Tag: vins roumains

  • Tourisme viticole en Moldavie

    Tourisme viticole en Moldavie

    Visite de cave et dégustation de vin, voilà une idée pour passer de belles vacances estivales en Roumanie.

     

    Si vous pensez que seules la Transylvanie, les montagnes ou les plages de sable fin méritent le détour, détrompez-vous, nous avons aussi d’excellentes offres d’oenotourisme. Parmi les régions viticoles de Roumanie, la Moldavie en est des plus célèbres.

     

    Aux dires d’Alexandra Gălbează, à la tête de l’Association de tourisme viticole de Roumanie, cette période est la meilleure de l’année pour emprunter les routes du vin.

     

    Alexandra Gălbează : « Cette période de l’année s’avère idéale pour faire du tourisme viticole. L’oenotourisme a le vent en poupe et les cavistes sont désireux d’accueillir les touristes pour leur faire déguster leurs vins. Notre association est impatiente d’organiser des visites de caves pour offrir au public des expériences inédites. La Roumanie a sur son territoire 300 caves qui proposent les meilleurs vins de chacune de nos régions. Les visites-dégustations, je vous conseille de les accompagner de visites culturelles afin de pouvoir admirer les différents objectifs touristiques à travers le pays. De cette manière, vous finirez par vous faire une image authentique de nos régions, chacune avec sa singularité et son identité. »

     

    Une variété énorme de cépages

     

    Aujourd’hui, nous avons choisi de vous faire découvrir la région viticole de la Moldavie roumaine, qui doit sa célébrité non pas au nombre de ses caves, mais à la variété de ses cépages.

     

    Alexandra Gălbează : « Si vous êtes à la recherche d’une destination de tourisme viticole, je vous conseille de vous rendre dans le nord-est de la Roumanie, à savoir en Moldavie, qui se fait une fierté de recenser une grande variété de cépages autochtones dont les plus connus restent la Grasa de Cotnari et la Frâncusa. Une fois sur place, il faut absolument vous rendre à Iasi, capitale de la Moldavie historique, une des meilleures destinations de city-break de Roumanie. La ville est entourée aussi bien de caves qui proposent des dégustations, que de toute sorte d’ateliers de poterie traditionnelle. Si le temps vous le permet, vous pourriez descendre vers la partie sud de la Moldavie, dans la région de Vrancea, pour déguster un verre de Plăvaia ou de Şarba, deux de nos vins blancs les plus appréciés. Pour des vacances encore plus réussies, vous pourriez opter pour un hôtel construit directement sur le domaine viticole qui propose, à part des visites de cave, des randonnées à vélo, un accès gratuit à la piscine ou des parties de tennis. »

     

    Planifiez à l’avance 

     

    Pour que vos vacances soient encore plus réussies, il faudrait que tout soit planifié à l’avance, afin que les vignerons aient le temps de s’organiser pour répondre à toutes vos attentes. Par exemple, si vous optez pour une dégustation vin-fromage-charcuteries, il faut que les cavistes en parlent aux petits producteurs locaux.

     

    En 2023, la production mondiale de vin a connu une chute significative, enregistrant une baisse de près de 25 millions d’hectolitres (-9,6%) par rapport à l’année précédente. En revanche, les fortes chaleurs du dernier temps poussent les vignerons roumains à estimer une hausse de la production de 4% par rapport à la moyenne des cinq dernières. (trad. Ileana Taroi)

     

  • Tourisme viticole en Roumanie

    Tourisme viticole en Roumanie

    Si vous aimez le vin et que vous aimiez visiter un jour
    les caves à vin de Roumanie, mais vous ne savez pas par où commencer, alors
    restez avec nous, car c’est justement du tourisme viticole que nous allons
    parler aujourd’hui. Notre guide est Alina Iancu, fondatrice des sites
    Crameromania.ro et Revino.ro, qui réunissent toutes les informations liées au
    tourisme viticole.






    Il y a plein de raisons de découvrir les caves à vin
    roumaines, nous assure Alina Iancu : « La première raison : les
    variétés de raisin autochtones et les endroits qui avoisinent les caves. Et je
    pense notamment à la Transylvanie, ça vaut vraiment la peine de la découvrir.
    Alors, il faudrait associer le tourisme viticole à tout autre type de tourisme
    en Roumanie. Une fois arrivé dans un vignoble, s’il fait beau dehors, on en fait
    le tour et on vous présente ses alentours. Puis, on vous fait découvrir le
    processus technologique de fabrication du vin, notamment à l’automne. Suit la
    dégustation. Les touristes peuvent choisir parmi plusieurs paquets. Une
    dégustation dure environ une heure et elle est suivie par un moment de
    socialisation. On peut même créer son propre vin en mélangeant deux ou trois
    types de raisin. De plus en plus de caves offrent aux touristes la possibilité
    de personnaliser leur vin et de le garder sur place. »






    Comme la demande pour les dégustations de vin augmente,
    les caves à vin se développent pour offrir davantage de loisirs aux touristes.
    Il y en a plusieurs qui se sont dotées de terrains de tennis. D’autres ont créé
    des itinéraires cyclables à travers leurs vignobles. L’intérêt des gens est à
    la hausse, surtout que de plus en plus de compagnies organisent des événements,
    des sorties du type team building, pour leur personnel et optent pour les caves
    à vin. Mais avant toute chose on s’y rend pour déguster un bon vin et pour
    profiter d’un beau moment dans la nature.






