Tag: trésor

  • Des irrégularités dans l’organisation de l’exposition d’Assen

    Des irrégularités dans l’organisation de l’exposition d’Assen

    Les autorités néerlandaises poursuivent activement leur enquête pour retrouver les objets du trésor roumain dérobés au musée Drents d’Assen le 25 janvier dernier. Malgré l’arrestation de trois suspects, ces derniers refusent de révéler le sort du casque et des trois bracelets en or dérobés. Un quatrième individu, identifié par la police, demeure toujours en fuite. Un détective d’art néerlandais estime qu’il existe 50 % de risques que les voleurs aient déjà fait fondre ces pièces précieuses, une hypothèse qui alimente les inquiétudes du côté roumain. Toutefois, la rapidité avec laquelle les suspects ont été arrêtés laisse espérer que le trésor soit encore intact. Néanmoins, leur mutisme face aux enquêteurs demeure préoccupant, rapporte la presse néerlandaise.

     

    Des failles dans la gestion du prêt des œuvres

     

    À Bucarest, l’organe de contrôle du Premier ministre a examiné les conditions dans lesquelles le musée national d’histoire de Bucarest a prêté ces objets au musée Drents. Son rapport met en lumière plusieurs failles, notamment des lacunes législatives en matière de protection du patrimoine culturel et des irrégularités dans les procédures d’exportation temporaire de biens culturels. Les enquêteurs ont également constaté que les dispositifs de sécurité et les mesures de protection contre le vol proposés par le musée néerlandais n’ont pas été soumis à une analyse spécialisée avant l’envoi des pièces. Ce manquement s’explique à la fois par l’absence de réglementation stricte et par le manque de responsabilités clairement définies au sein des organismes chargés d’approuver ces prêts internationaux.

     

    Sécurité insuffisante et manque de supervision

     

    En comparant les mesures de protection mises en place au musée Drents avec celles appliquées lors d’expositions à Madrid et Rome, les autorités roumaines ont relevé des différences notables. À Assen, aucun service de sécurité permanent assuré par du personnel spécialisé n’a été instauré, contrairement aux normes adoptées dans les autres villes. Par ailleurs, l’organisation de cette exposition aux Pays-Bas n’a pas été soumise à une approbation formelle du conseil d’administration du musée national d’histoire roumain, ce qui constitue une entorse aux règles en vigueur. Autre faille majeure : la dernière réévaluation à des fins d’assurance de certains objets prêtés remonte à plus de 14 ans, alors que la réglementation impose une mise à jour tous les 10 ans. Face à ces révélations, les conclusions du rapport ont été transmises au parquet de la Haute Cour de cassation et de justice. Dans ce contexte, la ministre de la Culture, Natalia Intotero, a annoncé son intention de renforcer le cadre juridique encadrant l’organisation d’expositions à l’étranger.

  • 28.01.2025 (mise à jour 2)

    28.01.2025 (mise à jour 2)

    Elections – Le gouvernement de Bucarest a adopté mardi, le calendrier des élections présidentielles. Au terme de ce document, le premier tour du scrutin aura lieu le 4 mai et le deuxième, le 18. Les candidats peuvent s’inscrire auprès du Bureau électoral central avant le 15 mars. La campagne électorale débutera le 4 avril et prendra fin le 3 mai, à 7h00, heure de Roumanie. La diaspora aura encore une fois trois jours à sa disposition pour exprimer son vote.

     

    Commission européenne – Le ministre roumain des AE, Emil Hurezeanu, a rencontré mardi à Bruxelles la vice-présidente exécutive de la Commission Européenne, Roxana Mînzatu, chargée des droits sociaux et compétences, des emplois de qualité et de état de préparation et Marta Kos, commissaire européenne à l’élargissement. Conformément au ministère des Affaires Etrangères de Bucarest, dans le cadre de la réunion avec Roxana Mînzatu, le ministre a évoqué une série de dossiers importants par rapport à l’agenda européen en cours sur le maintien de l’appui au processus d’élargissement de l’UE, la poursuite du soutien à l’Ukraine et à la République de Moldova et le développement d’une vision stratégique en mer Noire. Egalement parmi les sujets des échanges entre les deux responsables figure la promotion des objectifs de convergence et de cohésion dans les négociations en marge du futur cadre financier pluriannuel post – 2027 et la consolidation de l’action européenne dans le secteur de la défense. Parmi les sujets évoqués dans le cadre de la réunion avec Marta Kos, figurent l’élargissement de l’UE, la République de Moldova et la situation complexe en mer Noir. Le chef de la diplomatie roumaine a mentionné que dans la perspective des prochaines élections parlementaires en République de Moldova cet automne, les actions hybrides de la Russie contre les autorités de Chisinau s’intensifieront et l’administration démocrate aura besoin d’une consolidation du soutien européen et des Etats membres pour faire progresser sa résilience face à ces risques.

     

    Trésor – La police néerlandaise continue à chercher les auteurs du vol perpétré dans la nuit du 24 au 25 janvier 2025 dans le musée d’Assen aux Pays-Bas, qui ont dérobé quatre artefacts antiques appartenant à la Roumanie. La ministre de la Culture de Bucarest, Natalia Intotero a annoncé avoir discuté le sujet avec le roi Willem Alexander, des Pays-Bas et avec le premier ministre hollandais, Dick Schoof. La responsable roumaine a précisé que les objets volés ne représentent pas seulement des objets de patrimoine, mais des éléments essentiels de l’histoire et de l’identité roumaines, ainsi qu’un héritage culturel inestimable, non seulement pour la Roumanie, mais pour toute l’Humanité. La Roumanie, a-t-elle ajouté, a le devoir moral de récupérer ces artefacts. Madame Intotero a appelé les autorités néerlandaises à faire les démarches nécessaires pour identifier les auteurs du vol et récupérer les objets. La responsable roumaine a également destitué le directeur du musée national d’histoire de Roumanie Ernest Oberlander Târnoveanu et propose que dorénavant les artefacts de ce genre ne soient plus déplacés à l’extérieur des frontières nationales ou qu’uniquement des répliques des pièces d’origine soient exposées à l’étranger.

     

    Tremblement de terre – Un tremblement de terre d’une petite magnitude, à savoir 3,6 degrés sur l’échelle de Richter s’est produit mardi au département de Buzău (sud-est), dans la zone sismique de Vrancea, conformément à l’Institut national de recherche et de développement pout la physique de la Terre (INCDFP). Le séisme s’est produit à une profondeur de 133 kilomètres. Depuis le début du mois de janvier, 22 tremblements de terre ont eu lieu en Roumanie avec des magnitudes de 2,1 à 3,9. Rappelons que ce fut le 4 mars 1977 que s’est produit le séisme le plus grave à secouer la Roumanie, d’une magnitude de 7,2. Son bilan s’est élevé à 1.570 morts, dont la vaste majorité à Bucarest et provoqué des dégâts estimés à plus de deux milliards de dollars. Environ 230 000 logements ont été touchés et des centaines d’entreprises ont dû arrêter leur activité. Le séisme a généré une crise économique et sociale que de l’avis des historiens, la dictature communiste de l’époque n’a pas pu surmonter jusqu’à son écroulement en 1989. Les spécialistes avertissent qu’en cas de séisme similaire à celui de 1977, des centaines de bâtiments pourraient s’écrouler actuellement à Bucarest.

     

    Météo – Météo douce durant les prochaines 24 heures en Roumanie malgré une baisse des températures sur la moitié sur la moitié nord du territoire. Le ciel sera plutôt couvert. Des pluies sont attendues sur l’ouest, le nord-ouest et le centre et seront assez isolées sur le sud-ouest. Des précipitations mixtes – pluie/neige sont attendues en haute montagne, à plus de 1 500 m d’altitude. Les maxima iront de 8 à 19 degrés.

  • 27.01.2025 (mise à jour)

    27.01.2025 (mise à jour)

    Cambriolage – Le chef de la diplomatie roumaine, Emil Hurezeanu, a eu lundi, à Bruxelles, un entretien avec son homologue néerlandais, Caspar Veldkamp, au sujet du vol d’artefacts antiques du Musée des Drent, d’Assen, aux Pays-Bas. Selon le ministère roumain des AE, le responsable roumain des Affaires Etrangères a insisté que les objets volés soient récupérés, étant donné leur grande importance pour la culture roumaine. Les deux ministres ont décidé de collaborer étroitement aussi bien au niveau opérationnel, que diplomatique. Trois bracelets royaux originaires de Sarmizegetusa Regia ainsi que le casque en or de Cotofenesti, la pièce maîtresse de l’exposition datant des années 450 av. J.-C, ont été dérobés. Le Parquet roumain a élaboré un dossier pénal et le premier ministre, Marcel Ciolacu, a annoncé la mise en place d’une cellule de crise pour la coordination efficace des activités de récupération des quatre objets volés.

