Tag: Aurelian Dochia

  • Equilibres budgétaires

    Equilibres budgétaires

    La Banque centrale roumaine a revu sensiblement à la baisse sa prévision d’inflation pour l’année en cours, de 3,1% à 1,8%, ainsi que pour la fin 2014, de 3,1% à 3%. Pour la première partie de l’année prochaine, la Banque nationale roumaine anticipe de nouveaux minimums historiques pour l’inflation. Ils pourraient toutefois être partiellement estompés par les modifications de la fiscalité, annoncés par l’exécutif suite aux négociations avec les bailleurs de fonds internationaux. Ces derniers ont récemment visité Bucarest afin d’évaluer l’accord stand-by avec la Roumanie.



    Le gouverneur de la Banque centrale roumaine, Mugur Isărescu, déclarait : « A l’instar de l’année dernière, quand nous n’avons pas été pris de panique lorsque le taux annuel de l’inflation a connu une très forte hausse et dépassé le seuil à cause de la sécheresse et de l’environnement politique, nous ne sauterons pas de joie non plus parce que le taux annuel de l’inflation descend à des niveaux minimum historiques et qu’il continuera de le faire ».



    L’impact des mesures fiscales sur la hausse des prix se placera entre 0,2 et 0,6%, estime Mugur Isărescu : « D’habitude, de tels impôts sont inclus dans les coûts et se reflètent ou non dans le prix final. Cela dépend de ce que dit le marché. Je voudrais qu’une chose soit claire : nous ne croyons pas que lors de toute décision d’accroître des coûts par imposition, tout se transmette par le prix, et que cela se transforme en une avalanche. Ces aspects ont été infirmés par la pratique. Le marché n’acceptera pas n’importe quel prix. Le soi-disant « rouleau compresseur des prix » n’a pas de raisons d’arriver ».



    L’analyste Aurelian Dochia explique pourquoi il est difficile pour la Banque centrale d’estimer ces effets-là : « C’est difficile à mesurer parce que, premièrement, je pense que la BNR ne dispose pas de modèles économétriques appropriés pour mesurer de tels effets, qui ont plutôt un caractère exceptionnel. C’est un élément dont on tient compte une fois de temps en temps, après un grand nombre d’années. Ce n’est pas quelque chose qui change d’une année à l’autre et, probablement, l’impact est difficile à estimer, mais je ne pense pas qu’il puisse être très important, non plus. A l’heure qu’il est, sur fond d’une tendance marquée de baisse de l’inflation, ces mesures pourraient ne pas être très visibles dans l’indice des prix 2014 ».



    En ce qui concerne les financements, le gouverneur Mugur Isărescu a estimé que les crédits en devises continueront à baisser dans le solde des crédits, mais à un rythme plus lent ; il a précisé que le taux de l’inflation pour les nouveaux crédits pour la population connaît des baisses significatives. Récemment, le Conseil d’administration de la Banque centrale roumaine a décidé d’abaisser son taux directeur à un nouveau minimum historique, de 4,25% à 4% par an, et Mugur Isărescu a déclaré attendre des banques commerciales qu’elles continuent de réduire les taux d’intérêt pour les crédits en lei. (trad. : Ligia Mihăiescu)

  • L’autorité de surveillance financière, une institution pour le marché non bancaire

    L’autorité de surveillance financière, une institution pour le marché non bancaire

    L’autorité de surveillance financière, institution qui régit et surveille l’activité du marché des capitaux, de celui des assurances et les systèmes de retraites privés exerce ses attributions depuis la fin du mois d’avril. Elle a repris les tâches des commissions de surveillance des assurances, du système privé de pension et des valeurs mobilières, autant d’institutions supprimées.


    L’adaptation aux nouveaux modèles financiers européens et non seulement, l’efficacité, la diminution des dépenses et de la bureaucratie, une coordination meilleure et plus efficace avec la Banque centrale de Roumanie afin d’assurer la stabilité financière sont les principaux arguments pris en compte lors de la décision de créer l’Autorité de surveillance financière. Ecoutons l’analyste économique Aurelian Dochia: « La création d’une autorité unique de surveillance du marché financier est une idée qui, à mon avis, convient aussi bien à la pratique européenne en la matière qu’à la situation de la Roumanie. Ici, les marchés financiers ne sont pas développés au point de justifier l’existence d’institutions distinctes de régulation et de contrôle. En outre, les marchés financiers étant de plus en plus intégrés, donc toujours plus dépendants les uns des autres, l’idée de créer une autorité commune de surveillance a été également mise en application dans d’autres pays européens et du monde. »




