Né en Roumanie et vivant en Suisse, le professeur d’histoire de l’art, Victor Ieronim Stoichita, est auteur, entre autres, du livre de mémoires “Oublier Bucarest” qui lui a valu en 2015, le Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature française offert par l’Académie française. On ne saurait donc nous étonner que Mathieu Fabre, libraire à Kyralina, a choisi d’en faire son coup de cœur de cette semaine.
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Le coup de coeur du libraire- Oublier Bucarest, de Victor Ieronim Stoichita
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Les pogroms d’Iaşi et de Bucarest
Le début de l’année 2025 est marqué par l’anniversaire des 84 ans depuis le « Pogrome de Bucarest » du 21 au 23 janvier 1941 et l’anniversaire des 80 ans de la libération, le 27 janvier 1945, d’Auschwitz (Pologne), le plus grand camp d’extermination nazi. Deux tristes commémorations de l’histoire moderne du monde et de la Roumanie. Le Pogrome de Bucarest a représenté une série de manifestations violentes et de crimes contre les Juifs, qui ont eu lieu durant la Rébellion légionnaire (de la Garde de fer) de janvier 1941. Il est considéré comme le plus grand et le plus violent pogrome contre les Juifs de Munténie (sud – sud-est de Roumanie). Cette même année, un autre pogrome, probablement le plus violent de l’histoire des Juifs de Roumanie, était organisé du 27 au 30 juin dans la région de Moldavie, 13.266 citoyens juifs roumains ayant été tués dans la ville d’Iași.
« Fotografii însângerate / Photos ensanglantées », un documentaire bouleversant
Le réalisateur d’origine juive Copel Moscu a dans son portefeuille une cinquantaine de courts et longs métrages dont il a assuré la réalisation et le scénario et qui ont gagné de nombreux prix nationaux et internationaux. C’est à la fin de l’année dernière, 2024, que son film « Fotografii însângerate / Photos ensanglantées » a eu la première projection; c’est un documentaire qui évoque les événements bouleversants du Pogrome d’Iași.
Le réalisateur Copel Moscu a parlé au micro de RRI de ses origines et de la façon dont l’histoire officielle présentait ces événements à l’époque de son enfance et de sa jeunesse, avant la chute du communisme en 1989.
« Tout d’abord, vous savez que ma famille a des origines juives. Ce qui est intéressant c’est que je n’ai jamais entendu parler de ce pogrome durant mon enfance et ma jeunesse. Un événement terrifiant, une tâche noire sur l’histoire moderne, mais, en tenant à l’écart des informations sur ce qui s’était passé, mes parents ont voulu m’empêcher de porter jugement sur ces temps-là. Alors que j’étais très intéressé de savoir ce qui était arrivé aux membres de notre famille, car certains d’entre eux ainsi que des amis avaient été victimes de l’Holocauste. Cette obturation de l’histoire réelle était très pratiquée à cette époque-là. Les autorités communistes ne parlaient que très peu, voire pas du tout, de cet événement. Il n’était pas interdit d’en parler, mais ce n’était pas recommandé de le faire. … Ce fut un dérapage extrême de l’histoire et j’espère qu’il restera unique dans l’histoire… des gens, qui ne se connaissaient pas vraiment les uns les autres, et les uns ont supprimé les autres sans aucune explication claire, tout simplement par haine. … »
Le réalisateur Copel Moscu a continué expliquant sa façon de travailler à son documentaire.
2: « Le Conseil national d’étude des archives de la Securitate (CNSAS) gardent les photos réalisées pendant ces événements-là. Il existe encore un tas de documents et d’images classés et je n’en connais pas la raison, mais qui seront sans aucun doute rendus publics à un moment donné. Il est très intéressant de constater que notre histoire a encore des secrets à dévoiler et je crois que nous aurons encore de grosses surprises, car les documents et les images et les rapports de ces temps-là commencent à devenir plus clairs, donnant à chacun de nous l’occasion d’interpréter ce qui s’était passé à travers notre pensée moderne. Nous devons comprendre qu’une certaine époque a une certaine vision de l’histoire et qu’il nous est difficile de comprendre sans examiner ces éléments en profondeur … »
Un film montrant la préparation et l’exécution du pogrome
Le film documentaire « Fotografii însângerate / Photos ensanglantées » présente des images montrant la préparation et l’exécution du pogrome, depuis le marquage des maisons des familles juives aux colonnes de Juifs obligés à creuser les fosses dans lesquelles allaient être jetés leurs semblables.
Copel Moscu raconte l’effet produit par ces photos sur le public et la manière dont il les a introduits dans son film. Track 3: « Cela s’appelle l’effet de parallaxe qui fait qu’une photo bidimensionnelle passe d’une certaine manière dans le tridimensionnel, dans l’espace, pour donner au spectateur la possibilité de vivre intensément cette image… Les images négatives, celles dans lesquelles on parle de la mort… Les gens peuvent regarder par moments des radiographies de leurs propres existences. … »
Ce film documentaire peut devenir du matériel à étudier pour les nouvelles générations afin qu’elles puissent mieux comprendre ces moments de l’histoire de la Roumanie, croit Copel Moscu, qui poursuit.
« Moi je crois que ce film devrait être projeté dans les établissements scolaires, surtout qu’il s’agit d’une matière scolaire presqu’obligatoire. Bon, elle est optionnelle, mais elle est inscrite dans le programme scolaire. C’est l’étude de l’Holocauste. … Ce film pourrait aider les jeunes à se construire une opinion sur cette époque-là, sur les relations entre les gens, sur l’approche d’une situation de crise … »
L’histoire dans la conscience collective
Le film documentaire « Fotografii însângerate / Photos ensanglantées » ramène dans la conscience collective ces moments d’histoire dramatique, quand la législation roumaine de la dernière année du règne de Carol II avait donné un pouvoir légal à la discrimination raciale des Juifs, qualifiés de « race inférieure ». L’Etat national légionnaire avait durci les interdictions et limité les libertés et les droits civils des Juifs. Des milliers d’entre eux avaient été arrêtés, enquêtés et torturés à Bucarest durant la Rébellion légionnaire. Des temples et des synagogues avaient été pillés, plusieurs assassinats avaient été commis dans la forêt de Jilava, à proximité de la capitale. Les statistiques ont fait état de plus de 120 Juifs tués pendant le Pogrome de Bucarest, 1274 boutiques, appartements et ateliers saccagés, des centaines de camions de marchandises pillés. Ces événements de Bucarest ont été niés ou omis de l’histoire récente après répression de la Rébellion. Des théories ont été avancées pour soutenir des conspirations supposées des Juifs et des communistes en lien avec le Pogrome de Bucarest et avec la véracité des faits. (Trad. Ileana Ţăroi)
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Balade dans le centre-ville de Bucarest
Une ville entre l’Orient et l’Occident
Nous vous proposons cette fois-ci une balade dans les rues de la capitale roumaine, Bucarest. Les touristes sont de plus en plus nombreux à vouloir découvrir cette ville entre l’Orient et l’Occident surnommée jadis « Le Petit Paris ». Si bien qu’en 2024, les statistiques font état de 2 millions de nuitées d’hébergement enregistrées à Bucarest, grâce notamment au tourisme d’affaires et pour les différents évènements. A en croire l’Institut national de la statistique, le niveau mensuel des nuitées réservées dans la capitale roumaine ne varie pas trop, d’où on peut tirer la conclusion que Bucarest est tout aussi recherché quelle que soit la saison.
Le centre-ville est un endroit incontournable pour tout touriste. La zone piétonne du vieux Bucarest attire par son histoire, mais aussi par ses nombreux restaurants.
Notre invité d’aujourd’hui travaille depuis de longues années dans l’industrie hospitalière et il est le mieux placé pour nous parler de ce que le centre historique de Bucarest a à offrir.
