Author: Andra Juganaru

  • Les chants de Noël dans la tradition roumaine

    Les chants de Noël dans la tradition roumaine

    Chaque année, dans les villages de Roumanie et de République de Moldova, quelques jours avant la fête de la Nativité du Jésus Christ (le 25 décembre dans la plupart des pays de culture chrétienne, mais le 6 janvier en Arménie et le 7 janvier en Russie, Serbie, Géorgie et sur le Mont Athos), des groupes de jeunes se rassemblent. Ils se sont déjà préparés pour un rituel qui remonte à la nuit du temps. Parfois, des enfants les accompagnent aussi, portant une étoile en papier. Le groupe se rend de maison à maison pour chanter des chansons traditionnelles. Après avoir chanté, les hôtes offrent à chacun de la nourriture ou de l’argent. En roumain, cette coutume s’appelle « colindat » et les chants « colinde ». Mais que chante-t-on à cette période des fêtes ? En plus de « réveiller » les hôtes pour les annoncer la bonne nouvelle de la Nativité du Christ, les chanteurs font de vœux de bon augure : que les hôtes aient une nouvelle année pleine de riches récoltes, ou que leurs jeunes filles se marient l’année à venir. Mais comment cette tradition est-elle née et comment est-elle arrivée sur le territoire de la Roumanie actuelle et de la République de Moldova ? Aujourd’hui nous vous invitons à découvrir l’histoire des chants de Noël. Dans les minutes suivantes, nous vous proposons de suivre leurs racines préchrétiennes, leur développement dans l’Antiquité tardive et au Moyen-Âge, dans l’espace du christianisme occidental ou de Byzance, ainsi que leurs premières attestations en Roumanie et République de Moldova.

     

    Des racines depuis l’Antiquité

     

    Le nom des chants de Noël, « colinde » en roumain, est d’origine latine et provient du mot latin « calendae », lui-même dérivé du verbe « calare », qui veut dire « annoncer, donner des nouvelles ».

     

    L’histoire des chants de Noël plonge ses racines dans l’Empire romain, dans sa période préchrétienne. Les Romains appelaient « calendae » les premiers jours de chaque mois. A cette occasion, ils organisaient des festivités en l’honneur de certains dieux, allant de maison en maison et chantant une sorte de chants rituels à caractère sacré. Cette coutume était également pratiquée au début ou à la fin de l’année agricole, et même en automne, pendant la période des récoltes. En particulier, les festivités des « calendae » de janvier étaient très connues et dédiées à l’ancien dieu latin, Ianus Geminus, celui aux deux visages.

     

    Il faut préciser que la célébration de la Nativité n’avait pas toujours lieu le 25 décembre. En fait, jusqu’au milieu du quatrième siècle, les chrétiens fêtaient la Nativité le même jour que la Théophanie, c’est-à-dire le 6 janvier. Ce n’est qu’au milieu du IVe siècle que l’Eglise a établi la date du 25 décembre comme jour de célébration de la fête de la Nativité, afin d’effacer le souvenir d’une grande fête païenne dédiée au culte solaire. L’histoire racontée par les Evangile est chantée dans les chants de Noël. L’ange Gabriel a annoncé à Marie qu’elle donnerait naissance à un garçon et qu’elle l’appellerait Jésus, car il serait le fils de Dieu et régnerait sur Israël pour toujours.

     

    C’est ainsi que les vieux chants païens ont été christianisés, leurs textes étant liés à l’histoire biblique, notamment à l’incarnation et à la naissance de Jésus Christ, adoré comme Fils de Dieu incarné et Sauveur du monde. Le chemin des « calendae » aux chants de Noël a donc été parcouru en plusieurs siècles.

     

    Des « calendae » aux cha nts de Noël

     

    Signifiant « Jésus, brille sur tous » en latin, « Jesus refulsit omnium » est l’un des chants de Noël les plus anciens. Il a été attribué à saint Hilaire de Poitiers (ca. 315-368). L’hymne décrit les mages porteurs de cadeaux arrivant de l’est pour trouver le nouveau-né Jésus. Un autre chant également provenant du quatrième siècle est « Du cœur du Père engendré », en latin « Corde natus ex parentis », du poète romain Aurelius Prudentius (348-405/413).

    Des sources datant du 9e et 10e siècles font référence aux chants de Noël dans des monastères d’Europe du Nord. Bernard de Clairvaux (ca. 1090-1153) a composé une séquence de strophes rimées. Toujours au 12e siècle, le moine parisien Adam de Saint-Victor a utilisé la musique des chansons populaires, introduisant quelques séquences pour des chants de Noël.

     

    « Orientis Partibus », également connu sous le nom de « La fête de l’âne », est un chant français de la fin du 12e siècle. Il est attesté dans le manuscrit Edgerton 2615, qui a été produit à Beauvais, en France, vers le deuxième quart du 13e siècle, très probablement entre c. 1227 et c. 1234. Ce chant a été écrit pour être joué dans le cadre de la « Fête de l’âne », qui avait lieu chaque année le 14 janvier pour célébrer la fuite de Joseph, Marie et de leur enfant Jésus en Egypte. Un détail intéressant est sa composition en deux langues différentes. Les strophes du chant sont en latin, mais le refrain est en français.

     

    Des sources écrites vers le 13e siècle font référence aux chants de Noël sur les territoires d’Italie, d’Allemagne ou bien de la France d’aujourd’hui. Ils peuvent être apparus sous l’influence de François d’Assise (1181-1226), qui les a également introduits dans les services religieux. Ils ont également été utilisés dans des pièces de théâtre. En Angleterre, au 15e siècle, 25 chants de Noël étaient publiés pour Noël et chantés de maison à maison, une coutume préservée jusqu’à aujourd’hui.

     

    Dans le monde byzantin, les sources les plus anciennes et accessibles avec des références aux chants de Noël datent du 11e siècle. Le chant « Le Dieu éternel est descendu », « Άναρχος Θεός καταβέβηκε », est le chant de Noël byzantin le plus ancien dont les vers comme la musique sont connus. Il est associé à la ville de Kotyora sur la mer Noire (aujourd’hui Ordu, en Turquie). Presque tous les chants de Noël sont écrits en utilisant le vers commun appelé « dekapentasyllabos » (soit un iamb de 15 syllabes avec une césure après la 8ème syllabe), ce qui signifie que leur formulation et leurs airs sont facilement interchangeables. Cela a donné naissance à un grand nombre de variantes locales dans les régions de la Grèce d’aujourd’hui, mais aussi des pays des Balkans actuels, dont certaines parties se chevauchent ou se ressemblent souvent dans les vers, la mélodie ou les deux. Néanmoins, leur diversité musicale reste très large : par exemple, les chants de Noël de la région d’Epire sont strictement pentatoniques, à la manière des polyphonies pratiquées dans les Balkans, et accompagnés de clarinettes et de violons. De l’autre côté, sur l’île de Corfou, par exemple, le style est une polyphonie harmonique tempérée, accompagnée de mandolines et de guitares. D’une manière générale, le style musical de chaque chant suit de près la tradition musicale séculaire de chaque région.

