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  • La santé mentale des travailleurs roumains

    La santé mentale des travailleurs roumains

     

    Plus récemment, en février 2025, une entreprise roumaine a été condamnée en justice pour l’épuisement professionnel d’une employée. C’est la première fois qu’une telle condamnation est prononcée. L’entreprise est désormais obligée de verser des dommages et intérêts à son ancienne employée. Les données confirment que le stress lié au travail n’est pas un phénomène isolé. Une étude récente analysant les réponses de 3 500 employés en Roumanie montre que 48 % d’entre eux ressentent souvent ou très souvent des symptômes d’anxiété au travail et que 43 % ne consacrent pas plus de trois heures par semaine à la détente.

    Corina Neagu a plus de 20 ans d’expérience dans les ressources humaines et est la fondatrice d’un cabinet de conseil qui aide les organisations à cultiver le potentiel de leurs employés et à les aider à découvrir leurs talents. Elle estime que le faible niveau d’éducation en Roumanie au cours des 35 dernières années et le manque d’éducation émotionnelle sont des facteurs déterminants pour les problèmes de santé mentale liés au travail. Corina Neagu estime que les écoles roumaines ont encore beaucoup de chemin à faire pour former les futurs travailleurs.

     « L’école en Roumanie n’apporte pas aux enfants les compétences dont ils auront besoin, nous ne nous occupons pas de l’émotivité de nos enfants. Les parents travaillent à l’étranger ou ne sont pas disponibles émotionnellement, les relations familiales sont dysfonctionnelles, il y a aussi de la pauvreté – dans les zones rurales – ou toutes sortes d’abus. Les parents ne savent même pas comment être bien avec eux-mêmes alors ça leur est difficile de gérer la relation avec leurs enfants. Tout cela a fait que notre état émotionnel et mental n’est pas ce qu’il devrait être. Oui, dans un pays civilisé, sain et normal, il existe des politiques de prévention, des stratégies au niveau national, des programmes au niveau organisationnel, des programmes de prévention et de bien-être – pour encourager le bien-être et la sécurité psychologique sur le lieu de travail ».

     

    Le poids du passé

    L’experte estime que le passé de nos concitoyens a donné naissance à des modèles de comportement qu’il nous faut désormais abandonner. À cet égard, la peur, principal instrument de contrôle sous le communisme, est toujours présente dans nos relations hiérarchiques. L’absence d’une culture du travail en équipe, un individualisme mal compris et la honte dans nos rapports avec les autres sont d’autres héritages culturels. L’experte poursuit :

     « Un autre modèle culturel est que nous n’avions pas le droit d’avoir une opinion. Nous ne savions pas ce que signifiait un retour d’information. Si nous ouvrions la bouche, on nous disait « va dans ta chambre, les adultes parlent maintenant ». Sans parler des instruments de coercition qui existaient à la maison et à l’école. Là encore, il s’agit d’un modèle qui s’est perpétué ».

    De nombreuses voix éminentes dans le domaine des ressources humaines affirment de plus en plus que les organisations jouent un rôle clé dans le bien-être des employés et, par conséquent, de la société en général. Corina Neagu le confirme :

    « Les entreprises ne sont pas des tiers, elles sont dirigées par des personnes qui doivent prendre des décisions. La décision de prendre soin de ses employés doit être une priorité pour tout type d’organisation et pour tout type de dirigeant. Pourquoi s’occuper de son personnel ? Votre personnel s’occupe-t-il de vos clients ? C’est très simple. Oui, aussi bien les clients internes que les clients externes. Richard Branson l’a dit, je ne l’ai pas dit, mais il l’a très bien dit. Je veux dire que c’est extrêmement important – et vous ne vous occupez pas seulement de leur donner un salaire à la fin du mois, vous vous occupez de créer l’espace, le climat, la culture, l’environnement où ils se sentent authentiques et où ils peuvent venir et s’exprimer d’une manière authentique. Une authenticité consciente. Je ne veux pas dire que nous devons laver notre linge sale en public, mais que nous devrions pouvoir donner un feed-back sans en craindre les conséquences.

    Une enquête menée par la plateforme BestJobs l’année dernière a révélé que la satisfaction professionnelle des employés roumains était à son niveau le plus bas depuis trois ans, avec seulement trois personnes interrogées sur dix qui se disent satisfaites de leur travail. Dans la même enquête, six employés sur dix ont déclaré que leur travail entraînait également des répercussions négatives sur leur vie personnelle. En même temps, de plus en plus d’ONG et de personnes formées aident les entreprises et les employés à développer des environnements de travail plus sains, où une communication saine et empathique anime les relations interpersonnelles.

  • 07.01.2025 (mise à jour)

    07.01.2025 (mise à jour)

    Gaz – La Roumanie dispose  de réserves de gaz naturel suffisantes pour traverser l’hiver, a déclaré le ministre de l’Energie, Sebastian Burduja. Cette déclaration intervient alors que selon certaines informations circulant dans la presse, les gisements de gaz de l’Union européenne se vident à un rythme rapide. Le ministre Burduja a montré qu’actuellement, les stocks roumains dépassent les besoins du pays pour la saison froide. Il a expliqué que le pays dispose encore de 2 milliards de mètres cubes de gaz stockés, alors que la consommation moyenne s’élève à 20 millions de mètres cubes par jour. Ainsi, à la fin de l’hiver, la Roumanie disposera encore de 800 millions de mètres cubes dans les entrepôts. M Burduja a également indiqué, dans un message sur Internet, que l’année dernière la Roumanie est devenue le plus grand producteur de gaz naturel de l’Union européenne et qu’à partir de 2027, avec le début de l’exploitation des gisements de la mer Noire dans le cadre du programme « Neptune Deep », la production nationale va carrément doubler.

     

    Travailleurs – Une centaine de milliers de travailleurs étrangers pourraient activer cette année aussi en Roumanie, conformément à un projet du ministère du Travail de Bucarest. Les sociétés roumaines auront la possibilité de faire venir des travailleurs extracommunautaires afin d’atténuer le déficit de main d’œuvre dans des secteurs tels le bâtiment, la poste, la restauration et l’hôtellerie, le commerce en détail ou bien le transport routier de fret. La crise de main d’œuvre au niveau national est une réalité, a reconnu l’exécutif de Bucarest. Le gouvernement précise que l’immigration légale pourrait être une solution pour compenser le déficit de main d’œuvre mais aussi pour soutenir la croissance économique. Une telle approche implique pourtant un management efficace de l’immigration, état donné que les travailleurs étrangers remplacent sur le marché du travail les Roumains ayant choisi de partir à l’étranger. La vaste majorité de travailleurs étrangers en Roumanie proviennent du Népal, du Sri Lanka, d’Inde et du Bangladesh.

     

    Pauvreté – La Roumanie détient toujours le taux de pauvreté et de l’exclusion sociale le plus élevé de l’Union européen, selon un récent rapport de la Banque Mondiale. En 2023, un tiers de la population se confrontait à cette situation, et les disparités entre le milieu urbain et celui rural étaient significatives. Conformément à ce document, les revenus devraient doubler carrément pour atteindre le standard de 25 dollars américains par jour, soit la somme minimum pour atteindre la prospérité. En 2023, plus de 13% de la population du pays a été confrontée à des difficultés dans le paiement des factures pour les services – eau, électricité, gaz etc – ce taux s’élevant à 28% parmi les jeunes qui vivent en pauvreté. La majoration des tarifs énergétiques a amplifié le phénomène.

     

    Fête – Avec la fête de Saint Jean Baptiste, le 7 janvier, célébrée par les chrétiens orthodoxes et les grecs-catholiques, la Roumanie met fin à la saison des fêtes d’hiver. En échange, ce n’est que le début des fêtes d’hiver pour les orthodoxes de rite oriental, qui ont fête ce mardi Noël. Il s’agit des communautés serbe et lipovène de Roumanie et des orthodoxes de République de Moldova. Ceux-ci suivent le calendrier Julien décalé de 13 jours du calendrier Grégorien, utilisé par les fidèles orthodoxes roumains.

     

    Météo – Au cours des prochaines 24 heures, les températures seront de beaucoup supérieures aux moyennes pluriannuelles du début du mois de janvier, avec des minimas allant de – 2 à 8 degrés et des maxima de 7 à 18 degrés. Sur l’ouest, le nord-ouest et le centre du pays, le ciel sera couvert et quelques pluies seront présentes. Quelques flocons de neige sont attendus sur le nord des Carpates Orientales. Le brouillard sera également présent le matin et durant la nuit.

