Tag: tuica

  • La horinca, un produit traditionnel roumain

    La horinca, un produit traditionnel roumain

    Vous vous souvenez tous que lalcool traditionnel roumain sappelle ţuică, avec la variante pălincă pour lalcool fort. La horinca du Maramureş est forte dune tradition de plusieurs centaines dannées, mentionnée dans des documents des XIIIe – XIVe siècles. Quelle différence y a-t-il entre la ţuica et la horinca ? Réponse avec Ştefan Gogotă, producteur traditionnel de horincă, au micro de Ligia Mihaiescu.



  • Escapade au Pays de Buzău

    Escapade au Pays de Buzău

    Vastes forêts, volcans de boue, collines et sources rapides font du pays de Buzău le paradis des amateurs d’adrénaline. Si les sports extrêmes ne sont pas forcément votre point fort, sachez que la région abrite aussi des monastères anciens, des sites rupestres ou encore des musées des plus divers. Pour les Roumains, le nom de Buzău s’associe invariablement aux fameux bretzels — « covrigi » – secs du même nom, au vin de Pietroasele, aux saucisses de Pleşcoi ou à la saucisse sèche connue sous le nom de « babic » ou encore à la fameuse « tzuica », une eau-de-vie de prunes. Que vouloir de plus? Peut-être un peu de calme et de tranquillité, surtout pour les pauvres citadins, obligés à faire face à la pollution sonore presque quotidiennement. Eh bien, de ce point de vue aussi, le pays de Buzău est privilégié, puisque les touristes qui s’y rendent seront surpris de constater à quel point ce bout de terre est-il à l’abri du vacarme des grandes agglomérations urbaines. Aux dires de Florina Florea, à la tête du Centre national de tourisme de Nehoiu, le pays de Buzău regorge de légendes et d’histoires anciennes qui charment les visiteurs de tout âge.



    « Je voudrais commencer par vous raconter l’histoire de l’aigle Ilie sculpté juste en face de la gare de Buzau. La légende dit que dans les années 1924-1942, un aubergiste, Adam de son nom, aurait caressé cet aigle qui se plaisait à descendre du ciel, sur les quais de la gare. Mais, en 1942, un soldat allemand tue l’oiseau qui se verra par la suite consacré aussi bien une sculpture, qu’un recueil de poèmes portant la signature du poète local, Bucur Chiriac. Une fois à la gare, vous pourriez rejoindre facilement le centre-ville avec son Hôtel de ville, l’un des plus beaux édifices communaux de Roumanie, selon le grand historien roumain, Nicolae Iorga. Ce Palais c’est l’emblème même de la ville et le plus grand édifice de l’ancienne province roumaine de Valachie. Toujours au centre-ville, il y a une petite place appelée le Plateau Dacia, entièrement couverte de plaques de granite avec différents modèles de blouses roumaines. Et puis, on ne saurait oublier la petite église patronnée par les Saints Anges déclarée monument historique. Elle offre au beau milieu de la ville un oasis de calme. »



    Connu pour la multitude de foires et d’événements mis en place toute au long de l’année, le pays de Buzău est à visiter notamment en juin, à l’occasion de deux fêtes particulièrement intéressantes: la Drăgaica, le 24 juin, et Buzău Fest, accueilli en début d’été, par la station de Sărata Monteoru. Florina Florea revient au micro:



    « Réputée pour ses bassins remplis d’eau salée, la station de Sărata Monteoru s’est vu doter en 2016, d’un parc d’aventure et de loisirs, aménagé au cœur de la forêt. La localité détient, depuis trois ans déjà, le statut de station balnéaire, ce qui la rend encore plus intéressante. Après avoir profité des bénéfices des eaux de cure, je vous propose de faire halte à 35 km de Buzău, pour y découvrir une curiosité géologique: les Volcans de boue. Là-bas, le paysage semble lunaire, et on observe partout des remontées de gaz à la surface des cratères. Le site est sur la liste des « monuments naturels » depuis 1924. Après cet incontournable de la région, la prochaine destination serait le site des Vieilles femmes de Ulmet. Ce sont, en fait, des pierres nommées trovants, dont les formes bizarres nourrissent l’imagination des ceux qui les regardent. »



    Notre visite se poursuit dans la contrée dite de Buzioru, qui doit sa renommée aux sites rupestres servant jadis de lieux de culte. Florina Florea à la tête du Centre national de tourisme de Nehoiu, raconte:



    « Je voudrais préciser que notre centre collabore étroitement avec le géographe et professeur des universités Cezar Buterez, qui mène depuis dix ans déjà des recherches dans la région. D’ailleurs, il s’apprête à réaliser une carte des vestiges rupestres de Buzioru, surtout que la région est moins connue du grand public et qu’il faut prévoir un guide agréé, pour la visiter. Sur l’ensemble des vestiges, le plus connu est celui de l’Eglise en pierre d’Aluniş, creusée dans un rocher par deux bergers, en 1274. Cette église n’est pas le seul vestige, il y en a d’autres aux noms tout aussi révélateurs. »



    Florin Burgui, guide de haute montagne, nous propose un trajet en altitude, à travers cette région de mégalithes, avec pour point de départ un endroit magnifique nommé Poiana Cozanei.



