Tag: vignobles

  • Ferentari

    Ferentari

    Considéré aujourd’hui comme un quartier
    économiquement et socialement difficile, une sorte de ghetto au sud-ouest de
    Bucarest, le faubourg de Ferentari n’a pas toujours été une zone frappée de
    problèmes. Son histoire fait l’objet d’un ouvrage paru récemment -
    « Ferentari incomplet », coordonné par Andrei Răzvan Voinea, Dana
    Dolghin et Gergely Pulay.


    Le quartier commence à se développer à
    l’entre-deux-guerres, lorsqu’il n’est qu’une simple zone interstitielle de la
    périphérie de Bucarest. L’historien Andrei Răzvan Voinea raconte : Dès le début, le quartier de Ferentari a dû faire avec un handicap de
    développement, puisque l’avenue du même nom – Calea Ferentari – par exemple, ne
    menait nulle part, en ce sens qu’elle s’arrêtait pratiquement dans un champ.
    Ici, à Ferentari, il y a toujours eu un vignoble appartenant à la métropolie orthodoxe
    et à plusieurs autres monastères. Petit à petit, ces vignobles ont été vendus,
    des lotissements et des constructions ont fait leur apparition, ce qui l’a
    transformé en une zone résidentielle plus ou moins officielle. Les loyers très
    bas ont attiré de nombreux ouvriers, notamment ceux qui travaillaient dans les
    entreprises industrielles sises sur la colline de Filaret, la première zone
    véritablement industrielle de Bucarest. Ce fut le point de départ d’un
    développement très, très lent. Avant 1940, le quartier était connu comme le
    Champ de la Joie, car il était parsemé de nombreuses caves à vin, issues des
    anciens vignobles, qui se sont transformées lentement mais surement en autant
    de tavernes. À un moment donné, elles en étaient une centaine et la rue la plus
    importante de l’époque s’appelait la Rue de la Joie. Il n’y avait même pas de
    quartier. C’était tout simplement le Champ de la Joie, sous-développé avant
    1940, ignoré par les autorités centrales, sans égouts, sans eau potable ni
    électricité, et avec très peu d’interventions.




    Également à
    l’entre-deux-guerres, le quartier de Ferentari accueillait, en plus des
    ouvriers de condition modeste, quelques entrepreneurs et leurs affaires.
    Certains des plus aisés se sont fait construire des maisons d’une meilleure
    qualité, même des villas dans les styles architecturaux les plus prisés à
    l’époque, mais ces immeubles sont peu nombreux. L’historien Andrei Răzvan
    Voinea en a documenté une partie:
    Il y avait quelques petites affaires,
    dont celles d’un entrepreneur juif, Littman, qui demande, en 1935, à
    l’architecte Paul Rossini de lui dessiner cette magnifique maison dans un style
    international très moderniste, en phase avec la mode européenne du moment. De
    tels exemples ne sont pas nombreux. Il y aussi un autre immeuble, appelé Vila
    Coca, au 43 rue Veseliei (de la Joie) ; là aussi, l’architecture est très
    gracieuse, très équilibrée. Malheureusement, l’homme d’affaires Littman fut un
    des Juifs tombés victimes de la rébellion légionnaire de la Garde de Fer de 1941,
    qui avait aussi secoué le quartier de Ferentari.




