Tag: urbain

  • Citadins vers un mode de vie hybride

    Citadins vers un mode de vie hybride

    Petit fils d’une famille vivant à la campagne, Octavian Viorel a décidé de s’installer dans son village natal pendant la pandémie. Il a découvert que, dans le calme et la vie patriarcale qu’il y avait trouvés, les échanges avec des gens comme lui, ayant vécu en ville, lui manquait. C’est pourquoi il a lancé un mouvement de repeuplement de son village auquel ont déjà adhéré plusieurs familles. Octavian Viorel nous parle de son projet : « Citadins ». L’idée du projet est née au village. Je suis un citadin qui a fui la pandémie ; je me suis réfugié dans le village de mes grands-parents – Slătioara, dans le comté de Vâlcea. Là, je me suis rendu compte que malgré tous les avantages que le village m’offrait, il comportait un désavantage : la communauté. Je n’y trouvais pas de gens comme moi, avec lesquels je puisse faire des échanges et partager mes loisirs. Alors, secondé par un ami originaire du même village et vivant, comme moi, en ville, nous nous sommes adressés à la mairie, pour savoir si les autorités locales étaient intéressées de promouvoir le village en vue d’y attirer des gens vivant en ville. Après, nous avons cherché un financement et nous l’avons trouvé. Nous avons constitué un groupe de recherche et nous avons étudié le village du point de vue du citadin qui souhaiterait s’y installer à la campagne.

    Sachant que les Roumains se plaignent souvent de l’infrastructure précaire du pays, Octavian Viorel a cherché les désavantages d’un tel déplacement de la population urbaine vers la campagne. D’un côté, nous avons découvert chez les gens des villes un immense besoin de nature et de liberté que le village satisfait pleinement. D’autre part, à Slătioara, le village où j’habite en ce moment, j’ai trouvé une infrastructure moderne, européenne : routes asphaltées, eau courante, Internet haut débit, accès aux services de courrier et des habitants heureux d’accueillir de nouveaux voisins. Pour l’instant, je ne vois que les bons côtés de ce déménagement. Le seul désavantage reste la structure sociale vieillie du village. Confinés par la pandémie, de plus en plus d’habitants des villes, enfermés entre les murs de leur appartement, rêvent d’une vie en plein air. La tendance est générale, nous n’avons fait que tirer les conclusions. De plus en plus de personnes viennent au village et demandent s’il y a des maisons à vendre ou des terrains où ils puissent construire une maison. Nous avons examiné avec le maire les pas à suivre pour faciliter aux nouveaux venus l’accès à l’information sur les maisons ou terrains disponibles.

    Quels sont les buts que se proposent les initiateurs du projet et ses avantages pour le village, en général ? Octavian Viorel. Par l’arrivée de nouveaux habitants, le village grandira. La moyenne d’âge baissera, il y aura plus de personnes actives. Ces gens-là arriveront au village avec des idées et des habitudes acquises dans le milieu urbain. Nous pensons qu’ils développeront de petites affaires, utilisant les ressources de la zone, et la commune en profitera. Ainsi, les nouveaux venus seront le moteur du développement local dans les prochaines années. Il ne s’agit nullement d’exhorter les gens à quitter la ville pour s’installer à la campagne, mais plutôt de leur faire savoir que, s’ils souhaitent le faire, ils seront encouragés et bien accueillis – nous assure Octavian Viorel, qui mène à présent avec sa famille une vie hybride village-ville. Nous vivons une vie hybride. C’est comme dans l’enseignement, si je puis dire. Mes enfants apprennent à Bucarest, où leur formation est hybride : une semaine il vont à l’école, une semaine ils ont des cours en ligne. Cette semaine nous sommes tous en ligne – ma femme et moi aussi, nous travaillons de chez nous. Pour le moment notre vie est partagée entre le ville et le village. C’est ce que nous conseillons à ceux qui souhaitent quitter la ville pour s’installer à la campagne. La vie au village est différente de celle de la ville. Elle suppose plus de travail physique, un programme peut-être moins dépendant de l’heure et plus dépendant de la nature et de la période de l’année. A ceux qui souhaitent faire ce pas, nous leur suggérons d’essayer tout d’abord, pendant un mois ou deux, la vie à la campagne. Moi, je suis originaire du village, j’y ai passé une partie de mon enfance et mes vacances, je sais ce que c’est que de vivre à la campagne. Mon père, qui est à la retraite, mène la même vie hybride, partagée entre la ville et le village, et il me conseille, me faisant savoir ce que ma maison et la petite ferme qui l’entoure ont besoin que je fasse.