    Alina Iancu nous recommande quelques endroits situés pas
    loin de Bucarest, la capitale : « On peut visiter deux vignobles près de
    Bucarest. A une centaine de km de distance, il y a le vignoble de Dealu Mare,
    très apprécié pour sa beauté, ses itinéraires et ses hôtes. Je vous recommande
    aussi le vignoble de Drăgășani, qui est plus petit, c’est un vignoble familial
    et ce sont les propriétaires qui vous y accueillent. Il est très beau, ses vins
    sont délicieux et on met l’accent sur les variétés locales. Cet endroit peut
    accueillir des groupes d’une vingtaine de touristes. Nous mettons à leur
    disposition une carte viticole de la Roumanie, ce qui leur permet de découvrir
    l’ensemble du pays. Je pense que nous avons une offre très riche côté tourisme
    viticole et une présentation très détaillée des caves. Les touristes étrangers
    sont à chaque fois impressionnés par les vins roumains et nous en sommes très
    fiers. »








    Une dégustation de vin coûte entre 50 et 100 lei (environ
    10-20 euros), en fonction de la cave. Les tarifs varient aussi selon
    l’événement proposé. La durée varie, elle, entre 45 et 90 minutes. Par exemple,
    dans le sud de la Roumanie, dans une cave à vin située sur un domaine viticole vieux
    de plus de 300 ans et dont l’histoire est liée à cellle d’une famille
    princière, la dégustation de 5 vins et un menu à base de plats locaux peut
    aller jusqu’à 210 lei (50 euros) par personne. Cela va sans dire, seules les
    personnes âgées d’au moins 18 ans peuvent participer à ces événements.






    Alina Iancu explique comment on peut se renseigner
    davantage sur les dégustations de vins en Roumanie : « Il existe
    actuellement plusieurs plateformes en ligne, tellescrameromania.ro, où sont présentés les vignobles roumains
    et les caves qui accueillent des touristes, avec des liens vers leur site et
    les données pour les contacter. On peut organiser aussi des excursions privées.
    Les projets sont présentés en roumain et en anglais, donc toute information et
    accessible aux touristes étrangers. Les cartes sont téléchargeables. Il y a
    plein d’informations en ligne sur la Roumanie et sur ses vins. Les places
    d’hébergement aux domaines viticoles se sont multipliées d’une année à l’autre,
    donc il n’y aura pas de problèmes de ce côté-là. Toutefois, la pandémie a
    imposé quelques restrictions. Certaines caves ont fermé pour l’instant et
    rouvriront à l’avenir, alors que celles qui sont ouvertes peuvent être visitées
    à condition de réserver à l’avance, les dégustations et les repas suivant
    certaines normes sanitaires.»








    Vins roumains et produits du terroir, dont notamment le
    fromage et la charcuterie – la visite d’une cave à vin de Roumanie est un
    succès garanti et un loisir idéal, assure notre invitée. Pour préparer votre
    visite entrez sur les sites : crameromania.ro et revino.ro. (Trad.
    Valentina Beleavski)

  • Tourisme viticole en Roumanie

    Tourisme viticole en Roumanie

    Et comme tout voyage commence de nos jours sur Internet, voici deux sites qui vous aideront à mieux connaître les vins et les vignobles de Roumanie : crameromania.ro et revino.ro. Leur créatrice, Alina Iancu est notre invitée daujourdhui. Elle nous recommande vivement de visiter les vignobles roumains et leurs celliers : « Nous avons identifié environ 70 crus répandus dans 7 zones viticoles du pays. Leur nombre na pas changé depuis lannée dernière, donc, on ne saurait parler dune multiplication des crus ou des investissements dans le domaine viticole. La visite dun vignoble vous fera découvrir le processus technologique de fabrication du vin et vous fera goûter entre 5 et 7 variété de vins. Si le temps le permet, il est possible de se promener dans le vignoble. Nous recommandons aux touristes de visiter deux vignobles par jour et de prendre le déjeuner soit dans un tel endroit, soit dans un resto de la zone. Plusieurs domaines viticoles disposent aussi de courts de tennis, on peut y louer des vélos et faire des randonnées sur les pistes cyclables aménagées dans les vignobles. Voici donc une bonne occasion de profiter non seulement du vin, mais aussi dactivités en plein air. Pour certains visiteurs il est plus important de rester proche de la nature. »





    Cest justement pour profiter de la nature et du vin que des événements sont organisés dans les vignobles tant au printemps, quen été et surtout en automne pendant les vendanges. Alina Iancu nous donne quelques exemples : «Il y a, par exemple, des concerts de jazz. Le public sinscrit pour y assister. Les gens profitent dun bon vin et écoutent du jazz. Dailleurs, les événements de ce type se multiplient dans toutes les zones viticoles du pays. On organise aussi des team buildings internationaux. Récemment nous avons accueilli un groupe de 24 touristes de 10 pays. Les touristes étrangers sont agréablement surpris par ce quils découvrent ici et la demande augmente dune année à lautre. Ces derniers mois, nous avons reçu deux fois par semaine des demandes de visite de la part des touristes étrangers. La plupart viennent en Roumanie en séjour daffaires, mais ils souhaitent aussi en profiter pour mieux connaître le pays, pas uniquement le vin. Dautres groupes nous rendent visite spécialement pour découvrir les vins roumains, comme les vins bio par exemple. Il sagit surtout de touristes européens, mais il y a aussi des Asiatiques et des Américains.»





