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  • Ecologie, économie circulaire et francophonie à Bucarest

    Ecologie, économie circulaire et francophonie à Bucarest

    Aimeriez-vous vous investir dans une association à visée écologique et sociale, qui soutient l’économie circulaire en Roumanie ? Si tel est le cas, vous devriez rejoindre Ateliere Fara Frontiere (Ateliers sans frontières), comme l’on déjà fait de nombreux francophones !

    C’est une association crée en 2008, qui réintègre sur le marché du travail roumain, des personnes vulnérables, tout en prenant soin de l’environnement. Il peut s’agir de personnes en situation de handicap, des femmes réchapées des réseaux de prostitution, des victimes du trafic d’être humain, ou encore des anciens détenus… L’association recrute aussi bien des employés permanents que des employés à court terme ainsi que des bénévoles.

    Léa Marest Buisson, stagiaire au sein de la Section française de Radio Roumanie Internationale, s’est rendue sur place recueillir le témoignage de deux bénévoles françaises dans l’association.

     

  • L’école des anciens

    L’école des anciens

    Mariana Mereu a grandi dans le village de Geoagiu de Sus, dans le département d’Alba (centre), au sein d’une communauté attachée aux traditions, dans laquelle la couture, le tissage, les danses et les chants traditionnels avaient une place centrale. Aujourd’hui elle continue de promouvoir ces traditions. Pour ce faire, elle a participé à des foires du tourisme, des expositions et conférences thématiques et a fait l’acquisition d’une importante collection ethnographique. Mariana Mereu a aussi organisé « l’Ecole des anciens » (Şcoala bunicilor), où ceux qui le désirent peuvent apprendre l’art de tisser, de coudre ou de cultiver et travailler le chanvre afin de fabriquer des objets artisanaux.


    Mariana Mereu a fait de sa maison une école, « l’Ecole des anciens », un lieu de transmission des traditions :



    « J’ai toujours gardé et pris grand soin de mes costumes traditionnels, je n’ai jamais rien jeté parmi les vieux objets de la maison. Le métier à tisser à toujours fait partie des meubles et ma mère et ma grand-mère l’utilisaient. J’ai pris goût au tissage, à la couture et au filage de la laine. J’adore ça, si je pouvais je ne ferais que ça. J’aimerais que tout le monde puisse apprendre, les enfants, les gens de tout âge et de tout horizon. Même ici, au village, j’ai organisé des veillées et des ateliers. »



    Mariana Mereu constate, à regret, que ce sont surtout les étrangers qui s’intéressent à ces traditions.



    « L’année dernière nous avons accueilli une famille de Français à qui nous avons appris à coudre et à tisser, et qui s’est rendue dans la région du Maramureş (dans le nord de la Roumanie) pour apprendre à faucher l’herbe. Ils ont payé afin d’apprendre tout ça. Voilà où nous en sommes aujourd’hui ! Très peu de jeunes savent encore faucher de nos jours, car tout est automatisé. Ils peuvent le faire s’ils sont payés, car ils ont besoin de gagner leur vie comme tout le monde. »



    Mariana Mereu nous a raconté avec passion comment elle cultive le chanvre, le file et le tisse, et son envie de partager ces traditions ancestrales avec les autres. Pour le reste, elle fabrique des serviettes et costumes traditionnels en fibre de chanvre.



    « Cela fait maintenant sept ans que je cultive le chanvre. J’ai commencé sur le métier à tisser chez une dame qui n’est plus là aujourd’hui, et qui avait du chanvre dans son grenier. Ce n’est pas une mince affaire. Il faut obtenir des autorisations, c’est très difficile. Et quand on croit que tout est réglé, un nouveau problème se présente. La préparation du chanvre aussi est un sacré travail. Il faut le faire sécher, puis faire de petits paquets que l’on met de nouveau à sécher, avant le rouissage. On recouvre le tout de pierres afin de les maintenir sous l’eau, et après une semaine, lorsque la fibre commence à se détacher de la tige, alors c’est qu’il est prêt. On recueille la fibre, on la nettoie et on la met de nouveau à sécher. Lorsqu’elle commence à joliment blanchir, on peut la tiller, la peigner, la filer et la travailler. C’est un processus long et fastidieux, mais cela vaut la peine. On fait quelque chose de ses propres mains, à partir d’une plante, faire une blouse roumaine, c’est magique ! Honnêtement, je ne fais pas ça pour l’argent. Personne ne semble apprécier ce travail à sa juste valeur. Cela m’affecte, et si je ne reçois pas le juste prix, je renonce et je me contente de faire des cadeaux. »



    Mariana Mereu regrette que le travail effectué par les femmes et les jeunes filles désireuses de partager ces traditions ne soit pas reconnu à sa juste valeur.



    « Par exemple, lorsque l’on demande 50 lei (10 euros) pour une paire de bas de laine ou en fibre de chanvre, les clients trouvent ça trop cher. Mais une paire de bas ne se fabrique pas en une journée ! L’été, les bas de laine empêchent la transpiration, car la laine est vide à l’intérieur, comme les macaronis, idem pour le chanvre. Cela tient chaud en hiver, et permet de rafraîchir en été. »



    Puisqu’elle travaille le chanvre, Mariana Mereu a décidé de créer une fête en son honneur. C’est ainsi qu’elle a célébré l’été dernier la 4ème édition de la Journée du chanvre, à laquelle ont aussi pu participer les touristes. Les plus curieux ont pu découvrir l’ensemble du procédé, de la plantation à la récolte de la fibre utilisée dans la fabrication de vêtements, de tissus et de costumes traditionnels, à l’époque où chaque foyer cultivait et travaillait son propre chanvre.


    Notre interlocutrice espère voir ces traditions retrouver du soutien.



    « Je souhaiterais vraiment que les responsables politiques décident de rémunérer les artisans qui effectuent ce travail, ainsi que ceux qui souhaitent l’apprendre. J’ai cru comprendre que c’était le cas dans d’autres pays. C’est une bonne motivation pour ceux qui travaillent, cela les encourage à continuer. Ils n’ont pas à avoir honte d’être paysans, ni d’être roumains. Ils ne doivent pas oublier leur langue, leur tenue vestimentaire, car on dit que la culture d’un peuple doit se porter tel un vêtement de fête ! De quel vêtement de fête parle-t-on ici ? Du costume traditionnel ! J’encourage tout le monde à essayer, au moins une fois, de tenir une quenouille entre les doigts, à voir à quoi ressemble un mouton. Si l’on ne sait pas faire tout ce travail, on n’a aucun moyen d’en apprécier le résultat. »



    Mariana Mereu et les membres de son association sont convaincus du potentiel touristique de la région et du talent de ses artisans. C’est pourquoi ils souhaitent que Geoagiu de Sus soit la plus visible possible sur la carte culturelle et touristique du département.


    (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • La rétrospective des projets artistiques les plus inédits de 2021

    La rétrospective des projets artistiques les plus inédits de 2021



    Lart doit être accessible à tous. Ce nest pas un domaine réservé à une certaine catégorie privilégiée, tout au contraire: son but est doffrir des expériences enrichissantes à tout un chacun. Voilà pourquoi de temps en temps, il faut que lart sorte des salles des musées pour conquérir des espaces moins conventionnels. Cest de telles manifestations artistiques que nous allons parler dans les minutes su ivantes, en vous invitant à remémorer ensemble les expériences artistiques les plus inédites que RRI vous a proposées dans le courant de lannée dernière. Et nous allons commencer par vous rappeler le travail surprenant dAdrian Ionuţ Luţă, professeur déducation plastique au Palais des enfants de Râmnicu Vâlcea qui a peint sur les 58 panneaux vitrés installés sur le pont enjambant la rivière Olăneşti, des bâtiments historiques et des monuments dont certains nexistent plus de nos jours. Un travail digne du Livre des Records.


    Lart nous inspire et souvent, il nous amuse. Il suffit de repenser au projet “Museum Quest”, qui a permis à son initiatrice, Catalina Stanciu, de mélanger ladrénaline dun jeu dévasion à la joie dune chasse aux indices culturels.


