Tag: Virgil Ierunca

  • Monica Lovinescu și Virgil Ierunca, omagiați printr-un grup statuar

    Monica Lovinescu și Virgil Ierunca, omagiați printr-un grup statuar

    Centenarul Monica Lovinescu s-a
    încheiat zilele trecute prin dezvelirea grupului statuar dedicat ei și lui
    Virgil Ierunca de către sculptorul Virgil Scripcariu, la comanda Fundației
    Humanitas. Născută în 1923 și decedată în 2008, jurnalistă Monica Lovinescu a
    susținut începând din anii 1960 emisiuni prin care, de la sediul Radio Europa
    Liberă din Paris, a prezentat adevărata față a regimului comunist, ocultată de
    propagandă în țară. După 1990, textele rubricilor şi cronicilor ei radiofonice,
    ascultate pe ascuns de români la Europa Liberă, au fost publicate în diverse
    cărţi precum Etica neuitării şi Istoria literaturii române pe unde
    scurte, iar biografia Monicăi Lovinescu, dinainte de plecarea din România
    în 1946, din timpul exilului la Paris şi de după căderea comunismulu. a apărut
    în volumele de memorialistică semnate de ea şi intitulate La apa Vavilonului
    şi Jurnal esenţial. Iar în 2023, la finalul unui an presărat cu diverse
    evenimente ce i-au fost dedicate, a fost inaugurat şi grupul statuar care simbolizează
    atât lupta lor pentru adevăr, cât şi încercările autorităţilor comuniste, prin
    Securitate, de a-i opri.

    Scriitorul Gabriel Liiceanu, comanditarul monumentului
    prin Fundația Humanitas, , a comentat la ceremonia de inaugurare despre
    chipurile sculptate ale soţilor Monica Lovinescu şi Virgil Ierunca.

    Îi
    recunosc în noblețea lor, îi recunosc în simbolismul lor, îi recunosc în tot ce
    au însemnat măreț în viața lor. Sunt trei elemente formidabile: cele două statui ca atare, mantia şi în
    sfârsit, acest straniu arbore. Vă spun repede despre mantie. E un mod de a
    traversa viaţa. Virgil Scripcariu a vrut să arate că doi oameni pot face un
    întreg, pot fi o singură voință și un
    gând într-o singură viața. Și i-a redat înfășurați laolalta mantia asta
    formidabilă. Al doilea lucru care a stupefiat lumea. În aceste trei-patru zile am
    stat mult aici și oamenii treceau și spuneau:

    Ce Dumnezeu e asta? Este pomul
    harpiilor cum l-am numit noi initial. Și
    atunci, dacă e vorba de un arbore al răului, uitându-vă la cele cinci figuri,
    vedeți că, în varianta Virgil Scripcariu, capul femeilor bătrâne și urâte, au
    devenit capetele unor bărbați foarte urâți. Atunci, pentru ca acele capete sunt
    capetele unor oamenii îmbătrâniți in rele, trebuia să le dam alt nume. Și Virgil Scripcariu i-a metamorfozat în capetele unor
    lichele cărora unii dintre noi le-au făcut un apel în 1990 să facă un pas
    înapoi și să nu ne însoțească în continuare în mizeria istorica pe care o
    creaseră. Ca dovada, artistul a avut în minte o persoană pentru fiecare figură.
    Unul dintre este cel căruia, la Academie, i s-a sărbătorit cu mare fast
    Centenarul, în același an cu Monica Lovinescu: Constantin Bălăceanu-Stolnici. Toți cei cinci de acolo
    sunt oameni de la Securitate, care au avut de-a face cu infiltrarea Europei
    Libere. Asta e.


    Cât despre scupltor, el s-a referit și
    la locul, și rolul artiștilor contemporani în configurarea spațiului public.
    Virgil Scripcariu.

