Tag: visite guidée

  • 10 ans de visites guidées dans Bucarest

    10 ans de visites guidées dans Bucarest

    Fin 2020, « L’Association pour l’histoire de l’art » – une ONG – comptait déjà vingt années d’activité consacrée, pour l’essentiel, au patrimoine de la ville de Bucarest. En partant du constat que les Bucarestois méconnaissent l’histoire de leur ville, l’association s’est proposé de combler cette lacune. Pour ce faire, elle a organisé des visites guidées et des conférences et publié des livres présentant au grand public l’architecture de la capitale roumaine et son évolution dans le temps. Ces activités s’adressent aussi bien aux adultes qu’aux jeunes, voire même aux enfants.

    Cela fait maintenant dix ans que l’association organise des ateliers d’histoire de l’art à l’intention des petits. L’idée des visites guidées est née de la curiosité des parents qui accompagnaient les petits aux ateliers et qui ont manifesté leur intérêt pour l’histoire et le patrimoine de la capitale, a précisé notre interlocutrice, Oana Marinache, directrice de l’Association d’histoire de l’art : « Il y a 8 ou 9 ans, nos visites guidées dans Bucarest n’étaient pas aussi demandées ou populaires. Par contre, ces dernières années, les demandes ont été si nombreuses que l’on a eu du mal à les satisfaire toutes. Certes, en 2020, il y a eu des contraintes liées au nombre de participants, mais la curiosité incite le public à découvrir de nouveaux endroits et à écouter de nouvelles histoires. En plus, on a affaire à un public plus éduqué, grâce à la participation à différents événements organisés par d’autres associations. Les gens veulent découvrir de nouvelles rues, voir les intérieurs des maisons historiques. Nous essayons de répondre à ces demandes en proposant des projets culturels ou éditoriaux ou en créant des événements inédits dans la mesure du possible. Nous nous adressons surtout au public bucarestois. Nous avons pourtant remarqué, surtout lors des excursions d’une journée ou des événements organisés ces dernières années dans des villes comme Sinaia ou Constanța, la présence de participants autres que les Bucarestois. Nous nous réjouissons donc de voir se répandre le désir de connaître le patrimoine. »

    Au fil des années, l’Association pour l’histoire de l’art a bénéficié du soutien financier et logistique de plusieurs institutions publiques et privées. Elle a diversifié son activité, notamment après la création de la maison d’édition Istoria artei. C’est là que sont parues les monographies de quelques architectes importants. Celles-ci ont servi de point de départ pour de nombreuses conférences consacrées à des sujets liés au patrimoine de Bucarest et non seulement. Oana Marinache : « La plupart des travaux que nous avons publiés au cours des 8 dernières années sont le fruit des recherches dans les fonds d’archives sur des architectes remarquables. On en est déjà à la 7e monographie. La grande majorité des personnalités auxquelles elles sont consacrées sont des architectes étrangers. Notre recherche, qui commence par la fin du 19e siècle, est arrivée à la période de l’entre-deux-guerres. Elle s’est matérialisée en plusieurs portraits d’architectes nés en Roumanie, mais issus de familles internationales. Reste encore à découvrir les cas particuliers, les destins impressionnants et susceptibles d’offrir des modèles à suivre même de nos jours. En plus de la collection éditoriale et des visites guidées, je mentionnerais la série de conférences que nous avons organisées au Musée de la ville de Bucarest, dans différentes galeries ou dans des centres culturels. »

    Entre temps, un autre projet de l’association a vu le jour. Il s’agit de la revue Arhitur, qui invite le lecteur à découvrir les endroits où l’emmèneraient les visites guidées.

  • Tourisme et francophonie par temps de pandémie

    Tourisme et francophonie par temps de pandémie

    Roumanie Active est une agence de tourisme roumaine spécialisée dans le tourisme international, notamment à l’intention des touristes francophones. Quel intérêt pour la Roumanie de la part des touristes francophones et Français surtout ? Quelles destinations à visiter avant toute chose pour mieux connaître notre pays ? Et quelles chances pour le tourisme international à l’heure actuelle et dans un proche avenir ? Réponse avec Raluca Teodor, la fondatrice de Roumanie Active.

  • Sibiu. Deux musées, une visite guidée virtuelle

    Sibiu. Deux musées, une visite guidée virtuelle


    Chers
    amis, cette semaine, nous explorons la Transylvanie, et plus précisément la
    ville de Sibiu. C’est ici que l’on trouve deux des musées les plus intéressants
    de Roumanie : le Musée de la civilisation transylvaine ASTRA et le Musée
    Brukenthal. Les deux peuvent être découverts en ligne, et c’est justement une
    visite virtuelle que nous vous proposons aujourd’hui. Notre premier guide est
    Alexandru Sonoc, chef de la Section du musée d’art Brukenthal.




    Pour
    commencer, il nous parle du baron Samuel von Brukenthal, le fondateur du musée
    et un personnage qui a mis son empreinte sur la belle ville de Sibiu : «
    Il s’est fait remarquer en tant qu’un bon juriste et diplomate par Marie Thérèse,
    la reine de Hongrie, et il a été récompensé de différentes fonctions au sein de
    l’administration centrale de Vienne. En 1777 il est devenu gouverneur de la
    Transylvanie et a amené ses collections d’art à Sibiu. En 1784, on pouvait déjà
    les admirer. Samuel von Brukenthal avait réuni ces collections probablement
    pour ouvrir une université protestante, ce qui n’a pas été possible dans le
    contexte d’une politique de contre-réforme menée par la dynastie des Habsbourg.
    Mais il a réussi à laisser en héritage ses collections au Collège évangélique
    de Sibiu, alors que le musée a ouvert ses portes en 1817, en tant que musée
    scolaire ».






