Tag: bénévolat

  • Via Danubiana

    Via Danubiana

    Invitation à se balader le long du Danube

     

    En Roumanie, les spécialistes sont en train de travailler sur un itinéraire écotouristique parsemé d’expériences inédites, censé mettre en valeur le patrimoine naturel et culturel du pays et mettre l’accent sur les paysages roumains uniques en Europe. A commencer par zone appelée les Chaudières du Danube et le Barrage des Portes de Fer où le fleuve fait son entrée en Roumanie et allant jusqu’à l’endroit où le Danube se jette dans la mer Noire – ce nouvel itinéraire se veut un des plus spectaculaires de Roumanie.

     

    L’Association Mai Mult Verde (Davantage de vert)

     

    A l’origine du projet, l’on retrouve un acteur important du secteur environnemental de Roumanie – l’Association Mai Mult Verde (Davantage de vert). Pour commencer, sa directrice de communication, Alexandra Damian, passe en revue les nombreux projets déjà mis sur pied par l’Association :

    « Depuis la fondation de notre association, en 2008, nous avons déroulé des projets dans plusieurs domaines. Notre objectif est de bâtir une culture de la responsabilité et du bénévolat pour les hommes et la nature en Roumanie. Nous plantons des arbres, nous luttons contre la pollution au plastique du Danube, nous avons lancé un ample programme appelé « Les eaux propres » pour mener des actions d’hygiénisation des rives du Danube et de ses affluents. Nous avons placé des barrières flottantes sur les affluents du Danube pour arrêter les déchets qui parcourent le fleuve et ses affluents et nous faisons la promotion des zones naturelles de Roumanie pour rapprocher davantage les gens à la nature, mais d’une manière qui a été mise de côté ces derniers temps ».

     

    Mettre en lumière le potentiel immense de la zone, au bénéfice de ses habitants

     

    En parcourant cet ample itinéraire écotouristique qui longe le Danube, les amoureux de la nature découvriront le véritable potentiel de la zone. La communauté locale en bénéficiera aussi, car le projet permettra un développement économique durable, affirme Alexandra Damian.

     

     

    Mais comment est né le projet Via Danubiana ? Notre invitée répond :

    « Cela fait plusieurs années déjà que cette idée était cachée dans nos tiroirs. On a tenu absolument à créer cet itinéraire écotouristique, puisque le Danube offre des expériences inédites, on le sait très bien. La zone abonde en endroits époustouflants à commencer par l’entrée du fleuve en Roumanie et jusqu’à l’endroit où il se jette dans la mer Noire, il y a tout un patrimoine naturel et culturel à découvrir, avec des paysages uniques en Europe. C’est pourquoi nous avons voulu mettre les projecteurs sur cette partie moins connue de la Roumanie »

     

    Une zone riche en attractions naturelles, culturelles, historiques et gastronomiques

     

    Plusieurs aires protégées et sites Natura 2000 ont été identifiés dans la zone. Via Danubiana traverse des forêts longeant les rives du fleuve, des canaux et des îlots, qui jusqu’ici n’étaient pas accessibles au large public en raison notamment du manque d’infrastructure et de promotion.

     

    Désormais, les 1000 km que le Danube parcourt en Roumanie seront cartographiés, affirme Alexandra Damian :

    « Il s’agit de cartographier les attractions naturelles, culturelles, historiques et celles de la gastronomie locale se trouvant le long du fleuve. Dans une première étape, nous avons balisé le tronçon qui traverse le département de Giurgiu, sur une distance d’environ 100 km, une zone riche en aires protégées, en sites Natura 2000, en attractions culturelles et historiques très importantes, mais très peu promues. Le même trajet inclut des forêts, des îles et des îlots fluviaux, des canaux aussi, que les amateurs de nature souhaiteront sans doute découvrir. En septembre nous avons installé la première borne dans la commune de Găujani, au département de Giurgiu, au Centre Educationnel pour la Jeunesse. C’est un des points finaux du parcours.» 

     

    Admirer la flore et la faune locales

     

    Via Danubiana offrira aux randonneurs de nombreuses options de loisirs au sein de la nature, le tout à moins d’une heure de la capitale, Bucarest. S’y ajoute une liste d’espèces de flore et de faune locale, qui pourra transformer Via Danubiana aussi en un endroit idéal pour admirer les oiseaux, les animaux et les plantes spécifiques du Danube. D’ailleurs, plus de 300 espèces de la flore ont déjà été recensées, alors que la faune est très riche aussi et réunit oiseaux, reptiles, amphibiens et mammifères, sans oublier de nombreux espèces de non-vertébrées.

     

    On ne saurait oublier non plus les attractions culturelles et historiques, dont plusieurs sont très intéressantes, mais n’ont jamais été marquées et présentées au large public. Parmi elles : les ruines de la cité du voïvode valaque Mircea le Vieux (Mircea cel Bătrân), à Giurgiu, une hutte traditionnelle historique ou encore plusieurs habitations (une sorte de maisonnettes) datant de l’Antiquité, à Slobozia.

     

    Côté gastronomie, plusieurs traditions locales seront revitalisées, comme les galettes spécifiques à l’espace roumano-bulgare riverain du Danube, les salades à base de poivrons ou d’aubergines grillées ou encore la soupe aigre (ciorba) à base d’oie.