     

    Les chants de Noël sur le territoire actuel de la Roumanie

     

    Sur le territoire de la Roumanie, il n’y a pas de données exactes connues pour attester de l’âge des chants de Noël. Les références les plus anciennes remontent au 17e siècle. Un document datant de 1647 fait mention du pasteur Andreas Mathesius, provenant du village de Cergăul Mic, dans le département d’Alba d’aujourd’hui, en Transylvanie, qui se plaint d’une coutume courante parmi les Roumains orthodoxes : il s’agissait d’aller chanter de maison en maison la nuit de Noël. Un autre témoignage sur les chants de Noël de Munténie apparaît au même siècle : dans ses notes de voyage, l’archidiacre Paul d’Alep précise que la coutume des chants de Noël était pratiquée aussi bien la veille de Noël que le jour de Noël, lors des foires en Munténie. Des chanteurs, accompagnés de violoneux, annonçaient la naissance de Jésus. En ce qui concerne la région de la Moldavie, le souverain moldave Dimitrie Cantemir (1673-1723), dans son œuvre Descriptio Moldaviae (en latin « La description de la Moldavie »), fait référence à la tradition des chants de Noël. Dans un autre ouvrage, appelé La Chronique de la vieillesse romano-moldo-valaque, le même auteur émet une hypothèse intéressante sur l’origine du refrain « Leru-i Ler », présent dans beaucoup de chants même aujourd’hui, le reliant au nom de l’empereur romain Aurélien (215-275). Alors, depuis le 17e siècle, dans les trois principautés roumaines, les sources attestent que les chants de Noël étaient une tradition déjà bien enracinée.

     

    Un premier recueil de chants de Noël a été réalisé au 17e siècle, à la fin d’un livre appelé « Catavasier » (soit un livre de culte du rite byzantin utilisé dans l’Eglise orthodoxe, qui contient les hymnes de la Résurrection et d’autres chants des vêpres des samedi soir et des matines du dimanche, en suivant les 8 voix utilisés dans le chant byzantin) imprimé à Râmnic, en 1747. Les chants de Noël insérés étaient précédés d’une brève note explicative : « Là, à la fin du livre, on met aussi les vers que les enfants chantent lorsqu’ils marchent avec l’étoile, le soir de la Nativité du Christ. Et, cher lecteur, sache que ce que tu liras et tu compteras concernant la poétique nous avons imprimé comme nous les avons trouvés, comme les gens les chantaient ».

     

    A part l’annonce de la Nativité du Seigneur, les chants de Noël ont aussi le rôle de formuler des vœux de santé, d’abondance et de paix pour la nouvelle année.

     

    Présents dans toute la tradition chrétienne, les chants de Noël illustrent certains aspects de la vie du Jésus Christ sur terre. Certains parlent de la joie de Sa Nativité, tandis que d’autres rappellent aussi des événements tristes qui, selon la Bible, ont eu lieu après la naissance de Jésus. Parmi eux, la mise à mort des 14 000 bébés par le roi Hérode.

     

    Sur le territoire de la Roumanie, les chants de Noël sont très variés.

     

    Beaucoup commencent avec la prière des chanteurs souhaitant être accueillis dans la maison des hôtes ou récompensés pour leur effort de voyager de maison en maison par mauvais temps et de chanter. D’autre chants rappellent aussi l’hôte parti à la chasse, racontent les aventures des chasseurs, du berger et de la bergère, des filles, des garçons, des familles, du Nouvel An, et de l’agriculture.

     

    Dans les dernières décennies, le travail minutieux de folkloristes, théologiens et musicologues s’est achevé par la composition de nombreux recueils de chants de Noël. Reconnaissant la valeur inestimable des chants de Noël roumains, ainsi que la tradition des chants de Noël en groupe, en 2013 l’UNESCO a inclus cette ancienne coutume dans le patrimoine immatériel de l’humanité.

     

  • 23.12.2024

    23.12.2024

    Coalition – Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a désigné ce lundi le leader social-démocrate, Marcel Ciolacu, à la tête du gouvernement. Aux dires de Iohannis, la nouvelle coalition gouvernementale est pro-européenne et a toutes les chances de relever les défis auxquels se pays se confronte actuellement: la construction budgétaire et le calendrier des élections présidentielles de 2025. Ce lundi encore, les ministres sont auditionnés dans les commissions parlementaires et le gouvernement prêtera serment. Antérieurement, les leaders politiques du PSD, du PNL, de l’UDMR et des groupes des minorités nationales ont signé un accord politique pour la formation d’une majorité parlementaire et d’un gouvernement. Le chef de file du PSD, Marcel Ciolacu, a déclaré que les signataires sont obligés de défendre la démocratie, le parcours européen et euroatlantique du pays et les valeurs et l’identité nationales. Le responsable libéral par intérim, Ilie Bolojan, a quant à lui précisé que son parti a signé un document pour la mise en place d’un gouvernement stable, capable d’adopter des réformes dans un contexte difficile. Et lui d’annoncer que l’ancien leader du PNL, Crin Antonescu, est la proposition commune de la coalition gouvernementale pour les futures élections présidentielles. Le responsable de l’UDMR, Kelemen Hunor, a affirmé que l’actuelle coalition se propose de gagner la confiance de l’électorat afin de surmonter la crise politique et que les premiers défis à relever sont la nouvelle construction budgétaire et le scrutin présidentiel de l’année prochaine. Le représentant des minorités nationales autres que celle hongroise, le député Varujan Pambuccian, a affirmé que l’actuelle coalition se propose de préserver la stabilité politique, économique et sociale.

     

    Parlement – Le député social-démocrate, Ciprian Serban, a été élu ce lundi à la tête de la Chambre des députés au sein du nouveau Législatif roumain issu des élections du 1er décembre. Quant au Sénat, son nouveau président est le chef par intérim du PNL, Ilie Bolojan. Au total, sept formations font partie du nouveau parlement de Bucarest, quatre pro-européennes, PSD, PNL, USR, UDMR et trois auto intitulées souverainistes,  AUR, SOS Roumanie et POT.

     

    Economie – La Commission roumaine pour la stratégie et la prévision a abaissé de 2,8% à 1% ses estimations de croissance économique pour l’année en cours, dans le contexte d’un déclin accéléré notamment des activités industrielles et agricoles. Le seul secteur ayant enregistré une courbe ascendante est celui des services. Lors de ses prévisions faites en automne et rendues publiques en novembre, la Commission européenne a estimé une chute de l’économie roumaine jusqu’à 1,4%, suivi d’une relance jusqu’à 2,5% en 2025 et 2,9% en 2026, dans le contexte d’une relaxation des conditions financières et d’une accélération des investissements.

     

    Message – «La Roumanie se trouve à un tournant de l’histoire » a précisé dans un communiqué le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, tout en ajoutant que le pays devrait rejeter fermement toute tentative qui se propose de porter atteinte à la mémoire des héros de la Révolution et à déformer la vérité sur le régime dictatorial de Ceausescu ». Et M. Iohannis d’ajouter que 35 ans après les événements de décembre 1989, l’idéal de la liberté reste plus vivant et plus actuel que jamais. Des cérémonies ont été organisées ces jours-ci à travers tout le pays pour commémorer la révolution anticommuniste de 1989 soldée par des morts et des blessés.

     

    Frontières – La direction nationale de la police aux frontières anticipe une hausse significative du trafic frontalier aux points de passage des frontières roumaines, notamment de celles communes avec la Hongrie, que les Roumains vivant en Occident prendront d’assaut pendant les fêtes d’hiver. Plus de 3500 policiers au total sont en place chaque jour, aux points de passage frontaliers, afin de contrôler, surveiller, mais aussi combattre la criminalité transfrontalière. Si les chiffres le réclament, le nombre de policiers sera majoré, annoncent les autorités.

     

    Météo – Ce lundi, les températures approchent la moyenne spécifique pour le mois de décembre, notamment dans les régions de l’ouest et du nord-est du pays. Dans le reste du territoire, les thermomètres montreront des températures positives, allant jusqu’à 6 ou 8 degrés. Le ciel demeure couvert et des précipitations tombent sur le sud-ouest de la Roumanie. Il neige en altitude, les pluies et la giboulée touchent l’ouest et nord-ouest et il pleut dans le reste des régions. Les températures maximales vont de 0 à 13 degrés. 2 degrés à midi, à Bucarest.