    Et puis, ce fut toujours dans le courant de lannée dernière quune petite équipe de quatre jeunes a lancé une plateforme en ligne censée permettre aux curieux de visiter virtuellement les musées des villages roumains. Aux 28 musées actuellement disponibles dautres sajouteront bientôt. Ionuţ Toderaşcu, – éditeur visuel et photographe documentariste, affirmait: « A compter du 1er décembre dernier, le public est invité à explorer une nouvelle plateforme Muzeedelasat, consacrée aux musées ruraux. On a commencé par répertorier les musées des 8 départements de la région de Moldavie roumaine, et les deux ou trois prochaines années, on espère pouvoir parcourir tout le pays afin de faire une radiographie complète des musées existants dans nos villages. La plateforme propose donc des tours virtuels, des photographies que nous avons réalisés et des informations recueillies sur place. »


    La plateforme www.muzeedelasat.ro est disponible en roumain et en anglais. Derrière ce projet on retrouve Cosmin Murărașu – chef de projet et technicien flux numérique 3 D, Ionuț Toderașcu – éditeur visuel et photographe documentariste, Nicoleta Felea – rédactrice publicitaire, chargée de la promotion, et Silvia-Alexandra Nistor, traductrice.


    Le Musée National dArt Contemporain de Bucarest ne cesse pas de nous surprendre. Après des expositions non conventionnels, des collections renouvelées tous les six mois ou des installations géantes qui surprennent les visiteurs dès lentrée, voilà que linstitution a du se réinventer pour survivre à la pandémie. Du coup, il a mis en place une série de projets censés attirer le jeune public vers le musée. Cest comme cela que des ateliers sur différents thèmes tels “Lart contemporain depuis le plancton au voyage intergalactique” censé expliquer aux petits les collections permanentes, “Regard sur lHistoire de 1947 à 2007” sur lart contemporain en général, “Une nuit au musée” sur la signification des oeuvres des collections permanente ou encore “LArt par correspondance” qui rapproche le public jeune de celui âgé ont été mis en place. Astrid Bogdan, bibliothécaire au Musée national dart contemporain nous explique les débuts du projet « Weekends au MNAC – Soirées de lecture pour les petits ». « A la fin de lannée dernière, mes collègues et moi avons lancé « Les soirées de lecture au MNAC ». Pratiquement, nous avons rendez-vous, petits et grands, chaque vendredi à 19 h pour lire des histoires de la bibliothèque du Musée. Petit à petit, nous essayons dintroduire dans ces sessions, conçues autour de la lecture, des interventions visuelles dillustrateurs de livres ou des interventions musicales. Nous souhaitons enrichir le texte avec des images et des sons. Il ny a pas de limite dâge pour participer aux ateliers, que nous voulons les plus ouverts qui soit. Nous souhaitons, dans le même temps, continuer la tradition des histoires racontées devant la cheminée, alors la participation est gratuite. Et, avantage dun événement virtuel, nous accueillons des participants de Roumanie et de létranger aussi. »


    Si la pandémie nous a éloignés des salles de spectacle, la danse, elle, est arrivée plus proche des gens grâce au projet “Private Body”, déroulé parallèlement à Bucarest, Cluj et Brasov, avec la participation des artistes Anamaria Guguianu, Oana Mureşanu, Cristina Lilienfeld et Cosmin Manolescu. Celui-ci expliquait: « Tout dabord, je pense que lexpérience de danser dans la ville, dans les parcs, dans les rues, dadresser la danse à des gens qui ne sont pas nécessairement des spectateurs courants de la danse contemporaine est quelque chose de très libérateur et de très fort. Cest extraordinaire quand quelquun vous sourit ou quand vous voyez que votre danse suscite une émotion pure et simple. Cest pratiquement une pause dans le temps, pendant laquelle vous pouvez profiter du moment présent. Jaime minspirer de la ville dans mes projets, de toute façon cela fait un moment que je nai plus dansé dans des salles de spectacles. Il me semble que la ville, avec ses rues, ses appartements, avec tout ce quelle est, avec larchitecture de lespace, offre beaucoup pour la danse et pour moi en tant quartiste.”


    Restez à lécoute de nos programmes pour dautres passages en revue des principaux projets ayant marqué lannée 2021. (Trad. Ioana Stancescu)



  • L’histoire à travers la danse

    L’histoire à travers la danse

    Sur l’ensemble des édifices historiques de Bucarest, il y en a dont l’histoire reste méconnue. Mais, quand un édifice ayant joué un rôle militaire est transformé des siècles plus tard en un espace culturel, après avoir servi de centre de détention provisoire, il devient impérieux d’apprendre davantage sur lui. Voilà pourquoi on a décidé de vous inviter à découvrir les ateliers Malmaison, abrités par l’édifice homonyme au numéro 137, avenue Plevnei, au centre de Bucarest. Caserne militaire dans un premier temps, cet édifice s’est transformé récemment en un espace consacré à l’art contemporain. Voilà comment s’explique la présence à Malmaison de l’installation performative L’isolement à travers une série d’états contraignants”, coproduite par Alex Radu, fondateur de l’espace d’art contemporain, SAC.



    « Depuis deux ans déjà, j’étais en dialogue avec Simona Deaconescu, au sujet de la possibilité de réaliser ensemble une installation performative. L’année dernière, il était question de mettre en place une lecture- performative, ou encore de différentes performances autour du corps. Mais, cette année, une fois les ateliers Malmaison rouverts et une fois mis en place l’espace d’art contemporain SAC, l’histoire de cet édifice est devenue tout d’un coup, très importante. Et ce fut Simona qui a mis sur la table le thème de l’isolement et surtout du corps contraint à s’isoler, que ça soit pour des raisons historiques, puisque l’édifice a fonctionné d’abord comme prison ou pandémiques. A la base, notre idée fut de créer une installation performative ancrée dans l’histoire des lieux. On parle d’un édifice construit pendant la Seconde Guerre Mondiale pour servir de centre d’enquête et de détention d’abord, pour les espions russes et anglais présumés et ensuite pour les soi-disant « ennemis du peuple » de la période communiste. On parle de Coposu, de Iuliu Maniu, leader d’un parti opposé au communisme, ainsi de suite.



    Fondé en 1847 par Gheorghe Bibescu, le bâtiment, sur étagé suite à un incendie était connu à l’époque comme la Caserne Saint Georges, d’après le nom de l’église qui se dressait juste en face. Finalement, ce fut le prince régnant Alexandru Ioan Cuza qui a changé son nom en Malmaison, d’après un des domaines préférés de l’empereur Napoléon.



    « On a à faire à la première caserne militaire pour la chevalerie de Bucarest que le prince Alexandru Ioan Cuza a rebaptisée Malmaison, en l’honneur de Napoléon III. Celui-ci détenait un domaine du même nom en France et comme à l’époque c’était la France qui exportait tout le savoir-faire militaire, Ioan Cuza a opté pour ce nom. Après la caserne, l’édifice a abrité une école militaire, ensuite un tribunal militaire avant de se transformer en centre de détention provisoire. »



    Prison communiste dans les années 50, Malmaison a gardé entre ses murs les secrets des enquêtes impitoyables dont sont tombés victimes ceux ayant osé à s’opposer au régime en place à l’époque. L’idée de tous ces corps isolés dans leurs cellules a inspiré à un groupe d’artistes l’idée d’une installation performative, intitulée


    « L’isolement à travers une série d’états contraignants ». Alex Radu :




    Toute une équipe pluridisciplinaire a œuvré pour la mise en place de cette installation. La chorégraphe, Simona Deaconescu, le compositeur Vlaicu Golcea les architectes Justin Baroncea et Maria Ghement, le plasticien Ramon Sadîc, cinq danseurs. S’y ajoute un historien qui a fait un travail de recherche remarquable, en fouillant dans les archives pour trouver des témoignages des ceux condamnés à l’isolement au long des années, des documents qu’on utilise dans notre spectacle. Et puis, un anthropologue.