A pas, dans le centre historique
Dan Anghelescu : « Premièrement, le centre historique vous permet de passer un bon moment dans un endroit avec une riche histoire. Il offre aussi de très bons hôtels, des 5 étoiles ou des hôtels du type boutique et de très bons restaurants dont les plats sont délicieux et les prix sont considérablement plus accessibles à l’étranger. Deuxièmement, la vie de nuit ! C’est une ville vivante ! Et pas en dernier lieu, les bâtiments historiques datant du 19e siècle qui sont tellement beaux ! Leur architecture n’a rien à envier à l’architecture européenne. Regardez rien que les balcons du centre historique, vous serez surpris des motifs en fer forgé réalisés au 19e siècle ! »
Le centre historique avec tous ses bâtiments chargés d’histoire est situé entre les grandes artères de la ville : l’Avenue de la Victoire (Calea Victoriei), la Place de l’Université (Piaţa Universităţii) et la Place de l’Union (Piaţa Unirii). Tout près, le Musée national d’histoire de la Roumanie est une construction imposante qui domine l’Avenue de la Victoire, alors que juste à l’entrée dans la zone piétonne ont tombe sur la petite église Stavropoleos, la seule qui reste du monastère du même nom, érigé en 1724.
A ne pas rater : la Cour Princière et l’Auberge de Manuc
A l’autre bout du centre historique, près de la Place de l’Union, on peut voir encore les ruines de la Cour Princière du 16e siècle. Et c’est toujours ici que l’on peut admirer l’église la plus ancienne de Bucarest, bâtie en 1558 par le prince valaque Mircea Ciobanul (Mircea Le Berger). Au fil du temps, l’Eglise de l’ancienne Cour Princière (Curtea Veche) a été endommagée par les incendies ou par les guerres, mais elle fut reconstruite à chaque fois. Aujourd’hui cette église est un exemple d’architecture religieuse féodale extrêmement valeureux, car sauvegardée dans sa forme initiale.
Juste à côté, il y a un autre « témoin » des siècles passés : l’Auberge de Manuc, bâtie au début du 19e siècle, et pouvant accueillir les visiteurs de nos jours encore.
D’autres attractions touristiques de Bucarest
Une fois découvert le centre historique de Bucarest, d’autres endroits valent absolument le détour. Dan Anghelescu nous en présente quelques-uns:
« Le premier c’est le Palais du Parlement. Puis, ces dernières années, on a vu croître l’intérêt des touristes pour le Palais Primaverii, soit l’ancienne résidence du dictateur Nicolae Ceaușescu. Plusieurs musées de Bucarest sont à ne pas rater. Par exemple, le Musée de la municipalité de Bucarest. Et puis, de nombreux touristes viennent aussi pour les festivals, les concerts et les matchs de football. Ceux qui parlent roumain s’intéressent aussi aux spectacles de théâtre. Et cette année ils seront nombreux à venir à Bucarest pour le Festival international de musique classique George Enescu, qui commence le 24 août ! »
Autour de la zone piétonne, d’autres bâtiments emblématiques témoignent de la riche histoire de la capitale roumaine : le Musée de la ville de Bucarest accueilli par le petit et mais superbe Palais Sutu datant du 19e siècle, le bâtiment impressionnant de l’Université de Bucarest, celui du Théâtre National ou encore un hôtel emblématique pour la capitale qui était à ses débuts la construction la plus haute de la ville.
Ce ne sont là que quelques raisons pour venir découvrir la capitale roumaine, Bucarest ! (trad. Valentina Beleavski)
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Le Bucarest inachevé
La modernisation commence en 1830
Dans l’espace roumain du début du 19e siècle, les villes démarrent leur processus de modernisation dès 1830. C’est à l’occasion de cette ébauche de constitution qu’a été le Règlement organique , que les premières règles d’urbanisme voient le jour. Et Bucarest, capitale de la Valachie, ne tarda pas à expérimenter la première les courants de l’urbanisme européen. Aussi, l’histoire de l’urbanisme bucarestois préfigure en grande partie l’histoire de l’urbanisme des autres villes roumaines, souvent traversées de visions contradictoires, tiraillées entre modernité et tradition.
Une ville au carrefour entre l’Orient et l’Occident
Les visiteurs étrangers de l’époque, racontent un Bucarest en perpétuel changement, au carrefour entre l’Orient et l’Occident, une ville au regard rivé vers les grandes métropoles européennes, décidée à suivre les tendances de son époque. Aussi, parmi les maires de cette ville l’on retrouve de grands noms de la politique roumaine : Dimitrie C. Brătianu, l’un des meneurs de la révolution de 1848, le journaliste et homme politique C. A. Rosetti, l’écrivain Barbu Ștefănescu Delavrancea, l’homme d’Etat Vintilă Brătianu. Deux noms se distinguent toutefois, deux personnalités qui ont marqué de leur esprit la pierre de la capitale roumaine : d’abord celui du juriste libéral Pache Protopopescu, maire de Bucarest entre 1888 et 1891, et le second, celui du juriste et homme politique Dem I. Dobrescu, membre du parti national-paysan, maire de Bucarest entre 1929 et 1934. Ces deux personnalités parviennent à mobiliser, à des époques différentes, les ressources nécessaires aux grands projets urbanistiques qui changèrent à jamais la face de la capitale roumaine.
Des changements sous le régime communiste
Après 1945, le régime communiste ambitionne de redessiner à son tour la capitale roumaine. La ville gagne en superficie et les barres d’immeubles commencent à faire leur apparition. La migration interne prend son essor à la faveur de la politique d’industrialisation forcenée du régime, surtout à partir des années 1970. Les deux leaders notables de la Roumanie socialiste, Gheorghe Gheorghiu-Dej, secrétaire-général du parti communiste entre 1945 et 1965, puis Nicolae Ceaușescu, secrétaire-général du parti entre 1965 et jusqu’en 1989, ambitionnent à leur tour de marquer de leur empreinte indélébile la capitale roumaine.
C’est au muséographe et historien Cezar Buiumaci , féru de l’histoire de la ville de Bucarest, auquel l’on doit la dernière parution intitulée « La ville inachevée », où l’auteur analyse les transformations profondes qu’a subi la capitale roumaine entre 1945 et 1989.
Cezar Buiumaci : « « La ville inachevée » est en elle-même un ouvrage inachevé dans le sens où il faut que le chercheur, l’historien, s’arrête à un certain moment, mette un terme à son travail alors même qu’il aurait pu le poursuivre indéfiniment, car il reste toujours des coins d’ombre. Je me suis attelé à ce travail par curiosité personnelle. J’ai voulu comprendre ce qu’il est advenu de cette ville et pourquoi elle a évolué de la sorte pendant ces 45 années de régime communiste. Je disposais d’une bibliographie extrêmement riche qui traitait de cette période. Des recherches, des articles de journaux, des ouvrages… Mais nul travail n’avait tenté jusqu’alors une approche à la fois holistique et synthétique, une approche objective, sans parti pris, de la période communiste ».
Une ville passée par des transformations
De cette ville qui se trouvait aux confins de l’Empire ottoman, capitale de la principauté de Valachie, telle était le statut de Bucarest en 1800, à ce qu’elle était devenue aujourd’hui, 225 années plus tard, il y a un monde. Dévastée par les désastres naturels tels les tremblements de terre, les incendies ou les épidémies, la ville fut encore davantage touchée par ce que les hommes en ont fait. Les guerres, les révolutions, les occupations militaires, le programme de systématisation démarré par Nicolae Ceausescu au début des années 1980 ont laissé des traces indélébiles dans la chair de la ville.