    La vraie
    systématisation de cette zone a pourtant débuté après l’installation du régime
    communiste, dans le but d’offrir aux travailleurs des conditions de vie
    décentes, un objectif réalisé dans un premier temps. Des immeubles à étages, en
    briques, appelés encore aujourd’hui « blocurie roșii/les immeubles
    rouges », se sont dressés sur une sorte de terrain vague. De tels projets
    ont été imaginés dès 1946, explique Andrei Răzvan Voinea: Ce terrain
    vague a été racheté par un Institut des fonctionnaires publics pour y
    construire des logements destinés aux fonctionnaires publics. En 1948, le
    terrain passe à la mairie et change constamment de commanditaire. Mais un
    projet très fonctionnaliste est mis en œuvre, ce qui se traduit par le lancement
    de la construction de 20 immeubles à étages. L’architecte en est Gheorghe Popov
    et les communistes inventent pratiquement l’habitation en commun. C’est un
    espace imaginé entièrement en rupture avec le modèle de lotissements – maisons
    et jardins individuels – à l’horizontale. Là, nous parlons d’un développement à
    la verticale. Tous les immeubles ont quatre étages, sont séparés par des
    parterres de végétation et dotés de nombreux services sociaux. Nous parlons de 20
    tels immeubles, chacun habité par une trentaine de familles, donc environ 600
    familles au total. Les immeubles avaient leur propre système de chauffage, une
    école maternelle et une salle de cinéma se trouvaient à proximité. Lorsque les
    immeubles ont été finis, l’on y a aussi ajouté une piscine publique, qui a
    fonctionné jusqu’après 1990. Au début de l’avenue Ferentari, des commerces en
    tout genre, l’échoppe d’un coiffeur-barbier se partageaient les clients.
    C’était pratiquement une petite ville qui s’autogérait en quelque sorte.




    La situation
    a commencé à se dégrader vers le milieu des années 1960 et ça continue
    aujourd’hui encore. L’historien Andrei Răzvan Voinea propose une explication: Que s’est-il passé après 1966? Après avoir érigé les immeubles rouges,
    les communistes ne font plus grand-chose. Ils construisent encore une école
    quelque part, dans Prelungirea Ferentari, un canal collecteur et l’éclairage
    public attaché à ce morceau de canalisation. Mais ce ne sont pas des
    interventions majeures, justes normales. En 1966, le plan de systématisation de
    l’ensemble de cette zone voit le jour à l’Institut Proiect de Bucarest. C’est
    un plan très sérieux, qui prévoit la construction d’immeubles à étages. Pour
    cela, il fallait abattre le fonds d’habitations pavillonnaires, pour tout
    remplace par de tels logements. Les communistes ont prêté beaucoup d’attention
    à un début de renouveau urbanistique sur les terrains vagues. Malgré un
    projet de démolition tous azimuts et de construction d’immeubles à étages tout
    le long de l’avenue de la Victoire, le projet initial envisageait de construire
    des immeubles le long de l’avenue Ferentari, mais cela se fait par îlots sans
    lien direct avec l’avenue. Un autre projet était axé sur la construction de
    studios et d’appartements d’un confort moindre, sinon carrément basique. En
    fait, la caractéristique de faubourg de la périphérie était maintenue, les habitations
    étant destinées à des gens venus à Bucarest pour trouver un emploi, qui louent
    un studio à court terme, fondent une famille et déménagent ailleurs. On
    constate encore une fois que Ferentari restait une zone interstitielle, de
    transit, mais ce projet est finalement abandonné. L’on a construit au total
    plus de 150 immeubles de studios et d’apparts deux pièces, habités par un tas
    d’ouvriers des Usines Vulcan. Après 1973, la législation nationale change
    elle-aussi. C’était de la folie.




    Un plan complexe
    de développement de cette zone est imaginé suite au terrible tremblement de
    terre de 1977, mais rien n’est malheureusement mis en œuvre jusqu’à la chute du
    régime en 1989. Vient ensuite la dégringolade de la transition des années 1990
    et les pouvoirs publics se sont désintéressés du quartier où les problèmes
    sociaux se sont graduellement amplifiés. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Murtfatlar

    Murtfatlar

    Situé dans la région de Dobroudja, dans le département de Constanța, un endroit où des fouilles archéologiques font état de traces de la présence humaine davant 992 après J.-C., la ville de Murfatlar prend son nom actuel dès 1855, signifiant, en turc, les « gens de Murfat », ce dernier ayant été le seigneur de l’endroit à la période ottomane. A compter de 1924 et pendant plusieurs décennies, la ville sappellera Basarabi, avant de recouvrer son ancien nom.



