Tag: biodiversité

  • La mondialisation amène de nouvelles espèces de coléoptères en Roumanie

    La mondialisation amène de nouvelles espèces de coléoptères en Roumanie

    Une équipe mixte d’entomologistes roumains et italiens a récemment découvert cinq nouvelles espèces de coléoptères sur le territoire roumain. Il est essentiel, selon les entomologistes qui ont pris part à l’étude à ce que la surveillance du phénomène se poursuive et que les recherches s’intensifient pour identifier rapidement les nouvelles espèces qui arrivent en Roumanie en raison du processus de mondialisation.

    Andreea Cătălina Drăghici, muséographe au Musée National d’Histoire Naturelle « Grigore Antipa » de Bucarest et auteure d’une étude qui recense les différentes espèces de coléoptères présentes en Roumanie, nous explique le contexte de cette découverte :

    « Les coléoptères sont des espèces qui revêtent une importance particulière pour la nature et les écosystèmes. Nous nous savons vivre à l’ère de l’Anthropocène, nous sommes conscients du déclin accéléré de la biodiversité, mais aussi de l’urbanisation rampante et des effets nocifs de la mondialisation, et notamment du commerce international. Dans notre étude, nous avons observé que cinq espèces de coléoptères sont arrivées en Roumanie grâce à ce commerce international. Ces espèces non indigènes, allogènes, sont des espèces opportunistes. Elles vivent près des activités humaines, accompagnant l’homme. Les zones urbaines, les villes, les zones portuaires et douanières constituent les points de passage privilégiés pour l’introduction de ces espèces opportunistes hors de leur aréal habituel. »

     

    La recherche a un rôle essentiel à jouer

     

    C’est précisément pour cette raison que trois des cinq espèces découvertes ont été trouvées dans la région de Dobroudja, poursuit Andreea Cătălina Drăghici, qui souligne combien il est important d’étudier ces nouvelles espèces de coléoptères :

     

    « La Dobroudja est une zone aride, de steppe, adaptée à des espèces non indigènes, qui s’épanouissent à des températures plus élevées. Les zones portuaires de la région constituent des points d’introduction privilégiés de ces espèces dans notre pays. Mais au-delà de la connaissance purement scientifique, ces insectes peuvent avoir un impact sur notre santé, sur notre bien-être général. C’est pour cela qu’il est important de les étudier et de comprendre leur mode de vie. Elles risquent par exemple d’altérer les aliments, et il n’est pas rare de trouver dans la farine de maïs de telles espèces non indigènes. Elles ont un impact aussi sur la biodiversité, perturbant les écosystèmes locaux. On aurait cependant besoin des études plus approfondies pour comprendre de manière exacte la teneur de cet impact. Il existe toutefois un risque génétique, un risque d’hybridation avec des espèces indigènes. Il peut y avoir des phénomènes de concurrence ou de déplacement des populations indigènes. Pour l’instant, les données dont nous disposons sont insuffisantes pour étayer tout cela, mais ces espèces importées peuvent présenter un risque mortel pour certaines espèces indigènes. »

     

    L’étude sur les espèces de coléoptères a été réalisée par une équipe internationale, s’appuyant dans sa démarche sur un règlement européen qui vise la prévention et la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces allogènes invasives. Andreea Cătălina Drăghici :

     

    « Ce n’est qu’en 2022 que nous avons réussi à recenser les 52 espèces de coléoptères allogènes ou non indigènes. C’est grâce à cette démarche que nous sommes parvenus à découvrir cinq nouvelles espèces et je crains qu’il en existe bien d’autres. Il est très difficile de réaliser des recensements au niveau national, car cela suppose un effort financier et humain très important. Ces cinq espèces ont été découvertes un peu par hasard. Donc, voilà, même ces collectes non intentionnelles sont encore de grande importance, jusqu’à ce que des mécanismes plus élaborés de surveillance au niveau national soient développés. L’une de ces espèces a été identifiée à Bucarest, ce qui est totalement inhabituel. L’on aurait pu imaginer trouver ces espèces dans des zones plus isolées, or voilà, parfois c’est loin d’être le cas. Mais notre étude nous a permis de faire d’autres découvertes, concernant par exemple les données de distribution de différentes espèces, élément extrêmement important ».  

     

    Les scientifiques alertent sur la nécessité de rester vigilants

     

    La Roumanie possède une diversité impressionnante d’insectes grâce à son climat varié et à ses écosystèmes diversifiés. Dans ce contexte, plusieurs espèces d’insectes ont été signalées au cours des dernières décennies pour avoir causé des problèmes de nature économique, écologique ou agricole. Des espèces introduites accidentellement, le plus souvent à cause du commerce international de plantes, de fruits ou de bois. Surveiller ces évolutions et prendre à temps des mesures appropriées pour lutter contre des espèces nuisibles est dès lors essentiel. Andreea Cătălina Drăghici, muséographe au Musée National d’Histoire Naturelle « Grigore Antipa », ajoute :

     

    « Nous savons que la plupart de ces nouvelles espèces non indigènes ne deviennent pas invasives. Pour devenir invasives, c’est-à-dire pour parvenir à se répandre massivement, elles doivent franchir plusieurs étapes, bénéficier des conditions climatiques favorables, trouver de la nourriture à suffisance et ainsi de suite. Ce n’est pas donné. J’aimerais dire un mot encore au sujet de la plateforme « Citizen Science », une plateforme qui vient en aide aux chercheurs notamment. Le domaine des coléoptères est peu abordé, car leur identification est difficile, leurs dimensions sont très petites et leurs caractéristiques sont souvent assez rapprochées. Mais cette plateforme facilite l’accès du public à des informations scientifiques accessibles sur les espèces invasives et a un rôle important dans la sensibilisation du public à ce sujet. »

     

    Citizen Science constitue en effet une forme de participation publique à des projets de recherche où les gens sont impliqués dans les différentes étapes du processus de recherche scientifique, depuis le simple accès à l’information scientifique et jusqu’à la participation à des recherches. Aussi, à travers cette plateforme participative, les gens peuvent collecter et analyser des données et peuvent même financer certains projets de recherche scientifique.

    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • En kayak dans le Delta du Danube

    En kayak dans le Delta du Danube

    Aujourd’hui, nous vous proposons un programme consacré aux amateurs de photographie, de nature et d’activités physiques, telles que les randonnées en kayak. Venez avec nous à la découverte du magnifique Delta du Danube, un paradis naturel situé dans la partie est de la Roumanie, là où le ce fleuve majestueux se jette dans la mer Noire, marquant ainsi la fin de son long parcours de 2 860 km depuis sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne.

     

    Depuis l’instauration de la Réserve de Biosphère du Delta du Danube en 1990, l’accès aux véhicules dans la zone est soumis à restriction. En effet, il faut un permis d’accès pour véhicules, conditionné par le paiement d’une redevance de 100 lei (environ 20 euros) par véhicule par an, ou de 10 lei (environ 2 euros) par véhicule par jour. Ce permis peut être obtenu au siège de l’Administration de la Réserve de Biosphère du Delta du Danube, dans les Centres d’Information de l’Administration, dans les distributeurs automatiques situés à Tulcea, dans les localités de la Réserve Naturelle ou bien, sur internet.

     

     

    Le kayak, un moyen original de découvrir le delta du Danube

     

    Dans la Réserve de Biosphère du Delta du Danube, le tourisme se limite à des itinéraires approuvés, ce qui exclut l’accès aux zones strictement protégées. Nous avons donc interrogé Călin Ene, guide de tourisme d’aventure, sur la meilleure façon de profiter des promenades en kayak :

     

    « Nous organisons des excursions en kayak qui comprennent des cours d’initiation d’une heure et demie pour les débutants, ainsi que des randonnées de cinq à six jours en pleine nature, adaptées au niveau de préparation et d’expérience des participants. Pour les excursions en pleine nature, l’un des itinéraires part de Tulcea vers Sulina, il peut être parcouru en cinq à six jours avec tout l’équipement de camping nécessaire : tente, sac de couchage, vêtements pour deux à trois jours, nourriture et eau. Ces excursions sont destinées aux personnes expérimentées, habituées aux activités de plein air, capables de monter une tente et conscientes des défis comme les piqûres de moustiques et la pluie. Nous avons aussi mené des excursions de cinq jours avec des participants qui n’avaient jamais fait de kayak auparavant, mais qui étaient habitués à la vie en plein air et à d’autres activités comme l’escalade et la randonnée longue distance. Ce qui compte le plus n’est pas nécessairement l’expérience concrète en kayak, mais plutôt le fait de mener une vie active et sportive, car les compétences acquises dans d’autres activités d’endurance se transfèrent facilement à la pratique du kayak.»