Cezar Buiumaci :« J’ai voulu comprendre cette ville. Comprendre sa périphérie, tous ces quartiers qui ont essaimé tout autour. Les quartiers de Militari, Drumul Taberei, Crângași qui se sont formés et agencés autour de la vieille ville. J’ai mis tout cela dans mon livre pour que chacun comprenne cette ville blessée, cette ville inachevée, et le pourquoi de son état. Vous savez, l’historien Răzvan Theodorescu prétendait que le Bucarest moderne avait eu trois fondateurs : les rois Carol 1er, Carol 2, puis le dernier dictateur communiste, Nicolae Ceaușescu. Pour ma part, je crois que le 3e c’est Gheorghe Cheorghiu-Dej plutôt que Ceausescu. Car c’est durant la première période du régime communiste, durant la période Dej, de 48 à 65, que cette deuxième ville, ces quartiers de périphérie ont été conçus et bâtis. Des quartiers plus peuplés que la vieille ville. Une nouvelle ville, qui engloutissait l’ancienne. Ceaușescu a quant à lui déstructuré cette ville, détruisant la vieille ville. Il n’est pas un fondateur, mais un destructeur. Pourtant, il n’a pas eu le temps d’achever son projet de destruction. Même ce projet demeure inachevé. Et depuis lors, nulle vision d’ensemble n’est parvenue à s’imposer. Bucarest est demeurée une ville blessée, une ville inachevée ».
Le Bucarest d’aujourd’hui est le fruit de son histoire mouvementée, une juxtaposition de volontés inachevées, souvent contradictoires. Aux vieux quartiers de Cotroceni, Vatra luminoasă, Dudești, Ferentari, Bucureștii Noi se sont ajoutés les quartiers de la période communiste, tels Titan, Berceni, Drumul Taberei, enfin les quartiers de l’époque post communiste, érigés après 1989 : Brâncuși, Latin, Francez, Cosmopolis… (Trad Ionut Jugureanu)
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Les marchés de Noël de Bucarest
Le principal marché de Noël de Bucarest, Place de la Constitution
Le principal marché de Noël a ouvert ses portes le 29 novembre, Place de la Constitution, devant le fameux Palais du parlement, au cœur de la ville. C’est le plus grand et les plus prisé, qui réunit chaque année des maîtres artisans et des producteurs locaux venus des quatre coins de la Roumanie dans ses 130 chalets en bois. Parmi ses attractions, mentionnons la grande roue panoramique, la maison du Père Noël, une zone pour les DJ et une grande scène pour les concerts déjà traditionnels, dont un concert extraordinaire, prévu le 24 décembre, de l’Orchestre métropolitain de Bucarest accompagnés des plus grands artistes du moment. Une journée spéciale intitulée « Silent Day » sera consacrée aux enfants en situation de handicape, durant laquelle toutes les lumières seront éteintes et le volume sonore réduit pour que ces jeunes puissent aussi profiter de ce moment et vivre la magie des fêtes de fin d’année, à leur façon. Le marché de la Place de la Constitution est ouvert en semaine de midi à 22h et en weekend de 10 à 22h, et ce jusqu’au 26 décembre.
« West Side Christmas Market » dans le quartier de Drumul Taberei
Direction le quartier de Drumul Taberei, dans l’ouest de la capitale, qui propose à ses habitants le marché de Noël appelé « West Side Christmas Market », ouvert du 28 novembre au 27 décembre. Un mois durant lequel les organisateurs du célèbre festival de musique électronique « Untold » et la mairie du 6e arrondissement de Bucarest ont préparé une multitude de surprises pour les visiteurs : de dizaines de milliers de petites lumières, un grand sapin de Noël joliment décoré, des personnages issus des contes de fées, des concerts et la liste n’est pas terminée. Petits et grands sont attendus pour glisser sur la patinoire de 600 m², faire un tour de carrousel ou monter dans la grande roue. Des jeux en réalité virtuelle montreront aux enfants la route des rennes du Père Noël, alors que les adultes sont invités à goûter à un bon vin chaud et autres produits du terroir. Tout cela est à découvrir du lundi au vendredi de 14h à 22h30 et de 11h à 23h tous les samedis et les dimanches.
« Laminor Winter Wonderland » dans le 3e arrondissement
De l’autre côté de la capitale, la mairie du 3e arrondissement propose le marché « Laminor Winter Wonderland ». Ouvert dans les anciennes halles Laminor, ce marché se déroule à l’intérieur et à l’extérieur et est conçu autour de 5 thématiques : le Pôle Nord, la Forêt Magique, Noël Tropical, le Cirque de Noël et L’île. La grande roue ne manque pas non plus à l’appel et s’y ajoutent le petit train du Père Noël, des ballons à air chaud, 150 zones pour les cadeaux et des espaces-restauration. Tout comme pour les autres marchés, l’entrée y est libre. A noter que la Halle Laminor est un bâtiment historique classé au patrimoine national, construit en 1938 par l’un des plus grands architectes roumains, Horia Creangă. Elle fut en son temps une des plus grandes halles industrielles de Roumanie. Elle a récemment été restaurée et accueille désormais toutes sortes d’événements. (trad. Valentina Beleavski)
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Le Bucarest idéal, plus vert et plus soutenable
Selon une étude récente, sept Bucarestois sur dix estiment que la priorité majeure pour l’avenir de la capitale de la Roumanie est de créer un environnement urbain plus vert et plus durable. Les Bucarestois souhaitent également moins de constructions chaotiques d’un point de vue architectural et un environnement urbain plus vert, plus propre, avec une attention particulière portée sur la réduction de la pollution.
Pour les habitants de Bucarest, les aspects les plus importants concernant leur ville sont : l’environnement et la durabilité, suivis par l’infrastructure, l’urbanisme et la mobilité. Autant de constant révélés par l’étude intitulée « Un Bucarest idéal. De la durabilité à l’innovation ».
La même enquête montre que les questions liées à l’environnement et à la durabilité sont prioritaires surtout pour les femmes, qui se disent plus préoccupées pour la qualité de vie en ville, mettant en lumière leur désir de vivre dans une ville plus propre et plus respectueuse de l’environnement.
Améliorer la mobilité et les infrastructures de transport – voici une autre priorité majeure, indiquée par 60 % des répondants à l’étude, en particulier des personnes de moins de 42 ans et à revenus élevés. Ces dernières souhaitent une ville qui orientée vers la mobilité active, vers un transport multimodal efficace et, dans certains cas, oùm des routes suspendues sont construuites pour fluidifier le trafic.
En plus du besoin de verdure et d’infrastructures, les Bucarestois souhaitent avoir également un développement urbain plus équilibré. Ils plaident pour une ville avec moins de constructions chaotiques et où l’attention soit portée principalement sur la restauration et la conservation des bâtiments historiques, indispensables pour le maintien du patrimoine culturel de la ville. A leur avios, ces réstaurations ne protègent pas seulement l’héritage culturel, mais elles peuvent aussi revitaliser certaines zones urbaines en les transformant en attractions touristiques ou en espaces culturels et de loisirs.
Des services publics de qualité, y compris ceux liés à la santé et à l’éducation, sont également une priorité pour les habitants de la capitale roumaine. Bien que les aspects culturels et les loisirs soient plus importants pour les personnes de plus de 59 ans, les jeunes de Bucarest souhaitent également vivre dans une ville culturellement dynamique, à même de leur offrir de nombreuses opportunités éducatives.
A comparer avec les autres générations, les jeunes de la Génération Z manifestent un plus grand intéret pour le développement économique et le coût de la vie. Ces deux aspects sont particulièrement importants pour les jeunes, qui souhaitent que la capitaole leur offre des opportunités professionnelles et un niveau de vie abordable. En revanche, les membres de la Génération X, âgés de 43 à 58 ans, montrent un faible intérêt pour des aspects tels que l’économie, l’emploi et le développement durable.
Enfin, la préoccupation de transformer Bucarest en une « ville intelligente » est plus visible parmi les personnes à hauts revenus, qui reconnaissent le potentiel de la technologie pour améliorer la qualité de vie urbaine.