  • La Roumanie est désormais une destination pour les travailleurs étrangers

    La Roumanie est désormais une destination pour les travailleurs étrangers

    Les nombre des travailleurs étranger a dépassé le seuil des 200 000 en 2023

     

    Conformément à une étude réalisée par la Fondation pour le développement de la société civile, depuis plusieurs années, le marché du travail a enregistré une majoration importante du nombre de travailleurs étrangers dépassant le seuil des 200 000 en 2023. Cette tendance illustre une diversification de plus en plus importante de la main d’œuvre, dans une période durant laquelle le pays est confronté à une crise des ressources humaines dans certains secteurs. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles la Roumanie est une destination pour les travailleurs étrangers. D’abord, les salaires proposés sont souvent supérieurs à ceux de leurs pays d’origine, notamment pour les travailleurs d’Asie. Ce qui plus est, de nombreuses entreprises roumaines et internationales qui opèrent en Roumanie se confrontent à un déficit de main d’œuvre qualifiée qui les oblige à embaucher des travailleurs étrangers.

     

    Même si les travailleurs étrangers contribuent à la croissance économique, ils sont souvent victimes d’abus de la part des employeurs.

     

    Conformément à l’étude, les pays d’origine de la majorité des travailleurs étrangers sont le Népal, la Turquie, l’Italie, la République de Moldova, le Sri Lanka et l’Inde. Les secteurs où travaillent des étrangers sont le bâtiment, l’hôtellerie et la restauration et le commerce. Selon les chiffres de l’Inspection générale de l’Immigration, 80% d’entre eux font toujours un travail non-qualifié. L’intégration des travailleurs étrangers n’est pas facile, mais elle est importante pour la croissance économique de la Roumanie, a déclaré Ramona Chiriac, cheffe de la représentation de l’Union européenne en Roumanie.

     

    Ramona Chiriac : « L’étude identifie les barrières linguistiques, la législation inadéquate portant sur la sécu, parfois un accès limite des travailleurs à des services publics de qualité, les différents abus de la part des employeurs, autant de problèmes qui exigent de nouvelles politiques publiques adéquates pour transformer ce phénomène en une histoire à succès tant pour la Roumanie que pour ceux qui arrivent en Roumanie » a déclaré Ramona Chiriac.

     

    Un nouveau cadre législatif

     

    Pour sa part, Victoria Stoiciu, conseillère d’Etat du Premier ministre a précisé que les responsables de plusieurs ministères œuvraient ensemble pour élaborer un cadre législatif censé aider les immigrants. Pour cela il faut renforcer les institutions de contrôle de l’Etat, telle l’inspection du Travail, afin d’assurer aux immigrants des conditions de travail dignes, de bons salaires et de la protection contre la traite des personnes. Embaucher des travailleurs étrangers est un avantage des deux côtés puisque cette solution ne fait qu’augmenter l’efficacité et la productivité des entreprises, alors que les travailleurs bénéficient de meilleures conditions de travail et de vie.

     

    Barrières linguistiques et conditions de travail et de vie difficiles.

     

    Les différences culturelles et linguistiques peuvent créer pourtant des barrières de communication et les conditions de travail et de vie d’une grande partie des étrangers ne sont pas des meilleures. Et pourtant, la vaste majorité d’entre eux se déclarent contents des opportunités qu’offre la Roumanie et apprécient notamment la stabilité des emplois et la possibilité d’envoyer de l’argent à la maison afin de soutenir leurs familles.
    (Mihai)

  • Les nouveaux visages qui sillonnent les rues de la Roumanie

    Les nouveaux visages qui sillonnent les rues de la Roumanie

    Un déficit profond de main d’oeuvre

     

    Dans un contexte de déclin démographique, causé par le vieillissement de la population et une émigration importante, la Roumanie fait face à un déficit de main d’œuvre. Ce déficit particulièrement marqué dans certains domaines a constitué dans les dernières années un défi majeur pour le gouvernement roumain, qui y a répondu en ouvrant les portes à une immigration légale de travail. C’est ainsi que le visage des rues de Roumanie, de Bucarest notamment, mais aussi des différentes villes de province, s’est rapidement modifié, accueillant de nouveaux-venus arrivant de loin pour travailler dans les pâtisseries, les restaurants, les usines et les services de livraison, tous avec l’espoir d’une vie meilleure.

     

    Les chiffres le confirment

     

    Chaque année depuis 2022, environ 100 000 visas de travail sont accordés à des travailleurs non européens en Roumanie. En 2023, selon les données de l’Inspection générale de ‘l’immigration, 101 253 permis de travail ont été délivrés, majoritairement à des ressortissants d’Asie du sud, notamment du Népal (plus de 23 000 visas), du Sri Lanka (22 000 visas), du Bangladesh (18 000) et du Pakistan (plus de 8 250). Ces données révèlent également une importante inégalité de genre, 90 % des arrivants étant des hommes. Les principaux domaines dans lesquels ils travaillent sont l’hôtellerie-restauration, le tourisme, les usines, le BTP et le ménage.

     

    Selon d’autres sources, en 2022, les visas de travail accordés à des ressortissants sri-lankais représentaient plus de la moitié des visas délivrés dans toute l’Union européenne aux citoyens de ce pays.

     

    Quelles conditions de vie et de travail ?

     

    Cette situation nouvelle pose la question des conditions d’accueil et de travail de ces travailleurs. En effet, de nombreuses enquêtes de presse ont révélé comment la vulnérabilité de ces personnes qui ne connaissent ni le roumain ni la législation roumaine, les expose à de nombreux abus, situations d’exploitation, arnaques ou illégalité forcée, des situations contre lesquelles ils n’ont pas toujours les moyens de se prémunir.

     

     

    Dans la plupart des cas, les travailleurs migrants ont payé des sommes exorbitantes à des intermédiaires qui prennent en charge les démarches administratives. Ces sommes comprises entre 4 000 et 10 000 euros, ont été réunies en vendant les bijoux de famille ou des terres, en contractant des emprunts ou en hypothéquant la maison ou les terres abritant toujours les familles restées au pays. Ils envisagent de les rembourser peu à peu, grâce aux salaires gagnés en Roumanie. Cette dette contractée fait peser sur ces personnes une menace qui les rend particulièrement dépendantes aux employeurs et donc potentiellement vulnérables à des atteintes à leurs droits fondamentaux.

     

    Une enquête nécessaire 

     

    Anatolie Coșciug est chercheur et directeur adjoint du Centre pour l’étude comparée des migrations. Il a accepté de nous parler des cas d’abus révélés par ses recherches de terrain.

    “On a cherché à savoir si les cas d’abus dont on a entendu parler au cours de nos recherches ou dans d’autres travaux, constituent des exceptions, des cas isolés ou s’il s’agit d’un système. Et s’il s’agit d’un système, comment l’expliquer ? Or, ici il faut prendre en compte à la fois des facteurs liés à la migration et des facteurs liés à notre politique sociale en général. Donc ce n’est pas seulement une question de migration, mais il faut aussi bel et bien comprendre comment notre société est organisée. Or cette organisation rend les migrants ultra-vulnérables. On propose dans nos travaux une approche basée sur les droits humains. Ça peut sembler surréaliste, mais il s’agit d’une approche inhabituelle, car personne ne parle jamais de ces travailleurs comme de gens ayant des droits, qui sont vulnérables et doivent bénéficier de protection le cas échéant. Ça me semble tout à fait extraordinaire que dans les entretiens avec les migrants, avec les ONG ou d’autres intervenants, personne ne fasse jamais référence aux droits humains”.

     

    Plusieurs droits fondamentaux sont souvent ignorés

     

    Quelles sont les principales situations d’abus recensées ? Anatolie Coşciug nous fait part de ses découvertes.

    “On a pris les droits humains un par un et pour chaque travailleur on a essayé de voir quelle était la situation, afin de mettre en évidence des cas spécifiques. Par exemple, on a pris en considération le droit à un travail décent, à un logement, les droits liés à la famille, les droits liés à l’éducation. Donc, on a cherché comme ça, que cela vous surprenne ou pas, on a découvert que dans tous ces domaines il existe des formes de violation des droits fondamentaux. Il y a des formes parfois très graves, comme dans le cas du logement. La majorité des travailleurs immigrés affirment vivre dans des logements surpeuplés, parfois sans accès à l’eau courante. De même, souvent leur nourriture ne correspond pas à l’effort du travail accompli. Sans doute, il y a également de nombreuses situations où les problèmes ne sont pas aussi durs ou fréquents et où les violations des droits humains sont moins visibles. Par exemple, si on prend le droit à la réunification familiale, le droit de faire venir sa famille, ce n’est pas formellement interdit, bien sûr, mais les démarches sont extrêmement compliquées et découragées, tant par les employeurs, que par les gouvernements des pays de départ et le gouvernement roumain”.

