Tag: biodiversité

  • Le Parc national de Piatra Craiului

    Le Parc national de Piatra Craiului

    C’est en 1938 que l’on a pris la décision de protéger cette zone. Mais, à l’époque, la zone protégée ne comptait que 440 ha. En 1972, la superficie de la zone protégée a doublé, mais ce n’est qu’en 1990 que les bases du Parc naturel de Piatra Craiului dans sa forme actuelle ont été jetées.



    C’était pour protéger un nombre significatif d’espèces d’animaux, mais aussi de plantes. Quant aux vues imprenables qui se dévoilent devant les yeux du randonneur intrépide, Mircea Vergheleț, le directeur de l’Administration du Parc national de Piatra Craiului, affirme :



    « Ce qui est particulier ici, c’est qu’il s’agit de l’unique crête calcaire de Roumanie qui culmine à plus de 2.000 m. C’est une zone étendue, entrecoupée de crevasses. Par ailleurs, surtout dans la partie ouest de cette crête calcaire, on remarque le relief spectaculaire, des parois verticales à couper le souffle, des éboulis et plein d’autres formes géologiques qui font les délices des touristes. Aux extrémités de la crête, dans ses parties nord et sud, on est ébloui par des gorges spectaculaires. Ce sont les gorges de Zărnești, situés dans la région de Braşov, puis celles de Dâmbovicioara, Brusturelui et les gorges Dâmboviței, dans la partie sud du massif. Tout cela fait partie du Parc national de Piatra Craiului, et elles sont strictement conservées. »



    La biodiversité du parc est impressionnante. L’œillet de Piatra Craiului (Dianthus callizonus) est une espèce unique au monde et qui ne vit qu’ici. C’est le symbole du Parc. C’est une plante vivace qui peut atteindre une hauteur de 5 à 10 centimètres. On peut l’admirer hissée sur les rochers ensoleillés de la zone alpine inférieure ou encore à la limite supérieure des alpages. En sus du Dianthus callizonus, on compte 41 espèces d’orchidées, ledelweiss, cette plante mythique et rare, le Papaver alpinum, surnommé le pavot des Alpes, ou encore le glaïeul imbriqué, une plante vivace du genre Gladiolus et de la famille des iridacées. Une fois le printemps arrivé, l’explosion des couleurs envahit la zone.



    Enfin, n’oublions pas les grottes, présentes à profusion dans la région. Des grottes qui abritent 15 espèces de chauves-souris, alors que le ciel du Parc est sillonné par pas moins de 100 espèces d’oiseaux et de 216 espèces rares de papillons, certaines reprises sur la liste rouge, celle des espèces menacées de disparition en Europe. Mircea Vergheleț fait état de cette formidable richesse:



    « Dans le Parc national de Piatra Craiului on trouve plus de 1.100 espèces de plantes, ce qui représente près d’un tiers des espèces de plantes qui vivent en Roumanie. Et cela sur seulement 14.800 hectares. Unique au monde, l’œillet de Piatra Craiului, symbole du Parc et du massif de Piatra Craiului, est une espèce vivace dont la période de floraison est à la mi-juin. Le Parc protège en outre plusieurs espèces de mammifères, dont les grands carnassiers typiques des Carpates : le loup, l’ours et le lynx. L’hiver passé, grâce aux caméras que l’on avait placées à l’intérieur du Parc, nous avons pu surprendre quatre exemplaires de lynx, entre 25 et 30 ours, ainsi que deux meutes de loups, que l’on a réussi à suivre et à filmer, l’une au sud du parc, l’autre au nord. Chacune comptait entre 5 et 7 exemplaires. Une autre espèce emblématique et historique de la région, c’est le chamois. En 1989, lorsque l’on a fondé l’administration du Parc, on a mis un terme à la chasse de cette espèce et, aujourd’hui, on recense environ 250 exemplaires. Progressivement, le chamois n’étant plus chassé par l’homme, il est devenu amical avec les touristes, et il les approche parfois à 10, 15 mètres, comme pour en faire des selfies ».



