Grande Bretagne qu’il n’y aurait pas de changements imminents en ce qui concerne leur situation et que rien ne changerait dans l’interaction entre les deux pays, dans les semaines à suivre. Il a également précisé que, dans le cadre des prochaines négociations, la Roumanie visera plusieurs éléments, dont la dimension sociale et l’impact de ce référendum sur les droits et les libertés des ressortissants roumains, sans oublier les aspects de nature économique et commerciale, les conséquences sur les exportations roumaines, ainsi que les effets indirects sur l’économie européenne. La Roumanie assurera la présidence tournante de l’UE en 2019 et elle aura un mot important à dire dans le processus du Brexit, a encore affirmé le ministre Dan Stoenescu. Il a aussi demandé aux Roumains qui se proposent de partir travailler à l’étranger de bien analyser chaque offre et de se faire embaucher sur la base d’un contrat ferme, avec des clauses claires.

    Taux de change – En Roumanie, l’euro a augmenté à 4, 53 lei, soit 2 bani de plus par rapport à la session précédente, a fait savoir la Banque nationale de Roumanie. De l’avis des analystes, c’est un impact moindre par rapport aux attentes aux turbulences sur les marchés financiers engendrées par le vote des Britanniques en faveur du Brexit. Par ailleurs, le leu s’est déprécié beaucoup plus par rapport au dollar, arrivant à un taux de change de 4,7 lei pour un dollar. Les résultat du référendum britannique a également entraîné la croissancen en Roumanie, de l’indicateur selon lequel sont calculés les taux d’intérêts trimestriles pour les crédits en lei, soit à 0,80% par rapport à 0,75%, sa valeur des 3 derniers mois.

    Justice – Un ancien ministre des Transports, Relu Fenechiu, et un ancien directeur au sein du ministère de la Justice, Ion Krech, ont été placés vendredi soir en détention provisoire pour 30 jours. La décision n’est pourtant pas définitive. Relu Fenechiu est accusé de trafic d’influence et de blanchiment d’argent, après avoir reçu entre 2012 et 201, 620.000 euros d’une société de logiciels, soit 15% de la valeur totale de deux contrats avec le Ministère de la Justice de Bucarest.

    Traductions – Le traducteur roumain Constantin Geambașu a été récompensé du plus important prix polonais destiné aux auteurs qui font la promotion de la littérature polonaise à travers le monde – Transatlantyk. Le jury a apprécié l’activité de 45 ans de Constantin Geambașu, professeur à l’Université de Bucarest. Slaviste et poloniste, celui-ci a traduit plus de 50 livres polonais en roumain. Grâce à lui, les Roumains peuvent lire aujourd’hui, dans leur propre langue, les créations de 3 lauréats polonais du Nobel de Littérature.

    Météo – Les températures élevées persistent en Roumanie ce week-end, la météo s’annonce caniculaire par endroits dans l’ouest et le sud du pays. L’indice température – humidité dépassera le seuil critique des 80 unités, par conséquent il y aura toujours un inconfort thermique accentué dans le sud-ouest. On attend des pluies à verse et des orages dans l’après-midi notamment sur le relief et par endroits sur le centre, l’ouest et le nord-ouest. Les températures maximales de ce samedi iront de jusqu’à 29 degrés sur le littoral de la Mer Noire et jusqu’à 35 degrés dans l’ouest du pays et dans le sud le long de la vallée du Danube.