    Pour la réalisation de cette installation performative, il a fallu aller plus loin dans l’histoire du bâtiment, jusqu’en 1977 quand l’édifice a accueilli un institut de recherches chimiques. Alex Radu :



    “C’est une performance qui touche profondément le public. Simona et les performeurs arrivent à explorer les mouvements du corps pour en faire des images. La danse se complète par le son et l’installation et la composition de Vlaicu Golcea est plus que musique, les sonorités occupent de l’espace, un espace immersif aussi bien pour les performeurs que pour les visiteurs. Par son intervention directe sur le mur où il dessine en crayon, l’artiste visuel Ramon Sadîc contribue à cette performance, tandis que l’idée des architectes d’écrire les textes des témoignages des prisonniers sur des vestes que l’on porte sur scène plonge les visiteurs en une sorte de réalisme artistique. Il s’agit, comme vous le voyez, d’une création collective. »



    A une époque où la pandémie nous a forcés à nous isoler, le spectateur est d’autant plus ému par cette installation performative visuelle et architecturale, qui met en rapport l’histoire passée à celle présente.


  • Des ateliers et des activités pour enfants organisés par le Théâtre Gong de Sibiu

    Des ateliers et des activités pour enfants organisés par le Théâtre Gong de Sibiu

    Depuis le début de la pandémie en Roumanie, en mars 2020, le Théâtre pour enfants et adolescents Gong de Sibiu a eu l’initiative de lancer en ligne une série d’activité et d’ateliers à l’intention du public jeune. Une idée censée préserver le théâtre vivant durant une période néfaste pour la culture, marquée par la fermeture des salles de spectacles. Avec plus de détails, Adrian Tibu, directeur du Théâtre Gong de Sibiu :
    « En ce moment, on poursuit la série des ateliers de création animés par des professionnels des arts du spectacle et de la culture. Peintres, sculpteurs, créateurs de costumes se proposent d’aider les enfants à développer leur imagination à travers des histoires inspirées de notre répertoire et offrent aux participants la possibilité de jeter un coup d’œil dans les coulisses d’un spectacle. Les enfants seront encouragés à imaginer des histoires autour de personnages faits maison, tels des poupées confectionnées de vieilles chaussettes ou de bouteilles recyclées, pour vous en donner quelques exemples. Ou encore, ils peindront des pots de fleurs faits maison, tandis que les enfants âgés de 6 à 10 ans se verront inviter à développer leurs compétences d’art dramatique dans le cadre des ateliers qui se proposent de réinterpréter des contes de fée classiques pour les rapprocher des réalités de nos jours. On espère pouvoir créer un univers plein de joie, à même de redonner le sourire aux enfants, surtout en ce moment quand les choses s’avèrent plutôt difficiles. Et puis, on espère aussi leur offrir un passe-temps agréable, en famille, car nos ateliers peuvent souvent constituer des points de départ pour des discussions parents- enfants, sur des sujets sensibles. Du coup, par notre démarche, on voudrait convaincre les enfants de ne pas rester 24 h les yeux rivés sur les écrans, car ce n’est pas bon pour la santé. On compte continuer nos ateliers même après la réouverture des salles de théâtre, surtout que le retour de la part de nos spectateurs fut très bon et le fait d’avoir maintenu le contact avec notre public s’est avéré essentiel pour nous. Car après tout, le théâtre reste une institution vivante et il est important de maintenir les liens entre enfants, parents, éducateurs et comédiens. »

    Les activités et les ateliers virtuels proposés par le Théâtre Gong s’adressent aux enfants de tous les âges, explique Adrian Tibu :
    « On a, par exemple, des ateliers à circuit fermé pour les enfants de la maternelle et du primaire. Il s’agit des interventions en temps réel, sur Zoom, avec les enfants chez eux ou réunis dans une salle de classe. Nos comédiens ont tout un portefeuille de récitals de poésies ou de textes de la littérature roumaine, qu’ils peuvent présenter pour aider les professeurs à offrir une approche différente des œuvres littéraires que les enfants étudient pour le Brevet et le Bac. Un autre type d’atelier à l’intention des adolescents est ciblé sur la prise de parole en public. Pour l’instant, on a eu des modules pour les élèves de Terminale afin de les aider à mieux préparer leur Bac, quand les émotions risquent de bloquer pas mal d’entre eux à prouver de leurs capacités. Du coup, ce type d’atelier à fort impacte éducationnel propose un mélange de techniques dramatiques censées servir à tous ceux qui préparent leurs examens. »

    Afin de trouver une alternative aux spectacles sur scène, le Théâtre Gong de Sibiu a créé fin mars 2020 le podcast « La carte aux histoires chuchotées », qui propose aux enfants des histoires de tous les coins du monde interprétées par les comédiens du théâtre. Tous les enregistrements sont mis en ligne gratuitement sur teatrulgong.ro et la liste des fichiers audio est mise à jour quotidiennement. Cette série s’est ouverte avec « La reine des fées » de Petre Ispirescu, interprétée par Lucia Barbu. Adrian Tibu, à la tête du Théâtre Gong, raconte :

    « On a voulu faire découvrir aux enfants un portefeuille universel de contes de fées dont plusieurs sont vouées à l’oubli, puisqu’elles ne se font plus rééditer ou que personne ne les cherchent plus dans les bibliothèques. C’est comme ça qu’au moment où les théâtres étaient fermés, on a eu cette idée, de créer une série podcast de 150 fichiers audio représentant chacun un conte réinterprété. On s’est dit que ce sera une manière de préserver la relation avec notre public à travers une interaction virtuelle. Quand on a lancé le podcast, on a pensé aux enfants et à l’importance d’un bon sommeil dans leur vie. C’est la raison pour laquelle, nos histoires sont chuchotées pour que les enfants puissent les écouter avant de s’endormir. Toutes ces histoires ainsi que nos ateliers sont disponibles gratuitement, sur notre site teatrulgong.ro. On dispose en ce moment d’une bibliothèque en ligne très riche qui peut servir à tous les enfants, quel que soit leur âge, car on espère pouvoir former un public actif, capable de porter un regard critique sur le monde. Grâce à toutes ces histoires originaires de pays plus ou moins lointains et proposant différents modèles culturels, on peut mieux comprendre la diversité et les réalités qui nous entourent»

    Le Théâtre pour enfants et ados Gong de Sibiu a repris ses activités sur scène le 9 mai. Le premier spectacle joué en présence du public a été « Gagaga et d’autres comme lui », un spectacle de marionnettes, éducationnel et interactif, de Raluca Răduca qui s’est inspirée de plusieurs contes de fée de la littérature universelle. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Animez(-vous), les enfants !

    Animez(-vous), les enfants !

    Le
    cinéma roumain d’animation trouve ses origines dans l’art graphique des
    journaux. Tous nos grands créateurs de films d’animation ont été des
    caricaturistes. A ses débuts, dans les années 1920-1948, l’animation roumaine
    s’est affirmée entre autres grâce à Aurel Petrescu. Ce dessinateur prolifique a
    signé 11 films, mentionnés dans la presse de l’époque, et 70 autres animations,
    pour la plupart des pubs. Avec les dessins du caricaturiste Ion Popescu-Gopo,
    l’animation roumaine allait connaître son heure de gloire. Suite aux nombreux
    prix décrochés par Ion Popescu-Gopo aux festivals internationaux, en 1964 était
    fondé en Roumanie le studio spécialisé « Animafilm ». Dans peu de
    temps, « Animafilm » devint une marque renommée, ce studio produisant
    une soixantaine de films par an et rapportant à la Roumanie plus de 40% des
    recettes en dollars provenant des exportations. La mort de Gopo, en 1989, a
    marqué la fin de l’animation roumaine classique.








