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  • Le Programme « Soutien pour la Roumanie »

    Le Programme « Soutien pour la Roumanie »

    Les factures exorbitantes d’électricité et de gaz tant pour les consommateurs domestiques que pour les opérateurs économiques de Roumanie ont généré, ces derniers mois, des hausses de prix importantes, presque du jour au lendemain, pour tous les produits alimentaires, non alimentaires et les services. Elles se sont traduites, en termes statistiques et financiers, par une inflation record, et qui n’a même pas atteint son pic ! Compte tenu de cette situation extrêmement difficile, en particulier pour les Roumains à bas revenus, la coalition formée du PSD, du PNL et de l’UDMR au pouvoir a convenu sur des solutions censées soutenir les plus vulnérables — soit près de 12 millions de personnes. Le paquet de mesures « Soutien pour la Roumanie » s’élève à environ 17,3 milliards de lei (3,5 milliards d’euros), dont 9 milliards de lei provenant de fonds européens et le reste du budget de l’État. Marcel Ciolacu, leader du PSD :



    « Ce plan se concentre sur la lutte contre les hausses de prix, le soutien aux fermiers roumains et l’augmentation de la capacité de transformation dans l’industrie alimentaire. La valeur ajoutée doit — enfin – rester en Roumanie. Les emplois, c’est ici, en Roumanie, qu’ils doivent être. En outre, le soutien des entreprises roumaines était une priorité. Pratiquement, grâce à ce plan de soutien, plus de la moitié de la population roumaine bénéficiera d’une certaine forme de protection contre l’envolée des prix. Une autre mesure qui vient soutenir les travailleurs, tant ceux du secteur privé que du secteur public, concerne l’absence d’impôts pour l’augmentation volontaire du salaire minimum de 200 lei (environ 40 euros). Autrement dit, l’argent ira dans la poche du salarié, sans que l’employeur ne verse d’argent à l’État. »



    Le président du PNL et premier ministre, Nicolae Ciucă, a déclaré que les personnes à faibles revenus et les étudiants boursiers sociaux recevraient des bons d’achat :



    « Un milliard d’euros — dont 50 % de fonds européens, et 50 % de fonds du budget de l’État – consistera en bons d’achat de 50 euros pour des aliments de base tous les deux mois pour les familles avec au moins deux enfants ou les parents isolés avec un revenu inférieur à 600 lei (soit 120 euros) par mois, les retraités avec un revenu inférieur à 1 500 lei (300 euros) par mois, les personnes touchant le revenu minimum garanti, et les personnes handicapées. Il y a des bons pour les étudiants titulaires de bourses sociales, 30 euros pour chaque mois au cours duquel des cours sont organisés, pour acheter des denrées alimentaires, des fournitures scolaires et des vêtements. La valeur des chèques-repas augmente de 50 %, passant de 20,17 lei (environ 4 euros) à 30 lei, soit 6 euros. Nous doublons également l’allocation alimentaire pour les patients hospitalisés et les personnes âgées institutionnalisées, de 11 lei (2,20 euros) par jour à 22 lei (soit 4,40 euros) par jour. »



    La Roumanie a besoin d’un État fort pour intervenir autant de fois que nécessaire, car la crise économique va s’aggraver dans les mois à venir – a conclu le chef de l’UDMR, Kelemen Hunor. Les mesures du paquet « Soutien pour la Roumanie » seront mises en œuvre en partie à partir du 1er mai et en partie à partir du 1er juin.


    (Trad. : Ligia)


  • Nouvelle chance pour les adolescents vulnérables

    Nouvelle chance pour les adolescents vulnérables

    En Roumanie, 1 enfant sur 10 naît d’une mère adolescente, âgée de 15 à 19 ans. Le pays occupe, ainsi, une des premières places sur l’ensemble de l’UE pour ce qui est des accouchements survenus dans cette tranche d’âge. Par ailleurs, l’obésité, l’abandon scolaire, la consommation d’alcool et le tabagisme précoce vont croissant. C’est pourquoi un deuxième Centre de ressources pour les adolescents vulnérables a récemment ouvert ses portes à Bucarest, où ces jeunes personnes bénéficient de conseil, d’appui et de soins de récupération. Ce centre accueillera aussi des activités de groupe, lors desquelles les jeunes auront la possibilité de discuter avec les experts sur des thèmes importants tels que les relations avec les autres ou la santé. Il servira donc de pont entre les ados vulnérables et la communauté, leurs familles respectives y comprises.



    Afin de venir en aide à ces jeunes, l’UNICEF, en partenariat avec le Ministère roumain de la jeunesse et du sport, la mairie du 4e arrondissement de la capitale, Bucarest, et l’Alliance pour la lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, ont lancé, dès l’ouverture du centre, le programme intitulé “Opportunités pour les adolescents”. Ce programme, qui devrait durer trois ans, sera mis en place dans cinq grandes villes à travers le pays, à savoir Bucarest, Cluj, Iaşi, Constanţa et Bacău.