    « Un premier objectif à découvrir est la cellule de Dionisie Torcătorul, le Filateur. Creusée dans le rocher, la grotte lui a servi d’abri une trentaine d’années. Il n’y sortait qu’une fois par semaine, pour se rendre à l’église et se confesser. Le reste du temps, il travaillait la laine qu’un de ses proches lui ramenait. Pas très loin de cette cellule, il y a l’Ermitage dit du Bout de la Grotte. Même si les touristes se voient interdire l’accès à l’intérieur, l’endroit reste un des plus importants de la région puisqu’il renferme 137 gravures par incision, représentant différentes armes et datant des années 4000 avant J.C. Un autre vestige à ne pas rater est celui dit de l’Eglise de Joseph. Le trajet dure huit à dix heures pendant lesquelles on est censé grimper vers le sommet de la montagne avant de redescendre à travers la forêt. Le balisage des sentiers laisse à désirer, mais bon, avec un bon guide, ça ira. »



    Et pour clôturer la visite dans la région en toute beauté, Florina Florea du Centre national de tourisme de Nehoiu, nous conseille une poussée d’adrénaline:



    « Personnellement, je recommande aux touristes de finir leurs vacances du côté de Nehoiu, au bord de la rivière Buzău, idéale pour pratiquer le rafting presque toute au long de l’année, à l’exception des mois de l’hiver, bien-sûr. Nous avons organisé en mars dernier, la deuxième édition du Championnat de rafting avec des participants venus de plusieurs pays tels la Serbie, la Bulgarie et la Grande Bretagne. Du coup, on vous attend nombreux à Nehoiu! Pour mieux connaître les incontournables de la région, je vous suggère de consulter la Carte du visiteur, que notre centre a lancée l’année dernière, avec le soutien du professeur Cezar Buterez. »



    Sur ce prend fin notre visite dans le Pays de Buzău, une destination de vacances à explorer en toute saison. (Trad. Ioana Stăncescu)

  • Michel Minouflet (France) – la boisson favorite des  Roumains

    Michel Minouflet (France) – la boisson favorite des Roumains

    Quelle que soit la région, ces messieurs préfèrent certainement la ţuica, leau-de-vie essentiellement de prunes qui est la boisson nationale. La ţuica nest pas la même à travers les régions, et même son appellation diffère. Cette appellation est attestée par un document de 1386. On lappelle également rachiu, răchie, pălincă, horincă. Ainsi, dans le sud du pays, elle sera à une teneur dalcool de 33° environ. Par contre, dans louest du pays, cet alcool est nécessairement plus fort, distillé deux fois, à 50°-60° et même plus, et appelé pălincă, un mot venant du hongrois. Il est intéressant que la pălinca est attestée en Slovaquie vers 1630 ; les Hongrois sen emparent et cest ainsi quelle arrive jusquen Transylvanie. La pălinca peut être faite de différents fruits, tandis que la ţuica est de prunes. Dans le nord du pays, le même alcool est désigné par le vocable horincă. On le prépare suite à la fermentation des prunes à travers le pays, mais on peut retrouver des spécialités dabricots, en général de tous les fruits, et même de céréales. Les fruits doivent fermenter pendant au moins deux mois, suite à quoi ils sont distillés dans un alambic. Le premier jet est jeté, car toxique. Cest un alcool que les gens préparent pour leur usage personnel et les connaisseurs le gardent dans des fûts de mûrier, ce qui lui confère une belle couleur. Plus il vieillit, plus cet alcool devient meilleur, selon les connaisseurs. Et ce sont toujours eux qui vous diront quils préfèrent la palinca à la ţuica, parce que plus forte. Il nest pas permis dajouter des édulcorants ni des aromatisants à la ţuica.



    Michel, tu as bien demandé ce que préfèrent les Roumains en matière de boisson. Pour ces dames, les préférences sont certainement différentes. Ainsi, lors des repas à la maison, en famille ou avec des amis, il est courant de se voir proposer une liqueur à base de griottes (vişinată) ou dans dautres régions – de myrtilles (afinată). En Dobroudja, pays de vignobles, je me suis fait proposer une liqueur de raisin – Muscat de Hambourg (Hamburgadă). Ces liqueurs sont préparées à la maison de fruits, dalcool et de sucre. Chacun peut varier les proportions ; généralement, ce nest pas un alcool fort, mais surtout avec une belle couleur et un arôme très agréable. Ceci pour les alcools traditionnels. A la vôtre ! Autrement, en été, on prépare une boisson rafraîchissante non alcoolisée à base de fleurs de sureau. Délicieuse !