Tag: vie

  • Vie și cramă pe bani europeni, în comuna Teaca, județul Bistrița-Năsăud

    Vie și cramă pe bani europeni, în comuna Teaca, județul Bistrița-Năsăud

    Cu
    bani europeni poţi face investiţii la care, fără ei, nici n-ai fi îndrăznit să
    te gândeşti. Iată un exemplu din comuna Teaca, jud. Bistriţa-Năsăud, unde un
    tânăr sas, Zaig Eckehard, a refăcut o vie pe terenurile strămoşilor săi.


    Investiţia
    a constat în înfiinţarea unei plantaţii de aproximativ 11 hectare, iar sumele
    pe care le-am obţinut ating 150.000 Euro. Am cultivat Sauvignon Blanc,
    Chardonnay, Fetească Neagră, iar în a doua etapă am plantat 4 hectare cu
    Neuburger şi Fetească Regală, soiuri renumite în zona Teaca-Lechinţa.

    Dotarea
    cramei a fost realizată cu 50% finanţare europeană. In prezent accesăm încă un
    proiect, de 150.000 Euro. De întocmirea proiectelor pentru înfiinţarea de
    plantaţii s-a ocupat ing. Mihai Bilegan, de la Bistriţa, iar pentru proiectul
    dotării cramei am lucrat cu o firmă din Cluj-Napoca, de care suntem foarte
    mulţumiţi.

    Cel mai important este ca atunci când finalizezi o etapă a
    investiţiei, decontarea să nu dureze prea mult. In cazul nostru n-au trecut mai
    mult de 5 luni. Există într-adevăr o parte birocratică destul de greoaie, însă
    după începerea derulării proiectului am avut o colaborare foarte bună. Fără
    aceste fonduri europene nici nu mi-aş fi pus problema să investesc într-o
    exploatare vini-viticolă. Return of investment e de lungă durată.


  • Contribution britannique à la sécurité du bassin de la Mer Noire

    Contribution britannique à la sécurité du bassin de la Mer Noire

    La sécurité de la région de la mer Noire reste parmi les priorités de l’OTAN, alors que la Russie y a partiellement changé la donne géostratégique. Membre depuis 2004 de l’Alliance nord-atlantique, la Roumanie s’avère, de par sa position dans ce bassin, un acteur de poids dans ce processus sécuritaire continental. « La mer Noire est un pont reliant deux continents. Elle est importante d’un point de vue stratégique et elle est très disputée. Pour l’OTAN, il est plus important que jamais d’avoir une présence forte dans la région », indiquaient les responsables de l’Alliance, il y a un an, tout en rappelant le contexte zonal tendu, marqué par des déséquilibres sécuritaires et des menaces hybrides.



    Et c’est toujours en 2016 que Bucarest mettait sur le tapis un projet stratégique ambitieux — la création d’une flotte alliée en mer Noire. « Le but en est à la fois de défendre et de décourager les menaces. Il s’agira là d’un complément naturel à la présence alliée terrestre dans la région », expliquait le ministre roumain de la Défense de l’époque, Mihnea Motoc. Seules la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie, pays riverains membres de l’OTAN, pourraient faire partie de cette flotte, tandis que la Convention de Montreux stipule clairement qu’un navire étranger ne saurait stationner plus de 21 jours en mer Noire.



    En dehors de ce projet, resté en suspens, Bucarest s’implique dans les nombreux exercices militaires organisés dans la région. Leur volume n’a cessé d’augmenter ces derniers temps afin d’améliorer l’interopérabilité des alliés. Parmi ces manœuvres on compte aussi l’exercice roumano-étasunien impliquant 1200 militaires des deux pays, qui se déroule ce mois-ci à la base de Capul Midia, dans le sud-est du pays. Selon le scénario proposé, des interventions terrestres, aériennes et navales ont été coordonnées afin de libérer cette base attaquée par des groupements paramilitaires.