    La Roumanie senorgueillit dêtre un des pays à disposer des plus grandes superficies de vignes du monde, suivie par lIran, lInde et la République de Moldova. Alina Iancu nous parle de la production de vins roumains : « Côté production de vins, la Roumanie est 13e dans le monde. Nous nexportons que 5% de cette production et cest un domaine qui pourrait être toujours amélioré. Ce nest pas forcément une mauvaise chose, car le reste de la quantité de vin est consommée en Roumanie, mais, à mon avis, on pourrait mettre davantage laccent sur le vin de qualité. On a de la quantité, on a du potentiel, il faut encore se concentrer sur la qualité et sur limage de la Roumanie au niveau international. On peut trouver plein dinformations sur la Roumanie sur Internet pour planifier une visite dans les vignobles. Toutefois, il ne faut pas oublier les autres objectifs touristiques. Cest ce à quoi nous encourageons les touristes : visiter les principaux objectifs touristiques de la zone avant darriver dans un vignoble. Et la vérité cest que les touristes ne veulent pas se limiter aux seuls vignobles. Par exemple, notre dernier groupe a voulu voir le château de Bran, puis visiter la ville de Brasov et enfin les crus avoisinant la ville de Ploiesti. »





    Une dégustation de vin coûte entre 25 et 100 lei (soit entre 5 et 20 euros), selon le vignoble. Mais les tarifs varient aussi en fonction des événements organisés sur place. Par exemple, dans un vignoble historique du sud de la Roumanie, vieux de plus de 3 siècles et dont lhistoire est liée à celle dune famille princière, une dégustation de 5 vins et un menu de spécialités culinaires de la région dOlt sélève à 200 lei par personne, soit près de 45 euros.





    Notre invitée, Alina Iancu, fondatrice des sites spécialisés crameromania.ro et revino.ro, nous donne quelques autres exemples dévénements organisés à lintention des touristes qui visitent les vignobles roumains : « Certains événements sont à caractère privé. Par ailleurs, il y a un mois, le Vignoble de Dealu Mare, près de Bucarest, a accueilli un événement garni de concerts, dégustations de vins, concours de cueillette de raisins et food trucks. Dailleurs, les festivals culinaires du type street food, si répandus dans les grandes villes, commencent à gagner aussi les vignobles. En Transylvanie, les produits du terroir sont à lhonneur. Puis, à Horezu les maîtres artisans locaux sont mis en valeur, vu que dans le cru de Drăgășani on peut se procurer aussi des produits en céramique spécifique de la zone. Il ne faut pas oublier non plus que le tourisme viticole est un segment de luxe, donc il nest pas vraiment bon marché. Du coup, si vous souhaitez louer un cellier ou le gîte dun vignoble, ce sera plus cher que la location dun gîte à la montagne, par exemple. Par ailleurs, il est très important de réserver au moins un mois à lavance si vous souhaitez visiter un domaine viticole pendant les vendanges. Vu la demande si grande en cette période de lannée, on ne peut pas toujours honorer les visites imprévues. »



    Voilà chers amis, nous espérons avoir suscité votre curiosité. Alors pourquoi ne pas prévoir de vacances dans un vignoble roumain? (Trad. Valentina Beleavski)

  • Michel Minouflet (France) – La fête du vin à Soresti-Blajani, département de Buzău.

    Michel Minouflet (France) – La fête du vin à Soresti-Blajani, département de Buzău.

    La fête du vin à Soresti-Blajani, la mairie l’organise depuis quelques années, c’est une kermesse populaire.

    Pourquoi une fête du vin ? Parce que le
    Rouge de Blăjani est un des vins autochtones les plus appréciés de la Courbure
    des Carpates, un coupage réalisé voici une cinquantaine d’années à partir de
    raisin de la Colline du soleil

    Vu que l’eau était une rareté dans les parages, vu que la nappe phréatique est sise à 200 m de profondeur, les habitants de l’endroit vous offraient plus volontiers un verre de vin. L’eau était plus précieuse, apportée de loin avec des tonneaux ou des bidons, alors que le vin était disponible dans chaque cave. Dans les années ’70, plus de 200 ha de vigne ont été plantés là, de cépages qui cohabitaient par hasard. Quelqu’un a harmonisé trois cépages renommés – le merlot, le cabernet et l’Alicante – pour donner le Rouge de Blăjani. Après 1990, plusieurs habitants de l’endroit s’associent dans une coopérative d’après le modèle français de la région Champagne. Suite à un échange d’expérience avec les vignerons français, ils ont organisé un cellier équipé pour la vinification. La technologie de vinification a été peaufinée à l’aide d’un spécialiste de Bordeaux. Le Rouge de Blăjani est un vin sec, sobre, pour hommes, au goût de fruits des bois, de chêne et de plantes aromatiques de montagne. La Fête du vin a lieu au mois de juin ou juillet.

  • Buzias, la station du cœur

    Buzias, la station du cœur

    Aujourd’hui, nous mettons le cap sur l’ouest de la Roumanie. Nous allons nous arrêter dans le département de Timis. Buziaş est la seule station d’intérêt national de l’ouest du pays pour les affections cardio-vasculaires, mettant à profit les facteurs naturels de cure.

    Tout premièrement, l’eau minérale est utilisée dans la cure externe sous forme de bains à l’eau minérale réchauffée et en cure interne comme buvette dans le parc. Il y a ensuite les mofettes, émanations de dioxyde de carbone, bénéfiques pour la circulation périphérique, qui sont très appréciées aussi. Et non dernièrement, l’air ionisé. Il s’agit d’une concentration de l’air similaire à celle d’une altitude de 1000 m, bien que la station ne soit qu’à 128 m d’altitude. Son bioclimat est propice au traitement et au repos.