    Pour beaucoup de Roumains, Murfatlar est synonyme de voyage vers la côte de la mer Noire, car il constitue un passage obligé de la route vers la mer. Cependant, Murfatlar, c’est bien plus qu’un point de passage, comme nous lavait confirmé Adrian Boioglu, journaliste voyage :



    « Murfatlar est définitivement lune des destinations incontournables. La région offre une multitude dattractions touristiques, une kyrielle d’attractions naturelles et culturelles qui valent le détour. Nous parlons ici des célèbres églises rupestres, qui appartiennent au christianisme primitif, et qui ont été découvertes par hasard voici 60 ans. Elles ne sont malheureusement pas accessibles au public, mais la région et ses environs le sont. Nous travaillons dur pour obtenir les avis du ministère de la Culture et du Musée dhistoire et darchéologie de Constanţa pour que ces églises puissent être rendues accessibles aux visiteurs, ou que l’on puisse au moins construire des répliques 3D au bénéfice des touristes. Mises à part les églises creusées dans la roche calcaire, vous trouverez dans la région des collines de craie spectaculaires et, tout aussi intéressant, le lac, formé le plus probablement dans une ancienne carrière de craie. L’eau du lac renvoie des reflets mirifiques, en raison du relief et des rochers qui l’entourent. Il s’agit d’un paysage lunaire, tout à fait inédit. Mais dans la région, nous comptons également, ou surtout, les vignobles renommés de Murfatlar, riches d’une longue histoire. Ces vignobles produisent des vins célèbres, aujourd’hui encore moult primés dans les concours internationaux. »



    Et si vos pas vous mènent à Murfatlar, vous pourriez également rejoindre la réserve naturelle voisine. Adrian Boioglu revient avec les détails :



    « En plus, nous comptons aussi la réserve naturelle de Fântâniţa-Murfatlar, un endroit prisé par les amoureux de la flore et de la faune de la région. Il y a cent ans, à cet endroit étaient organisées les joutes traditionnelles des Tatars, cest-à-dire une sorte de combats darts martiaux traditionnels tatars. Aujourdhui, la région épate tous les amoureux de la nature qui la parcourent. La réserve Fântâniţa-Murfatlar est accessible à pied ou en voiture, et elle est située juste à la sortie de la ville de Murfatlar, dans la direction du village de Ciocârlia, dans le département de Constanța, à environ 3 kilomètres de Murfatlar. En fait, la route de Ciocârlia rejoint lautoroute vers la mer, surnommée l’autoroute du Soleil. Pour atteindre la réserve naturelle, il faudrait quitter la route nationale, tourner à gauche vers l’aire protégée, et parcourir les quelques kilomètres qui séparent de cette dernière sur un chemin forestier. De là, vous atteignez une clairière qui s’ouvre sur la réserve, et c’est bien là que vous retrouverez cette source d’eau, bien connue dans la région, une source qui offre une eau de grande qualité, filtrée par la roche calcaire, caractéristique de la région. »



    Le journaliste voyage Adrian Boioglu est convaincu que la région de Murfatlar constitue une très bonne destination pour les visiteurs :



    « Parlons déjà du panorama qui s’ouvre sur le canal qui relie le Danube à la mer Noire, et qui traverse la région de Murfatlar. Vous pouvez ensuite monter 200 marches pour rejoindre le monastère qui surplombe le canal, là où sont montées en grand les lettres Murfatlar, d’énormes lettres visibles de loin. L’on y arrive soit en montant à pied les marches, soit en voiture, pour découvrir ce monastère de pierre, d’où vous avez une vue imprenable sur la ville. »



    Mais un voyage dans la région de Murfatlar ne sera jamais complet sans un arrêt dans un de ses nombreux vignobles et caves, sans une visite au musée ou encore sans une dégustation des 9 cépages que compte la région, le tout accompagnant votre dîner traditionnel, sur fond musical et dans la bonne humeur.