     

    Affaires Etrangères – Les chefs des diplomaties  de l’UE réunis ce lundi au sein du Conseil Affaires étrangères (CAE), ont décidé de prolonger de six mois, jusqu’au 31 juillet 2025, les restrictions contre la Russie. Ces mesures économiques mises en place pour la première fois en 2014, ont été élargies d’une manière significative depuis février 2022, pour répliquer contre l’agression militaire non justifiée menée par Moscou contre Kiev. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a salué la décision adoptée par les ministres des Affaires Etrangères et a souligné que de cette manière « Poutine sera privé de moyens censés financer sa guerre ». C’est le premier Conseil Affaires Etrangères organisé sous l’actuel mandat polonais de l’UE et le premier où la Roumanie est représentée par son actuel chef de la diplomatie, Emil Hurezeanu.

     

    Elections – L’annulation du résultat des élections devrait appartenir au plus haut organisme électoral et l’autorité de la Cour Constitutionnelle en la matière devrait être réglementée et limitée à des circonstances exceptionnelles, affirme la Commission de Venise dans un rapport au sujet de l’annulation du scrutin présidentiel en Roumanie. A Bucarest, les formations politiques en opposition, l’Union Sauvez la Roumanie, l’Alliance pour l’Union des Roumains et le Parti des Jeunes POT ont réagi, en affirmant que la Commission avait confirmé que la décision de la Cour constitutionnelle avait été illégale et abusive. L’ancien ministre de la Justice, Tudorel Toader, a expliqué que l’organe consultatif du Conseil de l’Europe émettait des opinions et pas de décisions et que ses suggestions ne étaient pas obligatoires. Rappelons que les élections présidentielles de Roumanie ont été annulées par la Cour Constitutionnelle avant le deuxième tour de scrutin. La décision a été adoptée après la déclassification de plusieurs documents par le Conseil suprême de défense du pays prouvant une ingérence étrangère de la part d’un acteur étatique.

     

    Gouvernement – Le premier ministre roumain Marcel Ciolacu a réaffirmé lundi l’engagement ferme du gouvernement roumain de combattre le fléau qu’est l’antisémitisme, ainsi que de promouvoir la mémoire des victimes de l’Holocauste, soulignant que c’était le devoir des autorités de s’assurer que la société roumaine « connait et ne répète pas les erreurs de l’histoire. » A son avis, l’éducation devrait jouer un rôle central dans cette démarche. Le premier ministre roumain a participé à la synagogue chorale de Bucarest à une cérémonie consacrée à la Journée mondiale de commémoration de l’Holocauste des victimes du pogrom antijuif de Bucarest. Il a affirmé que dernièrement, l’antisémitisme, l’extrémisme et la xénophobie se manifestaient « d’une manière de plus en plus aigue en Europe », dans un espace qui est paradoxalement le berceau des droits et des libertés fondamentales. Dans ce contexte, Marcel Ciolacu a salué la libération des premiers otages israéliens, dont deux femmes, l’une à nationalité roumaine et l’autre aux origines roumaines, suite à la signature d’un accord entre Israël et le groupement palestinien du Hamas, qui offre la perspective d’une paix durable dans la région.

     

    Géorgie – L’actuel président biélorusse Alexandre Loukachenko a été réélu, le dimanche 26 janvier, pour un nouveau mandat de cinq ans avec 87,6 % des voix, montre un sondage réalisé à la sortie des urnes publié par la télévision publique. Ces contrecandidats auraient obtenu 1 à 2% des suffrages. Les médias internationaux affirment que les élections ont été censées permettre de décrocher un septième mandat consécutif à l’autocrate Loukachenko, au pouvoir depuis 1994 et considéré comme l’allié le plus docile de la Russie de Poutine. A la veille du scrutin, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a affirmé que le leader de Minsk n’avait aucune légitimité et que „la nouvelle mascarade électorale” était un affront à l’adresse de la démocratie. Lundi, la Grande Bretagne, l’UE et leurs alliés ont condamné les élections présidentielles du Bélarus.

     

    Météo – En Roumanie, il fait doux ces jours-ci, avec des températures supérieures aux normales saisonnières, notamment dans le sud, l’est et le centre du territoire. Il pleuvra sur la moitié occidentale du pays et il neigera en altitude. Les températures maximales iront de 9 à 18 degrés.

  • Le trésor de la Banque nationale de Roumanie

    Le trésor de la Banque nationale de Roumanie

    On dit que si l’on ne connaît pas son histoire, on est condamné à la revivre. C’est peut-être dans cet esprit-là, que la Roumanie a souhaité ramener à l’attention publique l’histoire du trésor de la Banque nationale. En fait, il s’agit de populariser cette histoire non seulement dans les rangs des jeunes générations roumaines, mais aussi parmi les Etats-membres de l’UE, aussi dans un esprit de solidarité. C’est dans ce contexte que, début mars 2024, le siège du PE de Bruxelles a accueilli l’exposition intitulée « Le trésor d’or de la Banque nationale de Roumanie », mise en place à l’aide de plusieurs députés européens roumains.

    En fait, la Banque centrale de Bucarest (BNR) se donne pour mission de faire connaître l’histoire du trésor national, qui reste à ce jour à Moscou, et cela depuis plus d’un siècle. Des détails, avec Brândușa Costache, cheffe du service des Archives, bibliothèque et disséminations d’informations au sein de la Direction de Secrétariat de la BNR :

     

    « Mettre sur pied cette exposition, c’est en fait continuer les démarches entamées en ce sens depuis la période de l’entre-deux-guerres. L’histoire du Trésor national commence en 1916, lorsque, dans le contexte engendré par la participation de la Roumanie à la Première guerre mondiale, face à l’avancée des troupes des Puissances Centrales, les institutions de l’Etat roumain, y compris la Banque nationale, ont été obligées à se retirer à Iaşi (nord-est). Le Trésor de la BNR réunit 91,5 tonnes d’or, les bijoux de la Reine Marie, des valeurs appartenant aux banques commerciales et d’innombrables objets du patrimoine culturel national. Le tout a été envoyé en Russie, pour être mis à l’abri sur le territoire d’un pays allié à l’époque. Pourtant, l’Empire des tsars s’est avéré être vraiment un « colosse aux pieds d’argile ». A l’automne 1917, les bolcheviques se sont emparés du pouvoir et peu de temps après, en janvier 1918, les relations diplomatiques avec la Roumanie ont été rompues. A ce moment-là, le trésor roumain déposé au Kremlin a été séquestré. Démarrées tout de suite après la guerre, toutes les démarches diplomatiques en vue de la récupération de ces valeurs ont été vouées à l’échec. Au fil du temps, il y a eu deux restitutions partielles des biens culturels de la Roumanie, mais elles n’ont pas visé l’or de la Banque nationale ».

     

    D’ailleurs, la BNR n’a jamais cessé d’organiser des actions pour garder dans l’attention générale le sort du trésor national de la Roumanie. Brândușa Costache nous donne des exemples :

     

    « Souhaitant garder vive l’attention de l’opinion publique sur ce sujet, la BNR a appuyé la publication, en 1934, du volume intitulé « Le trésor de la Roumanie de Moscou », écrit par Mihail Grigore Romaşcanu. Après 1990, la Banque centrale a repris les actions au sujet du trésor. Parmi elles : les débats menés dans le cadre du « Symposium annuel d’histoire et civilisation bancaire Cristian Popişteanu » organisé par la revue Magazin Istoric (Magazine Historique) ou encore les volumes publiés par Cristian Păunescu, conseiller du gouverneur de la Banque Centrale. On se saurait oublier non plus la participation du représentant de la BNR aux Travaux de la Commission mixte roumano-russe, créée en 2003, pour examiner les problèmes issus de l’histoire des relations bilatérales, y compris la question du trésor de la Roumanie envoyé à Moscou durant la Première Guerre Mondiale. On peut dire, donc, que nous avons déjà une longue tradition en matière de telles démarches et que cette exposition au siège du Parlement européen de Bruxelles vient la continuer. » 

     

    Mais pourquoi organiser maintenant, cette année, une telle exposition ? Et Pourquoi justement à Bruxelles ? Notre invitée explique :

     