    Une idée qui tombe bien en ce moment où l’automne nous séduit avec l’odeur de feuilles, des légumes en saumure et de la zakouska fraîchement préparée.

    (Trad. : Dominique)

  • Villes durables en Roumanie, en Europe, dans le monde

    Villes durables en Roumanie, en Europe, dans le monde

    Le développement des agglomérations urbaines a
    connu un rythme effréné, notamment à partir de la seconde moitié du 19e
    siècle. Très souvent, ce développement s’est fait dans une parfaite ignorance
    de l’environnement et même des besoins naturels des humains eux-mêmes. A
    présent, confrontées aux problèmes croissants d’épuisement des ressources, de
    pollution en tous genres, de qualité de vie en berne et de changement climatique,
    les habitants des zones urbaines, les élus et les pouvoirs locaux sont de plus
    en plus nombreux à vouloir abandonner cette route qui va droit dans le mur et
    construire des « villes durables ». Un concept qui désigne un
    objectif de politiques publiques locales que de nombreuses initiatives,
    également locales, se proposent d’atteindre à travers le monde. En Roumanie
    aussi, de telles initiatives existent, leur nombre et leur qualité pouvant
    surprendre. Certaines d’entre elles sont portées par une coopération
    franco-roumaine dont parlerons tout de suite avec nos invités: Adriana Record, directrice
    exécutive de la CCIFER, et Stéphane Césari, attaché à la
    coopération et responsable du pôle Gouvernance, à l’ambassade de France en
    Roumanie.




  • Empreintes urbaines dans la bijouterie contemporaine

    Empreintes urbaines dans la bijouterie contemporaine

    Ou plus exactement, une collection de bijoux inspirés du paysage urbain. C’était le thème de l’atelier « Empreintes urbaines dans la bijouterie contemporaine », organisé par Urban Eye & Assamblage.

    Le coordinateur de l’atelier a été le designer David Sandu, initiateur d’une école de bijouterie : « J’ai trouvé intéressant d’associer la bijouterie à l’architecture et à l’urbanisme. Cet atelier a été organisé dans le cadre du festival du film d’architecture Urban Eye, qui s’est proposé cette année d’aborder également l’art et le design. Les initiateurs du festival ont eu l’idée d’un atelier réunissant des personnes passionnées à la fois d’architecture et de bijouterie contemporaine et qui aimeraient donc essayer, dans le domaine du design, différentes textures et surfaces, différents éléments rappelant la ville, en général. »

    Alma Levent a 21 ans et elle est étudiante en 3e année à la Faculté d’architecture et d’urbanisme de Bucarest. Pourquoi a-t-elle a choisi cet atelier ? : « J’ai été séduite par l’idée de créer des bijoux à partir d’éléments urbains, de prendre pour point de départ un élément de grandes dimensions, et de le synthétiser jusqu’à aboutir à un élément de petites dimensions que, moi, j’aimerais porter. J’ai choisi quelque chose d’emblématique, je dirais, pour la ville de Bucarest : le métro. Et j’ai essayé de tout réduire à une forme très simple, qui soit une suggestion plutôt qu’une explication de mon idée. Quand le travail sera terminé, on verra des textures, des formes synthétisées, des éléments d’architecture transposés ».

    Anca Croitoru (27 ans) est architecte. Elle nous explique, elle aussi, la raison de sa présence à cet atelier : « Le thème m’a semblé très intéressant. J’y ai également suivi un cours de bijouterie, que je continue d’ailleurs. C’est pour la première fois que j’aborde en détail le lien entre l’architecture et la bijouterie. A mon avis, la connexion entre les deux est très étroite du point de vue esthétique ou de la géométrie et des matériaux. Il y a une différence que je trouve surprenante et qui me plaît : c’est l’échelle à laquelle on travaille. Dans la bijouterie, on travaille à l’échelle 1:1. On conçoit l’objet soi-même, on le réalise de ses propres mains, jusqu’à la fin. Dans l’architecture, on travaille, par contre, à une échelle beaucoup plus réduite et ensuite ce sont les ouvriers qui finissent ce que l’on a conçu. Pour cet atelier, j’ai choisi de transposer le Musée Kolumba, créé par Peter Zumthor de Cologne, un musée dont l’histoire est unique. C’est un site archéologique à part. Au début, il y avait là une église, qui a été bombardée, comme toute la ville de Cologne et pendant de nombreuses années il ne s’est rien passé. Puis, un concours a été lancé, que l’architecte Peter Zumthor a gagné. Dans son projet, il a intégré le site archéologique, car des ruines romaines et gothiques y avaient été découvertes, et la chapelle construite sur l’emplacement de l’ancienne église, pour en conserver la mémoire. Peter Zumthor a proposé un projet architectural novateur, une image unique, une histoire, en fait, parce qu’en regardant son monument d’architecture, les gens « lisent », en fait, l’histoire de la ville. »