    Aurelian Dochia a par ailleurs précisé que les résultats de la nouvelle entité dépendront de la manière dont les représentants des trois secteurs réglementés entendent coopérer en vue de fusionner et de mener un travail d’équipe, chose qui n’est pas toujours aussi simple que ça. L’analyste politique partage l’opinion des acteurs des marchés soumis au contrôle de l’Autorité de surveillance financière, selon lesquels il ne faut pas s’attendre, dans l’immédiat, à des changements significatifs. Le président du Conseil Fiscal, Ionuţ Dumitru, trouve lui aussi que la nouvelle autorité est censée rapprocher la Roumanie des tendances qui se manifestent au sein de l’UE : « L’idée de faire fusionner ces institutions est bénéfique à l’échelle internationale. Elle est déjà présente sur le plan européen, qui met en avant la coopération institutionnelle plus étroite et la meilleure gestion des risques systémiques, risques que l’on a vu se matérialiser pendant la crise. Une institution chargée de coordonner tous ces marchés et de promouvoir une vision unique, cela fait sens. Un autre argument, local cet fois-ci, en sa faveur, est celui de la petite taille des marchés roumains par rapport aux normes internationales. Les dimensions réduites de nos marchés ne justifient donc pas l’existence de plusieurs institutions qui gèrent chacune un petit segment de marché, pas étendu lui non plus. Il est donc beaucoup plus simple d’avoir une seule autorité de contrôle et un seul niveau de commande, pour ainsi dire, plutôt qu’une multitude d’institutions et une bureaucratie encore plus grande. »



    En dehors des efforts menés pour sauver les systèmes bancaires touchés par la crise économique globale, ces derniers temps des démarches importantes ont été faites sur le plan européen en vue d’une réglementation plus attentive et plus stricte des autres marchés financiers, considérés comme partiellement responsables de l’ampleur des turbulences qui ont secoué le vieux continent.



    La création en Roumanie d’une nouvelle autorité de réglementation de ce secteur devrait également faciliter l’accès plus rapide et moins onéreux des hommes d’affaires aux services financiers, a déclaré au micro de Radio Roumanie le président de l’Autorité de surveillance financière, Dan Radu Ruşanu: « Cela produira une meilleure corrélation des tous les éléments et éliminera la bureaucratie. Jusqu’à présent, il fallait s’adresser à trois institutions différentes, or maintenant, les trois seront réunies en une seule. La coordination, la collaboration et l’échange d’informations entre marchés et institutions seront également meilleurs, notamment pour assurer la stabilité du secteur financier. »



    Le professeur des universités Paul Miclăuş, ancien vice-président de la feue Commission nationale des valeurs mobilières, a salué, lui aussi, la création de l’Autorité de surveillance financière, qui répond, selon lui, au besoin de réforme et de réglementation du secteur, notamment non bancaire: «Pour réformer le système de surveillance, le marché de capitaux a besoin d’une surveillance en ligne, à la différence d’autres secteurs du marché financier bancaire et non bancaire où elle se fait à travers des rapports, donc post factum ; il faut aussi de très bons professionnels. Par ailleurs, j’espère que la nouvelle Autorité, par son pouvoir de pression, sera en mesure de se concentrer sur l’objectif qui, je crois, doit être le sien : l’application des nouvelles réglementations européennes ; qu’elle aura son mot à dire à la Commission de surveillance prudentielle et qu’elle fera des efforts pour éliminer ces dispositions législatives qui ne sont plus d’actualité, selon moi — c’est le cas, par exemple, des limites imposées sur les marchés réglementés. »



    La mise ensemble de la réglementation et de la surveillance des marchés financiers autres que le bancaire est aussi une condition assumée par Bucarest pour mener à bonne fin l’accord du type préventif conclu avec le Fonds monétaire international…(trad.: Mariana Tudose, Ileana Taroi)

  • Secteur bancaire en Roumanie

    Secteur bancaire en Roumanie

    Le secteur bancaire roumain a les meilleures perspectives de la région de l’Europe Centrale et de l’Est en matière d’évolution de la profitabilité cette année, dans le contexte de l’optimisme à l’égard de la situation économique. C’est la conclusion d’une étude réalisé par la société de consulting KPMG au niveau du management de plus de 100 banques de la région.