    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Cyclotourisme sur les itinéraires culturels

    Cyclotourisme sur les itinéraires culturels

    Aujourdhui, nous parlons des itinéraires culturels. En outre, la Roumanie fait également partie dun projet européen récemment lancé à travers lequel, avec dautres pays de lUnion européenne, des objectifs culturels et historiques sont inclus dans les itinéraires cyclables.



    Ionuț Maftei, directeur de lagence de voyages spécialisée en cyclotourisme – Bike in Time -, affirme que la Roumanie va bientôt adhérer aux normes européennes et explique ce que cyclotourisme sur des itinéraires culturels veut dire. « En principe, il y a quelques itinéraires thématiques et régionaux : la Route du Danube, la Route des eaux minérales, celle du vin, la Route des églises fortifiées de Transylvanie et ainsi de suite. Ce sont des trajets culturels avec une thématique liée à la religion, lart et larchitecture ou lhistoire et la civilisation. En outre, il existe des routes transfrontalières qui sétendent à travers lEurope, allant de quelques centaines à plusieurs milliers de km. Grâce à un atelier récemment organisé par lUnion européenne, les itinéraires culturels peuvent être accessibles par un moyen de transport alternatif, à savoir le vélo. Par exemple, la route du Danube est assez bien organisée des sources du fleuve jusquà la mer Noire, en Roumanie. Cela veut dire suivre le plus près possible le cours de leau et visiter les objectifs culturels et touristiques de ce trajet, sur près de 6 000 km. »



    Le projet européen en cours sappelle « Cyclotourisme et itinéraires culturels ». Ionuț Maftei détaille :« Il vise à identifier les moyens par lesquels les routes culturelles existantes peuvent être parcourues à vélo. La Roumanie est un pays qui fait partie de lUnion européenne, et ces itinéraires la traversent également ; nous faisons donc partie de ce projet. En outre, la Roumanie dirige laxe du tourisme et des transports avec la Bulgarie, nous sommes donc des partenaires principaux dans ce projet. Notre opportunité, cest que nous pouvons adopter la stratégie de cyclotourisme pour ces routes culturelles européennes et transfrontalières. La stratégie est en passe dêtre adoptée, cest-à-dire quelle est approuvée par toutes les autorités roumaines. Une fois adoptée, nous pourrons construire des pistes cyclables le long des routes automobiles existantes, des rues et des autoroutes. À lheure actuelle, de telles routes ne peuvent pas être construites au niveau national, mais seulement au niveau régional. À cet égard, il existe quelques exemples de routes balisées, avec le consentement des autorités locales. En Transylvanie, les itinéraires autour de Sibiu sont marqués pour les cyclistes. Il y en a aussi quelques-unes dans la région de Dealu Mare, qui sont aux normes locales. »



    Actuellement, dans le département de Sibiu, il existe plus de 250 km de sentiers balisés, qui relient des agglomérations pittoresques dans la région de collines de la Transylvanie. Litinéraire principal suit la ligne de démarcation entre les bassins des rivières Tarnava Mare et Hârtibaci. De nombreux touristes qui sont arrivés en Roumanie à vélo ont particulièrement aimé la région historique du nord de la Roumanie, le Maramureş. Ionuț Maftei, directeur dune une agence de voyages spécialisée en cyclotourisme : « Cest un mélange dhistoire, de religion, de culture, de gastronomie et de paysages qui plaît. Un tel tour, cest en fait des vacances à vélo, aun cours duquel les touristes se déplacent dun endroit à lautre. Dans notre cas, nous utilisons linfrastructure existante. Quand je dis infrastructure, je pense non seulement aux routes, mais aussi aux paysages qui peuvent être admirés, aux sites qui peuvent être visités, aux monuments historiques. Bien sûr, nous incluons les restaurants, les structures dhébergement et les services dentretien des bicyclettes. Nous avons également un véhicule dassistance pour nos groupes. Il assure le transport des bagages dun endroit à lautre, par exemple. »