     

     

    Découvrir la faune et la flore de cette réserve magique

     

    Après une courte initiation sur l’utilisation des pagaies à deux extrémités et sur l’ajustement d’un gilet de sauvetage, vous serez prêt à partir accompagné d’un guide. Celui-ci vous emmènera vers des canaux plus étroits, loin des perturbations causées par les embarcations plus grandes. Vous allez pouvoir admirer les nénuphars blancs et jaunes ainsi que de magnifiques oiseaux dans leur habitat naturel.

     

    Passionné par le delta, Călin Ene a poursuivi sa description :

     

    « Ce n’est pas un itinéraire touristique conventionnel comme on peut en avoir l’habitude. Il s’agit d’un itinéraire qui évite les grandes routes pour naviguer plutôt sur la Şontea, entre les bras Chilia et Sulina, une région sauvage, incluant Mila 23 avec ses lacs naturels. Que pouvez-vous y découvrir ? Vous recevez une multitude d’informations : en écoutant le Delta, en le ressentant, en plongeant votre main dans l’eau, vous vivez une expérience presque intime avec la nature sauvage. »

     

    Parmi les difficultés potentielles, vous pourriez être amené à pagayer à contre courant, mais vous pouvez sans problème faire des arrêts en chemin pour rendre votre excursion en kayak la plus agréable possible ! Il va sans dire que dans cette région, les habitants proposent des recettes traditionnelles, l’offre gastronomique étant très riche en poisson.

     

    Voilà, l’invitation est lancée ! Si vous êtes en bonne condition physique, vous pouvez envisager des vacances en kayak. Mais même si ce n’est pas le cas, il vaut quand même la peine de consacrer au moins une heure à cette expérience. À bientôt pour une nouvelle destination !

     

    (Trad. Rada Stănică)

  • La relation entre la perte de biodiversité et le risque d’émergence de maladies

    La relation entre la perte de biodiversité et le risque d’émergence de maladies

    La relation entre les changements environnementaux générés par l’anthropocène et le risque d’émergence des maladies devient de plus en plus évidente, selon une analyse complète de près de 1 000 études scientifiques publiée dans la revue Nature. L’analyse met en évidence la manière dont des facteurs comme la perte de biodiversité, les changements climatiques, les modifications de l’habitat, la pollution chimique et l’introduction d’espèces non indigènes aggravent la propagation et la gravité des maladies infectieuses.

     

     

    Augmentation de la prévalence des maladies

     

    L’une des conclusions clés est l’impact significatif de la perte de biodiversité sur la transmission des maladies. La perte d’espèces rares peut entraîner une augmentation de la prévalence des maladies, car les pathogènes et les parasites tendent à prospérer chez les espèces les plus communes. Ce phénomène, connu sous le nom d’« effet de dilution », suggère que les espèces restantes deviennent des vecteurs plus efficaces de transmission des maladies. À l’inverse, il a été constaté que la perte et le changement d’habitat réduisent la probabilité d’épidémies dans les environnements urbains dotés de systèmes de salubrité robustes.

     

     

    Les conséquences de la déforestation

     

    Cependant, la déforestation et d’autres formes de destruction de l’habitat peuvent intensifier la transmission des maladies, comme cela a été observé avec le paludisme et le virus Ebola. L’étude souligne l’importance de prendre en compte le contexte écologique plus large dans l’évaluation du risque de maladie. Les phénomènes induits par les changements climatiques, tels que la fonte du pergélisol qui libère des agents pathogènes et les changements d’habitat qui forcent les animaux à se rapprocher des populations humaines, accentuent encore les défis auxquels sont confrontés les responsables de la santé publique. Cette recherche sert de signal d’alarme pour des mesures proactives qui visent à aborder l’intersection entre les changements environnementaux et la santé publique.

     

    Un autre impact de la perte de biodiversité est le déclin des pollinisateurs, observé tant en Europe qu’à l’échelle mondiale, affirme Carmen Pădurean, chef de projet au World Wildlife Fund Roumanie.

     

     « Les études en Europe montrent que plus de 37 % de la population d’abeilles et 31 % de la population de papillons sont en déclin. En ce qui concerne la Roumanie, nous avons observé que le sujet des pollinisateurs, bien qu’il soit à l’ordre du jour européen et mondial, n’est pas un sujet d’intérêt pour les décideurs. Nous n’avons pas de rapports très précis sur ce que signifie le déclin des pollinisateurs en Roumanie. Nous voyons et ressentons l’effet du pare-brise propre lorsque nous voyageons et que nous n’utilisons plus autant les essuie-glaces et le produit nettoyant pour nettoyer le pare-brise. Les espèces d’insectes, en général, connaissent un déclin en termes de conservation. En Roumanie, l’état de 58 % de ces espèces est soit inconnu, soit défavorable, mauvais ou inadéquat. Mais pourquoi ces insectes disparaissent-ils et ces espèces sont-elles en déclin ? Je pense que nous savons tous que l’utilisation des terres a beaucoup changé, que les pesticides sont employés de manière très intensive, que l’environnement est pollué, qu’il y a de nombreuses espèces envahissantes, ainsi que des maladies chez les abeilles, sans oublier l’impact des changements climatiques. »

     

    Ainsi, les études récentes montrent que lorsque le monde lutte contre les conséquences des changements climatiques et de la perte de biodiversité, les systèmes de santé doivent aussi s’adapter pour réduire les risques liés à l’émergence de maladies infectieuses.

    (Trad. Rada Stănică)

  • Une visite royale

    Une visite royale

    Bon nombre de commentateurs et d’analystes se sont demandés si le roi Charles III, devenu souverain du Royaume-Uni après la mort de sa mère, reine Elizabeth II, en septembre dernier, et couronné début mai, visiterait à nouveau la Roumanie. Son attachement à ce pays qu’il a découvert pour la première fois il y a un quart de siècle et qu’il a fréquemment visité entre temps, demeure pourtant inchangé. Ainsi le nouveau roi britannique a-t-il choisi précisément la Roumanie comme destination de son premier voyage à l’étranger après son couronnement. « Je me suis toujours senti chez moi en Roumanie », a déclaré le roi Charles III lors de la réception à son honneur organisée vendredi dernier par le président roumain Klaus Iohannis. Le souverain britannique a prononcé un discours émouvant, qui a commencé en roumain, dans lequel il a cité le poète national de la Roumanie, Mihai Eminescu : « Țară de glorii, țară de dor » « Pays des gloires, pays de la nostalgie ». a-t-il dit, pour continuer en anglais : « Monsieur le Président, mesdames et messieurs, je ne saurais décrire le plaisir que j’éprouve lorsque je visite à nouveau la Roumanie. Je crois que 25 ans se sont écoulés depuis ma première visite dans ce pays remarquable. Quand je suis arrivé ici, et même avant, j’ai ressenti un lien profond avec la Roumanie. Comme je l’ai déjà dit, j’ai appris à aimer la Roumanie, la culture et l’art, le patrimoine, l’histoire, les paysages et la biodiversité » a déclaré le roi Charles III.

    Le président Klaus Iohannis a remercié le souverain britannique pour le rôle qu’il joue toujours dans la protection des valeurs liées à l’identité roumaine et pour son intérêt à ce que constitue le village roumain. Il a aussi rappelé les efforts du roi Charles III pour protéger l’écosystème et pour restaurer la biodiversité unique de la Roumanie. Si le premier jour de sa visite en Roumanie, vendredi dernier a été dominé par les gestes de courtoisie à Bucarest, le roi Charles III a consacré les quatre jours suivants à des visites de villages de deux départements transylvains : Covasna et Braşov. C’est dans ces localités qui ont séduit le monarque britannique dès sa première visite que Charles possède des propriétés qu’il a restaurées, en les sauvant ainsi de la destruction.

    Le roi Charles III a été accueilli par les habitants, avec la même chaleur que durant chaque visite qu’il a faite au cours des deux dernières décennies. Il a apprécié surtout les promenades dans la nature. « Par ce geste, il nous témoigne son affection », a déclaré un responsable local, cité par l’AFP, à propos de la visite du roi.

    L’agence française note que le roi Charles III se targue d’être un parent éloigné d’un prince du XVe siècle connu sous le nom de Vlad l’Empaleur, qui a inspiré le personnage du comte Dracula, et il aurait, selon ses propres dires, « la Transylvanie dans le sang ». Apres sa découverte de la région en 1998, cet écologiste convaincu est devenu un ardent protecteur de ces villages du cœur de la Roumanie fondés au 12e siècle par des colons saxons, rappelle l’AFP. « Ce sera un moment unique pour notre communauté de recevoir le roi, un signe de reconnaissance du travail effectué pendant toutes ces années » souligne Caroline Fernolend, présidente de la fondation Mihai Eminescu Trust consacrée a la protection de l’héritage transylvain et longtemps placée sous le parrainage de Charles.