    « La direction de la Banque centrale a considéré comme favorable le contexte international actuel afin de donner une dimension internationale à cette question. Puisqu’il est nécessaire de faire en sorte que l’obligation de la Russie de restituer les 91,5 tonnes d’or du Trésor de la Roumanie soit reconnue au niveau international. Cet or fait partie des stocks de la BNR. Les documents des Archives de la Banque Centrale attestent l’existence de cette créance sans le moindre doute. Dans ce contexte, la BNR s’est associée à l’initiative du député européen roumain Eugen Tomac, qui a ramené ce sujet à l’attention du Parlement Européen, par la Résolution sur la restitution du Trésor d’or national de la Roumanie que la Russie s’est appropriée illégalement. La Résolution a été débattue et adoptée par le Parlement Européen, ce qui témoigne de l’appui dont bénéficie la cause de la Roumanie.  » 

     

    En quoi consiste exactement l’exposition présentée à Bruxelles ? Il s’agit entre autres de photos d’époque, de cartes, de photos de différents documents historiques. Brândușa Costache, cheffe du service des Archives de la BNR nous les présente en détail :

     

    « L’exposition a été une bonne occasion de présenter à un large public des images des protocoles d’origine, signés à Iaşi et à Moscou par les représentants des autorités roumaines et russes, à l’occasion du transport en Russie du Trésor de la BNR et des autres valeurs du patrimoine roumain. On a également présenté des documents rédigés à Moscou, au début de l’année 1917, à l’occasion de l’inventaire des stocks d’or de la Banque. Je tiens à préciser que ces documents avaient aussi été publiés par Cristian Păunescu dans ses volumes consacrés au trésor national de la Roumanie. Enfin, le sort du trésor roumain d’après 1918 a été reconstitué par la présentation des documents découverts dans les archives russes par l’historien Ilie Schipor qui les avait déjà publiées dans son livre « Le destin du trésor de la Roumanie ».   » 

     

    Suite à cette exposition, le Parlement Européen a adopté une résolution demandant à la Russie de restituer intégralement le trésor national de la Roumanie qu’elle s’est appropriée illégalement. C’est un cas international sans précédent, que les réserves d’or et les objets de patrimoine d’un pays aient été appropriés illégalement par un autre Etat, et cela représente aussi une source permanente de préoccupation pour la société roumaine, ont souligné les députés européens. Ils ont également demandé à la Commission européenne et au Service Européen pour l’Action Extérieure d’inclure la restitution du patrimoine national de la Roumanie à l’agenda diplomatique bilatéral des relations entre l’Union européenne et la Russie, dès que le contexte régional permettra de reprendre le dialogue politique entre les deux parties. (trad. Valentina Beleavski)

     

  • La BNR et l’or roumain

    La BNR et l’or roumain

    La Banque nationale de Roumanie, la BNR va inaugurer
    toute une série d’évènements à travers lesquels elle entend réaffirmer que la
    Roumanie a un droit de créance historiquement et juridiquement fondé sur
    le trésor roumain évacué à Moscou en 1916. Ce projet est né du constat qu’à
    l’étranger, même parmi les décideurs européens, le problème du trésor roumain perdu
    est très méconnu. La première étape sera donc d’informer les membres du
    Parlement européen et d’amener cette affaire à l’attention de la communauté
    internationale.


    Depuis 1991, la Banque nationale roumaine déploie une
    stratégie visant à faire connaître auprès des opinions nationale et
    internationale la problématique du trésor national roumain envoyé à Moscou
    pendant la première guerre mondiale puis séquestré par l’Union soviétique, a
    précisé le gouverneur de la BNR, Mugur Isărescu, dans le cadre d’un séminaire
    récemment organisé au siège de la Banque centrale sur ce thème.


    Selon Mugur Isărescu,
    107 ans après l’évacuation
    du trésor vers Moscou, la BNR souhaite relancer le processus visant à
    internationaliser cette affaire.

    « Le
    trésor de la BNR, les réserves d’or évacuées à Moscou, déposées dans un pays
    allié, avec les documents de rigueur, avec un accord international reconnu et
    validé historiquement, est le seul cas où une réserve en or monétaire confiée
    en bonne et due forme, avec toutes les garanties selon lesquelles le dépôt va
    être retourné à n’importe quel moment, à la demande du propriétaire, n’est pas
    restituée, conformément à toutes les normes et coutumes internationales. » Mugur Isarescu.

    Mugur Isărescu a souligné que la BNR avait agi de manière
    continue afin de récupérer le trésor. Elle a notamment obtenu, dans le cadre
    d’une commission roumano-russe dédiée à ce sujet, la reconnaissance de l’authenticité
    des documents présentés par la Roumanie, de leur valeur de traité international
    attestant du dépôt par la Roumanie à Moscou du trésor de la BNR.


    La Banque centrale possède depuis 1922 un dossier
    comprenant tous les documents originaux liés à l’évacuation du trésor roumain,
    dossier que se sont transmis au fil des ans les gouverneurs successifs de la
    BNR, même pendant la période communiste. Pendant la première guerre mondiale,
    alors que la situation sur le front devenait difficile, la BNR a décidé de mettre
    le trésor en sécurité. Selon les documents officiels, au total, en décembre
    1916 et juillet 1917, elle a déposé à Moscou 91.48 tonnes d’or fin mais aussi
    les bijoux de la Reine Marie.

    L’or de la Roumanie, confisqué par les bolchéviques


    En octobre 1917, la révolution bolchevique a porté Lénine
    au pouvoir et en 1918 le Conseil des Commissaires du peuple a annoncé la
    rupture des relations diplomatiques avec la Roumanie, l’arrestation de
    l’ambassadeur roumain à Petrograd et la confiscation du trésor national roumain
    déposé à Moscou. La réserve de la Banque centrale est actuellement juste un peu
    supérieure à l’or roumain de Moscou, à savoir environ 103.6 tonnes d’une valeur
    estimée à 5.6 milliards d’euros.

  • 20.11.2023 (mise à jour)

    20.11.2023 (mise à jour)

    Retraites – Votée la semaine dernière par le Sénat, le projet de loi du système de retraite a été adoptée lundi par la Chambre des députés de Roumanie, au bout d’une heure de discussions. La ministre du Travail, Simona Bucura – Oprescu, a déclaré que par cette nouvelle loi, le gouvernement souhaite corriger les écarts de pension entre les différentes catégories de retraités. La réforme des retraites repose sur deux piliers, à savoir la cotisation et le travail. Les représentants de l’opposition affirment que le pays ne dispose pas de ressources financières nécessaires pour se permettre une telle hausse. Les pensions de retraite sont censées être majorées à deux reprises. La première, à partir du 1 janvier, sera de 13,8% et concernera tous les 5 millions de retraités, tandis que la seconde qui aura lieu en septembre, sera valable pour trois millions de retraités seulement et sera calculée compte tenu de la période de cotisation et d’une revalorisation de l’indice de correction.

    Budget – L’élaboration de la nouvelle construction budgétaire 2024 est entrée cette semaine dans la dernière ligne droite. La coalition au pouvoir en Roumanie a décidé déjà que les domaines prioritaires seront les Investissements, l’Education et la Santé. N’empêche, dans le contexte des contraintes liées au déficit budgétaire excessif, aucun des ministères ne se verra accorder l’enveloppe requise. La situation s’avère encore plus compliquée après que les mairies et le Ministère des Transports multiplient leurs demandes de financement. La nouvelle construction budgétaire sera soutenue par la lutte contre l’évasion, a fait savoir le premier ministre Marcel Ciolacu qui affirme qu’une fois combattue l’évasion, le pays aura les ressources financières nécessaires pour majorer les pensions de retraite et le budget alloué à l’Education et à la Santé.

    Praia – La Roumanie soutient le renforcement des relations entre l’UE et la République du Cap Vert, a fait savoir lundi le président roumain, Klaus Iohannis, en visite à Praia. Lors d’un point de presse commun avec son homologue José Maria Neves, Iohannis a précisé que par la signature de trois documents bilatéraux, Bucarest renforcera sa coopération avec ce pays africain dans les secteurs éducationnel, sanitaire-vétérinaire et de la Protection civile. Le chef de l’Etat roumain a entamé mardi dernier une tournée en Afrique qui a inclus le Kenya, la Tanzanie, Zanzibar, le Cap vert et qui prendra fin au Sénégal.