    Profit puțin de faptul că avem
    reprezentanți ai autorităților să spun că orașul este foarte sărac în arta
    contemporană în spațiul public și că simpatia pe care o simt de câteva zile
    încoace nu cred că se datorează neapărat sculpturii mele, ci faptului că
    oamenii înțelesc că se poate face și altfel un monument de for public, chiar
    dacă sunt personaje istorice. Și cred că ar trebui această resursă, adică lumea
    sculptorilor care a avut o școală excepțională și care mai are încă
    reprezentanți extraordinari, ar trebui să fie mai prezentă în spațiul public.


    Amplasat în cartierul bucureștean
    Cotroceni, grupul statuar dedicat Monicăi Lovinescu și lui Virgil Ierunca, a
    fost donat de către comanditar Primăriei Capitalei


  • Légendes du journalisme roumain: Noël Bernard

    Légendes du journalisme roumain: Noël Bernard

    Peu de personnalités du journalisme roumain de la période comprise entre 1945 et 1989 ont joui d’un aussi grand prestige que Noël Bernard. Tous ceux qui l’ont connu se souviennent de lui non seulement comme directeur du département de langue roumaine de Radio Free Europe (Europe libre), mais aussi comme d’un défenseur tenace des droits humains et un exemple de probité professionnelle.

    Noël Bernard est né à Bucarest, en 1925, d’un père juif et d’une mère autrichienne. En 1940 il quitte la Roumanie avec sa famille, pour s’établir en Palestine. Après la guerre, il allait émigrer au Royaume Uni et s’installer en République Fédérale d’Allemagne où il est nommé directeur du département roumain de Radio Free Europe. Dans le monde du journalisme radio, il est considéré comme un modèle, grâce à son équilibre, à son calme, à sa ténacité et à sa rigueur dans la façon de traiter les réalités de la Roumanie communiste, ce qu’il a fait jusqu’en 1981, lorsqu’il s’est éteint à l’âge de 56 ans. Sa mort a été un coup dur pour ses collègues, ses amis et ses auditeurs.

    L’essayiste Virgil Ierunca a écrit, à ce moment-là, une nécrologie mémorable qu’il a lue au micro de Radio Free Europe- un enregistrement que le Centre d’Histoire Orale de la Radiodiffusion roumaine a gardé dans ses archives et que l’on cite : « Dans la biographie de Noël Bernard se laisse deviner la simplicité lumineuse d’une destinée. Il est né et il est mort dans les studios de Radio Free Europe. C’est-à-dire en Roumanie, car dans l’espace imaginaire du studio avait été installée la Roumanie réelle où Noël Bernard, cet agnostique modéré, est entré comme dans une religion. Une religion étrange, avec des milliers de fidèles invisibles qui, depuis le pays verrouillé par l’histoire et la malchance, attendaient toujours ses paroles comme une sorte de salut. Pourtant, le paradoxe, c’est que Noël Bernard n’a jamais prêché. Et pourtant, le pays attendait ses paroles avec une fébrilité qui transcendait la tonalité froide de la communication. On peut parler d’un mystère de la vocation. La vocation de Noël Bernard a été d’opposer au mensonge, en tant que bruit, la vérité, en tant que murmure essentiel. Murmurer essentiellement la vérité, c’est choisir les mots les plus simples et les disposer de façon à ce que chacun d’eux seconde le battement du cœur de l’auditeur. Il ne s’agit pas d’entortiller la vérité, mais d’investir le mot d’une dimension secrète qui confère à la vérité elle-même un poids, une nécessité impérative, un digne enracinement. Tout cela sans emphase, sans orgueil. »