    D’ailleurs,
    le Musée Brukenthal de Sibiu est un des premiers musées publics du monde, après
    le Louvre et le British Museum. Notre invité, Alexandru Sonoc, poursuit son
    histoire : « Le musée a longtemps fonctionné en tant qu’établissement
    culturel saxon. En 1948, il a été nationalisé. En 1950, il a rejoint le musée Astra.
    Puis, il a été agrandi, car on y a ajouté de nouvelles sections, dont celles
    consacrées à la pharmacie ou à la chasse. A présent, le musée est géré par un
    conseil dont une moitié est formée des représentants de l’Etat et l’autre
    moitié sont des membres désignés par la communauté évangélique de Sibiu. C’est
    une initiative unique en Roumanie. Les collections ayant appartenu à l’Eglise
    évangélique allaient être rétrocédées, mais laissées sous forme de commodat, gérées
    par le musée et mises à la disposition du public conformément au testament du
    baron qui voulait qu’elles soient accessibles à tous. A l’époque des Lumières,
    le baron s’était rendu compte que ses collections pouvaient servir à
    l’épanouissement de la science, de la culture et des arts en Transylvanie. Il a
    donc voulu les rendre accessibles aux visiteurs pendant certains jours de la
    semaine. Pour ce faire, il a créé une fondation et a obligé l’église et ses
    héritiers à permettre l’accès du large public. »






    Bâti en
    style baroque, entre 1778 et 1788, le Palais Brukenthal de Sibiu a servi de
    résidence officielle au baron. Samuel von Brukenthal fut le seul membre de la
    communauté saxonne de Transylvanie qui a bénéficié d’importantes fonctions
    publiques au sein de l’Etat autrichien. C’est pendant le temps passé à Vienne
    qu’il a réuni la plupart de sa collection de peintures, mentionnée en 1773 dans
    l’Almanach de Vienne comme une des collections privées de la plus grande valeur
    qui pouvaient être admirées dans le milieu culturel viennois de ces temps-là.




    Qu’en
    est-il aujourd’hui ? Réponse avec Alexandru Sonoc, chef de Section au Musée d’art
    Brukenthal : « A présent, le Musée Brukenthal subit un processus de
    modernisation et de réorganisation. A l’intérieur du Palais, la réorganisation
    des expositions permanentes disponibles depuis déjà 2015 bat son plein. Deux
    autres sections accueillies par un bâtiment séparé sont destinées à l’art
    moderne. Et puis, l’art roumain est à retrouver dans le bâtiment appelé la
    Maison Bleue, qui avoisine le Palais. Au premier étage il y a plusieurs salles
    thématiques et reconstitutions d’espaces habités au 18e siècle. Les
    salles thématiques s’enchaînent aussi au 2e étage. Le
    rez-de-chaussée est consacré aux petites expositions permanentes. »






    A noter
    aussi que le Musée Brukenthal a toujours collaboré avec des institutions
    culturelles étrangères et a été invité à participer à de nombreuses expositions
    internationales. A son tour, il a accueilli des expositions itinérantes
    d’autres musées de Roumanie et de l’étranger. Nous vous recommandons vivement
    de le découvrir en ligne, en utilisant la plate-forme Google Arts and Culture.






    Notre
    second arrêt d’aujourd’hui est le Musée de la civilisation transylvaine ASTRA
    de Sibiu. Un musée du village roumain en bref. Un endroit unique en Roumanie.






    Une
    expérience à part pour tout visiteur, comme nous le dit notre invitée, Mirela
    Iancu, directrice de markéting culturel de l’institution : « Ce n’est pas
    une simple synthèse du monde rural roumain que nous proposons à nos visiteurs.
    Nous leurs offrons l’occasion de pénétrer dans un monde qui n’existe plus en
    fait. Ce musée en plein air de la forêt de Dumbrava Sibiului s’étale sur 132
    hectares et réunit plus de 400 maisons et installations. Il s’agit en fait de
    fermes entières reproduisant le mode de vie et le travail, tels qu’ils étaient
    jadis ou qui perdurent dans certains villages roumains. »






    Nous
    avons demandé à Mirela Iancu de nous parler aussi de l’histoire de cet endroit
    fascinant qu’est le Musée Astra de Sibiu : « Ce musée en plein air a été créé
    dans les années 1960, suite à une recherche qui avait démarré une dizaine
    d’années auparavant. Il a été fondé par l’ethnographe et muséologue Cornel
    Irimie, le disciple le plus connu du Dimitrie Gusti (père de la sociologie
    roumaine et créateur du Musée du village de Bucarest). Au début, c’était un
    musée de la technique traditionnelle, dans une tentative de mettre en valeur
    l’ingéniosité du monde rural et de sauver le patrimoine préindustriel roumain.
    Dans les années 1950 on avait répertorié plus de 5000 installations techniques
    existant sur le territoire de la Roumanie. Une commission nationale
    d’ethnographes en a fait une sélection et les installations ont soigneusement été
    transférées au musée à commencer par 1961. »






    Le site
    du musée ASTRA de Sibiu est très intéressant. Visitez muzeulastra.ro pour
    découvrir des images, des vidéos et des histoires. Mettez ce musée unique sur
    votre liste des must absolus de la Roumanie et en attendant, visitez-le en
    ligne. (Trad. Valentina Beleavski)