    Et toujours pour renforcer la sécurité de la région, le Royaume-Uni enverra au mois de mai, en Roumanie, quatre avions de combat Typhoon. Quatre mois durant, ces appareils multirôle participeront à des missions de police aérienne sur le flanc sud de l’Alliance, a indiqué le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon. (trad. : Andrei Popov)

  • A la Une de la presse roumaine 28.03.2017

    A la Une de la presse roumaine 28.03.2017

    De la santé jusquau succès entrepreneurial et les salaires dinsertion demandés par les jeunes roumains, la presse centrale bucarestoise dresse le portrait de la qualité de vie locale. La Roumanie est depuis longtemps à deux vitesses, précise-t-elle, alors que la ville la plus sûre du pays nest pas la capitale…




  • L’art et l’esprit communautaire

    L’art et l’esprit communautaire

    Les initiatives citoyennes et l’esprit communautaire se sont retrouvés, en 2016 aussi, au cœur de certains projets visant à rapprocher les gens de la culture, mais aussi à les ramener plus près les uns des autres. Certains d’entre eux ont été lancés par l’ONG « Home Made Culture », (Culture faite maison). Elle s’est spécialisée, ces dernières années, dans les spectacles de théâtre accueillis par des espaces non conventionnels, tel l’appartement d’un immeuble d’habitation. L’automne dernier, l’appartement a été remplacé par l’entrée d’un immeuble collectif. Tous les soirs, une semaine durant, on y a organisé des événements, choisis d’un commun accord avec les spectateurs, à savoir les habitants du voisinage. Le projet « Spectacle à escalier ouvert » a été conçu comme composante d’un autre, plus ample, intitulé « Generator » (Générateur). Celui-ci a pour objectif d’encourager les citoyens à proposer des activités censées répondre à leurs besoins de socialiser. Au bout de plusieurs tentatives, les initiateurs du projet se sont arrêtés dans le quartier bucarestois de Crângaşi.



    Cristina Epure, membre de l’Association « Home Made Culture », raconte comment les gens ont accueilli leur initiative : « Ils sont été très ouverts, dès le début, ce qui est plutôt rare. Avant de choisir cet immeuble d’habitation, nous avons lancé un appel et fait du porte à porte, mais on a eu droit à beaucoup de réticence, car c’était quelque chose de nouveau. En plus, comme au fil du temps une sorte de crainte ou de distance s’est installée dans les relations entre voisins du même palier, toute nouveauté est perçue comme un danger potentiel. D’habitude, l’entrée d’un bâtiment d’habitation collectif est un espace qui n’appartient à personne, mais quand il est question de l’utiliser, les gens le revendiquent brusquement ».



    Petit à petit, cet espace est devenu un véritable bric-à-brac d’objets en tous genres. On y a donné des spectacles de théâtre, d’opéra, organisé des ateliers d’origami, de dessin et collage, tous gratuits ou presque, car chaque voisin nous a récompensés de petits goûters. C’est dire que les gens ont redécouvert le sens du partage et le plaisir de passer de bons moments ensemble. Cristina Epure : « Jean-Lorin Sterian, le fondateur de notre association, est un bon connaisseur des milieux artistiques de Roumanie. C’est lui qui a encouragé les gens à mener des projets à impact social et éducatif. Cela veut dire que nous ne nous sommes pas cantonnés à l’aspect artistique. Nous avons monté, par exemple, la pièce de théâtre à caractère éducatif Mauvais enfants”, avec pour protagoniste Katia Pascariu. Nous avons opté pour une thématique très accessible et intéressante, tant pour les petits que pour les grandes personnes. Malgré le peu de temps que ces événements on pu durer, ils ont eu un certain impact. J’espère que nos hôtes se les rappelleront et qu’ils réfléchiront à une alternative aux heures passées devant la télé ou l’ordinateur ».



    Ce n’est pas par le seul biais du théâtre à visée éducative, sociale, que l’on peut stimuler l’esprit communautaire. Les projets architecturaux ont eux aussi cette vocation. En témoigne le projet « StudioBasar », mené par deux jeunes architectes. En 2014, ils ont entamé une collaboration fructueuse avec la Bibliothèque métropolitaine de Bucarest. Les bibliothèques publiques comptent parmi les rares ressources permettant de remettre en marche le mécanisme et de raviver l’esprit d’appartenance à une communauté, lequel s’est en quelque sorte estompé ces derniers temps.