    Sorin Munteanu, le maire de la ville de Buziaş, met en avant quelques-uns des atouts de notre destination du jour : « Je pense aux eaux minérales pétillantes, aux facteurs naturels de cure, découverts il y a des centaines d’années. En dehors de cette cure miraculeuse pour la santé dont vous pouvez profiter à Buziaş, nous avons quelques nouveautés. Je mentionnerais tout premièrement la Route du vin. Les Collines de Silagiu, qui appartiennent à la ville de Buziaş, ont été bien connues jusqu’en 1989. Elles sont malheureusement entrées dans un cône d’ombre jusqu’en 2012. Nous pouvons maintenant parler d’une Route du vin, et en tant qu’édile, je souhaiterais la relier aux programmes de ce secteur du sud du pays et jusqu’en Serbie. Ajoutons aussi qu’en dehors de la partie traitement, détente, nous avons aussi des offres de loisirs et de sports extrêmes. Il existe à Buziaş une école unique dans l’ouest du pays, celle de parachutisme et de pilotes d’avions utilitaires, pour de petits avions donc, et pourquoi pas pour des vols de loisirs. »

    La tradition viticole sur la Colline de Silagiu (324 m) est ancienne. Différentes sources mentionnent des activités agricoles dès le début du dernier millénaire. Il y a plus de 14.000 ha de terrains agricoles couverts de vignobles à hauteur de 9%. C’est de là que proviennent les vins de pays supérieurs, rouges et blancs, reconnus à l’international.

    Vu le potentiel des deux formes de tourisme, viticole et balnéaire, l’infrastructure d’hébergement de la station de Buziaş a connu un développement sans précédent, affirme Sorin Munteanu, maire de la ville de Buziaş : « De 2006 à 2013, les hôtels ont ajouté des étoiles, passant de 2 à 3 et même à 4 étoiles. Plus de 6 millions d’euros ont été investis dans l’infrastructure, pour leur modernisation. Le potentiel est grand aussi par le positionnement de la ville, à 30 km de Timişoara et à 35 de l’aéroport. Le tourisme soutenu par la Caisse nationale de retraites a toujours fonctionné ici. Notre ville est visitée par des gens de tout le pays. Pour ce qui est des touristes étrangers, nous avons des coopérations avec Israël, une source ancienne de touristes pour la Roumanie, et notamment pour Buziaş. Nous avons également des partenariats avec les stations similaires proches, Mako et Oroshaza, de Hongrie. En 2013, nous avons également eu un projet de partenariat pour la promotion en Europe Occidentale et en Europe du sud-est et dans l’ouest de la Roumanie. »

    Le Musée balnéaire de Buziaş, le premier de ce type de Roumanie, n’est ouvert que le samedi et le dimanche, de 14 à 17h00. Il présente l’historique de la station et met l’accent sur l’effet thérapeutique des eaux minérales de Buziaş, sur les affections cardiovasculaires, circulatoires et sur l’hypertension artérielle. Une autre attraction touristique inédite, c’est la colonnade, lieu de promenade préféré de l’impératrice Sissi. La colonnade sera refaite à l’identique, d’après les plans originels. Cette attraction a été construite en 1875, à la demande de l’empereur François Joseph.

    Sorin Munteanu: « Ces allées uniques en Europe, colonnades, comme on les appelle, longues de 533 m, couvertes de bois, en style néogothique, sont en train d’être refaites, et seront prêtes à accueillir le public dès le mois de juin. Nous avons aussi un projet déposé fin novembre, spécialement conçu pour financer les stations balnéo-climatiques de Roumanie. Nous avons un projet de réhabilitation du parc. Il y a 34 ha de parc et de forêt qui, à l’instar de la colonnade et des édifices la bordant, sont apparus du temps de l’Empire d’Autriche-Hongrie. C’est là que venaient l’empereur François Joseph et l’impératrice Sissi. Nous souhaitons faire revivre la tradition, mais en relation avec le Banat historique. Et quand on fait référence au Banat historique, nous incluons aussi les régions de Serbie et de Hongrie. La réhabilitation du casino commence aussi. Il sera transformé en salle d’événements et de spectacles. Il se prête surtout pour les concerts de la Philharmonie. »

    Lucia Pârvu dirige une société commerciale ; elle est experte en dégustation et représente une association formée de quatre producteurs de vin. Elle dit que Buziaş est une région qui a été oubliée 30 années durant. Pourtant, depuis 2008, un revirement se fait sentir. La création de cette association des producteurs de vin est aussi un pas vers un revirement.