     

    Le site viadanubiana.ro

     

    Tous ces détails et bien d’autres qui vous aideront à préparer votre voyage le long de la Via Danubiana sont déjà à retrouver dans le Guide du Voyageur posté sur le site viadanubiana.ro. Notre invitée précise :

    « Le site a déjà été lancé. Ceux qui souhaitent parcourir cet itinéraire retrouveront les coordonnées GPS sur viadanubiana.ro. S’y ajoute un Guide du voyageur pour le département de Giurgiu. On aimerait bien que les passionnés de nature, de randonnée, du Danube et du delta viennent nous rejoindre. Etant donné que nous n’avons balisé qu’une centaine de km sur un total de 1000, tout le monde est invité à s’impliquer pour nous aider à élargir ce tronçon et cartographier les autres départements traversés par le fleuve. Les données pour participer au projet Via Danubiana sont postées sur notre site. Nous attendons donc les bénévoles qui deviendront ainsi les ambassadeurs de ce nouvel itinéraire de randonnée. » 

     

    Appel aux bénévoles

     

    Entrez donc sur viadanubiana.ro si vous souhaitez soutenir ce projet. Plein de bénévoles de Roumanie et de l’étranger ont déjà répondu à l’appel de l’Association Mai Mult Verde, constate Alexandra Damian :

    « Nous sommes ouverts à tout et à tous et nous accueillons aussi des bénévoles de différents pays, notamment riverains du fleuve. Nous avons déjà eu des bénévoles d’Allemagne, d’Autriche et d’Ukraine qui nous ont beaucoup aidés et nous attendons les futurs bénévoles aussi. » 

     

    Il suffit de parcourir une seule fois un seul tronçon qui longe le Danube pour rester à tout jamais impressionné par la beauté des lieux. Les vues du fleuve sont spectaculaires, ses rives sont parsemées de vestiges historiques, les plantes, les oiseaux et les animaux de la zone ne vous laisseront pas indifférents et les plats traditionnels auxquels vous gouterez seront plus que délicieux. Bref, cela vaut vraiment la peine de vous balader le long de la Via Danubiana.

  • L’antenne roumaine de La French Tech

    L’antenne roumaine de La French Tech

    Aujourd’hui, nous parlons entrepreneuriat entre la France et la Roumanie, dans les deux sens, mais à un autre niveau. Mon interlocuteur est un entrepreneur très connu, Grégoire Vigroux, qui dirige l’antenne roumaine de La French Tech.

  • Jacques Augustin (France) – La Roumanie a-t-elle précommandé des vaccins ?

    Jacques Augustin (France) – La Roumanie a-t-elle précommandé des vaccins ?

    Oui, la Roumanie a précommandé des vaccins contre le Covid-19, et elle en a même commandé beaucoup (même beaucoup trop) de doses. Le chiffre de 120 millions de doses a été avancé, alors que la population totale de la Roumanie est de 19 millions d’habitants, mais le recensement date. C’est dire qu’il y aurait 6 doses par habitant ! Au point que le Parquet national anticorruption enquête sur la manière dont la Roumanie a fait l’acquisition de ces doses de vaccin contre le Covid-19, depuis le début de la campagne de vaccination jusqu’à présent. Des poursuites pénales in rem (ce qui veut dire pour le fait, et pas contre une certaine personne) ont été lancées pour abus de pouvoir et obtention d’indus pour soi ou pour autrui. Ce qui revient à dire qu’à ce stade, il n’y a pas de suspect ni de mis en examen. Les procureurs collectent des preuves pour déterminer s’il y a eu ou non un fait qui relèverait de la sphère pénale.



    L’été dernier, le premier ministre de l’époque, Florin Cîţu, expliquait que la Roumanie n’avait pas acheté 120 millions de doses de vaccin anti-Covid, mais qu’elles étaient seulement commandées, en vertu d’une stratégie mise en place par la Commission européenne, qui permet, en fonction de la situation, de les revendre ou de les donner. Il a précisé que les vaccins commandés étaient prévus pour l’année prochaine aussi, voire pour plusieurs années. Effectivement, un certain nombre de doses ont été vendues, mais entre-temps, le prix avait baissé.



    L’ancien ministre de la Santé,Vlad Voiculescu, révoqué par l’ancien premier ministre Florin Cîţu, accuse ce dernier d’avoir décidé d’acheter un nombre déraisonnable de doses de vaccin sans tenir compte de l’avis du donneur d’ordre, qui était le ministère de la Santé. Il déclare s’être opposé à une acquisition supplémentaire de vaccins, tant qu’il exerçait encore ces fonctions. Le ministre des Finances de l’époque, Alexandru Nazare, qui avait exprimé des réserves face à l’acquisition d’un nombre aussi grand de doses, a été destitué. C’est ainsi que la Roumanie est arrivée à vendre ou à donner le plus de doses de vaccin que tout autre pays d’Europe. A défaut, elles se seraient périmées.Même maintenant, la Roumanie vend des doses de vaccin quelle a en trop.



    Ces jours-ci, la Roumanie a reçu 31 000 doses de vaccin AstraZeneca. Jusqu’ici, la Roumanie a reçu près de 28,5 millions de doses de vaccin des compagnies Pfizer/BioNtech, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson, dont il semble qu’elle aurait utilisé un peu plus de la moitié, soit 53,74 %. Avec plus de 11 500 000 doses administrées, c’est le vaccin Pfizer/BioNtech qui a été le plus utilisé dans ce pays, à hauteur de 64,77 %. Celui de la compagnie Johnson & Johnson arrive en deuxième position, avec plus de 1 860 000 doses administrées, soit 47,54 %. Il a l’avantage d’être à dose unique. Avec près de 929 000 doses administrées, Moderna est 3e dans les préférences des Roumains, avec 29,24 %. AstraZeneca clôt la liste, avec 852 000 doses injectées, soit 25,25 % des préférences. La vaccination avance très lentement dans ce pays. Il semble que 2,5 millions de doses arrivent en Roumanie en décembre, et il y aurait 3 millions de doses de vaccin commandées pour chacun des six premiers mois de 2022.



    « Enfin je trouve que recruter des bénévoles dans les hôpitaux représente une clé pour bien gérer la crise sanitaire », poursuit Jacques Augustin. En fait, c’est très difficile d’en trouver. Car pendant la pandémie, beaucoup de soignants ont même démissionné, face à la pénurie de personnel et au déferlement de cas dans les vagues de contamination successives, donc à la pénibilité du travail. Toutefois, en cas de pics de la pandémie, les étudiants en médecine ont aidé surtout en tant qu’infirmiers dans plusieurs hôpitaux.



