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  • Réactions à la réunion entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump

    Réactions à la réunion entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump

    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a transmis à Volodymyr Zelensky d’être fort et courageux car il n’est pas seul, note Reuters. Des messages d’encouragement à l’Ukraine sont également venus de plusieurs pays : Pologne, Norvège, Canada, République tchèque, Espagne, Pays-Bas, Lettonie, Lituanie et Royaume-Uni.  Le président français Emmanuel Macron a rappelé que dans ce conflit, la Russie est l’agresseur, et les Ukrainiens sont les agresseurs et ceux qui se battent à la fois pour leur indépendance et pour la sécurité de l’Europe.

     

    Un message similaire a été envoyé par la présidente de la République de Moldavie, Maia Sandu, et par la Premier ministre italienne, Georgia Meloni, qui ont déclaré que dans de tels moments, l’unité est nécessaire et ont appelé à l’organisation d’un sommet entre les États-Unis, l’UE et leurs alliés. Après les entretiens entre Zelensky et Trump dans le bureau ovale, le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, a publié un message sur le réseau X dans lequel il a souligné que « la sécurité de l’Ukraine est cruciale pour la sécurité de l’Europe » et que « nous devons être unis pour lutter pour nos valeurs, la liberté et la paix ».

     

    La rencontre entre Trump et Zelensky, à laquelle participait également le vice-président J.D. Vance, a eu lieu dans le bureau ovale de la Maison Blanche et s’est terminée par une dispute. Volodymyr Zelensky a expliqué qu’à partir de 2014, lorsque la Russie a attaqué l’Ukraine pour la première fois, jusqu’à l’invasion à grande échelle en 2022, il y a eu de nombreuses tentatives de réglementer le conflit et d’aboutir sur un cessez-le-feu, mais la Russie a violé ses engagements à chaque fois. C’est pourquoi Zelensky a demandé au président Donald Trump de ne pas accepter de compromis avec Vladimir Poutine. Les deux dirigeants américains ont durement réagi, accusant Volodymyr Zelensky de ne pas être reconnaissant et de ne pas remercier les États-Unis pour le soutien qu’il a reçu et de risquer de provoquer une troisième guerre mondiale. Suite à la situation tendue, l’accord sur l’exploitation conjointe des minéraux ukrainiens, demandé par le président Donald Trump en compensation du soutien apporté jusqu’à présent par les États-Unis, n’a pas été signé, et la conférence de presse conjointe des deux dirigeants a été annulée.

     

  • 06.11.2024 (mise à jour)

    06.11.2024 (mise à jour)

    Serbie – La voie européenne vaut la peine de fournir « tous les efforts possibles » et la Roumanie peut offrir à la Serbie un « soutien total » et une expertise dans les étapes vers l’adhésion à l’UE, a déclaré la ministre roumaine des Affaires étrangères Luminița Odobescu, dans un communiqué de presse conjoint avec son homologue de Belgrade, Marko Duric, qui est en visite à Bucarest. Luminița Odobescu a rappelé que les Balkans occidentaux sont une région d’importance stratégique pour la Roumanie. En ce qui concerne les relations économiques bilatérales, la ministre roumaine a souligné qu’il existait encore un important potentiel inexploité. Selon elle, l’interconnexion est le mot clé de la relation entre ces deux états voisins, et parmi les exemples positifs évocateurs dans le domaine de l’infrastructure énergétique, se trouve la signature du mémorandum sur la mise en œuvre du projet de gaz naturel. A son tour, le ministre serbe Marko Duric a déclaré que pour son pays, l’adhésion à l’UE était « une priorité fondamentale ». Les deux ministres ont signé un mémorandum d’entente entre les instituts diplomatiques roumain et serbe.

     

    Défense – Lors de la première séance de la réunion des ministres de la Défense de l’Europe du Sud-Est (SEDM), qui s’est tenue mercredi à Tirana, le ministre roumain de la Défense, Angel Tîlvăr, a souligné l’importance de l’unité et de la coopération régionale dans un contexte de sécurité de plus en plus complexe. Le ministre roumain a présenté les réalisations de la présidence roumaine jusqu’à présent, y compris l’intégration de la République de Moldova en tant que membre à part entière du SEDM et la finalisation des négociations sur deux nouveaux projets importants. L’un consacré au renforcement de la résilience régionale et l’autre visant à accroître la pertinence de la Brigade multinationale en Europe du Sud-Est.