L’étude « Un Bucarest idéal. De la durabilité à l’innovation » a été réalisée auprès de 712 personnes qui vivent dans la capitales roumaie, Bucarest, âgées de 18 à 65 ans. (trad. Rada Stanica)
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21.10.2024 (mise à jour)
Moldova – « Le destin de la République de Moldova doit être décidé uniquement par ses citoyens », a déclaré lundi le président roumain Klaus Iohannis, qui a salué sur les réseaux sociaux le vote au référendum sur l’intégration européenne et à l’élection présidentielle en Moldavie voisine. Un peu plus de la moitié des participants ont répondu « OUI » à la question « Appuyez-vous la modification de la Constitution en vue de l’adhésion de la République de Moldova à l’UE ? ». Le référendum a été validé par la Commission Electorale centrale avec 50,46 % des voix favorables. En même temps, la présidente en exercice, soutenue par le Parti Action et Solidarité, Maia Sandu, a réuni 42,45 % des suffrages, contre les 25,98 % de voix dont bénéficie le candidat du Parti Socialiste, Alexandr Stoianoglo. Les deux s’affronteront au second tour de l’élection présidentielle moldave, le 3 novembre prochain.
Moldova – réactions internationales – Les réactions n’ont pas tardé. Le premier ministre polonais Donald Tusk, ancien chef du Conseil Européen, a salué le vote moldave favorable à l’intégration européenne et à la pro-européenne Maia Sandu. « Ce référendum et ces élections présidentielles ont eu lieu dans un climat d’ingérences sans précédent de la part de la Russie », a précisé la Commission européenne, alors que Moscou a dénoncé des « anomalies » dans le dépouillement des votes. « Face aux tactiques hybrides de la Russie, la République de Moldova a montré qu’elle est indépendante, qu’elle est forte et qu’elle souhaite avoir un avenir européen », a déclaré à son tour la cheffe de la CE, Ursula von der Leyen. De même, la présidente du PE, Roberta Metsola, a félicité Maia Sandu pour « son leadership et son courage qui ont changé le cours de l’histoire ». A Washington, le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré que les résultats de ces élections montraient que la démocratie du pays restait forte, malgré les tentatives de la Russie de la miner.
Moldova – réactions à Bucarest – Le ministère roumain des Affaires étrangères a salué lundi l’organisation au plus haut niveau démocratique des élections présidentielles et du référendum constitutionnel en République de Moldova voisine. La diplomatie de Bucarest s’est dite aussi fortement préoccupée face aux ingérences massives, systématiques, coordonnées par des vecteurs de la Fédération de Russie, consignés depuis déjà la période d’avant ces scrutins. « Ces interférences d’une envergure, une complexité et une toxicité sans précédent ont visé à compromettre l’intégrité des élections, à miner la démocratie, à propager des théories anti-démocratiques et anti-européennes ainsi qu’à influencer les électeurs par des moyens illégaux », lit-on dans un communiqué du MAE. Par conséquent, Bucarest estime que « c’est le devoir de tous les partenaires au sein de la communauté démocratique internationale de continuer à soutenir la République de Moldova, y compris pour lutter contre les actions extérieures censées miner des processus démocratiques essentiels, comme le droit d’exercer son vote ». Et d’ajouter que « la Roumanie continuera à investir de l’énergie et de l’expertise pour soutenir la Moldavie à accomplir son destin européen et pour renforcer sa résilience face aux ingérences de la Russie », précise encore la diplomatie roumaine.
Bucarest – Le Conseil Général de la municipalité de la Capitale a approuvé l’organisation d’un référendum local le 24 novembre, en même temps avec le premier tour des élections présidentielles de Roumanie. A approuvé avec 47 voix « pour » et deux « contre », le référendum invité les Bucarestois à répondre à trois questions. Les deux premières ont été proposées par l’édile en chef de la Capitale, Nicuşor Dan, et visent la répartition des budgets entre la mairie générale et les mairies d’arrondissement ainsi que la délivrance des permis de construire à Bucarest. A l’initiative du PSD, les conseillers ont ajouté un amendement avec une troisième question qui vise la lutte contre la consommation de drogue dans les écoles. Les trois questions auxquelles les citoyens de Bucarest seront invités à répondre ‘OUI’ ou ‘NON’ sont :
- Etes-vous d’accord que la répartition de la collecte des impôts sur le revenu et des impôts locaux entre la Mairie de Bucarest et les Mairies d’arrondissement soit approuvée par le Conseil général de la municipalité de Bucarest ? »
- « Etes-vous d’accord que la Maire Général de Bucarest délivre des permis de construire pour l’ensemble du territoire administratif de la ville ? »
- « Etes-vous d’accord que la Municipalité de Bucarest finance et mette en place un programme d’Education à la Santé et à prévention de la consommation de drogue dans toutes les écoles de Bucarest ? »
Corruption – Après des auditions, ce lundi, la Commission juridique du Sénat de Bucarest a donné son avis favorable à la demande de mener des perquisitions informatiques dans l’enquête visant le sénateur libéral Eugen Pîrvulescu, qui fait l’objet de poursuites pénales pour instigation au trafic d’influence, étant enquêté sous contrôle judiciaire. Dans la même affaire, la ministre de la Justice avait transmis au Sénat sa demande pour la levée de l’immunité parlementaire du sénateur. C’est maintenant au Sénat de s’exprimer par vote secret au sujet de la demande ministérielle et de l’avis de la Commission juridique. D’ailleurs, Eugen Pîrvulescu n’est pas le seul libéral faisant l’objet de poursuites pénales récentes. La semaine dernière, les députés de Bucarest ont voté pour la levée de l’immunité parlementaire de Nelu Tătaru, ex-ministre libéral de la Santé de mars à décembre 2020, accusé de corruption.
Documentaire – Le Festival international du film documentaire Astra a débuté dimanche soir à Sibiu (centre de la Roumanie). Plus de 100 documentaires inscrits au programme de l’édition de cette année seront présentés tout au long de la semaine. Les projections ont lieu dans plusieurs espaces de la ville – salles de cinéma, salles de spectacle et dans le New Cinema Dome, l’espace aménagé sur la Gland Place de la ville.
Météo – Dans les 24 prochaines heures il fera beau sur la plupart du territoire de la Roumanie et les températures seront à la hausse, pour dépasser légèrement la normale saisonnière. Les maxima de mardi iront de 15 à 22 degrés.
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Deux festivals prestigieux cette automne en Roumanie
Le Festival national de théâtre
Le théâtre et le film documentaire dominent actuellement l’actualité culturelle roumaine. Le Festival national de théâtre (FNT), événement culturel qui en est à sa 34e édition, se poursuit à Bucarest sur le thème des « Dramaturgies du possible ». Jusqu’au 28 octobre, les amateurs de théâtre peuvent assister à des spectacles sélectionnés pour le festival. La sélection officielle comprend plus de 30 spectacles de Bucarest et du reste du pays, dont « Anthologie de la disparition », écrit et mis en scène par Radu Afrim, « Twelfth Night » de William Shakespeare, mis en scène par Andrei Șerban ou encore « Hedda Gabler » d’Henrik Ibsen, mis en scène par Thomas Ostermeier. L’édition de cette année comprend également des spectacles invités de l’étranger – Allemagne, Irlande, Pologne et Belgique. L’événement est produit par UNITER – l’Union du théâtre roumain. Le FNT est un projet culturel financé par le ministère de la Culture.