    C’est ce que pense l’architecte Alex Axinte, l’un des deux meneurs du projet « StudioBasar » : « Je crois que c’est un effet post-transition, c’est un des éléments que nous avons perdus et à l’heure actuelle nous nous posons la question pourquoi la nourriture n’a plus de goût. Nous ne savons pas qu’elle manque le sel. Nous, depuis notre position d’architecte à StudioBasar, nous avons pensé qu’il existe une urgence dans ce secteur. Les architectes doivent agir eux aussi avec leurs moyens pour identifier les restes de l’esprit communautaire, là où elles existent. »



    Cet été, les architectes de StudioBasar, aux côtés des étudiants en architecture et sociologie, ont aménagé la façade de la filiale locale de la bibliothèque métropolitaine sise sur un des boulevards les plus passants de Bucarest. Et ce pour qu’elle puisse être remarquée plus facilement. Ils ont également contribué à la réouverture d’une autre filiale dans le quartier de Militari, formé de blocs érigés à l’époque communiste. Pour ce dernier projet, les initiateurs ont également écouté l’opinion des habitants de la région, heureux d’apprendre que la bibliothèque au rez-de-chaussée de leur immeuble était en train de rouvrir, même s’ils avaient entre temps oublié qu’elle existait. Alex Axinte : « Nous avons parlé aussi aux utilisateurs de la filiale pour les enfants qui est juste à côté et avec les bibliothécaires et les autres spécialistes. Nous avons tous décidé que la bibliothèque avait besoin de plus d’espace pour d’autres activités, sans pour autant réduire l’espace consacré aux livres. La socialisation associée à la consommation culturelle est un besoin immense dans un quartier de 300 mille habitants. Dans le cadre de la recherche que les étudiants ont réalisée avant le début du projet, à la question « Où croisez-vous les personnes que vous connaissez ? », la vaste majorité des réponses ont été « Au supermarché, à l’entrée ». Par conséquent, nous nous confrontons à une urgence majeure, puisque les espaces d’interaction sociale se trouvent dans les magasins et vu que le public est heureux d’apprendre qu’une bibliothèque publique rouvrira ses portes dans un espace de seulement 40 mètres carrés. »



    Les bibliothèques publiques peuvent encourager l’esprit communautaire si elles ne sont plus associées exclusivement à l’étude, affirme aussi Anca Râpeanu, directrice de la Bibliothèque métropolitaine. Les 33 filiales de cette institution bucarestoise accueillent non seulement des clubs de lecture, mais aussi des ateliers de tricot, des cours d’informatique et de langues étrangères, tous organisés à titre gracieux. Ce qui plus est, l’été dernier, une caravane des contes a été mise sur pied, en collaboration avec le même Alex Axinte qui a fourni une remorque bricolée et facilement transformable en un espace multifonctionnel.



    Comment se déroule une journée habituelle dans le cadre de ce projet ? Réponse avec Anca Râpeanu : « Il est 5h et demie — 6 heures du matin. On fait sortir des dépôts toutes les boîtes à jouets, crayons, feutres, ballons, jeux et marionnettes pour le théâtre de marionnettes. On met tous ces objets dans la remorque dans un ordre prédéfini pour qu’ils puissent être sortis un après l’autre dans le parc. La caravane part et une fois arrivés dans le parc on ouvre toutes les boîtes, on dispose les éléments et les ateliers commencent à 10 heures. Il s’agit d’ateliers de bricolage, de dessin, des sessions en plein air, etc. A partir de 11h, on donne le coup d’envoi aux activités physiques sous la forme de différents jeux d’enfants. Entre temps, mes collègues parlent aux parents et ils leurs expliquent ce que nous faisons à la bibliothèque et dans le cadre de notre caravane. A sept heures du soir, nous organisons une pièce de théâtre de marionnettes, puis un atelier de Zumba. Et puis, plus tard dans la soirée, mes collègues se rendent compte que s’ils ne mettent à profit les petites pauses que les enfants prennent, il leur sera impossible de ranger les objets dans la remorque et de rentrer chez eux. »



    Le but de tous ces efforts est de démontrer que la bibliothèque est d’abord un espace public et ensuite un espace culturel, rôle que nous espérons renforcer davantage en 2017. (trad. : Mariana Tudose, Alex Diaconescu)

  • Est-ce que la vie en Roumanie s’est améliorée depuis son entrée dans l’UE?

