Tag: youth mobility

  • Les jeunes et l’émigration

    Les jeunes et l’émigration

    Ces données officielles placent la Roumanie en deuxième
    position dans le classement des pays affectés par l’émigration, après la Syrie,
    touchée, quant à elle, par une longue guerre civile. La situation présente ne
    semble pas amenée à évoluer de manière positive. Une nouvelle étude vient
    confirmer ce qu’on entend depuis un certain temps dans les discussions de café en
    Roumanie : les jeunes Roumains envisagent, eux aussi, d’émigrer.

    L’étude
    internationale Youth Mobility rassemble les données d’une enquête réalisée
    auprès de 30.000 jeunes de neuf pays de l’Union européenne : l’Allemagne,
    la Suède, la Grande Bretagne, l’Irlande, la Slovaquie, la Lettonie, l’Italie,
    l’Espagne et la Roumanie. 2.000 jeunes Roumains ont participé à ce sondage, daté
    fin 2015 – début 2016. La conclusion reste toujours valable : près d’un
    demi-million de jeunes, âgés de 16 à 35 ans, souhaiterait partir de Roumanie.
    Le professeur des universités Dumitru Sandu, de la Faculté de Sociologie de
    l’Université de Bucarest, a pris part à cette recherche et nous livre ses
    conclusions : « Ce n’est pas
    seulement qu’ils souhaitent partir, mais ils ont des plans concrets de départ.
    Les désirs peuvent varier dans leur degré d’intensité et dans leur apport à la
    structuration de l’avenir. Nous ne posons jamais uniquement des questions liées
    aux souhaits des gens, nous allons en profondeur des choses. Au moment de
    l’étude, 47% des jeunes âgés de 16 à 35 ans avaient des intentions bien
    structurées, des plans mêmes, pour quitter la Roumanie dans les cinq prochaines
    années. »



    Ces résultats n’ont rien de surprenant pour l’opinion
    publique roumaine. Mais faire des comparaisons entre les pays participants à
    l’étude peut s’avérer particulièrement éclairant. Par exemple, le professeur Dumitru Sandu constate qu’en ce qui
    concerne l’émigration, les Roumains ressemblent beaucoup aux Italiens : « Il y a de
    nombreuses raisons qui expliquent cette ressemblance avec l’Italie. Elles sont
    tout d’abord liées aux salaires, aux contrats de travail et au niveau de vie.
    Mais le point commun entre les deux pays est notamment la corruption, le
    mauvais fonctionnement de l’administration. Prenons l’exemple des médecins.
    Comme les principales motivations pour partir sont économiques, on s’attendrait
    à ce que l’augmentation des salaires soit un premier pas pour arrêter les
    émigrations. Mais si l’on regarde les données recueillies, certes partielles
    car la décision du gouvernement roumain d’augmenter les salaires des médecins
    est récente, on observe autre chose : le décalage entre les secteurs privé
    et public s’est accentué, les praticiens du secteur privé réclamant des
    salaires équivalents à ceux du secteur public. S’ils n’ont pas gain de cause en
    Roumanie, il leur est aisé de partir, l’étranger est tout proche. Il faut alors
    penser à aider à stabiliser les jeunes qualifiés. Il faudrait aussi réfléchir à
    la qualité de leur environnement de travail et de leur vie professionnelle. Les
    jeunes ne cherchent pas uniquement de bonnes conditions de travail, mais un
    modèle méritocratique pour l’évolution professionnelle, comme ailleurs en
    Europe. »



    Au cours des discussions menées avec les 2.000 jeunes Roumains
    ayant participé à l’enquête Youth Mobility, le professeur Dumitru Sandu s’est
    penché aussi sur la question de leur retour en Roumanie : « Pour une
    meilleure compréhension de l’exode des jeunes, il ne faut pas examiner le
    phénomène que sous un angle économique. Au moment de l’enquête, nous avons
    demandé aux 2.000 jeunes, dont certains avaient déjà vécu à l’étranger et étaient,
    depuis, rentrés en Roumanie, à quand remonte leur premier départ, combien de
    fois et pourquoi ils étaient partis. Car, à dresser une comparaison entre les
    jeunes des neuf pays pris en compte, on remarque que pour les Roumains, c’est
    le fait d’avoir déjà vécu à l’étranger qui fait incliner la balance en faveur
    de l’émigration. Dans le cas du Roumain typique, jeune ou moins jeune, les
    intentions migratoires sont influencées par son expérience antérieure. Le
    phénomène de la migration devient, donc, circulaire. »
    , explique-t-il.