  • Feuille de route pour la sauvegarde de la planète

    Feuille de route pour la sauvegarde de la planète

    Les températures sont en hausse constante en Roumanie,
    avertissent les spécialistes à l’unisson, 2022 étant la plus chaude année
    depuis que l’on a commencé à réaliser des statistiques du genre, et elle battit
    ce record pour la troisième année consécutive. Par ailleurs, les années les
    plus chaudes des 122 dernières années, soit entre 1900 et 2022, ont été 2019,
    2020, 2022, 2015 et 2007, alors que la décade 2012/2022 a été marquée par une
    hausse constante des températures, d’une année sur l’autre. Et la Roumanie est
    loin d’être une exception, car la tendance est globale.

    La dégradation
    accentuée de l’état de la biodiversité mondiale n’est pas sans lien avec cette
    hausse accentuée des températures, avertissent les spécialistes à l’unisson,
    près de 75% des
    écosystèmes et un million d’espèces étant directement impactés par l’activité
    humaine, ce qui ne tardera pas, par un juste retour de bâton, de mettre en
    danger le bien-être de l’homme, dans la mesure où près de la moitié du PIB
    mondial dépend de la nature. Inquiet du constat, le secrétaire-général des Nations-Unies,
    Antonio Guterres, appelle à conclure ce qu’il a appelé « un traité de paix
    avec la nature ». Et, en effet, au sommet de Montréal qui a eu lieu au mois
    de décembre passé, un accord historique a été adopté.

    Surnommé l’Accord Kunming-Montreal, il entend mettre fin à la perte de la
    biodiversité, voire la restaurer, en fixant des objectifs quantifiés avec un
    cadre de suivi. Après quatre années d’âpres négociations, l’Accord prévoit la
    restauration de 30 % des écosystèmes terrestres et maritimes dégradés d’ici à
    2030, et la protection de 30 % d’aires terrestres et de 30 % d’aires marines. A
    noter qu’à l’heure de la signature de l’Accord seuls 17% d’aires terrestres et
    8% d’aires marines bénéficiaient d’une forme de protection. Le texte de l’Accord
    offre en outre des garanties aux populations indigènes qui vivent dans les
    zones qui concentrent près de 80% des écosystèmes existants. L’accord est
    historique à plus d’un titre, car il s’agit du premier cadre de ce type, un
    cadre ambitieux, prévoyant de réglementer l’usage des pesticides et de mettre
    fin aux subventions néfastes qui ont un impact délétère sur l’environnement. Mircea Duţu, président de l’Université écologique de
    Bucarest, s’exprime sur les ondes de Radio Roumanie sur l’impact attendu de l’Accord
    de Montreal. Ecoutons-le :


    « Il s’agit un peu d’une première victoire, mais il
    nous faut attendre voir ses effets. L’accord a été endossé par consensus, mais
    il devra passer encore par les fourches caudines des processus de ratifications
    des Etats signataires, avant qu’il n’entre en vigueur. L’accord établit un
    nouveau cadre en matière de biodiversité. Pourtant, l’on avait déjà établi 21
    objectifs en 2010, au Japon, pour 2020. Et l’on constate qu’aucun n’a été
    rempli. Evidemment, je ne puis que souhaiter que l’on arrive à remplir une bonne
    partie des 23 objectifs que l’on s’était donné à Montréal. L’Accord entend mettre
    fin au déclin de la biodiversité, voire renverser la vapeur. A long terme, soit
    en 2050, en 2100, l’on voudrait voir l’humanité vivre en communion avec la nature.
    Par ailleurs, les objectifs de l’Accord de Montréal s’accordent avec les
    objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, car le lien entre le réchauffement
    climatique et la perte de la biodiversité le lien est direct. »



    Comme on pouvait s’attendre, la question du
    financement des mesures proposées a été au centre des débats et jusqu’à la
    réunion finale, les Etats du Sud exigeant aux Etats riches du Nord de financer
    les efforts auxquels convenaient de s’astreindre à hauteur de 100 milliards de
    dollars par an au départ, avec un accroissement progressif de l’enveloppe
    budgétaire jusqu’à 700 milliards de dollars jusqu’en 2030. Finalement, l’accord
    conclu prévoit la constitution d’une enveloppe de 30 milliards de dollars par
    an, pour compenser les coûts que les mesures vont faire peser sur les épaules
    des pays moins développés.

    Par ailleurs, ces derniers ont exigé à cor et à cri
    la constitution d’un fonds mondial pour la préservation de la biodiversité, à l’instar
    du fonds constitué lors de la COP 27 sur le Climat déroulé en Egypte, censé
    aider les Etats moins développés à pouvoir mieux affronter les effets du
    changement climatique. Dans ce contexte, la Chine, qui a présidé les travaux de
    la COP 15 sur la biodiversité a finalement proposé en guise de compromis la
    constitution en 2023 d’une composante biodiversité dans le cadre de l’actuel
    Fonds global pour l’environnement. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Les espèces envahissantes présentes en mer Noire

    Les espèces envahissantes présentes en mer Noire

    La Commission européenne
    se préoccupe de la protection de la biodiversité. Dans un récent communiqué,
    cette dernière a annoncé des sanctions à l’encontre de 15 Etats membres, dont
    la Roumanie, qui n’ont pas respecté leurs engagements en termes de lutte contre
    les espèces invasives allogènes. Ces espèces animales ou végétales venues
    d’ailleurs, introduites volontairement ou par accident dans un milieu naturel
    auquel elles n’appartiennent pas, représentent l’une des cinq causes à
    l’origine de la disparition de la biodiversité en Europe. Valeria Abaza,
    directrice générale de l’Institut national de la recherche et du développement
    marin de Constanța, évoque deux espèces invasives originaires de l’Atlantique
    Nord : un escargot et un mollusque.




    « Le rapane veiné ou murex de la mer Noire (Rapana venosa) est arrivé dans
    cette mer dans les années 1940. Aujourd’hui considérée comme une espèce invasive
    ou potentiellement envahissante, elle est aussi devenue une ressource, car sa
    chair est appréciée des consommateurs. Autrefois espèce invasive, elle s’est fait
    une place dans nos assiettes, devenant espèce commerciale. Dans les années 1960
    est ensuite arrivée la mye commune, également appelée mye des sables ou bec de
    jar (Mya Arenaria), un mollusque assez
    grand considéré comme une espèce invasive, dont les coquilles ont envahi nos
    plages à l’époque. Elle a fini par s’intégrer à la faune locale et, bien qu’elle
    soit encore considérée officiellement comme une espèce envahissante, ce n’est
    plus tout à fait le cas aujourd’hui. Il est probable qu’elle se comporte en
    espèce invasive dans un nouveau milieu, jusqu’à ce qu’elle prenne ses marques
    et que sa population se stabilise. A l’heure actuelle, la mye des sables se
    fait plus rare. Elle vit dans les profondeurs et ses coquilles sont plus rares
    sur nos plages. »





    Selon le règlement de
    la Commission européenne de 2014 relatif à la prévention et à la gestion
    de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes, il existe une espèce de méduse considérée comme
    invasive en mer Noire. Quelques années plus tard est apparue une autre espèce,
    elle-même envahissante, qui s’en nourrit.




    « La
    Mnemiopsis leidyi est arrivée dans les
    années 1980 et est encore considérée comme envahissante. Et elle l’est vraiment
    ! Cette espèce a fait l’objet de nombreuses études, aussi bien dans les années
    80 et 90, qu’au début des années 2000. A cette époque, nous avons analysé les
    conséquences de sa présence sur les autres espèces en mer Noire, car la
    diminution des réserves halieutiques était dramatique, presque équivalente à celle
    d’une situation de surpêche. Plus récemment, les stocks de poissons ont
    commencé à se reconstituer, tout comme la biodiversité. Il se peut que la
    pression soit moindre sur les espèces endémiques, mais aussi sur certaines
    activités telles que la pêche. La fin des années 90 a été marquée par l’arrivée
    de la Béroé ovale (Beroe ovata), le seul organisme se nourrissant de Mnemiopsis
    leidyi. D’autres espèces ont aussi rejoint les eaux de la mer Noire. Bien
    qu’elles soient répertoriées sur une liste préliminaire, une étude financée par
    le Programme opérationnel grandes infrastructures démontre que sur les 56
    espèces listées comme potentiellement très envahissantes, peu le sont en fait
    réellement. Il est probable qu’il faille attendre un déséquilibre de
    l’écosystème marin avant qu’elles n’expriment leur potentiel invasif. »





    Le Callinectes sapidus (ou crabe bleu) est lui aussi une espèce exotique.
    Les chercheurs de l’Institut national de
    la recherche et du développement marin de Constanța ont élevé et observé l’un
    d’entre eux, malencontreusement capturé en mer Noire par des pêcheurs. Affaire
    à suivre. (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Le Parc national de Ceahlău