     

    De nombreux observateurs craignent en outre que la route ne soit longue avant que la Roumanie ne se dote d’une politique d’accueil plus respectueuse, les institutions publiques, le milieu privé mais aussi une partie de la population n’y voyant peut-être pas une priorité pour le pays. (trad. Clémence Lheureux)

  • 05.01.2024 (mise à jour)

    05.01.2024 (mise à jour)

    Santé – Le premier ministre roumain, le social démocrate Marcel Ciolacu, a demandé que le problème des médecins débutants ayant réussi l’examen de spécialité l’année dernière soit résolu rapidement. Dès le début de la première réunion du Gouvernement de cette année, il a voulu s’assurer que ces médecins ne travailleraient pas à l’étranger et a demandé aux ministères de tutelle de prendre les mesures nécessaires. Auparavant, tant l’Union Sauvez la Roumanie dans l’opposition que l’Administration des Hôpitaux et des Services Médicaux de Bucarest se plaignaient du manque de personnel et accusaient la coalition Parti Social Démocrate – Parti National Libéral de conduire le système médical à un effondrement imminent, en ignorant la crise sur le terrain et en réduisant les fonds alloués aux hôpitaux, mettant aussi en danger la vie des patients.

    Grippe – La saison des viroses et de la grippe est bel et bien arrivée en Roumanie. Le nombre des cas est à la hausse et les hôpitaux sont archipleins. La situation pourrait même s’aggraver dans la période suivante, vu que lundi c’est la rentrée après les vacances de fin d’année. Les médecins affirment qu’il s’agit spécialement d’enfants se confrontant à des infections respiratoires graves, mais aussi d’adultes et de malades chroniques dont les pathologies se sont aggravées. Parmi ces pathologies figurent les viroses respiratoires qui ont produit une toux qui dure plusieurs semaines, ce qui n’est pas normal. Le nombre des cas de covid est également à la hausse.

    Banque centrale – La Banque nationale de Roumanie s’attend à un taux annuel d’inflation au mois de décembre d’un peu plus de 6%, a affirmé au micro de la radio publique roumaine, le porte parole de l’institution, Dan Suciu. L’évolution de cet indicateur semblait se tempérer dès le mois de novembre lorsqu’il était de 6,7% par rapport à plus de 8% en octobre. Dan Suciu affirme qu’en ce début d’année le taux d’inflation devrait aussi être à la hausse, à cause de l’entrée en vigueur le 1er janvier d’un nouveau paquet fiscal, mais une tendance à la baisse devrait se faire sentir après le premier trimestre. Selon le porte-parole de la Banque centrale roumaine, les facteurs extérieurs ont eu une influence significative sur l’évolution des prix, comme ce fut le cas de la majoration des prix des carburants provoquée par les tensions au Proche Orient.

    Parlement – Plusieurs priorités législatives figurent à l’agenda du Parlement de Bucarest cette année et certaines attendent uniquement le vote final dans la Chambre des Députés. La nouvelle loi des salaires, condition assumée par le Plan national de redressement et de résilience fera toujours l’objet d’analyses au sein de la coalition gouvernementale PSD-PNL. Le projet aurait dû être adopté dès l’année dernière, mais les pourparlers sur ce thème se poursuivent avec toutes les catégories sociaux-professionnelles. Une condition imposée par le biais du Plan national de relance et de résilience est de limiter les suppléments de salaire à un niveau maximum de 20% du salaire de base. Le projet de loi par le biais duquel les chauffeurs ayant consommé de l’alcool ou de la drogue et qui se sont vus condamnés en Justice risquent de perdre le droit de récupérer le permis pour une période de 10 ans attend les débats et le vote final dans la Chambre des Députés. L’initiative du social-démocrate Robert Cazanciuc prévoit des sanctions sévères, y compris des circonstances aggravantes pour les personnes impliquées dans la consommation de drogue. Un autre projet important est le Code de l’Urbanisme qui devrait tirer au clair la législation en matière de construction.

    Travailleurs – Les employeurs roumains pourront faire venir cette année en Roumanie une centaine de milliers de travailleurs étrangers, selon une décision du gouvernement. C’est un seuil similaire à celui de l’année dernière, lorsque plus de 80 mille avis d’embauche et de détachement ont été émis, quelque 10 000 demandes étant en cour de solution actuellement. Selon les chiffres officiels, le nombre d’emplois disponibles durant les 8 premiers mois de l’année dernière dépassait les 500 000, dont plus de la moitié étant déclarés vacants d’une manière répétée par les employeurs.

    Espagne/Roumanie – Le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, se rendra en Roumanie pour des pourparlers avancés sur la double nationalité. Des sources du gouvernement de Madrid affirment que le document qui établit les conditions de leur obtention, est déjà rédigé et la visite aura lieu prochainement. 629 00 Roumains habitent officiellement en Espagne et ils y sont les principaux concernés. Cette mesure est issue d’une démarche démarrée en novembre 2022, lorsque les gouvernements roumain et espagnol se sont réunis dans le cadre d’une séance commune dans la ville méditerranéenne de Castellón de la Plana. Les responsables des deux cabinets ont décidé d’une feuille de route et de la constitution de commissions bilatérales qui mettent en pratique la double nationalité. L’Espagne compte parmi les Etats qui n’offrent pas la double nationalité mais elle fait pourtant deux exceptions : la France et le Portugal.

  • Les travailleurs ukrainiens de Roumanie

    Les travailleurs ukrainiens de Roumanie


    Près de 7 000 ressortissants ukrainiens
    ont été embauchés en Roumanie depuis le début de la guerre au pays voisin et
    jusqu’à septembre 2023, a fait savoir le ministère du Travail de Bucarest. L’institution
    souhaite continuer à aider les réfugiés ukrainiens à intégrer le marché national
    du travail, en appuyant tant les patrons roumains confrontés à un déficit de
    main d’œuvre qualifiée, que les réfugiés qui ont fui la guerre et qui ont besoin
    d’un emploi pour vivre. Jusqu’ici 500 sociétés de Roumanie ont manifesté leur disponibilité
    d’embaucher des citoyens ukrainiens.


    Ces derniers peuvent se renseigner sur
    les offres d’emploi mises à leur disposition en se rendant tous les lundis et
    les mardis au bureau pour les réfugiés de l’Agence municipale pour l’occupation
    de la main d’œuvre de Bucarest, organisé au complexe d’expositions ROMEXPO,
    dans le nord de la capitale. Le bureau y a été ouvert depuis déjà juillet 2022
    et il leur fournira toutes les informations nécessaires concernant les emplois
    et les autres services dont ils peuvent bénéficier. Plus encore, toutes ces informations
    leur sont transmises aussi sur Telegram, l’application mobile préférée des
    ressortissants ukrainiens. Des dépliants contenant les informations relatives
    aux emplois de Roumanie sont également distribués aux réfugiés, ainsi qu’un code
    QR qui leur donne l’accès en temps réel à la plate-forme en ligne comportant
    les postes disponibles.


    Malgré le contexte difficile, « l’intégration
    des ressortissants ukrainiens sur le marché du travail de Roumanie, a été une
    véritable bouffée d’oxygène pour l’économie nationale, confrontée depuis des
    années à un manque aigu de personnels », a récemment déclaré la ministre
    roumain du Travail, Simona Bucura-Oprescu. Et d’ajouter que : « Cette pénurie
    de main d’œuvre qualifiée a limité la production et la livraison de services
    dans plusieurs secteurs de l’économie roumaine. S’il y a quelques années, les
    plus grand soucis du milieu des affaires avaient trait à la fiscalité,
    désormais, le déficit de main-d’œuvre hautement qualifiée est la réalité du
    moment »
    , a encore précisé la ministre. Elle s’exprimait devant les représentants
    de la Chambre de commerce américaine de Roumanie (AmCham), formée de 540 membres,
    soit des compagnies réunissant plus de 250 000 employés. L’occasion aussi pour
    la ministre roumaine du Travail de souligner que les politiques de formation et
    d’occupation de la main-d’œuvre menées par son institution devaient avoir un rôle
    actif pour faire baisser ce phénomène et pour répondre aux transformations et
    aux défis du marché de l’emploi. « Je souhaite que, par un effort commun,
    nous puissions rendre autant attrayant que possible le marché de l’emploi de
    Roumanie, tant pour ceux qui se trouvent au pays, que pour ceux qui vivent au-delà
    des frontières roumaines, que nous puissions stimuler les investissements et contribuer
    ainsi au développement durable de l’économie roumaine
    », a conclu Simona
    Bucura-Oprescu.





