Tag: vitesse

  • En joli train

    En joli train

    Forte d’une expérience solide dans la fabrication de matériel ferroviaire roulant la ville de Craiova revient en force sur le devant de la scène industrielle avec le projet Hyperion: la première rame automotrice électrique fabriquée en Roumanie, depuis 1990.


    En 2009, une société privée, à capital roumain, basée à Craiova démarrait le projet Hyperion, un train électrique dotée de moteurs asynchrones, hautement performants. Investissement total: 10 millions d’euros, le prix de vente étant estimé à près de 5 millions d’euros. La partie conception a été co-financée par des fonds européens, Softronic ayant par la suite supporté lensemble des coûts de fabrication. Et les efforts semblent avoir porté leurs fruits.


    Radu Zlatian, un des consultants de la compagnie explique:« Le train Hyperion est le plus moderne d’Europe, il a été conçu entre 2009 et 2010 suivant les dernières exigences techniques et les réglementations les plus récentes ».


    Hyperion inclut les meilleurs composants fabriqués par les sociétés européennes les plus importantes du secteur. La rame automotrice électrique fabriquée à Craiova est dotée d’équipements très modernes – Wifi, éclairage en fonction de la lumière naturelle, conduite simplifiée, système vidéo pour la communication avec les passagers. Et ce n’est pas tout, explique encore Radu Zlatian : « Ce train à quatre voitures consomme trois fois moins dénergie qu’un train classique transportant le même nombre de passagers, soit 180. La traction ferroviaire électrique comporte des avantages économiques et du point de vue de la préservation de l’environnement ».



    Hyperion doit assurer la liaison Motru-Craiova-Bucarest, soit environ 330 kilomètres. Sil peut atteindre 160 km/h, la vitesse de croisière sera celle permise par le réseau sur ce trajet, il y a des tronçons où le train pourra aller à 120 km/h, dautres où il ne pourra dépasser 30 km/h. Hyperion ne se distinguera donc pas vraiment, côté vitesse de croisière, des locomotives et voitures neuves ou modernisées de CFR Călători, la branche voyageurs de la compagnie nationale des chemins de fer, l’infrastructure ferroviaire du pays ne permettant pas de dépasser 140 km/h sur les voies.


    En effet, selon un communiqué CFR Infrastructură, la branche infrastructures des chemins de fer nationaux « le réseau ferroviaire roumain (qui sétend sur 19.977,11 kilomètres) est confronté non seulement à un sous- mais aussi à des vols et destructions d’éléments d’infrastructures. (…) Ceci étant, plusieurs projets de modernisation visant à accroître la vitesse de croisière des trains sont en déroulement ou en train d’être préparés ou lancés ».



    Même en l’absence d’une infrastructure adéquate, selon Radu Zlatian : « La vitesse maximale d’un véhicule est assurée par le constructeur justement pour aboutir à des accélérations et des décélérations très rapides, de sorte que les arrêts et les départs aient lieu dans les meilleures conditions ».



    Radu Zlatian déplore cependant qu« en Roumanie, comme dans dautres pays moins développés que les pays de lOuest, le transport ferroviaire ne cesse de régresser, le nombre de voyageurs et la quantité de marchandises transportés par voie ferrée diminuant d’une année à l’autre. Le problème, c’est que le transport ferroviaire a besoin du soutien de l’Etat, car l’infrastructure coûte très, très cher ».


    Quoi quil en soit, la compagnie de Craiova a déjà lancé la production d’une deuxième rame du même type quHyperion, dont la mise en service est prévue à la fin de lannée.

  • A la Une de la presse roumaine du 16.12.2013

    A la Une de la presse roumaine du 16.12.2013

    Le week-end s’est achevé à Bucarest sur des protestations de rue contre les modifications apportées au Code pénal. La presse écrite roumaine s’occupe amplement de ce rassemblement de même que d’une vaste opération de la Police et de la Direction générale anticorruption contre la délinquance de plusieurs sociétés de pompes funèbres. La vitesse réelle des trains roumains est également dans la ligne de mire des journalistes, alors que les chemins de fer locaux doivent composer avec une infrastructure obolète et avec les vols d’équipements.


  • En boîte de nuit avec les pleureuses

    En boîte de nuit avec les pleureuses


    L’UE s’est donné pour objectif de réduire à moitié le nombre de victimes des accidents de la route d’ici 2020 dans tous les 27 Etats membres. Une première étape serait d’identifier les différents facteurs qui influent sur le nombre total de morts sur les routes. Il s’agit, notamment, de l’excès de vitesse, de la consommation dalcool ou de drogues ou du manquement à une règle de priorité. La Roumanie a démarré récemment une série de campagnes de sensibilisation de l’opinion publique afin de réduire le plus possibles le nombre de morts sur les routes.