Le festival international Astra du film documentaire
Le festival international Astra du film documentaire a quant à lui débuté ce dimanche à Sibiu, dans le centre du pays. Plus de 100 documentaires seront projetés tout au long de la semaine, jusqu’au 27 octobre. Les projections ont lieu dans plusieurs lieux de la ville – cinémas, théâtres et dans le New Cinema Dome, un espace situé sur la place principale de Sibiu, qui offre aux spectateurs une expérience spéciale en utilisant des technologies modernes, leur permettant de faire partie intégrante du monde artistique qu’ils sont invités à observer. Les prix du festival seront décernés par des jurys composés de prestigieux professionnels du cinéma documentaire dans quatre catégories : « Europe centrale et orientale », « Roumanie », « Voix émergentes du cinéma documentaire » et « Compétition étudiante ». Cette année encore, le festival offre aux jeunes cinéastes européens des opportunités uniques. Huit projets de réalisateurs et de producteurs européens bénéficieront de séances de mentorat avec des professionnels reconnus de l’industrie cinématographique. Les étudiants bénéficieront également d’un programme spécial, le DocStudent Hub, où ils participeront à des ateliers, des masterclasses et des activités pratiques sur l’art, la production et la distribution de film documentaire. Des étudiants et professeurs des prestigieuses universités de Prague, Zagreb, Vilnius, Bratislava, Zlin, Cluj-Napoca et Bucarest y participeront – ont annoncé les organisateurs. Le festival international du film documentaire Astra de Sibiu, inauguré en 1993 en tant que projet novateur, est l’un des plus importants festivals de documentaires d’Europe. Il a été inclus par l’Académie européenne du cinéma dans la liste des festivals pouvant faire l’objet de nominations directes pour les prix du cinéma européen.
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Le Bucarest du 19e siècle, dans des photos
Un photographe tchèque qui a vécu à Bucarest
Franz Duschek (1820-1884) a été un photographe tchèque qui a vécu à Bucarest entre 1862 et 1883. Cela lui a permis de poser un regard singulier sur les transformations sociales et urbaines qui ont marqué la capitale et la vie des Roumains au XIXème siècle, regard qu’il nous a légué à travers ses photographies de studio, ses instantanés et ses photos de guerre. Duschek a retenu avec un grand talent les détails de l’architecture locale et de la mode de l’époque, des portraits de gens appartenant à la classe moyenne et des scènes du quotidien d’une ville sise au carrefour des influences ottomanes et européennes.
Des photos du Bucarest d’antan exposées à Prague
Le Musée municipal Bucarest (MMB) a ramené le formidable photographe thèque à l’attention du public par le biais d’une exposition présentée à Prague, capitale de la République tchèque, pays natal de Franz Duschek. L’idée centrale a été de cartographier les géographies humaines du Bucarest connu par Duschek.
Adrian Majuru, directeur du MMB et commissaire de l’exposition de Prague, nous en a donné des détails :
« Il était, en effet, un photographe de studio (cabinet) qui nous a légué un héritage photographique. Il a compté parmi les premiers à avoir fait de la photo professionnelle grand public, si j’ose dire, à Bucarest pendant une vingtaine d’années, depuis le règne d’Alexandru Ioan Cuza jusque vers 1883, lorsqu’il quitte la Roumanie pour remplir une mission pour la Roumanie en Egypte, à Alexandrie où il décède d’ailleurs. »
Point de mire : la modernisation de la société roumaine et la Maison royale de Roumanie
L’évolution professionnelle de Franz Duschek en terre roumaine a reflété l’histoire du temps vécu, jalonné par la Guerre d’indépendance (1877-1878), par le développement et la modernisation de la société, ainsi que l’histoire de la Maison royale de Roumanie, dont Duschek fut le photographe officiel.
Adrian Majuru, directeur du MMB, raconte:
« Ce fut Carol Popp de Szathmári qui appela Franz Duschek à se lancer dans une profession nouvelle. Celui-ci ouvrit son premier atelier ou studio dans une rue appelée Noua – Nouvelle/Neuve, l’actuelle rue Edgar Quinet. Il eut une belle carrière. Une décennie plus tard, sur la recommandation du boyard, médecin et homme politique Creţulescu, Duschek devient le photographe de la Cour, nommé par le roi Carol I. Cela arriva après l’indépendance du pays, puisqu’il fut photographe et reporter de guerre, aux côtés d’autres artistes de l’époque, tel que le peintre Nicolae Grigorescu, sur le front de Plevna, donc au sud du Danube. C’étaient les débuts d’un nouveau métier, tellement familier pour nous aujourd’hui. Après la Guerre d’indépendance, il ouvrit un nouvel atelier/studio qu’il allait vendre plus tard à un autre photographe d’une génération différente, Franz Mandy, de Budapest, quand Franz Duschek lui-même s’apprêtait à se rendre en Egypte pour une mission de prospection. Mais son message principal se trouve dans les photos dont les protagonistes faisaient partie de la classe moyenne… Ces photos nous offrent l’image d’un phénomène social et professionnel, en égale mesure, qui a culturellement modelé le comportement du milieu urbain: Il existait déjà une Europe urbaine, un liant de ce que nous appelons actuellement l’Union européenne. Avec des professions libérales, une façon particulière de comprendre la vie dans ses détails, par une gestion prudente de l’environnement immédiat. »
Des portraits importants
Franz Duschek reste un des grands photographes portraitistes d’une génération, d’une page d’histoire, grâce à des témoignages sur la vie, les valeurs sociales, morales et culturelles de ces temps-là.
Adrian Majuru conclut : « C’était le XIXème, un siècle du souci pour le détail, visible non seulement dans de jolis emballages mais aussi dans la manière de s’adresser à quelqu’un d’autre ou de marcher dans la rue, par exemple. Des gens de cette catégorie, on en trouvait aussi à Prague, ou à Vienne, ou bien dans les petites villes d’Espagne ou de France. Pour Duschek, la surprise a été complète, car il s’attendait à y trouver un pays exotique. Il a également réalisé des photos dynamiques, de mouvement, …, et des images de la ville de Bucarest, préservées dans d’autres collections publiques…. ». (Trad. Ileana Ţăroi)
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Les architectes Cerchez
Des architectes de renom
Le nom Cerchez est très présent dans l’histoire de l’architecture roumaine. Il appartient à trois familles d’origine arménienne qui ont donné pas moins de cinq architectes importants: les frères Grigore P. Cerchez et Nicolae P. Cerchez, les frères Grigore G. Cerchez et Artaxerxe Cerchez et enfin Hristea Cerchez.
L’architecte Ileana Tureanu, professeure des universités à l’Université d’architecture et d’urbanisme « Ion Mincu » de Bucarest et présidente de l’Union des architectes de Roumanie, a parlé des deux paires de frères:
« Les frères Grigore et Nicolae Cerchez sont nés au milieu du XIXème siècle, en 1850. Ils ont étudié en France, à Paris, et ils ont fondé la Société des architectes roumains en 1891. Autrement dit, ils font partie des fondateurs de l’architecture nationale. Grigore P. Cerchez a été l’ingénieur en chef de la Mairie de la capitale entre 1874 et 1879. Il est l’auteur des projets et des actions de régularisation de la rivière Dâmbovița à Bucarest intra muros. Il est aussi l’auteur du premier projet de systématisation de la ville en 1883. De retour de ses études universitaires, il a jeté les bases d’un développement scientifique et systématique de la ville. Grigore P. Cerchez est devenu directeur de la Poste, une fonction qui lui a permis de faire venir des architectes spécialisés, tels que le Français Alexandre Clavel. Il a fait appel à des collègues et des amis plus jeunes pour construire des sièges de la Poste roumaine dans toutes les villes importantes du pays. Ce sont des projets – type, adaptés au contexte urbain. Pour la seconde moitié du XIXème siècle, c’était une vision urbaine. »
La modernisation de Bucarest
La première génération des frères Cerchez s’est impliquée à fond dans la modernisation de Bucarest et dans sa transformation d’une ville essentiellement orientale en une autre, proche des normes européennes.