    Est-ce que la vie en Roumanie s’est améliorée depuis son entrée dans l’UE?

    « Comment
    la vie des Roumains a-t-elle changé après l’adhésion à l’UE? Comment est perçue cette adhésion à l’Europe en Roumanie, a-t-elle amélioré, réparé la vie des Roumains (augmentations de prix, du chômage, baisse des salaires ou des prestations sociales) ? »

    La presse roumaine procède souvent à ce type d’analyses, les deux repères majeurs étant 1989 et 2007, moment de l’adhésion à l’UE. A porter un regard sur les années écoulées depuis 1989, la Roumanie a beaucoup changé. Pourtant, beaucoup reste encore à faire avant d’arriver au niveau des pays où la démocratie est consolidée.

    Passons en revue quelques faits significatifs retenus par România liberă. En première position, on retrouve, comme on aurait pu s’attendre, l’adhésion à l’Union européenne, avec le libre accès sur les marchés. Ensuite, le statut de membre de l’OTAN – un changement de paradigme en matière sécuritaire. La libre circulation est un atout incontestable. La propriété privée est importante, aussi. Notons que des biens saisis par les communistes ont été ou continuent d’être restitués à leurs anciens propriétaires, un processus qui se fait non sans mal. L’initiative privée s’est manifestée pendant toutes ces années. Malgré ses travers, l’accès aux sources de financement existe maintenant en Roumanie. La possibilité de choisir est non moins importante. La liberté de la parole et celle de la justice sont des faits. Dans la liste des choses acquises, l’accès à Internet compte.

    De nombreuses nouvelles institutions universitaires sont apparues, mais les études à l’étranger sont une possibilité pour les Roumains maintenant. L’accès de la population aux biens de consommation courante n’était pas acquise avant 1989 ; actuellement, si. La législation roumaine a été harmonisée sur la législation européenne. La population a maintenant un libre accès aux informations, ce qui n’était pas le cas avant 1989. La publication a également listé la variété de possibilités pour les loisirs, l’accès à une vie culturelle diversifiée, l’influence des Roumains de la diaspora, le changement de mentalités et la démocratie ; nous ne croyons plus possible le retour au communisme.

    Gândul dresse le bilan des 10 années depuis l’adhésion de la Roumanie à l’UE. Voici quelques aspects. Pendant cette décennie, le PIB du pays a connu une hausse de 63%. Le PIB par habitant s’est accru de 38% par rapport à la moyenne de l’UE à 57%. Selon les différentes sources, 1,5 à 4 millions de Roumains ont quitté le pays, ce qui pose un problème pour trouver de la main d’œuvre. L’inflation a baissé de 6,5% en 2006 à moins de 2% maintenant.

    Le Centre international antidrogue et pour les droits de l’homme a réalisé un sondage sur le sujet dont nous nous occupons. Environ 60% des Roumains sont d’avis que l’adhésion à l’Union européenne a changé leur vie en pire, mettant en cause principalement la perte des emplois. Le nombre de ceux qui font état de ce problème suit un cours constamment ascendant. Le pourcentage de ceux qui affirment que l’adhésion à l’UE a eu un impact négatif sur leur vie est à la hausse de 2% par rapport au sondage antérieur. Pour 31%, le changement s’est fait dans le bon sens. 53% des Roumains questionnés ont affirmé ne pas savoir quelles sont les institutions européennes et quel est leur rôle, un pourcentage à la baisse. 51% ne connaissent pas les droits et devoirs d’un citoyen européen, mais ce taux est également à la baisse. La montée de la corruption est le deuxième problème que pointent les sondés, saisi par 21% d’entre elles. Les Roumains pensent que le gouvernement est le principal responsable pour le fait que la Roumanie enregistre le taux le plus bas d’absorption des fonds européens. 51% ont affirmé avoir donné des pots-de-vin comme auparavant.