  • La ville de Braşov

    La ville de Braşov

    Selon les données statistiques, la ville de Brașov est la destination la plus visitée de Roumanie, après la capitale. Brașov est attrayante car, pendant l’hiver, elle est fréquentée par les touristes qui viennent skier dans la station de Poiana Brașov. Cependant, de nombreuses autres attractions font de cette ville une destination touristique importante de la Roumanie durant toute l’année.

     

    Récemment, 65 représentants d’agences de voyage provenant d’Angleterre, de Bulgarie, de Chine, d’Allemagne, d’Italie, de Pologne, de Moldavie, des Pays-Bas, de Turquie et de Hongrie ont visité pendant une semaine des sites touristiques dans la région de Brașov. Leur circuit a inclus donc la station de Poiana Brașov, le centre historique de la ville de Brașov, le château de Bran et ses environs, les villes de Râșnov et de Zărnești, les Gorges de Grădiștei et le village touristique de Fundata. Nous avons demandé à Mila Ivanova, représentante d’un opérateur touristique de Bulgarie, quels sites recommanderait-elle à ceux qui solliciteraient les services de la société qu’elle représente :

     

    « Je recommanderais toutes les zones qu’on a pu explorer pendant le circuit, car elles sont absolument magnifiques. Brașov et Poiana Brașov sont parfaits pour le ski, mais pas seulement, Fundata est aussi un endroit étonnant. On peut y faire des balades à vélo, en quad, et la nature est unique. Je recommanderais tout cela aux groupes de professionnels qui font appel à nos services, mais également aux grands groupes et aux familles. C’est incroyable. »

     

    Pour Mila Ivanova, le lieu le plus intéressant à visiter est le centre historique de Brașov. Une promenade dans le vieux centre permet aux visiteurs de découvrir des constructions datant du Moyen Âge, dont le Bastion des Tisserands – la plus ancienne construction de ce type en Roumanie, l’Église Noire – le plus important monument d’art gothique dans cette partie de l’Europe, et le bâtiment de la première École roumaine, située à Șchei et mentionnée pour la première fois en 1495. Parmi les constructions emblématiques de Brașov se trouvent aussi les tours de défense qui ont survécu depuis l’époque de la forteresse médiévale et les églises roumaines, dont l’Église Bartolomeu, la plus ancienne construction de la ville, qui date de 1241. Au centre de la ville on retrouve la Maison du Conseil, siège des autorités médiévales, un bâtiment entouré de quatre côtés par des constructions anciennes, dont les rez-de-chaussée abritent des magasins, des restaurants et des cafés. Construite initialement comme une tour de guet, la Maison du Conseil a été utilisée par les autorités locales jusqu’à la fin du XIXe siècle. Le bâtiment domine la Place du Conseil, l’une des attractions principales de la ville. Au Moyen Âge, c’était l’endroit où les commerçants exposaient leurs marchandises, tandis qu’aujourd’hui c’est un beau lieu de promenade, avec des terrasses, des restaurants, des musées, des librairies et des magasins.

     

    Visible de loin grâce à sa hauteur, l’Église Noire se trouve à proximité immédiate de la Place du Conseil. Le nom actuel du monument provient de l’incendie de 1689, qui a ravagé le centre de la ville et noirci les murs extérieurs de l’église. À l’intérieur de l’église, dont la construction a commencé en 1383 et a duré près de cent ans, on peut admirer plusieurs objets de patrimoine, dont une impressionnante collection de tapis anatoliens. Sur le pilier devant le chancel, on peut observer le blason de la ville de Brașov – une couronne sur un tronc d’arbre avec des racines.

     

     

    Inauguré le 15 juin 2023, l’Aéroport international Brașov – Ghimbav contribue déjà à l’augmentation du nombre de touristes. Grâce à ce nouvel aéroport, Brașov est désormais connecté à d’autres grandes villes européennes telles que Budapest, Dortmund, Londres, Munich, Nuremberg, Rome, Thessalonique et Stuttgart.

     

    Voilà, l’invitation a été lancée ! En espérant vous avoir convaincu de visiter cette ville empreinte d’histoire et de charme, à bientôt pour une nouvelle destination captivante !

     

    (Trad. Rada Stănică)

     

  • 05.08.2024

    05.08.2024

    Harcèlement – Cette semaine le gouvernement de Bucarest modifiera la législation actuelle contre les abus qui maintenant ne permet pas de déposer une plainte anonyme. L’exécutif adoptera également des mesures pour protéger les victimes, quel que soit le nom de l’agresseur. C’est la réaction des autorités face aux situations d’abus signalées récemment dans le milieu universitaire. La ministre de l’Education, Ligia Deca, a expliqué que la police recevrait rapidement les notifications d’agression sexuelle et que les nouvelles mesures visaient l’ensemble du système public, car les règles en matière d’enquête au poste de travail s’appliquent à tous les domaines de la société. Rappelons-le, la semaine dernière, d’anciennes étudiantes ont lancé dans l’espace public des accusations de harcèlement sexuel contre trois professeurs d’université, contre lesquels la police a déjà ouvert des dossiers. Un de ces enseignants, Alfred Bulai de l’Ecole Nationale de Sciences Politiques et Administratives, a été démis de ses fonctions par la direction de l’université, tandis que les deux autres – soit Dorin Ştefan Adam de l’Université d’Architecture de Bucarest et Marius Pieleanu, également de l’Ecole Nationale de Sciences Politiques et Administratives, ont eux-mêmes demandé la suspension.

     

    Liban – Les citoyens roumains qui se trouvent sur le territoire de la République Libanaise doivent quitter rapidement le territoire de cet Etat par les voies aériennes encore disponibles. C’est la ferme recommandation envoyée ce lundi par le ministère des Affaires étrangères de Bucarest sur toile de fond d’un risque accru d’escalade des tensions au Moyen-Orient. Le ministère prévient qu’ils risquent de ne pas pouvoir partir car il est possible que la situation dans la région se détériore de manière imprévisible, affectant notamment la disponibilité des vols commerciaux et des itinéraires de voyage. D’ailleurs le ministère des Affaires étrangères recommande fermement aux Roumains se trouvant au Liban de déclarer leur présence à l’ambassade de Roumanie à Beyrouth.

     

     

    JO –  Les sportifs roumains évoluent ce lundi aux JO de Paris dans les épreuves d’athlétisme, gymnastique artistique, luttes, polo, tennis de table et voile.

    La Roumanie reste en 12ème position au classement des médailles, sur les 206 pays et territoires participants. Jusqu’à présent, le pays a remporté sept médailles, à savoir trois d’or, trois d’argent et une de bronze.

    Le nageur David Popovici en 200 mètres nage libre, les rameurs Andrei Cornea et Marian Enache en deux de couple masculin et l’équipage féminin de huit de pointe avec barreur (Maria Magdalena Rusu, Roxana Anghel, Ancuța Bodnar, Maria Lehaci, Adriana Adam, Amalia Bereş, Ioana Vrînceanu, Simona Radiş, Victoria Stefania Petreanu) ont décroché l’or.

    Ioana Vrînceanu et Roxana Anghel en deux de pointe féminin ainsi que Gianina van Groningen et Ionela Cozmiuc en deux de couple féminin poids léger ont remporté l’argent.

    David Popovici a décroché la médaille de bronze dans l’épreuve de 100 m nage libre.

    Les sportifs roumains qui ont décroché des médailles à Paris se verront récompenser de 140 000 euros pour l’or, 100 000 euros pour l’argent et 60 000 pour le bronze.