Ileana Tureanu : « Dans le domaine de la restauration des monuments, Grigore Cerchez a fondé la doctrine scientifique roumaine. « J’ai toujours observé, disait-il, le principe de conservation d’un bâtiment par la consolidation et la restauration, pour ramener le bâtiment en question à son état initial, en éliminant toutes les parties ajoutées sans connaissance du métier. » Dans un contexte où André Lecomte du Noüy privilégiait des principes nettement différents concernant les monuments historiques, Grigore Cerchez a jeté les bases de la restauration des constructions. Son frère cadet, Nicolae P. Cerchez, né lui-aussi en Moldavie, dans le département de Vaslui, était également une personnalité importante de l’époque. Nicolae a préféré l’action politique et sociale. Il a été élu député, puis sénateur, et il a pu aider son frère à mettre en œuvre les projets et programmes déjà mentionnés. Au début du XXème siècle, il a occupé le fauteuil de vice-président de l’Automobile Club Roumain, il a été intéressé par les espaces publics et par l’entrepreneuriat. Il a dessiné les aménagements extérieurs du Palais royal, l’Ecole de Médecine vétérinaire et le Pavillon de l’Agriculture à l’exposition de 1906, une construction qui lui a valu un prix. »
Une architecture moderne et très puissante
La seconde paire de frères Cerchez n’a pas été en reste en matière de modernisation. Un autre Grigore et son frère Artaxerxés ont marqué l’histoire, raconte Ileana Tureanu :
« La deuxième famille s’appelait aussi Cerchez. Nous n’avons pas d’informations sur une éventuelle relation de parenté avec la première, mais il se peut qu’une telle relation ait existé. Vingt ans après le premier, un autre Grigore Cerchez fait son apparition : Grigore G. Cerchez et son frère Arta Cerchez. A la différence des deux premiers, qui avaient étudié en France, ceux-ci font des études en Allemagne, à Karlsruhe. Les deux, mais surtout Grigore G. Cerchez, se sont illustrés dans le dessin et dans l’exécution de travaux de construction, mais ils se sont aussi impliqués dans la vie de la ville, ils ont occupé des fonctions publiques à la mairie et ils ont participé à toutes les initiatives majeures visant le développement de la ville, y compris l’organisation de l’exposition de 1906, au Parc Carol. Le frère de Grigore, Arta (Artaxerxés) Cerchez, a produit une architecture moins empreinte du style néo-roumain. C’est lui qui a commencé le Casino d’Eforie et le Casino Movilă de Techirghiol, en proposant une architecture moderne et très puissante. Arta Cerchez a été distingué du Mérite sanitaire, première classe, pour les bâtiments réalisés dans la station Carmen Sylva (actuelle Eforie Sud), sur la côte roumaine de la mer Noire. Il a d’ailleurs été une sorte d’initiateur des stations balnéaires. Et c’est toujours lui qui est à l’origine de l’étude consacrée à l’histoire de l’architecture roumaine. Il était quelqu’un de très véhément ; ses articles incisifs, publiés dans la revue « Arhitectura », restent valables encore aujourd’hui. Arta Cerchez considérait que l’architecture roumaine était à la dérive, entre autres parce que son histoire était ignorée. Il a donc décidé de lancer un concours national pour que cette histoire soit écrite, le gagnant du concours allant être récompensé d’argent public. »
Le cinquième Cerchez, Hristea ou Cristofi, a lui-aussi posé son empreinte sur Bucarest, la villa Minovici, érigée au nord de la ville, étant une construction représentative pour son œuvre. (Trad. Ileana Ţăroi)
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Sommet du patrimoine culturel européen à Bucarest
Les rendez-vous des spécialistes du patrimoine
« La Roumanie est présente au premier plan du patrimoine européen et universel par la richesse de sa diversité culturelle et par la passion et le professionnalisme de nombreux spécialistes », a affirmé le président roumain Klaus Iohannis dans un message transmis lors du Sommet Européen du Patrimoine Culturel, qui s’est tenu à Bucarest du 6 au 8 octobre.
Organisé par Europa Nostra, la plus grande fédération d’organisations non gouvernementales de ce type sur le continent, ce Sommet se veut l’événement le plus important dédié à la conservation du patrimoine culturel au sein du bloc communautaire. L’occasion pour les spécialistes du domaine de se pencher sur les priorités des politiques publiques au niveau européen, ainsi que sur la relation avec les autorités roumaines.
Selon le chef de l’État, l’événement de Bucarest a eu lieu dans un contexte marqué par plusieurs crises ayant un grave impact mondial sur la paix, la sécurité et le développement des communautés et de l’humanité dans son ensemble.
Le patrimoine, d’une importance essentielle pour l’avenir de l’Europe
« Dans une période tellement compliquée, il est d’autant plus important de préserver les repères culturels des valeurs fondamentales, tels les monuments, les musées, les maisons-musées, les traditions », estime Klaus Iohannis. « L’Europe dont nous avons héritée est une construction et un espace de la mémoire. L’Union dans laquelle nous nous retrouvons aujourd’hui, avec la prospérité et la sécurité que nous attendons d’elle, repose de plus en plus sur l’éducation, la multiculturalité et la valorisation de la diversité », a encore souligné le chef de l’État roumain. Et de préciser que le patrimoine culturel est devenu une ressource irremplaçable de la prospérité et du développement durable, la culture s’avérant essentielle pour l’avenir de l’Europe, car c’est elle qui nourrit la liberté et la démocratie.
Les lauréats Europa Nostra 2024
Lundi soir, à Bucarest, le sommet a célébré les gagnants des Prix européens du Patrimoine – Europa Nostra 2024, soit la distinction la plus haute accordée pour la mise en valeur du patrimoine européen. C’est l’Athénée Roumain, un bâtiment iconique de la capitale roumaine, qui a accueilli le gala. L’occasion de sélectionner 5 lauréats sur les 26 gagnants de cette année, venus de 18 pays européens, sur la base des recommandations faites par un jury indépendant d’experts. Les projets ainsi récompensés sont : la mine de charbon historique d’Ignacy en Pologne, l’église saxonne l’Alma Vii de Roumanie, en Transylvanie, les bâtiments agricoles traditionnels d’Irlande, la cité de Tsiskarauly en Géorgie et la Société des Amis des Antiquités de Dubrovnik en Croatie.
L’église saxonne d’Alma Vii, en Roumanie
Le projet roumain a aussi été récompensé dans la catégorie de la Conservation et la Réutilisation Adaptée. Pour explication, le projet de restauration de l’église saxonne d’Alma Vii en Transylvanie vise un repère culturel témoignant de plusieurs siècles d’histoire, arts et métiers dans le pittoresque village d’Alma Vii, situé au cœur de la Roumanie. Les travaux de restauration ont visé à sauvegarder l’intégrité architecturale et historique de cette église, alors que le projet dans son ensemble a aidé à consolider la communauté locale et à promouvoir un tourisme durable dans la zone. Autant de bénéfices qui découlent de la sauvegarde du patrimoine culturel national et international. (trad. Valentina Beleavski)
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La Patrouille apicole urbaine
On pourrait dire de Bucarest qu’elle est une immense ruche, au sens littéral. En effet les murs de la ville recèlent d’abeilles, de milliers d’abeilles sauvages qui font leur ruche dans les bouches d’aération, les greniers des maisons, les hôpitaux, les ambassades, les parcs et les cimetières. Toutes les semaines, les opérateurs du 112 reçoivent des appels de personnes souhaitant se débarrasser de ces insectes. La Patrouille apicole urbaine a été fondée par des apiculteurs bénévoles afin de protéger les humains contre les abeilles, mais aussi les abeilles contre les humains. La Patrouille fait le lien entre les citoyens et des apiculteurs professionnels dont le rôle est de déplacer les ruches quand elles sont installées dans des endroits inadaptés et parfois tout à fait originaux comme nous le raconte Marian Pătraşcu, le fondateur de la Patrouille apicole urbaine.