    Les amoureux de grands espaces pourront même enfourcher leurs vélos et traverser le Parc sur leur véhicule préféré, en profitant des pistes spécialement aménagées. Près de Zarnesti, localité située dans le département de Brasov, on trouve un défilé long de 5 Km, et entouré de parois verticales hautes de plus de 200 m. Il s’agit des gorges de Zarnesti, l’une des plus importantes voies d’accès vers les autres itinéraires touristiques du massif de Piatra Craiului. C’est la zone de choix des amateurs d’alpinisme et d’escalade. Des dizaines de trajets d’alpinisme y sont aménagés, dont le plus long mesure 115 mètres.



    « L’année dernière nous avons monté un projet grâce auquel on a ouvert 11 itinéraires aux VTT à l’intérieur du Parc et à proximité. Ces trajets comportent trois degrés de difficulté, dûment marqués. On a également édité une carte où ces routes sont reprises, et que l’on peut se procurer à l’entrée du Parc. Dix panneaux signalétiques avec les infos indispensables aux touristes sont également placés dans le Parc même. Les alpinistes peuvent faire de l’escalade, évidemment. Surtout en basse montagne, les voies sont plus accessibles, par exemple aux alentours des gorges de Zarnesti, où l’on offre des informations sur les espèces et les habitats que le Parc recèle, mais aussi sur tous les itinéraires et leurs niveaux de difficulté. »



    Bon an, mal an, près de 110 mille touristes, dont 25% d’étrangers, partent à l’aventure dans le Parc national de Piatra Craiului.


    (Trad.: Ionut)

  • Les îles sauvages du Delta du Danube

    Les îles sauvages du Delta du Danube

    Les spécialistes de l’administration du delta du Danube, Réserve de la biosphère, ont découvert dans cet espace pas moins de 11 îles sauvages dont la superficie totale s’élève à quelque 220 hectares. La plus étendue comporte une soixantaine d’hectares, mais toutes les îles ont une surface d’au moins cinq hectares et se sont formées il y a plus de 10 ans. Ces îles sauvages du Danube sont non seulement extrêmement belles, mais elles jouent un rôle crucial dans la conservation de la nature et de la biodiversité. Même si ces superficies de terre sont apparues assez récemment, de nombreuses espèces d’oiseaux et de mammifères y ont trouvé refuge, dont de nombreuses espèces en danger en Europe.

    Les spécialistes expliquent ce phénomène de la création des îlots appelés « ostroave » comme une conséquence du colmatage des bras du Danube, affirme Cristina Munteanu, manager du projet Eaux douces chez World Wildlife Fund (WWF) Roumanie :« Généralement, de tels îlots apparaissent suite à la succession des processus de sédimentation et de départ des sédiments sur le Danube et dans le delta. En effet, à certains endroits, le débit du fleuve est assez bas et des sédiments s’accumulent pour créer de tels îlots. Il est vrai que dans notre région et notamment dans le delta, le Danube est particulièrement large et c’est pourquoi de tels endroits où les courants sont moins forts sont assez répandus, par rapport au segment hongrois du Danube et plus en amont où la vitesse des eaux est beaucoup plus élevée et des tels processus d’accumulation des sédiments sont plutôt rares. »

    Les nouveaux îlots du Danube sont des lieux où l’homme n’a pas encore mis les pieds. La végétation abondante et le silence transforment ces endroits en de véritables refuges pour les oiseaux. Les spécialistes sont d’avis que ces îles devraient être protégées et les touristes – mis à l’écart. Cristina Munteanu : « Dans le cadre de ce projet qui a passé en revue les îles du delta du Danube, l’idée centrale a été celle de rédiger un classement par catégories : îles sauvages où l’intervention de l’homme est quasi inexistante, îles ou l’intervention humaine est minimale et îles qui sont beaucoup plus touchées par les activités humaines, qui influencent fortement ce qui s’y passe. Du point de vue de l’importance de telles îles, elles jouent un rôle crucial côté biodiversité parce qu’elles font partie des corridors verts qui assurent la migration de différentes espèces entre plusieurs régions plus étendues. Les oiseaux peuvent s’y nourrir et nidifier, ce qui est plus difficile sur les rives des bras du Danube, là où l’activité humaine peut à tout moment perturber la vie des oiseaux. Et pourtant, certaines de ces îles pourraient être utilisées pour le tourisme écologique. Il est hors de propos d’y faire du tourisme de masse et d’y aller par exemple avec 7 canots à moteur. On peut les visiter en groupes restreints qui maintiennent le silence pour ne pas perturber la faune. »