    Qu’est-ce que le bijou créé par Andreea rend-il de toute cette histoire ? « Un détail de la façade. Comme objet, finalement ce sera une broche. Quand on crée un tel bijou on doit s’adresser à tout le monde, l’image parle. »

    Nous avons également demandé à l’architecte Zoran Popovici (39 ans) pourquoi il participe à cet atelier de bijouterie: « Par curiosité. Pour voir ce que c’est que de créer des bijoux, de travailler avec différents matériaux. On est agréablement surpris de découvrir que les matériaux se comportent différemment par rapport à ce que l’on aurait attendu d’eux, qu’ils ont leur propre langage, qu’ils sont vivants. »

    Zoran décrit le bijou qu’il est en train de travailler : « C’est une broche qui a la forme du ruban de Moebius. J’ai tenté d’exprimer ainsi les flux de la ville. Le bijou est censé donner une image idéale de ce que devrait être la ville. »

    Que peut-on choisir dans une ville pour l’exprimer par un bijou? Selon le designer David Sandu… : « Beaucoup de choses ! Il y a des collections célèbres de bijoux. Il y a, par exemple, des collections qui transposent les plaques d’égout en fonte de France ou d’Italie, il y a aussi des bijouteries représentant la silhouette de certains édifices découpée sur le ciel. Il y a nombre de plans d’architecture célèbres transformés en bijoux dans les années ’70 par des designers tout aussi célèbres et par des architectes qui ont flirté avec la bijouterie. »

    Quant à la collection de bijoux réalisée dans le cadre de son atelier, David Sandu n’a pas d’attentes précises : «Quand il lance un défi, un organisateur souhaite que les gens participent à son projet avec un enthousiasme non dissimulé. Le résultat qui apparaît après plusieurs retours en arrière, après plusieurs expériences, après un examen attentif de la question, est très intéressant, très spécial – surtout qu’à la fin, les choses ne ressemblent pas à ce qu’elles étaient au début. Chemin faisant, les gens font des découvertes, ils ne viennent pas avec une leçon déjà apprise par cœur. Le défi consiste essentiellement à être authentique et à se défaire, justement, en quelque sorte, des leçons bien apprises.»

    Les passionnés d’architecture et d’urbanisme, ainsi que les personnes intéressées par la façon dont est construit le monde où nous vivons sont attendus au Festival Urban Eye. Le centre ARCUB de Bucarest accueillera à cette occasion l’exposition Understanding Design (Comprendre le design) qui réunira les bijoux réalisés par les participants à l’atelier dont nous avons parlé aujourd’hui. (Trad. : Dominique)

  • Les politiques du patrimoine urbain

    Les politiques du patrimoine urbain

    Le patrimoine architectural comme source de beauté pour notre quotidien extérieur ou intérieur, comme source d’identité individuelle ou collective — on y pense tout naturellement. Ce même patrimoine comme élément de politiques publiques de développement urbain est moins présent dans l’espace public de Roumanie. C’est un défi que devraient soulever ensemble décideurs politiques et communautés locales ; c’est un défi sur lequel se concentre « RePAD_talks », une série de débats qui mettent ensemble des praticiens et des chercheurs issus de plusieurs disciplines liées à la réhabilitation du patrimoine architectural. Linitiative est venue de lAssociation « Rhabillage », une organisation non gouvernementale axée sur lintégration du patrimoine culturel dans le processus de développement urbain. La première table ronde se développe sous le thème Développement économique et patrimoine architectural, à Paris, à lintérieur dun bâtiment classé, lHôtel de Béhague, la Résidence de l’Ambassadeur de Roumanie.



    Loredana Brumă, architecte et présidente de l’Association Rhabillage pour la sauvegarde du patrimoine architectural, parle des enjeux actuels du patrimoine urbain en Roumanie.