    Que pensent les touristes qui suivent litinéraire transfrontalier du Danube et arrivent en Roumanie ? Ionuț Maftei. « Cest une région beaucoup plus sauvage que la partie ouest du Danube, et beaucoup plus impressionnante, y compris les paysages. En cours de route, ils peuvent passer visiter des artisans, rencontrer des gens intéressants qui préservent les traditions. Par exemple, les touristes peuvent voir des maréchaux-ferrants, cest inédit, ce métier nexiste plus ailleurs. Vu que ce sont des itinéraires culturels, ils peuvent être consultés par quiconque. Pour en revenir à notre projet européen, nous avons lopportunité de développer des hébergements le long des routes, et aussi des magasins de vélos. »



    Le voyage sur ce trajet a lieu au printemps et en automne, les meilleures saisons pour de telles visites. Le programme combine la randonnée, lexpérience à vélo et, vers la fin de litinéraire, dans le delta du Danube, le voyage en bateau pour une expérience à part dans un endroit naturel unique. Là, ils peuvent découvrir la culture locale, la cuisine et le mode de vie des hôtes, qui vivent dans des villages de pêcheurs. Mais que se passe-t-il pendant la saison froide ? Les excursions à vélo sont-elles suspendues ? Ionuț Maftei, directeur dune une agence de tourisme spécialisée dans le cyclotourisme, répond : « Elles ont un caractère saisonnier, mais ne sont pas limitées. Par exemple, vous pouvez profiter dun très beau temps en hiver ou vous pouvez prévoir votre itinéraire en haute saison et avoir de la pluie. Le week-end dernier a été assez complet. Jétais avec un groupe de touristes sur la route du vin de Dealu Mare. Cétait un programme idéal pour les familles, avec des visites de caves, des dégustations de vin pour les adultes et de moût et de raisins pour les enfants. Nous avons également eu un pique-nique dans le vignoble et nous avons cueilli les derniers raisins, à la fin des vendanges. »



    Quelles que soient vos préférences, vous pouvez personnaliser votre tour à vélo. Et pas en dernier lieu, les vacances à deux roues sont pour tout le monde, la condition physique requise pour la plupart des visites étant minimale. (Trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Tourisme viticole en Roumanie

    Tourisme viticole en Roumanie

    Si vous aimez le vin et que vous aimiez visiter un jour
    les caves à vin de Roumanie, mais vous ne savez pas par où commencer, alors
    restez avec nous, car c’est justement du tourisme viticole que nous allons
    parler aujourd’hui. Notre guide est Alina Iancu, fondatrice des sites
    Crameromania.ro et Revino.ro, qui réunissent toutes les informations liées au
    tourisme viticole.






    Il y a plein de raisons de découvrir les caves à vin
    roumaines, nous assure Alina Iancu : « La première raison : les
    variétés de raisin autochtones et les endroits qui avoisinent les caves. Et je
    pense notamment à la Transylvanie, ça vaut vraiment la peine de la découvrir.
    Alors, il faudrait associer le tourisme viticole à tout autre type de tourisme
    en Roumanie. Une fois arrivé dans un vignoble, s’il fait beau dehors, on en fait
    le tour et on vous présente ses alentours. Puis, on vous fait découvrir le
    processus technologique de fabrication du vin, notamment à l’automne. Suit la
    dégustation. Les touristes peuvent choisir parmi plusieurs paquets. Une
    dégustation dure environ une heure et elle est suivie par un moment de
    socialisation. On peut même créer son propre vin en mélangeant deux ou trois
    types de raisin. De plus en plus de caves offrent aux touristes la possibilité
    de personnaliser leur vin et de le garder sur place. »






    Comme la demande pour les dégustations de vin augmente,
    les caves à vin se développent pour offrir davantage de loisirs aux touristes.
    Il y en a plusieurs qui se sont dotées de terrains de tennis. D’autres ont créé
    des itinéraires cyclables à travers leurs vignobles. L’intérêt des gens est à
    la hausse, surtout que de plus en plus de compagnies organisent des événements,
    des sorties du type team building, pour leur personnel et optent pour les caves
    à vin. Mais avant toute chose on s’y rend pour déguster un bon vin et pour
    profiter d’un beau moment dans la nature.