    Réunies sous le slogan « Va pour la vie !», les campagnes initiées par l’Inspection générale des services de police de Roumanie, en partenariat avec l’agence Publicis, se proposent d’éduquer chauffeurs et piétons à la fois, en faisant recours aux figures des trois des grands dictateurs de l’humanité. Avec des détails, Silviu Nedelschi, directeur de création chez Publicis: « Nous avons pris trois des personnages les plus odieux de l’histoire mondiale – Staline, Hitler et Saddam – et les avons collés sur un pare-brise comme s’ils avaient été percutés de plein fouet par une voiture. En fait, l’idée est qu’un tel accident ne serait jamais possible puisque la victime s’avère toujours un innocent et jamais le plus affreux personnage historique. C’est, si vous voulez, un autre moyen censé attirer l’attention des chauffeurs qui, faute de vigilance, risquent de heurter un innocent. »


    Il a suffi de deux jours pour que les images des dictateurs collées sur le pare-brise fassent le tour du monde. Ensuite, la campagne de prévention des accidents de la route s’est poursuivie avec quelque chose d’encore plus dur: une vidéo tournée un samedi soir, devant une boîte de nuit de Bucarest. Un groupe de pleureuses planté devant l’entrée accompagnait les clients plus ou moins beurrés jusqu’à leurs voitures, avec des cris et des vers spécifiques des rituels funéraires: « Tu as bu et tu vas prendre le volant? Pourquoi veux-tu nous quitter? Pourquoi gis-tu dans la rue, mon Dieu? Vas t’en, diable maudit/ C’est bien toi qui a laissé couler le venin de l’alcool dans ses veines/ Tu l’as emporté loin de la lumière et tu l’as forcé à entrer dans la voiture/ Oh, mon Dieu, serre-le dans tes bras et pardonne-lui le fait d’avoir bu et d’avoir pris le volant/ Pourquoi nous as-tu quittés ?/ Mon Bon Dieu, ait pitié de lui. »






    Si les lamentations des pleureuses s’avèrent insuffisantes pour vous faire renoncer à la voiture après avoir consommé de l’alcool, les initiateurs de la campagne publicitaire ont imaginé quelque chose d’encore plus frappant: une serviette brodée, nouée autour du rétroviseur extérieur de l’auto selon la tradition dicté par le rituel funéraire chez les Roumains. Aux dires du sous-commissaire de police Cristian Andries, la campagne, lancée sur la Toile avant la saison estivale 2012, a profondément marqué les internautes: « Nous essayons de convaincre tous les participants au trafic routier d’avoir un comportement responsable et de circuler de manière préventive. Beaucoup d’accidents de la route se produisent sur fond de consommation d’alcool et nous avons pensé à mettre sur pied cette campagne pour faire baisser le nombre de ces événements. Nous l’avons lancée exactement au moment où la plupart des jeunes se rendaient au bord de la mer Noire pour le 1er mai, justement pour les faire réfléchir un peu et saisir l’essentiel : ne conduisez pas l’automobile après avoir bu de l’alcool. Par ailleurs, cette campagne ne s’adressait pas uniquement aux jeunes, mais à tous les automobilistes. Certains ont aimé cette idée et ceux qui ont vu la vidéo ont retenu notre message. »


    Andrei Daniluc, rédacteur publicitaire principal, souligne que ce moyen de communiquer le message « ne prends pas le volant si tu as bu » a été une bonne occasion de dire les choses d’une manière différente des campagnes habituelles de la Police : « Les gens connaissent les campagnes de sensibilisation classiques de la police : ne boit pas, ne conduis pas, ne frappe pas ta conjointe, ne fait pas ça. C’est comme un parent qui dit « ne fait pas ça parce que tu auras des ennuis. » Nous avons pensé qu’en modifiant un peu l’angle, la Police ne fait qu’améliorer son image. Le monde dira « eh bien, voilà qu’ils commencent à se moderniser, ils ne se résument pas aux interdictions. » Je crois que la campagne a eu tant de succès en raison de la manière dont les choses ont été dites. Ce qui plus est, c’est une pratique typiquement roumaine, parce que je n’ai pas entendu qu’il existe ailleurs cette tradition des pleureuses professionnelles. Chez nous c’est une pratique qui remonte à la nuit des temps et je crois que c’est ainsi que s’explique pourquoi elle fonctionne toujours. Nous les approchions à la sortie de la boîte, quand ils devaient faire le choix entre prendre le volant, partir en covoiturage avec un ami ou appeler un taxi. Nous avons utilisé deux moyens de communiquer le message : le premier, les pleureuses. Si cela ne fonctionnait pas, les gens trouvaient des serviettes accrochées à leurs rétroviseurs extérieurs. Et là, ils tombaient sur un autre avertissement. Mais ce furent les pleureuses qui ont eu l’impact le plus fort. »


    Une autre vidéo qui a fait fureurs sur Internet présente une série d’images de chiens communautaires qui utilisent les passages piétons pour traverser la route. Le message est simple : s’ils peuvent faire ça, tu peux le faire aussi. C’est ainsi qu’a été analysée une autre cause majeure des accidents de la route : « Les piétons indisciplinés qui traversent la rue partout constituent une des principales causes génératrices d’accidents graves de la route en Roumanie. Depuis quelques années, la vitesse et les piétons indisciplinés occupent les deux premières places au classement des causes des accidents. Nous parlons d’une campagne inédite, mais nous espérons que la réaction du public soit positive, qu’il comprenne exactement le message : il faut traverser la rue sur un passage piétons. »


    L’année dernière, ont été enregistrés environ 9300 accidents de la route qui ont fait aussi des victimes. Aux dires du commissaire adjoint Andries, par le biais de campagnes mémorables, l’Inspection générale de la police roumaine espère que le nombre des accidents baisse de plus en plus, tout comme celui des familles vivant des drames. (trad.: Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)