« Chaque situation est unique même si de prime abord on pourrait avoir l’impression que c’est toujours la même chose. En général, les abeilles s’installent sur une branche plutôt basse mais parfois elles créent leur ruche très en hauteur. Par exemple, nous sommes intervenus à la Cathédrale du salut du peuple où des ouvriers ont remarqué la présence de ruches mais nous n’avons rien pu faire, c’était trop difficile d’accès. Nous les y avons laissées, parce que nous ne tuons pas les abeilles, nous sommes des éleveurs d’abeille. Et à cette hauteur elles ne peuvent faire de mal à personne. Il y a également de nombreux essaims dans le palais du Parlement qui travaillent frénétiquement, même si nous déplaçons régulièrement des ruches. Dans la rue de la Victoire, on a trouvé une ruche qui mesurait 1,80 m de haut, qui était là depuis 5 ans et ne dérangeait personne. Dans une maison abandonnée à Plumbuita, nous avons découvert 20 ruches sauvages et quelque part dans les environs de Bucarest dans un encastrement de fenêtre inusité il y avait 100 kg de miel sauvage. C’est dommage que cette richesse se perde, qu’elle ne soit pas mise en valeur. »
La ville, nouveau paradis pour les abeilles
Cela peut sembler paradoxal à première vue mais les abeilles se sentent mieux au milieu du trafic infernal de Bucarest que leurs consœurs des campagnes. Elles bénéficient en effet d’une alimentation moins polluée, les espaces verts de Bucarest, le peu que nous ayons, n’étant pas empoisonnés par des herbicides et pesticides. Marian Pătraşcu explique que, « le milieu urbain est devenu extrêmement accueillant pour les abeilles. Elles y trouvent en permanence des sources d’alimentation, de nectar, il y a tout le temps des fleurs dans les parcs, les squares, les parterres de fleurs y sont changés régulièrement et arrosés du printemps à l’automne ». Marian Pătraşcu poursuit son explication :
« Les abeilles se portent très bien en ville parce que les autorités leur assurent un environnement fleuri en permanence. Les fleurs sont changées, sont arrosées et ne manquent donc pas d’eau même s’il ne pleut pas ce qui n’est pas le cas à la campagne. Nous le rappelons lors de chacune de nos interventions, le milieu urbain est désormais un paradis pour les abeilles, ce qui n’est plus le cas du milieu rural où il n’y a plus assez de fleurs, beaucoup trop d’herbicide, des sécheresses à répétition et d’autres effets des changements climatiques. Tous ces éléments rendant la vie des abeilles précaire à la campagne, les villes représentent une alternative pour elles. »
Toujours demander de l’aide
La Patrouille apicole urbaine insiste sur la nécessité de ne pas s’occuper soi-même d’une ruche sauvage mais de demander de l’aide. Marian Pătraşcu poursuit :
« Il faut prévenir les autorités. Nous, nous sommes actifs depuis 6 ans, à Bucarest et dans le département limitrophe d’Ilfov, grâce à notre page internet sur laquelle nous essayons d’expliquer que la présence des abeilles dans nos villes est normale. Les abeilles peuvent être nos amies et nous devons nous comporter avec elle en conséquence. Sans elles, il n’y aurait pas de vie. C’est pourquoi il faut absolument prévenir soit directement un apiculteur soit les autorités en appelant le 112 afin qu’elles nous envoient en intervention. Au début de la période d’essaimage, en avril environ, il peut y avoir entre 30 et 40 situations identifiées dans la région et au plus fort de l’essaimage ça peut aller jusqu’à 100 appels par jour. Presque toutes les situations sont prises en charge. Il est primordial pour nous d’assurer la sécurité des citoyens et des apiculteurs qui interviennent, mais honnêtement les seules situations problématiques que j’ai rencontrées l’étaient parce que l’essaim avait été attaqué par les humains. »
A l’opposé de cette hostilité, Marian Pătrașcu considère que le miel des abeilles de la capitale pourrait être commercialisé.
« Hérodote disait déjà qu’il était dur de pénétrer dans cette région d’au-delà du Danube à cause de la multitude de ruches qui s’y trouvaient. Et pendant des siècles, le miel et la cire des abeilles étaient utilisés comme tribus de guerre. On trouvait très fréquemment des ruches dans les cours et les jardins. Ce n’est que depuis 30 ans que cette peur injustifiée des abeilles s’est développée alors que, je le répète, nous devons nous comporter normalement. Les abeilles font partie de notre vie et nous devons apprendre à communiquer avec elles. »
Une cliente de la Patrouille apicole urbaine a goûté le miel sauvage de Bucarest et raconte qu’il a une couleur un peu plus clair que le miel que nous mangeons habituellement et qu’il est excellent. (trad. Clémence Lheureux)
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“Agora Kiseleff” pour protéger le patrimoine paysager
Le parc Kiseleff – le premier jardin public de Bucarest
Le Parc Kiseleff de Bucarest est devenu un modèle de bonnes pratiques en matière de gestion des parcs et des jardins historiques. A la fin du mois d’août, il a accueilli plusieurs événements interdisciplinaires grâce au projet « Agora Kiseleff ». Aménagé en 1832, le Parc Kiseleff a été le premier jardin public de Bucarest dont la composition s’était appuyée sur la forêt qui occupait cette zone de la capitale roumaine. L’avenue homonyme (Şoseaua Kiseleff), qui traverse le parc, fut construite la même année. La conception du parc est due à l’architecte paysagiste Wilhelm Mayer, celui qui avait aussi imaginé le Parc Cișmigiu, du centre-ville de la capitale. De nos jours, le Parc Kiseleff occupe 31.690 m², décorés de nombreuses statues de personnalités culturelles nationales et internationales, qui se sont ajoutées aux éléments naturels pour embellir les lieux. Le parc fait partie des monuments classés de Bucarest.
Faire l’inventaire du parc Kiseleff
Le projet « Agora Kiseleff » repose sur les résultats issus du projet plus large intitulé « Le Registre Vert pour le Parc Kiseleff. Le Registre Vert pour la Roumanie », qui a inclus des ateliers interactifs de restauration des jardins historiques et de gestions des arbres et des arbustes.
C’est un projet – test pour une bonne gestion future des espaces verts, coordonné par l’architecte paysagiste Diana Culescu :
« En fait, « Agora Kiseleff » fait partie de deux projets, dont l’un s’appelle « Le Registre Vert pour le Parc Kiseleff. Le Registre Vert pour la Roumanie », son but étant de mettre au point un modèle à suivre pour que la Roumanie réalise ce qu’elle aurait dû faire, selon les textes législatifs, depuis 2007, mais qu’elle n’a pas fait jusqu’à présent. Ce projet s’est également joint à un autre culturel, qui a apporté l’idée de l’« Agora Kiseleff ». Pratiquement, nous avons réuni des étudiants spécialisés et des fonctionnaires de l’administration publique pour produire cet instrument dans le contexte de la Roumanie. Un instrument qui existe à l’étranger, mais que nous devons adapter à notre contexte spécifique. Nous avons eu plusieurs actions qui nous ont permis de dresser un inventaire du Parc Kiseleff et d’analyser tous les éléments. Le plus souvent, nous faisons l’erreur de croire que le registre vert concerne uniquement les arbres, mais en réalité il s’agit aussi des bancs publics, des arbustes et ainsi de suite ; il nous sert de guide pour adapter l’application et la rendre utile pour nous. Nous avons bénéficié de l’aide de trois spécialistes en protection du patrimoine de France, des Etats-Unis et de Hongrie. »
Un projet qui sera élargi
Ce projet sera-t-il appliqué à d’autres parcs de Bucarest et d’autres villes du pays? La réponse de Diana Culescu est affirmative :
« C’était justement l’idée de départ d’« Agora Kiseleff », à savoir rassembler des gens de différents bords, et des échanges sont en cours avec des participants à notre école d’été pour développer quelque chose de similaire dans les villes d’Aiud et de Călărași. Ma réponse est donc oui, c’est effectivement notre but de multiplier ces idées de projets originaux. Ce nom, « Le Registre Vert pour Kiseleff. Le Registre Vert pour la Roumanie », dit clairement que nous voulons disséminer cet instrument à travers le pays, un outil de travail qui est, comme je l’ai déjà dit, demandé par loi. »
Protéger le patrimoine paysager
