Tag: Transnitrie

  • Que se passe-t-il en Transnistrie ?

    Que se passe-t-il en Transnistrie ?

    Suite
    à l’escalade de la crise en Ukraine, la situation est aussi tendue en
    Transnistrie, région séparatiste russophone de l’est de la République de
    Moldova. Rappelons-le, cette ancienne république socialiste située à l’est de
    la Roumanie est habitée par une population à majorité roumanophone. Entre
    temps, une série d’incidents, dont les auteurs restent inconnus, ont
    eu lieu dans la région de Transnistrie, contrôlée par la Russie, suscitant
    ainsi des craintes quant à une possible propagation du conflit russo-ukrainien.
    Deux explosions ont secoué la localité de Maiac, où deux tours de communication
    du Centre de radio et télévision ont été détruites, sans faire de victimes. Le
    soi-disant ministère de l’Intérieur de Tiraspol affirme que suite aux
    explosions, deux antennes qui retransmettaient des postes de radio de la
    fédération de Russie ont été mises hors-service. Les déflagrations ont eu lieu
    le lendemain d’une attaque au lance-grenades contre les locaux du service de
    sécurité de Tiraspol, capitale de la Transnistrie. Les autorités de Chisinau
    ont également confirmé des tirs d’arme à la frontière avec l’Ukraine, à deux
    kilomètres seulement du dépôt d’armes et munitions de Cobasna. Dans ce contexte
    le Service de renseignements et de sécurité de la République de Moldova a
    annoncé qu’il suivait l’évolution de la situation sécuritaire dans la région de
    Transnistrie et a exhorté le public à faire preuve de calme. Entre temps, le dirigeant
    de la région séparatiste de Transnistrie, Vadim Krasnoselski, a déclaré
    que les « traces des attaques mènent en Ukraine », qui, à son tour,
    accuse Moscou d’essayer de déstabiliser la région séparatiste de Transnistrie.
    Sans attribuer à Moscou la responsabilité de ces explosions, comme le fait
    Kiev, le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, a déclaré que
    l’administration américaine demeurait préoccupée par toute tentative
    potentielle de faire escalader les tensions. Pour sa part, le ministre français
    des Affaires Etrangères, Jean-Yves Le Drian, a affirmé que la France soutenait
    la stabilité et l’intégrité territoriale de la République de Moldova, face aux
    risques d’une déstabilisation qui la viserait. Notre appui a la Moldavie,
    particulièrement exposée aux conséquences de la guerre en Ukraine, se
    poursuivra de manière déterminée selon le communiqué. A Bucarest, le
    ministère de la Défense précise qu’actuellement, il n’y a pas de soldats
    roumains déployés en République de Moldova, pour participer à des exercices et
    à d’autres formes d’instruction en commun. Ces précisions interviennent alors
    qu’une publication en langue russe avait distribué de fausses informations,
    selon lesquelles la Roumanie envisageait d’attaquer la Transnistrie avec
    l’appui de l’OTAN, afin de pouvoir annexer ensuite la République de
    Moldova et soulignant que des militaires roumains avaient déjà été déployés sur
    le territoire de la République de Moldova.


    (Trad : Alex
    Diaocnescu)

  • La Transnistrie, un problème oublié

    La Transnistrie, un problème oublié


    La ligne de démarcation entre le territoire contrôlé par les autorités légitimes de Chisinau et la Transnistrie séparatiste semble séparer deux mondes différents. Alors que la République de Moldova aspire à devenir membre de l’UE et essaie d’adopter et de respecter des normes démocratiques, les sécessionnistes poursuivent les pratiques soviétiques de transgression systématique des droits élémentaires de l’être humain.



    Afin d’aggraver la rupture avec Chisinau, les autorités de Transnistrie n’hésitent pas à léser même le droit à l’éducation des enfants inscrits dans des écoles qui enseignent en langue roumaine, gérées par les autorités de la République de Moldova.



    Les comptes en banque du lycée « Lucian Blaga » de Tiraspol, chef-lieu de la région séparatiste, ont été gelés. Selon le directeur de l’établissement, Ion Iovcev, « la mesure risque de bloquer complètement l’activité de l’institution ». Le mois dernier, le lycée avait fait l’objet d’une perquisition opérée par les soi-disant procureurs de Transnistrie, qui ont également interrogé M Ivcev et son adjoint.



    A cette occasion, le leader sécessionniste Evgheni Şevciuk a menacé de fermer les écoles roumaines, si elles refusaient de passer sous le contrôle de son administration. L’indignation a été unanime. A Bucarest, le président roumain Traian Basescu a estimé que « les actions répressives et provocatrices contre les enseignants, les parents et les enfants témoignent de la transgression des droits de l’homme dans la région séparatiste ». A Bruxelles, les responsables européens ont exprimé leur inquiétude au sujet des récentes évolutions en Transnistrie et rejeté fermement les moyens par lesquels les autorités de Tiraspol pourraient peser sur l’enseignement.



    De telles actions unilatérales provoquent des tensions et ne font que compliquer les négociations autour du conflit de Transnistrie, affirment les responsables de Bruxelles. Ceux-ci ont été également très surpris par les actions de Tiraspol, puisqu’elles interviennent au moment où de nombreuses voix prédisaient un apaisement des tensions. De l’avis des analystes, la voie européenne pour laquelle la République de Moldova a opté pourrait s’avérer profitable aussi pour les habitants de la Transnistrie, notamment pour les cercles d’affaires de la région.



    Ce qui plus est, le changement de régime à Tiraspol entraînerait une nouvelle approche. Il y a deux ans, un relativement jeune Sevciuk avait remplacé Igor Smirnov, le leader d’une rébellion sanglante en 1992 qui a fait des centaines de morts et sorti la Transnistrie de l’autorité de Chisinau.



    Autre signe d’un éventuel dégel a récemment été lancé : le premier ministre pro-occidental de la République de Moldova, Iurie Leanca, venait de proposer aux séparatistes une large autonomie, similaire à celle dont bénéficie la Catalogne à l’intérieur de l’Espagne….(trad. : Alex Diaconescu)