    Lucia Pârvu: « Elle essaie de mettre en rapport les amateurs de tourisme, de vin, de gastronomie, de traditions. Dans chaque région viticole du pays, nous avons des produits spécifiques. C’est très bien de s’être groupés dans cette association, parce que l’on souhaite faire une promotion d’ensemble, une image dont la région a été privée pendant beaucoup d’années. En ce moment, nous avons promu à l’étranger la qualité de nos vins, inscrits à des compétitions tant nationales qu’internationales. Les vins ont reçu des médailles, et cela en dit long. Nous avons des caves à vin prêtes à accueillir les touristes. Nous ne voulons pas appeler cela tourisme viticole, mais un tourisme de la beauté, de la nature, des produits naturels, du vin. C’est magnifique d’aller chez le producteur. C’est complètement différent que de le rencontrer sur un salon. Chacun a son histoire attrayante. Je voudrais beaucoup que nous ayons aussi les offres oeno-touristiques que font les étrangers. Ils passent des vacances allant d’une cave à l’autre. Ils voyagent, dégustent, mangent, s’amusent, ce qui est très beau. »

    Lucia Pârvu dit qu’il n’est pas facile de combiner, dans un même tour, le tourisme balnéaire et le tourisme viticole, vu que pour le premier, au moins 18 séances de thérapie sont nécessaires, tandis que pour le second, il y a trop de caves à vin à visiter et d’expériences à vivre. Au sujet de Buziaş, à vous de choisir : santé du cœur par les eaux curatives ou par les vins très prisés. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • La Route du Vin au département de Prahova.

    La Route du Vin au département de Prahova.

    Chers amis, aujourd’hui nous vous invitons à parcourir la route du vin au département de Prahova. Vignobles et vins célèbres, manoirs, cours princières, monastères – tout cela est à découvrir sur la fameuse route du vin de Prahova. Notre point de départ est Dealu Mare, une zone connue comme « la patrie des vins rouges», dont le Festeasca Neagra, surnommé « l’ambassadeur des vins roumains ».

    Adrian Voican, représentant d’une agence de voyage de Prahova nous explique plus en détail ce que c’est que « La Route du Vin » : « La route du vin est un très beau concept censé promouvoir la visite de vignobles, de caves à vin, les dégustations etc. On conseille aux touristes qui suivent pour la première fois cette Route du vin de s’inscrire dans un groupe organisé, de s’adresser à une agence de voyage qui leur organisera des excursions d’une journée ou deux dans la région de Dealu Mare. Par exemple, en partant de Bucarest, on arrive à Ploiesti, puis on se dirige vers les localités de Valea Calugareaca, Urlaţi, Ceptura et Tohani. Ces localités forment ce que l’on appelle de manière générale Dealu Mare, la patrie des vins rouges roumains. Chemin faisant, on découvre aussi nombre d’attractions touristiques. Par exemple, le Manoir Bellu ou le Musée La Cave à Vin 1777, les monastères Vàrbila ou Jercalai. Mais la principale attraction de la zone sont sans doute les caves à vin, comme celle de Basilescu ou celle du manoir Urlateanu. D’autres s’y ajoutent : Rottenberg, Serve, Budureasca et la liste se poursuit. Elles sont très nombreuses, très bien organisées par les spécialistes œnologues et connues pour produire des vins d’une grande valeur.»

    Une excursion d’une journée en partant de Bucarest coûte 80 euros par personne dans un groupe de 6 à 8 personnes. Plus le groupe est nombreux, plus le prix diminue. Le tarif couvre le transport de Bucarest à Sinaia, puis à Dealu Mare et le retour, visites et dégustations de vins, déjeuner, visite d’objectifs touristiques et le guide. On viendra vous chercher à l’hôtel à 9 heures du matin, vous serez de retour en début de soirée, vers 18 h. Pour une excursion de 2 jours, vous débourserez 130 euros dans le cadre d’un groupe de 15 à 18 personnes. Vous passerez la nuit dans une pension touristique 3 étoiles de Dealu Mare.

    Mais quels sont les vins que vous allez déguster ? Réponse avec Adrian Voican : « Le vin Feteasta Neagra est le roi des rouges de Prahova. S’y ajoutent le Merlot, le Cabernet et nombre d’autres variétés de vins blancs ou rosés. Il y a plusieurs manières de faire du vin. On peut transformer des raisins noirs en vin blanc et des raisins blancs en vin rouge ou rosé. Ils sont tous réalisés d’une manière très spéciale dans cette région. Il y a même des gens qui ont renoncé à leur travail dans d’autres pays pour monter une petite affaire chez nous, juste par passion. Rien qu’un exemple : un spécialiste de l’informatique, qui a quitté les Etats – Unis pour s’établir dans la petite ville de Ceptura où il a fait bâtir une cave à vin atypique. Il a renoncé à la technologie pour travailler naturellement, c’est-à-dire pour faire du vin à l’ancienne. »

    Ces programmes ne s’adressent pas au tourisme de masse. D’habitude les groupes sont restreints. Les gens découvrent tous seuls la route du vin, en voiture ou même à bicyclette, raconte Adrian Voican : « Les collines sont d’une beauté rare. La sensation est extraordinaire, quelle que soit la saison. Le cyclotourisme est en plein essor. A associer le tourisme gastronomique à celui œnologique et au cyclotourisme – on aura un mélange inédit. La Route du vin est très recherchée et je vous assure que c’est une expérience exceptionnelle tant pour les spécialistes que pour les amateurs. Les touristes vont tomber amoureux de ces lieux et de ces vins.»

    Voilà chers amis, une nouvelle destination à ne pas rater en Roumanie : la route du vin de la contrée de Prahova. Bon voyage ! (Trad. Valentina Beleavski)

  • Les vins roumains aujourd’hui

    Les vins roumains aujourd’hui

    Iustin Rucu a plus de 16 années d’expérience dans le domaine de l’œnologie. Pour commencer il nous explique comment la qualité des vins roumains a évolué au fil du temps: « C’est vrai, on constate que la qualité des vins s’améliore d’une année à l’autre. De nouvelles caves à vin font leur apparition, la plupart des producteurs ont renouvelé leurs technologies et par conséquent la qualité des vins est meilleure. De plus, la plupart des plantations de vigne ont été renouvelées, avec des clones des meilleurs types de raisins».