    « Mais le personnel soignant est-il majoritairement féminin en Roumanie ? », demande encore Jacques. Sans avoir de statistique à l’appui, je ne peux que faire état de mon constat personnel. Oui, il semble que cela soit bien le cas, pour ce qui est des infirmiers des sages-femmes et des aides-soignantes. Pour ce qui est des médecins, cette profession attire tant des femmes que des hommes.

  • L’itinéraire des moulins à eau de Rudăria

    L’itinéraire des moulins à eau de Rudăria

    Parce que c’est l’automne, la saison où nous voyons le résultat du travail accompli jusqu’à présent, un nouveau parcours touristique a été inauguré dans le département de Caraş-Severin (sud-ouest de la Roumanie) : l’Itinéraire des moulins à eau de Rudăria, réalisé par bénévolat.


    L’événement a eu lieu dans la commune d’Eftimie Murgu (Rudăria) et s’est déroulé dans le cadre du projet Venez à Rudăria !, une initiative visant à faire de la commune une destination touristique accessible, attrayante et durable pour la communauté locale, a déclaré Radu Trifan, président de l’Association Acasă în Banat :



    « Nous sommes un peu fatigués, mais très heureux, parce que nous avons terminé tout ce que nous avions prévu. Plus précisément, nous avons aménagé un itinéraire de 6 kilomètres comprenant tous les 22 moulins à eau, et même plus. Nous avons préparé chaque moulin à eau, nous l’avons traité, nous l’avons soigné, nous l’avons nettoyé, et pour certains — nous les avons réparés de manière à ce qu’ils soient prêts à recevoir les touristes. »



    L’association se propose d’aider à résoudre de nombreux problèmes dans la région, tels que le vieillissement, le verdissement des lieux, donc des projets ambitieux, comme celui-ci, pour mettre en évidence les moulins à eau, nous disait Radu Trifan :



    « C’est un projet très ambitieux. Mais je pense que nous avons jeté les fondements d’un autre type d’économie, le tourisme, ici à Rudăria. Pourquoi ? Parce que sur les 22 moulins à eau, jusqu’à présent, seule une petite partie étaient visités. Pour les autres – pas d’indicateurs, pas de marquage, pas d’aménagement – ils n’étaient pas prêts à accueillir les touristes et donc ils n’étaient pas visités. C’était dommage. C’est absolument incroyable. Il s’agit pratiquement d’un musée en plein air, et d’un musée vivant, parce que sur les 22 moulins à eau, 19 fonctionnent en continu. Ils sont utilisés par les habitants et chaque moulin a plusieurs familles qui s’en servent, qui broient, parce que c’est un moyen simple, bon marché, durable. En plus, la farine résultant du moulin à eau est d’une qualité incomparable à ce que l’on peut trouver dans les magasins. Les gens continuent de la préférer. »



    Nous avons appris de notre interlocuteur que la farine de maïs obtenue au moulin à eau est très fine, presque comme celle de blé, donc la polenta préparée à Rudăria, appelée par les habitants « coleşă », est différente, très savoureuse. Elle s’accompagne avec des saucisses rôties ou avec du fromage grillé, une autre spécialité de la Vallée de l’Almaş. Il existe là une spécialité de fromage qui peut être grillé. Radu Trifan nous a parlé avec enthousiasme de ces moulins avec un regard particulier :



    « Nous mettons beaucoup de cœur dans ce que nous faisons. Nous avons toujours aimé ces moulins à eau et nous ne pouvons pas vivre sans eux. Peut-être que nous ennuyons le monde avec nos discussions les concernant, mais je pense que nous devons bien en parler partout pour qu’ils comprennent à quel point ces moulins à eau sont précieux. Certains ont plus de 200 ans, de construction absolument unique, sont appuyés sur quatre fourches, comme on les appelle ici, soit de grands piliers en bois bien enfoncés dans le sol et qui ont une bifurcation à l’extrémité supérieure. Ils sont construits avec des poutres jointes de manière traditionnelle, en queue d’aronde ou carrées. »



    Chacun de ces moulins est spécial, ayant ses légendes, ses histoires d’amour, qui peuvent parfois être inscrites sur les murs ou encore des histoires liées à des sortilèges, des malédictions et des désirs secrets. Vous êtes donc invités à découvrir cette zone à la beauté particulière.


    (Trad.: Ligia)

  • Andreea Ember

    Andreea Ember

    Originaire de Zalau, en Transylvanie, dans le
    nord-ouest de la Roumanie, AndreeaEmber a étudié l’archéologie à Cluj,
    ensuite à Sorbonne et à l’Ecole pratique des Hautes Etudes. Quand elle ne
    travaille pas comme technicienne pour le Centre des monuments nationaux,
    elle s’active au service des enfants roumains en situation difficile. C’est
    pour eux qu’elle a mis en place, avec d’autres Roumains, l’association RO
    Solidaritate. Basée à Maisons Laffitte, en région parisienne, cette ONG œuvre
    au profit des enfants démunis ou malades de Roumanie. Et ce n’est pas tout. Car
    ces jours-ci, AndreeaEmber s’entraîne pour participer à la Course des Héros,
    une action caritative mise en place par l’Union pour l’Enfance. Comment la
    soutenir et pourquoi la soutenir, ce sera à AndreeaEmber de nous le dire dans
    les minutes suivantes.

  • L’année 2020 à hauteur d’enfant – défis relevés et chantiers en cours

    L’année 2020 à hauteur d’enfant – défis relevés et chantiers en cours

    A la fin d’une année particulièrement
    difficile en raison de la crise sanitaire, sociale et économique qui chamboule
    nos vies depuis mars, on se demande comment vont les personnes les plus
    fragiles de nos sociétés. Elles en sont les premiers touchées, mais que veut
    dire cela, concrètement ? Nous sommes donc allés prendre des nouvelles de quelques
    associations qui œuvrent en Roumanie dans le domaine social et de l’éducation.
    Aujourd’hui, rendez-vous à l’association Valentina, dans le sud de Bucarest.