    De plus en plus présente dans les études de spécialité, la
    migration circulaire désigne le va-et-vient entre différents pays européens et
    le pays d’origine des travailleurs migrants. Ce concept n’est possible qu’en
    présence d’un contrat de travail ferme que le travailleur en question a
    préalablement signé. Le professeur Dumitru Sandu souligne le fait que cette comparaison précise mieux les facteurs qui conditionnent
    un retour au pays : « L’étude met en
    évidence une différence majeure entre les Roumains et les Polonais. Ces
    derniers privilégient un système d’émigration par contrat, beaucoup plus
    favorable à la migration circulaire. En revanche, les Roumains suivent plutôt
    les membres de leur famille. La série de comparaisons peut continuer. Si l’on
    prend en considération un Roumain et un Suédois ou un Allemand, le nord-européen
    rentre chez lui à la fin de son contrat ou de son projet, tandis que le Roumain
    rentre par obligation : parce qu’il est malade ou parce qu’il doit soigner
    quelqu’un de la famille, parce qu’il divorce ou qu’il a laissé ses enfants
    derrière. C’est donc un retour forcé qui a tendance à être espacé dans le temps. »


    Dans ce contexte, l’institutionnalisation de la migration
    circulaire serait une solution, ne serait-ce que temporaire, afin d’assurer le
    retour en Roumanie de tous ces jeunes qui laissent derrière eux la porte
    ouverte pour un potentiel retour, précise Dumitru Sandu : « Ces jeunes ne
    rejettent pas l’idée d’un possible retour en Roumanie. Ils gardent en permanence
    un œil sur ce que s’y passe et ne cessent de comparer avec leur vécu en
    Occident. Après, n’oublions pas que les individus se conduisent selon une série
    de facteurs, aussi bien objectifs que subjectifs, tels la confiance dans le
    Parlement, dans le gouvernement ou dans d’autres institutions publiques et
    privées. Il faut dire que les jeunes Roumains – soient-ils en Roumanie ou
    ailleurs, manifestent une forte méfiance envers l’administration publique roumaine. »




    Par
    conséquent, en dehors de la migration circulaire, les choses devraient changer
    durablement en Roumanie pour déterminer les jeunes Roumains à rentrer. Encore
    faut-il que la situation dans le pays évolue et que les institutions publiques
    redeviennent dignes de confiance. (Trad. Elena Diaconu et Ioana Stăncescu)

  • Tinerii şi potenţiala lor migraţie

    Tinerii şi potenţiala lor migraţie

    Între 2007 şi 2017, deci în deceniul scurs de la aderarea României la UE, au plecat din ţară 3,4 milioane de persoane, aproximativ 17% din populaţie. Aceste date oficiale plasează, de altfel, România pe locul doi într-un top al ritmului de creştere a diasporei, după Siria, ţară afectată de un crunt război civil. Aceasta e situaţia din prezent, dar nici viitorul nu arată foarte diferit. O altă cercetare confirmă ceea ce la nivel informal, în discuţiile private, oamenii dezbat de mult timp: tinerii intenţionează şi ei să migreze. Studiul internaţional Youth Mobility a prelucratdatele unui sondaj făcut pe 30 de mii de tineri din nouă țări ale Uniunii Europene: Germania, Suedia, Marea Britanie, Irlanda, Slovacia, Letonia, Italia, Spania și România.



    Din ţara noastră, au participat 2.000 de persoane la acest sondaj realizat la sfârşitul lui 2015 şi începutul lui 2016. Concluzia sa e, însă, valabilă şi azi : aproape jumătate din tinerii români cu vârste cuprinse între 16 şi 35 de ani şi-ar dori să emigreze. Profesorul universitar Dumitru Sandu de la Facultatea de Sociologie a Universităţii din Bucureşti a contribuit la cercetare şi concluzionează. Nu doar doresc să plece, ci au planuri de plecare. A spune că doresc să plece înseamnă una – căci dorințele sunt diferite ca intensitate și grade de structurare a viitorului -, dar noi nu lucrăm niciodată doar cu întrebări referitoare la ceea ce-și doresc oamenii. Intrăm și în detalii. Deci, 47% reprezintă procentul de tineri cu vârste între 16 și 35 de ani din România care, la momentul sondajului, aveau intenții foarte bine structurare, planuri chiar, de a pleca din țară în următorii cinci ani