    Navire
    -Un navire Galaxy Leader, battant pavillon des Bahamas et qui naviguait en mer
    Rouge a été capturé le 19 novembre, par les rebelles Houthis, et amené au large
    des côtes Yéménites. Selon les premières informations, parmi les membres de
    l’équipage figure aussi un ressortissant roumain, selon un communiqué du MAE de
    Bucarest. Une cellule de crise interinstitutionnelle a été activée, une
    procédure standard à chaque fois que des ressortissants roumains sont
    concernés. Le ministère des Affaires Etrangères et les autorités roumaines en
    charge de telles situations, en étroite coopération avec d’autres partenaires internationaux
    ont entrepris des démarches en vue de solutionner la situation.


    BNR
    – La Banque centrale de Roumanie se propose d’organiser plusieurs événements
    afin de réitérer sur le plan international le droit-créance sur le trésor en or
    roumain évacué » à Moscou dans les années 1916,1917 et séquestré par la suite
    par l’URSS. Le gouverneur BNR, Mugur Isarescu, affirme que l’institution qu’il
    dirige n’a pas cessé de faire des démarches pour récupérer le trésor. Sauf que
    les décideurs européens ne connaissent pas cet épisode que les experts roumains
    n’ont pas suffisamment expliqué.










    Energie
    – Le réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Cernavoda a été rebranché au
    système énergétique national et a fonctionné normalement lundi, a fait savoir
    le ministère de l’énergie de Bucarest. L’unité a été automatiquement débranchée
    dans la nuit de samedi à dimanche, à cause du vent fort dont la vitesse
    dépassait les 100 km à l’heure. Dimanche dans l’après-midi, environ 40 000
    consommateurs de 80 localités de Dobroudja (sud-est) étaient concernés par des
    coupures d’électricité. Entre temps, l’alimentation a été reprise pour 93% des
    foyers affectés.


    Exposition
    – Ouverture lundi, à Rome, au Musée des Thermes de Dioclétien, de l’exposition
    « La Dacie – dernière frontière de la romanité » qui accueillera les
    visiteurs jusqu’à la fin du mois d’avril. L’exposition réunit des centaines
    d’objet archéologiques de Roumanie d’il y a un millénaire. Les artefacts
    proviennent de 47 musées de Roumanie, République de Moldavie et Italie, qui
    témoignent de la civilisation romaine. Selon l’ambassadrice Gabriela Dancău, l’exposition
    mélange archéologie et technologie, permettant aux visiteurs l’accès à l’univers
    des Daces, les ancêtres des Roumains.




    Foot
    – Qualifiée au Championnat d’Europe de football, de 2024, en Allemagne, la
    sélection de foot de la Roumanie rencontrera mardi soir la Suisse, pour son
    dernier match de la phase de poules des éliminatoires de l’Euro 2024. Sans
    aucune défaite, la Roumanie domine son groupe et pourrait même terminer en
    première position si elle ne s’incline pas devant la Suisse, également qualifiée
    à l’Euro de l’année prochaine. Les tricolores bleu-jaune-rouge ont obtenu une
    nouvelle victoire samedi, lors du match contre la sélection d’Israël.

    Météo – En Roumanie, les températures continueront mardi à être plus douces que la normale, avec un pic de 17 degrés. Nous aurons 14 degrés mardi, à midi, dans la capitale roumaine et de la pluie dans la soirée.

  • 140 ans d’existence de la Banque Nationale de Roumanie

    140 ans d’existence de la Banque Nationale de Roumanie

    A commencer par la seconde moitié du 19e siècle, l’Etat roumain moderne s’est construit tous les attributs pour devenir un Etat souverain. En 1859, par l’union des principautés de Valachie et de Moldavie, la Roumanie voyait le jour. En 1877 – 1878, par voie de guerre, ce jeune Etat obtenait son indépendance face à l’Empire ottoman et élargissait son territoire en récupérant la province de Dobroudja. Le 3e pas fut la création de sa banque centrale, élément indispensable pour la souveraineté d’un Etat.

    C’était en 1880. Une année plus tard, en 1881, la Roumanie devenait royaume et l’Etat roumain acquérait désormais la personnalité morale sur la carte du monde. La Banque centrale, appelée la Banque nationale de Roumaine, voyait le jour grâce à la « Loi pour la création d’une banque d’escompte et de circulation », document publié au Journal officiel le 17 avril 1880. Son capital initial était de 30 millions de lei, dont un tiers était capital d’Etat, alors que le reste était du capital privé. Sa principale attribution était l’émission de billets qui soient acceptés dans des transactions. Les premières émissions monétaires furent des billets de 20, 50, 100, 500 et 1000 lei. Son premier directeur fut Eugeniu Carada. Son nom est étroitement lié aux débuts de l’institution, à son élargissement à l’ensemble du pays et aux premières émissions de billets et de pièces. Le siège de la Banque allait être érigé sur un terrain situé actuellement au centre-ville de Bucarest, la zone du centre historique connue sous le nom de Lipscani.

    Les travaux de construction ont démarré en 1884, surveillés par deux architectes français : Albert Galleron et Charles Garnier. Depuis sa création et jusqu’à la Première Guerre mondiale, la Banque nationale de Roumanie a offert des crédits et une taxe d’escompte réduite. Dans les années 1890-92, elle a décidé de renoncer au bimétallisme or-argent, en faveur de l’or. Toutefois, au moment où éclata la Première Guerre mondiale, la société roumaine fut bouleversée, à l’instar de l’ensemble du Vieux continent. La Banque nationale de Roumanie a soutenu l’effort de guerre. En 1916, aux côtés de toutes les institutions de l’Etat roumain, elle a dû déménager à Iasi, alors que son trésor a été transféré à Moscou pour y être gardé, mais il n’est plus jamais revenu.

    A la fin de la Grande Guerre, ce fut la mission de la Banque nationale de Roumanie d’intégrer l’économie du nouvel Etat formé à ce moment-là du Royaume de Roumanie d’auparavant rejoint par des provinces roumaines ayant fait partie de l’ancien Empire russe et de celui d’Autriche-Hongrie, à savoir la Bessarabie et respectivement la Transylvanie. Sur toile de fond de la perte du Trésor envoyé en Russie et les pertes causées par la guerre, la Banque centrale a dû aussi stabiliser la monnaie nationale et le rendre convertible. Puis, dans les années 1929-1933, l’institution a dû relever un autre grand défi : stabiliser la monnaie et le système des crédits dans le contexte de la Grande dépression. Arriva ensuite la Seconde Guerre mondiale, une période extrêmement difficile pour la Banque et pour l’ensemble du pays. Cette fois-ci, le Trésor de la Roumanie fut caché sur le territoire national, au monastère de Tismana (sud-ouest), pour ne pas répéter le scénario de la première conflagration mondiale.

    Pour connaître davantage sur l’odyssée du Trésor de la Banque nationale de Roumanie dans les années 1940, nous avons invité au micro Ioan Lesenciuc, muséographe au Musée du trésor de la Banque nationale de Roumanie qui a précisé que Pendant l’entre-deux guerres, la Roumanie refait sa quantité d’or. Mais une autre année néfaste arrive : 1944. Après la bataille de Stalingrad, le front de l’est était extrêmement faible. Par conséquent, l’armée allemande qui se retirait était poursuivie par l’armée soviétique et le trésor de la Banque était en danger. En avril 1944, les alliés ont bombardé les champs pétrolifères de Ploiesti et Campina ainsi que la capitale, Bucarest, ce qui mettait encore plus en danger le siège de la Banque nationale. A ce moment-là, on décide de transférer le Trésor dans une zone sûre. Le gouvernement a fait des démarches auprès de deux pays : la Turquie, qui a répondu que les lois turques ne lui permettaient pas de recevoir le Trésor, et la Suisse, qui aurait pu accepter, mais le convoi transportant le Trésor aurait dû traverser l’Europe centrale qui était contrôlée par l’armée allemande, ce qui était un grand risque. Alors, le maréchal Antonescu a insisté que le Trésor reste sur le territoire national, de manière compacte, sans être divisé. Il a donné à la Banque nationale la liberté de cacher ses valeurs là où elle estimait que c’était l’endroit le plus sûr. »

    Une fois la Seconde Guerre mondiale terminée, une nouvelle ère commençait dans l’histoire de la Roumanie : la période communiste. Le régime politique communiste a opéré des changements importants au niveau de l’économie nationale, qui allait être contrôlée par l’Etat. La Banque nationale devenait propriété de l’Etat, alors que le système des crédits était réformé d’après le modèle soviétique. Jusqu’en 1970, les taxes et les intérêts perçus et payés à la Banque étaient fixés par le gouvernement. Après cette date, la décision a entièrement appartenu à la direction de la banque. Quant à son siège, la construction du nouveau Palais de la Banque nationale de Roumanie démarrait en 1940, alors que l’inauguration a eu lieu 10 ans plus tard, en 1950. Après la chute du communisme en Roumanie, dans les années 1990, la Banque nationale de Roumanie a repris les attributions qu’elle avait perdues entre 1945 et 1989, pour redevenir la banque centrale qu’elle avait été initialement. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 09.11.2019 (mise à jour)