    Poussé
    par le désir de redonner du souffle à ce genre cinématographique, le professeur
    d’art graphique Liviu Acasandrei a créé un studio d’animation 2D destiné aux
    enfants : « J’ai essayé de
    mettre sur pied ce studio d’animation, parce que j’ai constaté qu’il y avait
    beaucoup d’enfants passionnés d’animation, attirés par le manga et l’anime, et
    ce fut là mon point de départ. J’ai souhaité les aider à mieux comprendre ce
    qu’est l’animation, car c’est un domaine beaucoup plus complexe que le
    graphisme numérique. Le but de ce studio d’animation 2D est d’orienter les
    enfants vers l’art numérique et de leur faire comprendre le concept d’animation
    2D. Après avoir étudié chaque module et finalisé les 3 niveaux de cette
    formation, s’ils se décident pour l’animation, ils vont travailler avec moi sur
    différents projets. »






    Liviu
    Acasandrei offre également à ses élèves des éléments de scénographie, texte et
    image nécessaires à la production d’un film d’animation. Et les enfants sont
    nombreux à participer à cette formation : « A présent, je travaille surtout en ligne, avec des groupes de 3
    ou 4 enfants. J’ai une classe de 30 élèves. Ils continuent cette formation, car
    ils sont passionnés. Certains d’entre eux ont un talent natif, d’autres font
    déjà des études au lycée d’art. Je suis émerveillé de constater combien
    l’animation 2D est recherchée. Et cela n’est pas valable uniquement pour la
    ville de Bucarest. J’ai tenu un cours d’animation à Timişoara aussi, où j’ai eu
    27 élèves. Cela prouve que l’animation 2D suscite encore de l’intérêt et c’est
    une bonne chose. »






    Le cours
    comporte 3 modules, mais il doit être complété par beaucoup de travail
    individuel, note Liviu Acasandrei : « On
    doit, en effet, beaucoup travailler à la maison. J’exhorte mes élèves à
    s’exercer aussi chez eux, pas seulement pendant les cours, pour gagner de
    l’expérience. Certains enfants ont un penchant pour le dessin, c’est par
    passion qu’ils travaillent. Ils prennent l’animation à zéro. L’animation est
    beaucoup plus complexe que le graphisme numérique, elle nécessite plus de
    dessins, plus de créativité, plus d’attention. Pourtant, avec les générations
    actuelles, ça va beaucoup plus vite, ils apprennent très facilement ! »








    A part
    le travail sur une tablette, les enfants doivent aussi comprendre la façon dont
    l’idée d’animation a évolué. Liviu Acasandrei : « A présent je travaille avec eux sur une tablette graphique, en
    principe chacun en a une, certains travaillent à l’atelier ou en ligne. Je leur
    fais également comprendre la façon dont l’animation est apparue. Petit retour
    en arrière, dans l’histoire de cet art : en fait, l’animation est apparue
    grâce à la photo. Le père de l’animation est un professeur belge qui a regardé
    le soleil pendant une minute, après quoi il a posé son regard sur une autre
    surface et il a vu apparaître des points jaunes, pendant une minute, au bout de
    laquelle ils ont disparu. Ses études sont à l’origine de l’animation, qui a
    évolué pour devenir ce qu’elle est de nos jours, dans l’ère du numérique. »






    Liviu
    Acasandrei voit en ce studio une sorte de tremplin pour ses élèves les plus
    doués et les plus appliqués : « En
    travaillant dans ce studio d’animation, je ne me donne pas uniquement pour
    tâche de former ces élèves. Je tâche de les entraîner dans différents projets
    et ceux qui ont du talent et travaillent bien, je les prends comme
    collaborateurs. Je souhaite que ce studio devienne un vrai studio d’animation,
    comme il l’a été en 1992, lorsque des artistes de qualité y créaient des films
    d’animation avec lesquels ils participaient à différents festivals. Ce ne sont
    pas simplement des cours, je tâche de lancer les jeunes talents, car il est
    difficile de se développer tout seul, on évolue mieux et plus vite dans un
    groupe. L’apprentissage est plus facile. »






    Nous
    attendons donc, avec optimisme, de nouveaux films d’animation roumains, après
    une pause d’une vingtaine d’années. Nous devons juste patienter un peu, leurs
    futurs créateurs sont en train de se former ! (Trad. : Dominique)

  • Voyage à travers les traditions du printemps

    Voyage à travers les traditions du printemps

    Cette année aussi, le musée national du village « Dimitrie Gusti » de Bucarest a invité les enfants à devenir « voyageurs à travers les traditions ». C’est pourquoi, chaque weekend, depuis la mi-février et jusqu’à la mi-mars, les ruelles du village roumain ont accueilli les enfants avec des ateliers dans le cadre desquels ils ont eu l’occasion de découvrir en compagnie d’artisans traditionnels comment étaient confectionnés jadis les symboles du printemps : poupées, décorations, jouets et évidements martisoare, ces broches que les hommes offrent en cadeaux aux femmes et aux jeunes filles le 1er mars.

    Lia Cosma, chercheuse ethnologue au Musée du village de Bucarest nous en a dit davantage : « Ce programme spécial a commencé par la fête du Dragobete, fête des amoureux connue dans la tradition populaire en tant que « tête du printemps », soit le 24 février. Comme d’habitude nous avons pensé à ce qui se passait durant cette période dans les communautés traditionnelles, dans le village d’antan. Et comme au Musée du village nous souhaitons refaire l’atmosphère d’autrefois, nous faisons venir des personnes qui connaissent les traditions liées à ces moments. Le Dragobete passé, les enfants sont venus pour découvrir des traditions du sud du pays et entrer dans des ateliers de création. Là, les artisans ont montré aux jeunes comment réaliser, à partir de matériaux traditionnels, comme la laine, de petits oiseaux qui annoncent l’arrivée du printemps et des poupées pour les plus petits. Au mois de mars, les ateliers ont été consacrés à la vieille Dochia, personnage mythique lié à la fête du 1er mars en Europe du Sud-est et qui personnifie l’impatience du monde pour le retour du printemps.

    Et c’est la même Lia Cosma qui explique qu’au début la tradition du Martisor consistait en deux fils, blanc et rouge, et auparavant blanc et noir, représentant la lumière et l’obscurité, la puissance et la douceur, le bien et le mal. Ces fils étaient ensuite tressés et attachés à une pièce de monnaie, qui symbolisait le soleil, celui qui apporte toujours la lumière et la chaleur. « Dans la tradition populaire, en Moldavie, surtout les filles offraient le mărţişor aux garçons. Dans le reste du pays ce sont les filles qui en reçoivent. Cette coutume est chargée de symboles. Le mărţişor, on l’attachait au cou ou au poignet et on le portait pendant deux semaines, voire un mois dans certaines zones. Par endroits, on les attache aux arbres, alors qu’en Transylvanie on les mettait même aux cornes des animaux ou à la poutre des étables, justement parce que l’on croyait que son rôle était de chasser le mal de l’hiver et d’apporter la prospérité et le bien. La tradition du mărţişor existe aussi dans d’autres pays des Balkans, en Bulgarie ou en Albanie. D’ailleurs le mărţişor a été inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2017, ce qui est un une reconnaissance de son importance, de sa beauté et de son ancienneté. »

    Notre invitée, Lia Cosma nous parle des ateliers destinés aux enfants en ce début de printemps: « Les enfants ont appris comment tresser le fil rouge et blanc, comment on fabrique les pièces de monnaie d’or ou d’argent, qui servaient jadis de porte-bonheur. Ces ateliers où l’on travaille avec des fleurs, des perce-neige, des bijoux traditionnels attirent de nombreux enfants, si bien que le musée a parfois du mal à répondre à toutes les demandes des parents qui souhaitent faire découvrir à leurs petits des traditions roumaines anciennes. »

    Et les surprises ne s’arrêtent pas là. Détails, avec Lia Cosma : « Nous organisons la Foire du mărţişor, où les maîtres artisans et les créateurs traditionnels se donnent rendez-vous pour montrer leur art, pour échanger. Le martisor est présent dans leurs créations, les perce-neige n’y manquent pas non plus, que ce soit de la céramique, des tissus ou du bois. »

    Malgré la diversification du mărţişor ces dernières années, les modèles traditionnels sont toujours les plus recherchés, pour leur élégance et leur simplicité, explique Lia Cosma. Et parce que le Musée du village de Bucarest est un endroit vivant, riche en événements, elle nous invite à ne pas rater les foires et les ateliers organisés à l’occasion de la Pâque orthodoxe ou du Dimanche des Rameaux. Ce sera une bonne occasion pour les adultes et les enfants de s’initier à l’art de la peinture des œufs et des icônes.

  • Juillet sans plastique

    Juillet sans plastique

    Tous les plastiques ne sont pas recyclables. En plus, le recyclage et la collecte des déchets de ce type sont déficitaires en Roumanie. Voilà les aspects sur lesquels mettent laccent les coordinatrices du projet « Juillet sans plastique. Ecoutons Emilia Priceputu: « Juillet sans plastique est la variante roumaine du projet Plastic Free July , lancé en Australie. Devenu un véritable mouvement international, il sert à sensibiliser les gens sur limpact environnemental du plastique. Le projet ne concerne que les plastiques jetables. Le plastique est bon à quelque chose, mais il faut lutiliser avec modération, voire même avec responsabilité, ce qui se traduit par une attitude respectueuse de lenvironnement. Le projet Juillet sans plastique, qui a débuté en Roumanie il y a deux ans, est mené par trois bénévoles: Simona Pop, Corina Ciurea et moi-même. La variante roumaine du projet met un accent particulier sur le renforcement de la communauté locale. Simona Pop et moi, nous faisons du bénévolat à la Bibliothèque Métropolitaine de Bucarest, où nous organisons des ateliers. Jai pu constater que les gens souhaitent être ensemble, sentir quils font partie dune communauté prête à leur venir en aide ».