    Alina Iancu nous recommande quelques endroits situés pas
    loin de Bucarest, la capitale : « On peut visiter deux vignobles près de
    Bucarest. A une centaine de km de distance, il y a le vignoble de Dealu Mare,
    très apprécié pour sa beauté, ses itinéraires et ses hôtes. Je vous recommande
    aussi le vignoble de Drăgășani, qui est plus petit, c’est un vignoble familial
    et ce sont les propriétaires qui vous y accueillent. Il est très beau, ses vins
    sont délicieux et on met l’accent sur les variétés locales. Cet endroit peut
    accueillir des groupes d’une vingtaine de touristes. Nous mettons à leur
    disposition une carte viticole de la Roumanie, ce qui leur permet de découvrir
    l’ensemble du pays. Je pense que nous avons une offre très riche côté tourisme
    viticole et une présentation très détaillée des caves. Les touristes étrangers
    sont à chaque fois impressionnés par les vins roumains et nous en sommes très
    fiers. »








    Une dégustation de vin coûte entre 50 et 100 lei (environ
    10-20 euros), en fonction de la cave. Les tarifs varient aussi selon
    l’événement proposé. La durée varie, elle, entre 45 et 90 minutes. Par exemple,
    dans le sud de la Roumanie, dans une cave à vin située sur un domaine viticole vieux
    de plus de 300 ans et dont l’histoire est liée à cellle d’une famille
    princière, la dégustation de 5 vins et un menu à base de plats locaux peut
    aller jusqu’à 210 lei (50 euros) par personne. Cela va sans dire, seules les
    personnes âgées d’au moins 18 ans peuvent participer à ces événements.






    Alina Iancu explique comment on peut se renseigner
    davantage sur les dégustations de vins en Roumanie : « Il existe
    actuellement plusieurs plateformes en ligne, tellescrameromania.ro, où sont présentés les vignobles roumains
    et les caves qui accueillent des touristes, avec des liens vers leur site et
    les données pour les contacter. On peut organiser aussi des excursions privées.
    Les projets sont présentés en roumain et en anglais, donc toute information et
    accessible aux touristes étrangers. Les cartes sont téléchargeables. Il y a
    plein d’informations en ligne sur la Roumanie et sur ses vins. Les places
    d’hébergement aux domaines viticoles se sont multipliées d’une année à l’autre,
    donc il n’y aura pas de problèmes de ce côté-là. Toutefois, la pandémie a
    imposé quelques restrictions. Certaines caves ont fermé pour l’instant et
    rouvriront à l’avenir, alors que celles qui sont ouvertes peuvent être visitées
    à condition de réserver à l’avance, les dégustations et les repas suivant
    certaines normes sanitaires.»








    Vins roumains et produits du terroir, dont notamment le
    fromage et la charcuterie – la visite d’une cave à vin de Roumanie est un
    succès garanti et un loisir idéal, assure notre invitée. Pour préparer votre
    visite entrez sur les sites : crameromania.ro et revino.ro. (Trad.
    Valentina Beleavski)

  • Tourisme viticole en Roumanie

    Tourisme viticole en Roumanie

    Et comme tout voyage commence de nos jours sur Internet, voici deux sites qui vous aideront à mieux connaître les vins et les vignobles de Roumanie : crameromania.ro et revino.ro. Leur créatrice, Alina Iancu est notre invitée daujourdhui. Elle nous recommande vivement de visiter les vignobles roumains et leurs celliers : « Nous avons identifié environ 70 crus répandus dans 7 zones viticoles du pays. Leur nombre na pas changé depuis lannée dernière, donc, on ne saurait parler dune multiplication des crus ou des investissements dans le domaine viticole. La visite dun vignoble vous fera découvrir le processus technologique de fabrication du vin et vous fera goûter entre 5 et 7 variété de vins. Si le temps le permet, il est possible de se promener dans le vignoble. Nous recommandons aux touristes de visiter deux vignobles par jour et de prendre le déjeuner soit dans un tel endroit, soit dans un resto de la zone. Plusieurs domaines viticoles disposent aussi de courts de tennis, on peut y louer des vélos et faire des randonnées sur les pistes cyclables aménagées dans les vignobles. Voici donc une bonne occasion de profiter non seulement du vin, mais aussi dactivités en plein air. Pour certains visiteurs il est plus important de rester proche de la nature. »