    09.11.2019 (mise à jour)

    Elections – Le premier tour du scrutin présidentiel commence dimanche matin, à travers la Roumanie. 14 candidats sont en lice pour les fonctions de chef de l’Etat. Pour la première fois dans l’histoire électorale du pays, les Roumains qui habitent hors des frontières nationales disposent de trois jours pour voter, alors que le nombre des bureaux de vote est pratiquement double par rapport aux précédentes élections, à savoir 835. Le processus électoral a démarré vendredi à midi et se déroulera le long de deux jours, samedi et dimanche. Jusqu’à 19 h, heure de Roumanie, soit 17 heures en TU, plus de 250 mille roumains de l’étranger avaient voté. Les plus nombreux à voter ont été ceux d’Italie, du Royaume-Uni, d’Allemagne, d’Espagne et de République de Moldova. 25 mille personnes ont choisi d’exprimer leur vote par correspondance, une autre première. Le second tour du scrutin est prévu pour le 24 novembre. A cette occasion aussi, le vote de la diaspora roumaine se déroulera le long de trois jours. Les autorités ont adopté ces mesures afin d’éviter les foules aux bureaux de vote, comme ce fut le cas lors des précédentes élections présidentielles et du récent scrutin pour le Parlement européen.

    Notation – La décision de l’agence de notation Fitch de reconfirmer la note de la Roumanie à BBB – avec une perspective stable repose sur le niveau modéré de la dette publique, mais aussi sur l’évolution positive du PIB par habitant et sur les indicateurs du développement humain, lit-on dans un communique du ministère des Finances rendu publiques aujourd’hui à Bucarest. Selon cette source, la solidité du secteur bancaire a considérablement contribué à cette situation. Le ministère des finances redoublera d’efforts pour réaliser le collectif budgétaire et construire le budget pour l’année 2020, des démarches absolument nécessaires pour renforcer la stabilité macroéconomique du pays. Fitch a confirmé ce vendredi la note à long terme en devises et en monnaie locale de la Roumanie à BBB – avec des perspectives stables. Selon l’agence, le déficit budgétaire et celui du compte courant constituent des risques à l’adresse de la stabilité macroéconomique.

    Trésor
    La Commission commune roumano-russe d’étude des problèmes issus de l’histoire
    des relations bilatérales, y compris celui du trésor de la Roumanie déposé à
    Moscou durant la première guerre mondiale a repris son activité après une pause
    de trois ans, fait savoir ce samedi, le ministère des AE de Bucarest. La 5e
    réunion de cette commission a eu lieu les 7 et 8 novembre, à Moscou. Le chef de
    la diplomatie roumaine Bogdan Aurescu a salué la reprise de l’activité de la
    commission. La précédente réunion de la commission commune roumano-russe a
    eu lieu à Sinaia, dans le sud de la Roumanie les 25 et 26 mars 2016. Cette
    commission étudie les faits et les documents liés au trésor de la Roumanie,
    pour présenter le résultat de ces recherches aux ministères des AE des deux
    Etats, afin de trouver une solution à cette question. Rappelons-le, en 1916 et 1917, lorsque la Roumanie était sur le
    point d’être entièrement occupée par l’Autriche Hongrie et par l’Allemagne, les
    réserves d’or de la Banque centrale et d’autres objets de grande valeur, tels
    les bijoux de la Reine Marie, épouse du Roi Ferdinand et des tableaux provenant
    de musées et de collections privées ont été envoyés en Russie par train.

    Emplois – Le nombre de ressortissants extracommunautaires ayant des contrats individuels de travail en Roumanie s’élevait en ce début novembre à près de 30 mille, selon les chiffres rendus publics par le Ministère de l’Emploi et de la Protection sociale. La majorité des salariés étrangers extracommunautaires de Roumanie étaient actifs dans le domaine du bâtiment, à savoir 3400. Ils proviennent pour la plupart du Vietnam, de Turquie et de Chine.

    Handball – Deux équipes roumaines de handball féminin, CS Gloria Bistriţa-Năsăud(nord) et CSM Corona Braşov(centre), se sont rencontrées aujourd’hui dans le cadre du match aller du troisième tour de la Coupe EHF. Dimanche dans la ligue des champions. Corona Brasov a remporté le match sur le score de 27 à 25. CSM Râmnicu Vâlcea affronte les allemandes de Bietigheim, alors que le CSM Bucarest reçoit la visite du Esbjerg du Danemark.

    Météo – Temps particulièrement beau avec des températures inhabituellement élevées pour ce début novembre. Le ciel est variable, avec quelques nuages sur l’ouest et sur le sud-ouest, où des pluies sont signalées. Le mercure des thermomètres dépassera souvent les 20 degrés.

  • A la Une de la presse roumaine – 24.10.2017

    A la Une de la presse roumaine – 24.10.2017

    Une récompense surprenante de l’homme fort du PSD pour l’ancien premier ministre Sorin Grindeanu, débarqué en juin dernier, la victoire en tennis de Simona Halep et la découverte d’un immense trésor dacique polarisent l’attention des grands quotidiens roumains du jour.


  • Neptune d’or dans les forêts de Tismana

    Neptune d’or dans les forêts de Tismana

    Fortes de la leçon quelles ont tirée de la douloureuse expérience de la perte du trésor national, transféré à Moscou, pendant la Grande Guerre, pour être mis à labri de lennemi, les autorités roumaines allaient décider, lors de la Seconde Guerre Mondiale, de cacher les valeurs de la Banque nationale dans un endroit sûr.



    Après mûre réflexion, elles choisirent le monastère de Tismana, situé dans une région de montagne du sud-ouest de la Roumanie. Début 1944, le trésor de la Banque nationale de Roumanie comptait 231,22 tonnes dor, dont 190,94 tonnes conservées au pays et 40,27 autres dans des banques de Grande Bretagne. Lopération ultra confidentielle de mise à labri de ce trésor allait recevoir le nom de code Neptune. Y ont participé les ministères de la Défense et des Finances, lEglise orthodoxe roumaine, lEtat-major de larmée, les services de renseignement et la Société nationale des chemins de fer.



    Ioan Lesenciuc, muséographe au musée du Trésor de la Banque nationale de Roumanie, à Tismana, nous parle de lodyssée de ce trésor au milieu des années 40 : « La Roumanie parvient à refaire son trésor, durant lentre-deux-guerres. En 1944, la bataille de Stalingrad affaiblit considérablement le front de lEst. Dans leur repli, les troupes allemandes sont pourchassées par larmée soviétique. Le trésor de la Roumanie, conservé par la Banque nationale, est en danger, car, en avril 1944, les alliés lancent des frappes aériennes sur les champs pétroliers de Ploieşti et de Câmpina et sur la capitale, Bucarest. Le gouvernement décide alors de transférer le trésor dans un endroit sûr. Dans un premier temps, il envisage de lenvoyer à létranger. Bucarest entame donc des démarches en ce sens auprès de la Turquie et de la Suisse. Si la loi turque ne le permettait pas, la Suisse se dit prête à recevoir le trésor roumain. Pourtant, cétait prendre un très grand risque que dacheminer le convoi à travers le centre du contient, contrôlé par les Allemands. Cest le maréchal Antonescu qui soutient lidée de garder le trésor de la Banque nationale en terre roumaine, de ne pas le disperser et de donner les pleins pouvoir à la Banque nationale pour accomplir cette tâche. »



    Les banquiers roumains se mettent daccord sur le choix de la cache : le monastère de Tismana, soit le plus vieil établissement monastique de la province historique de Valachie, datant de la fin du 14e siècle : « Lors de leur entrevue secrète, le gouverneur de la Banque nationale, Constantin Angelescu, et le métropolite de lOlténie, Nifon Criveanu, décident de financer à hauteur de 50.000 lei les travaux réparation des dégâts provoqués au monastère de Tismana par lincendie de 1942. Et cest par la même occasion que les deux parties se mettent daccord sur la mise à labri du trésor de la Banque nationale dans la cave du monastère. Le 2 juillet 1944, le maréchal Antonescu ordonne à lEtat –major de larmée doccuper la localité, afin dorganiser en bonnes conditions le transport du trésor et son entreposage. Plusieurs villas situés dans le voisinage du monastère sont réquisitionnées pour y loger les soldats en charge de la garde du trésor et une partie du personnel de la banque et du gouvernement ayant accompagné le convoi. »