    Le Parc national de Ceahlău


    Bois denses, pâturages alpins superbes, cascades spectaculaires, rochers majestueux et plusieurs monuments de la nature uniques en Roumanie, voici les principaux points d’intérêt touristique pour les visiteurs de ce parc naturel. Le massif est constitué de roches sédimentaires. C’est pourquoi son aspect est à part, avec de nombreuses structures taillées dans le rocher par l’action de l’eau, du vent, du gel et des autres phénomènes naturels. Le biologiste Liviu Moscaliuc, spécialiste de la Direction d’administration du Parc national Ceahlău, explique : « Il y a plusieurs rochers et chacun d’entre eux a sa propre légende. Hormis tout cela, le Parc préserve l’échantillon d’un écosystème spécifique des Carpates. Autrement dit, on y trouve des forêts, des pâturages alpins et plusieurs espèces d’animaux, y compris les grands carnassiers tels que le loup, le lynx, l’ours et le chat sauvage. Un des principaux objectifs du Parc national de Ceahlău, c’est de promouvoir le tourisme de qualité. Dans ce contexte, sachez qu’il existe huit itinéraires alpins balisés qui mènent généralement depuis les pieds du massif de Ceahlău jusqu’au sommet. Il y a aussi deux itinéraires de liaison. Ils sont tous très bien balisés et adaptés aux capacités physiques de tous les visiteurs. Néanmoins, les touristes qui visitent les lieux devraient penser à toutes les mesures de précaution spécifiques aux randonnées en montagne : prévoir plusieurs couches de vêtements, choisir des chaussures adaptées à cette activité, éventuellement des crampons, avoir avec eux de l’eau, de la nourriture, une lampe de poche, quelle que soit la saison. »



    A présent cette montagne reçoit surtout des touristes roumains dont le nombre ne cesse d’augmenter d’une année à l’autre, explique Liviu Moscaliuc, responsable de l’Administration du Parc national Ceahlău : « L’année dernière, nous avons recensé 70 000 visiteurs. Il y a une taxe d’accès aux itinéraires, qui est utilisée ensuite pour gérer le Parc. A titre de comparaison, il y a deux ans, nous avons recensé 50 000 visiteurs. Il y a un centre d’information à Izvorul Muntelui qui dispose de trois salles principales. On y trouve des maquettes des rochers et on peut découvrir leurs histoires et les légendes du massif de Ceahlău. Il y a aussi un cinéma 3D et des salles sensorielles ouvertes surtout aux enfants. Toutes les informations en format audio et écrit sont également disponibbles en anglais. »



    Sur le total des touristes de passage par le Parc national de Ceahlău l’année dernière, entre deux et trois mille ont été étrangers, affirme Liviu Moscaliuc, responsable de l’Administration du Parc. « Généralement, les touristes étrangers respectent les conseils et les informations qu’ils reçoivent aux centres d’information. Ils les prennent plus au sérieux que les touristes de Roumanie, qui sont plus indépendants. Nombre de touristes ont mis leurs tentes aux pieds des montagnes et pendant plusieurs jours ils ont fait des randonnées dans la nature. D’autres ont seulement été de passage dans le massif de Ceahlău puisqu’ils visitaient aussi d’autres massifs. Généralement, les retours des touristes ont été plutôt positifs. Ils ont apprécié le paysage, mais aussi l’état des itinéraires, entretenus par l’Administration du Parc et par le service de secours en montagne. »



    La station de montagne de Durău, sise à l’intérieur du Parc, est non seulement l’endroit idéal pour se reposer, mais aussi pour traiter différentes maladies, à commencer par les névroses asthéniques, les états de faiblesse, l’anémie et jusqu’à la récupération après des périodes d’intense activité intellectuelle. Parmi les facteurs curatifs naturels, mentionnons l’air pur, sans poussière et autres particules allergéniques, et l’atmosphère riche en ozone. La localité de Durău peut être aussi le point de départ pour une série d’excursions. Liviu Moscaliuc, responsable de l’Administration du Parc national de Ceahlău, explique : « Un des trajets balisés a pour point de départ la station de Durău et mène jusqu’à la chute d’eau de Duruitoarea. C’est une cascade typique de cette région constituée d’une agglomération de fragments rocheux. Un autre trajet relie Durău au chalet de Fantanelele, en haut du sommet Toaca, le plus connu et le plus imposant sommet du Massif de Ceahlău. En parcourant l’itinéraire, vous découvrirez plusieurs haltes qui vous permettront d’avoir soit des vues panoramiques sur la montagne, soit d’admirer différentes formations rocheuses. Une fois en haut du sommet Toaca, un escalier de 519 marches, un peu abrupt, mais pas du tout dangereux, vous mènera à la station météorologique. Toujours dans le Parc national de Ceahlău, un petit musée présente aux visiteurs la faune locale et différents objets d’artisanat. Mais, pour en apprendre davantage sur le savoir-faire des maîtres artisans de la région, on vous conseille de visiter la localité de Târgu Neamț, à 40 km du massif ou encore la ville de Piatra Neamț dont le Musée d’histoire renferme des objets issus de la culture néolithique de Cucuteni. »



    Si vous choisissez le mois d’août pour passer vos vacances dans la région, une idée serait de visiter aussi la commune de Grințieș. C’est là qu’a lieu en août le Festival des haïdouks, une excellente occasion pour découvrir la beauté des costumes traditionnels et des différentes coutumes ancestrales. A force de parler avec les représentants de l’Administration du Parc national de Ceahlău, on a appris qu’ils envisagent une série de projets censés encourager le tourisme écologique. Liviu Moscaliuc : « A l’intérieur du Parc, on a décidé d’encourager un tourisme ciblé à l’intention des ceux qui souhaitent s’isoler quelques jours dans la nature. On se propose aussi de mettre en place des itinéraires guidés dans les réserves scientifiques. Il s’agit de visites guidées pour des groupes de neuf ou dix personnes tout au plus auxquelles on fera découvrir nos réserves. On a, par exemple, une magnifique forêt de mélèzes qui devient encore plus belle en octobre, quand les arbres perdent leurs aiguilles et changent de couleur, devenant orange. Je tiens à rappeler que le massif de Ceahlău est un parc national et que toute visite est réglementée. Par exemple, la plupart des randonnées se font à pied. De nombreux touristes souhaitent savoir jusqu’où ils peuvent rouler en voiture. Eh bien, les véhicules doivent être garés à Durău ou dans la station de Izvorul Muntelui et il faut ensuite continuer à pied. Nous espérons accueillir le plus de visiteurs possible qui, à force de marcher à l’intérieur du Parc, profiteront de la nature et du calme. »



    Chers amis, notre invitation est lancée. Dans l’espoir que le massif de Ceahlău figure désormais sur la liste de vos destinations de vacances, on vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir ensemble le Parc national de Piatra Craiului.





  • L’automne au Delta du Danube

    L’automne au Delta du Danube

    Deuxième plus long fleuve d’Europe, le Danube prend sa source en Allemagne, dans le massif montagneux de la Forêt-Noire, et traverse 10 pays et quatre capitales, avant de se jeter dans la Mer Noire par trois bras, en formant l’un des deltas les plus beaux au monde. Déclaré réserve de la biosphère en 1990 et classé au patrimoine de l’UNESCO depuis 30 ans déjà, le Delta du Danube est une des destinations touristiques les plus connues de Roumanie. Avec une superficie de 580 000 hectares, dont le complexe lagunaire Razim-Sinoe, le delta du Danube est le troisième plus étendu delta d’Europe, après ceux de la Volga et du Kouban. Les trois bras par lesquels le Danube se jette dans la Mer Noire sont Chilia, Sulina et Sfântul Gheorghe. Le bras le plus nordique, celui de Chilia, long de 120 kilomètres, représente presque 60% du débit du fleuve, tandis que le plus méridional, celui de Sf. Gheorghe, n’a que 70 kilomètres et permet seulement la navigation fluviale. Le troisième bras, celui de Sulina, est devenu navigable suite à des travaux intervenus entre 1862 et 1902, quand sa longueur a diminué de 93 km à 64 km et le volume d’eau a augmenté, pour permettre la navigation maritime. Du coup, entre 1870 et 1938, la ville de Sulina a connu une véritable période de gloire.

    Considérée comme « la petite Venise de l’Orient », Sulina était à l’époque une ville cosmopolite, abritant 7 consulats et 22 minorités ethniques. Les églises, les monuments funéraires de l’ancien cimetière de la ville, le phare ou le palais de la Commission européenne du Danube témoignent de nos jours encore de cette période fleurissante. La plupart des touristes qui visitent le Delta du Danube le font en été. Cette année, en raison de la pandémie et des restrictions sanitaires, leur nombre a dépassé à peine 110.000, dont la plupart étaient de Roumanie. Même si l’été est la période idéale pour prendre ses vacances, le delta du Danube est très beau à découvrir quelle que soit la saison, opine Cătălin Țibuleac, à la tête de l’Association de management de la Destination touristique le Delta du Danube, affirme que: « Le delta est beau à visiter aussi bien au printemps qu’en été ou en début d’automne. Ce sont les principales périodes de l’année, quand les touristes déferlent sur place, mais je vous assure que cette région est tout aussi belle pendant la saison froide, en octobre, novembre et même en hiver quand elle devient le paradis des pêcheurs. C’est le moment propice pour y organiser des concours de pêche sportive ou pour inviter les pêcheurs à pratiquer cette activité tout simplement, pour leur propre plaisir, à un moment où le tourisme familial est inexistant. Par ailleurs, la saison froide est aussi la saison préférée des photographes, quand ils retrouvent le calme de cette région. Voilà deux activités à pratiquer en dehors de la saison touristique, à part, bien évidemment, les balades sur les canaux qui restent spectaculaires en hiver aussi. En automne, on bénéficie du spectacle de la nature qui change de couleurs, tandis qu’en hiver, on peut même pratiquer la pêche sous la glace, pourquoi pas ?, ou on peut faire du patin à glace sur les canaux gelés ».