     

    Moyen-Orient – La situation reste extrêmement tendue au Moyen-Orient, dans un contexte de crainte pour une attaque mené contre Israël par l’Iran et ses milices alliées, notamment le Hezbollah libanais. Téhéran et ses alliés réagiraient de cette manière à l’assassinat du chef du Hamas, Ismail Hanniah, à Téhéran, et du commandant militaire du Hezbollah, Fouad Shukr, à Beyrouth. Afin de prévenir une escalade de la situation, les Etats-Unis renforcent leurs forces armées dans la région. Qui plus est le président américain Joe Biden a convoqué ce lundi l’équipe de sécurité nationale pour évaluer la situation. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a réitéré l’appui américain à la sécurité d’Israël et à son « droit de légitime défense contre les menaces de l’Iran, du Hezbollah libanais, des rebelles Houthis et d’autres groupes terroristes soutenus par l’Iran ». Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est quant à lui entretenu dimanche dernier avec le premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani et a souligné « l’importance pour toutes les parties de prendre des mesures pour apaiser les tensions régionales, éviter l’escalade et faire progresser la stabilité ». Les analystes militaires ont averti qu’il ne serait pas exclu que l’attaque de l’Iran et de ses forces affiliées en Irak, en Syrie et au Yémen vise surtout des bases militaires américaines au Moyen-Orient, et que l’objectif secondaire soit l’attaque des cibles sur le territoire d’Israël.

     

    Washington – La vice-présidente américaine Kamala Harris a dépassé Donald Trump en termes d’intentions de vote et bouleverse une course à la Maison Blanche que l’ancien président américain croyait terminée, selon les résultats d’un sondage publié dimanche dernier. Selon le dernier sondage, 50 % des électeurs déclarent qu’ils voteront pour Kamala Harris, contre 49 % pour Donald Trump – soit une marge d’erreur très légère, mais que le président Joe Biden n’a jamais eue. L’ancienne procureure et ancienne sénatrice de Californie a assuré qu’elle deviendrait la candidate des démocrates après avoir obtenu le soutien de plus de la moitié des délégués de son parti. Un autre bon signe pour sa campagne – elle a réussi à collecter rapidement des dons s’élevant à plus de 310 millions de dollars, soit plus du double de celui de son adversaire républicain. Les élections présidentielles auront lieu le 5 novembre.

     

    Sofia – La Bulgarie prépare des élections anticipées législatives, après que les élus nationaux des élections de juin n’ont pas réussi à former un gouvernement. Par ailleurs, la date limite à laquelle Sofia doit envoyer à Bruxelles les candidatures nationales pour un commissaire européen au nouvel Exécutif communautaire approche. La cheffe de la Commission, Ursula von der Leyen, a recommandé aux Etats membres d’envoyer les noms d’un homme et d’une femme d’ici la fin du mois. La Bulgarie, comme les autres Etats, a la possibilité de conserver son commissaire actuel, mais cela ne signifie pas qu’il aura le même portefeuille que celui au sein de l’ancienne Commission. Des élections anticipées auront lieu en Bulgarie le 3 septembre et les nominations pour Bruxelles seront faites par le futur gouvernement.

     

     

    Météo – Il fait chaud dans le sud-ouest, le sud et l’est de la Roumanie. Les températures se situent autour des normales pour la période. Le ciel est variable, avec une nébulosité temporairement accrue. Des pluies à verse et des phénomènes électriques sont attendus tant sur le relief  que dans le reste du territoire. Les températures maximales iront de 23 à 33 degrés Celsius. La température à Bucarest, à midi, s’élevait à 28 degrés. Les météorologues ont émis un avertissement code jaune de pluie sur le nord et le centre de la Roumanie, valable à partir de lundi soir jusqu’à mardi matin. On attend des averses, des éclairs, des rafales de vent et de la grêle. Les hydrologues ont quant à eux émis un avertissement code jaune d’inondation valable jusqu’à mardi midi sur les rivières de cinq bassins hydrographiques du nord et du centre du pays.

  • Regain de désinformation sur les plateformes en ligne

    Regain de désinformation sur les plateformes en ligne

    Fondé sur sept principes clés, le plan de l’UNESCO visant à lutter contre la propagation de la désinformation et des discours de haine en ligne vise à protéger l’intégrité des processus démocratiques et du paysage média au niveau global. Le plan est le résultat d’un processus de consultation sans précédent, déroulé pendant 18 mois, rassemblant plus de 10.000 contributions de 134 pays. « Il existe un besoin urgent de réglementation, les fausses informations et les discours de haine en ligne, accélérés et amplifiés par les plateformes de médias sociaux, représentant des « risques majeurs pour la cohésion sociale, la paix et la stabilité » », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. Une enquête commandée par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et réalisée par l’institut de sondage Ipsos dans 16 pays où se tiennent des élections cette année, dont les États-Unis, montre que 56 % des internautes s’appuient principalement sur les réseaux sociaux pour s’informer, ces dernières dépassant ainsi largement l’influence exercée par les chaînes télé et les sites de médias traditionnels. Cette montée en flèche des plateformes sociales comme principale source d’information suscite des inquiétudes, d’autant que la véridicité des informations fournies soit rarement garantie. Plus de 85 % des personnes interrogées ont exprimé leur profonde préoccupation quant aux conséquences de la désinformation en ligne, et 87 % d’entre elles estiment que ce genre d’infox a déjà impacté négativement le paysage politique de leur pays. Les plateformes de médias sociaux ont été identifiées dans les 16 pays analysés en tant que principale source d’infox par 68 % des répondants. La crise géopolitique et sécuritaire actuelle, aggravée par les scrutins prévus avoir lieu cette année, fait que la vitesse de propagation des fausses nouvelles au sein du public risque d’être plus rapide et percutante que celle des nouvelles vérifiées, a déclaré sur les ondes de Radio Roumanie le professeur universitaire Antonio Momoc, de la Faculté de Journalisme et des Sciences de la Communication de l’Université de Bucarest. Il a analysé le mode de communication dans cet environnement en ligne et la façon dont ces nouveaux médias entendent relever les nouveaux défis auxquels ils se voient confrontés. Antonio Momoc :

    « Les études portant sur les différents réseaux sociaux, qu’il s’agisse de Twitter, Facebook, Instagram ou TikTok, montrent que les fausses nouvelles se propagent davantage et plus rapidement que les informations vérifiées. Il s’agit là d’un élément statistiquement vérifiable. Il va de soi qu’un nombre croissant de personnes sont susceptibles d’appréhender la réalité à travers la loupe déformée des infox qui souvent véhiculent différentes théories complotistes. Prenez TikTok, où une nouvelle théorie du complot est lancée chaque seconde, des théories qui déforment et manipulent l’histoire, les traditions ou l’actualité. Et je ne parle pas des l’hypertrucage, ce procédé de manipulation qui recourt à l’intelligence artificielle pour créer des trucages audiovisuels ultraréalistes. Et la propagation des infox est facilité par les algorithmes, car ces informations captent notre attention, nous maintiennent sur la plateforme plus longtemps et génèrent dès lors davantage de revenus. Ce qui tourbillonne, ce qui se propage, ce qui s’amplifie, ce sont avant tout nos sentiments de frustration et de haine, notre colère et le fait que nous pouvons d’une manière ou d’une autre réagir par des commentaires, par des réactions sur les réseaux sociaux. »

    En effet, les infox s’avèrent souvent capables de nous maintenir captifs aux plateformes, de nous pousser à nous investir dans des échanges houleux, et de renforcer nos idées reçues. Pour donner le change, la presse publique, la radio et la télévision doivent s’adapter rapidement aux nouvelles tendances et être davantage présentes en ligne, en fournissant une information correcte et de qualité, ajoute encore Antonio Momoc :