    C’est justement pourquoi le vin roumain se vend très bien sur le marché intérieur, mais aussi sur le marché international, en raison surtout d’un très bon rapport qualité-prix, affirme Iustin Rucu : «Nos vins sont très recherchés en Roumanie et exportés dans 13 pays, dont le Canada et les Etats – Unis, mais aussi le Japon et la Chine. En Europe, les vins roumains sont à retrouver sur les marchés français et italien, deux pays ayant une importante tradition dans ce domaine. Le monde s’intéresse aux vins roumains, qui ont été très bien reçus par les étrangers. Parmi les vins rouges je mentionnerais les types Feteasca Neagra, Negru de Drăgăşani et Novac, alors que parmi les vins blancs les plus appréciés comptent les Tămâioasă Românească (Muscat roumain), Feteasca Regală et Feteasca Albă».

    Mais quelles sont les particularités des vins Feteasca Neagră et Negrul de Drăgăşani que notre invité vient de recommander? Iustin Rucu : «La beauté de chaque type de vin réside dans ses particularités et il est très difficile de faire des comparaisons. Le Feteasca Neagră est bien représenté au niveau national, dans la plupart des vignobles. Si le Feteasca Neagră a une histoire de presque 3 millénaires, le Negru de Drăgăşani est un vin relativement nouveau, il date du 20e siècle et il est fabriqué dans la ville homonyme. Il s’est beaucoup répandu ces 15 dernières années notamment au Banat, dans l’ouest du pays ».

    Selon Iustin Rucu, le meilleur aspect de son métier d’œnologue est de pouvoir découvrir la complexité de chaque type de vin. Notre invité a également mentionné quelques réussites internationales des vins roumains : le type Merlot Prince Matei a reçu la médaille d’or au Mondial du Merlot organisé en 2009 à Lugano, en Suisse, et le titre du Meilleur Merlot du Monde. Il a été choisi parmi 2800 autres types de vins du monde entier. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Caves à vin de Roumanie

    Caves à vin de Roumanie

    Feteasca Regală est le cépage le plus répandu, suivi par le Merlot et le Feteasca Albă. Ces vins, on peut les déguster lors des visites des caves à travers le pays. Il existe même un programme, appelé « La route du vin », dédié tant aux connaisseurs, qu’à ceux qui ont la curiosité de goûter aux crus locaux. Pour découvrir les temps forts d’un séjour autour du vin, nous avons invité au micro Adrian Voican, président de l’Association pour la promotion du tourisme dans le comté de Prahova. Selon lui, « La route du vin » est un beau concept, à même de faire valoir des programmes touristiques intéressants.

    Adrian Voican : « Il est préférable d’aller en groupe organisé, de contacter une agence de voyages qui organise de telles excursions ou qui vous propose d’en faire l’expérience une demi-journée, une journée ou deux. Une des routes du vin à travers la Roumanie a pour point de départ la capitale, Bucarest. Elle passe par Ploieşti – Valea Călugărească, Urlaţi et Ceptura et finit à Tohani. C’est l’endroit où se trouve le vignoble de Dealu Mare, patrie des vins rouges de Roumanie. Plusieurs attractions touristiques jalonnent cet itinéraire. Parmi eux, le Manoir Bellu, le Musée Crama 1777, les Monastère de Vărbila ou de Jercălăi. Le principal point d’intérêt sont bien évidemment les caves, dont celles connues sous les noms de Basilescu, Rotenberg, Manoir Urlăţeanu, Domaines de Dealu Mare, Budureasca. Très bien mises au point, elles accueillent des œnologues et des vignerons réputés. Feteasca neagră est la reine des vins rouges de la contrée de Prahova, suivie par le Merlot et le Cabernet et de nombreuses autres variétés de vins blancs et rosés. »

    Le Manoir Bellu, où l’on peut faire étape, ancienne propriété de la famille noble éponyme, est entré en possession de l’Etat roumain en 1926, suite à une donation. Le manoir, qui sert à présent de musée, abrite des objets relevant de l’art plastique et décoratif et de l’ethnographie, ainsi que des icônes et des armes des XVIIIe-XIXe siècles. Les Monastères de Vărbila et Jercălăi, à l’architecture fort intéressante, datent de plus de deux siècles. Le premier illustre le style architectonique représentatif du sud de la Roumanie, tandis que le deuxième, à haut clocher en bois, renvoie aux constructions religieuses typiquement transylvaines. Bref, cela vaut bien le détour.

    Adrian Voican, président de l’Association pour la promotion du tourisme dans le comté de Prahova, nous a parlé des propriétaires des caves : « Ce sont des gens passionnés, qui ont choisi d’abandonner des affaires à succès dans d’autres pays pour s’installer en Roumanie. Par exemple, un spécialiste de la technologie de l’information, venu des Etats-Unis, s’est établi à Ceptura. Il y a fait construire une cave atypique, où la technopole est bannie, en ce sens que tout le travail se fait comme il y a cent ans, sans recourir aux techniques mécaniques. Nos programmes ne s’adressent pas au tourisme de masse. Nous recevons de petits groupes de visiteurs, qui se déplacent à vélo ou en voiture. Le paysage collinaire de ces endroits est vraiment magnifique. Le cyclotourisme est lui aussi très prisé. Une formule inédite et inoubliable est sans doute celle qui combine tourisme gastronomique et œnologique et cyclotourisme. L’automne est la saison idéale pour ce genre de tourisme, car dans cette période de l’année on peut aussi se rendre dans les vignobles et assister au processus de vinification. Au printemps, le visiteur se délectera de la nature qui se ranime. »