    Si en 2017 et 2018, les ateliers et les séminaires étaient accueillis par les différentes filiales de la Bibliothèque Métropolitaine, cette année ils sont organisés dans dautres endroits aussi et les sujets de débats sont bien plus variés. Laccent tombe maintenant sur les alternatives aux objets en en plastique à usage unique, tel le sac de courses en tissu. Emilia Priceputu: « Juillet sans plastique nous invite à trouver des alternatives. Que puis-je faire, moi ? Ne pas accepter le sac en plastique, avoir sur moi une bouteille isotherme en inox, en verre ou bien utiliser le gobelet thermos. Les gobelets en fibre de bambou, par exemple, sont très faciles à emporter et même très bon marché. Ainsi peut-on éviter dutiliser plus de 20 gobelets jetables par mois. Enfin, quand au resto, on peut tout simplement refuser les pailles en plastique».



    Cette année, le nombre des bénévoles a augmenté, tout comme celui des sujets de discussion. Emilia Priceputu: « Il y a plusieurs domaines dintérêt, mais ce sont les ateliers pour enfants, ceux destinés à la lecture créative et au jeu qui attirent le plus. Un de ces ateliers est mené par Adina Giurgea dans la commune de Berceni, tout près de Bucarest. Et puis il y a cet autre atelier, intitulé Les petits sauveurs de la planète, qui se tient dans les locaux dune succursale de la Bibliothèque Métropolitaine. On a également organisé des séminaires pendant lesquels des apiculteurs ont parlé des bienfaits du miel et montré aux enfants une ruche fabriquée en matière plastique recyclable et non polluante. On a aussi discuté de limportance des abeilles pour lenvironnement et pour lhomme. Cet atelier est un des plus populaires. Un autre atelier, appelé Food Waste Tummy a pour objectif de sensibiliser le public au gaspillage alimentaire. Nous dispensons aussi des cours de yoga gratuits. Pour le programme complet, il suffit de visiter notre page Facebook ».



    Comme le projet Juillet sans plastique suppose avant tout de donner l exemple, vers la fin du mois, une collecte des déchets est prévue vers la fin du mois dans le Parc Carol de la capitale. Le projet Juillet sans plastique a jusquici été mis en place dans la capitale et ses localités limitrophes, mais on espère bien quà partir de lannée prochaine dautres villes à travers le pays viendront sy joindre. (Trad. Mariana Tudose)


  • Vacances au Musée du paysan roumain

    Vacances au Musée du paysan roumain

    Selon une tradition
    déjà bien établie à Bucarest, le Musée du paysan roumain a toute une
    programmation dédiée aux enfants, pendant les vacances d’été. Sous le nom de
    « Nous voulons aussi partir en vacances avec vous », la série
    d’événements se déroule cette année tout le long du mois de juillet. Les 14
    ateliers prévus mêlent apprentissage informel et jeu.

    Valentina Bâcu,
    muséographe et animatrice d’atelier, détaille : « C’est un programme dédié principalement aux
    enfants, mais pas seulement. Les 14 ateliers sont pensés pour les enfants, à
    partir de l’âge de deux ans, mais également pour les familles. Nous encourageons
    ainsi les parents à passer du temps de qualité en compagnie de leurs enfants. Et pas uniquement les parents, mais aussi
    tous les adultes avec une âme d’enfant. Nous proposons aussi des
    ateliers pour les ados, avec une offre plus variée cette année. Il y a un
    atelier de journalisme radio, un autre sur la réalisation des films
    d’animation, un sur la retouche des photos et un atelier de musique. Ce dernier
    jouit d’une certaine notoriété : l’atelier s’appelle « Histoires à
    oreilles » et c’est l’écrivain et musicien Călin Torsan qui l’anime, il explique aux enfants le fonctionnement des
    instruments musicaux traditionnels. »


    Des adultes avec une âme d’enfant, mais aussi des ados et des jeunes attachés
    au Musée du paysan roumain. Une partie d’entre eux viennent ici depuis
    l’enfance, emmenés par leurs parents ou grands-parents, pour participer aux
    ateliers qui s’y tiennent depuis des années. Valentina
    Bâcu précise : « Autour du musée s’est formée une communauté de
    parents et d’enfants quifréquent le Muséetoute l’année, pas seulement pendant
    les vacances. Il y a des enfants qui ont grandi, mais qui continuent à venir
    chez nous. On s’est rendu compte qu’il fallait garder le rythme si on voulait maintenir
    ce lien. Nous avons alors cherché à imaginer des ateliers adaptés au monde
    digital, comme l’animation et la retouche photo. D’ailleurs, ces activités
    s’inscrivent dans la continuité d’autres projets du Musée du paysan roumain,
    comme, par exemple, l’Archive d’image. Nous essayons de nous tenir au courant des
    nouvelles technologies et d’aller à la rencontre des attentes de notre jeune
    public. »


    Valentina
    Bâcu nous donne davantage de détails sur les trois ateliers du programme
    « Nous voulons aussi partir en vacances avec vous » qu’elle anime
    cette année : « Il y a tout d’abord un
    atelier de conception de journaux de vacances à l’aide de différentes
    techniques. Les enfants peuvent prendre comme point de départ soit les
    personnages des livres qu’ils lisent, soit leurs propres vacances. Il y a des
    enfants passionnés des cartes, qui y trouvent de l’inspiration pour construire
    leurs journaux intimes. D’autres dédient leurs carnets aux lectures ou aux
    voyages. Nous les encourageons à créer des choses eux-mêmes et à ne pas être tropperfectionnistes,
    de sorte que le résultat final compte moins que le travail en lui-même et la
    créativité. Il y a aussi un atelier d’animation, qui s’adresse aux enfants âgés
    de plus de 10 ans et qui se déroule sur deux sessions de deux à trois heures.
    Nous utilisons la technique d’animation la plus simple, mais qui demande
    beaucoup de patience, car il faut photographier chaque cadre, un par un. Les
    personnages sont déplacés petit à petit pour créer à la fin l’effet de mouvement.
    Chaque enfant devient ainsi réalisateur d’un court métrage inspiré par les
    vieux contes roumains. Le troisième atelier que j’anime est basé sur des photos
    d’antan. En fait, nous adaptons des photos de l’archive du Musée au contexte
    contemporain. Les enfants sont invités à créer un dialogue entre des photos
    qu’ils ont prises eux-mêmes et de vieilles photos en noir et blanc. Ils doivent
    alors choisir soit de voyager dans le passé, soit de transposer les vieilles
    photographies dans le présent. »


    Les
    grandes vacances ont toujours été l’occasion de s’adonner à des occupations
    pour lesquelles le temps manque le reste de l’année. Peut-être l’exemple des
    ateliers du Musée du paysan roumain de Bucarest vous fournira des idées pour
    vos propres activités créatives de cet été. (Trad. Elena Diaconu)

  • Passez le seuil de la chambre obscure !

    Passez le seuil de la chambre obscure !