  • Villes roumaines durables

    Villes roumaines durables

    Sur la 16e position du récent classement mondial des meilleurs pays pour s’expatrier, nous retrouvons la Roumanie et ses villes. C’est ce qu’estiment les membres du réseau InterNations, des personnes de tous horizons et origines qui vivent et travaillent aux quatre coins de la planète. Dans le même temps, les villes transylvaines sont celles où l’on vit mieux du point de vue de la qualité de la vie, alors que Bucarest est perçu par ses habitants comme la capitale européenne la plus polluée.



    Voilà plusieurs réalités qui se superposent quand il s’agit de parler des villes roumaines, des agglomérations urbaines qui se proposent toutes, certainement, de s’améliorer, de devenir des villes modernes et durables dans tous les sens du terme. Dépassent-elles, toutefois, la phase des bonnes intentions ? Comment s’y prennent-elles ? Quels sont la réalité sur le terrain ainsi que le point de départ de ce processus ? Provoquer à un débat cartes sur table c’est aussi l’enjeu de la conférence « Villes durables — l’expérience française » qui sera accueillie par la capitale roumaine, le 23 mai. Le point sur les chances que nous avons de vivre l’avenir comme si c’était le présent, Adriana Record, directrice exécutive de la CCIFER, l’architecte Alexandra Coltos, directrice de projet dans le cadre du Centre d’excellence en planification et Clarence Cognet, développeur d’affaires pour Bouygues Roumanie et administrateur chez CCIFER.





  • Bucarest réchauffe ses ailes

    Bucarest réchauffe ses ailes

    La Société dOrnithologie de Roumanie vient de reprendre son programme de protection hivernale des oiseaux sauvages de la capitale roumaine. « Bucarest réchauffe ses ailes » a démarré lhiver dernier, avec une édition pilote censée aider les volatiles à mieux traverser la saison froide. Ovidiu Bufnila, chargé de communication de la Société dornithologie, explique : « Cest en janvier 2016 que nous avons installé une trentaine de mangeoires dans les parcs bucarestois. Nous les avons remplies de graines de tournesol sans sel, car ce genre dadditif nuit à la santé des oiseaux. Les résultats ont été réjouissants. Nous avons eu quelques incidents isolés – certaines mangeoires ont été détruites, mais ce genre de problème a été plus ou moins résolu grâce à nos actions de sensibilisation. Nous avons installé une dizaine de panneaux dinformation extérieurs, à lentrée des plus grands parcs de Bucarest, ainsi quune centaine de nids, artificiels et bien en vue, pour les oiseaux chanteurs. Tout ce projet a été conçu comme un parcours éducatif, comme une leçon dornithologie ludique et interactive. En hiver, les volatiles insectivores sont plus facilement observables car les arbres nont pas de feuillage et ils ne les cachent plus complètement ».




    En 2017, le projet « Bucarest réchauffe ses ailes » prendra davantage dampleur, précise Ovidiu Bufnila, chargé de communication de la Société dornithologie : « Nous envisageons délargir ce programme à lensemble du pays et de le rebaptiser « La Roumanie réchauffe ses ailes ». La municipalité de Bistrita, dans le nord de la Roumanie, nous a rejoints dans ces démarches, aux côtés dune ONG de la région. Nous avons doté les parcs de cette ville de toutes les facilités que nous avons à Bucarest – observatoire ornithologique, mangeoires, panneaux dinformation. Le projet est de plus en plus connu et nombre de municipalités à travers la Roumanie nous ont demandé laide. Par exemples, de villes et de communes moldaves, la plupart du département de Bacau. Dans le sillage de ce programme, nous avons démarré aussi le projet « Ecoles et jardins amis de la nature » – 240 établissements scolaires vont ainsi collaborer avec nous. Les enseignants et les enfants pourront profiter de notre expérience et auront à leur disposition toute sorte dinstruments éducatifs que nous avons mis au point à leur intention. Un guide de ces activités de protection de la nature urbaine peut être téléchargé sur notre site www.sor.ro . »



    Notons encore que la Société dornithologie de Roumanie finance elle-même ses projets, qui bénéficient encore de linvestissement personnel dune vingtaine de bénévoles. (trad. : Andrei Popov)

  • Dâmboviţa Smart River (rivière intelligente)

    Dâmboviţa Smart River (rivière intelligente)

    Chaque année, la Commission européenne organise en Roumanie un festival de la culture urbaine, Urban Fest, censé promouvoir les valeurs européennes dans le domaine du développement local.