    Si vous voulez savoir plus sur le travail avec les enfants à la Casa Valentina, vous pouvez écouter ici une interview avec Alina Micuțiu, assistante sociale chez Valentina.



  • Objectif : zéro plastique dans le Delta du Danube

    Objectif : zéro plastique dans le Delta du Danube

    De juillet à
    septembre, des bénévoles de l’association du Fonds mondial pour la nature – WWF Roumanie s’activent dans le Delta du Danube, dans une ample campagne de
    récupération des déchets en plastique. C’est la patrouille « Zéro
    plastique ». Les bénévoles de l’association parcourent la myriade de
    canaux et de cours d’eau pour collecter toutes les bouteilles en plastique
    qu’ils trouvent, pour les ramener dans des espaces spécialement aménagés à
    cette fin au sein des localités de Mahmudia, Sulina, Crișan et Sfântu Gheorghe.
    Forts de leur barque, fièrement peinte aux couleurs de la campagne, ils
    pourront embarquer à 7 à la fois, et disposeront d’une autonomie de 80
    kilomètres.


    Alexandra Damian, responsable
    communication de l’association explique le pourquoi de l’action : « Nous constatons tous combien le plastique nous envahit de toutes
    parts. On le retrouve partout : au milieu des forêts, au bord des routes
    et, surtout, dans l’eau. Dans le delta, c’est terrible. L’eau nous ramène tout
    ce que les gens ont jeté tout au long du fleuve, et les déchets en plastique
    arrivent d’abord ici, puis vont polluer la mer Noire. Nous avons diligenté une
    étude sur la question. Une seule malheureusement, et pour ce qui est de la
    Roumanie, la précision des données récoltées est sujet à caution. Les résultats
    ont néanmoins été plus concluants quant à la quantité de plastique jetée dans
    le Danube entre les villes de Vienne et de Bratislava. Et, en extrapolant, nous
    sommes arrivés à ces résultats : le Danube charrie tous les ans à peu près
    4,2 tonnes de plastique. C’est énorme. »


    Le plastique qui flotte à la
    dérive sur l’eau du grand fleuve constitue évidemment un grave problème
    environnemental. La collecte des déchets dans le delta se réalise à grand-peine
    et cela demande des ressources considérables. A l’heure qu’il est, seuls 3% de
    cette quantité arrive jusqu’à la fin du circuit et est recyclé, alors même que le
    département de Tulcea, de la région du delta, s’était engagé à recycler les
    déchets en plastique du Delta à hauteur de 50% dans son programme de
    développement durable. Pour cette campagne de ramassage, l’association se sert
    encore du drone WasteShark, solution innovante et extrêmement efficace, grâce
    auquel l’on arrive à récolter tous les jours jusqu’à 500 kilos de déchets en
    plastique flottant à la surface de l’eau. Pendant la campagne, la mobilisation
    générale est de mise, impliquant autant des autorités locales que des habitants
    du delta.

    Alexandra Damian, responsable communication de WWF Roumanie : « Nous avons beaucoup à faire, mais c’est du travail que l’on aime.
    Nous avons débuté cette action il y a un peu plus d’une semaine. Aujourd’hui
    l’on se trouve à Mahmudia, après avoir ramassé le plastique qui pullulait dans
    la zone de Carasuhat et dans les eaux adjacentes. Jusqu’au mois de septembre,
    nous allons finir de nettoyer le plastique qui se trouve au long des bras du
    Danube, au long des canaux de Sulina, Crişan, et Sf. Gheorghe. Les autorités
    nous ont prêté main forte, mettant à notre disposition des endroits où l’on
    puisse entreposer le plastique ramassé. Même son de cloche de la part des
    habitants, qui nous ont donné un coup de main pendant les opérations de collecte
    menées jusqu’à présent. C’est que notre campagne bénéficie d’une bonne presse.
    Au sein des communautés locales, mais aussi parmi les touristes. Nous essayons
    de sensibiliser tout le monde, en prenant par exemple, lors des promenades en
    bateau, un petit sac où ils puissent amasser le plastique qu’ils rencontrent.
    Ce n’est pas si compliqué. »


    Par ailleurs, la campagne
    éducative intitulée « L’impact du plastique dans la nature » est
    menée tambour battant dans toutes les localités de la région. Il s’agit, certes,
    d’une campagne de communication sur l’importance du ramassage et du recyclage
    du plastique, réalisée à l’intention des touristes, mais aussi des habitants du
    delta. Montrer combien le plastique altère la qualité de l’environnement rend
    les gens plus attentifs et mieux disposés à s’investir personnellement dans de
    telles campagnes de recyclage. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Le bonheur de l’altruisme

    Le bonheur de l’altruisme

    Derrière les actes généreux, n’y aurait-il pas un égoïsme caché ? C’est une des questions qui soulève des débats même parmi les psychologues. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre et certaine : la générosité booste le moral de celui qui en fait la preuve, faisant du bien autour du soi. En cette période difficile, l’altruisme s’avère, plus que d’habitude, une méthode par laquelle vous pourriez redonner un sens à la vie. Dites- vous qu’un geste de générosité par lequel vous vous consacrez aux autres de façon désintéressée est à même de faire du bien, vous offrant une manière de mener votre petit combat personnel et du coup, de remporter votre petite victoire.



