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  • Le tourisme viticole en Roumanie

    Le tourisme viticole en Roumanie

    Reconnue pour ses cépages et primée lors des Salons internationaux, la viticulture roumaine acquiert dernièrement un nouvel élan, grâce au tourisme viticole. Couvertes de vignobles à perte de vue, les collines de Roumanie vous attendent sur les grands domaines viticoles pour des visites de caves, des séances de dégustation et des rencontres avec les vignerons. Une occasion de passer de bonnes vacances, en vous initiant aux pratiques vigneronnes. Dans les minutes suivantes, on vous propose d’emprunter ensemble la Route du vin qui traverse le département de Buzău, l’une des régions viticoles les plus importantes de Roumanie, reconnue pour ses vins rouges. Mihai Baniță, œnologue de la Cave de Lacerta, explique : « Le vignoble de Dealu Mare est certainement le plus connu de Roumanie, et il produit des vins rouges. A part l’avantage de l’excellent rapport entre les qualités du sol, les heures d’ensoleillement et la quantité de précipitations qui favorisent la vinification, il y a aussi la proximité de la capitale. C’est ce qui explique le nombre élevé de visiteurs qui ont moins d’une heure de route à parcourir pour nous rendre visite. »

    Même si la visite des caves se fait librement, le mieux serait de prendre rendez-vous pour éviter les files d’attente. Mihai Baniță précise que « Une fois sur place, les visiteurs se verront offrir un petit verre d’accueil avant d’entamer le tour de la cave. Concrètement, on leur fera découvrir en une trentaine de minutes toutes les zones et les étapes de production. Par ce tour, on essaie d’expliquer aux touristes le flux technologique pour leur faire comprendre comment le vin arrive jusqu’au verre. Le tour finit dans la zone réservée à la dégustation et où on propose aux visiteurs entre trois et six, voire même sept cépages. Le nombre de vins varie aussi en fonction du nombre de personnes. A chaque fois, on essaie de choisir les vins en tenant compte des intérêts du groupe. Du coup, on pose deux ou trois questions à nos clients pour voir s’ils sont intéressés plutôt par les vins blancs ou par les rouges. En plus, les assortiments doivent être des plus variés. Chaque vin doit avoir sa chance, en fonction de l’heure à laquelle on le boit ou du plat qu’il accompagne. »

    Presque 8 mille touristes visitent chaque année la cave de Dealu Mare, en pratiquant le tourisme viticole. Mihai Baniță, œnologue : « Sur ce total, 30 % sont des étrangers dont une bonne partie travaillent en Roumanie, notamment à Bucarest. Mais bon, il y en a aussi qui viennent d’ailleurs et qui à force de visiter la Roumanie font aussi des dégustations. Ce que nous, on espère, c’est de les impressionner tous par les qualités de nos vins. Bien sûr que la position de nos vignobles, blottis entre les collines, comme dans un paysage de Toscane, représente un atout pour faire du tourisme viticole dans la région. Normalement, c’est le vin qui doit être le point fort d’un domaine viticole et s’il est de bonne qualité, les gens reviendront. »

    Or les vins roumains sont très bons et d’un excellent rapport qualité/prix. Mihai Baniță ajoute : « A la fin, c’est ce qui compte. Il y a des vignes en pleine croissance. On a beaucoup planté ces 10 ou 15 dernières années. Le potentiel de la région est fantastique et la viticulture a le vent en poupe cette dernière décennie. On a fait ouvrir beaucoup de caves. On a modernisé le processus et le domaine s’est doté de technologie. Puisque le potentiel existe, ce qui nous reste à faire, c’est d’avoir un peu de patience pour arriver à mettre en rapport la production avec la promotion et les ventes. Le vin roumain est généralement de bonne qualité. Or, le tourisme viticole a la possibilité de contribuer à l’épanouissement de ce domaine, en renforçant la place du vin roumain dans le monde. Je profite de l’occasion pour inviter vos auditeurs de Roumanie ou d’ailleurs à visiter le plus de caves possible, à déguster nos vins, à participer à des présentations, souvent accompagnées de conseils gastronomiques. Je me fais un vrai plaisir de lancer cette invitation. »

    Pour une expérience encore plus intéressante, Adrian Voican, qui dirige l’Association pour le développement et la promotion touristique de Prahova (sud), recommande de faire à la fois du tourisme viticole et du cyclotourisme. Concrètement, découvrir les vignobles à vélo, c’est ce que cette association propose : « On aime bien la nature et on est impatient de retourner au cœur de la forêt au bout d’une semaine de travail. Du coup, chaque week-end, on attend les gens pour pédaler à travers les vignobles du département de Prahova. On a quatre grands domaines dans cette région : Valea Călugărească, Ceptura, Urlați et Tohani, avec des dizaines de caves et avec des variétés de vin très élaborées. La nature et le sport ne font que compléter l’expérience d’une dégustation. C’est une activité à faire en famille ou avec des amis, pendant laquelle les participants feront aussi bien la fête, en se voyant proposer des barbecues ou des feux de camp. Voilà, en bref, la façon dont une telle sortie se déroule. En ce moment, on propose aux visiteurs le trajet de Paulesti, un itinéraire facile, d’une vingtaine de kilomètres, à faire aussi avec les enfants. Le prix comporte le guide, l’eau, les goûters et sur demande, le déjeuner dans un cadre féérique, dans une cave. On peut louer des vélos classiques ou électriques. » Ces dernières années, à part la promotion des variétés de vin de Roumanie, les vignerons, en partenariat avec les fermiers, proposent lors des dégustations des variétés locales de fromage. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Vi(e)ns au Musée du paysan roumain

    Vi(e)ns au Musée du paysan roumain

    Et ce n’est pas par hasard, car la Roumanie a une tradition deux fois millénaire dans la culture de la vigne.Le pays est actuellement le 6e producteur de vin de l’UE, après l’Italie (5,5 milliards de litres en 2019, estimation de 4,7 milliards en 2020), la France, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne – et le 13e au niveau mondial. C’est une ressource qu’il convient de cultiver, d’améliorer et de promouvoir. La superficie totale plantée de vigne du pays est de 182 600 ha, ce qui le hisse 5e en Europe et 11e dans le monde.