    « Nous avons réalisé une étude sur la consommation d’Internet et de la télévision avant et après la pandémie. La seconde n’a cessé d’augmenter pendant toute cette période, alors que la première s’est plafonnée. En réalité, la consommation d’Internet était déjà à son maximum encore avant la crise du Covid-19. Il n’y avait plus de marge de croissance. Certes, les gens ont fait davantage d’achats en ligne par exemple, car ils étaient coincés chez eux, mais du point de vue de la consommation d’information, ils ont jeté leur dévolu sur les informations fournies en ligne par la presse traditionnelle, la radio, la télévision ou la presse écrite. Cela démontre que la télévision et la radio conservent leur réputation de fiabilité aux yeux du public. Souvent, les consommateurs d’information connaissent très bien quelles sont les plateformes qui fournissent des infos vérifiées, fiables, qui emploient des journalistes professionnels, et lorsqu’ils désirent avoir accès à des informations fiables, ils y vont. Bien sûr, il y a de plus en plus de journalistes professionnels sur les plateformes alternatives également, mais une présence en ligne plus marquée de la radio et de la télévision, de la presse traditionnelle, leur permet de conserver leur public traditionnel et d’en attirer d’autres. Internet n’est qu’un autre média où un journalisme de qualité peut s’exprimer. »

    Par ailleurs, la capacité du public d’aller chercher et de trouver des sources fiables d’information, de conserver son esprit critique, de disposer d’une culture générale solide constituent le meilleur rempart dans la lutte contre la désinformation sur les plateformes numériques. Et dans le contexte d’une exposition croissante à la désinformation en ligne, les médias traditionnels constituent à n’en pas douter un facteur d’équilibre.

    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • La Pâque des Débonnaires

    La Pâque des Débonnaires

    Plusieurs autre coutumes et rituels sont associés à la fête orthodoxe de Pâques

     

    Parmi les nations de l’Europe du Sud-est, majoritairement orthodoxes, la plus grande fête du christianisme, Pâques, qui marque la Résurrection de Jésus Christ, est associée aux rituels et coutumes d’origines diverses. « La Pâque des Débonnaires » en est une. Il s’agit d’une fête considérée par certains comme chrétienne, et par d’autres comme une fête aux racines païennes. Elle est ciblée sur la commémoration des défunts, notamment des parents et des amis proches. A l’occasion de « La Pâque des Débonnaires », les fidèles visitent les tombes de leurs proches, les mettent en ordre et les prêtres officient un service de commémoration.

     

    La Pâque des Débonnaires, marquée le weekend suivant la Résurrection

     

    Traditionnellement, cette fête est célébrée le lundi qui suit le dimanche de Thomas, c’est à dire une semaine après la Résurrection du Christ. Dans les grands villages, où il y a plusieurs cimetières, la célébration s’étale sur plusieurs jours, à commencer par le samedi avant le dimanche de Thomas.

     

    C’est en République de Moldova (voisine de la Roumanie) que cette célébration connaît la plus grande ampleur,  le lundi suivant le dimanche de Thomas ayant été officiellement déclaré jour férié.

     

    Des traditions moldaves

     

    Traditionnellement, dans la capitale moldave de Chisinau, à l’occasion de la « La Pâque des Débonnaires », la municipalité met à la disposition de la population des lignes de bus gratuites vers le plus grand cimetière du pays qui est aussi l’un des plus grands d’Europe – le cimetière de Saint-Lazare (Doina).

     

    Il faut préciser que les Slaves orthodoxes orientaux célèbrent une fête similaire, appelée Radoniţa (Радоница) par les Russes, Radavnița (Радавница) par les Biélorusses et Provodî (Проводи) par les Ukrainiens, marquée cette fois-ci le mardi d’après le dimanche de Thomas.

     

    Qui sont « Les Débonnaires » ?

     

    Selon la croyance populaire de la plupart des régions, les « Débonnaires », appelés aussi « Rohmani », étaient les premiers êtres vivant sur la Terre, dont l’existence excédait le plan physique. Ils vivaient presque toute l’année sans leurs femmes, avec lesquelles ils ne passaient que 30 jours par an, pour procréer. On croit que les « Débonnaires » vivent maintenant au-delà du monde visible, dans le delta de la rivière appelée « Le Samedi ». Cette rivière marque en fait la frontière entre les deux mondes – celui des vivants et celui des morts. Les « Débonnaires » jeûnent et ils prient toujours pour les vivants, mais ils ne savent pas calculer la date de Pâques. Alors, les gens leur annoncent que la fête de Pâques est arrivée à travers l’eau, où ils jettent des coquilles d’œufs rouges. Dans d’autres régions, on croit que les Débonnaires sont les âmes des enfants non baptisé, décédés immédiatement après leur naissance. Selon d’autres croyances, les Débonnaires sont ceux qui soutiennent la terre ou les descendants de ceux qui n’ont pas réussi à traverser la mer Rouge lorsque Moïse a libéré le peuple juif de la captivité égyptienne, en divisant les eaux. Ils seraient restés sur une île très proche des Cieux, par où passe la rivière appelée « Le Samedi ».

     

    Des traditions roumaines

     

    En Roumanie, à Botosani, les vieux offrent aux autres des œufs rouges pour commémorer les Débonnaires. En Bucovine, les gens font des pique-niques sur l’herbe verte et laissent volontairement tomber sur le sol de nombreuses miettes, à la mémoire des défunts. D’ailleurs, dans toutes les régions du pays, les gens se rendent aux cimetières où ils offrent aux passants des œufs rouges, du gâteau traditionnel au fromage appelé « pasca » ainsi que des brioches du type « cozonac » et déposent des fleurs sur les tombes. Ils commémorent aussi les membres disparus de leurs familles, connus et inconnus.

     

    Autant de traditions autour de la Pâque des Débonnaires, une sorte de continuation de fête orthodoxe de Pâques, la plus importante du monde chrétien.

  • Pourquoi célèbre-t-on Pâques à des dates différentes?

    Pourquoi célèbre-t-on Pâques à des dates différentes?

    Pâques, la plus grande fête du Christianisme, est le plus souvent célébrée à des dates différentes par les communautés chrétiennes. Vous l’avez constaté, peut-être, d’habitude, il y a une semaine de décalage. Pourtant cette année, il y a un très grand décalage entre la Pâque orthodoxe, marquée le 5 mai, et celle catholique, déjà célébrée le 31 mars.  Pourquoi cette différence ? Nous allons donc expliquer les causes de ce fait et nous tenterons d’éclaircir quelques idées inexactes, transmises au fil du temps.

     

  • Brancusi, l’art ne fait que commencer

    Brancusi, l’art ne fait que commencer

    Considéré comme l’un des musées d’art moderne et contemporain les plus célèbres du monde, le Centre Pompidou de Paris dédie à l’artiste roumain, Constantin Brancusi, une exposition inédite, en place du 27 mars au 1er juillet 2024. Après le succès enregistré par l’exposition «Brancusi. Des sources roumaines et des perspectives universelle » en place à Timisoara, dans l’ouest de la Roumanie, à l’époque où la ville a été capitale de la culture européenne, l’actuelle rétrospective accueillie par le Centre Pompidou réunit des centaines de sculptures, photographies, dessins, films et documents d’archives. On peut ainsi admirer l’ensemble de la carrière de cet artiste, depuis ses débuts et son arrivée à Paris en 1904 à l’âge de 28 ans et jusqu’à ses dernières créations, en passant par ses œuvres les plus controversées, en quête de la forme pure. La commissaire de l’exposition, Ariane Coulondre a déclaré :

    Nous avons travaillé sur cette exposition depuis environ deux ans et nous souhaitions rendre hommage à Constantin Brancusi, l’un des plus grands sculpteurs du XXème siècle, immense artiste dont nous avons la chance de conserver l’atelier devant le centre Pompidou. Et nous avons profité du déménagement de l’atelier, puisque le centre Pompidou va fermer l’année prochaine pour organiser cette grande exposition en déployant toute la richesse de sa sculpture, de son travail, en le rapprochant aussi de prêts de grands musées internationaux et de collections particulières pour montrer tout son art, sa vie, une vision d’ensemble qui permet de comprendre son cheminement, la rupture qui l’amène dans l’histoire de la sculpture et de montrer aussi la postérité incroyable de cet œuvre qui continue à nous parler aujourd’hui et à nous émouvoir.