    Effectivement, l’exode des
    Roumains en Europe Occidentale à la recherche d’un travail mieux rémunéré a
    laissé un énorme vide au pays, les patrons se voyant maintenant obligés de le
    combler à l’aide de travailleurs vivant en dehors de l’espace communautaire. Si
    bien que ces dernières années, l’Exécutif de Bucarest a majoré constamment le
    nombre de travailleurs étrangers qui peuvent entrer sur le marché national de main-d’œuvre.
    Rien qu’au cours des 8 premiers mois de cette année 140 000 tels travailleurs ont
    déjà obtenu un permis de travail dans notre pays. Venus d’Asie notamment, on les
    voit de plus en plus souvent à Bucarest, la capitale, mais aussi dans les
    principales villes roumaines. A l’instar des Roumains partis à la recherche d’une
    vie meilleure à l’étranger à commencer par les années 1990, désormais les
    étrangers qui bâtissent les maisons des Roumains, qui livrent leurs colis et
    réparent leurs routes sont venus en terre roumaine, à la recherche d’un
    meilleur avenir. (trad. Valentina Beleavski)

  • Qui sont les travailleurs étrangers de Roumanie ?

    Qui sont les travailleurs étrangers de Roumanie ?

    Le
    nombre maximum d’employés étrangers que notre pays peut accueillir a déjà été
    atteint au cour des 8 premiers mois de l’année : 140 000 personnes ayant
    obtenu un permis de travail. Même seuil pour l’année dernière, lorsqu’environ
    11 000 sociétés roumaines ont demandé des permis de travail pour des étrangers
    pour des postes vacants. Quels sont leurs pays d’origine ? Plus de 29 000
    personnes sont venues du Bangladesh, 16 500 du Népal et quelque 13 000 du
    Pakistan. D’autres encore, moins nombreux, proviennent du Sri Lanka, d’Inde, de
    Turquie, d’Egypte, du Maroc ou encore du Vietnam.


    D’ailleurs,
    le nombre de travailleurs étrangers acceptés par la Roumanie ne cesse de
    croître. Si en 2020 le ministère du Travail de Bucarest a délivré un peu plus
    de 22 000 permis pour un maximum de 30 000 travailleurs acceptés, une année
    plus tard, le seuil avait augmenté à 50 000 – dont plus 42 000 permis ont été
    émis, pour arriver à 140 000 en 2022 et 2023.


    On
    les voit désormais un peu partout, notamment à Bucarest, la capitale, à vélo ou
    à moto, en délivrant la nourriture que les Roumains commandent en ligne de plus
    en plus souvent. Mais en fait, la plupart de étrangers venus en Roumanie
    travaillent dans le BTP, d’autres ont obtenu des postes d’agents de sécurité,
    d’autres encore ont opté pour l’HORECA et travaillent en tant que
    aide-cuisiniers ou serveurs. Plus concrètement, 15 000 travailleurs étrangers
    sont à retrouver actuellement dans le BTP, plus de 9000 – dans la restauration
    et 3 000 environ dans le transport routier de marchandises. On vient de
    mentionner la capitale, eh bien, effectivement, la majorité de ces étrangers
    venus chercher une meilleure vie en terre roumaine se trouvent à Bucarest, à
    savoir plus de 41 000, soit 34 % du total. Ce sont des Népalais, des
    Turcs, des Ukrainiens et des Sri Lankais pour la plupart. Les départements
    avoisinant la capitale sont tout aussi recherchés. Ilfov en est un. Mais
    l’ouest du pays est assez attrayant aussi, notamment les départements de Timiș
    et Arad, suivis par le bord de la mer Noire, soit le département de Constanța. Dans
    le centre-ouest, on a fait venir des travailleurs étrangers dans les
    départements de Cluj et Bihor, puis dans le centre – à Brasov, dans l’est – au
    département de Iasi et dans le sud – au département d’Arges. Bref, les
    travailleurs étrangers commencent à se répandre un peu partout en Roumanie, en
    choisissant notamment les villes les plus grandes et les plus importantes.


    Sans
    doute ils sont venus en terre roumaine à la recherche d’un meilleur salaire,
    afin d’assurer une vie meilleure aux familles restées aux pays d’origine. Mais
    en fait, combien gagne-t-on en Roumanie ? En juillet dernier, le salaire
    moyen net était de 4 564 lei (près de 919 euros), soit une baisse de 7 euros
    par rapport au mois précédent, selon les données fournies par l’Institut national
    de la Statistique. Les salaires moyens nets les plus élevés ont été rapportés
    dans le domaine des services de la technologie de l’information, avec des
    revenus dépassant les 10 500 lei (2 130 euros). En même temps, les salaires les
    plus bas ont été constatés dans l’hôtellerie et la restauration, avec des
    revenus mensuels nets de 2 500 lei (l’équivalent de 512 euros). Toutefois, à
    comparer avec l’année dernière, on constate que le salaire moyen net a augmenté
    de 14,8 %. Mais il ne faut pas oublier que cette dernière année le taux
    d’inflation avait atteint le même pourcentage.


    Pour
    le travail rémunéré à l’heure, l’Office de statistique de l’UE, Eurostat,
    constate une hausse moyenne de 14,4 % en Roumanie. C’est toujours dans le BTP
    que le salaire à l’heure a augmenté le plus, soit de 22,5 %, mais aussi dans
    l’industrie (16%) et dans les services (15%)



    Voilà en bref, le
    tableau général du marché du travail de Roumanie, avec un accent mis cette
    fois-ci sur les travailleurs étrangers ramenés dans notre pays pour combler le
    déficit de main d’œuvre de plusieurs secteurs d’activité. (Trad. Valentina
    Beleavski)

  • 20/05/2022 (mise à jour)

    20/05/2022 (mise à jour)

    ONU — Le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a présenté au Conseil de Sécurité de l’ONU, à New York, la contribution de la Roumanie pour contrecarrer les effets de la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Il s’exprimait dans le cadre du débat intitulé « Maintenir la paix et la sécurité internationale — conflit et sécurité alimentaire ». Jeudi, le ministre roumain des AE a participé à l’invitation du secrétaire d’Etat américain, Antony Bliken, au débat ouvert organisé par les Etats-Unis qui détiennent ce mois-ci la présidence du Conseil de Sécurité de l’ONU. A cette occasion, Bogdan Aurescu a réitéré l’appel de Bucarest à la mobilisation d’un effort international aussi large que possible pour créer un corridor de transport, y compris maritime, qui inclue aussi les routes et les ports roumains, afin de faciliter les exportations ukrainiennes. Il a aussi rejeté dans les termes les plus fermes les accusations complètement non fondées lancées par le représentant de la Fédération de Russie lors de ce débat, selon lequel l’Ukraine exporterait des céréales à l’Occident en échange de son assistance militaire. Et c’est toujours à New York que le chef de la diplomatie roumaine a annoncé le fait que la Roumanie accueillerait à compter de 2023 un Centre régional européen d’agro-météorologie, approuvé par l’Organisation météorologique mondiale.



    Travailleurs — Le ministère de l’Emploi de Bucarest se propose de suivre constamment la situation des Roumains qui travaillent à l’étranger, surtout des travailleurs saisonniers, qui ont souvent été victimes d’exploitation. 4 millions de Roumains travaillent officiellement au-delà des frontières du pays, dans des Etats de l’UE, mais en réalité leur nombre pourrait approcher les 5 millions. Selon le ministre roumain de l’Emploi, Marius Budăi, les ouvriers saisonniers roumains travaillent dans l’agriculture, le BTP et l’industrie de la viande et ils sont confrontés à différents problèmes liés, entre autres, aux conditions de travail, au paiement des salaires et aux normes de santé et de sécurité au travail.



    Sondage — La plupart des Roumains perçoivent la Russie comme un pays ennemi, et la guerre en Ukraine est considérée un problème critique ou important à l’adresse du pays sur le moyen et le long terme. Telles sont les conclusions du sondage réalisé ce mois-ci par le groupe d’études socio-comportementales Avantgarde. Selon cette enquête, 64 % des Roumains perçoivent la Russie comme un pays ennemi, alors que 2 % seulement la considèrent un pays ami. Dans un classement des pays amis, la République de Moldova occupe la première place, suivie par l’Allemagne et les Etats-Unis. Plus de la moitié des Roumains considèrent la France, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie comme des Etats amis. La Serbie, la Hongrie et la Chine sont perçus plutôt comme des pays compétiteurs de la Roumanie. Parmi les problèmes considérés par les sujets questionnés comme importants pour la Roumanie, sur le moyen et le long terme, le sondage met en exergue les changements climatiques, les investissements de la Hongrie en Transylvanie, le fait que près de la moitié de la population de la République de Moldova soit prorusse, la guerre d’Ukraine, mais aussi le fait que l’Allemagne, l’Autriche et la Hongrie sont dépendantes du gaz russe.