    Cest justement pour profiter de la nature et du vin que des événements sont organisés dans les vignobles tant au printemps, quen été et surtout en automne pendant les vendanges. Alina Iancu nous donne quelques exemples : «Il y a, par exemple, des concerts de jazz. Le public sinscrit pour y assister. Les gens profitent dun bon vin et écoutent du jazz. Dailleurs, les événements de ce type se multiplient dans toutes les zones viticoles du pays. On organise aussi des team buildings internationaux. Récemment nous avons accueilli un groupe de 24 touristes de 10 pays. Les touristes étrangers sont agréablement surpris par ce quils découvrent ici et la demande augmente dune année à lautre. Ces derniers mois, nous avons reçu deux fois par semaine des demandes de visite de la part des touristes étrangers. La plupart viennent en Roumanie en séjour daffaires, mais ils souhaitent aussi en profiter pour mieux connaître le pays, pas uniquement le vin. Dautres groupes nous rendent visite spécialement pour découvrir les vins roumains, comme les vins bio par exemple. Il sagit surtout de touristes européens, mais il y a aussi des Asiatiques et des Américains.»





    La Roumanie senorgueillit dêtre un des pays à disposer des plus grandes superficies de vignes du monde, suivie par lIran, lInde et la République de Moldova. Alina Iancu nous parle de la production de vins roumains : « Côté production de vins, la Roumanie est 13e dans le monde. Nous nexportons que 5% de cette production et cest un domaine qui pourrait être toujours amélioré. Ce nest pas forcément une mauvaise chose, car le reste de la quantité de vin est consommée en Roumanie, mais, à mon avis, on pourrait mettre davantage laccent sur le vin de qualité. On a de la quantité, on a du potentiel, il faut encore se concentrer sur la qualité et sur limage de la Roumanie au niveau international. On peut trouver plein dinformations sur la Roumanie sur Internet pour planifier une visite dans les vignobles. Toutefois, il ne faut pas oublier les autres objectifs touristiques. Cest ce à quoi nous encourageons les touristes : visiter les principaux objectifs touristiques de la zone avant darriver dans un vignoble. Et la vérité cest que les touristes ne veulent pas se limiter aux seuls vignobles. Par exemple, notre dernier groupe a voulu voir le château de Bran, puis visiter la ville de Brasov et enfin les crus avoisinant la ville de Ploiesti. »





    Une dégustation de vin coûte entre 25 et 100 lei (soit entre 5 et 20 euros), selon le vignoble. Mais les tarifs varient aussi en fonction des événements organisés sur place. Par exemple, dans un vignoble historique du sud de la Roumanie, vieux de plus de 3 siècles et dont lhistoire est liée à celle dune famille princière, une dégustation de 5 vins et un menu de spécialités culinaires de la région dOlt sélève à 200 lei par personne, soit près de 45 euros.





    Notre invitée, Alina Iancu, fondatrice des sites spécialisés crameromania.ro et revino.ro, nous donne quelques autres exemples dévénements organisés à lintention des touristes qui visitent les vignobles roumains : « Certains événements sont à caractère privé. Par ailleurs, il y a un mois, le Vignoble de Dealu Mare, près de Bucarest, a accueilli un événement garni de concerts, dégustations de vins, concours de cueillette de raisins et food trucks. Dailleurs, les festivals culinaires du type street food, si répandus dans les grandes villes, commencent à gagner aussi les vignobles. En Transylvanie, les produits du terroir sont à lhonneur. Puis, à Horezu les maîtres artisans locaux sont mis en valeur, vu que dans le cru de Drăgășani on peut se procurer aussi des produits en céramique spécifique de la zone. Il ne faut pas oublier non plus que le tourisme viticole est un segment de luxe, donc il nest pas vraiment bon marché. Du coup, si vous souhaitez louer un cellier ou le gîte dun vignoble, ce sera plus cher que la location dun gîte à la montagne, par exemple. Par ailleurs, il est très important de réserver au moins un mois à lavance si vous souhaitez visiter un domaine viticole pendant les vendanges. Vu la demande si grande en cette période de lannée, on ne peut pas toujours honorer les visites imprévues. »