    « La Route du vin » est bien connue des touristes étrangers, affirme Adrian Voican, président de l’Association pour la promotion du tourisme du comté de Prahova : « Peut-être bien que nous pensons premièrement aux vins d’Alsace et à la Route des vins d’Alsace. Dans la région de Colmar et de Strasbourg il y a des collines extraordinaires, et le climat est similaire au nôtre. Les gens apprécient l’authenticité de l’endroit, la nature, la verdure, l’air et bien entendu, le vin. Nous avons des œnologues de poids, qui ont produit des vins roumains spéciaux ces dernières années. Si nous entrons dans les celliers respectifs et nous voyons quelle est l’attention accordée aux laboratoires d’analyse de ces caves, on se rend compte que les choses sont prises très au sérieux. Ce n’est pas seulement un vin qui a du goût, populaire. C’est un vin noble, produit de façon scientifique. En Roumanie, la Route du vin est un sujet de grand intérêt, et nous vous assurons que les spécialistes, mais aussi ceux qui ne sont pas connaisseurs vivront une belle expérience. »

    George Ţigănuş est le gérant d’une cave à vin d’Urecheşti, dont la publicité sur le marché de profil fait état des meilleurs vins de la zone de Vrancea : « Notre cave a été fondée en 2004 et sa capacité est de 250.000 litres de vin. Nous pouvons nous enorgueillir de nos huit cépages : Merlot, Muscat Ottonel, Cabernet Sauvignon, Fetească regală, Riesling et Şarbă. Nous disposons également d’une salle de dégustation, à Urecheşti, où il y a aussi un restaurant et un lieu de loisirs. Les touristes peuvent nous rendre visite tous les jours. Ils peuvent même passer quelques jours dans la région. Nous avons aussi des fêtes à spécifique de notre comté, avec des danses et différentes activités liées à l’œnotourisme : dégustations et présentations de vins, visites dans les vignobles. Qui vient ici et voit nos produits, l’endroit, les us et coutumes se rend compte que tout ce que nous avons est authentique. Nous avons d’anciens fûts de vin, immenses, où les touristes peuvent se reposer ou même prendre des repas. Nous disposons également d’une terrasse aménagée, où des activités sont proposées aux enfants. Vous allez voir notre jardin. Nous sommes entourés par les vignes. »

    A Urecheşti, les légumes en saumure sont déjà préparés. En hiver, on les sert en accompagnement de plateaux traditionnels : grattons, pastrami, bœuf ou dinde aux légumes, viande à l’aspic, saucisses ou tête marbrée. Selon la période de votre séjour, quelle que soit la région de Roumanie où vous vous trouvez, vous pouvez également participer à différents festivals avec des spectacles de musique traditionnelle et à des démonstrations d’artisanat. (Trad. Mariana Tudose, Ligia Mihaiescu)

  • Philippe Marsan (France) – le marché des vins de Roumanie

    Philippe Marsan (France) – le marché des vins de Roumanie

    Nous avons invité au micro M. Dan
    Muntean, président de l’Association des Producteurs et Exportateurs de vin de
    Roumanie et directeur général de la société Halewood Roumanie, l’un des plus
    grands producteurs autochtones de vin.




    Soyez le bienvenu au micro de RRI. Votre société a une longue tradition sur le marché du vin. Comment se présente-t-il en fait ?


    Dan Muntean: Le marché roumain du vin est très
    important, si l’on tient compte du fait que la consommation du vin par habitant
    se monte à 25 litres dans un pays comme le nôtre, de 20 millions d’habitants.
    Cela situe la Roumanie en onzième position dans un classement mondial des
    grands producteurs de vin de la planète. Concrètement, la quantité de vin
    produit en Roumanie dépasse celle de vin obtenu par le Portugal ou l’Australie.
    Une réalité très surprenante, n’est-ce pas ? Pourtant, n’oublions pas
    qu’un pourcentage extrêmement important de la production est destiné à la
    consommation propre.




    Et pourtant, nos
    vins ne sont pas très connus à l’étranger. Pourquoi ?




    Dan Muntean: On
    constate avec surprise que malgré la quantité importante de vin produite ici,
    la Roumanie continue à figurer parmi les grands importateurs. A titre
    d’exemple : dans une année où la météo fut trouble-fête et la récolte
    mauvaise, notre pays a importé presque un million d’hectolitres de vin, une
    quantité énorme. Malheureusement, les exportations de vin roumain ne
    représentent que 5% du marché. Les Roumains sont effectivement de grands
    consommateurs de vin. Prenons l’exemple de nos voisins bulgares qui, eux,
    préfèrent l’eau-de-vie, ce qui fait que 80% de leur production de vin soit
    destinée à l’exportation. Ou encore, les Hongrois qui exportent la moitié de ce
    qu’ils produisent. Pour prendre l’exemple de mon entreprise, nous, on exporte
    une bouteille sur cinq, ce qui signifie que les exportations sont de 20%.




    Est-ce que les
    Roumains achètent beaucoup de vin ?