    A lété 1944, toutes les conditions étaient réunies pour pouvoir démarrer lopération Neptune, explique notre interlocuteur, le muséographe Ioan Lesenciuc : « Le 2 juillet 1944, les 5 premiers fourgons partent du siège de la Banque nationale en direction de Tismana. Au total, il y aura 75 transports dans un intervalle de 15 jours. Par précaution, plusieurs autres véhicules quittent la capitale en même temps dans dautres directions et les soldats chargés de surveiller le monastère endossent des habits de moines pour ne pas attirer lattention. Lorsque les travaux de réfection de laile du monastère affectée par lincendie prennent fin, les spécialistes de la Banque nationale décident de transférer le trésor dans une grotte non loin de létablissement monastique. Une équipe de miniers de la Vallée du Jiu est appelée pour aménager la grotte de sorte quelle puisse accueillir le trésor. Afin dempêcher toute intrusion, ils vont dresser un mur en béton très épais. »



    Ioan Lesenciuc nous a également raconté le dénouement heureux de lopération « Neptune » : « Le trésor est resté caché à Tismana entre septembre 1944 et février 1947, date à laquelle la Banque centrale est nationalisée à nouveau. Cest le moment de larrivée au pouvoir du gouvernement Petru Groza et de linstauration du communisme. Le mur en béton est abattu et le trésor, inventorié, retourne à la Banque nationale. »



    Entre 1944 et 1947, 191 tonnes dor pur appartenant à la Roumanie et environ 2,7 tonnes dor que la Pologne avait confié à lEtat roumain en 1939, avant loccupation nazie, ont été cachées à Tismana. Cest en souvenir de cette opération réussie que la Banque nationale roumaine a inauguré, le 26 juillet 2016, le Musée de son trésor dans la grotte avoisinant le monastère de Tismana. (trad.: Mariana Tudose)

  • Le trésor roumain, un siècle de captivité en Russie

    Le trésor roumain, un siècle de captivité en Russie

    On dit souvent que les pays n’ont pas d’amis, mais uniquement des intérêts. Pourtant, l’histoire contredit souvent cette affirmation réductrice. On peut également identifier de nombreux exemples d’amitié entre des pays, amitié qui s’est traduite par des alliances militaires, matrimoniales ou d’envoi de secrets et de valeurs. Dans nombre de cas, un Etat a décidé de transférer à un Etat ami son propre trésor national, une collection regroupant les objets les plus valeureux du pays, pour les mettre à l’abri de l’ennemi. Un tel geste d’amitié a été le passage du trésor polonais par la Roumanie, en septembre 1939, lorsque la Pologne avait été attaquée par l’Allemagne nazie et puis par l’Union soviétique.



    Toutefois, les alliances, tout comme les amitiés, peuvent également être trahies. Durant la première guerre mondiale, la Roumanie a rejoint lEntente formée par la France, le Royaume Uni et la Russie. Au nom d’une alliance d’amitié, le trésor de la Roumanie a été transporté à Moscou pour éviter qu’il soit capturé par l’armée allemande qui, en décembre 1916, avait occupé Bucarest et toute la moitié sud de la Roumanie. Du 12 au 14 décembre 1916, dans la gare de Iasi, 1738 caisses contenant l’or de l’Etat roumain, sous forme de lingots et autres monnaies, étaient chargées dans 17 wagons de train. Deux autres caisses contenaient les bijoux personnels de la Reine Marie.



    Ce transport est arrivé à Moscou le 21 décembre 1916. Un deuxième transport a eu lieu à l’été 1917. Les objets de valeur de la Banque nationale roumaine furent chargés dans trois autres fourgons de la rame, qui contenaient aussi les archives de la Banque, mais aussi différents documents, contrats et titres de valeur. Le trésor de la Caisse d’Epargne a également été mis dans 1661 caisses et chargé dans 21 wagons. Ce deuxième transport est arrivé à Moscou le 3 août 1917. D’autres biens et collections privés ont accompagné le trésor de la Roumanie pour être gardés au Kremlin.



    L’historien Ioan Scurtu affirme que le départ du trésor de Roumanie en Russie a constitué une perte difficile à estimer : « La Roumanie a perdu, à l’époque, le trésor entier de sa Banque nationale, qui assurait en fait la circulation financière normale sur le territoire de l’ancien royaume de Roumanie. Toute une série de biens, dont la valeur dépassaient de loin celle du trésor de la Banque de 93 tonnes de lingots d’or, furent envoyés en Russie. Mais il y avait aussi des objets d’art, tableaux, objets de culte, tapis et d’autres objets à valeur historique, mais aussi sentimentale. Je crois qu’il nous est pratiquement impossible d’estimer la valeur du trésor en toute devise nationale, que ce soit le leu, le dollar ou le rouble, puisque certaines pièces sont extrêmement difficiles à évaluer. Comment peut-on évaluer par exemple, des fonts baptismaux du 15e siècle ? Cet objet peut avoir une valeur artistique, qui dépasse à elle seule la valeur du métal. Il s’agit de la finesse des décorations et la valeur du travail des orfèvres. Cette perte a appauvri la Roumanie qui a misé sur le retour de ce trésor, s’agissant de deux pays civilisées, qui respectaient leurs promesses et les normes du droit international. »



    Mais la révolution bolchévique a produit une rupture dans les relations diplomatiques entre la Roumanie et la Russie, en janvier 1918, à l’initiative de Lénine, qui a également envoyé une note diplomatique au gouvernement roumain. Ce document précise explicitement que le trésor roumain était confisqué à l’oligarchie roumaine pour être à un moment donné restitué au « peuple ouvrier ». Mais les dirigeants roumains de l’époque avaient-ils une meilleure option que d’envoyer le trésor national en Russie ? Réponse avec l’historien Ioan Scurtu : « On a véhiculé l’idée d’envoyer le trésor en Suède, où celui-ci aurait pu être placé à l’abri de tout risque, mais il fallait résoudre la question du transport. Comment transporter ce trésor jusqu’en Suède sans qu’il soit intercepté et capturé par les troupes allemandes ? Nous parlons actuellement dans une perspective temporelle, et de ce point de vue, je crois que le transfert en Russie a été une erreur. Mais en se mettant à la place des décideurs de l’époque, il est très difficile de tirer la même conclusion. Une véritable psychose s’est répandue dans la seconde moitié de l’année 1917, conformément à laquelle toute la Moldavie allait être occupée. De nombreux membres du Parlement avaient déjà quitté la ville d’Iasi et cherché refuge à Odessa. On a même véhiculé l’idée que le gouvernement quitte la Moldavie et il a fallu que le roi Ferdinand et le premier ministre Bratianu interviennent personnellement pour que des ministres ne partent pas. Cette psychose a été minutieusement décrite. L’homme politique IG Duca racontait que les trains étaient déjà chargés et que les Roumains ne cessaient de déposer des objets de valeur à être envoyés à Moscou. Ils espéraient tous les récupérer après la guerre. Le gouvernement n’a pas pu résister à cette tendance et n’a pas anticipé les évolutions politiques en Russie ni le fait que ce pays n’allait plus respecter sa parole. »



    A la fin de la guerre, la diplomatie roumaine a démarré, à plusieurs reprises des négociations visant à récupérer son trésor. En 1935, l’URSS a restitué une série de documents d’archive, y compris ceux ayant appartenu à l’Académie roumaine. Un nouveau transfert d’objets de valeur a eu lieu en 1956, lorsque l’Union soviétique a restitué à la Roumanie le trésor de Pietroasa, surnommé « la Poule aux poussins d’or ». Le sujet du trésor de la Roumanie devait être évoqué en juillet 2013, lors de la signature du traité de base entre la Roumanie et la Fédération de Russie, mais ce problème n’est toujours pas réglé. Un siècle plus tard, le trésor de la Roumanie se trouve toujours à Moscou, prisonnier d’une amitié trahie. (trad. : Ileana Taroi)

  • 17.12.2016

    17.12.2016

    Révolution – Les manifestations de commémoration des 27 années écoulées depuis la Révolution de décembre 1989, qui a entraîné la chute du communisme en Roumanie, ont commencé à Timisoara (ouest). Une journée de deuil est observée samedi dans cette ville à la mémoire de ses quelque 100 héros martyrs. Déclenchée par l’opposition des habitants de la ville à une mesure abusive des autorités locales de l’époque, la Révolution s’est rapidement propagée dans tout le pays, pour culminer, le 22 décembre, avec l’abandon du pouvoir et la fuite de Nicolae Ceausescu. Plus d’un millier de personnes ont perdu la vie et près de 3.400 ont été blessées entre le 16 et le 25 décembre 1989. La Roumanie est le seul pays de l’ancien Bloc de l’Est où le changement du régime s’est fait par la violence et où les dirigeants communistes ont été exécutés.