    « Passez le seuil de la chambre obscure » est un projet de sensibilisation de l’opinion publique aux problèmes des personnes malvoyantes et à l’amélioration de leur vie. Dan Patzelt, président de l’Association pour le développement urbain, explique :



    « L’idée du projet est née du constat que la plupart des gens ne savent pas qu’une personne non-voyante peut comprendre des images, qu’elle peut créer dans son cerveau une forme des objets qu’elle ne peut pas toucher. La plupart des gens ne savent pas, non plus, qu’une personne non-voyante peut utiliser un smartphone et combien celui-ci est important dans sa vie : il lui offre de l’indépendance, car il convertit le texte en voix et la voix en texte. »



    Malheureusement, 97% des personnes malvoyantes de Roumanie vivent de l’aide accordée par l’Etat. S’acheter un smartphone de cette somme est donc impossible, or le téléphone portable peut faciliter l’embauche des jeunes malvoyants et les aider à répondre aux besoins de la société. C’est pourquoi, l’Association pour le développement urbain a lancé une pétition par laquelle elle demande à la Caisse d’assurances sociales de rembourser partiellement ou intégralement aux malvoyants le prix d’un tel appareil. Au-delà de ce côté pratique et social du projet, l’Association pour le développement urbain et le peintre Laurențiu Dimişcă invitent le public de Bucarest, Cluj, Timișoara et Arad à une expérience visuelle unique. Dan Patzelt:



    « Pour cet événement, nous avons choisi des espaces publics — places et parcs — afin de permettre aux gens de vivre une situation nouvelle pour eux : pour un bref laps de temps, ils vont expérimenter l’absence d’information visuelle et se verront obligés d’extraire les informations par d’autres sens : l’ouïe et le toucher. Ils peuvent ainsi comprendre ce que c’est que d’être dépendant de quelqu’un d’autre et ce que la technologie peut leur apporter dans ces conditions. Pour ce faire, on est invité dans une chambre obscure, où l’on va utiliser le smartphone, jouer avec une balle de foot pour non-voyants et comprendre comment les non-voyants s’orientent à l’aide de leur canne. Outre la chambre obscure, l’événement se déroule dans deux autres espaces aussi. D’abord, une bibliothèque en ligne d’images tactiles — imaginitactile.ro — où les non-voyants de Roumanie et du monde peuvent trouver plus de 400 images que les personnes touchées par une déficience visuelle peuvent comprendre. Nous allons faire également découvrir aux gens les applications pour smartphone qui améliorent la vie des non-voyants, pour qu’ils puissent comprendre comment fonctionne cette technologie. L’autre espace extérieur est très coloré, réalisé avec le concours du peintre Laurenţiu Dimişcă, où les gens peuvent expérimenter les couleurs et être reconnaissants d’avoir la capacité de les voir. Ils peuvent continuer à jouer avec le ballon pour non-voyants et à apprendre à s’orienter avec la canne. Cet espace est décoré de six tableaux signés par le peintre Laurenţiu Dimişcă, l’arrière-plan étant réalisé par les gens présents dans le parc. C’est un projet collectif, une sorte d’exposition itinérante. Nous avons déjà déroulé cet événement à Bucarest, au parc Herăstrău, nous irons à Cluj, sur l’avenue des Héros, au Parc des enfants de Timişoara et sur la Place Avram Iancu, à Arad. »



    Dans le cadre de ces événements, on peut participer à des ateliers de dessin gratuits et découvrir les techniques et les images tactiles par l’intermédiaire desquelles les personnes non-voyantes ont accès au monde. Pour le public, c’est une expérience étonnante, car, à l’entrée de la chambre obscure, les gens sont invités à fermer les yeux et, une fois à l’intérieur, on les invite à ouvrir les yeux, mais ils ne voient rien. Dan Patzelt, président de l’Association pour le développement urbain.



    « C’est une sensation forte. Un des participants s’est exclamé : Waouw ! A présent j’ai un tout autre respect pour les personnes non-voyantes ! » Les gens comprennent la différence entre l’accès immédiat à l’information que nous avons couramment et l’accès à la réalité des personnes malvoyantes. Leur accès est assuré par la canne, par l’application installée sur leur smartphone et par leurs propres mains, qui leur fournissent une information tactile. »



    En Roumanie sont recensées quelque 100.000 personnes malvoyantes, dont près de 3.000 enfants. Pour une meilleure compréhension de leur monde, nous sommes invités à passer le seuil de la chambre obscure, chaque week-end dans une autre ville.



    (Trad. : Dominique)


  • Découvrir le Delta d’une autre façon

    Découvrir le Delta d’une autre façon

    Le
    Musée du village « Dimitrie Gusti » de Bucarest compte parmi les
    sites de la capitale roumaine à ne pas rater. Vous y trouverez, par exemple, l’air
    le plus pur de la ville, la verdure des villages et des maisons paysannes des
    17e -18e siècles, apportées de tout le pays, avec leurs
    annexes. Ce musée accueille aussi de nombreux événements culturels :
    expositions de photos ou de peinture, concerts et ateliers ludo-éducatifs
    destinés aux enfants.

    Depuis un an déjà, l’Association « SOS Sauvez la
    flore et la faune du Delta » organise des ateliers où les petits
    apprennent de nouvelles choses sur le delta du Danube. « Les ateliers sont hebdomadaires. Chaque samedi nous organisons des
    activités avec les enfants pour leur apprendre ce que le delta du Danube
    signifie pour la Roumanie, pour nous, en tant que peuple, et comment nous
    pouvons protéger sa faune et sa flore. Les activités revêtent une forme
    ludique, interactive, qui leur permet de mieux apprendre. Nous nous réjouissons
    de constater qu’ils sont tous là, chaque semaine. »
    , explique la coordinatrice du projet, Delia Popescu.


    Elle détaille aussi à quoi jouaient les enfants, lors de notre visite: « Aujourd’hui nous imaginons une fête spécifique de la Dobroudja, la
    contrée du sud-est du pays où se trouve le delta du Danube. Nous avons bricolé
    une poupée habillée du costume traditionnel de la région et que l’enfant
    emportera, pour jouer avec à la maison. L’enfant découvre ainsi le costume
    traditionnel des habitants du delta et il s’amuse en même temps à bricoler une
    poupée avec laquelle il peut aussi jouer après la fin de l’atelier. »


    Les
    ateliers organisés par l’Association sont très attrayants pour les enfants. « Nous travaillons
    chaque semaine avec 5 – 15 enfants. Nous avons proposé des ateliers consacrés à
    la céramique, aux animaux et aux oiseaux du delta, aux matériaux
    traditionnels – la paille, le bois – aux maisons traditionnelles, aux
    moulins à vent, puisque c’est une région éolienne. Chaque semaine nous
    proposons un thème – sur notre site ou sur celui du musée – et les personnes
    intéressées s’inscrivent par email. Les ateliers sont gratuits, le parent qui
    accompagne l’enfant doit seulement acheter un billet d’entrée au musée. »
    Pour Delia
    Popescu, c’est la joie des enfants qui compte le plus. « Ils se réjouissent et c’est le plus important pour nous. Ils se réjouissent
    parce qu’ils ont une activité, parce qu’ils sont stimulés, ils travaillent, ils
    créent et ils apprennent de nouvelles choses sur le delta, sur les animaux, sur
    la flore. Il y a des enfants qui y sont présents chaque semaine. Ils lisent des
    livres et viennent raconter ce qu’ils ont appris et nous les encourageons dans
    cette voie. »
    , affirme-t-elle.


    Maria
    a 7 ans et elle a participé à tous les ateliers – ou presque. « Je viens depuis assez longtemps. J’aime bien, parce que je fais
    des choses que je n’ai pas essayées jusqu’ici. Là, je bricole une poupée – un
    petit garçon. Je n’ai pas encore fini ses vêtements, je ne sais pas ce que ça
    va donner à la fin. La dernière fois, j’ai travaillé avec de la glaise. Et j’ai
    aussi découpé un pélican en carton. »
    , raconte la fillette.