    « BlueGreen — Rivières dans une ville intelligente » est le thème de cette édition du festival Urban Fest, déroulé à la mi-juin. L’événement devait mettre en exergue le rôle des rivières dans les métropoles modernes. Pour Bucarest, il s’agissait du réaménagement du cours de la rivière Dâmboviţa, qui traverse la capitale roumaine.



    Une organisation sans but lucratif se propose de mettre à profit la rivière Dâmboviţa, en encourageant les citoyens de tous les âges à participer à l’élaboration de nouveaux projets urbains. Daniela Calciu, membre de l’Association pour la transition urbaine, nous parle des initiatives de cette organisation: « Notre Association, en collaboration avec l’Association « Poiana lui Iocan », a déroule le programme « Urboteca » – l’Urbothèque dont le but était d’impliquer les habitants de la capitale dans l’élaboration de projets d’aménagement urbain. Lors du Festival, nous avons dressé un questionnaire, que nous avons baptisé « Le poisson d’or », pour recueillir les idées et les souhaits des visiteurs concernant l’aménagement de la Dâmboviţa. Environ 400 personnes ont répondu à ce questionnaire et nous avons constaté que nous souhaitons tous bénéficier d’une rivière qui ressemble à celle des métropoles européennes. Nous nous sommes donc proposé de réunir ces désirs, ces pensées, ces énergies. Le plus important résultat de ce Festival de culture urbaine est de nous avoir rendus plus proches les uns des autres, il nous a permis de nous connaître et même a attiré des gens de passage, qui nous ont rejoints. »



    Bien que la Dâmboviţa traverse une capitale, ses rives sont quelque peu abandonnées. Leur énorme potentiel culturel, écologique et économique attend encore d’être mis en valeur par un projet intelligent, grâce à la contribution de la société civile et du milieu des affaires. Les idées avancées devraient se retrouver sur la table des autorités locales après les prochaines élections. Quelques îles flottantes ont déjà fait leur apparition le long de la Dâmboviţa.



    Daniela Calciu, membre de l’Association pour la transition urbaine, explique : « En octobre nous avons lancé la première île faisant partie d’un « archipel d’idées » – à la fois métaphorique et physique. Si vous longez les rives de la Dâmboviţa, à hauteur de la Bibliothèque nationale on peut apercevoir plusieurs petites îles. Sur une d’entre elles se retrouvent des dessins et des messages que nous avons recueillis lors du Festival. Plusieurs personnalités nous ont rejoints, dont Angela Filote, cheffe de la représentation de la Commission européenne à Bucarest, et Aura Răducu, de la BERD, qui s’occupe également du plan de mobilité durable de la ville de Bucarest. L’ex-champion Ivan Patzaichin compte parmi les partenaires du projet. D’ici le printemps prochain nous souhaitons multiplier ces îles d’idées et de souhaits, de sorte que le 15 mars nous puissions descendre de nouveau la rivière en canot, nous y arrêter et organiser un pique-nique sur la Dâmboviţa. »



    Au fil des années, le cours de la rivière Dâmboviţa a été modernisé à plusieurs reprises ; pourtant, son réaménagement représente actuellement un véritable défi, car faire de cette rivière un espace attrayant et reverdi suppose un changement radical qui devrait toucher également les zones proches de la rivière, notamment les parcs Eroilor, Izvor et Unirii ainsi que le Jardin botanique.



    L’Association pour la transition urbaine, en collaboration avec l’Association d’architecture, proposent un projet visant à cultiver l’esprit urbain dans les écoles. Pour le reste, chaque semaine, l’Association pour la transition urbaine organise un nouveau projet. Daniela Calciu explique: « Nous allons continuer par un atelier de maquettes, nous allons apporter des matériaux et faire venir des étudiants en architecture et urbanisme de l’Université « Ion Mincu ». Les enfants auront ainsi l’occasion de construire des bâtiments miniature ou des endroits situés sur les rives de la Dâmboviţa. Une semaine après, nous inviterons les enfants, les jeunes et leurs parents à imaginer ensemble une Dâmboviţa de l’avenir, telle qu’ils ils la souhaitent. Nous réaliserons une grande maquette figurant la rivière et les espaces qui l’entourent tels que nous les souhaiterions. »



    Jour après jour, la rivière Dâmboviţa pourrait commencer à changer de visage et devenir un symbole de la ville. (trad. : Dominique)