    Voilà chers amis, nous espérons avoir suscité votre curiosité. Alors pourquoi ne pas prévoir de vacances dans un vignoble roumain? (Trad. Valentina Beleavski)

  • Cotnari

    Cotnari

    Parmi les attractions touristiques de Cotnari, il convient de mentionner le site archéologique La citadelle de Cotnari, la réserve forestière Cotnari-Cătălina, l’église princière placée sous le vocable de la sainte Parascève et construite entre 1491 et 1493 par les soins du prince régnant Etienne le Grand ou bien le pont médiéval de Cârjoaia.

    Arrêtons-nous d’abord sur la citadelle, qui remonte au IVe siècle av.n.e. Les fouilles archéologiques ont mis en évidence l’existence d’habitats souterrains ou de surface. On a également identifié des vestiges datant du paléolithique ou de l’énéolithique. Près de la cité dace, qui s’étend sur 7,6 ha, on retrouve la réserve située sur la Colline Cătălina. Cette réserve est composée d’espèces d’arbres vieux de 150 à 200 ans.

    Quant à l’église dite de la pieuse Parascève, de Cotnari, elle figure, depuis 2004, sur la liste des monuments historiques du comté de Iasi. Ce lieu de culte fait partie de l’ensemble médiéval connu sous le nom de Cour princière, dont on peut observer aujourd’hui encore les ruines du palais princier, plus précisément les vestiges de ses célèbres caves.

    Dressé sur ordre du voïvode Etienne le Grand (1457-1504), le pont médiéval de Cârjoaia est situé sur la route du vin reliant les communes de Hîrlău et Cotnari. Sa première attestation documentaire date de 1680. Cette construction à quatre voûtes, réalisée en pierre de rivière, mesurait 42 m de long. En 1847, le prince Mihail Sturdza (1834-1849) a ordonné qu’il soit refait avec un seul arc, à la place des quatre voûtes. A présent, on ne sait plus quelles parties appartiennent au pont originel.

    La contrée est également réputée pour son vignoble et ses vins. Voici les explications de Mihaela Turturică, ingénieure œnologue. Le vignoble et la culture de la vigne dans ces endroits remontent à deux millénaires, comme l’attestent les fouilles archéologiques entreprises sur la Colline Cătălina, là où se trouvait la cité dace. Nous cultivons, sur quelque 1800 hectares, plusieurs variétés de vigne autochtones: Frâncuşă, Fetească albă, Grasă de Cotnari et Tămâioasă Românescă. Nous avons aussi une exploitation viticole plus récente, pour les vins rosés de Busuioaca et les vins rouges de Fetescă Neagră.

    L’ingénieure œnologue Mihaela Turturicăn nous emmène aussi dans la cave: On est à 12 m sous la terre. Ici, la température est constante tout au long de l’année, soit 10° à 12°. Le vin y est mis en bouteilles. Les meilleurs vins sont gardés dans la vinothèque. On dit qu’une bouteille de vin recèle autant de philosophie que celle qui se dégage de trois livres. Notre vinothèque recense un million de bouteilles, dont la plus ancienne contient du vin du millésime 1956. Les bouteilles de vin restent couchées de sorte à maintenir le liquide en contact permanent avec le bouchon de liège. Cela empêche que l’air passe à l’intérieur de la bouteille et permet de garder le bouquet du vin. En effet, si dans le cas des vins jeunes on parle d’arômes, les vins anciens, eux, ont du bouquet. Cette différence, on la saisit lors de la dégustation.