    Tennis — La joueuse de tennis roumaine Simona Halep, tête de série n° 19, affrontera la Croate Anna Konjuh au premier round du tournoi du Grand Chelem de Roland-Garros, qui commence dimanche à Paris. Notons que Simona Halep a remporté le trophée de Roland-Garros en 2018 et elle y a joué deux finales : en 2014 et 2017. Elle s’était absentée de la compétition française l’année dernière en raison d’une blessure. Toujours à Paris, la Roumaine Sorana Cîrstea, tête de série n° 26, aura pour adversaire l’Allemande Tatjana Maria, notre compatriote Gabriela Ruse jouera contre la Belge Elise Mertens, alors qu’Irina Begu affrontera Jasmine Paolini d’Italie. Et puis, mission difficile pour la Roumaine Ana Bogdan qui devra devancer la Biélorusse Victoria Azarenka. La joueuse roumaine Irina Bara vient de se qualifier aussi au tableau principal de Roland-Garros. Mihaela Buzarnescu a perdu le dernier tour de qualification ce vendredi, face à la Suédoise Mirjam Bjorklund, score 6-1, 6-3.


  • Le choc pandémique et la crise de la main d’œuvre

    Le choc pandémique et la crise de la main d’œuvre

    Il s’agit de sans-emploi qui ne cherchent même pas un emploi stable et par conséquent ne sont pas inscrits dans les statistiques des bureaux d’occupation de la main d’œuvre. Et dans les statistiques officielles, ces personnes constituent une catégorie distincte de celle des chômeurs, explique l’analyste économique Cătălin Ghinăraru.



    « Le chômeur n’est pas découragé. Il n’a pas d’emploi, mais il cherche toutefois un job, alors qu’une personne découragée ne cherche plus d’emploi parce qu’elle pense qu’au moins pour l’instant, il n’y a aucune autre opportunité ou bien que les opportunités auxquelles il s’attendait n’existent plus. Voici donc le portrait d’une personne découragée. Différents autres phénomènes sont apparus suite à la pandémie. Au début, les choses étaient moins claires, puisqu’on croyait avoir à faire à un choc à durée limitée. Mai nous voilà déjà fin 2021 et les choses ne sont pas réglées du tout. Certains emplois dans l’économie ont définitivement disparu, il y a beaucoup d’entrepreneurs qui ont dû mettre la clef sous la porte pour ne jamais rouvrir, notamment dans des secteurs qui utilisaient beaucoup de main d’œuvre, même s’il ne s’agissait pas d’emplois hautement qualifiés dans des domaines tels le commerce de détail, l’hôtellerie et la restauration et même les transports … Il est évident que certains emplois qui ont été supprimés ne sont pas réapparus. C’est ainsi qu’apparaissent des personnes qui ne cherchent plus d’emploi car elles sont sûres que ces emplois n’existent plus. »



    Selon l’Institut national de la statistique, le nombre des travailleurs découragés a triplé cette année en Roumanie. Si en 2020, quelque 30 mille personnes étaient découragées à accéder au marché de l’emploi, à présent elles sont plus de 144 mille. Ce qui est même plus grave, c’est le fait que la moyenne d’âge de ces personnes va de 35 à 49 ans, donc c’est un segment de population qui devrait être en pleine activité. Et pourtant, les statistiques, qui enregistrent uniquement des données concrètes, peuvent être interprétées autrement en fonction de la situation et des raisons de chaque individu à part. Quelles sont ces raisons ? Réponse avec le spécialiste en Ressources humaines Petru Pacuraru.



    « Il y a toute une série de raisons. D’un côté il y a les attentes des employeurs qui cherchent des salariés typiques, c’est-à-dire des jeunes avec certaines compétences et pas nécessairement des personnes matures prêtes à acquérir les compétences nécessaires durant une période plus longue. Le fait que les employeurs cherchent un certain modèle décourage les gens et mène à l’apparition de cette couche des découragés. Par ailleurs, je crois qu’il existe un nombre considérable de métiers libéraux qui ne se déroulent pas par le biais des personnes salariées ou embauchées par une entreprise. Si vous voulez, il y a une zone grise entre les différents types de salariés et les indépendants, par exemple. Mais j’ai également connu des employés ou des ex-employés qui ne veulent plus travailler et ont cette attitude de décourageante et démoralisante. Ce sont des gens qui se sentent isolés et cette couche est en progression. »



    S’y ajoutent aussi les personnes qui, après avoir travaillé longtemps dans une organisation rigide, ne veulent plus réintégrer un lieu de travail qui présuppose trop de pression sur l’employé. Ces personnes attendent, puisqu’elles ne souhaitent pas passer par un processus de requalification. D’ailleurs, la situation incertaine du point de vue économique et social créée par la pandémie n’encourage point la réorientation professionnelle, affirme Cătălin Ghinăraru.



    « Si une personne est découragée, cela signifie qu’elle ne cherche plus à se faire embaucher, elle sait qu’elle ne peut plus travailler, qu’aucun emploi ne lui convient plus, qu’elle n’a plus de qualification. Et cette théorie de la requalification a aussi certaines limites. Par exemple, les gens ont une certaine perception du marché et parfois elle est supérieure de beaucoup à celle qu’ont les analystes économiques. Ils perçoivent celle insécurité qui existe dans l’économie et ne peuvent pas identifier un domaine approprié. Les choses sont assez incertaines. Les programmes de formation ou de requalification devraient viser l’avenir et ne pas regarder vers le passé. Toutefois, lorsque l’avenir est incertain, il est très difficile de concevoir de tels projets. »



    Mais comment les autorités pourraient-elles aider ces personnes ? Les spécialistes en ressources humaines invoquent l’expérience d’autres Etats confrontés au même phénomène, qui est loin d’être purement local. Petru Pacuraru :



    « De nombreux Etats ont mis au point des centres d’appui pour ces personnes, ont mis à leur dispositions des numéros verts, il y a plein de services sociaux qui pourraient être copiés en Roumanie. Imaginez seulement un centre d’appui local où tous ces gens pourraient retrouver d’autres personnes qui sont dans la même situation afin de regagner la confiance d’entreprendre des petits pas dans la direction qu’ils souhaitent. Mais à l’heure actuelle, cela n’existe pas. Ces personnes sont comme des orphelins, malheureusement. »



    Hormis cet appui plutôt émotionnel ou social, une stratégie purement économique est pour l’instant difficile à mettre sur pied, opine l’analyste Cătălin Ghinăraru.



    « Pour le moment, il est assez difficile d’identifier ce qu’il faut faire. Il est clair que certaines activités disparaîtront complètement. Nous n’allons pas revenir à la situation d’avant. Le monde a changé et il changera à l’avenir aussi. Le choc pandémique a provoqué un changement systémique. Si nous voulons former ou bien reformer la main d’œuvre, nous devrons prendre en compte aussi les changements en cours et le fait que nombre d’activités qui auparavant généraient des emplois ont été très touchées par toutes ces périodes de restrictions, quarantaines et couvre-feu. Quelles seront les conditions de vie après la pandémie ? Difficile d’y répondre, mais on peut supposer que ce problème des personnes découragées devrait se perpétuer pour une période de temps assez importante. Donc, nous allons sans doute nous confronter à des problèmes assez importants », conclut l’analyste Cătălin Ghinăraru.


  • La semaine du 26 au 30 avril 2021

    La semaine du 26 au 30 avril 2021

    La vaccination — « la seule façon de mettre fin à la pandémie »


    Le président roumain Klaus Iohannis a de nouveau appelé la population, mardi, à se faire vacciner, affirmant que c’était la seule façon de mettre fin à la pandémie. L’immunisation du plus grand nombre possible de Roumains signifie la suppression des restrictions et le retour à la normalité, a déclaré le chef de l’Etat. Pour sa part, le premier ministre Florin Cîţu a réaffirmé que l’objectif du gouvernement, c’est d’avoir cinq millions de Roumains vaccinés au 1er juin et qu’à partir de ce moment-là, il sera possible de discuter d’un retour à la normalité. Florin Cîţu :



    « Pour nous, il n’y a pas d’autre moyen. Cest la seule solution : si nous voulons aller à nouveau à des concerts, si nous voulons avoir des événements en famille, si nous voulons partir en vacances à l’étranger, si nous voulons partir en vacances en Roumanie, si nous voulons aller au restaurant, au cinéma, au théâtre, soit tout ce que nous faisions avant, nous devons nous faire vacciner. Cette campagne vaccinale est une campagne pour la vie, pour nous, pour un retour à une vie normale. »



    De son côté, le Comité interministériel pour le retour à la normalité à partir du 1er juin 2021 a tenu une nouvelle réunion au cours de laquelle il a souligné la nécessité d’adapter les mesures d’assouplissement progressif des restrictions en fonction des spécificités de chaque domaine d’activité. Le groupe a également discuté de la réouverture graduelle du secteur de l’hospitalité en fonction de l’avancée de la campagne vaccinale. Entre temps, plusieurs centres de vaccination au volant ont été ouverts dans le pays et d’autres ont été annoncés, où les gens se fassent immuniser sans rendez-vous. Par ailleurs, un marathon de vaccination anti-Covid, qui a été un succès dans d’autres villes, aura lieu dans la capitale roumaine du 7 au 9 mai. Actuellement, environ un millier de centres de vaccination sont actifs, avec une capacité de plus de 120 000 personnes vaccinées par jour. Entre temps, le taux d’incidence des nouveaux cas de COVID a diminué dans presque tout le pays et cette semaine, certaines restrictions ont commencé à être levées. Le nombre de personnes en soins intensifs est en baisse, et aussi celui de ceux qui perdent la vie des suites de l’infection. Notons également que, sur l’ensemble des Roumains qui ont contracté la maladie depuis le début de la pandémie, plus de 90 % ont guéri.