    C’est très bien, affirment les spécialistes, de s’investir dans des actions dont on peut contrôler les résultats. Il ne faut pas faire du vrai bénévolat, on est d’accord. Le contexte ne le permet pas. En revanche, rien ne vous empêche de proposer à votre voisine âgée de lui faire des courses, de contribuer à une collecte de fonds au bénéfice des plus démunis ou tout simplement d’aider en Maths ou en Géographie les enfants de votre collègue de bureau. A la fin de la journée, vous aurez votre petite dose d’optimisme ! C’est garanti !




  • Couleurs en voie d’extinction

    Couleurs en voie d’extinction

    Ce phénomène a lieu sur toute la planète, alors que les régions les plus touchées sont l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine, selon un récent rapport de l’ONU. Selon la mouture 2018 de ce rapport annuel, intitulé « La planète vivante », en l’espace de seulement 40 ans, 60% de la population mondiale des espèces vertébrées est passée à la trappe. A cause du braconnage notamment, on a constaté l’extinction de nombreuses espèces, alors beaucoup d’autres, tels les tigres ou encore les esturgeons du Danube, ont été gravement affectées. La Grande barrière de corail a elle aussi beaucoup souffert, à cause notamment du réchauffement climatique. En effet, si 93% des récifs ont été affectés par le phénomène, 23% ont tout simplement disparu. Les ONG qui s’investissent dans la protection de la nature tirent la sonnette d’alarme et s’inquiètent de cette évolution catastrophique. Pour endiguer le phénomène, elles n’ont de cesse de pousser les Etats à prendre plus d’actions résolues, censées freiner le réchauffement climatique et la mise à mort de la biodiversité du fait de l’action humaine. Récemment, WWF Roumanie a lancé la campagne « Couleurs en voie d’extinction ». Au micro de Radio Roumanie, Hanny Bratu, responsable communication et récolte de fonds de WWF Roumanie, détaille les objectifs de l’initiative:



    « Il s’agit d’avoir créé une plateforme de bénévolat qui poursuit trois objectifs principaux. Il s’agit en premier lieu d’informer, d’aider les gens à mieux comprendre les enjeux de la défense de la biodiversité. De les informer sur ce qui se passe en Roumanie, et sur la manière dont nous agissons pour améliorer cet état de fait. Il s’agit ensuite de donner envie de s’investir, de créer une dynamique, par exemple d’en parler autour de soi, de s’investir dans nos initiatives, dans nos actions, dans les événements que l’on compte organiser. Enfin, nous espérons démarrer aussi une campagne de collecte de fonds qui puisse financer nos actions, des actions que vous trouverez reprises sur le site de la campagne : culoripecalededisparitie.ro. Voilà, en bref, ce que nous nous proposons d’achever à travers cette campagne ».



    Une campagne qui vient à point nommé. Car l’immense variété des couleurs que nous offre sans parcimonie la nature est en train de diminuer tragiquement avec la mort des espèces vivantes qui la rendaient possible. Une campagne ouverte à tout un chacun, même aux grandes griffes qui se voient ainsi encourager à adopter ses couleurs, car chacun de nous a, au fond, la vocation, voire le devoir de défendre le vivant.



    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Flavie Gauzins

    Flavie Gauzins

    Arrivée en Roumanie, plus précisément à Galati, début mai, Flavie Gauzins de France s’active en tant que bénévole à
    la bibliothèque française Eugène Ionesco de la ville. De quoi a l’air le quotidien d’une
    jeune Française en Roumanie ? Ce sera à elle-même de vous le dire.

  • « 100 cœurs pour 100 enfants »

    « 100 cœurs pour 100 enfants »

    Intitulé « 100 cœurs pour 100 enfants », le projet contribue activement à sauver des vies.Dans les minutes suivantes, Cristian Grasu du ministère roumain de la Santé parle de la collaboration entre les institutions publiques et européennes afin de faciliter la mise en œuvre des projets dans le domaine sanitaire : « On déploie des efforts considérables, on cherche partout du soutien et du financement et la Commission européenne nous aide à chaque fois, je dirais même plus qu’elle ne le faisait lors du précédent exercice budgétaire. Le projet « 100 cœurs pour 100 enfants » prouve que la Roumanie peut elle aussi mettre à profit l’argent européen. D’ailleurs, ce projet n’est pas l’unique exemple en ce sens. Je pourrais vous parler d’autres initiatives aussi – certaines ayant reçu des fonds européens, d’autres fondées sur le bénévolat, mais toutes censées déboucher sur le même résultat final : sauver des vies et guérir des malades. A l’heure où l’on parle, le faible niveau d’investissements dans les infrastructures rend les Roumains mécontents du niveau qualitatif et quantitatif des services de soins qu’ils se voient offrir. Nous avons un manque sérieux d’infrastructure et il suffit de penser au fait que le dernier hôpital public construit par la Roumanie date de 1981. Depuis, un seul bâtiment médical a vu la lumière du jour, à Iasi. Tous les autres établissements sanitaires datent des années 1970 ou même d’avant. Certains sont classés monuments historiques ».

    Le médecin Vlad Mixich, journaliste santé, a tiré la sonnette d’alarme quant à l’un des paradoxes qui caractérise notre système médical : « Parmi les principales causes de mortalité infantile en Roumanie, il convient de mentionner les malformations cardiaques congénitales. D’ailleurs, je vous invite à remarquer que chez nous, on parle très peu de la mortalité infantile – une fois par an tout au plus, à l’occasion d’une statistique ou d’un sujet qui fait débat dans la presse et qui déplore la situation. Or, on assiste à un véritable paradoxe : même si la Roumanie reste le pays de l’UE à afficher le taux le plus important de mortalité infantile, ses efforts de réduire cette mortalité depuis 1990 et jusqu’à présent sont – et les statistiques le confirment – parmi les plus à succès jamais déployés par la médecine roumaine. Car, même si elle est toujours en queue du peloton européen, la Roumanie s’enorgueillit d’afficher aussi une des baisses les plus significatives du taux de mortalité parmi ses enfants. C’est une chute importante intervenue dans un bref délai. Finalement, on assiste à une amélioration de la situation, beaucoup plus évidente que dans d’autres pays qui se confrontent au même problème ».