    La beauté de la nature, les étendues d’eaux, les oiseaux et les poissons, le doux soleil qui caresse le Danube de ses rayons ou les quelques goûtes de pluie qui nous rafraichissent- le delta du Danube offre un spectacle naturel unique, qui devient encore plus intéressant au moment où l’on découvre les traditions et les coutumes des lieux. Il suffit d’avoir la chance d’assister à une fête locale, l’occasion d’admirer la variété des costumes, pour avoir la dimension de la richesse de cette région. Cătălin Țibuleac : « C’est une nécessité que le delta du Danube reflète la diversité des traditions et son pluriculturalisme. En fait, quand on pense au tourisme spécifique à cette région, on pense forcément à la biodiversité, à la nature, aux traditions, à la cuisine du terroir, au multiculturalisme, voilà, à tous ces éléments qui intéressent le visiteur ».

    Si vous êtes en quête d’une expérience unique, faites-nous confiance et dirigez-vous vers le sud du delta, là où le Danube se jette dans la mer Noire. Il suffit de traverser en bateau le lac de Goloviţa, pour arriver à Gura Portiței, une bande de sable fin qui sépare les eaux salées de la mer de celles du lac. C’est dans cet endroit extrêmement pittoresque que nous avons rencontré Laurențiu Niculae, gérant du complexe touristique de Gura Portitei, un endroit où toutes les maisons sont peintes en blanc et bleu, avec des murs en terre et des toits en chaume, selon l’architecture locale. « Village touristique et pêcherie, Gura Portitei ou Portita comme on l’appelle en Roumanie, est connue pour avoir l’une des plages les plus au calme du littoral roumain. L’accès se fait en bateau depuis Jurilovca. Au bout d’une traversée de 20 minutes, vous allez vous retrouver dans un endroit unique en Europe. Le nom de Gura Portitei rappelait dans un premier temps l’endroit où la lagune de Golovița communiquait avec la Mer Noire. La fermeture, en 1970, de cette lagune a entraîné la désalinisation des eaux du lac. Le village de Gura Portitei se trouve sur la bande de sable qui sépare ces deux mondes. Du coup, c’est l’endroit idéal pour admirer la flore et la faune locales et partir à la découverte de la côte de la mer Noire. Nous, on s’efforce de préserver intactes toutes les valeurs locales. Durant la période estivale, on a des spectacles de folklore, des ateliers des maîtres artisans. On fait de notre mieux pour continuer à proposer aux touristes une vraie cuisine du terroir. En automne, le delta est une destination idéale pour les pêcheurs qui prennent d’assaut les lacs. En revanche, en hiver, il est plus difficile de traverser le lac de Golovița, car il gèle souvent, en raison du grand froid ».

    Seulement 40 à 60 mètres séparent le lac de la mer et il arrive que, pendant les orages, la petite plage de Gura Portitei se retrouve sous les eaux. Des vacances dans le delta du Danube seraient incomplètes sans goûter aux plats locaux à base de poisson. Que ça soit pour admirer la nature, pour prendre en photo les paysages pittoresques, pour profiter de la cuisine du terroir ou pour faire de la pêche, le Delta vous attend en toute saison pour y passer des vacances. A la fin, on vous signale qu’en ce moment, le ciel du Delta est pris d’assaut par les oiseaux migrateurs qui viennent de l’Arctique pour hiverner en Roumanie ou pour faire une petite escale, avant de continuer leur voyage. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Le Congrès annuel de l’Association des producteurs de maïs de Roumanie (II)

    Le Congrès annuel de l’Association des producteurs de maïs de Roumanie (II)

    … par les propos de Daniel Buda, vice-président de COMAGRI, la Commission de l’agriculture et du développement rural au Parlement européen. Il a souligné que ceux qui occupent temporairement des fonctions de responsabilité souhaitent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour créer toutes les conditions aux fermiers afin qu’ils puissent assurer les aliments nécessaires aux nations, dans des conditions de sécurité et à des prix accessibles pour le consommateur.




  • 31.10.2020

    31.10.2020

    Covid- Vendredi, la Roumanie a enregistré un nouveau record quotidien de cas de Covid- 19, en dépassant le barre de 6500 cas. En moins de 24 heures, le nombre de décès est monté à 103, tandis que celui des personnes en soins intensifs était de 917. La Roumanie a dépassé le pic de 6800 décès provoqués par la Covid-19. Avec 900 nouveaux cas de contamination rapportés vendredi, Bucarest est la ville avec le plus grand nombre de cas en 24 heures. L’indice d’infection a dépassé les trois cas pour mille habitants dans les départements d’Alba, Arad, Bihor, Cluj, Harghita, Mureş, Sălaj, Sibiu şi Timiş. Aux dires du ministre roumain de la Santé, Nelu tataru, si la population respecte les restrictions sanitaires, le pays entrera en phase de plateau d’ici 28 jours.

    Notation – L’agence de notation financière Fitch Ratings a confirmé vendredi la note souveraine de la Roumanie à BBB minus, tout en maintenant une perspective négative. Il s’agit là de la dernière note dans la catégorie « investment grade » recommandé pour les investissements, précise Agerpres. Selon Fitch Ratings, cette note est donnée par le niveau modéré de la dette gouvernementale et par un PIB par tête d’habitant et des indicateurs concernant la gouvernance et le développement humain supérieurs à ceux propres à d’autres pays ayant bénéficié d’une notation de la catégorie BBB. En revanche, la Roumanie se confronte à un déficit budgétaire et de compte courant d’un taux supérieur à celui d’ailleurs. Les experts financiers prévoient que le déficit gouvernemental de la Roumanie enregistre un maximum historique de 9,5% du PIB d’ici la fin de l’année, dans le contexte d’une majoration des dépenses due à la pandémie, d’une hausse des pensions de retraite et d’une accélération des dépenses de capital, parallèlement à la diminution des revenus. L’agence de notation prévoit que le déficit gouvernemental baisse à 6,8% en 2021 et à 4,5% en 2022.

    Séisme – En Turquie, les équipes de sauveteurs de la ville d’Izmir continuent leurs fouilles à la recherche des survivants, suite au terrible séisme qui a frappé la région. Le bilan des victimes dépasse déjà les 27 morts et 800 blessés. La situation s’avère difficile sur l’île de Samos aussi où la secousse de 6,7 magnitude sur l’échelle ouverte de Richter a fait jusqu’à présent deux morts et au moins sept blessés et de nombreux dégâts. Le tremblement de terre a été ressenti jusqu’à Athènes. Le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a transmis vendredi un message de solidarité à la Turquie et à la Grèce. Le Ministère roumain des Affaires Etrangères a annoncé que pour l’instant, aucun Roumain ne se trouvait parmi les victimes.

    Chemins de fer – A partir de ce samedi, 31 octobre, le secteur ferroviaire européen bénéficiera de nouvelles procédures harmonisées pour la réduction des coûts et l’allègement administratif afin de renforcer l’efficacité et la compétitivité des chemins de fer. Les nouvelles normes produiront un plus d’innovation dans ce secteur, en facilitant la fonctionnalité des sociétés de chemins de fer et en encourageant la vente des nouvelles technologies dans plusieurs pays européens, peut-on lire dans un communiqué de la Représentation roumaine auprès de la CE. Toutes ces normes viennent compléter le quatrième paquet ferroviaire censé accroître l’efficacité et la compétitivité des chemins de fer d’Europe. Par ailleurs, le paquet prévoit que l’Agence européenne des chemins de fer joue un rôle encore plus important, en devenant responsable de délivrer les autorisations de mise sur le marché de véhicules ferroviaires et les certificats de sécurité et d’approuver les projets terrestres en rapport avec le système européen de management du trafic ferroviaire à travers l’Europe.

    Biodiversité – La CE appelle la Roumanie à transposer intégralement dans la législation nationale la Directive européenne sur la conservation des habitats naturels et des espèces sauvages de faune et de flore contribuant à la protection de la biodiversité en Europe. Selon un communiqué de Bruxelles, Bucarest dispose de deux mois pour remédier à la situation, sinon la Commission réagira. La loi roumaine ne prévoit pas de prévisions claires au sujet des habitats naturels. Au terme du Pacte vert européen et de la Stratégie portant sur la biodiversité, il est essentiel que l’UE lutte contre la perte de la biodiversité à travers des scénarios censés refaire les écosystèmes, peut-on lire sur le site de la CE.