    Si Noël Bernard a pu faire du journalisme de qualité c’est parce qu’il a eu de la passion pour ce métier. Une passion qui signifiait non seulement le désir d’être un bon journaliste, mais aussi de mettre à la première place les principes avec lesquels chacun se familiarise pendant son enfance : la quête de la vérité, le respect, l’humanité. Virgil Ierunca écrivait: Ceux qui ont écouté Noël Bernard – et y en a-t-il qui ne l’ont pas fait ? – n’oublieront jamais sa voix. Une voix dans laquelle se fondaient subitement l’affirmation tranchante et sans équivoque, la rigueur de l’idée, le respect des faits. Souvent, l’ironie féconde et le point d’exclamation y étaient présents, pourtant, ces figures de rhétorique détournée ne s’éloignaient jamais de la dignité élégante du dire. Noël Bernard n’a pas été tout simplement un bon journaliste, il a été plus que ça. Certains n’ont peut-être pas été réceptifs à sa passion de regarder la réalité. A ces personnes-là, nous répondrons par les mots du dépassionné Paul Valéry : « La vérité ne s’obtient que passionnément. »

    Durant les années de la dictature communiste, de plus en plus noire à mesure qu’approchait sa fin, Radio Free Europe a été non seulement un moyen vital d’information, mais aussi un véritable remède social. Et tout cela, grâce à Noël Bernard, selon Virgil Ierunca : « Nous dirons aussi que le secret de Noël Bernard n’était pas d’enrober de passion les idées et les faits – sinon, il serait tombé dans l’idéologie – mais d’interroger les vérités passionnément. Noël Bernard n’a pas été un idéologue, mais une conscience qui a incarné la soif de justice et de liberté des Roumains de partout. Grâce à lui, Radio Free Europe est devenue une tribune des droits de l’homme à laquelle chacun adressait sa pétition, pour qu’elle soit entendue là-haut, dans cet endroit où ni les saisines, ni les plaintes n’arrivaient jamais. C’est vers Radio Free Europe et son directeur qu’a été envoyée la pétition historique des mineurs en grève dans la Vallée du Jiu. Et puis, qui est-ce qui pourrait oublier que, durant les journées qui ont suivi le tremblement de terre de 1977, les Roumains ont supporté plus facilement la souffrance et le désastre grâce à Noël Bernard, qui a fait de Radio Free Europe un studio ouvert des appels et de l’aide ?

    A la mort de Noël Bernard, son ami, Virgil Ierunca a montré, par des paroles pleines d’émotion et d’espoir, combien il est important de laisser quelque chose derrière soi, en quittant la terre. « Si l’intelligence n’est, comme on dit, rien d’autre qu’une mémoire organisée, Noël Bernard a dépensé cette intelligence dans une gaspillage inimaginable de lucidité, d’effort, de compréhension et d’action. Il était le premier à se rendre à son atelier de travail et le dernier à le quitter. Tout ce qui pouvait intéresser la Roumanie était écouté, pesé, interprété, pour être ensuite envoyé sur les ondes vers le pays sans antennes, le pays systématiquement désinformé. Le micro est devenu pour Noël Bernard l’instrument vivant de son intelligence et de la mémoire de tous. Le mystère de la mort tente à présent de transformer cette chère présence en une absence terrifiante. Les absences doivent pourtant rester non motivées à l’avant-dernière heure, celle de la séparation de notre ami prodigue. Ici Radio Free Europe, sans Noël Bernard, comme si les larmes pouvaient laver le deuil – le vôtre, le nôtre – le deuil tempétueux des ondes. »

    Après la mort de Noël Bernard, Radio Free Europe n’a plus été la même, pourtant, ceux qui l’ont suivi ont continué le travail commencé. Et le temps leur a donné raison. (Trad. Dominique)

  • Noel Bernard – a Legend of Romanian Journalism

    Noel Bernard – a Legend of Romanian Journalism

    Noel Bernard was born in 1925 in Bucharest. His father was Jewish and his mother was a Austrian Catholic. In 1940 he left Romania with his family to settle in Palestine. After the war, he emigrated to Britain, and then moved to the Federal Republic of Germany, where he went on to become head of the Romanian service with Radio Free Europe. He is seen as an exemplary journalist thanks to his balanced, rigorous, and persevering approach to the realities of communist Romania, up until 1981, the day he passed away at 56.