    Sur l’ensemble des causes qui ont contribué à diminuer le taux de mortalité infantile figure aussi le projet « 100 cœurs pour 100 enfants ». Pour plus de détails, nous avons invité au micro le professeur des universités Grigore Tinica, qui dirige l’Institut des maladies cardiovasculaires Professeur George I. Georgescu de Iasi. Quand il a décidé de s’impliquer dans ce projet européen supposant des stages de perfectionnement à l’étranger, il a conditionné sa participation d’un nombre d’interventions chirurgicales réalisées une fois rentré en Roumanie. Dans un premier temps, le projet devait mener à une centaine d’opérations, mais le chiffre a été largement dépassé. Le docteur Grigore Tinica : « En Roumanie, entre 1500 et 2000 nouveau-nés par an ont une malformation cardiaque. Sur ce total, huit à neuf cents devraient se faire opérer durant leur première année de vie. Or pour l’instant, on n’arrive à faire opérer que 250 à 300. Nous avons beaucoup d’enfants non opérés âgés actuellement de 10, 11, 12 voire même 15 ans, certains même adultes. Du coup, à l’heure où l’on parle, la Roumanie recense presque un millier de cas d’anomalies congénitales que l’on devrait opérer. Nous avons plusieurs centres où de telles interventions sont possibles. Mais il convient de préciser que la chirurgie cardiovasculaire est beaucoup plus difficile dans le cas des bébés car un nouveau-né constitue un univers totalement différent ».

    Le ministère peut mener des politiques, accéder à des fonds, même changer des mentalités. Pourtant, c’est au personnel sanitaire de mettre en place de tels projets, épaulé souvent par la société civile. Un tel exemple est représenté par l’Association Le cœur des enfants dont le principal but est de se battre pour aider les enfants malades, notamment ceux souffrant de cardiopathies congénitales. Son président, Alexandru Popa, affirme : « Nous avons décidé de soutenir la chirurgie cardiaque car en 2006, année de notre naissance, les anomalies congénitales du cœur figuraient en première position dans le classement des principales causes non accidentelles de mortalité infantile en Roumanie. Depuis, les choses ont légèrement changé. Je dis légèrement car on recense toujours un nombre important d’enfants qui meurent d’anomalies cardiaques soit parce qu’on a du mal à les diagnostiquer correctement, soit parce que l’on n’intervient pas à temps ou parce que les parents ne savent pas comment s’y prendre. On espère voir cette situation changer. En tant qu’association, on a essayé de soutenir activement tous ces centres plutôt que de nous concentrer sur des cas individuels, même si on a du mal à refuser les gens. Grâce à différentes sponsorisations ou donations individuelles, on est arrivé à financer à hauteur de 4 millions d’euros différents projets d’infrastructure dans le système de santé publique. Et on ne s’arrête pas là ».

    Bien que couronné de succès, comme le prouvent les nombreuses interventions chirurgicales réalisées sur des bébés âgés, parfois, de deux semaines à peine, le projet se heurte malheureusement à des tas de difficultés.

  • Le festival des étudiants, entre implication civique et orientation professionnelle

    Le festival des étudiants, entre implication civique et orientation professionnelle

    Un mois après le commencement de l’année universitaire, les étudiants ont déjà une tradition qui mélange divertissement et apprentissage, implication sociale et préparation pour leur future carrière. UNIFEST, le plus grand festival estudiantin, est organisé chaque année depuis 2001 par l’Union des étudiants de Roumanie (USR). Il dure 11 jours et a lieu simultanément dans 17 centres universitaires, par l’intermédiaire des 107 associations membres de l’USR. Le thème de 2017 étant « Un festival comme un voyage », les étudiants ont profité d’un grand éventail d’activités – culturelles notamment – telles que spectacles de théâtre et concerts pour lesquels ils se sont vu offrir des billets gratuits. Alin Grigore, président de l’Union des étudiants de Roumanie, nous en parle : « Nous avons aussi des activités sportives, comme un championnat de football par exemple ou un cross-country estudiantin. Nous organisons aussi des activités d’éducation non formelle, soit plusieurs formations gratuites destinées aux étudiants. Nous organisons des sessions de formation tout au long de l’année. Nous avons un programme appelé « L’Académie de formation », et depuis deux ans, nous disposons aussi d’un programme connexe intitulé « L’Académie de formation pour les élèves ». Dans ce programme, les cours de formation sont dispensés par des professeurs formés par nous et sont gratuits tant pour les étudiants que pour les élèves. Quant aux thématiques, elles sont fixées suivant les priorités des élèves et des étudiants. Cette année, les cours les plus demandés ont été ceux d’art oratoire, de communication, de leadership et de gestion de projet. Ce sont des cours choisis selon les besoins des jeunes d’aujourd’hui. »

    En dehors du besoin de se former, les jeunes ressentent aussi le besoin d’implication sociale. A cet effet, la campagne « Fais un don de sang, sois un héros ! » a eu lieu pour la deuxième fois cette année, toujours dans le cadre de l’UNIFEST. Cet événement est organisé par la Société des étudiants en médecine de Bucarest. Sa première édition a eu lieu au printemps dernier, nous dit sa coordinatrice, Andreea Galiţă : « Pratiquement, nous essayons d’aider le Centre de transfusions sanguines à améliorer la situation de déficit de sang en Roumanie. Nous organisons cette campagne dans le Hall d’honneur de la Faculté de médecine de Bucarest, parce que nous estimons que c’est plus facile pour nos étudiants de faire le don dans notre faculté, vu qu’il ne faut plus se déplacer ailleurs. Comme nous avons une tradition de plus de 10 ans, nous avons constaté que nous pouvons faire venir beaucoup de gens, c’est pourquoi nous avons essayé de faire le plus de publicité possible, pour trouver des donateurs dans les autres facultés aussi. »