    Le long de ses 2800 km, le Danube forme quelque 912 îles d’une superficie totale de 138 mille hectares. 147 sont des îles sauvages.

  • Le Rapport Planète vivante 2016

    Le Rapport Planète vivante 2016

    Le Rapport Planète vivante du Fonds mondial pour la nature tire la sonnette d’alarme : la biodiversité est en danger. L’effectif des populations de mammifères, de poissons, d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens a chuté de 58 % au cours des 40 dernières années. Les animaux vivant dans les forêts, les lacs, les rivières et les zones humides sont les plus touchés. L’homme en est responsable : par la destruction des zones sauvages au profit de l’agriculture, par le braconnage et les défrichages, il a décimé des populations entières de tigres asiatiques, de rhinocéros, d’éléphants africains, de vautours et même de poissons. La pollution mène, elle aussi, à la disparition de certaines espèces.

    Selon le rapport « Planète vivante 2016 », la perte de biodiversité et le déclin des espèces seraient principalement dus à la pression agricole internationale. Surexploitation des espèces et des terres, appauvrissement des sols, pollution (intrants chimiques, transports…), provoquent la dégradation quasi généralisée des habitats, et pèsent lourd dans la balance. Les polluants industriels affectent les baleines tueuses et les dauphins des mers de l’Europe. La pêche excessive met en danger un tiers des espèces de requins et de raie pastenague.

    Magor Csibi, directeur du Fonds mondial pour la nature Roumanie nous fournit des détails sur ce rapport : « Le rapport dit en fait que si nous continuons à vivre de la même façon et d’avoir le même impact sur la nature, la sixième disparition massive des espèces sera déclenchée sur la planète. Deuxième conclusion du rapport Planète vivante 2016 : nous sommes entrés dans une nouvelle ère géologique, appelée Anthropocène – ou âge de l’homme. Cela veut dire que si des restes des météorites et des volcans d’il y a 100 mille ans se retrouvent dans les couches rocheuses, de la même façon, des restes de ce que l’homme produit à présent – à commencer par les matières plastiques et la pollution – se retrouveront dans les couches rocheuses dans quelques millions d’années. L’homme a donc commencé à avoir un impact non seulement sur son environnement immédiat, il affecte, du point de vue géologique et morphologique, l’avenir de la planète. »

    Selon le rapport précédent, celui de 2014, la Terre a perdu la moitié de ses populations d’espèces sauvages en 40 ans. Cette tendance se maintient – indique le nouveau rapport.

    Magor Csibi: « Depuis 1970 jusqu’à présent, en 46 ans, nous avons perdu 58% de la biodiversité totale de la planète. Si cette tendance s’accélère, la situation va s’aggraver et dans les 4 prochaines années, deux tiers des espèces de la planète vont disparaître. Ces pertes ne sont pas comparables, car dans certaines zones elles sont plus importantes. Par exemple, au cours des 46 dernières années, la biodiversité des eaux douces a régressé de 80% et la biodiversité terrestre d’environ 53%. Cela veut dire que le problème est grave et que nous sommes en train de perdre même des espèces très connues et très proches de nous. Le plus souvent, quand on parle d’extinction, nous pensons aux espèces dont nous savons qu’elles sont en danger, on pense par exemple aux tigres, à l’éléphant africain, au rhinocéros noir et ainsi de suite. Pourtant, cette fois-ci, il pourra s’agir d’espèces beaucoup plus proches de nous. Par exemple, dans 10 ans, la population de ton, un aliment accessible sur toute la planète, pourrait baisser sévèrement, pour disparaître complètement par la suite. En Roumanie, une telle espèce menacée est le perce-neige, qui risque de disparaître, parce qu’il est cueilli massivement au printemps. Nous avons également un problème global avec la population d’abeilles, qui a diminué sévèrement et si des mesures ne sont pas appliquées très vite, ce qui arrivera ne sera pas du tout agréable. »