    Dan Muntean:
    Malheureusement, pour pas mal de Roumains, le vin continue à figurer sur la
    liste des produits de luxe, surtout après la crise économique de 2009 qui a
    entraîné une légère chute de la consommation. Le marché du vin a diminué ces 5
    dernières années de 400 millions à 300-350 millions d’euros. Le vin est
    considéré comme un produit attaché à la civilisation, ce qui fait qu’à chaque
    fois que le niveau de vie baisse, la consommation diminue à son tour.




    Dans ce contexte,
    pourquoi ne pas encourager les exportations ?


    Dan Muntean: Deux
    aspects sont à prendre en considération : une monnaie nationale forte,
    comme c’est le cas du leu dont le taux de change par rapport à l’euro n’a pas
    connu de fluctuations trop importantes, une telle monnaie donc ne privilégie
    pas les exportations. Les producteurs roumains préfèrent se concentrer sur le
    marché intérieur. D’autre part, n’oublions pas que la Roumanie ne fait toujours
    pas belle figure en Occident. Le vin est un ambassadeur. C’est un produit dont
    on cherche toujours à savoir l’origine. Et puisque les vignobles de Roumanie
    sont loin d’être renommés et comme l’image de notre pays en Occident n’est pas
    des meilleurs, nos vins ne sont pas trop recherchés. Les consommateurs étrangers
    préfèrent acheter des vins français ou italiens.




    Quels sont les vins
    les plus connus de Roumanie ?


    Dan Muntean: A parler
    de nos vins, il convient de mentionner en tout premier lieu les cépages
    autochtones et je pense notamment à la Feteasca noire ou blanche, à la
    Tamaioasa (Muscat roumain) ou encore à la Busuioaca de Bohotin. Ce sont des
    vins que je propose à tout consommateur qui souhaite s’aventurer à goûter
    quelque chose de nouveau. Par exemple, la Feteasca Noire est le vin le plus
    connu de Roumanie. C’est comme le Riesling pour l’Allemagne, le San Giovèse
    pour l’Italie ou encore les célèbres vins français, Côtes du Rhône, Bordeaux,
    Pinot Noir ou Cabernet Sauvignon. Autant de cépages internationaux que l’on
    cultive aussi en Roumanie. Pourquoi ? Parce que vers la fin du XIXème
    siècle, la viticulture planétaire a été frappée par une terrible catastrophe
    provoquée par un minuscule puceron originaire d’Amérique du Nord, le
    phylloxéra, qui attaque les racines des vignes. Ce minuscule ennemi a causé
    d’épouvantables dégâts aux vignobles européens. La solution fut dénichée en
    France par l’adoption des porte-greffes issus des plants américains résistants
    au phylloxéra. Quand la Roumanie fut à son tour victime de l’attaque du
    phylloxéra, les viticulteurs autochtones ont demandé l’aide des Français et
    c’est ainsi que les cépages français ont pénétré en Roumanie. Comme vous voyez,
    la Roumanie a une longue tradition dans la culture des vignes d’origine
    française, qui sont à leur tour en partie américaines puisqu’elles sont composées
    d’un greffon américain. Sur l’ensemble des cépages de
    provenance française cultivés en Roumanie, rappelons le Pinot noir que l’on
    cultive depuis 1900.
    D’origine bourguignonne, le Pinot noir est un cépage
    prétentieux, ce qui rend difficile l’obtention d’un vin de grande qualité, à
    même de rivaliser avec celui obtenu en France. Très peu de pays y parviennent,
    à savoir la Nouvelle Zélande, certains Etats d’Amérique du Nord et quelques-uns
    d’Amérique du Sud. Hé bien, la Roumanie, grâce aux dizaines d’années
    d’expérience dans la culture de ce cépage d’origine française, se fait une
    fierté de produire un Pinot noir de grande qualité.




    Pourriez-vous nous
    parler en quelques mots des cépages autochtones ? Comment c’est, par
    exemple, la Feteasca noire ?


    Dan Muntean : C’est un
    cépage rouge qui se caractérise par des arômes de pruneaux, de fruits secs ou
    encore de mûres. Ils vieillissent dans des barriques en chêne que l’on importe
    de France. Sur l’ensemble des vins Feteasca noire, je mentionnerai Hyperion qui
    est un vin de grande qualité au niveau planétaire. Nos vins participent aux
    grands salons du vin du monde et rien que l’année dernière, nos vins Feteasca
    noire et blanche se sont vu primer de la médaille d’or au Salon du vin de
    Bruxelles.




    Est-il difficile de
    produire du vin en Roumanie?


    Dan Muntean: Vous
    serez certainement surpris d’apprendre que c’est une branche qui ne rapporte
    pas beaucoup. En Roumanie, les grands producteurs publics ont peu à peu disparu
    du marché et ont été remplacés par un tas de petits producteurs qui ne
    résistent pas trop de temps à la concurrence. Personnellement, j’aimerais bien
    que le marché du vin soit plus structuré, que les grandes chaînes de magasins
    préfèrent la qualité au prix. Et bien sûr, j’aimerais bien que la Roumanie
    attire plus de touristes qui, de retour chez eux, se souviennent avec plaisir
    des vins qu’ils ont l’occasion de goûter chez nous pour aller les chercher dans
    leurs magasins aussi. J’aimerais bien que la Roumanie améliore son image, une
    démarche à laquelle on contribue nous aussi par les vins produits. Pas mal
    d’étrangers se disent surpris par le goût et la saveur de nos vins et souvent,
    les étrangers se disent surpris d’apprendre que la Roumanie figure parmi les
    grands producteurs de vin d’Europe et du monde.