    Les statistiques les plus récentes indiquent que moins de 2% de la population roumaine fait un don de sang par an, soit près de 4 fois moins que la moyenne européenne. Y a-t-il une réticence des gens de venir faire un don de sang ? Voici la réponse d’Andreea Galiţă : « Les gens sont réticents, pas parce qu’ils ne veulent pas faire de dons, mais parce qu’ils ne sont pas informés. C’est pourquoi nous nous donnons pour tâche d’informer un nombre aussi grand que possible de gens. Cela n’a pas été difficile pour nous, parce que nous comptons sur beaucoup de volontaires. Nous sommes 130 personnes à nous occuper de ce projet. Et nous essayons de nous aider les uns les autres. »

    Pourtant, cette fois-ci, les trois premiers jours de l’UNIFEST, plus de 500 étudiants ont dépassé leur réticence et sont venus donner du sang, dans une tentative d’arriver à 600 poches de sang. Nous nous sommes entretenus avec quelques-uns d’entre eux : une étudiante en chimie et son amie : « Je m’étais proposé d’aller à cet effet dans un hôpital, et puis, j’ai appris sur Internet l’existence de cette campagne. Il me semble que tout le monde évite de donner du sang et je pense que tous les jeunes de Roumanie devraient essayer de le faire au moins une fois par an. »Une partie des étudiants en médecine n’en sont pas à leur premier don de sang, comme nous le dit notre prochain interlocuteur : « Je trouve cela très important. C’est une chance de sauver une vie, en fin de compte. Je trouve que c’est un geste noble et très beau. Je sais qu’en général, il n’y a pas assez de sang dans tout le pays. Et ce genre d’activités, comme celui de la Faculté de médecine, est très bénéfique. »Ceux qui donnent pour la première fois peuvent ressentir certaines émotions, mais ils arrivent à les dépasser : « Je pense qu’il s’agit aussi d’une satisfaction personnelle. J’ai pensé qu’il convenait de faire cela au moins une fois dans la vie. J’ai également réfléchi à tout ce qui pourrait se passer, mais je sais que je suis là entre les mains de spécialistes et je ne devrais ressentir aucune crainte. J’ai juste une petite inquiétude : je crains que je pourrais m’évanouir, après. »

    L’Union des étudiants de Roumanie est active tout au long de l’année. Une de ses initiatives s’est concrétisée par la récente loi sur les stages rémunérés auprès de sociétés et de pouvoirs publics. Alin Grigore, président de l’USR : « Au sujet des activités pour promouvoir l’employabilité, un pilier principal de l’Union des étudiants de Roumanie, nous avons eu l’initiative, voici quatre ans, de la Loi des stages, finalement adoptée cette année. Elle vise à ce que cette période de stage soit plutôt une activité d’apprentissage, pas nécessairement de performance sur les lieux de travail. Selon la nouvelle loi, les stages seront payés par un contrat spécial de stage, différent du contrat de volontariat, qui n’est pas rémunéré. »Cette année, UNIFEST a eu environ 100.000 participants de tous les centres universitaires où des événements ont été organisés, dans le courant des 11 jours de festival.

  • Le bénévolat, une passion

    Le bénévolat, une passion

    Associé dans un premier temps avec les prestations de travail dites patriotiques imposées par le régime communiste, le bénévolat a eu du mal à se frayer un chemin au sein de la société démocratique roumaine. Il a fallu attendre plus d’une bonne dizaine d’années après la chute du communisme pour que la Roumanie oublie son passé et se dise prête à contribuer gratuitement à l’amélioration de la qualité de la vie de son peuple. Une nouvelle génération insuffisamment marquée par le régime de Ceausescu, parallèlement à des programmes européens censés encourager l’engagement social – voilà la recette à succès du bénévolat en Roumanie, en plein essor depuis 2014, année où il s’est vu, enfin, consacrer une première loi censée le défendre et l’encourager.

    Concrètement, cela fait trois ans déjà que les activités bénévoles sont reconnues officiellement comme expérience professionnelle même si elles ne sont pas prises en compte au moment de la retraite. Du coup, elles permettent aux jeunes en quête d’emploi d’ajouter un grand bonus dans leur CV, en mobilisant les communautés à canaliser leurs énergies et leurs ressources pour s’entraider toutes seules au lieu d’attendre le soutien de l’État.

    Un exemple en ce sens nous est offert par l’association ArtTour Roumanie. Epaulée par le Centre national pour la promotion touristique de Predeal et le Centre de secours en montagne de la station homonyme, cette ONG a procédé au rebalisage de 19 trajets dans les massifs montagneux de Baiului, Piatra Mare, Postavaru et Bucegi. Un projet qui se nourrit aussi bien de l’amour et du respect pour la nature que du souhait d’encourager la communauté locale à privilégier les randonnées pédestres en haute montagne, comme nous le dit Octavian Bodron, adjoint du président de ArtTour.

    Octavian Bodron: « Personnellement, je suis un passionné de la montagne. Dès que j’ai un peu de temps pour moi, j’en profite pour m’y rendre. Du coup, j’aimerais bien que les gens soient mieux informés sur les dangers que cache la montagne afin qu’une fois sur place, ils courent moins de risques et profitent au maximum de l’air frais, des trajets sûrs, en évitant les possibles menaces.».

    L’enthousiasme contagieux d’Octavian Bodron a fait que d’autres jeunes le rejoignent dans ses actions censées protéger la montagne et les montagnards.