Alexandru Mexi, paysagiste à l’Institut National du Patrimoine, s’est impliqué dans le projet « Agora Kiseleff »:
« J’ai été doublement impliqué dans ce projet, de la part des organisateurs et de la part de l’Institut National du Patrimoine. Ce projet est très important car il nous aide à définir de nouvelles directions pour la protection du patrimoine paysager. Le registre vert est pratiquement une banque de données très importantes pour comprendre la dynamique d’un parc : quels sont ses problèmes et ses besoins? Comment résoudre les problèmes dépistés? Cet outil de travail, bien que prévu par une loi adoptée en 2008, n’a été que très peu utilisé et souvent de façon discontinue. »
Des lois difficile à appliquer
Le paysagiste Alexandu Mexi nous a aussi fait part de son opinion concernant les lois régissant les espaces verts et le patrimoine de Roumanie :
« Je crois que la législation concernant la protection des espaces verts est plus difficile à appliquer. Le texte de la loi est bien fait, mais il existe des problèmes de compréhension et des instruments à mettre en œuvre, qui ont avant tout besoin d’être bien conçus et financés. Je pense que les problèmes sont assez souvent liés à la façon de mettre en page les cahiers des charges pour élaborer les registres verts. Pour ce qui est de la législation du patrimoine, la loi de la protection des monuments classés, les choses se passent un peu mieux, même si ce n’est pas extraordinaire, loin de là. Comme je l’ai dit, le registre vert est un instrument, un outil qui nous aide à mieux comprendre, plus en profondeur, les biens de patrimoine et il vient compléter les registres nationaux des biens culturels immeubles. » (Trad. Ileana Ţăroi)
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Le marché hôtelier de Roumanie
Le marché de l’hôtellerie de luxe a du terrain à récupérer
Selon la dernière édition du rapport « Romania Hotel Market », la Roumanie reste en deçà des normes mondiales sur le marché de l’hôtellerie de luxe. L’industrie mondiale du tourisme de luxe atteindra 2,3 billions de dollars d’ici 2030, date à laquelle la Roumanie sera en retard sur les normes mondiales, avec une part beaucoup plus faible d’installations haut de gamme. Néanmoins, 13 grands projets hôteliers devraient être livrés localement cette année, dont cinq hôtels 5 étoiles et six hôtels 4 étoiles. De plus, la Roumanie attire l’attention d’un certain nombre d’opérateurs d’hôtels de luxe, qui devraient entrer sur le marché au cours des cinq prochaines années, selon le rapport. L’arrivée de marques hôtelières de haut niveau devrait rehausser les normes de l’industrie hôtelière en Roumanie et attirer davantage de touristes internationaux. En outre, cette amélioration de la qualité des installations d’hébergement en Roumanie devrait encourager les investissements.
De bonnes performances pour les hôtels roumains
Quant au taux d’occupation des hôtels en Roumanie, les données de la Banque nationale de Roumanie révèlent qu’à la mi-2024, il était de 25 % pour tous les types d’hébergement et de 33 % pour les hôtels. De même, en termes d’occupation et de revenus, les hôtels modernes affichent des performances supérieures à la moyenne, avec une part de près de 60 % des réservations et un RevPAR (revenu par chambre disponible) de 53 euros à l’échelle nationale. À Bucarest, les hôtels ont un taux d’occupation de 67 % et un RevPAR de 69 €.
Les une demande en légère hausse pour les hôtels de Bucarest
La demande sur le marché hôtelier de Bucarest a enregistré une augmentation de 3 % au cours du premier semestre de cette année par rapport à la même période en 2023. Cependant, elle n’a pas réussi à se remettre complètement des baisses dues à la pandémie, selon les données d’un cabinet de conseil en immobilier. À l’avenir, le nombre de nuitées dans les établissements d’hébergement de Bucarest devrait se rétablir complètement d’ici 2025 et dépasser de 3 % le niveau de 2019. Cette croissance sera principalement due à l’augmentation des nuitées des vacanciers roumains.
Clin d’oeil sur d’autres capitales européennes
Parallèlement, au premier semestre 2024, le marché hôtelier des capitales CEE-6 (Bucarest, Varsovie, Prague, Bratislava, Budapest et Sofia) a vu la demande augmenter de moins de 1 % par rapport au premier semestre 2019, alors que l’offre de nouveaux espaces hôteliers a augmenté de près de 8% sur la même période.
De bonnes prévisions pour Bucarest
En revanche, entre 2024 et 2026, Bucarest enregistrera la plus forte croissance de l’offre de nouveaux espaces hôteliers parmi les capitales des CEE-6, avec une avancée d’environ 6%, ce qui signifie que 2 400 chambres supplémentaires seront livrées, un taux qui dépasse la croissance moyenne des CEE-6 d’un peu plus de 3%, selon l’analyse. Celle-ci révèle en outre que plusieurs nouvelles marques entreront sur le marché de Bucarest. Par ailleurs, les acteurs existants réintroduiront des chambres rénovées sur le marché dans les années à venir. (trad. Charlotte Fromenteaud)
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Réunion du B9 à Bucarest
L’OTAN doit apporter une réponse solide et coordonnée aux incursions répétées de drones et de missiles russes dans l’espace aérien de l’Alliance, a déclaré le Ministre roumain de la Défense, Angel Tîlvăr. S’exprimant lors de la réunion au format B9 à Bucarest, qui rassemble les ministres de la Défense des pays alliés du flanc est de l’OTAN, le ministre a déclaré que la situation en matière de sécurité dans la région de la mer Noire restait préoccupante, en raison des menaces que font peser les actions agressives de la Russie, y compris la désinformation et les cyberattaques. Angel Tîlvăr :
« Les États du B9 sont profondément préoccupés par les incursions répétées de drones et de missiles de la Fédération de Russie dans l’espace aérien de l’OTAN en Pologne, en Roumanie et en Lettonie, ainsi que par l’escalade des tensions le long des frontières de l’OTAN. Une réponse robuste et coordonnée au niveau des Alliés est donc nécessaire, ainsi que la mise en œuvre le plus rapidement possible du modèle rotationnel de Défense aérienne et antimissile intégrée de l’OTAN. » a déclaré le ministre roumain.
Soutenir la République de Moldova
Dans ce contexte, le ministre roumain a également attiré l’attention sur la République de Moldova, qui doit aussi faire face aux agissements de la Russie. Il a réitéré le soutien nécessaire à l’intégration européenne du pays voisin, qui constitue, selon lui, un bon investissement dans la sécurité de la région de la mer Noire et de l’Europe. Le vice-ministre polonais de la Défense, Pavel Zalewsky, a quant à lui souligné que lors de la prochaine réunion des ministres de la Défense des États alliés, il est important d’établir des mesures concrètes pour la détection des drones et la destruction des cibles ennemies. Pavel Zalewsky :
« Lorsque nous affirmons que pas un seul centimètre du territoire de l’OTAN ne peut être attaqué par la Russie et doit être défendu, nous parlons également de l’espace aérien. Nous avons également évoqué les initiatives clés dans ce contexte, à savoir le bouclier aérien européen et le bouclier oriental. La première vise à renforcer la coopération et à accroître le financement, et la seconde à renforcer les frontières avec la Russie et le Belarus. »
Maintenir le soutien à l’Ukraine
Mercredi, à Bucarest, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Sybiha a demandé à la Roumanie d’analyser la possibilité d’abattre des drones et des missiles russes près de l’espace aérien roumain. Lors de sa rencontre avec son homologue Luminița Odobescu, il a salué le soutien de la Roumanie à la défense de l’indépendance de l’Ukraine par sa décision de faire don d’un système Patriot. Andrii Sybiha :
« Il s’agit d’un bouclier non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour l’Europe. C’est pourquoi ce système, surtout à l’approche de l’hiver, nous permettra de renforcer nos capacités de défense. Je voudrais vous demander d’analyser la possibilité d’abattre des drones et des missiles russes près de l’espace aérien roumain. »
A son tour, la chef de la diplomatie roumaine, Luminita Odobescu a réaffirmé le soutien total de la Roumanie à la défense de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine voisine.