    His death came as a shock to his colleagues, friends, and listeners. Essayist Virgil Ierunca wrote a memorable eulogy, which he read on the air at Radio Free Europe, a recording that Radio Romanias Center for Oral History keeps in its archives



    Virgil Ierunca: “Noel Bernards biography has the luminous simplicity of a destiny. He was born and died in the studios of Radio Free Europe. Because the imaginary space of the studio comprised the real Romania in which Noel Bernard, this tempered agnostic, went into as into a religion. A strange religion with millions of invisible faithful, who were waiting for his words as if for redemption, in a country locked in by history and misfortune. The paradox is that Noel Bernard never preached. However, his country waited for his words with an eagerness that was beyond the cold tonality of communication. There is a mystery of vocation. Noel Bernards vocation was that of opposing lies as noise with truth as an essential whisper. To whisper essential truths means taking the simplest of words and arranging them such that each of them matches the listeners heart beat. This does not mean baffling the truth, but investing the word with that secret dimension that grants truth itself weight, a vocational necessity, a worthy rooting. All this without vanity.”



    Noel Bernard knew how to do quality journalism out of love of his profession, which meant not only the wish to be as good as he could, but to put first the principles that everyone learns in childhood: the search for the truth, respect, humanism.


    Virgil Ierunca: “Whoever listened to Noel Bernard — and I dont think there is anyone who hasnt — could not forget his voice. A voice whose transparency blended determined speech, a vigor of ideas, respect for facts. However, it wasnt missing fruitful irony, or a sense of wonderment, but these rhetorical tools never strayed from the elegant dignity of speech. Noel Bernard was more than a good journalist. There may have been some who were not receptive to this passion for looking at reality. These we can answer with the words of the dispassionate Paul Valery: Truth can only be obtained by passion.”



    In the years of the communist dictatorship, which got bleaker and bleaker as it was nearing its end, Radio Free Europe was not only a vital means of information, but outright social medicine, in great part due to Noel Bernard.


    Virgil Ierunca: “We may also say that Noel Bernards secret was that of not passionately cladding ideas and facts, which would have meant falling into ideology, but of interrogating truths passionately. Noel Bernard was not an ideologue, but a conscience that embodied the thirst for justice and truth on the part of Romanians everywhere. Thanks to him, Radio Free Europe became a soapbox for human rights where people brought their grievances to be heard high above, where no complaint is heard. The historical grievances of the miners in Jiu Valley reached Radio Free Europe and its director too. No one can forget that during the earthquake Romanians endured suffering and disaster easier thanks to Noel Bernard, who turned Radio Free Europe into an open studio for calls for help.”



    Upon Noel Bernards death, the emotional and hopeful words uttered by his friend Virgil Ierunca showed what his departure left behind for each of us: “If, as they say, intelligence is only organized memory, Noel Bernard spent his intelligence through an unimaginable squandering of lucidity, effort, understanding, and action. He was the first to arrive at his workshop, and the last to leave. All that could be of interest for Romania was heard, weighed, interpreted, in order to be launched on the air in the country without antennas, in the systematically misinformed country. For Noel Bernard, the microphone became a living tool of his intelligence, and of everyones memory. The secret of death strives to turn now this precious presence into a frightful absence. Absence must remain without reason in this 11th hour, the hour of parting ways with our squandering friend. This is Radio Free Europe, without Noel Bernard, as if tears could wash away the mourning, yours and ours, the mourning of the radio waves.”



    Radio Free Europe was never the same after Noel Bernards death, but he continued to inspire those he left behind to continue what he started. Time proved them right.