    « Brancusi a fait une véritable révolution dans l’histoire de la sculpture » a ajouté Mme Coulondre selon qui l’artiste roumain est considéré comme le père de la sculpture moderne. La rupture apportée par Brancusi dans l’histoire de la sculpture est triple : c’est une révolution du geste, une révolution de la forme et une révolution de l’espace. Considéré comme le père de la sculpture moderne, l’artiste devenu citoyen français « rompt avec la grande tradition du modelage » et « privilégie la taille directe, technique qui met en valeur la beauté des matériaux », affirme Ariane Coulondre. Ensuite, il a fait une révolution de la forme, en cherchant à « induire de nouvelles formes, géométrisées et simplifiées » et « à exprimer l’essence des êtres, au-delà des apparences ». La troisième révolution, celle de l’espace, se traduit par « la remise en question du statut du socle, traditionnellement utilisé pour distinguer la sculpture de son environnement. » a précisé la commissaire de l’exposition. L’exposition de Paris met en place une section consacrée aux œuvres monumentales réalisées par l’artiste dans le cadre de l’ensemble monumental « La voie des héros ». Susceptible d’être inscrit en été sur la liste du patrimoine de l’UNESCO, l’ensemble comporte la “Colonne sans fin”, la « Table du silence » et la « Porte du baiser ». Les visiteurs sont invités à admirer aussi plusieurs œuvres en rapport avec l’envol, avec le thème du “Maïastra”, cet oiseau légendaire issu des contes folkloriques.

  • Leçon 33 – Faire

    Leçon 33 – Faire

    Lecţia treizeci şi trei

     

    Dominique: Bună ziua!

    Alexandra: Bună dimineaţa!

    Alexandru: Bună seara!

    Valentina : Bună!

    Bun venit, dragi prieteni! Ce mai faceţi? (Comment allez-vous?) Tu ce mai faci, Alexandra?

    Alexandra : Bine, mulţumesc.

    Dominique: Ce mai faci, Valentina?

    Valentina : Foarte bine.

    Dominique: Ce mai faci, Alexandru?

    Alexandru: Excelent!

    Perfect. Nous pouvons continuer notre incursion dans le monde, tellement changeant, des verbes roumains. Nous connaissons déjà les verbes a avea (avoir), a fi (être) et a vrea (vouloir).  Aujourd’hui c’est le tour d’un quatrième verbe très important:

    a face – faire

    Alexandra : eu fac

    Alexandra : Eu fac un duş.

    (Je prends une douche).

    Alexandru : tu faci

                       Tu faci un exerciţiu.

    (Tu fais un exercice).

    Alexandru : el face

                        El face un ceai. (Il prépare du thé).

    Valentina : ea face

                      Ea face o cafea. (Elle prépare un café).

    Alexandra : eu fac, tu faci, el face/ea face

    Alexandru : noi facem

                       Noi facem cumpărături (des courses).

    Valentina : voi faceţi

                      Voi faceţi o plimbare (une promenade).

    Alexandra : ei fac

                       Ei fac o excursie la munte.

    (Ils font une excursion à la montagne)

    Alexandru : ele fac

                       Ele fac o excursie la mare.

    (Elles font une excursion à la mer).

    Valentina : noi facem, voi faceţi, ei fac/ele fac

     

    Tout comme « faire », a face a de nombreux sens, mais son utilisation est un peu différente – comme vous avez déjà pu le constater.

    En roumain on dit par exemple : a face o cafea pour « préparer un café »; a face un duş pour « prendre une douche », etc.

    Quant à la question Ce faci ? elle a un double sens, car elle peut signifier soit « Comment vas-tu? » soit « Que fais-tu? ». C’est pourquoi, quand on veut demander à qqn comment il va, on dit plutôt Ce mai faci? ou Ce mai faceţi ? – s’il s’agit de plusieurs personnes ou que vous vouvoyiez votre interlocuteur.

    Alexandru: Bună, Alexandra. Ce mai faci?

    Alexandra: Bine, mulţumesc. Sunt în vacanţă.

    Elle est en vacances. Chouette!

    Valentina: Cât timp (pour combien de temps) eşti în vacanţă?

    Alexandra: O săptămână (une semaine). Luni, marţi, miercuri, joi, vineri, sâmbătă şi duminică.

    Alexandru: Ce faci în vacanţă?

    Alexandra : Luni fac curat.

    Lundi je fais le ménage.

    Marţi fac dulceaţă.

    dulceaţă – confiture

    Miercuri fac sport.

    Joi fac o plimbare (une promenade).

    Vineri fac cumpărături.

    cumpărături – des courses, des emplettes

    Sâmbătă fac o excursie.

                      Duminică fac o prăjitură.

    prăjitură – gâteau

    Et maintenant, petit test:

    Dominique: Alexandra este în vacanţă.

    Ce face Alexandra luni?

    Valentina : Luni Alexandra face… sport.

    Alexandru : Nu, luni Alexandra nu face sport, ea face curat.

    Alexandra : Da, luni fac curat.

    Dominique: Ce face Alexandra marţi?

    Valentina : Marţi Alexandra face dulceaţă.

    Alexandra : Exact.

    Dominique: Ce face Alexandra miercuri?

    Alexandru : Miercuri Alexandra face cumpărături.

    Valentina : Nu, miercuri Alexandra nu  face cumpărături, face o excursie.

    Alexandru : Ba nu (mais non), face cumpărături.

    Valentina : Ba nu, face o excursie.

    Alexandra : Ba nu, fac sport.

    Dominique: Ce face Alexandra joi?

    Valentina : Joi, Alexandra face o plimbare.

    Alexandru: Nu face o plimbare.

    Valentina : Ba da (mais si), face o plimbare. Joi nu faci o plimbare?

    Alexandra: Ba da, fac o plimbare.

    Dominique: Ce face Alexandra vineri?

    Valentina : ??? Alexandru :???

    Alexandru : Alexandra, ce faci vineri?

    Alexandra : Cumpărături!

    Valentina : A, da! Cumpărături.

    Dominique: Ce face Alexandra sâmbătă?

    Valentina : Ea face o excursie.

    Alexandra : Da, la munte.

    Dominique: Ce face Alexandra duminică?

    Alexandru & Valentina : O PRĂJITURĂ!

     

    Bon. Et maintenant je vous propose de devenir un peu poètes et de me donner une rime pour eu fac.

    Alexandra : eu tac – je me tais

    (du verbe a tăcea – se taire)

    Dominique: tu faci

    Alexandru : tu taci – tu te tais

     Dominique: el face  ea tace

    Valentina : el face  el tace;

                       ea face  ea tace

    Dominique: D’où le proverbe Tace şi face.

    Il ou elle se tait et fait ce qu’elle veut ou doit faire.