    Până aici, nimic surprinzător pentru opinia publică din România. Surprizele apar, însă, când se fac comparaţii între ţări. De pildă, în privinţa motivelor emigrării, românii sunt foarte asemănători cu italienii. Profesorul Dumitru Sandu. Lista de motive e lungă. Aproape întotdeauna se începe cu salariile, locurile de muncă și bunăstarea. Dar nu numai acestea sunt motivele. Iar între România și Italia punctul comun este corupția: funcționarea proastă a administrației. Pentru că în clipa de față situațiile și motivațiile sunt diferite, e bine să plecăm de la ceea ce știm mai clar: situaţilor medicilor. Din moment ce principalele motive ale plecării sunt cele economice, te-ai aștepta ca mărirea salariilor să fie un prim pas major pentru oprirea plecărilor.


    Dar nu este așa. Sigur nu a trecut mult timp de la schimbarea situației – adică mărirea salariilor -, dar, din alte date parțiale, rezultă altceva: s-a accentuat decalajul dintre sectorul privat și cel public, iar medicii din sectorul privat vor să aibă salarii la fel de mari ca cei de la stat. Nu le găsesc în România? Dar străinătatea e aproape. În ecuația asta, trebuie introdus imediat factorul stabilizării, al stabilizării tinerilor calificați. Pe lânga asta, trebui introduși factori precum calitatea mediului de muncă și a vieții profesionale și asta e valabil și în alte domenii de activitate, nu doar în medicină. Tinerii vor nu doar condiții bune de muncă, dar și condiții meritocratice de promovare profesională, la fel ca în alte părți ale Europei



    În discuţiile purtate de profesorul Dumitru Sandu cu cei 2000 de tineri români participanţi la studiul Youth Mobility, a fost dezbătut şi problema întoarcerii în ţară. Dacă judecăm problema exodului de tineri doar în termeni economici, nu vom rezolva niciodată. Făcând sondajul menționat mai devreme, i-am întrebat pe cei 2000 de tineri cu care am stat de vorbă – unii fusese plecați și reveniseră – de ce au plecat, când au plecat prima dată și de câte ori au plecat. În plus, în momentul în care compari experiențele de viață care duc la migrație între cele nouă țări, vezi că în România, contează faptul de a mai fi fost plecat în străinătate. Românul tipic, tânăr sau mai puțin tânăr, e foarte influențat în intenții de plecare de ceea ce a făcut anterior. Migrația e circulatorie



    Conceptualizată deja în studiile de specialitate drept euronavetism, migraţia circulatorie presupune plecarea în scop de muncă, întoarcerea în ţară pentru o anumită perioadă şi revenirea la slujbele din afară ţării. Acest navetism, însă, este posibil doar pe baza unor contracte de muncă foarte ferme. Comparaţia cu alte ţări poate clarifica şi alte aspecte ale migraţiei pentru muncă: posibilitatea şi condiţiile întoarcerii în ţară.



    Profesorul Dumitru Sandu poate concluziona: Aşa cum reiese din alte studii, o deosebire majoră între românul obişnuit şi, de pildă, polonezul obişnuit care migrează este faptul că ultimul pleacă pe baze contractuale sau instituţionale, mult mai favorabile migraţiei circulatorii. Românii, în schimb, pleacă mai mult prin relaţii familiale. Iarăşi, dacă vom compara un român migrant obişnuit cu suedezul sau germanul obişnuit, cei din nordul Europei se întorc acasă pentru că şi-au realizat planul cu care au plecat. Românul care se întoarce acasă, se întoarce din obligaţii: obligaţii impuse de propria boală sau de cea a rudelor, impuse de divorţ, impuse de vizitarea copiilor lăsaţi acasă. E o întoarcere obligată care, deci, se întâmplă mai rar