    Présente à l’inauguration du Centre de ressources pour les adolescents, Sandie Blanchet, représentante de l’UNICEF en Roumanie, a souligné le fait que les environ 1,7 millions de jeunes roumains concernés doivent relever des défis similaires à ceux qui se posent devant les ados du monde entier.



    Sandie Blanchet : « Les recherches les plus récentes en matière de neurosciences montrent que l’adolescence est une étape cruciale dans le développement du cerveau humain. Si les adolescents sont plus enclins à prendre des risques c’est parce que leur cerveau n’est pas encore pleinement développé. Leurs choix ont une influence forte sur leur futur mode de vie. D’où l’importance des choix sains dans cette période de leur existence. L’an dernier, près de 17.000 adolescentes de moins de 19 ans étaient enceintes. En outre, nous assistons à une incidence accrue des cas d’obésité, de consommation d’alcool, de tabagisme et d’abus de drogues parmi les jeunes. En milieu urbain, la prise de substances hallucinogènes également appelées ethnobotaniques menace l’état de santé, voire même la vie de plusieurs centaines d’adolescents et de jeunes, qui encourent y compris le risque d’infection par le VIH. Enfin, selon une récente étude de l’UNICEF, 19% des ados âgés de 15 à 18 ans ne fréquentaient pas l’école l’an dernier, ce qui diminue drastiquement leur chance de trouver un emploi bien payé. »



    Ce type d’intervention destinée aux adolescents ayant des possibilités réduites de développement personnel et vivant dans les quartiers défavorisés du 4e arrondissement de la capitale arrive à un moment clé pour les politiques consacrées à la jeunesse de Roumanie, affirme Cosmin Cristian, secrétaire d’Etat au ministère de la Jeunesse et du Sport: « Nous nous réjouissons que la Stratégie Nationale de la Jeunesse 2015 — 2020 soit approuvée par le gouvernement. Cette stratégie vise entre autres les adolescents, cette catégorie si vulnérable, en proie à de nombreuses tentations. La Roumanie compte plus de 6 millions de jeunes âgés de 15 à 34 ans, dont 1,7 millions d’adolescents. Cette stratégie a été adoptée justement pour soutenir la participation des jeunes dans la vie active, économique, sociale et culturelle, en leur offrant des opportunités égales. Un aspect essentiel de la mise en oeuvre de la Stratégie Nationale de la Jeunesse est de la décliner en stratégies locales. Nous ne souhaitons pas que tout s’arrête là. Nous sommes en train de travailler sur les plans nationaux d’actions pour la jeunesse. Et évidemment, nous souhaitons que la stratégie devienne opérationnelle au plus vite. Il y a des villes, comme Timisoara (à l’ouest) par exemple, qui disposent déjà de leur propre stratégie destinée aux jeunes et j’aimerais bien qu’il en existe une à Bucarest aussi, même au niveau du 4e arrondissement, pour les jeunes de cette communauté. »



    Au cours de la première année de la mise en œuvre du programme «Opportunités pour les adolescents », plus de 1500 jeunes devraient être informés et 200 autres devraient bénéficier d’opportunités concrètes de développement personnel au Centre de ressources ouvert dans le 4e arrondissement de Bucarest. Ils seront 10.000 au total à profiter de ce projet pilote. L’essentiel, c’est de les mettre au courant des risques auxquels ils s’exposent, souligne Bogdan Glodeanu, directeur exécutif de l’Association ALIAT. Jusqu’ici, son association a informé et soutenu quelque 3000 jeunes, par l’intermédiaire des écoles, des lycées et des réseaux de socialisation. Désormais, c’est aux centres de ressources de mettre en valeur cette expérience.



    Bogdan Glodeanu : «En moyenne, c’est vers l’âge de 13 ans que les adolescents entrent en contact avec l’alcool, le tabac et la drogue. A 17 ans, 76% des filles et 75% des garçons ont déjà expérimenté au moins deux de ces produits. 60% des adolescents qui commencent à en consommer par curiosité, deviennent des consommateurs réguliers en une année et demie. De nombreux problèmes en découlent. Certains finissent par abandonner l’école pour intégrer des entourages douteux. Souvent la famille ne peut plus les aider. Selon les études internationales, 9% des jeunes de 15 à 29 ans meurent chaque année à cause de l’alcool. La Roumanie occupe la 8e place, sur 188 pays, en ce qui concerne la quantité d’alcool consommée par tête d’habitant. Et c’est toujours en Roumanie que plus de 40% des adolescents ont consommé de l’alcool au moins une fois, alors qu’en moyenne ils consomment près de 3 litres d’alcool par mois. »



    Dans ce contexte, les spécialistes du centre se rendront dans les écoles et les lycées pour identifier les jeunes confrontés à de tels problèmes. De même, il y aura des partenariats avec les institutions et les ONG déjà familiarisées avec la situation et peuvent diriger les jeunes vers le centre. S’y ajoute la plate-forme www.adolescenteen.ro où les jeunes pourront entrer en contact avec des spécialistes locaux, aborder les thèmes qui les intéressent le plus et se renseigner sur les opportunités de développement personnel disponibles à Bucarest. (Trad. Mariana Tudose, Valentina Beleavski)