    Les chercheurs avertissent que l’homme doit changer de comportement et trouver des solutions pour restaurer les écosystèmes dont il dépend. Diminuer la quantité de déchets alimentaires et remplacer les combustibles fossiles par des sources d’énergie renouvelable, sont les premières mesures qui s’imposent pour sauver la biodiversité.

    Magor Csibi : « Nous autres, consommateurs, nous devons changer de comportement, réduire le gaspillage. On constate que dans l’agriculture les problèmes sont extrêmement graves. En ce moment, nous nous nourrissons de 12 espèces végétales et de 5 espèces animales ; nous avons donc remplacé la grande biodiversité de la planète par 17 espèces, ce qui se répercutera sur l’avenir de la Terre. L’agriculture est la plus grande menace pour les forêts. C’est elle la première responsable des déboisements. 70% des ressources d’eau sont utilisés pour l’agriculture. Cela engendre la surconsommation, dans les conditions où l’on jette une partie des aliments produits. Plus d’un tiers des aliments produits au niveau mondial se retrouve chaque année à la poubelle. Nous avons également beaucoup de choses à changer dans le domaine de l’énergie aussi. On est dépendant des combustibles fossiles et si l’on n’entreprend rien de ce côté là, les changements climatiques progresseront. Et il y a des indices que nous sommes sur le point d’atteindre un seuil. »

    Le rapport « Planète vivante », cette analyse scientifique sur la santé de notre planète, présente également quelques exemples d’espèces qui, grâce aux efforts de conservation, ont pu être sauvées. Le lynx est de retour en France, le panda géant et le castor ne sont plus menacés et des efforts sont faits en Roumanie pour réintroduire le bison dans son milieu naturel. (Trad. : Dominique)

  • Le Petitjournal radio 21.10.2015

    Le Petitjournal radio 21.10.2015

    RRI et le Petit Journal de Bucarest rejoignent leurs forces pour vous apporter des compléments d’information sur la Roumanie et sa région. C’est une nouvelle étape dans les démarches de notre station visant au rapprochement des médias francophones actifs en Roumanie. Toutes les deux semaines nous retrouvons les rédacteurs en chef du Petitjournal.com/Bucarest pour évoquer les temps forts de l’actualité locale et européenne tels qu’ils sont vus par les journalistes de cette publication électronique.
    Benjamin Ribout, co-rédacteur en chef du Petitjournal de Bucarest, parle du Bureau du Conseil de l’Europe en charge de la lutte contre la cybercriminalité, de la biodiversité en France et en Roumanie et de la démarché de Thomas Ciulei, fils du cinéaste roumain Liviu Ciulei qui souhaite interdire la diffusion des productions de son père tant que ses films ne sont pas restaurés.



  • Le parc naturel de la Petite île de Braila.

    Le parc naturel de la Petite île de Braila.

    Plus de 200 espèces d’oiseaux y trouvent refuge pour nidifier et se nourrir. En effet, la région est située sur le plus important corridor de migration des oiseaux du bassin inférieur du Bas-Danube, à mi-distance entre les endroits de nidification du nord de l’Europe et les refuges d’hiver d’Afrique. Plus de 170 espèces, soit la moitié des espèces d’oiseaux migrateurs spécifiques à la Roumanie, sont protégées au plan international par le biais des conventions de Berne, Bonn et Ramsar. Vu qu’une grande partie de ces espèces sont des oiseaux aquatiques, en 2001, la Petite île de Braila a été inscrite au réseau Ramsar, qui vise la conservation et l’utilisation durable des zones humides. C’est le deuxième site de Roumanie protégé par cette convention, après le delta du Danube.