    Tace şi face. C’est facile. Mais nous n’avons pas qu’un proverbe, nous avons aussi une chanson: Când tu taci – « Quand tu te tais ».  Victor Socaciu adore sa bien-aimée quand elle se tait.

    A REVEDERE!

     

    Victor Socaciu – Când tu taci (Quand tu te tais)

     

  • Partenariat élargi entre la Roumanie et l’Inde

    Partenariat élargi entre la Roumanie et l’Inde

    La ministre roumaine des Affaires étrangères, Luminiţa Odobescu, et son homologue indien, Dr Subrahmanyam Jaishankar, ont adopté à New Delhi, la Déclaration commune marquant le 10e anniversaire du Partenariat élargi Roumanie-Inde. Ce moment représente une étape importante dans l’histoire de la coopération entre les deux pays et permet aux relations de progresser vers un niveau de collaboration plus élevé.

    Selon le Ministère roumain des Affaires Etrangères, cette rencontre des deux responsables a eu lieu en marge d’une importante conférence internationale et a été l’occasion d’un échange substantiel d’opinions sur les questions régionales et mondiales d’intérêt commun, sur toile de fond de l’évolution de la sécurité mondiale.

    Cette nouvelle déclaration commune vise à renforcer les relations bilatérales entre la Roumanie et l’Inde, ainsi que leur coopération dans un contexte multilatéral. Elle souligne également l’approche sectorielle prioritaire dans trois domaines, à savoir l’énergie, l’informatique et l’industrie manufacturière. Les deux ministres se sont félicités des progrès réalisés jusqu’ici dans le développement des relations bilatérales et ont confirmé leur engagement commun à consolider la collaboration dans les domaines prioritaires, en mettant l’accent sur les relations économiques et la coopération sectorielle.

     

    Promouvoir la stabilité régionale et internationale

    En même temps, la réunion permis aux deux responsables d’échanger aussi sur les aspects régionaux et mondiaux d’intérêt commun et notamment sur l’évolution de la situation de sécurité. L’occasion de souligner l’importance de la coopération pour relever les défis et promouvoir la stabilité régionale et internationale, précise le ministère roumain des Affaires Etrangère.

     

    Histoire de la coopération Roumanie-Inde

    Signée le 8 mars 2013, la Déclaration commune portant création d’un Partenariat élargi entre la Roumanie et l’Inde prévoit une coopération consolidée dans plusieurs secteurs : l’économie et le commerce, la défense, l’espace, l’agriculture, l’industrie alimentaire, les infrastructures, les PMEs, le secteur pharmaceutique, l’industrie, l’énergie, l’énergie nucléaire à usage civil, l’exploitation du pétrole et du gaz naturel, l’industrie pétrochimique, l’industrie automobile, les TIC, la culture, les sciences et la technologie, l’enseignement supérieur et la recherche et le tourisme.

    En 2022, le volume total des échanges commerciaux entre les deux pays dépassait 1 milliard de dollars. Actuellement, l’Inde occupe la quatrième position dans la hiérarchie des échanges commerciaux de la Roumanie avec la zone asiatique.

     

    Histoire des relations diplomatiques entre la Roumanie et l’Inde

    A noter aussi que la Roumanie et l’Inde ont établi des relations diplomatiques en 1948, au niveau des légations. Sept ans plus tard, les relations ont été portées au niveau des ambassades. Le bureau diplomatique de la Roumanie en Inde a été ouvert en 1955 et celui de l’Inde à Bucarest en 1959. Selon le ministère des Affaires étrangères, en 2023, environ 700 personnes de nationalité roumaine vivaient à New Delhi et dans les principales villes indiennes. Les Roumains établis en Inde travaillent dans divers secteurs tels le commerce, l’éducation, l’art, la science etc.

     

    Quelques données sur l’Inde

    Avant de terminer précisons aussi que l’Inde a officiellement dépassé la Chine pour devenir le pays le plus peuplé du monde avec plus de 1,4 milliard d’habitants. Selon les experts, l’explosion démographique ne doit pas être considérée comme une difficulté, mais comme un atout précieux susceptible d’alimenter la croissance économique.

  • La Caravane des études en France

    La Caravane des études en France

    La Caravane des études et
    des carrières francophones en Roumanie vient de lancer sa quatrième édition à
    Bucarest. Organisé par de nombreux partenaires francophones, l’évènement a réuni 300 élèves et étudiants de la capitale
    roumaine, désireux d’obtenir davantage d’informations sur les opportunités et les
    conditions d’étude en France. Autre objectif : présenter aux jeunes les
    opportunités de carrière offertes par les deux grandes entreprises partenaires
    de l’événement. D’ailleurs, c’est pour la première fois que la Caravane propose
    ce binôme : études-carrières, aux lycéens et aux étudiants. C’est Campus
    France, l’agence pour la promotion de l’enseignement supérieur français, qui se
    donne pour mission de parcourir la Roumanie de novembre 2023 à février 2024
    pour disséminer des informations sur les études en France, y compris sur les
    possibilités d’obtenir un financement en ce sens. Quelles opportunités d’étude
    et carrière francophones pour les jeunes roumains ? Réponse dans ce
    reportage d’Andra Juganaru.

  • Jacques Augustin – Les monastères de Roumanie

    Jacques Augustin – Les monastères de Roumanie

    Aujourd’hui, ce mode de vie est assez varié. Les membres de l’Eglise Orthodoxe, majoritaire en Roumanie, ainsi que les membres de l’Eglise Romano-Catholique et Greco-Catholique le partagent dans différentes institutions.

    L’Eglise Orthodoxe, sur laquelle on possède plus de données, dispose en Roumanie de 631 monastères et ermitages avec plus de 8000 moines et moniales. A cela s’ajoutent 71 ensembles monastiques dans la diaspora avec plus de 1300 moines et moniales. Par rapport aux monastères catholiques, qui sont organisés en « ordres », les monastères orthodoxes sont régis par ce que l’on appelle le « typikon » (mot d’origine grecque, signifiant « suivre l’ordre », qui désigne aussi bien l’ordre des hymnes de l’office divin, que les instructions de vie dans la communauté, tous inspirés du mode de vie des plus anciens monastères). D’habitude, un monastère se compose d’un ensemble de bâtiments organisés en mettant la prière et la vie en commun au centre. Ils se composent généralement d’au moins une église, des cellules des moines, moniales ou des novices, d’une salle à manger et des ateliers pour les travaux. Un mur d’enceinte entoure généralement l’ensemble, afin de le protéger. Voici quelques-uns des plus beaux exemples que l’on trouve en Roumanie.

    Dans l’ouest du pays, on trouve le monastère le plus ancien de Roumanie. Il s’agit de Hodoș-Bodrog, dans le département d’Arad, qui a été fondé au début du 2e millénaire de notre ère. Sa première attestation documentaire se trouve dans un diplôme émis par le roi Bella III en 1177, qui confirme les propriétés du monastère.

    Dans le nord-est du pays on rencontre les deux plus grands couvents de Roumanie : les monastères d’Agapia et de Văratec, chacun étant en fait un village où 400 moniales partagent la vie ascétique. Le monastère d’Agapia, dont le nom provient du mot grec « agape », signifiant « amour », a été fondé au XVIIe siècle. Au début du XIXe siècle, le monastère a ouvert ses portes à une école pour les moniales désireuses d’étudier la musique psaltique (c’est-à-dire la musique ecclésiastique de tradition byzantine), la langue grecque ou la broderie. Aujourd’hui, le monastère d’Agapia accueille l’un des trois séminaires théologiques pour femmes de Roumanie. Après un incendie provoqué par les turques, le monastère a été par Nicolae Grigorescu, l’un des peintres roumains les plus appréciés. Quant au monastère de Văratec, il a été fondé le XVIIIe siècle. Pendant la révolution de 1821, il a été assiégé par les ottomans, qui en ont chassé les moniales. Selon quelques documents provenant de la moitié du XIXe siècle, le monastère accueillait plus de 600 moniales, de provenance géographique très diverse.