    SoNoRo- Le Festival international de Musique de chambre SoNoRo marquera son 15ème anniversaire par une série de concerts transmis en ligne. Du coup, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 9 décembre, l’orchestre donnera plusieurs concerts dans des salles de Bucarest, Brasov, Busteni et Sibiu, sans public, qui seront transmis live sur la plateforme estival.sonoro.ro ou sur les pages facebook de l’Institut culturel roumain ou de Radio Roumanie Musique.

    Météo – En Roumanie, temps instable et en cours de refroidissement. Une vigilance au mauvais temps concerne d’ici dimanche matin le nord, le centre, l’est et le sud-est du territoire. Une alerte à la neige est en vigueur jusqu’à ce soir dans les régions de montagne du nord, centre et sud de la Roumanie. Les températures maximales vont de 7 à 17 degrés. 10 degrés à midi, à Bucarest.

  • La stratégie européenne pour la préservation de la biodiversité

    La stratégie européenne pour la préservation de la biodiversité


    L’avertissement,
    issu par des experts mondialement reconnus en biodiversité, considère que, je cite, « les pandémies récentes
    sont une conséquence directe de l’activité humaine, en particulier de nos
    systèmes économiques et financiers globalisés, pour lesquels seule compte la
    course au bénéfice, et ceci sans égard du prix à payer par l’ensemble. Nous
    disposons d’une brève fenêtre d’opportunité pour dépasser les défis mis en
    exergue par la crise actuelle, et pour en éviter d’autres », conclut le
    message des experts. Les professeurs Josef Settele, Sandra Diaz et Eduardo
    Brondizio avaient dirigé l’étude la plus compréhensive jamais réalisée sur
    l’état de la santé mondiale, et dont les conclusions ont été publiées en 2019
    sur la plateforme de spécialité Science-Policy Platform on Biodiversity and
    Ecosystem Services. Leurs conclusions : la société humaine est en danger à
    cause du déclin accéléré des systèmes naturels qui concourent à maintenir la
    vie sur Terre.








    Ces
    chercheurs, avec l’appui du dr. Peter Daszak, tirent encore la sonnette
    d’alarme dans un article récemment paru. Selon eux : « Les
    déforestations massives, l’expansion incontrôlée de l’agriculture, surtout de
    l’agriculture intensive, les exploitations minières, le développement de
    l’infrastructure et l’exploitation des espèces sauvages constituent le mix
    parfait pour permettre l’apparition des pandémies ». Les chercheurs
    ajoutent dans leur tribune qu’il est urgent que les gouvernements, qui mettent
    sur la table des trillions d’euros pour venir en aide aux secteurs en
    difficulté, mettent à profit cette opportunité pour conditionner l’accès des
    industries à cette manne financière à leur respect pour l’environnement. Les
    chercheurs plaident encore pour la mise en place d’une vision unitaire au niveau
    de la planète, vision qu’ils intitulent « One Health ». Parce que, poursuivent-ils,
    « Notre état de santé dépend de l’état de santé des animaux sauvages, des
    animaux de ferme et de l’environnement. Tout se tient ».




    Frans
    Timmermans, vice-président exécutif du Pacte vert européen est sur la même
    longueur d’onde lorsqu’il affirme, je
    cite : « La crise provoquée par le nouveau coronavirus a mis en
    évidence nos vulnérabilités, et combien il était urgent de rétablir l’équilibre
    entre l’activité humaine et la nature ». La Commission européenne avait
    ainsi adopté en mai dernier deux nouvelles stratégies portant sur la
    biodiversité et le système alimentaire. Aussi, selon la première, d’ici 2030, 30%
    des terres et des eaux de l’UE devraient être transformés en zones protégées,
    alors que 10% des terres agricoles seront rendues à la nature. Adoptée en
    pleine crise provoquée par la COVID-19, la stratégie constitue un élément
    central du plan de redressement de l’UE, censé prévenir l’apparition de futures
    épidémies et consolider notre capacité de résilience face à ce risque.






    Frans
    Timmermans : « La stratégie relative
    à la biodiversité est un élément clé pour stimuler notre résilience, pour
    prévenir l’apparition de nouvelles maladies, telles les zoonoses. Parce qu’en
    détruisant la nature à ce rythme – et rappelez-vous que près d’un million
    d’espèces risquent de disparaître en l’espace de dix années – nous mettons en
    péril notre vie, notre état de santé, notre bien-être. Les crises climatiques,
    la crise de la biodiversité, tout cela se trouve dans une relation étroite. Arrêter
    la destruction de la biodiversité constitue un préalable pour atteindre la
    neutralité climatique. Il s’agit en outre d’un impératif économique, pour
    autant que près de la moitié du PIB mondial trouve sa source dans la nature. Et
    dans cette stratégie pour la diversité, nous avons des ambitions fortes déjà
    pour 2030, en proposant un plan d’envergure, censé rétablir la nature dans ses
    droits au sein de l’UE. Pour cela, il faut mieux protéger nos terres et nos
    mers, encourager les pratiques agricoles soucieuses de l’environnement et de la
    biodiversité, rendre nos villes propres, réduire la pollution, reboiser et
    réhabiliter nos forêts. »







    L’autre
    stratégie adoptée, et intitulée « De la ferme à la fourchette »,
    envisage une réduction de 50% de l’emploi des pesticides, une diminution d’au
    moins 20% des engrais et une réduction de moitié de la vente des antimicrobiens
    utilisés dans les élevages et l’aquaculture. Par ailleurs, la stratégie opte pour
    consacrer 25% de la superficie des terres agricoles à l’agriculture bio. La
    stratégie préconise ainsi de retrouver un meilleur équilibre entre la nature,
    les systèmes alimentaires et la biodiversité, pour protéger la santé de nos
    citoyens, mais aussi pour accroître la compétitivité et la résilience de l’espace
    européen.






    Frans
    Timmermans : « Cette stratégie,
    « De la ferme à la fourchette », construit la valeur de la durabilité par
    l’entremise de la chaîne alimentaire. Il s’agit d’un nouveau paradigme censé
    assurer à la fois la sécurité alimentaire et l’impératif de la durabilité. De
    régler l’usage des pesticides et de diminuer la pollution qui découle de
    l’utilisation des engrais. Réduire aussi la quantité des antimicrobiens
    utilisées, dont l’usage en excès mène au décès de 33 mille personnes, chaque
    année, en l’UE ».






    Les
    deux stratégies européennes récemment adoptées sont complémentaires, conviant,
    autour d’une même table, la nature, les fermiers, les entreprises et les
    consommateurs, pour mettre ensemble les bases d’un avenir durable et
    compétitif. Selon Bruxelles, les stratégies sont conformes aux objectifs du
    Pacte vert européen, dont elles relèvent le défi, et proposent des engagements
    ambitieux, censés combattre le déclin de la biodiversité, en Europe et dans le
    monde entier. Nos systèmes alimentaires devraient devenir à terme la référence mondiale
    en matière de durabilité compétitive, de protection de la santé humaine et
    celle de la planète, tout en assurant les moyens de subsistance des acteurs du
    domaine. (Trad. Ionut Jugureanu)



  • Les Monts Apuseni

    Les Monts Apuseni

    Ce n’est pas l’altitude des Monts Apuseni, situés en
    Transylvanie, dans le centre-ouest de la Roumanie, qui attirent les visiteurs. En
    effet, leur sommet le plus haut ne dépasse pas les 1849 mètres d’altitude. En
    revanche, le décor est magnifique et les activités en plein air ne manquent
    pas. Commençons notre voyage au Parc naturel Apuseni, en plein cœur de ces
    montagnes. Le Parc est reconnu comme une zone de première importance pour la
    biodiversité qu’elle accueille, mais aussi comme un des endroits naturels les
    plus remarquables de Roumanie.