    Discussions sur le Plan national de relance et de résilience


    La coalition au pouvoir à Bucarest a agréé un Plan national de relance et de résilience avec des projets à hauteur de 29 milliards d’euros. Le plan sera présenté à Bruxelles à partir du 10 mai, quand les négociations finales avec les représentants de la Commission européenne auront lieu. Le premier ministre Florin Cîţu a annoncé ne renoncer à aucun projet, mais que le financement de certaines lignes d’investissement sera réduit, après que la Roumanie a reçu des commentaires de la Commission européenne, en particulier concernant des projets relatifs aux irrigations, à l’extension des réseaux gaziers et routiers. Le chef de l’exécutif a mentionné qu’il n’y avait pas de problèmes dans les négociations avec la Commission, mais que les représentants européens avaient demandé plus de détails sur le plan roumain. Pour sa part, le ministre des Investissements et des Projets européens, Cristian Ghinea, a déclaré que « les discussions se poursuivent sur toutes les composantes », et que « la Commission européenne a ce genre de dialogue avec tous les États membres ». Cristian Ghinea :



    « Nous essayons de clore le plus grand nombre possible de remarques de la Commission, même les allocations ont été réarrangées à la lumière des remarques de la Commission. En ce qui concerne les projets prioritaires pour nous, même si la Commission a actuellement un avis différent, nous irons de l’avant. »



    Selon le ministre, plusieurs pays devraient présenter les Plans nationaux de relance et de résilience après le 30 avril, date limite fixée par la Commission. Au nom de la Commission européenne, la vice-présidente Margrethe Vestager a annoncé qu’elle avait eu une réunion « constructive » avec le ministre roumain sur le Plan national de relance et de résilience, assurant que « des progrès avaient été réalisés ».



    Protection des travailleurs roumains à l’étranger


    Sur proposition du ministère du Travail, le gouvernement de Bucarest a adopté une ordonnance d’urgence qui protègera mieux les Roumains travaillant à l’étranger. La disposition légale prévoit de nouvelles obligations pour les agences de placement de main-d’œuvre à l’étranger et les fournisseurs de services en la matière, pour la protection supplémentaire des citoyens roumains. Il s’agit d’effectuer gratuitement l’activité de médiation à l’intention des Roumains en vue de leur embauche à l’étranger et de conclure des contrats écrits aussi en langue roumaine. Dans le même temps, le contrat doit être mis à la disposition du travailleur roumain avant qu’il ne quitte le pays. La ministre du Travail, Raluca Turcan, a rappelé que les entreprises de transport devaient également se conformer à certaines exigences :



    « Lorsque les agences roumaines de transport emmènent des Roumains qui vont travailler à l’étranger, qu’ils soient groupés en fonction de l’emploi qu’ils choisissent. En plus, lorsqu’ils voyagent vers le pays de destination, ils doivent être déposés là où l’employeur le demande. »



    La disposition légale approuvée par l’exécutif de Bucarest durcit les sanctions appliquées en cas de non-respect de la loi.



    Conseil suprême de défense de la Roumanie : discussions sur la mer Noire et l’Afghanistan


    La Roumanie retirera ses forces d’Afghanistan en coordination avec les autres membres de l’OTAN, à partir du 1er mai prochain. Les 615 soldats et plus de 80 tonnes de matériel et d’éléments de logistique seront ramenés au pays par des avions militaires nationaux et appartenant à la coalition, a annoncé l’Administration présidentielle à l’issue de la réunion du Conseil suprême de défense de la Roumanie mardi. Le retrait se fera par étapes et aura lieu durant les prochains mois. Au cours de la mission antiterroriste en Afghanistan, inaugurée peu après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, 27 soldats roumains sont tombés au champ d’honneur. Lors de la réunion du Conseil suprême de défense de la Roumanie, il a également été décidé au sujet de notre appartenance à l’OTAN, que la Roumanie continue de promouvoir les efforts menant à un renforcement de la posture alliée sur le sol roumain et dans la région, de manière responsable, conformément au droit international. En outre, préoccupée par les troupes russes récemment massées à la frontière orientale de l’Ukraine, la Roumanie est intéressée à voir solutionner les conflits prolongés autour de la mer Noire, et le ministère des Affaires étrangères de Bucarest a lancé certaines initiatives au niveau de l’UE à cet égard – indique le communiqué de l’Administration présidentielle.


    (Trad. : Ligia)


  • Conséquences du Brexit pour les Roumains

    Conséquences du Brexit pour les Roumains

    Ce sont les changements du régime des travailleurs communautaires en Grande-Bretagne qui intéressent au plus haut point les Roumains. En effet, à compter du 1er
    janvier dernier, les citoyens européens qui souhaitent exercer leur métier au Royaume-Uni
    doivent obtenir au préalable un visa de travail, octroyé selon un système à
    points, conformément à la politique de migration mise en place par les autorités
    britanniques. Le seuil, fixé à 70 points, qui ouvre le sésame, prend en compte
    l’existence d’une lettre d’intention fournie par l’employeur local, le niveau d’études
    du requérant, le niveau de maîtrise de l’anglais, soit des critères obligatoires
    à remplir. Il en existe d’autres, censés garantir une insertion professionnelle
    réussie sur le marché du travail britannique, tout particulièrement dans un
    domaine déficitaire en main d’œuvre ou dans des domaines qui exigent un haut
    niveau de compétences. Ainsi, l’existence d’un doctorat augmente grandement les
    chances du candidat potentiel, par exemple.








    Néanmoins,
    la réintroduction par Londres du régime des visas ne manque pas de faire des mécontents
    dans l’UE, d’autant plus que les frais pour ce type de visas sont différents d’un
    Etat d’origine à l’autre, et sont dès lors discriminatoires selon la
    nationalité du candidat. Ainsi, les ressortissants de 25 Etats, la plupart européens,
    sont repris sur la liste que l’on pourrait appeler « des plus favorisés »,
    bénéficiant de déductions à hauteur de 55 livres sur les frais des visas de
    travail. Entrepreneurs, travailleurs de la santé, chercheurs ou travailleurs
    saisonniers, voici quelques domaines qui semblent avoir le vent en poupe. L’employeur britannique est par ailleurs encouragé à embaucher de la main d’œuvre
    parmi les candidats de ces mêmes 25 Etats, étant ainsi dispensé de débourser 199
    livres en frais bureaucratiques nécessaires pour obtenir délivrance d’un
    document électronique, reprenant les données du demandeur et la description du poste
    à pourvoir. Malheureusement, certains Etats de l’UE ne figurent pas sur cette
    liste, parmi lesquels la Roumanie, la Bulgarie, l’Estonie, la Lituanie et la
    Slovénie. Plusieurs eurodéputés roumains ont crié scandale, sollicitant l’intervention
    de la Commission européenne en faveur de chances égales pour les candidats des
    Etats européens désireux de rejoindre le marché du travail britannique.








    L’eurodéputé Eugen Tomac explique : « Les
    premières informations dont nous disposons montrent à profusion la volonté du
    gouvernement britannique de pratiquer la discrimination entre les citoyens
    européens des divers Etats membres. Cela fait que des Roumains, mais pas
    seulement, soient tenus de payer toute une série de taxes supplémentaires pour pouvoir
    continuer à travailler au Royaume-Uni. Cela nous interpelle. Nous avons dès lors
    fait appel à la Commission européenne pour qu’elle intervienne auprès du
    gouvernement de Londres afin qu’il abandonne l’application de cette mesure discriminatoire
    à l’égard de nos concitoyens. C’est un sujet brûlant à Bruxelles, mais je
    constate qu’une solidarité de plus en plus consistante s’organise entre les députés
    européens des Etats visés, décidés de presser Bruxelles à obtenir la suppression
    de cette mesure par Londres. »







    D’autres Etats s’estiment également
    discriminés par le régime des visas instauré par le Royaume-Uni, et demandent l’intervention
    de la Commission européenne, motivant que Bruxelles ne peut pas permettre cet
    état de choses qui enfreint le principe de non-discrimination entre les Etats
    du bloc communautaire. Là où le bât blesse, ce sont moins les 55 livres
    sterling exigés en plus de la part des cinq Etats membres de l’Union, mais
    plutôt le traitement différent et discriminatoire appliqué par Londres selon le
    pays d’origine du requérant. La Commission devrait, selon les Etats concernés, se
    montrer ferme et sans concessions envers les Britanniques, et utiliser tous les
    instruments politiques et juridiques dont elle dispose afin de protéger le
    droit au travail et les droits connexes de tous les ressortissants européens,
    affirme encore l’eurodéputé Eugen Tomac, de concert avec d’autres de ses pairs.