    Taxes – La Cour constitutionnelle de la Roumanie a décidé vendredi que la loi prévoyant la suppression de 102 taxes non-fiscales était constitutionnelle. Par conséquent, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, qui avait contesté cette loi devant la Cour, a fait savoir qu’il allait renvoyer le document au Parlement. La décision du président a suscité le mécontentement de Liviu Dragnea le chef du Parti social-démocrate et l’initiateur de la loi. Il a promis qu’il n’allait pas renoncer à la suppression des taxes en question et que le Parlement avaliserait de nouveau la loi, au plus vite.

    Consultations – Le président roumain Klaus Iohannis a fait savoir qu’il convoquerait le nouveau Parlement le 20 décembre et qu’il aurait de nouvelles consultations avec les représentants des partis politiques les 21 et 22 décembre. Cette semaine, le chef de l’Etat roumain a eu un premier round de consultations avec les partis politiques qui feront partie du futur Législatif. Il s’est entretenu avec les représentants du Parti National Libéral, de l’Union Sauvez la Roumanie, de l’Union Démocratique des Magyars de Roumanie et du Parti du Mouvement Populaire ainsi qu’avec les représentants des minorités nationales. Le Parti Social-Démocrate et l’Alliance des Libéraux et des Démocrates qui détiendront ensemble la majorité des sièges, ont refusé l’invitation du président, invoquant des vices de procédure et précisant qu’ils allaient discuter avec le chef de l’Etat après la validation du nouveau Législatif.

    Trésor – Le ministère russe des AE a affirmé vendredi que le sujet de la réserve en or de la Roumanie avait un côté historique important, et que, par conséquent, c’est à une équipe bilatérale d’historiens de trancher cette question. Selon la diplomatie russe, les problèmes historiques, y compris celui du trésor roumain, ont été extraits du Traité de base romano-russe, une commission commune d’historiens ayant été formée pour dérouler des recherches en ce sens. Les résultats provisoires de la commission seront présentés dans le cadre d’une réunion prévue l’année prochaine à Moscou. Ces déclarations ont été faites par la diplomatie russe, dans le contexte où, le gouverneur de la Banque Centrale de Roumanie, Mugur Isarescu, a déclaré que la Russie n’avait pas encore rendu à la Roumanie la réserve en or que Bucarest lui avait envoyée pour être gardée en toute sécurité, au sein de l’Empire Russe, il y a un siècle. Selon les archives de la Banque Nationale de Roumanie, en 1916 et 1917, la Roumanie a envoyé à Moscou 1926 caisses contenant des monnaies en or et des lingots ainsi que des bijoux appartenant à la reine Marie.

    Défense – Les responsables de Bucarest font des progrès pour ce qui est de l’identification de 12 nouveaux aéronefs dont seront dotées les Forces aériennes roumaines, mais il faut encore avoir un débat centralisé avec les représentants du pays qui produit ces avions, a déclaré vendredi le ministre roumain de la Défense, Mihnea Motoc. Il répondait à une question sur l’acquisition d’une nouvelle escadrille d’avions F-16. Rappelons-le, en 2013, la Roumanie a décidé d’acheter au Portugal 12 avions F16 utilisés. De l’avis des experts, la Roumanie aurait besoin de 48 appareils multirôle, soit 4 escadrilles.

    Cyberattaques – Le président américain Barack Obama a déclaré que les Etats-Unis allaient répondre aux attaques cybernétiques lancées par la Russie au cours de la campagne présidentielle de novembre dernier. Les responsables américains affirment avoir des preuves du fait que plusieurs hackers liés au Kremlin ont piraté des boîtes postales électroniques de plusieurs membres de l’équipe d’Hillary Clinton pour favoriser son contre-candidat, Donald Trump. Pas grand chose ne se passe en Russie sans l’aval de Vladimir Poutine, a insisté Barack Obama lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, lit-on sur l’AFP. La Russie rejette ces accusations.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures, il fera toujours froid en
    Roumanie par rapport à la normale saisonnière. Les températures maximales iront
    de -6 à 6 degrés.

  • A la Une de la presse roumaine – 27.07.2016

    A la Une de la presse roumaine – 27.07.2016

    La brigade multinationale de l’OTAN qui sera déployée en Roumanie est-elle un succès pour la diplomatie roumaine ? Réussira la Roumanie à convaincre ses alliés d’y participer ? Est-elle un projet de l’OTAN ou de la Roumanie ? Egalement dans la presse : les banques roumaines, qui seraient les plus profitables d’Europe, le sort du trésor roumain de Russie et le jeu en réalité augmentée Pokemon go s’empare de la Roumanie.



  • Géocaching – quand le GPS chasse des trésors

    Géocaching – quand le GPS chasse des trésors

    Les énigmes, ça intrigue tout le monde, n’est-ce pas? Résoudre un mystère peut s’avérer un véritable défi pour certaines personnes. C’est peut-être la raison pour laquelle plus de 2 millions de personnes du monde entier se sont laissées emporter par la fièvre d’un jeu de la catégorie «la chasse au trésor» appelé «géocaching». Le trésor est caché dans une boîte que les « géochercheurs » cherchent à trouver, à l’aide du GPS. Dans ces boîtes, des objets racontent une histoire imaginée par celui qui les cache. Une pièce de puzzle, par exemple, qui renvoie à d’autres boîtes. Le «géotrouveur», le joueur qui trouve une boîte, peut en retirer un objet à condition de le remplacer par un autre et de laisser ses impressions sur un petit carnet se trouvant aussi à l’intérieur. L’histoire de l’endroit en question s’écrit dans le temps, à l’aide de chaque joueur.



    Comment est née cette chasse au trésor moderne ? Réponse avec Alexandru Purice, un des Roumains épris de ce jeu : «Le jeu est apparu en 2000, au moment où l’accès aux satellites entourant la Terre est devenu public. Il est apparu aux Etats-Unis, où un enthousiaste a décidé de cacher une boîte dans une forêt, en a publié les coordonnées sur un site et a invité ses amis à aller la chercher. Bref : une chasse au trésor. Ses amis ont appris les coordonnées par des récepteurs GPS. Ils ont tellement aimé l’idée, que le jeu s’est développé énormément. Si bien qu’à l’heure actuelle il y a environ 7 millions de boîtes cachées partout dans le monde et plus de 2 millions de joueurs internationaux.»



    Alexandru Purice nous raconte comment il est devenu passionné de ce jeu : «Personnellement, j’ai appris son existence il y a 10 ans environ, lors d’un voyage à Venise. Un ami m’a demandé si je voulais « aller découvrir des boîtes ». Il m’a décrit le jeu en quelques mots et m’a montré comment ça marchait : on met sur un site des coordonnées GPS menant à l’endroit où la boîte est cachée. Maintenant on peut utiliser aussi un smartphone ou tout autre dispositif qui capte des signaux GPS. Une des caractéristiques essentielles de ce jeu est le fait qu’il t’oblige à sortir de la maison pour aller chercher de petits trésors. C’est ainsi que j’ai découvert des endroits dont j’ignorais complètement l’existence. Un autre avantage, c’est qu’il encourage les utilisateurs à placer les boîtes dans leurs régions d’origine. Il est interdit de cacher une boîte à une distance de plus de 200 km de chez soi. Par conséquent, chaque joueur fait découvrir aux autres sa propre région. C’est ainsi qu’on arrive à des endroits impossible à trouver autrement.»



    Jusqu’ici Alex a trouvé plus de 4000 boîtes, qu’il a cherchées du Pérou au Vietnam. Il a aussi découvert de nouvelles facettes de Bucarest. Le jeu se développe constamment, de sorte qu’en 2012, les amateurs roumains de cette chasse au trésor ont formé leur propre association. Alex Purice raconte: «En Roumanie, nous avons créé une association et une ONG principalement pour pouvoir bénéficier de sponsors et mettre sur pieds de petits projets. Le plus récent en est une proposition pour la semaine appelée «L’école autrement» (consacrée aux activités extrascolaires). Et ce parce que nous considérons que les enfants d’aujourd’hui passent de plus en plus de temps devant l’ordinateur et sortent de moins en moins de la maison. Nous voulons donc leur proposer plusieurs projets, les inciter à se rendre au parc ou au centre-ville de Bucarest pour faire une chasse aux trésors qui sera instructive et amusante à la fois.»



