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  • Un petit tour au tramway à travers la ville de Timişoara

    Un petit tour au tramway à travers la ville de Timişoara

    Nos pas nous mènent
    aujourd’hui vers la ville de Timișoara, capitale européenne de la culture
    millésime 2023, pour un petit tour guidé de la ville à bord du tramway
    touristique. Un tramway qui n’est pas moins un coup d’œil sans doute à cette
    première du 8 juillet 1869, lorsque Timisoara devenait la première ville de la
    Roumanie actuelle qui voit apparaître son premier tramway hippomobile.


    Le trajet du
    tramway touristique de nos jours démarre Place de la liberté, la Parade Platz d’autrefois,
    qui marque l’ancien centre administratif de la ville, situé tout près de la
    statue du saint Jean Népomucène. Une fois embarqué au bord de ce tram, vous êtes
    sûr de pouvoir découvrir dans l’heure qui suit l’histoire et le patrimoine
    culturel et architectural de la ville. En effet, l’engin vous amènera visiter
    une 30e d’objectifs touristiques, longera les palais administratifs somptueux
    de ce joyeux de l’empire d’Autriche-Hongrie d’avant 1918, traversera les places
    animées, vous fera découvrir la rivière Bega, indissolublement liée à l’histoire
    de la ville, tout comme ses jardins coquets. Le guide audio, disponible en
    roumain et en anglais, accompagnera de manière fort utile votre promenade.


    Le guide Ludovic Satmari, intime
    des joyeux cachés que recèle la ville de Timisoara, nous met l’eau à la bouche.
    Ecoutons-le :


    « Personnellement,
    j’adore faire découvrir à mes hôtes la ville à pied en suivant pour cela une
    sorte de cheminement chronologique. Et ce parcours démarre au 13e
    siècle, lorsque fut bâtie, en bois, la
    première citadelle de la ville. Au début du siècle suivant, au 14e donc,
    le roi magyar Charles 1ᵉʳ Robert établit sa résidence dans la cité de Timisoara
    et ce pendant 7 ans, lors des guerres de succession pour le trône du royaume de
    Hongrie. Timisoara sera ensuite au 15e siècle la résidence de Jean
    Huniade, vaillant voïvode de Transylvanie et régent de Hongrie, qui marqua
    fortement l’histoire de la ville. On ne pourra pas ignorer la période de 164
    années que dure l’occupation ottomane, qui débute en 1552, au temps de Soliman
    le Magnifique, lorsque Timisoara devient la chef-lieu du pachalik de Banat. Nous
    voyons l’endroit où étaient érigés les célèbres bains turcs, qui étaient chauffés
    à la romaine, grâce à un système enfoui en-dessous le carrelage, puis un
    morceau du mur de la mosquée centrale, ou encore le cimetière musulman, découvert
    lors de récentes fouilles. Aussi, nous pouvons nous faire une idée assez
    précise de ce qu’était la ville durant la période ottomane.
    »


    Notre guide nous
    conte ensuite la période marquée par la conquête autrichienne :


    « L’ancienne
    ville turque était construite pour la plupart en bois, et elle a été détruite
    au fur et à mesure que la nouvelle ville s’érigeait, en suivant cette fois un
    plan urbanistique qui avait pris soin d’englober les murs d’enceinte de la
    ville et de réserver un quartierhors les murs, le quartier « Fabrique », aux
    manufactures qui commençaient à apparaître. Seule
    une tour d’enceinte nous est parvenue des neuf que comptait la ville à l’époque.
    Mais il nous permet malgré tout de mieux comprendre le système de défense de la
    ville à cette époque où l’artillerie dominait d’autorité le champ de bataille ».


    La place de l’Union
    ou la place du Dôme nous fait découvrir le Dôme de la cathédrale catholique,
    érigé juste en face de l’église orthodoxe. A partir du 19e siècle,
    la ville prend de l’altitude, les bâtiments de deux à trois niveaux devenant la
    règle. La place de la Victoire, qui doit
    son nom à la révolution de 1989 qui mit un terme à la dictature communiste en
    Roumanie, nous dévoile la beauté d’un quartier huppé, où des palais et des
    hôtels de maître érigés au 19e siècle, tel le palais Lloyd, devenu actuellement
    le siège du rectorat de l’Université polytechnique de Timisoara, essaiment
    impunément, longeant le boulevard qui mène de l’Opéra à la cathédrale
    métropolitaine. (Trad. Ionut Jugureanu)