    Le gouvernement britannique invoque
    pour sa part la Charte sociale du Conseil de l’Europe, un traité international
    adopté en 1961 par 26 Etats, dont la Grande-Bretagne. Aussi, conformément à un
    des articles dudit traité, les Etats signataires doivent, je cite, « simplifier
    les formalités existantes entre eux et réduire ou abolir les taxes de
    chancellerie payées par les travailleurs étrangers et par leurs employeurs ».
    Or, selon le ministère roumain des Affaires étrangères, la Roumanie avait signé
    uniquement la version revisitée en 1996 dudit traité, ne pouvant dès lors se
    prévaloir de l’application de l’article invoqué par Londres pour étayer le
    bien-fondé de la création de cette liste des 25 Etats favorisés.






    Dans la réponse adressée suite à
    l’interpellation de l’eurodéputée roumaine Corina Crețu, la cheffe de l’Exécutif
    de Bruxelles, Ursula von der Leyen, se déclare préoccupée par le traitement
    différent appliqué aux Roumains qui souhaitent s’établir à partir de maintenant
    en Grande-Bretagne et assure que leurs droits et ceux de leurs familles seront
    protégés, conformément aux conditions de l’Accord de retrait du Royaume-Uni de
    l’Union européenne. Donc, selon Corina Creţu, les Roumains qui habitaient déjà sur
    le sol britannique avant la fin de la période de transition, soit le début de
    cette année, pourront continuer à résider, travailler ou étudier, autrement dit
    à faire leur vie au Royaume-Uni. Malheureusement, les conditions d’accès et d’établissement
    sur le territoire britannique seront différentes pour ceux qui n’ont pas encore
    de résidence là-bas ou qui se proposent d’emménager à partir de maintenant en Grande-Bretagne.
    (Trad. Ionut Jugureanu)





  • Mécontentements syndicaux

    Mécontentements syndicaux

    Dès les premiers jours de l’année en cours, un certain nombre de catégories professionnelles ou sociales ont choisi de crier leur mécontentement dans la rue face à la manière dont le gouvernement de centre-droit en place gère les problèmes intervenus dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Cette dernière a sérieusement déstabilisé l’économie roumaine. Réunis devant les sièges de la présidence, de l’exécutif, des différents ministères, des préfectures ou même des formations politiques de la coalition au pouvoir, des Roumains de tout le pays présentent leurs revendications.



    Cartel Alfa, l’un des principaux syndicats roumains, a lancé des actions de protestation le 14 janvier et qui sont censées durer jusqu’au 28 février. Afin de se conformer aux mesures de sécurité sanitaire imposées par la Covid-19, les actions auront lieu de manière progressive et comprendront, outre des protestations de rue, des mémoires, des lettres, des pétitions ou des discussions avec les parlementaires de tous bords. Les principales revendications sont un salaire minimum décent, des retraites équitables, des services publics de qualité, le déblocage des négociations collectives, une fiscalité équitable et l’application correcte de la législation. Le chef de Cartel Alfa, Bogdan Hossu, avec des détails :



    « Ceux qui travaillent dans le secteur public sont mécontents du gel des droits marginaux et des salaires au niveau de 2020 et de ce qu’aucune augmentation allant jusqu’à 8%, qui était prévue pour atteindre les paramètres de la loi unique sur les salaires dans le secteur public, n’est accordée. Les retraités sont mécontents parce que les retraites ne sont pas calculées correctement. Ceux du secteur privé sont mécontents parce que plus d’un tiers des travailleurs n’ont toujours pas eu d’augmentation des salaires bruts suite au transfert des contributions sociales de l’employeur au salarié. »



    Cartel Alfa rappelle aux partis au pouvoir (PNL, USR-Plus et UDMR) que « la politique d’austérité mise en place par le gouvernement actuel ne faisait pas partie des engagements des partis de la coalition envers les citoyens pendant la campagne électorale, et que le contexte économique et social et la crise sanitaire dans lesquels nous nous trouvions même avant les élections législatives du 6 décembre n’ont connu aucun changement justifiant une modification soudaine d’attitude et de politiques publiques ». Les syndicalistes se déclarent conscients que la Roumanie, comme le monde entier, traverse une crise sanitaire et économique de grande ampleur, mais ils pensent que des politiques publiques équilibrées sont nécessaires, qui soient développées suite à une vraie consultation avec les partenaires sociaux, censée répartir équitablement les efforts et les coûts.



    Selon le vice-premier ministre Dan Barna (Alliance USR-Plus), une partie des revendications — sans autre précision — pourraient être solutionnées bientôt. Dan Barna a écrit sur Facebook qu’il y a aussi des demandes qui doivent être considérées dans le contexte d’une économie en crise et d’un budget qui ne doit pas dépasser le déficit de 7% du PIB.


    (Trad. : Ligia)


  • La semaine du 17 au 24 mai

    La semaine du 17 au 24 mai

    De l’état d’urgence à l’état d’alerte

    Après deux mois d’état d’urgence instauré en raison de la pandémie mondiale, le gouvernement a décidé de placer le pays en état d’alerte pour 30 jours. L’acte règlementaire a été par la suite envoyé au Parlement qui a donné son feu vert. Désormais, l’Exécutif dispose de tous les instruments nécessaires censés lui permettre d’assurer le respect des mesures et règles mises en place afin de protéger au mieux la santé des Roumains, a tenu à préciser le chef du gouvernement, Ludovic Orban. Ainsi, le port du masque est devenu obligatoire dans tous les espaces publics clos, dans les bureaux, dans les espaces commerciaux ou encore dans tous les moyens de transport en commun. Pendant toute la durée de l’état d’alerte, il est interdit d’organiser des meetings, des protestations, des processions ou des concerts. Par ailleurs, une attestation de déplacement est nécessaire pour tous ceux qui doivent voyager en dehors des localités de résidence. Suite aux amendements déposés au Parlement, le gouvernement mettra à la disposition des autorités locales des masques de protection à l’intention des personnes défavorisées. Ultérieurement, l’Exécutif a décidé par ordonnance d’urgence que 2,3 millions de Roumains se verraient offrir gratuitement 50 masques par personne.


    Les Roumains et l’état d’alerte

    Le passage de l’état d’urgence à celui d’alerte a déclenché une vague d’enthousiasme en Roumanie. Déconfinés, les gens se sont empressés de sortir de chez eux. Rouverts, les parcs et les jardins publics ont été pris d’assaut par les gens désireux de profiter du soleil ; plusieurs ont complètement ignoré les mesures de distanciation obligatoires. A jeter un coup d’œil sur les réseaux sociaux, on a été surpris de voir des photos d’une multitude de jeunes qui ont fait la fête au bord du lac Herastrau, dans le nord de la capitale. Par ailleurs, une foule de personne se massait aussi autour des postes-frontières dans l’ouest de la Roumanie, aussi bien pour entrer que pour sortir du pays. Les offices religieux ont repris eux aussi au bout de deux mois pendant lesquels les églises ont été fermées. Le premier jour de déconfinement, des centaines de personnes ont protesté devant le siège du gouvernement contre la façon dont les autorités ont géré la crise sanitaire et économique, contre les amendes – abusives disaient-ils – ou les violations de la Constitution.

    Quelle direction pour l’économie roumaine ?

    Le gouvernement libéral de Bucarest travaille sur un plan de reconstruction économique dans le contexte de la pandémie de coronavirus, a déclaré le premier ministre Ludovic Orban devant le Parlement, où il avait été invité pour présenter les mesures prises jusqu’ici par son cabinet. Dans le cadre de ce que l’on appelle « L’heure du gouvernement » à la Chambre des députés, le chef de l’Exécutif a précisé qu’au premier trimestre de cette année, la Roumanie avait connu la croissance économique la plus importante de l’UE. En revanche, l’opposition parlementaire accuse le gouvernement de mener une politique dépourvue de solutions. Pour sa part, Bruxelles tire la sonnette d’alarme sur le risque de récession économique en Roumanie au cas où le gouvernement maintient ses politiques actuelles. Le pays risque un déficit budgétaire de moins 9,2 jusqu’à la fin de l’année et de moins 11,4% en 2021. Bucarest se voit conseiller d’éviter l’adoption de mesures permanentes de nature à mettre en danger la durabilité des finances publiques. La Commission recommande à la Roumanie de soutenir les entreprises et les ménages – et notamment les PME et les travailleurs indépendants – par des liquidités et d’élargir les mesures de protection sociale et l’accès aux services essentiels. Le Conseil de l’UE a déjà approuvé un règlement qui mettra en œuvre le programme SURE, par lequel Bruxelles soutient les mesures actives d’emploi conçues par les gouvernements européens. Selon les données fournies par le ministère roumain du Travail, à l’heure actuelle, plus de 600.000 contrats de travail ont été suspendus et il a été mis fin à presque 400.000 autres.