    Plus de détails sur la biodiversité du Parc avec Radu Moisei, directeur du Parc naturel de la Petite île de Braila: « Côté espèces présentes, les oiseaux sont bien entendu les plus importants. On peut y trouver 52% de la faune aviaire de Roumanie, dont notamment trois familles de faucon blanc, soit les oiseaux les plus grands de Roumanie, dont l’envergure des ailes est de deux mètres et demi. Ces oiseaux sont au sommet de la pyramide trophique. On y trouve aussi des espèces d’oiseaux rares, tels le martin-pêcheur d’Europe et le cormoran pygmée. Cette dernière espèce est très rare, puisque dans le monde elle compte seulement 14 mille exemplaires et 48% de sa population mondiale est à retrouver dans le delta du Danube et dans notre parc. De nombreux oiseaux sont seulement de passage par cette région au printemps et en automne. Certains oiseaux y passent l’hiver, comme c’est le cas du cygne chanteur qui nidifie quelque part dans la région des lacs de Finlande ou près des lacs Mazures en Pologne. Le cygne muet et de nombreuses autres espèces d’oiseaux peuvent être également observés dans le Parc naturel. »
    Un projet financé par l’UE se déroule actuellement dans la région afin susciter l’intérêt des touristes et des passionnées de la nature sur cet endroit à part. L’administration du parc a déjà investi plusieurs millions d’euros dans l’infrastructure touristique terrestre et aquatique, dans la reconstruction écologique de 215 hectares de ce qui était jadis la forêt alluviale de l’île de Braila, ainsi que dans des études sur la biodiversité de cette aire protégée. Le projet n’ignore pas non plus la perception du public sur le patrimoine naturel de la Petite île de Braila et il prévoit aussi l’élaboration de matériaux informatifs sur la région, d’un guide de comportement écologique et d’un film sur le parc.
    Intitulé « L’écosystème Chiriloaia, une merveille verte près de Braila », ce film a déjà été primé au festival international du film ethnographique de Zlatna 2014. «Il s’agit de quatre points d’observation mobiles et flottants des colonies d’oiseaux, notamment de cormorans, hérons et aigrettes. Les ornithologues professionnels ou amateurs pourront observer les comportements de ces volatiles à partir ce ces structures métalliques légères mais résistantes aux intempéries et aux conditions hivernales, couvertes de roseau et de jonc. Dans le cadre du même projet, nous avons l’intention de créer un centre itinérant d’information et de communication. Il pourra se déplacer sur l’eau et il comportera une salle de conférences, un musée, une bibliothèque ainsi que des dortoirs pour les bénévoles qui y travailleront. Ce centre sera installé sur un ponton flottant à deux niveaux, avec des dimensions de 30 sur 14 mètres. Grâce à ce centre, nous avons l’intention de relier toutes les 24 communautés rurales du parc afin de sensibiliser les habitants de la région aux problématiques et à la protection de l’environnement, au respect des règles de vie à l’intérieur d’un tel endroit protégé. Le Parc naturel de la Petite île de Braila s’étale sur une soixantaine de kilomètres du cours inférieur du Danube, entre le pont de Giurgeni-Vadu Oii en amont et la ville de Brăila en aval. Il s’agit d’un endroit où le fleuve de sépare en 7 canaux délimitant autant d’îles inondables, accueillant, à leur tour, une cinquantaine de lacs. C’est bien là que nous allons disposer nos observatoires ornithologiques flottants. A part cela, sachez que nous avons également une infrastructure terrestre permanente – 12 autres observatoires de l’avifaune, dont la moitié a été mise en place en l’an 2000 par l’Université de Bucarest, grâce au financement fourni par un projet Life, donc avant la création de ce parc. »
    Lors des endiguements effectués dans les années 1960, les autorités communistes ont également fait remplacer les peupliers et les saules de souche locale avec d’autres espèces euro-américaines, qui poussaient plus vite et qui étaient utilisées à la fabrication de la cellulose. Les spécialistes ont toutefois constaté que les racines du peuplier canadien ne stabilisaient pas la rive du fleuve, la forêt étant parfois emportée par les eaux. C’est pourquoi le processus a recommencé à zéro, en procédant au reboisement de l’endroit avec des espèces danubiennes. C’est ainsi que les peupliers noirs et blancs, ainsi que les saules autochtones sont revenus sur leurs emplacements d’origine, suite à cette démarche de reconstruction écologique de longue durée. Six mille hectares du parc naturel sont actuellement occupés par les forêts.
    Démarré en 2011, le projet a déjà atteint plusieurs de ses objectifs.
    Les touristes étant de plus en plus intéressés de visiter ce coin de nature, les autorités locales souhaitent l’intégrer dans les grands circuits spécialisés. Mais l’infrastructure manque à ce jour – c’est pourquoi l’on envisage d’aménager un site d’hébergement sur une soixantaine d’hectares, avec hôtel, camping et un port de plaisance, ainsi que de délimiter plusieurs trajets touristiques proposant randonnées et pêche sportive. (trad.: Alex Diaconescu, Andrei Popov)