     

    Etats-Unis – Donald Trump a remporté l’élection générale américaine, les projections télévisées lui ayant attribué 276 grands électeurs, soit six de plus que la majorité requise de 270. Selon le système électoral indirect, l’élection est remportée par le candidat qui obtient la majorité des 538 grands électeurs, répartis entre les États en fonction de leur population respective. Le républicain a également remporté le vote populaire avec 51 % des suffrages exprimés, contre 47 % pour la candidate démocrate Kamala Harris, qui peut compter sur 219 grands électeurs. Même si les résultats définitifs ne seront connus que dans quelques jours, Donald Trump a proclamé sa victoire dans son quartier général de campagne en Floride. Il a remercié ses électeurs et a déclaré que l’Amérique lui avait donné un mandat fort et sans précédent, faisant référence aux bons résultats des républicains aux élections législatives. Trump a promis un gouvernement simple, axé sur la sécurité, la prospérité et la santé des citoyens. Kamala Harris ne s’adressera pas, quant à elle, au public avant demain. Les dirigeants du monde entier se sont précipités pour féliciter Donald Trump dès que les sondages ont commencé à indiquer une nette victoire. Les félicitations sont également venues des responsables politiques de Bucarest. Dans un message diffusé sur le réseau X, le président Klaus Iohannis a rappelé que la Roumanie est un allié stratégique fort et engagé des États-Unis et s’est dit convaincu que les efforts conjoints apporteront la paix et la prospérité aux deux pays. Le Premier ministre Marcel Ciolacu et le président du Sénat, Nicolae Ciucă, ont également envoyé des messages de félicitations, déclarant tous deux que la Roumanie était prête à travailler au renforcement du partenariat stratégique avec les États-Unis.

    Selon les projections, les républicains auraient pris le contrôle du Sénat américain, précédemment détenu par les démocrates, avec une majorité d’au moins 51 sièges sur 100. Le Sénat américain compte 100 sièges – deux pour chaque État américain – et 34 d’entre eux doivent être renouvelés lors d’un vote organisé parallèlement à l’élection présidentielle du 5 novembre. La Chambre des représentants, quant à elle, est toujours contestée, aucun des deux partis ne semblant disposer d’un avantage décisif. Le contrôle des deux chambres du Congrès américain est un enjeu majeur : la marge de manœuvre du président dépend en grande partie des projets de loi qu’il peut faire adopter au Sénat et à la Chambre des représentants. Les deux adoptent les lois fédérales, mais le Sénat dispose également de pouvoirs exclusifs importants, notamment en ce qui concerne la nomination ou la révocation de personnalités clés de l’exécutif ou la confirmation des juges fédéraux.

     

    Agriculture – La politique agricole commune (PAC) a besoin d’un budget séparé, et les agriculteurs doivent être sûrs qu’ils recevront l’argent sans discussions sur l’état de droit ou d’autres conditions non liées à la PAC, a déclaré mercredi à Bucarest le commissaire européen à l’agriculture, Janusz Wojciechowski. En visite officielle en Roumanie, ce dernier a assisté à la conférence nationale du Salon des agriculteurs roumains. Il a averti qu’un budget unique signifiait moins d’argent pour les agriculteurs en raison de l’inflation.

     

    Commissaire roumaine – La social-démocrate Roxana Mînzatu, proposée par le gouvernement de Bucarest au poste de vice-président au sein de la future Commission Européenne, a reçu l’avis favorable des commissions spécialisées du Parlement roumain. La semaine prochaine elle sera auditionnée aussi par les commissions du Législatif communautaire. À part la fonction de vice-président, la commissaire roumaine sera également en charge du portefeuille « Personnes, des compétences et de la préparation ».

     

    Investissements – Le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, a reçu mardi à Bucarest une délégation d’investisseurs japonais. Ces derniers ont exprimé leur intérêt de renforcer l’appui financier pour la Roumanie, dans des projets visant plusieurs domaines, dont l’infrastructure des transports, l’énergie, la numérisation ou encore la haute technologie. Antérieurement, lors d’un Forum bilatéral sur l’Energie organisé toujours dans la capitale roumaine, le ministère roumain de l’Energie et la compagnie japonaise Itochu Corporation ont signé un mémorandum d’entente pour le projet d’une Hydrocentrale au département de Cluj, dans le nord-ouest de la Roumanie

     

    Météo – Nous avons une belle journée ensoleillée sur la plupart du territoire de la Roumanie ce mercredi. Les maxima de la journée sont un peu plus élevés notamment dans l’est du pays et vont de 9 à 16°C. 11 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • Voyager aux Etats Unis sans visa? Possible pour les Roumains en 2025.