  • La mémoire du communisme

    La mémoire du communisme

    Cette émission se penche sur la question de la mémoire en Roumanie, et en particulier la mémoire du communisme. La question est complexe. Dun côté il sagit dune histoire faite de souffrance, de guerre du totalitarisme contre la société. Mais dun autre côté, le communisme est aussi une période au cours de laquelle les gens ont vécu : lenfance, lamour, le mariage, la vie en commun… Pour expliquer cette histoire nous avons invité une historienne spécialiste de la question, Claudia-Florentina Dobre.





  • Asta e viaţa ! (c’est la vie!)

    Asta e viaţa ! (c’est la vie!)

    La Roumanie est, entre autres, un pays des écarts. Rien d’insolite dans cette assertion. Certes, cette caractéristique n’est pas forcément limitée à ce pays, mais, parmi les Etats de l’UE, la Roumanie connaît des décalages particulièrement importants entre les milieux urbain et rural et même entre les différents milieux urbains, structurés par métiers. Des contrastes dont les Roumains aiment s’enorgueillir, s’il s’agit par exemple des villages où le temps semble s’être arrêté à jamais, depuis longtemps, ou bien des différences qu’ils préfèrent taire ou cacher, comme ces villes industrielles à la dérive ou en train de rendre l’âme. C’est de ces réalités, des paysans, des ouvriers, qu’on ne voit jamais dans les dépliants touristiques que parle l’exposition « Asta e viaţa ! » – c’est la vie — de deux artistes photographes — le Roumain Lucian Muntean et le Français Jonas Mercier. Une exposition ouverte jusqu’au 10 octobre, à l’espace Fabrique de l’image, à Meysse, dans l’Ardèche. Une exposition recommandée par RRI. Explications avec le jounaliste Jonas Mercier.


  • En boîte de nuit avec les pleureuses

    En boîte de nuit avec les pleureuses


    L’UE s’est donné pour objectif de réduire à moitié le nombre de victimes des accidents de la route d’ici 2020 dans tous les 27 Etats membres. Une première étape serait d’identifier les différents facteurs qui influent sur le nombre total de morts sur les routes. Il s’agit, notamment, de l’excès de vitesse, de la consommation dalcool ou de drogues ou du manquement à une règle de priorité. La Roumanie a démarré récemment une série de campagnes de sensibilisation de l’opinion publique afin de réduire le plus possibles le nombre de morts sur les routes.


    Réunies sous le slogan « Va pour la vie !», les campagnes initiées par l’Inspection générale des services de police de Roumanie, en partenariat avec l’agence Publicis, se proposent d’éduquer chauffeurs et piétons à la fois, en faisant recours aux figures des trois des grands dictateurs de l’humanité. Avec des détails, Silviu Nedelschi, directeur de création chez Publicis: « Nous avons pris trois des personnages les plus odieux de l’histoire mondiale – Staline, Hitler et Saddam – et les avons collés sur un pare-brise comme s’ils avaient été percutés de plein fouet par une voiture. En fait, l’idée est qu’un tel accident ne serait jamais possible puisque la victime s’avère toujours un innocent et jamais le plus affreux personnage historique. C’est, si vous voulez, un autre moyen censé attirer l’attention des chauffeurs qui, faute de vigilance, risquent de heurter un innocent. »


    Il a suffi de deux jours pour que les images des dictateurs collées sur le pare-brise fassent le tour du monde. Ensuite, la campagne de prévention des accidents de la route s’est poursuivie avec quelque chose d’encore plus dur: une vidéo tournée un samedi soir, devant une boîte de nuit de Bucarest. Un groupe de pleureuses planté devant l’entrée accompagnait les clients plus ou moins beurrés jusqu’à leurs voitures, avec des cris et des vers spécifiques des rituels funéraires: « Tu as bu et tu vas prendre le volant? Pourquoi veux-tu nous quitter? Pourquoi gis-tu dans la rue, mon Dieu? Vas t’en, diable maudit/ C’est bien toi qui a laissé couler le venin de l’alcool dans ses veines/ Tu l’as emporté loin de la lumière et tu l’as forcé à entrer dans la voiture/ Oh, mon Dieu, serre-le dans tes bras et pardonne-lui le fait d’avoir bu et d’avoir pris le volant/ Pourquoi nous as-tu quittés ?/ Mon Bon Dieu, ait pitié de lui. »