  • Le Parc naturel Piatra Craiului

    Le Parc naturel Piatra Craiului

    Le massif de Piatra Craiului des Carpates Méridionales se compose d’une impressionnante chaîne de montagnes longue de 22 km. Voici plus de 70 ans, ce massif était déclaré réserve naturelle ; en 1990, le Parc naturel Piatra Craiului prenait naissance là. Il abrite une grande variété de plantes et d’animaux sur ses 14.800 hectares.



    Les forêts, les régions rocheuses, les éboulis, les prés et les marécages favorisent la conservation d’une diversité botanique à part. La représentante la plus spéciale des plantes qui y poussent, c’est une sorte d’œillet, le Dianthus callizonus ; c’est la seule plante qui ne pousse qu’en Roumanie, plus précisément sur les sommets de ce massif. En outre, les 41 espèces d’orchidées, l’edelweiss, le pavot jaune des sables ou le glaïeul imbriqué enrichissent la flore du Parc national Piatra Craiului, qui abrite d’ailleurs plus de 30% des espèces de plantes supérieures du territoire de la Roumanie.



    On y retrouve aussi 40% des quelque 100 espèces de mammifères du pays. Plus de 800 grottes cachent 15 espèces de chauve-souris ; quant aux papillons, 216 espèces y sont présentes.



    Nous avons demandé à Mircea Vergheleţ, directeur du Parc national Piatra Craiului, s’il existe sur cette aire protégée des initiatives au profit du tourisme éducatif pour protéger la nature : « Bien entendu. Nous menons un projet par le Programme opérationnel sectoriel d’environnement, et une des activités est liée à la prise de conscience publique. Nous nous donnons pour tâche de créer quelques sentiers thématiques sur le territoire du parc. Nous construirons aussi 4 kiosques d’information aux entrées principales et nous finaliserons la partie destinée aux visiteurs au Centre de visite de Zărneşti. Nous espérons que jusqu’à la fin de l’année, les touristes bénéficient des facilités qui seront créées à ce centre de visite. Nous bâtirons ensuite un point d’information dans la zone de Curmătura. L’année dernière, nous avons eu deux projets menés conjointement avec des ONGs et quelques panonceaux ont été installés. L’un s’appelle Le Sentier des nains, et l’autre, c’est un trajet qui parcourt deux villages de montagne ; le thème, c’est l’histoire du village de montagne ».



    La conservation de la biodiversité du Parc national Piatra Craiului se trouve améliorée par ce projet de prise de conscience, d’information, de visites et de suivi, qui se monte à 7 millions de lei, soit 1 million et demie d’euros. Ce montant est tiré de fonds européens destinés à réduire l’impact négatif sur les espèces et les habitats par leur suivi et par la création de bonnes conditions de visite et d’information. (trad. : Ligia Mihaiescu)