    Comment peut-on rejoindre cette communauté? Alex Purice répond: «C’est très simple. Vous entrez sur le site Geocaching.com et vous créez un compte d’utilisateur pour avoir accès à l’ensemble de la base de données. On peut aussi télécharger l’application pour les portables. Vous aurez la chance de découvrir notre pays. Mo,i j’y ai découvert des paysages extraordinaires, dont les cités médiévales saxonnes, des zones du Delta du Danube et d’autres endroits que je n’aurais jamais eu l’occasion de connaître autrement.»



    Et en découvrant les boîtes cachées, on apprend aussi l’histoire des gens et des lieux. Pourquoi un tel jeu vous tenterait-il? Alex Purice, alias Mioritics, explique: « Parce qu’il vous permet de découvrir le monde qui vous entoure par les yeux des autres et de trouver des endroits que vous auriez ignorés. J’aime beaucoup voyager et dans mes périples, je cherche toujours les géocaches ou les boîtes qui se trouvent dans les régions que je traverse, car elles m’indiquent presque toujours des zones très intéressantes. Pratiquement, à chacune de ces boîtes correspond une page sur Internet, et là, celui qui la cache donne une description et explique pourquoi la boîte est intéressante. Celui qui la trouve lit la description, regarde les images et voit ce que les autres utilisateurs ont écrit. Ces boîtes abritent des bouts de papier sur lesquels vous écrivez que vous l’avez trouvée et il est souhaitable de retourner sur Internet pour y laisser vos impressions ; en lisant ce que quelqu’un d’autre a écrit sur le lieu respectif, on pourra se rendre compte s’il vaut la peine d’être visité.



    Et puisqu’il s’agit d’un jeu, il peut aussi faire la joie des petits. Mioritics : « J’ai des enfants en bas âge qui sont enchantés d’aller chercher quelque chose, car dans ces boîtes de dimensions différentes — elles peuvent être toutes petites, pas plus grandes qu’un ongle ou atteindre un mètre cube — dans ces boîtes, donc, on peut toujours trouver de petits jouets. L’idée du jeu est de prendre quelque chose et d’y mettre autre chose à la place et, du moins pour mes enfants, cela a été une très bonne méthode de les convaincre à donner des choses. »



    L’invitation à jouer a été lancée. Vous pouvez découvrir de nouveaux endroits ou jeter un regard neuf sur ceux que vous connaissez déjà, grâce aux géochercheurs. (Aut. : Ana-Maria Cononovici. Trad. : Valentina Baleavski, Dominique)

  • Le trésor de la Pologne en Roumanie

    Le trésor de la Pologne en Roumanie

    A l’automne de 1939, peu de temps après la conclusion du Pacte si détesté Ribbentrop-Molotov par l’Allemagne nazie et l’Union Soviétique, les deux puissances totalitaires commençaient à partager leurs zones d’occupation et d’influence comme elles s’étaient accordées. La Pologne était la première sur la liste noire et après la mi-septembre, elle allait être rayée de la carte.

    L’attaque soviétique du 17 septembre 1939 allait s’ensuivre à l’attaque allemande du 1er septembre et la Pologne, prise entre ces deux colosses, n’a pas pu résister plus de deux semaines. Suivit le calvaire du refuge des militaires polonais survivants et de la population civile, ainsi que celui de la protection des biens polonais. Parmi eux, le trésor de la Banque nationale de Pologne, la plus grande partie en provenance du château de Wawel de Cracovie.

    Vu que depuis mars 1939, la Tchécoslovaquie avait été occupée par l’Allemagne et démantelée en tant qu’Etat, et que la Hongrie était alliée de l’Allemagne, la seule voie d’échappement pour les richesses de la Pologne passait par la Roumanie. Après la fin de la Première guerre mondiale, la Roumanie redevenait voisine de la Pologne, après que la Moldavie eut eu au Moyen Age une frontière avec la Pologne et que les relations avaient été importantes jusqu’au début du XVIIIe s. Ainsi commençait l’odyssée de collections impressionnantes de plusieurs centaines d’objets de valeur.

    Les plus importantes étaient les plus de 300 tapisseries Jagellon en plusieurs mètres de soie, brodées aux fils d’or et d’argent, dont 110 d’entre elles remontaient à la première moitié du XVIe s, l’épée de couronnement Szczerbiec (pronunţă: Şcerbieţ) des rois polonais entre 1320 et 1764 et un exemplaire original de la Bible imprimée par Johannes Gutenberg en 1455.La route par la Roumanie était encore libre et les autorités roumaines ont collaboré étroitement avec les autorités françaises et britanniques, qui ont autorisé l’évasion du trésor polonais.

    Traian Borcescu, officier au Service spécial du renseignement, a été témoin à l’opération de traversée de la Roumanie par les valeurs polonaises sous une surveillance maximale. Il a été interrogé par le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine en 2003 : « Je travaillais à l’Etat major et j’étais délégué auprès du colonel Diaconescu, qui était chargé de surveiller le transfert de population et d’autorités de Pologne en Roumanie. Les Polonais étaient plus amis avec les Hongrois, ils n’avaient pas reconnu le rattachement de la Transylvanie à la Roumanie, ils étaient plus favorables aux Hongrois. Et ce sont justement les Hongrois qui ne les ont pas aidés. Et les seuls qui les avons aidés, c’étaient nous, à l’exhortation franco-anglaise d’envoyer le trésor par la Roumanie. Armand Călinescu a accepté à condition que l’armée soit désarmée à la frontière, qu’elle soit triée, qu’il n’y ait pas d’agents étrangers, que l’armement soit déposé, que le trésor soit emmené de manière complètement secrète, un jour où ni les Russes, ni les Allemands ne le sachent. Parce qu’il pouvait être attaqué. »

    La frontière roumano-polonaise, qui allait disparaître après 1945, commençait à être traversée par un convoi de camions, de voitures et de trains le 3 septembre 1939. Traian Borcescu a refait le trajet des valeurs polonaises jusqu’à la mer Noire, où elles allaient être embarquées sur un sous-marin : « On a fait deux transports : de Visnita à Cernauti et puis de Cernauti à Constanta. Nous avons retenu une partie du trésor pour l’entretien des troupes et des réfugiés polonais, mais les franco-anglais nous ont sommé de permettre à ce trésor composé d’environ 70 caisses en bois et autres colis d’être embarqués à Constanta dans un sous-marin britannique commandé par un certain capitaine Brett. Ce transport s’est fait en voitures entre Visnita et Cernauti, puis en train entre Cernauti et Galati. Puis de Galati à Constanta, je ne me souviens plus si la cargaison a été transportée en train ou en voiture. A Constanta il a été reçu par l’armée roumaine, la Sûreté roumaine, les services secrets polonais et les agents franco-britanniques. Le trésor ne pouvait pas rester chez nous malgré nos offres de le garder. Les Anglais se sont rendu compte que la Roumanie allait partager le même sort que la Pologne en raison du Pacte d’août 1939, selon lequel les zones d’influence de la Russie allaient jusqu’à la mer Baltique, alors que celles de l’Allemagne incluaient la Roumanie et la Bulgarie et ainsi de suite. En cas d’occupation de la Roumanie le trésor ne devait absolument pas tomber aux mains des Allemands. »

    Une petite partie du trésor polonais est toutefois restée en Roumanie. A l’été 1944, cette petite partie de 3 tonnes s’est ajoutée aux 242 tonnes d’or du trésor de la Banque nationale de Roumanie qui ont été envoyés au monastère de Tismana, dans le sud du pays, à l’abri de toute invasion soviétique. Le nom de code de cette opération était Neptune. L’or est arrivé dans le plus grand secret dans une grotte tout près du monastère. En 1947, l’or de la Banque nationale de Roumanie est rentré à Bucarest et les 3 tonnes du trésor polonais ont été remises à leur propriétaire légitime.

    L’odyssée de l’or polonais a été racontée dans un film, une coproduction Pologne-Roumanie « Le train d’or » réalisé en 1986 par le cinéaste Bohdan Poręba. Les rôles sont interprétés par des acteurs polonais et roumains. Une fois échappé au risque de la capitulation par les Allemands, le trésor polonais a commencé un autre voyage via Malte, la Suisse, le Vatican et la France. Mais il n’est pas resté trop longtemps en France non plus, puisque ce pays allait lui aussi être occupé par les Allemands. Le trésor polonais est parti ensuite vers le Canada et les Etats-Unis où il fut finalement mis à l’abri de tout danger.