    Remarquons que deux tiers des répondants ont décrit la situation du secteur bancaire de la région en 2012 dans des termes plus défavorables que ceux de l’année précédente et ont des attentes semblables pour 2013. Les perspectives économiques de la Roumanie sont des plus optimistes des six pays analysés, tous les directeurs consultés s’attendant à ce que la situation soit meilleure que cette année ou, du moins, se maintienne au même niveau qu’en 2012. Pendant le premier trimestre de l’année courante, les 40 banques de Roumanie ont enregistré un profit cumulé de presque 520 millions de lei(quelques 120 millions d’euros) après avoir conclu l’année dernière avec une perte nette record de plus de 2 milliards de lei (quelques 500 millions d’euros).



    Le poids des crédits non-performants a augmenté depuis 15,88% en mars dernier aux 18,23% fin 2012 et 19,08% en mars 2013, tout en se maintenant de 4% en dessus du niveau de mars 2012. Le total des crédits restants a été de plus de 30 milliards de lei(6,7 milliards d’euros) dont 23 milliards de lei (5,1 milliards d’euros) ont été des financements au bénéfice des compagnies et le reste au bénéfice de la population. Selon l’analyste économique Aurelian Dochia…: « A plus de trois mois de retard, les crédits sont , déjà, estimés non-performants. Les banques sont obligés à faire des provisions, d’estimer, déjà, ces crédits comme des pertes et en instituer des provisions en conséquence, ce qui pèse en grande mesure sur le bilan et sur les performances des banques. C’est la principale raison pour laquelle ces dernières années le système bancaire roumain a enregistré des pertes. Plus de la moitié des banques du système ont enregistré des pertes. Je penses que ces coûts pour couvrir les pertes sont largement répandus, les banques et leurs actionnaires doivent couvrir une partie de ces pertes. Et je voudrais attirer votre attention sur le fait que, ces dernières années, les banques ont du sortir de l’argent de leur propre poche. Les banques roumaines ont été obligées d’accroître leurs propres capitaux et sont, à l’heure actuelle, très bien capitalisées. De toute évidence, tous ces problèmes qui apparaissent à l’égard des crédits augmentent le coût des emprunts pour ceux qui en bénéficieront d’ores en avant , ce qui est, en quelque sorte, inévitable ».



    A son tour l’analyste économique Constantin Rudnitchi a présenté pour Radio Roumanie la situation actuelle du système bancaire : « Les problèmes que les personnes physiques et celle morales ont rencontré, moins, peut-être, dans le système bancaire de Roumanie qui continue d’avoir des crédits non-performants mais à un autre niveau, disons, raisonnable, sinon supportable. Ce que les chiffres nous montrent aujourd’hui et, essentiellement, ces derniers jours, le crédit non-gouvernemental, a été gelé. Les petites variations, plus ou moins, ne sont pas, presque, à prendre en compte. Le crédit a eu une zone de stagnation dans l’économie roumaine et, tant bien que mal, ceci peut être discuté, c’est la réalité. Certes, les hommes d’affaires et les compagnies demandes souvent l’appui des banques et ces banques ne peuvent pas le leur accorder , d’une part, car ils ne peuvent pas bénéficier de ces fameux financements des banques –mères qui étaient très présentes avant la crise et, par ailleurs, puisque nous voulons être réalistes, les banques ne trouvent ni des partenaires viables dans leur clients, car les compagnies sont , en grande mesure, assez endettés, les crédits sont moins bancables. Quant aux personnes physiques, actuellement, certes , elles sont mois solvables , si on peut ainsi dire, par rapport aux banques pour les raisons qu’on connaît : des pertes de revenus et, même, des problèmes de chômage. Alors, ce miroir des indicateurs du moment qui montre une stagnation des emprunts est exactement l’image de la réalité que nous percevons comme telle et qui , de toute évidence, ne peut plus nous surprendre. »



    Les analystes affirment qu’il faut trouver des solutions pour surmonter la situation actuelle dans laquelle les banquiers affirment ne plus pouvoir reprendre les créditassions avant de reprendre la croissance économique soutenable et ceux qui se trouvent en dehors du secteur bancaire disent qu’au contraire, on n peut pas avoir une croissance solide sans une nouvelle vigueur de l’activité de crédits.



    Il semble, pourtant, que la phase de tels débats est sur le point d’être dépassée — selon le président de l’Association Roumaine des Banques, Radu Gratian Ghetea : « Si nous demeurons dans le zoner positive et si l’agriculture nous aide, on aura tout de suite une croissance de l’appétit pour les crédits. Si cette tendance se maintient, je suis persuadé qu’en automne on assistera à une sérieuse reprise de vigueur des crédits. »



    Le président de l’Association Roumaine des Banques a fait cette déclaration dans les circonstances où la Roumanie a des chances d’attendre cette année une croissance économique de 2%…(trad.: Costin Grigore)