    Voyager aux Etats Unis sans visa? Possible pour les Roumains en 2025.

    La réponse c’est vers le début de l’année prochaine, selon l’ambassadeur de Roumanie à Washington, Andrei Muraru qui   s’est exprimé sur Facebook  :

    «  L’année fiscale s’est terminée aux Etats Unis et la dernière condition que la Roumanie avait encore à remplir a été réalisée. Certes, nous attendons prochainement une confirmation de la part des partenaires américains, mais selon notre évaluation, basée sur le nombre de demandes de visa cette année, ainsi que sur la forte tendance à la baisse de ces dernières années, la Roumanie est tombée en dessous du taux de rejet de 3 %. L’élimination des visas d’entrée aux Etats Unis est la meilleure reconnaissance d’une solidarité irréversible entre Roumains et Américains. » a déclaré le diplomate roumain dans un message vidéo sur Facebook.

     

    Pourtant, la Roumanie doit toujours faire certains pas

     

    Et pourtant, la Roumanie a encore des pas importants à faire durant les prochains mois, pour être vraiment éligible au Programme Visa Waiver a mis en garde l’ambassadrice des Etats Unis à Bucarest, Kathleen Kavalec. Elle a ajouté que cet automne des consultations supplémentaires entre les deux gouvernements auront lieu afin de revoir si la Roumanie a correctement adhéré à une série de mesures de sécurité convenues auparavant. Kathleen Kavalec: « Au cas où le gouvernement des Etats Unis adopte une décision favorable d’inclure la Roumanie dans son programme d’exemption des visas, nous anticipons qu’une préparation attentive et le partage des informations publiques aura lieu avant la mise en pratique de toute modification des demandes actuelles de visas. Les chiffres relatifs au taux de rejet des demandes de visa pour tous les pays aspirants au programme d’exemption sont normalement publiés au mois de janvier au plus tard. Si toutes les conditions sont réalisées avec succès, le programme pourra entrer en vigueur en 2025. »  a déclaré l’ambassadrice des Etats Unis à Bucarest.

     

    Efforts roumains incessants et retours positifs

     

    Pour sa part, le premier ministre Marcel Ciolacu a promis, à l’issue d’une réunion à Bucarest avec la diplomate américaine que l’exécutif roumain resterait tout aussi impliqué dans la réalisation des prochains pas procéduraux visant l’inclusion de la Roumanie au programme Visa Waiver. Récemment, la ministre des Affaires Etrangères, Luminiţa Odobescu, soulignait dans le cadre des réunions à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU l’importance à part de l’accession de la Roumanie au programme et annoncé avoir reçu des signaux positifs dans ce dossier. Dans ce contexte, la cheffe de la diplomatie roumaine a précisé que cet effort d’équipe devrait se poursuivre jusqu’à la réalisation de l’objectif.

     

     

    Rappelons-le, le gouvernement de Roumanie s’était engagé à réaliser les critères techniques d’adhésion au programme Visa Waiver jusqu’au 30 septembre 2024. Le programme permettra aux citoyens des pays inclus à voyager sans visa aux Etats Unis pour une période allant jusqu’à 90 jours, pour des buts touristiques ou d’affaires.

  • Nouveau commandant du bouclier antimissile américain

    Nouveau commandant du bouclier antimissile américain

    La facilité navale de soutien de Deveselu, dans le sud de la Roumanie, qui fait partie du bouclier anti-missile américain, a désormais un nouveau commandant à sa tête. Le changement s’est réalisé dans le cadre d’une cérémonie à laquelle ont participé le ministre roumain de la Défense Angel Tîlvar et l’ambassadrice des Etats Unis à Bucarest, Kathleen Kavalec. Elle a précisé que « la mission du système de défense anti-missile Aegis Ashore est plus importante que jamais aujourd’hui. Il ne faut pas sous-estimer les défis de l’OTAN et de la défense collective si nous nous confrontons à l’agression illégale de la Russie contre l’Ukraine ». La capitaine de marine Elizabeth Clifton, commandante de l’unité de février 2023 à avril 2024, a déclaré en fin de mission : « Aujourd’hui je dis au revoir à ma maison et à mes camarades de la Marine qui ont été ma famille pendant la dernière année. Il est évident pour moi que je laisse dernière la meilleure équipe de la Marine et les meilleurs partenaires roumains de la Base militaire 99. Ce fut vraiment un honneur et un privilège de pouvoir servir ici en ma qualité de commandante ». Le nouveau commandant américain, le capitane de marine Bruce Golden, a remercié son équipe : « Vous êtes ici, loin de vos familles, vous veillez 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ! Continuez à faire un si bon travail ! »