    Depuis
    février dernier, lorsqu’ils ont été lancés, les ateliers attirent de plus en
    plus de monde, se réjouit Delia Popescu : « Les parents accompagnent toujours les enfants et ils s’impliquent,
    eux aussi, dans nos activités. En début d’année, cela a été plus difficile,
    parce que les gens ne savaient pas qu’il y avait une activité hebdomadaire au
    Musée du village, mais à présent, qu’ils sont au courant, ils s’impliquent dans
    nos activités et passent ainsi du temps de qualité avec leurs enfants. Même
    s’il ne fait pas très beau dehors, ça ne fait rien, le Musée du village est
    spectaculaire en toute saison. A présent nous travaillons à l’intérieur, mais
    lorsqu’il fait chaud, nous organisons nos ateliers dehors, d’autant plus qu’en
    général les parents ont peu de temps et les enfants passent la plupart du temps
    à la maison. On doit leur apprendre à jouer dans la nature. »


    L’Association
    « Sauvez la flore et la faune du delta » a été créée en 2007, à
    l’initiative d’un groupe d’amis, qui voulaient agir pour protéger ce site
    unique en Europe. Son
    but initial était d’identifier les espèces en voie de disparition, de nettoyer
    les zones touchées par la pollution et de promouvoir le tourisme écologique.
    Avec le temps, une dimension éducative s’y est ajoutée, tout naturellement, car
    en insufflant à la jeune génération le respect de la nature, on prépare
    l’avenir. (Trad. : Dominique)

  • Journées des Arts du feu

    Journées des Arts du feu

    Le printemps incite toujours à de longues promenades et à des découvertes spectaculaires. A Bucarest, les artistes plasticiens spécialisés en céramique, en verre et en métal, participants à la 4e édition des Journées des Arts du feu, nous accueillent à cette occasion dans leurs ateliers. Ce tour des espaces de création de la capitale nous révèle les secrets des arts du feu. Qu’est-ce que cet événement propose, en fait ? David Leonid Olteanu, artiste plasticien qui travaille la céramique et le verre, explique : « En fonction de ce qui intéresse les visiteurs, nous essayons de leur expliquer notre parcours artistique et ce que nous voulons exprimer par nos œuvres. Nous leur expliquons aussi, éventuellement, le processus technologique, de l’idée jusqu’au résultat final. Nous attendons toutes les personnes intéressées – souvent des ingénieurs, des avocats, des médecins, qui ont une toute autre façon d’envisager les choses. Nous avons accueilli des visiteurs de tous les âges, depuis les enfants de maternelle jusqu’à des personnes du troisième âge. Il s’agit des ateliers de ces artistes et non pas d’une galerie ou d’une exposition. C’est l’endroit où nous vivons et créons. »

    Maria Paşc, vice-présidente de l’association initiatrice des Journées des Arts du feu, raconte l’histoire de cet événement : « Sa première édition a été la conséquence d’une étude que nous avons réalisée à l’aide de nos collègues du Baromètre de consommation culturelle. Interrogés sur les arts décoratifs qu’ils connaissent, les sujets questionnés ont répondu: la poterie. Or, la poterie est plutôt un métier. Nous nous sommes ainsi rendu compte de la nécessité impérieuse que le public apprenne l’existence de nos artistes spécialisés en métal ou en tapisserie et prenne conscience qu’il est possible d’acheter de beaux objets utilitaires dans leurs ateliers. Pour pouvoir participer aux Journées des Arts du feu, les artistes doivent être membres de l’Union des plasticiens, avec laquelle nous avons réalisé un partenariat. Nous avons annoncé aux filiales d’arts décoratif notre intention de lancer ce projet et, sachant comment les arts décoratifs sont perçus chez nous, les artistes y ont répondu, par solidarité. »

    Les Journées des Arts du feu sont censées faciliter le contact entre le public et les artistes, l’accès des amateurs d’art aux espaces de création. Ils peuvent y voir de près le chemin qu’une œuvre parcourt depuis le lieu où elle est réalisée jusqu’à l’endroit où elle est exposée – d’habitude une galerie d’art. Maria Paşc nous lance une invitation, arguments à l’appui : « J’encourage les gens à visiter les ateliers des artistes, car ces endroits où l’idée prend contour sont vraiment inédits, exceptionnels. On peut y entrer en contact avec les artistes. C’est une chance unique que l’on a peut-être une fois dans la vie, de rencontrer, face à face, un artiste et son œuvre.

    Maria Cioată, artiste spécialisée en céramique, y ajoute ses propres arguments: « Nous vous invitons, en fait, dans l’espace secret de nos ateliers, qui est notre « espace de jeu », si vous voulez, notre laboratoire, le lieu où nous créons. C’est l’endroit privilégié où les visiteurs peuvent découvrir les étapes de ce travail de création et du processus technologique auquel une oeuvre est soumise. C’est que, du moins pour la céramique, ce processus est très complexe: on part d’un morceau de matière amorphe pour lui imprimer une forme, une énergie, la vivifier. Ceux qui aiment la beauté ont l’occasion de découvrir tout ce chemin complexe et spectaculaire que la matière brute parcourt pour devenir une œuvre d’art. »

    A quoi doivent s’attendre, plus exactement, les visiteurs des ateliers ? Maria Cioată: « Nous leur montrons un peu le processus technologique, nos œuvres, nous leur faisons comprendre notre parcours artistique. Ils peuvent également voir des œuvres en train d’être créées et même essayer de jouer eux-mêmes avec la matière, ça leur donne un avant-goût du travail artistique. C’est le moment d’apprendre les secrets de l’artiste, des techniques inédites, que très peu connaissent, j’en suis sûre. »

    David Leonid Olteanu avoue que parfois, une erreur dans le processus technologique peut acquérir une valeur artistique. Pour les détails, il ne vous reste qu’à visiter vous-mêmes les ateliers des artistes participants au projet. David Leonid Olteanu a sa façon à lui de séduire les visiteurs : « En leur expliquant des choses qu’ils ignoraient, sur la manière dont on travaille la céramique ou le verre : comment les couler, les modeler, la température du four, les colorants utilisés. En apprenant ces choses-là, toute la démarche artistique, tout le processus technologique, les visiteurs commencent à voir les œuvres d’art d’un autre œil. » Les ateliers à visiter sont à retrouver sur le site ateliere.ro.(Trad. : Dominique)

  • Ecoles d’été

    Ecoles d’été

    Adieu l’école, bonjour les grandes vacances ! Les écoliers et les lycéens roumains ont 3 mois à leur disposition pour bien s’amuser avant la rentrée du 11 septembre. Entre le soleil, la mer ou la montagne, il y a souvent des périodes avec pas trop d’activités, des périodes pendant lesquelles les parents vont au travail. Pour bon nombre de familles roumaines, il existe toujours la possibilité d’envoyer les enfants chez les grands parents, éventuellement à la campagne. Mais que faire si on n’a pas cette option ? Alors, les parents roumains cherchent souvent différentes activités pour leurs enfants. D’ailleurs, ils sont bien servis : cours de langues étrangères, ateliers de dessin et de peinture, cours d’informatique, de musique, découvertes urbaines, ateliers de théâtre etc. Les différents clubs pour enfants, les centres de langues étrangères, les musées et les instituts culturels proposent toute une variété d’activités par tranches d’âge. Décidemment, les parents d’une grande ville comme Bucarest ont de quoi remplir le temps libre des petits. Nous découvrons quelques-unes des offres de cours les plus intéressantes de l’été 2017.

  • Sur les traces de Mars

    Sur les traces de Mars

    La plus ancienne cotte de maille celtique découverte sur le territoire de la Roumanie, ainsi que plusieurs autres armes vieilles de plus de 2500 ans, dévoilées par des fouilles archéologiques dans le nord-ouest de la Roumanie, sont désormais exposées au Musée départemental de Satu Mare. « Sur les traces de Mars. Guerriers et artisans prestigieux du monde antique », est une exposition interactive d’armes anciens et d’ateliers de fabrication d’armes qui font découvrir aux visiteurs de nos jours la vie des guerriers d’antan.

    Felician Pop directeur du Musée départemental de Satu Mare, raconte l’histoire de cette exposition : « Il s’agit d’une exposition itinérante, qui regroupe les contributions de plusieurs musées de Transylvanie et nous fait découvrir certaines des armes que les guerriers de l’antiquité utilisaient sur le territoire actuel de la Roumanie. On le sait tous, Mars est le dieu de la guerre et les objets présentés sont vraiment spectaculaires. Ce qui plus est, ils illustrent l’évolution dans le temps de la technologie de la guerre. Avec l’aide des membres du club Omnis Barbaria de Baia Mare, nous avons recréé un atelier d’artisans d’antan, tel celui d’un forgeron qui fabriquait des lances et autres armes en fer. L’exposition a connu immense succès, surtout que de nombreux élèves ont eu l’occasion de voir et même d’utiliser une forge antique afin de réaliser de leurs propres mains des armes semblables à celles d’il y a deux siècles, deux siècles et demi. »

    L’exposition nous invite à découvrir 16 pièces d’origine, mais aussi toute une série de répliques d’armement grec, celte et allemand, tel le casque celtique de Ciumesti, un objet unique que l’on peut admirer au Musée national d4histoire de la Roumanie.