    Instituţionalizarea migraţiei circulatorii ar fi o soluţie pentru revenirea, măcar temporară în ţară a tinerilor care pleacă, totuşi, cu dorinţa de a reveni cândva, de nu a smulge complet rădăcinile, fapt care reiese tot din studiul la care a contribuit şi profesorul Dumitru Sandu. Ei pleacă, totuşi, în ideea de a se întoarce în anumite condiţii. Iau decizia efectivă de revenire printr-un gen de comparaţie permanentă – stau cu ochii pe ţară – între ce-i acolo, în Occident, şi ce-i aici. În plus, oamenii obişnuişi îşi ghidează comportamentul nu numai în funcţie de indicatori obiectivi, ci şi subiectivi cum ar fi încrederea. Vorbesc de relaţiile de încredere în raport cu Parlamentul, Guvernul şi alte instituţii publice sau private. O altă faţetă a problemei este şi faptul că atât tinerii din ţară, cât şi cei din străinătate manifestă o neîncredere accentuată în raport cu instituţiile publice, mai exact cu administraţia publică din România



    Aşadar, condiţia principală a revenirii, în afara celei specifice euronavetismului, depinde, de fapt, de evoluţia situaţiei din ţară şi de modificarea stării de fapt, astfel încât încrederea în instituţii să reapară.


  • Youth, Employment and Mobility

    Youth, Employment and Mobility


    According to a survey conducted by the National Statistics Institute in the second quarter of the year 2016, there were some 4.8 million young people living in Romania, aged 15 to 34. Half of them were employed at the time of the survey, which doesnt necessarily mean that they had a stable job. It means that they had worked at least one hour per week and were paid for that. Some three quarters of them were full-time salaried employees, mainly in services (50%), industry and construction (28%) and agriculture (21%). Vladimir Alexandrescu, a spokesperson for the National Statistics Institute, told us that the situation of those who work in agriculture is not very bright.



    Vladimir Alexandrescu: “Working in agriculture means, most of the time, working in subsistence households. Of course, agriculture and rural life does have a modern part too, but, generally speaking, this too is organized as a family structure, which means that they produce only to cover the basic consumption needs of a small, family-type group. Statistically, these people too are classified as employed. But if we look at the deeper reality, their social and economic contribution is lower than what they could have accomplished had they had the possibility to work in more developed agricultural enterprises, like the farms in Western Europe or the US.”



    Also, at the time of the survey, more than 2.3 million young people were inactive, and 270,000 were unemployed, meaning that they were trying to find a job or used to be part of Romanias work force at one point. The others were still in school. Besides them, some one million young people, accounting for 19.9% of the population targeted by the survey, and 28% of those who had completed a form of education, were neither working, nor enrolled in the formal education system. According to Mihai Dragos, president of the Youth Council in Romania, these figures reflect a real tragedy.



    Mihai Dragos: “Other studies show that, if young people stay inactive for more than 4 months, consequences could be serious, in the sense that they will have less stable jobs, employment will alternate with unemployment, they will find it more difficult to advance in their careers and will accept smaller salaries”.



    One of the main causes of school dropout is poverty, and 53% of school children do not go past secondary education. Two out of five Romanian young people believe that high school is enough in terms of education, even though higher education graduates have a much easier time finding a job. 49.3% of the young people who had a job at the time of the survey had got it by applying directly to companies or institutions, while 28.8% found their jobs through relatives or friends.



    Mihai Dragos: “As regards employment, it is interesting that around 30% of them get a job through relatives or friends. In the western countries, this networking is important too. Having a network of acquaintances, knowing people, having connections, employers included, can be useful.”



    On the other hand, those who manage to get employed or get a form of paid work, are not very willing to travel long distances in order to improve their situation. Only 3.8% of the young people who were working, aged 25 to 29, had decided to change their place of residence in order to get that job. At the same time, only 20% of the unemployed youth said they were willing to move to find a better job.



    Vladimir Alexandrescu: “Mobility has a double meaning, we are talking about the mobility of the already employed, as well as the mobility of the job seekers who could get a job in places other than the one they live in. At the same time, the fact that so many young people go abroad, far away from their country, seems to contradict this. The most active and highly-skilled young people dont seem to mind working anywhere. They are willing to take a job thousands of kilometers away from home.”



    But how would a youth representative explain this situation? Here is Mihai Dragos once more:


    “Young people are rather reluctant to move away from home to work. But this has something to do with the states housing policies too. Does the state help young people find a place they can afford? And here Im referring to the minimum wage too. It is difficult for someone working for the minimum wage to pay 150 to 200 Euro a month for rent, in a city where they have to get by with a salary of approximately 330 Euro. Its simply unaffordable to move if you have such a low income.”



    This is the reason why youth organization representatives believe that the youth situation should be addressed by public policies, starting with a better correlation between the education system and the labor market, in addition to incentives for increased mobility, as well as paid internships in public and private organizations.