    Paul Iacobaș, manager pour le programme de tourisme vert
    Pădurea Craiului et représentant d’Apuseni Experience, une organisation qui
    promeut le tourisme responsable, détaille les activités les plus attrayantes: « La meilleure
    activité dans le Parc naturel Apuseni est peut-être la randonnée. Vous pouvez ainsi
    explorer le plateau karstique de Padiș, d’une grande richesse pour ce qui est
    de ce type de relief recouvert de forêts, très présent dans le Parc Apuseni.
    Mais n’oublions pas Cetățile Ponorului / Les Citadelles de Ponor, les Gorges des
    rivières Galbena, Someșul Cald ou Rădeasa, Poiana Ponor / La Clairière Ponor,
    Lumea Pierdută / Le Monde perdu, Groapa de la Bârsa. Voilà quelques endroits
    qui vous raviront en randonnée, peu importe votre condition physique. Aussi,
    une autre spécificité du Parc naturel d’Apuseni : vous rencontrerez là-bas
    les « moți ». C’est la population locale, qui vit à une altitude de
    1000-1200 mètres, dans la zone centrale des Apuseni, dans les vallées de
    l’Arieș ou des rivières tributaires de l’Arieș. Les « moți » sont des
    gens très tenaces. Jusqu’à il y a peu, ils étaient très attachés à la culture
    du bois. A présent, ils commencent à changer de perspective et sont de plus en
    plus ouverts au tourisme. C’est vrai aussi qu’ils ont des choses à montrer !
    Ils ont toujours leurs vieilles maisons, des granges traditionnelles dont le
    toit est recouvert de branches de sapin, une caractéristique de la région. On
    trouve encore des artisans qui travaillent le bois. Ils font des objets qui
    étaient autrefois utilisés dans les ménages, mais qui aujourd’hui servent
    plutôt de décoration. Il y a aussi des tisserandes qui, devant leur métier à
    tisser, peuvent vous raconter tout un tas d’histoires sur les motifs dont elles
    décorent leurs créations. »



    Quittons le Parc naturel Apuseni pour nous diriger vers les
    Monts Pădurea Craiului, dans le nord-ouest de la région. L’altitude est moindre
    ici et les forêts de feuillus remplacent les sapins. Néanmoins, le karst reste
    présent, favorisant la formation de nombreuses grottes, explique Paul
    Iacobaș : « A Pădurea Craiului
    on trouve la grotte la plus longue de Roumanie, la Grotte Vântului, du Vent.
    Avec plus de 50 km de galeries souterraines, elle continue à être explorée et
    l’on découvre encore des galeries supplémentaires. Nous avons aussi dans la
    région un réseau de grottes aménagées : la grotte de Meziad et la Grotte
    aux cristaux dans la Mine de Farcu. Deux autres grottes bénéficient d’une
    infrastructure très sûre pour les visiteurs : Vadu Crișului et Unguru
    Mare. Il y a aussi, bien sûr, la
    célèbre Grotte des Ours et le Glacier de Scărişoara, le plus grand glacier souterrain d’Europe,
    avec plus de 100.000 m3 de glace fossile. C’est d’ailleurs la partie la plus
    riche des Monts Apuseni pour le tourisme d’aventure : via ferrata, escalade,
    alpinisme, course en montagne, rafting ou spéléo-tourisme. Tout le monde peut
    s’y essayer, mais avec l’équipement adapté et accompagné d’un guide. »



    Toutefois, les familles avec
    enfants aussi ont toute une liste d’activités possibles dans les Monts Apuseni.
    Pour les plus jeunes, comme pour les passionnés de vélo, cap sur les montagnes
    Trascău, fait savoir Paul Iacobaș, manager de destination : « C’est une zone très différente de Pădurea Craiului.
    Les montagnes Trascău se trouvent dans le sud-est des Apuseni, près d’Aiud ou
    Alba Iulia. Le karst est toujours aussi présent, avec des gorges, des plateaux calcaires
    ou des grottes spectaculaires. Mais la particularité de Trascău, c’est cette
    impression que la vie ralentit. On y trouve toujours des communautés traditionnelles,
    avec un mode de vie comme il y a 60 ou 80 ans, vraiment bien préservé. Si vous
    y prenez des photos, les images vous feront penser aux albums photo de
    l’entre-deux-guerres. Presque rien n’a changé là-bas. Les gens ont gardé leurs traditions,
    leur architecture et un mode de vie traditionnel, basé sur l’agriculture de
    subsistance. Les propriétés ne sont pas grandes et, grâce à ce type
    d’agriculture durable, elles se fondent réellement dans le paysage. »



    Peut-être que l’expérience la
    plus mémorable pour les touristes qui visitent les Monts Apuseni est justement
    de rencontrer les locaux, de connaître leur mode de vie de plus près, considère Paul
    Iacobaș : « Nos touristes qui logent chez l’habitant sont
    ravis de pouvoir interagir avec les gens du coin, de voir comment ils vivent,
    de partager leurs repas. Le deuxième point fort d’un voyage dans les Apuseni
    est cette nature préservée, la flore comme la faune. Ici, on trouve encore une
    population importante de grands carnassiers, mais aussi des fleurs
    remarquables, notamment au printemps. Dans le Pays des Moți, il y a des champs
    entiers d’arnica des montagnes ou d’orchidées sauvages. La réserve naturelle
    Scărița Belioara préserve quelques espèces endémiques de fleurs, dont la
    gentiane. Et c’est toujours chez nous que vous trouverez l’edelweiss à la plus
    basse altitude de Roumanie – 400 mètres – c’est dans les gorges Întregalde. »


    Les Monts Apuseni méritent aussi d’être visités pour leur histoire. La plus ancienne commune de Roumanie, selon les traces écrites, est Roșia Montană. En plein coeur des Apuseni, elle est récemment arrivée en Une des journaux à cause d’un ample projet d’exploitation minière, à l’arrêt pour le moment. Roșia Montană et le Pays des Moţi, le «Pays de légende et de pierre» selon son surnom, vous avez là deux destinations remarquables par leur historique et leur culture. (Trad. Elena Diaconu)

  • Randonnée dans le massif de Ciucas

    Randonnée dans le massif de Ciucas

    Après deux mois de confinement et un autre d’état d’alerte, la vaste majorité des Roumains sont impatients de recommencer leurs voyages en montagne et à la mer. C’est pourquoi, aujourd’hui, RRI vous propose une randonnée dans les Monts Ciucaş, le massif le plus beau des Carpates de Courbure. Le massif de Ciucaş se fait remarquer par des rochers impressionnants, des pâturages alpins, par la végétation à part et ses itinéraires spectaculaires. Notre guide dans la découverte de cette montagne est Ion Costin Corboianu, opérateur de tourisme :



    « Nous nous rendons dans le massif de Ciucaş afin d’admirer le tapis de Rhododendron. En partant du chalet de Muntele Roşu, le mont Rouge, nous faisons un itinéraire de cinq heures,qui nous emmène au refuge Ciucaş, à la cabane Gropşoarele, où se trouve ce rhododendron qui offre tellement de satisfaction et de joie lorsqu’il s’étale devant nos yeux. »



    Le point le plus élevé est le pic de Ciucaş, qui s’élève à 1954 mètres. Le massif a un tas de rochers connus par les habitués des lieux sous des noms assez amusants : « Les vieilles dames qui parlent », « La tour de Goliath », « La main du diable », « Les fangs de Bratocea », « Le champignon », « Les grandes et petites poêles ».



    Et parce que nous partons sur des sentiers de montagne, loin de toute trace de civilisation, Ion Costin Corboianu donne plusieurs conseils aux randonneurs qui souhaitent explorer le massif de Ciucaş :



    « C’est un itinéraire à difficulté moyenne. Il faut avoir une bonne condition physique ainsi qu’un équipement adapté aux conditions de montagne, c’est-à-dire surtout des chaussures de trekking et des vêtements spécifiques. Le trajet est facile à parcourir, il n’implique pas de risques, il ne traverse par les crêtes. »



    Dans la région, plusieurs itinéraires d’une ou deux heures dévoilent une des caractéristiques du massif de Ciucaş : le relief uniforme, avec une végétation riche de pâturages, arbustes et plantes de rocaille. Même s’il ne fait pas partie des grandes montagnes du pays, Ciucaş abrite une biodiversité remarquable, avec quelque 22 habitats d’intérêt et plus de 1200 espèces de plantes. La superficie du site compteenviron 3400 hectares de forêts vierges. C’est toujours ici que l’on trouve quelque 1750 espèces d’animaux et 150 espèces d’oiseaux.



    A proximité du massif de Ciucaş se trouvent aussi deux aires protégées : le site Natura 2000 Aninişurile de pe Târlung et le site de fossiles de Purcăreni, les deux situés dans le département de Brasov. Aninişurile de pe Târlung est une zone couverte d’aulnes noirs etsituée dans le sud-est du département de Brasov, aux pieds des Monts Ciucaş. Hormis cette espèce qui pousse aux côtés du frêne, on peut y retrouver pas moins de 3000 autres espèces de plantes, parmi lesquelles le Trolle dEurope, la Primevère des bois, la mélisse officinale et le colchique dautomne. Avec un peu de chance, au cours d’une randonnée sauvage dans le massif de Ciucaş, on peut apercevoir trois animaux qui ne vivent que dans ces lieux et grâce auxquels le massif a été désigné site protégé : un oiseau échassier appelé le butor étoilé au ventre jaune, les tritons à crête et les salamandres. Côté mammifères, mentionnons le chat sauvage et le lynx.



    Le site de Purcăreni est une réserve paléontologique située à Intorsura Buzăului, près du village de Purcăreni. C’est une ancienne carrière de calcaire blanc, qui a été fermée et déclarée monument de la nature. La région protégée est un bloc massif de calcaire d’un volume total de 200 mètres cubes, à l’intérieur de laquelle les scientifiques ont découvert un mélange inédit de coraux, branchiopodes et crustacés.