    Felician Pop, directeur du Musée départemental de Satu Mare : « Nous y trouvons lances, cuirasses, casques. C’est à Satu Mare que l’on a découvert l’unique casque celtique au monde qui est actuellement exposé au Musée national d’histoire de la Roumanie, alors que nous, nous en exposons une copie. D’autres objets ont recréé l’image des combattants, des tribus germaniques qui y ont vécu et même l’image des Romains. Nous avons donc réussi à attirer l’attention du public sur ces gens, tellement admirés à l’antiquité. Il s’agit des guerriers de jadis, adorés comme des dieux. »

    Le directeur du musée départemental de Satu Mare, Felician Pop, affirme que l’interaction avec le public constitue l’avenir des musées : « Décidément, le musée ne peut plus être une étagère poussiéreuse, avec des objets très anciens. Il doit devenir une institution interactive, pour que le public puisse participer à toute sorte d’activités. Lorsque les gens interviennent, leur intérêt augmente et ils sont même enchantés de devenir une partie de l’histoire. »

    Dans le cadre de l’exposition « Sur les traces de Mars. Guerriers et artisans prestigieux du monde antique », les visiteurs ont également eu l’occasion d’admirer les ateliers improvisés dans la cour du musée, où des forgerons modernes réalisaient des cottes de maille et d’autres pièces en fer forgé.

    Comment ont régi les visiteurs du musée à cette exposition interactive? Réponse avec Felician Pop : « Ce fut d’abord la curiosité au début, après quoi ils sont entrés dans le jeu. A mon avis, c’est fabuleux de les voir réaliser de leurs propres mains des objets, notamment des lances en fer selon la technique d’il y a 2500 ans. J’ai vu qu’il y a un engouement pour cette activité. Ils ont passé plusieurs heures dans la cour du musée à observer la technique de fabrication de ces armes. »

    L’exposition « Sur les traces de Mars. Guerriers et artisans prestigieux du monde antique » attend ses visiteurs au musée départemental de Satu Mare jusqu’au mois de décembre. Puis elle s’arrêtera aussi dans d’autres villes explique Felician Pop : « L’exposition se rendra dans chaque chef – lieu des comtés du nord-ouest de la Roumanie : Satu Mare, Baia Mare, Oradea, Zalau, Cluj. Cette exposition très intéressante sera suivie par une autre sur le même thème, mais qui se penchera cette fois-ci sur les armes des Daces. Le département de Satu Mare se trouve au cœur du pays des Daces libres, une contrée qui n’a jamais été conquise par l’Empire Romain. Ainsi s’explique le fait que la civilisation dacique a persisté pendant plusieurs siècles, par rapport au monde romain ».

    Côté projets, Felician Pop évoque une autre exposition unique en Roumanie : « Nous avons imaginé un projet qui s’appelle « le pot de sarmale de grand-mère », qui sera lancé le 5 décembre. Rappelons-le les sarmale sont un plat traditionnel roumain de feuilles de choux farcies de viande. Nous avons réuni différents types de pots provenant de plusieurs musées de Roumanie : Bucarest, Sibiu, Zalau. Les participants à cette action, qui se déroule pendant plusieurs jours, auront l’occasion d’observer comment on préparait les sarmale, quel type d’ingrédients on utilisait, notamment au Moyen Age, lorsque les feuilles de choux étaient farcies d’une sorte de polenta de millet et de champignons. Le public découvrira ces saveurs uniques, que l’on a malheureusement perdues de nos jours » a expliqué le directeur du musée, selon lequel le but final de ces projets est de faire progresser considérablement la fréquentation de ces institutions culturelles. (Trad. Alex Diaconescu)

  • “L’été dans les ruelles du village”

    “L’été dans les ruelles du village”

    Il y a 24 ans, le Musée du Village «Dimitrie Gusti» de Bucarest organisait la première édition de ses ateliers créatifs « L’été dans les ruelles du village ». C’était quelque chose d’unique, à l’époque, dans le paysage culturel roumain : pendant les grandes vacances, les enfants étaient invités à ce musée en plein air situé au cœur de la capitale roumaine pour des ateliers organisés pendant 3 semaines. Iuliana Mariana Grumăzescu, directrice de communication et d’éducation au Musée du Village de Bucarest, raconte les débuts de cet événement culturel estival : « Ce fut le début très intéressant d’un phénomène qui a transformé par la suite « L’été dans les ruelles du village » en une marque enregistrée en 2007. Il y a 24 ans, quelques artisans à vocation pédagogique ont tenté d’apprendre aux enfants les secrets des arts traditionnels qu’ils pratiquaient par des ateliers d’initiation. Nous sommes heureux d’avoir aujourd’hui, parmi nos « formateurs », une jeune fille qui était venue participer à nos ateliers il y a 24 ans, alors qu’elle était encore enfant, et qui est devenue elle-même artisane. Elle enseigne maintenant aux enfants à créer des bijoux traditionnels. A l’époque, cela lui a semblé très intéressant de venir écouter les artisans venus de presque tous les coins du pays, comme si c’étaient ses grands-parents. A présent, « L’été dans les ruelles du village » est un ample programme qui dure 6 semaines et auquel participent un millier d’enfants et de jeunes de 3 à 18 ans. Puisque de nombreux adultes ont manifesté leur intérêt pour ces ateliers, ils leur sont également ouverts. »

    Au fil du temps, le Musée a conservé les ateliers qui ont consacré « L’été dans les ruelles du village », à savoir ceux d’icônes sur verre, de masques traditionnels, de bijoux traditionnels, de peinture sur œufs, de tressage végétal et de sculpture en bois ; en même temps, des thématiques nouvelles ont été introduites : théâtre de marionnettes, photographie et jouets en bois, qui est d’ailleurs la vedette de cet été. Iuliana Mariana Grumăzescu explique : L’atelier de photographie attire toujours un grand nombre d’enfants, car ils peuvent apprendre à utiliser correctement leur appareil photo. Ils apprennent également à focaliser leur attention sur des détails qu’ils n’ont peut-être pas remarqués, et jeter un regard neuf sur la nature à travers l’objectif photo. Cet atelier est très intéressant, car l’instructeur leur apprend toute sorte d’astuces pour prendre une belle photo correcte. D’ailleurs, à la fin de cette édition de « L’été dans les ruelles du village », nous organiserons une petite exposition réunissant les photo prises par les enfants dans l’enceinte du Musée du village.

    L’année prochaine, « L’été dans les ruelles du village » fêtera ses 25 années. Quels sont les projets pour cette édition anniversaire ? Iuliana Mariana Grumăzescu : « Pour l’anniversaire d’un quart de siècle d’activité dans le cadre de nos ateliers créatifs nous avons de beaux projets. C’est un âge important et nous envisageons de sortir une publication : « Les ateliers dans les ruelles du village à leur 25e anniversaire». Nous souhaitons également promouvoir davantage cet événement estival, pour attirer un plus grand nombre d’enfants et retrouver ceux qui y ont participé au moins 3 années de suite, pour leur offrir une distinction. Le travail des artisans qui ont fait de leurs « disciples » de véritables artistes sera également à l’honneur. Nous chercherons aussi de nouvelles formules pour attirer des étudiants et introduire les arts plastiques. Nous avons été très réceptifs au souhait d’un grand nombre d’enfants qui aimeraient apprendre les danses traditionnelles. Pour cela, ils auraient besoin d’un chorégraphe et les solutions ne sont pas nombreuses, les cours étant plutôt chers et ne se déroulant pas pendant les vacances d’été. En organisant un tel atelier à des prix modiques, nous pourrions faciliter l’accès à tous les enfants. Et c’est important, car ce sera à eux de porter le flambeau des traditions. »

    « L’été dans les ruelles du village » – voilà une façon originale proposée aux enfants et aux adolescents de passer leurs grandes vacances au sein de la nature, en redécouvrant les traditions dans une institution culturelle de prestige. Iuliana Mariana Grumăzescu souhaite, pour conclure, vous adresser un vœu, chers auditeurs : Santé et sagesse ! Et n’hésitez pas à revenir en Roumanie et surtout au Musée du Village, qui est un centre d’activités, un petit monde, une petite Roumanie au cœur d’une capitale européenne bruyante et affairée. »