    Dans la même région de Moldavie on trouve des monastères uniques en Europe. Il s’agit de ceux dont les murs extérieurs sont peints avec des fresques d’une qualité artistique étonnante, aux couleurs uniques, qui font penser à des Evangéliaires enluminés, grâce auxquelles ils ont été inclus sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Le monastère de Voroneț fait d’ailleurs partie des 26 églises et monastères fondés par le prince de Moldavie Etienne le Grand. Il a été construit en seulement 3 mois et 3 semaines en 1488, en remerciement pour une victoire contre les ottomans. Sa peinture extérieure, qui l’a rendu célèbre, a été ajoutée le siècle suivant, entre 1534 et 1535 par le fils illégitime d’Etienne le Grand, Pierre Rareș. Considéré comme « le testament de l’art moldave », le monastère de Sucevița, édifié à la fin du XVIe siècle par les petits-fils de Pierre Rareș est apprécié pour ses fresques peintes sur un fond vert-émeraude unique dans le pays.

    Avant de conclure, ajoutons que les monastères de Roumanie, en suivant une tradition qui remonte au IVe siècle, jouent aussi un rôle social parfois émouvant au sein des communautés dont ils font partie. C’est le cas par exemple du monastère orthodoxe de Bogdana, dont l’higoumène a fondé un foyer où 123 enfants orphelins ou issus de familles aux conditions sociales modestes reçoivent des soins et ont accès à une éducation. Les 49 sœurs du monastère romano-catholique de Popești-Leordeni (d’ailleurs le seul monastère catholique à survivre au régime communiste), près de la capitale Bucarest, accueillent quant à elles 40 personnes âgées dans une maison de retraite.

  • Michel Beine (Belgique) – Les séminaires théologiques en Roumanie

    Michel Beine (Belgique) – Les séminaires théologiques en Roumanie

    En
    roumain, le mot « seminar» désigne des institutions similaires aux lycées
    qui offrent des formations en théologie pour les élèves qui ont fini leurs
    études au collège. En Roumanie, il y en a tant pour les filles que pour les garçons,
    pour les orthodoxes (qui forment la majorité de la population en Roumanie),
    pour les romano-catholiques, les grecques-catholiques, ainsi que pour les
    cultes protestants anciens (les reformés ou les calvinistes, les unitariens) et
    les cultes néo-protestants (les baptistes, les adventistes et les pentecôtistes).
    Il faut préciser que les institutions des cultes protestants et néo-protestants
    utilisent le terme « lycée » plutôt que le terme
    « séminaire ».


    Parfois,
    ces lycées offrent aux étudiants l’internat aussi, c’est à dire l’hébergement
    et les repas quotidiens . L’instruction des élèves peut durer entre 3 et 4 ans
    (mais auparavant, il y avait des institutions dont la formation durait 5 ans).
    Les élèves, appelés « séminaristes », y étudient surtout des cours
    liés à la théologie. Pour les séminaires orthodoxes (dont on dispose de plus
    d’informations), il s’agit de cours sur l’Ancien et le Nouveau Testament,
    d’Histoire universelle de l’Eglise, d’Histoire de l’Eglise Orthodoxe Roumaine,
    de musique psaltique (c’est-à-dire, le chant de tradition byzantine, avec son
    propre système de notations, différent du système de la musique occidentale),
    de morale, d’homilétique (c’est-à-dire la rhétorique de la prédication), d’art,
    de latin, de grec ancien ou bien de tourisme religieux. Et, il y a aussi des
    cours généraux, communs aux autres types de lycées en Roumanie (par
    exemple : la langue et la littérature roumaine, l’anglais et le français,
    l’histoire, la géographie, la biologie, les mathématiques, la physique, la
    chimie ou les TIC).


    Par
    ailleurs, l’origine du mot est latine. « Seminar »
    en roumain ou « Séminaire », en français, provient des mots « seminarium » qui veut dire
    « pépinière » et « semen »
    qui veut dire « grain ». Alors, les séminaires sont considérés comme
    des « pépinières » des Eglises auxquelles ils appartiennent, car une partie
    de leurs élèves poursuivent une carrière cléricale, soit dans des monastères,
    soit au sein de la communauté, en tant que laïques. Il faut préciser que dans
    l’Eglise Orthodoxe, un homme qui souhaite devenir prêtre peux choisir une des
    deux options, avant son ordination : soit il se marie, soit il devient
    moine. Après le BAC, les élèves peuvent s’inscrire à n’importe quelle
    Université, car ils ne doivent pas continuer leurs études universitaires dans
    des Facultés de Théologie, s’ils ne le souhaitent pas. Les élèves des
    séminaires attachés aux monastères ne doivent pas devenir moniales ou moines,
    si elles ou ils ne le souhaitent pas.


    En
    ce qui concerne le nombre de telles institutions, l’Eglise Orthodoxe Roumaine en
    supervise 36. 3 d’entre elles s’adressent
    uniquement aux filles, étant attachées
    aux monastères de femmes (il s’agit des monastères Pasărea du département d’Ilfov,
    près de la capitale Bucarest, Prislop,
    du département de Hunedoara, en Transylvanie, et Agapia, du département de Neamţ, dans la région de Moldavie). Il
    y en a d’autres qui s’adressent uniquement aux garçons, mais il y a aussi des
    séminaires mixtes, c’est-à-dire tant pour les filles que pour les garçons. L’Eglise
    Romano-Catholique supervise 7 séminaires. Les grecques-catholiques en
    bénéficient d’un seul (à Blaj, un petit bourg au cœur de la Transylvanie, qui
    reste le centre de la petite Eglise Greco-Catholique. Il s’agit de l’Eglise
    fondée en 1697, suite à un Synode qui décidait que l’Eglise Orthodoxe de
    Transylvanie, qui avait été intégrée à la Monarchie de Habsbourg et dont les
    membres étaient devenus victimes des persécutions, acceptaient les décisions
    dogmatiques du Concile Catholique de Ferrare-Florence – 1438-1439 – en échange
    de l’égalité avec le clergé catholique. Cette Eglise a été liquidée par les
    autorités communistes en 1948, et n’a pu regagner sa légalité qu’après la chute
    du régime en 1989.. Chaque communauté des reformés et des unitariens,
    c’est-à-dire les protestants radicaux de Transylvanie, a aussi un seul
    séminaire. Quant aux néo-protestants, les baptistes et les pentecôtistes disposent,
    eux, de 6 lycées théologiques. Enfin, dans le même groupe, les adventistes en ont
    3, selon les données de la plateforme bacplus.ro sur les résultats de la
    dernière session du Baccalauréat en Roumanie. Il faut préciser que les données pour
    l’ensemble du pays sont très difficile à
    retrouver, car seule l’Eglise Orthodoxe a mis à la disposition du public la
    liste des séminaires ouverts en Roumanie, alors que le Ministère de
    l’Enseignement n’offre aucune liste.



    Disons pour finir que les débuts de l’enseignement théologique sur
    le territoire actuel de la Roumanie remontent aux années 1490. Les sources de
    l’époque nous offrent des informations précieuses sur l’école théologique dans
    le cadre du monastère de Putna, de la Principauté de Moldavie. Les élèves y étudiaient
    des disciplines théologiques et humanistes, ainsi que l’astronomie (y compris
    le calcul de la date des Pâques) et la musique psaltique.