  • « Le tramway Bookuresti »

    « Le tramway Bookuresti »

    De juillet à août, le centre culturel de la municipalité de Bucarest (ARCUB) organise dans la Capitale l’événement « Le tramway Bookuresti ». C’est l’Association « Arta nu musca » (en français « L’art ne mord pas ») qui est à l’origine de cet événement. Le long du trajet de la ligne 1, une ligne très empruntée dans la capitale, les voyageurs vont vivre une expérience immersive qui entremêle l’urbain à l’Art. Pour l’occasion, les services de transport public de la capitale mettent en circulation des tramways d’époque.Au sujet de la genèse de ce projet, et sur l’expérience voyageur qu’on est en droit d’attendre, Loredana Munteanu, l’initiatrice du projet et fondatrice de l’ONG « l’Art ne mord pas » nous fait part de ses remarques: A Bucarest du 23 juillet au 20 août, soit pour une durée de cinq semaines, chaque samedi de 19h à 21h, cinq voyages poétiques sur la ligne une du tramway sont organisés. Les départs aller-retour s’effectuent à partir du dépôt Dudesti, jusqu’au boulevard Banu Manta. Le programme est axé autour de la poésie contemporaine, de la musique et des histoires qui parlent de la capitale. La première édition a eu lieu en 2019 et a bénéficié d’un financement de la part de l’Administration du Fond Culturel National. L’objectif était de faire rencontrer la poésie et son public dans des lieux urbains du quotidien. Pour la deuxième édition par contre on a changé le concept: en effet pour se sentir davantage impliqués et redécouvrir leur ville sous un prisme poétique, les gens doivent prendre le tramway spécial et payer un ticket spécial. J’ai postulé pour la bourse « Bucarest ré-imaginé programme lancé par le Centre Culturel de Bucarest, sous l’appellation « Bookuresti ». L’objectif est d’attirer l’attention sur l’importance de la lecture et de l’encourager alors que, selon un sondage, 46% des bucarestois déclarent n’avoir lu aucun livre et seulement 9% affirme lire régulièrement. Ce projet a été lancé par l’Association « L’Art ne mord pas » et aussi soutenu et financé par le Centre Culturel de Bucarest. Le tramway est en fait un prétexte pour nous rencontrer. C’est aussi une façon de découvrir la poésie, la musique et l’histoire de la ligne 1 et ses principaux repères : le dépôt Dudesti, le quartier Obor, le moulin d’Assan, l’hôpital Colentina, le cirque Globus et enfin le quartier Banu Manta. »

    Différents artistes participent à l’événement que ce soit des poètes contemporains, des musiciens qui jouent du jazz, de la musique classique ou encore de la musique des années 20. Des guides sont présents également sur cette mythique ligne numéro un de tramway. Loredana Munteanu nous donne des détails: « Parmi les poètes invités on retrouve Simona Popescu, la grande gagnante du prix du journal « Observator Cultural » avec son livre « Cartea plantelor si animalelor » (en français « Le livre des plantes et des animaux ») mais aussi Nora Iuga, Anastasia Gavrilovici, Dan Sociu ou encore la jeune poétesse, Catalina Stanislav, dont les débuts sont très prometteurs. Dans le rang des musiciens on compte le saxophoniste Paulo Profeti, le violoncelliste Mihail Grigore, au chant et à la guitare Corina Sirghi ou encore le violoniste Mircea Lazar. Les journalistes modérateurs sont Raisa Beicu, Anca Vancu et Elena Vladareanu. Les histoires sur la ville seront racontées par des guides, eux même historiens à l’Université de Bucarest. Le coût du billet est de 25 lei soit 5 euros. Tous les billets ont déjà été vendus. D’un côté cela nous réjouit énormément mais d’un autre côté on regrette de ne pas pouvoir proposer cet évènement à un plus grand nombre de personnes. C’est pourquoi, nous voulons rajouter quelques places supplémentaires. Nous vous invitons pour cela à suivre les dernières mises à jour sur nos pages Facebook et Instagram « l’Art ne mord pas » mais également sur notre site ARCUB.ro. »

    Ce bel et riche évènement artistique a su attirer et fidéliser un public demandeur, public qui depuis 2019 ne désemplit pas. Sans nul doute, cette deuxième édition, par la qualité de ses intervenants et la variété de sa programmation saura tenir toutes ses promesses pour le plus grand bonheur des petits et des grands.