  • Noël Bernard – eine Legende unter den rumänischen Journalisten von Radio Free Europe

    Noël Bernard – eine Legende unter den rumänischen Journalisten von Radio Free Europe

    Noël Bernard wurde 1925 in Bukarest geboren. Sein Vater war jüdischer und seine Mutter österreichischer Abstammung. 1940 wanderte er gemeinsam mit seiner Familie nach Palästina aus und lie‎ß sich dort nieder. Nach dem Krieg zog er über Gro‎ßbritannien in die BRD um, wo er der Leiter des rumänischen Dienstes von Radio Freies Europa wurde. Bernard gilt als Anhaltspunkt im Radiojournalismus, dank seiner ausgewogenen, ruhigen, gründlichen und hartnäckigen Berichterstattung über die Entwicklungen im kommunistischen Rumänien bis 1981. In diesem Jahr starb er im Alter von nur 56 Jahren.



    Bernards Tod war ein harter Rückschlag für seine Kollegen, Freunde und Hörer. Der Essayist Virgil Ierunca widmete dem Verstorbenen damals einen denkwürdigen Nachruf, den er im Studio von Radio Freies Europa vorlas, die Aufzeichnung befindet sich heute auch im Archiv des Zentrums für Mündliche Geschichte des Rumänischen Rundfunks. Im folgenden einige Auszüge:



    Noël Bernards Biographie hat etwas von der lichtähnlichen Einfachheit eines Schicksals. Er wurde geboren und starb in den Studios von Radio Freies Europa. Das hei‎ßt: in Rumänien. Denn im imaginären Raum des Studios wurde das reelle Rumänien installiert, das Noël Bernard, dieser gemä‎ßigte Agnostiker, wie eine Religion betrat. Eine seltsame Religion mit Millionen von unsichtbaren Gläubigen, die im von der Geschichte abgeschirmten und im Unglück eingeschlossenen Land immer auf seine Worte warteten, wie auf eine Art Erlösung. Es gibt ein Geheimnis der Berufung. Noël Bernards Berufung war es, der Lüge als Lärm die Wahrheit als das wesentliche Flüstern entgegenzusetzen. Über die wesentliche Wahrheit zu flüstern, hei‎ßt, die einfachsten Worte zu nehmen und sie so zu platzieren, dass jedes von ihnen den Herzschlag des Zuhörers begleitet. Das bedeutet nicht, die Wahrheit zu verhüllen, sondern das Wort mit jener geheimnisvollen Dimension auszustatten, die der Wahrheit selbst ein Gewicht verleiht, eine mahnende Notwendigkeit, eine würdige Verwurzelung. Alles ohne Nachdruck, ohne Anma‎ßung.“




    Noël Bernard wusste, wie man gute Presse macht, weil er den Beruf liebte. Das bedeutete nicht nur den Wunsch, möglichst professionell zu sein, sondern die Prinzipien vorrangig zu behandeln, die jeder Mensch aus der Kindheit kennt: die Suche nach der Wahrheit, der Respekt, die Menschlichkeit.



    Wer jemals Noël Bernard gehört hat — gibt es überhaupt jemanden, der ihn nicht gehört hat? –, wird seine Stimme nie vergessen können. Eine Stimme, in deren Transparenz plötzlich die klare Stimme, die Kraft der Idee, der Respekt für die Taten zusammenschmolzen. Manchmal fehlten weder die fruchtbare Ironie noch die Zeichen des Staunens, aber diese rhetorischen Figuren über Umwege wichen nie von der eleganten Würde des Gesagten ab. Noël Bernard war mehr als ein guter Journalist. Es mag Menschen gegeben haben, die mit diesem leidenschaftlichen Blick auf die Realität nicht viel anzufangen wussten. Diesen Menschen werden wir mit den Worten des Schriftstellers Paul Valery begegnen: »Die Wahrheit kann nur leidenschaftlich erfasst werden.«“




    Radio Freies Europa war in den Jahren der kommunistischen Diktatur, die mit dem nahenden Ende immer düsterer wurde, nicht nur ein lebenswichtiges Informationsmittel, sondern auch eine echte Sozialmedizin. Alles dank demselben Noël Bernard.