    La Roumanie a connu d’amples processus de restructuration et de reconversion des vignobles, à l’aide de fonds européens mais aussi roumains. En effet, au cours de l’exercice financier 2014-2020, la Roumanie a alloué 47,5 millions d’euros par an à un programme de soutien ciblé sur la viticulture et la vinification. Aujourd’hui, il existe en Roumanie cinq grands producteurs de vin de qualité courante, environ 70 producteurs très ambitieux en termes de qualité, qui ont des caves boutiques, et ceux qui produisent du vin pour leur propre consommation. En tout, en 2019, il y avait 576 compagnies qui cultivaient la vigne et/ou produisaient du vin dans ce pays. Les 10 premiers producteurs de vin du pays ont eu un chiffre d’affaires représentant plus de 56 % du marché. La production roumaine de vin a été de près de 120 millions de litres en 2019, selon Eurostat.

    Le marché local du vin s’est chiffré à 1,8 milliards de lei en 2019, (365 millions d’euros) selon les données disponibles, la baisse par rapport à 2018 étant supérieure à 11 %. Les estimations des spécialistes KeysFin, un des fournisseurs de solutions d’informations d’affaires les plus importants de Roumanie, font état du fait que le chiffre d’affaires pour ce produit en 2020 sera de 1,7 milliards de lei. Et même si les affaires ont baissé, le résultat net de 2019 a été près de 10 fois plus important qu’en 2018, et a constitué le meilleur résultat en 10 ans.

    Le chiffre d’affaires a été à la baisse notamment en raison de la météo défavorable. Vu que les chiffres de la pandémie ont beaucoup baissé en Roumanie, le moment a été fructifié pour organiser une première Foire du vin de l’année. Elle a eu lieu l’espace d’un week-end sous le titre Vin (Viens) au Musée du paysan roumain, car c’est là qu’elle s’est tenue, en plein centre de Bucarest. Notons que c’est un musée vivant et ouvert à la contemporanéité, où cet événement élégant a trouvé toute sa place.



  • Bihor

    Bihor

    Nous partons aujourd’hui à la découverte du comté de Bihor, dans louest du pays, une des terres les plus intéressantes du pays . A une soixantaine de km dOradea, son chef-lieu, on retrouve les villages de Sălacea et dOtomani, qui constituent ensemble la commune de Sălacea. Cette dernière est connue comme destination des 1000 caves à vin. Etant donné leur nombre si important, sur un territoire si restreint, les caves à vin caves sont devenues le symbole de la zone.



    Dans les zones viticoles, les caves creusées au pied de la colline sont caractéristiques dès les temps les plus reculés. Comme ces caves sont situées de part et dautre de la route, ils composent une sorte de rue. A présent, à Sàlacea, 970 caves sont connues parmi celles qui sont creusées dans la colline, sur la soi-disant rue des celliers. La plupart dentre elles ont été construites au siècle dernier, et la plus ancienne remonte à 1803. La riche histoire de ces caves a créé beaucoup de légendes et dhistoires que les gens de lendroit vous raconteront autour dun verre de bon vin.



    Lhistoire du château de Komaromi, du village dOtomani, est non moins intéressante ; on lappelle à présent la Maison dexpositions Otomani. Adrian Şimen, le guide touristique de cette attraction, fait une brève incursion dans lhistoire: « Le château est situé dans la Valée du Ier, une zone avec une identité à part, tant dans la région de Crişana que dans louest de la Transylvanie. A la fin du XVIIe et au début du XVIIIe, le manoir entre dans la propriété de Komaromy Georges II, fils du pasteur réformé qui a traduit la Bible en hongrois. Après les années 1700, le manoir devient un centre économique pour la famille nobiliaire Komaromy. Un bâtiment est construit dans lequel ces gens allaient être les principaux acteurs économiques et politiques du nord-ouest de la Roumanie actuelle. »



    Que peut-on voir à lintérieur du manoir de Komaromi ? Réponse avec Adrian Şimen, le guide touristique de la Maison dexpositions Otomani: « Ce qui relève en tout premier lieu de lidentité de la zone, la pêche et lagriculture, respectivement lidentité religieuse. La zone est habitée principalement par des personnes de confession protestante, mais des éléments ayant trait au catholicisme, la deuxième religion importante, sont également présents. On peut également y voir des chaises et des produits de vannerie, principal métier de notre région. »



    Il existe, près du manoir, un tunnel du Moyen Age, parfaitement conservé. Il a une longueur de 87 m, et à son extrémité se trouve une fontaine qui assurait leau nécessaire au manoir et à ses annexes. Le manoir dispose aussi dun parc dendrologique, avec des arbres que les anciens propriétaires ont apportés dAmérique. A présent, les pouvoirs publics se donnent pour tâche dobtenir des fonds européens pour la réfection des anciennes écuries, daménager des espaces dhébergement et un parc daventure. (trad.: Ligia Mihaiescu)