    Les saisonniers roumains à l’étranger

    Lors d’une visite à Berlin en début de semaine, la ministre roumaine du Travail, Violeta Alexandru, a discuté à Berlin, avec son homologue fédéral, Hubertus Heil, et avec la ministre de l’Alimentation et de l’Agriculture, Julia Klockner. Sujet : la situation des travailleurs saisonniers roumains. L’occasion pour Violeta Alexandru de les encourager à saisir les autorités lorsque leurs droits ne sont pas respectés. Pour sa part, Hubertus Heil a reconnu que l’infection en masse, comme celles enregistrées à certains abattoirs allemands où travaillent des Roumains, était inacceptable. Et d’ajouter que les salariés roumains doivent avoir les mêmes droits à la protection sociale, à la sécurité et à la santé que les travailleurs allemands. Les ministres Alexandru et Heil ont signé une déclaration d’intention commune relative à une coopération plus étroite dans le domaine du marché de l’emploi et des politiques sociales. En pleine pandémie de Covid-19, de nombreux Roumains ont choisi de quitter le pays pour travailler à l’étranger, notamment dans l’agriculture. Presque 30 mille Roumains se sont rendus ces derniers mois en Occident pour y travailler. Dans la nuit du 8 au 9 avril dernier, par exemple, en plein état d’urgence en Roumanie, près de 2.000 Roumains sont partis pour la cueillette des asperges en Allemagne. Une fois sur place, ils se sont plaints des conditions de travail et de vie difficiles. Il n’est toujours pas clair si le départ de ces gens a été facilité par les autorités ou si ces milliers de personnes se sont organisées à elles seules avec des cars et des vols charter et sont parties, en une seule nuit, de Suceava (nord-est), ville en quarantaine, jusqu’en Allemagne ! Et en plus, sans respecter les mesures de protection et avec des documents conclus individuellement, pas par des agences de placement. (Ioana Stancescu)

  • Saisonniers roumains en Allemagne

    Saisonniers roumains en Allemagne

    Des dizaines de Roumains ont protesté, mardi, au Consulat de Roumanie à Bonn, accusant quaprès avoir travaillé dans l’agriculture, en Allemagne, ils ont été payés très peu, voire pas du tout. Les gens ont réclamé quils navaient pas les moyens de rentrer en Roumanie. Cette situation problématique nest quune parmi dautres, particulièrement diverses. En pleine pandémie de Covid-19, de nombreux Roumains ont choisi de quitter le pays pour travailler à létranger, notamment dans lagriculture. L’Allemagne nest quune de leurs destinations européennes. Dans la nuit du 8 au 9 avril dernier, par exemple, en plein état durgence en Roumanie, près de 2.000 Roumains sont partis cueillir des asperges en Allemagne. Une fois sur place, ils se sont plaints des conditions de travail et de vie difficiles. Il nest toujours pas clair si le départ de ces gens a été facilité par les autorités ou si des milliers de personnes se sont organisées à elles seules avec des cars et des vols charter et sont parties, en une seule nuit, de Suceava (nord-est), ville en quarantaine, jusquen Allemagne ! Et en plus, sans respecter les mesures de protection et avec des documents conclus individuellement, pas par des agences de placement.



    Déjà auditionnée, la semaine dernière, au parlement de Bucarest, aux côtés du ministre des Affaires étrangères, Bogdan Aurescu, la ministre du Travail, Violeta Alexandru, a discuté, au début de la semaine en cours, à Berlin, avec son homologue fédéral, Hubertus Heil, et avec la ministre de lAlimentation et de lAgriculture, Julia Klockner. Violeta Alexandru a encouragé les travailleurs à saisir les autorités lorsque leurs droits ne sont pas respectés. Pour sa part, Hubertus Heil a reconnu que linfection en masse, telle que celle enregistrée à certains abattoirs allemands où travaillent des Roumains, était inacceptable. Et d’ajouter quil en a même honte, vu que les salariés roumains doivent avoir les mêmes droits à la protection sociale, à la sécurité et à la santé que les travailleurs allemands. Les ministres Alexandru et Heil ont signé une déclaration dintention commune relative à une coopération plus étroite dans le domaine du marché de lemploi et des politiques sociales. En même temps, à Bucarest, la direction du parlement a approuvé, à initiative des sociaux-démocrates, dopposition, la création dune commission denquête censée procéder à des investigations sur déventuelles irrégularités au sujet du déplacement des travailleurs saisonniers à létranger en pleine pandémie.



    La Roumanie est le principal fournisseur de saisonniers pour lagriculture des Etats dEurope Occidentale, ce qui a donné lieu, en cette période délicate, à une ample opération de lobby des organisations patronales des pays respectifs auprès de leurs gouvernements, et ensuite à des démarches diplomatiques des autorités occidentales auprès de lexécutif roumain. Ainsi, sur la toile de fond de linterdiction des vols aériens de Roumanie vers de nombreux Etats de lUE, environ 30.000 ouvriers roumains ont été parmi les seuls à continuer de se déplacer vers lOuest, afin de travailler dans agriculture.


    (Trad. : Ligia)

  • La situation des travailleurs saisonniers roumains partis à l’étranger

    La situation des travailleurs saisonniers roumains partis à l’étranger

    En pleine période de pandémie, de nombreux Roumains ont quitté la Roumanie à destination de pays tels l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas ou l’Autriche, pour y travailler temporairement, notamment dans l’agriculture. Leur situation a été examinée lundi, par les commissions spécialisées du Sénat roumain. Les autorités roumaines peuvent intervenir en faveur de ces personnes seulement en cas de problèmes, ont fait savoir la ministre du Travail, Violeta Alexandru, et le chef de la diplomatie, Bogdan Aurescu.

    Sur l’ensemble des travailleurs saisonniers, beaucoup ont signé des contrats individuels avec les employeurs, sans passer par une agence de recrutement. La ministre du Travail, Violeta Alexandru affirme aue « Sur l’ensemble des 30.000 travailleurs qui sont partis en Occident par avion ou par train auxquels s’ajoutent les 4000 partis par leurs propres moyens, la plupart n’ont pas fait appel à des agences de recrutement. Je voudrais signaler que si à l’heure où l’on parle, quelqu’un a des problèmes sur son lieu de travail, il doit savoir que l’Etat roumain le représente au niveau institutionnel. S’il saisit les institutions roumaines de quelque chose, il bénéficiera de leur soutien. »

    Pour sa part, le ministre roumain des Affaires étrangères, Bogdan Aurescu, a précisé que la liberté de la main d’œuvre figura dans les lois européennes et que, dans le cas des Roumains partis travailler temporairement en Allemagne, il n’y a eu aucun accord supplémentaire entre les deux pays. En revanche, l’opposition sociale – démocrate a un point de vue différent.

    Le président par intérim du Sénat, Robert Cazanciuc q précise que : « Le Gouvernement de Bucarest n’a adopté aucune mesure censée assurer la sécurité des citoyens partis travailler en Allemagne, dans la nuit de 8 à 9 avril. Le ministère du Travail, par exemple, a signalé leur départ par leurs propres moyens. Quant au ministère des Affaires étrangères, il n’a pas précisé si cette opération était le fruit d’une démarche diplomatique ou si ces 2000 personnes s’étaient organisées toutes seules pour prendre le car et puis l’avion et quitter toutes, en même temps, Suceava à destination de l’Allemagne. »

    La Roumanie reste le principal fournisseur de main d’œuvre saisonnière pour l’agriculture occidentale, d’où les pressions des organisations patronales des pays respectifs auprès de leurs gouvernements et les démarches des autorités occidentales auprès celles de Bucarest.Voilà pourquoi au moment où la Roumanie a déclaré l’état d’urgence et a supprimé ses vols vers et de nombreux Etats de l’UE, Bucarest a mis en place une ordonnance militaire pour permettre le transport des travailleurs saisonniers à bord de vols charter, une fois obtenu le feu vert des autorités des pays de destination. (trad. Ioana Stancescu)