    Ferner sei gesagt, dass das Geheimnis von Noël Bernard nicht aus der leidenschaftlichen Verschleierung von Ideen und Taten bestand, denn so wäre er einer Ideologie verfallen, sondern darin, die Wahrheit mit Leidenschaft in Frage zu stellen. Noël Bernard war kein Ideologe, sondern ein Gewissen, das den Durst nach Gerechtigkeit und Freiheit der Rumänen überall verkörperte. Dank ihm ist »Free Europe« zu einer Tribüne der Menschenrechte geworden, zu der jeder mit seinen Anliegen kommt, um dort oben gehört zu werden, wo keine Beschwerden und Bestätigungen ankommen. An Radio Free Europe und seinen Intendanten richteten auch die streikenden Bergleute aus dem Schiltal ihre historischen Forderungen. Wird au‎ßerdem jemand je vergessen können, dass die Rumänen nach dem Erdbeben von 1977 ihre Schmerzen und ihr Elend dank Noël Bernard leichter ertragen konnten, der Radio Freies Europa in ein offenes Studio für Anrufe und Hilferufe verwandelt hat?“




    Nach dem Tod von Noël Bernard zeigten die Worte seines Freundes Virgil Ierunca, kraft der Emotionen und Hoffnung, was sein Nachlass für jeden von uns bedeutet.



    Wenn Intelligenz nichts anderes ist als ein organisiertes Gedächtnis, dann hat Noël Bernard diese Intelligenz durch eine unvorstellbare Verschwendung von Nüchternheit, Anstrengung, Verständnis und Handeln verbraucht. Er kam immer als Erster in seiner Werkstatt an und war der Letzte, der sie verlie‎ß. Alles, was Rumänien hätte interessieren können, wurde angehört, untersucht, interpretiert, um später im Land ohne Antennen, in dem systematisch falsch informierten Land, veröffentlicht zu werden. Das Mikrofon wurde für Noel Bernard zum lebendigen Instrument seiner Intelligenz und der kollektiven Erinnerung. Das Geheimnis des Todes strebt jetzt danach, diese kostbare Präsenz in eine erschütternde Abwesenheit zu verwandeln. Zu dieser letzten Stunde, der Zeit der Trennung von unserem verschwenderischen Freund, müssen die Fehlzeiten jedoch unentschuldigt bleiben. Hier spricht Freies Europa ohne Noël Bernard, als ob die Tränen die Trauer wegspülen könnten, die Ihre und die unsere, die luftige Trauer der Wellen.“




    Radio Free Europe war nach Noël Bernards Tod nicht mehr derselbe Sender, aber diejenigen, die ihm folgten, setzten das fort, was er begonnen hatte. Und die Zeit gab ihnen Recht.

  • Im Visier der Securitate: rumänische Journalisten im Ausland

    Im Visier der Securitate: rumänische Journalisten im Ausland

    Der in München von den USA eingerichtete Sender Freies Europa spielte im kommunistischen Rumänien eine wichtige Rolle — es war das einzige Medium, wo regimekritische Stimmen zu Wort kommen konnten. Das war der kommunistischen Partei und der Geheimpolizei ein Dorn im Auge. Vehement kritisch war die Sendung Thesen und Antithesen in Paris“. Sie wurde produziert von der Journalistin, Schriftstellerin und Literaturkritikerin Monica Lovinescu und ihrem Ehemann Virgil Ierunca, die in den 1940er Jahren in die französische Hauptstadt umgezogen waren. Lovinescu erinnerte sich 1998 in einem Gespräch mit den Mitarbeitern des Zentrums für mündliche Geschichte von Radio Rumänien, dass viele Leiter des rumänischen Dienstes von RFE einen verdächtigen Tod starben:



    Dienstleiter waren Dimitrie Ionescu, Noël Bernard, Mihai Cismărescu, Vlad Georgescu und zuletzt Nicolae Stroescu — der beste von ihnen war Noël Bernard. Ein einzigartiger Mensch, leidenschaftlich, reaktionsschnell. Er war Dienstleiter bis zu seinem Tod, dann kam Mihai Cismărescu, ein sehr feiner Mann, ein Essayist. Der Reihe nach starben diese Dienstleiter an Krebs.“



    Wie Monica Lovinescu ausführt, waren Noël Bernard, aber auch seine Nachfolger Mihai Cismărescu und Vlad Georgescu überzeugt, radioaktiv vergiftet zu werden. Auch ein stellvertretender Leiter, Preda Bunescu, kam suspekt um: Er war vollkommen allergisch gegen Eier, aber nachdem er tot in seiner Wohnung aufgefunden wurde, erschien bei der Obduktion, dass er massenweise Eier zu sich genommen hatte — dabei rührte der Mann nie etwas an, was mit Eiern hätte zubereitet werden können. Der Tod war verdächtig, aber die amerikanischen Behörden waren übervorsichtig, erzählt Monica Lovinescu. Auch sie wurde zum persönlichen Ziel des kommunistischen Regimes. Es fing sehr früh schon mit diversen Schikanen an:



    Es begann mit Hetzangriffen in den rumänischen Medien, sehr heftige Angriffe, die schon sehr früh einsetzten, noch bevor der Sender Freies Europa gegründet wurde. An Anfang gingen sie nur gegen Virgil vor. Es waren Artikel, die in Bukarest von [den Schriftstellern] George Călinescu und Zaharia Stancu geschrieben wurden“, berichtete die 2008 in Paris verstorbene Dissidentin. Die Securitate hatte neben diesen Diffamierungen auch eine weitere Strategie — sie schickte Schriftsteller oder Intellektuelle nach München und sagte den Intendanten, dass die Sendungen eigentlich in Ordnung seien, wären da nicht die beiden Wahnsinnigen in Paris — das Ehepaar Lovinescu-Ierunca. Doch die Redaktionsleitung stand 100-prozentig hinter den Pariser Literaten.



    Weil sie sich nicht fügen wollten, drehte die Geheimpolizei weiter an der Repressionsschraube, erzählte Monica Lovinescu. Als sie sahen, dass es einfach nicht funktioniert und wir 1977 fast pausenlos über die Dissidentenbewegung von Paul Goma berichtet hatten, wurden sie direkt handgreiflich“, sagte sie den Kollegen vom Zentrum für mündliche Geschichte. Am 18. November 1977 sollte Goma in Paris eintreffen und am Tag davor wurde Monica Lovinescu von zwei Männern brutal zusammengeschlagen. Sie hatte dabei noch Glück, denn es ist davon auszugehen, dass die beiden — nach Aussagen des rumänischen Geheimdienstchefs Ion Mihai Pacepa waren es palästinensische Agenten, Handlager des kommunistischen Regimes — sie umbringen wollten. Sie hatten ihr gesagt, dass sie ihr in der Wohnung eine persönliche Botschaft überbringen wollen, doch erschienen ihr die Männer irgendwie verdächtig und sie lie‎ß sie nicht in die Wohnung. Also schlugen sie sie praktisch auf der Stra‎ße zusammen. Ein Passant griff ein und Monica Lovinescu kam noch relativ glimpflich davon — sie wurde aber ohnmächtig und wachte einige Stunden später im Krankenhaus mit einem Nasenbeinbruch auf. Und 1983 schickte die Securitate einen Agenten namens Bistran, der Virgil Ierunca umbringen sollte. Die deutsche Polizei bekam Wind von der Operation, gab der französischen Polizei einen Hinweis und Bistran stellte sich schlie‎ßlich.



    Am brutalsten gingen die kommunistischen Geheimdienste aus Osteuropa jedoch 1981 vor: Am 21. Februar explodierte eine Bombe beim Sitz von RFE in München und verletzte mehrere Mitarbeiter. Glücklicherweise kamen niemand ums Leben.