    Ion-Costin Corboianu passe en revue d’autres arguments pour visiter le massif de Ciucaş : « Plusieurs autres sites touristiques valent la peine d’être découverts, hormis cette randonnée que l’on peut facilement faire en une journée. Il s’agit d’abord de la station de Cheia, et ses deux monastères — de Suzana et de Cheia. Il y a aussi d’autres itinéraires pour les passionnées de trekking, dans la région du col de Bratocea, une contrée beaucoup plus paisible que la Vallée de la Prahova, par exemple. »



    Voilà donc une invitation au voyage et à la découverte, après tant de jours passés en confinement.


    (Trad.: Alex Diaconescu)

  • 12.07.2019 (mise à jour)

    12.07.2019 (mise à jour)

    Présidence – La
    fin du mandat de 6 mois de la Roumanie à tête du Conseil de l’UE a été marquée vendredi
    par un concert à l’Athénée roumain de Bucarest. Présente sur place, la première
    ministre, Viorica Dancila, a passé en revue les principaux résultats de la
    présidence roumaine. Le gouvernement de Bucarest a lutté pour une UE tournée
    vers la diversité où la haine et la discrimination n’avaient pas leur place, a
    affirmé la cheffe du gouvernement roumain. Selon elle, le bilan de l’Exécutif
    de Bucarest fut impressionnant: 90 dossiers législatifs finalisés, 84
    conclusions adoptées par le Conseil de l’UE sur des thèmes d’intérêt commun, 2500
    réunions et événements organisés pendant le mandat roumain, dont plus de 300
    ont été accueillis par notre pays. Viorica Dancila a affirmé que la Roumanie a
    répondu à tous les objectifs fixés. Notons aussi que tous les partenaires
    européens ont apprécié la prestation de Bucarest pendant ses 6 mois à la tête
    de l’Union.


    France – La Roumanie reste un des partenaires essentiels que
    la France a dans la région, a fait savoir vendredi l’ambassadrice française, Michèle
    Ramis, lors d’une réception organisée deux jours avant le 14 Juillet. L’occasion
    pour Mme Ramis de féliciter les autorités roumaines pour le mandat mené par
    Bucarest à la tête de l’Union et de rappeler que cette année, les relations
    bilatérales ont été marquées par la Saison France-Roumanie qui s’achève
    dimanche. Avec plus de 800 événements organisés dans plus de 160 localités de
    France et de Roumanie, cette saison a été un succès, a précisé Michèle Ramis. La
    Saison croisée prendra fin ce dimanche, 14 juillet et sera clôturée par
    plusieurs événements organisés dans le Parc Carol de Bucarest. Dans son
    discours de vendredi, l’ambassadrice Michèle Ramis à Bucarest a mentionné aussi
    la forte présence de la France sur le marché roumain. Il s’agit concrètement de
    plus de 2300 entreprises françaises qui assurent 120.000 emplois. La fête
    nationale de la France sera marquée dans d’autres villes roumaines aussi,
    telles Iasi (nord-est), Brasov (centre), Cluj (nord-ouest) et Timisoara
    (ouest).


    Commissaire – L’ancien eurodéputé social-démocrate, Ioan Mircea Paşcu, proposé par le gouvernement roumain pour occuper, par intérim, le poste de commissaire européen à la politique régionale, à la place de Corina Creţu, élue au Parlement européen suite aux élections du 26 mai, a été désigné membre sans portefeuille de l’Exécutif communautaire. Même situation pour le candidat estonien, Kadri Simson. La décision appartient au président de la Commission européenne sortante, Jean Claude Juncker, qui n’a pas attribué de portefeuilles aux deux commissaires désignés, vu la brièveté de leurs mandats qui s’achèveront le 31 octobre prochain, date d’entrée en fonction du futur Exécutif européen. Selon les normes de nomination en vigueur, le président de la Commission européenne a vérifié et confirmé, jeudi, les aptitudes et les compétences des deux candidats roumain et estonien. Ioan Mircea Paşcu et Kadri Simson seront aussi entendus par les présidents des commissions du Parlement européen et les eurodéputés donneront leur vote sur la question la semaine prochaine, à Strasbourg. Ioan Mircea Paşcu remplacerait Corina Crețu, élue députée européenne au scrutin du 26 mai pour le parti Pro România, formé de dissidents du Parti social-démocrate roumain.


    Biodiversité – La perte de la biodiversité figure parmi les problèmes environnementaux auxquels la société se confronte actuellement, a fait savoir la ministre roumaine de tutelle et vice première ministre, Gratiela Gavrilescu, lors de la première réunion informelle des ministres de l’environnement déroulée sous l’égide de la présidence finlandaise de l’UE. Gabriela Gavrilescu a tenu à rappeler que pendant son mandat à la tête de l’Union, la Roumanie a fait de la biodiversité l’une de ses priorités. Bucarest a déployé des efforts pour avancer dans les négociations en marge du programme LIFE post 2020 et pour trouver des points communs dans les préparatifs du Cadre global post 2020. La stratégie européenne à long terme dans le domaine des changements climatiques représente un des objectifs principaux de la Roumanie, a encore affirmé la ministre roumaine.

    Migrants – Un groupe de 25 migrants originaires d’Irak, de Syrie et d’Iran a été découvert vendredi dans un camion, au poste frontière de Nadlac entre la Roumanie et la Hongrie. Les sans papiers- 12 hommes, 5 femmes et 8 enfants, espéraient arriver en Allemagne cachés dans un poids lourd conduit par un chauffeur turc âgé de 50 ans.

    Météo – Le temps reste instable partout en Roumanie. Des phénomènes orageux feront leur apparition notamment dans l’ouest, le sud-ouest et le centre du pays, tout comme à la montagne où les quantités d’eau pourraient dépasser les 20 litres sur mètre carré. Le ciel sera variable. Les températures minimales iront de 8 à 17 degrés et celles maximales de 21 à 30 degrés

  • Le Delta de l’Olténie

    Le Delta de l’Olténie

    A part le Delta du Danube, dont l’importance écologique n’est plus à démontrer, il y a bien d’autres zones humides en Roumanie qui méritent d’être connues. Partons aujourd’hui à la découverte du Delta d’Olténie, dans le sud du pays. La rivière Olt prend sa source dans les Carpates pour devenir ensuite un des principaux affluents du Danube sur le territoire roumain. Avant sa confluence avec le Danube, la rivière donne naissance à cette zone humide, la zone protégée de la Vallée inférieure de l’Olt. Ce territoire qui s’étend sur environ 53 hectares, de Râmnicu Vâlcea à Izbiceni, accueille une biodiversité remarquable.

    L’enchaînement de lacs, avec les prairies et les sous-forêts qui les avoisinent, jouent un rôle crucial dans la protection d’une large population d’oiseaux. Sur leur route migratoire, un nombre très important d’espèces d’oiseaux de rivages s’arrêtent sur la vallée inférieure de l’Olt pour se reposer et manger. D’autres espèces viennent ici en nombre pour nidifier.

    Ion Croitoru, Inspecteur de l’Agence pour la Protection de l’Environnement Olt, nous en dit davantage : « L’importance majeure de cette aire protégée pour les oiseaux est d’autant plus notable au cours des passages d’automne et de printemps, au moment où elle devient une halte migratoire pour beaucoup d’espèces sur leur route de migration centre-européenne-bulgare. Plusieurs espèces protégées en Europe ont des effectifs importants dans ces périodes-là, notamment la cigogne blanche, le busard Saint-Martin, le combattant varié et la mouette pygmée. Même pendant les hivers très rudes, la plupart des lacs ne gèlent pas entièrement et constituent l’habitat d’hiver pour des effectifs impressionnants de plusieurs espèces d’intérêt communautaire comme le cygne chanteur, le harle piette, le fuligule milouin, le cygne muet, le canard colvert et bien d’autres. Grâce à l’évolution des conditions favorables aux oiseaux dans ces zones humides (notamment la végétation ripicole et la faune aquatique) on a pu observer, d’année en année, une augmentation significative des populations, tant en terme de diversité des espèces qu’en nombre d’individus. Le roseau est l’espèce végétale dominante dans ces zones, et on y observe également des espèces flottantes, comme le nénuphar blanc, le potamot nageant et les lemnas. C’est précisément ce type d’habitat qui est utilisé pour la nidification par le héron nain, la mouette rieuse, le petit gravelot, l’aigrette garzette, l’avocette élégante et même par des espèces de sterne. »

    L’Agence pour la Protection de l’Environnement Olt est actuellement en train de dérouler un projet européen de plus de 5 millions et demi de lei (près de 1,2 millions euros), l’objectif étant la conservation de la flore et de la faune de cette zone. Ce projet sera finalisé en juillet 2020. (Trad. Elena Diaconu)