     

    Deveselu, un élement du bouclier antimissile américain

     

    L’unité navale d’appui est située à l’intérieur de la base militaire 99 de Deveselu et elle assure un soutien essentiel au système américain de défense anti-missile Aegis Ashore de Roumanie. Ce système constitue une contribution commune des Etats-Unis et de la Roumanie à l’OTAN et facilite la défense contre les menaces à l’adresse de l’Alliance venue de l’extérieur de l’espace euro-atlantique. Vous vous demandez peut-être pourquoi parle-t-on de facilités militaires gérées par la Marine américaine, alors que Deveselu est au beau milieu d’une pleine, dans le sud de la Roumanie. Eh bien parce que les éléments du bouclier antimissile américain déployés en Roumanie et en Pologne, radars et missiles d’interception, sont en fait ceux qu’utilisent la Marine américaine. Les radars Aegis sont normalement installés sur des bâtiments de guerre de la Marine américaine.

     

    Swift Response 24

     

    Par ailleurs, 5 000 militaires et 320 moyens techniques de sept Etats alliés et partenaires participent du 5 au 24 mai à l’exercice multinational Swift Response 24/ Defender 24. L’exercice prévoit une des opérations de débarquement aérien les plus importantes depuis la Seconde guerre mondiale, impliquant 2 000 parachutistes de France, Allemagne, Roumanie, Espagne, Etats-Unis et Pays-Bas.

    Les principales séquences de l’exercice se dérouleront sur la Base 71 aérienne « Général Emanoil Ionescu » de Câmpia Turzii, sur le polygone de Bogata, à Turda, les deux se trouvant dans le nord-ouest de la Roumanie, dans le Centre national d’instruction au combat Getica, à Cincu (dans le centre) et sur le polygone de la commune de Știuca (dans l’ouest). Les participants utiliseront aussi les facilités de la Base 90 de transport aérien Commandeur aviateur Gheorghe Bănciulescu d’Otopeni (près de Bucarest), de la Base aérienne d’instruction et de formation du personnel aéronautique «Aurel Vlaicu» à Boboc (dans l’est) et sur l’aéroport Banat de Carasebeș (sud-ouest).
    Swift Response 24 est mené par le 5e corps des Forces terrestres des Etats-Unis et implique des opérations aériennes communes visant à augmenter le niveau de formation et d’interopérabilité avec les forces alliées, contribuant aux efforts de dissuasion de l’OTAN.

     

    L’exercice implique quelque 3 650 militaires des Etats-Unis et 9 500 d’Etats alliés et partenaires et devrait commencer par des opérations aériennes et de débarquement aérien. Cette année, Swift Response est lié aux exercices nationaux Quadriga South d’Allemagne, Dacia 24 de Roumanie et Spring Strike de Suède.

     

  • L’Ukraine est entrée dans sa troisième année de guerre

    L’Ukraine est entrée dans sa troisième année de guerre

    Un contexte difficile

     

    L’Ukraine, que la Russie estimait pouvoir mettre à genoux en 30 jours, est entrée le 24 février dernier dans sa 3e année de guerre. Une guerre dont le bilan compte déjà des pertes humaines et matérielles terribles, et qui a mis à rude épreuve les équilibres géostratégiques anciens. Une guerre qui perdure et qui met la pression sur les capacités de résilience des forces ukrainiennes, qui ne cessent d’engranger des pertes de plus en plus considérables à cause du déficit en matière de munition, hommes sous le drapeau et armes disponibles.

     

    L’aide américaine appuyée par le président démocrate Joe Biden est toujours bloqué par les républicains majoritaires au Congrès, tandis que l’ombre d’une possible victoire de Donald Trump à la Maison Blanche devient de plus en plus menaçante.

     

    Le point sur la situation militaire 

     

    Invité sur les ondes de Radio Roumanie, le professeur des univertsitésȘtefan Popescu, spécialiste dans les relations internationales fait le point sur la situation militaire.