    Si les lamentations des pleureuses s’avèrent insuffisantes pour vous faire renoncer à la voiture après avoir consommé de l’alcool, les initiateurs de la campagne publicitaire ont imaginé quelque chose d’encore plus frappant: une serviette brodée, nouée autour du rétroviseur extérieur de l’auto selon la tradition dicté par le rituel funéraire chez les Roumains. Aux dires du sous-commissaire de police Cristian Andries, la campagne, lancée sur la Toile avant la saison estivale 2012, a profondément marqué les internautes: « Nous essayons de convaincre tous les participants au trafic routier d’avoir un comportement responsable et de circuler de manière préventive. Beaucoup d’accidents de la route se produisent sur fond de consommation d’alcool et nous avons pensé à mettre sur pied cette campagne pour faire baisser le nombre de ces événements. Nous l’avons lancée exactement au moment où la plupart des jeunes se rendaient au bord de la mer Noire pour le 1er mai, justement pour les faire réfléchir un peu et saisir l’essentiel : ne conduisez pas l’automobile après avoir bu de l’alcool. Par ailleurs, cette campagne ne s’adressait pas uniquement aux jeunes, mais à tous les automobilistes. Certains ont aimé cette idée et ceux qui ont vu la vidéo ont retenu notre message. »


    Andrei Daniluc, rédacteur publicitaire principal, souligne que ce moyen de communiquer le message « ne prends pas le volant si tu as bu » a été une bonne occasion de dire les choses d’une manière différente des campagnes habituelles de la Police : « Les gens connaissent les campagnes de sensibilisation classiques de la police : ne boit pas, ne conduis pas, ne frappe pas ta conjointe, ne fait pas ça. C’est comme un parent qui dit « ne fait pas ça parce que tu auras des ennuis. » Nous avons pensé qu’en modifiant un peu l’angle, la Police ne fait qu’améliorer son image. Le monde dira « eh bien, voilà qu’ils commencent à se moderniser, ils ne se résument pas aux interdictions. » Je crois que la campagne a eu tant de succès en raison de la manière dont les choses ont été dites. Ce qui plus est, c’est une pratique typiquement roumaine, parce que je n’ai pas entendu qu’il existe ailleurs cette tradition des pleureuses professionnelles. Chez nous c’est une pratique qui remonte à la nuit des temps et je crois que c’est ainsi que s’explique pourquoi elle fonctionne toujours. Nous les approchions à la sortie de la boîte, quand ils devaient faire le choix entre prendre le volant, partir en covoiturage avec un ami ou appeler un taxi. Nous avons utilisé deux moyens de communiquer le message : le premier, les pleureuses. Si cela ne fonctionnait pas, les gens trouvaient des serviettes accrochées à leurs rétroviseurs extérieurs. Et là, ils tombaient sur un autre avertissement. Mais ce furent les pleureuses qui ont eu l’impact le plus fort. »


    Une autre vidéo qui a fait fureurs sur Internet présente une série d’images de chiens communautaires qui utilisent les passages piétons pour traverser la route. Le message est simple : s’ils peuvent faire ça, tu peux le faire aussi. C’est ainsi qu’a été analysée une autre cause majeure des accidents de la route : « Les piétons indisciplinés qui traversent la rue partout constituent une des principales causes génératrices d’accidents graves de la route en Roumanie. Depuis quelques années, la vitesse et les piétons indisciplinés occupent les deux premières places au classement des causes des accidents. Nous parlons d’une campagne inédite, mais nous espérons que la réaction du public soit positive, qu’il comprenne exactement le message : il faut traverser la rue sur un passage piétons. »


    L’année dernière, ont été enregistrés environ 9300 accidents de la route qui ont fait aussi des victimes. Aux dires du commissaire adjoint Andries, par le biais de campagnes mémorables, l’Inspection générale de la police roumaine espère que le nombre des accidents baisse de plus en plus, tout comme celui des familles vivant des drames. (trad.: Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)