    C’est le cas, par exemple, de Ionela: «Je ne suis pas adhérente à ArtTour, mais seulement une copine d’une des adhérentes. Mais, j’aime bien cette ONG, j’apprécie son travail et ses projets et dès que le temps me le permet, j’en profite pour leur donner un coup de main. Je fais partie de cette catégorie de montagnards apprentis qui a besoin de savoir à tout moment le trajet à suivre. Je trouve essentiel que les parcours soient proprement balisés pour limiter les risques de se perdre ou de tomber sur un ours. A part ça, je suis préoccupée aussi par l’écologie. A voir autant de déchets jetés à droite et à gauche, cela me met hors de moi. Après, j’essaie de me calmer en me disant qu’au lieu d’exprimer ma colère, mieux vaut ramasser les déchets. Finalement, ce n’est pas si difficile que ça. Plus dur est d’éduquer tous ces usagers de la montagne et de les déterminer à protéger la nature. Je ne sais pas comment on devrait agir pour faire bouger les choses.»

    Le ramassage des déchets et le balisage des sentiers ne sont pas les seules missions bénévoles que Ionela fait en dehors de ses heures de travail : « J’ai un job et une vie qui n’ont aucun rapport avec le bénévolat. Mais j’ai choisi de lui consacrer une bonne partie de mon temps libre. Je confectionne des produits faits main, je soutiens une ONG qui travaille avec les enfants placés. Pour moi, ce qui compte dans la vie, c’est de pouvoir faire mon choix. Au moment où je décide de faire telle ou telle chose, c’est parce que je peux et je veux la faire. Le bénévolat est un choix et je me réjouis de voir de plus en plus de personnes le privilégier en fonction de leurs passions et de leurs préoccupations. Après, il est important d’essayer de coopter aussi nos amis pour être plus nombreux et pour aider les autres, en nous aidant nous-mêmes».

    A l’heure où l’on parle, de plus en plus de montagnards passionnés réclament des parcours balisés afin d’encourager les randonnées en haute montagne qui, disent-ils, perdent de leur popularité face à d’autres loisirs. Une réalité qui pousse beaucoup de jeunes à se réunir au sein des associations censées protéger la montagne et la nature.

    A 21 ans, Florin fait partie du GEST, le groupe éducationnel pour la jeunesse de Predeal qui se donne pour mission la création des trajets balisés et la collecte des déchets : «Ma première randonnée en montagne, je l’ai faite en compagnie de mon père. Je n’avais que 3 ou 4 ans et on s’est mis à escalader le sommet de Piatra Mare à la recherche de rhododendrons. Ce fut le début. Par la suite, j’ai commencé à faire des trajets avec Predeal comme point de départ avant de m’aventurer dans les monts Bucegi. J’ai fini par m’inscrire dans l’Association GEST, ce qui m’a permis de mieux découvrir la montagne avec ses pour et ses contre. Ils sont peu nombreux les pays qui peuvent s’enorgueillir d’avoir des montagnes aussi belles que les nôtres, des paysages magnifiques et des parcours si intéressants. Je voudrais convaincre le plus de monde possible d’aller à la montagne, pas forcément pour faire le balisage des trajets ou pour ramasser les déchets. Mais juste pour se donner la chance de découvrir à quel point il est fantastique de pouvoir marcher dix heures à travers les forêts, en escaladant les rochers avant de s’installer sous une tente, faire le feu et s’évader tout simplement du quotidien».

    Aux dires d’Octavian Bodron, l’optimisation des trajets dans la région de Predeal sera suivie par d’autres actions similaires menées dans d’autres régions du pays. Tout cela dans le cadre d’un projet unique intitulé ReMarking Romania – ReBaliser la Roumanie. Tous les bénévoles sont les bienvenus. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Bénévole pour aider les réfugiés (II)

    Bénévole pour aider les réfugiés (II)



    Nous continuons aujourdhui la discussion avec Larisa Marcu, 29 ans, qui nous fait part de son expérience en tant que bénévole qui a aidé les réfugiés arrivant sur lîle de Lesbos en Grèce. Très impressionnée par tout ce quelle avait lu dans la presse à propos de la crise migratoire, Larisa Marcu a voulu voir de ses propres yeux de quoi il sagissait concrètement, mais aussi et surtout elle a voulu donner un coup de main.





    Il y a deux semaines, elle nous parlait de son voyage, de son activité aux côtés de léquipe médicale de Lesbos et elle nous faisait part de ses premières impressions sur place, sans oublier de mentionner quelques-unes des histoires des réfugiés qui lon le plus touchée. Aujourdhui nous invitons Larisa à nous faire part de ses conclusions suite à ce voyage.











    Notons avant quun premier groupe de réfugiés provenant de camps de Grèce et dItalie doit arriver en Roumanie début mars, suite à une répartition par le biais du mécanisme de lUE des quotas obligatoires de répartition. Ils seront logés à Galati, dans lest du pays. En 2016 et 2017, la Roumanie devrait recevoir au moins 4180 réfugiés. A lheure actuelle, six centres dhébergement pour les réfugiés et les demandeurs dasile ont été aménagés en Roumanie, mais leur capacité et largement inférieure au nombre total de 6200 immigrants que la Roumanie devrait accueillir dans les années à suivre. Selon les chiffres du service dimmigrations, la capacité des centres daccueil est de seulement 1500 personnes.





  • Bénévole pour aider les réfugiés (I)

    Bénévole pour aider les réfugiés (I)

    Dès le
    début de la crise des migrants, les Roumains ont été plutôt réservés, beaucoup
    ont préféré garder leur distance et se sont contentés de lire les articles de
    presse au sujet des immigrés. D’autres n’ont pas hésité à exprimer leur
    réticence à l’égard de l’accueil des migrants. Mais il y a aussi une autre
    catégorie de gens, et de jeunes notamment: ceux qui ont voulu voir de leurs
    propres yeux ce qui se passe et plus encore ceux qui ont voulu absolument
    donner un coup de main. Parmi eux, Larisa Marcu, 29 ans. En novembre 2015 elle
    s’est rendue en Grèce sur l’île de Lesbos pour aider les autorités locales à
    accueillir les migrants venant en si grand nombre depuis la Turquie. Voici son témoignage.