    « La guerre d’Ukraine est devenue une guerre de positions, une machine infernale qui fait un nombre significatif de victimes civiles et militaires, de l’ordre de centaines de milliers, qui détruit une quantité impressionnante de matériel, soit des milliers de blindés de part et d’autre, qui consomme des millions d’obus, mais sans percée significative. Une guerre que l’Europe n’avait plus connu depuis les deux guerres mondiales.  Quant à l’Ukraine, ses troupes s’étendent sur une ligne de front de plus de mille Km, alors que la Russie occupe, avec la Crimée, près de 20% du territoire ukrainien. Or, pour faire la différence dans une telle guerre d’usure, il faut disposer des réserves en matière de troupes, de l’ordre des centaines de milliers, du matériel, de munition. Et pour l’instant, l’avantage est du côté russe, car la Russie est de 4 à 5 fois plus peuplée, et qu’elle dispose d’une industrie de guerre localisée loin de la portée des missiles ukrainiens. La Russie dispose en outre du soutien militaire d’un certain nombre de puissances étrangères, telles la Chine, l’Iran, la Corée du Nord. La guerre se trouve donc à un moment charnière, et l’Ukraine se trouve en difficulté. Les Européens, aussi disposés à épauler l’effort de guerre ukrainien qu’ils se montrent, n’arrivent pas à remplacer l’aide militaire américaine, toujours victime des luttes intestines au Congrès américain, par la majorité républicaine de la Chambre des représentants ».   

     

     

    L’Ukraine bénéficie malgré tout de l’aide de l’UE et de l’OTAN

     

    Mais l’Ukraine bénéficie malgré tout de l’aide de l’UE et de l’OTAN, et peut toujours s’appuyer sur la détermination de résistance des Ukrainiens face à l’invasion brutale de leur puissant voisin. « Nous soutenons de manière plus déterminée que jamais l’Ukraine, financièrement, économiquement, militairement, moralement, jusqu’à ce que ce pays recouvre sa liberté », avait martelé à Kiev la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, saluant à la même occasion la « résistance formidable du peuple ukrainien ».

     

    Par ailleurs, à la fin du Sommet G7 qui s’est tenu exceptionnellement à Kiev, ce jour symbolique du 24 février, les leaders des 7 pays les plus développés se sont engagés à soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire, tout en faisant payer à la Russie l’addition de son aventure militaire. Car même loin derrière le front, les Russes commencent à ressentir le fardeau des sanctions européennes, dont le 13e paquet a été adopté le 24 février dernier.

     

    Et la Russie ?

     

    Lle professeur des universités Ștefan Popescu, spécialiste en relations internationales, précise :

     

    « Les Russes font preuve de résilience. On le savait, on l’avait constaté lors de deux guerres mondiales précédentes. Ils s’accommodent pas mal, voire affectionnent et obéissent à cette figure paternelle du leader, que Vladimir Poutine incarne. Par ailleurs, les zones urbaines, les grandes agglomérations ont été encore peu touchées par les campagnes de recrutement qui ont ciblé les régions périphériques, la Russie profonde, où l’Etat s’est montré généreux envers les familles qui ont fourni des combattants. Cette politique fait que la Russie pourra mener à bien l’effort de guerre programmé pendant au moins cette année. Cela lui permettra d’attendre tranquillement l’issue des élections américaines et l’arrivée possible d’une nouvelle administration. Je crois aussi que nous, les analystes, avons sous-estimés les capacités de l’industrie de guerre russe. La Russie est parvenue à contourner les sanctions occidentales en la matière grâce à la Chine et à la Turquie et continue de produire de l’armement. La Russie a bénéficié encore de l’attitude ambiguë de beaucoup d’autres pays d’alors, tels l’Inde, les Etats du Caucase et de l’Asie centrale, de l’Inde, ce qui lui a permis de poursuivre les échanges commerciaux avec ces pays, voire avec l’Occident, via ces pays. »

     

    La défense, une urgence

     

    Si l’Europe a quelque chose à apprendre de ce conflit est qu’elle devrait investir bien davantage dans sa défense, bâtir sa propre industrie, renforcer ses capacités de production, mieux financer ses armées pour pouvoir défendre ses intérêts même en cas de défaillance de l’allié américain. Loin d’avoir dit son dernier mot, la crédibilité de l’Occident demeure étroitement liée à l’issue de la guerre en Ukraine, rappelle le professeur Ștefan Popescu.

    (Trad. Ionut Jugureanu)