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  • La Constitution de la Grande Roumanie : le centenaire

    La Constitution de la Grande Roumanie : le centenaire

    La victoire des Puissances de l’Entente
    à l’issue de la Grande Guerre avait ouvert la voie à la matérialisation du
    principal dessein national des Roumains depuis un siècle : l’union de
    toutes les provinces où ils constituaient la population majoritaire et où ils
    pouvaient faire valoir leurs droits historiques dans un même Etat. Aussi, au
    mois de mars de l’année 1918, la Bessarabie, soit la partie est de la Moldavie
    historique, annexée par la Russie en 1812, plébiscitait l’union avec le royaume
    de Roumanie. Aux mois de novembre et décembre de la même année, mettant à
    profit le délitement de l’empire d’Autriche-Hongrie, ce fut le tour des
    provinces de la frontière ouest, le Banat, la Bucovine et la Transylvanie, de
    décider leur union avec le royaume de Roumanie. La Grande Roumanie, rêve
    séculaire, venait ainsi de voir le jour.


    En 1866,
    lorsqu’accédait sur le trône de l’Etat roumain nouvellement constitué par l’union
    de la Valachie à la Moldavie, le prince souverain Carol de Hohenzollern-Sigmaringen,
    une première constitution avait été adoptée par l’Assemblée constituante. Sept
    constitutions se sont succédées depuis lors, constituant chacune le miroir du
    régime politique qu’elle entendait régenter. La constitution fondatrice de 1866,
    inspirée de la constitution belge de 1830, avait mis les bases de la monarchie
    constitutionnelle censée créer la fondation du nouvel Etat roumain. La constitution
    de 1923 fut celle de la Grande Roumanie, la constitution de la réunification
    pacifique des provinces historiques roumaines dans un seul et unique Etat. La
    constitution royale de 1938 entendait en revanche graver dans le marbre le
    régime d’autorité personnelle du roi Carol II. Les constitutions qui se sont
    succédées, celles de 1948, de 1952 et de 1965 entendirent donner corps et
    légitimité au régime communiste insaturé à l’issue de la Seconde guerre
    mondiale sous la pression de l’occupation du pays par l’Armée rouge. La
    dernière en date, toujours en vigueur, la constitution adoptée suite au référendum
    de 1991, rétablit la démocratie, la séparation des pouvoirs, et le respect des
    droits fondamentaux de cette Roumanie qui venait de se débarrasser du régime de
    la dictature communiste.


    Mais
    la constitution adoptée en 1923, et qui sera publiée le 29 mars 1923 dans le
    Journal officiel, a été de l’avis de spécialistes la forme la plus aboutie en matière
    de droit constitutionnel roumain. Elle incarna le désir d’avenir démocratique d’une
    nation réunie pour la première fois dans un même Etat, à l’issue d’une guerre
    meurtrière soldée par près de 500.000 victimes. L’Académie roumaine et l’ambassade
    de la république d’Italie à Bucarest avaient décidé de marquer ensemble, lors d’un
    événement commun, le centenaire de l’adoption de cette constitution. Le
    président de l’Académie roumaine, l’historien Ioan-Aurel Pop, nous explique l’importance
    de l’événement :


    « Vous
    savez, la Roumanie s’était déjà dotée d’une première constitution en 1866. Mais
    les réalités d’après 1918 étaient bien différentes, et il fallait dès lors mettre
    à jour la loi fondamentale. Certains diront même que la Roumanie s’était dotée
    tardivement d’une constitution. Cela n’est absolument pas exacte. L’Italie s’est
    dotée d’une première constitution seulement en 1861, à la suite de la
    réunification des Etats italiens, en reprenant beaucoup de la constitution de
    1848 de Palerme. Une constitution doit en effet refléter la réalité de son
    époque. Et c’est ce que la Roumanie avait fait, à l’instar des autres Etats
    européens.
    »


    L’histoire
    constitutionnelle roumaine de 19e est d’ailleurs fascinante à plus d’un
    titre. Le droit coutumier de l’époque laisse peu à peu la place au droit formalisé,
    façonné par les nouvelles valeurs de la modernité, portées par la Revolution française.
    Parmi ces dernières : le vote populaire. Ioan-Aurel Pop :


    « Vous savez, la constitution, on nous enseigne
    cela sur les bancs de l’école, est la loi fondamentale des Etats. J’ajouterais :
    des Etats modernes. Parce qu’on ne trouve pas de constitution au Moyen Age, Or,
    dans l’espace roumain, nous avons déjà le Règlement organique de 1831-1832 pour
    la Valachie et la Moldavie, voire le Diploma Leopoldinum de 1861 dans le cas de
    la Transylvanie. Mais ces règlements d’ordre constitutionnel n’étaient pas tant
    l’expression de la nation, mais plutôt la volonté de la Puissance occupante ou suzeraine.
    Alors, la première constitution véritable est bien celle de 1866. Et elle s’est
    inspirée d’un modèle extrêmement avancé à l’époque, celui de la monarchie
    constitutionnelle prévue par la constitution belge de 1830.
    »


    Les
    changements de frontières et les grands changements enregistrés à l’issue de la
    Grande Guerre appelait forcément à une nouvelle loi fondamentale. Ioan-Aurel
    Pop à nouveau :


    « La Roumanie de 1918 avait doublé, sinon
    triplé son territoire et sa population. Il fallait donc émettre un nouveau
    pacte. Un pacte que seule la constitution était en mesure d’assumer en l’occurrence.
    Et cette constitution de 1923 a été l’une de plus avancée en matière de démocratie
    de tout le Sud-est européen. Le document affirmait la Roumanie comme un Etat
    national, unitaire, indivisible, et dont le territoire était inaliénable. C’était
    la constitution de l’unification, mais elle a fait long feu ».


    En
    effet, la constitution de 1923 tombera rapidement vite victime de l’appétit des
    régimes autoritaires : le fascisme et le communisme. En 1938 d’abord, elle
    sera remplacée par un ersatz de constitution, qui proclamait le régime
    personnel du roi Carol 2. Rétablie après la guerre, elle sera remplacée en 1948
    par le régime communiste. Ioan-Aurel Pop :


    « Après moins de deux décennies, en 1938, la Roumanie
    se dota d’une nouvelle constitution. Rétablie en 1944, elle sera suspendue fin
    1947. Ce n’est qu’après la chute du régime communiste, en 1991, que la nouvelle
    constitution, expression de la volonté de la nation roumaine qui venait de
    recouvrir sa liberté, s’inspirera de celle de 1923. »


    Fêter
    le centenaire de la constitution de 1923 est un acte de justice rendu à ce
    document qui avait pour un temps incarné les hautes valeurs morales de cette
    nation roumaine qui s’était retrouvée rassemblée entre les frontières d’un même
    Etat : le sien. (Trad Ionut Jugureanu)

  • Queen Elisabeth and King Carol I

    Queen Elisabeth and King Carol I

    Wedded in 1869, King Carol I and Queen Elisabeth, Romanias first royal couple, generally had a calm and warm marriage until the late 1890. Proof in this respect, among other things, is brought by the 2 volumes recently released by Humanitas Publishers, comprising the correspondence exchanged by the two spouses and entitled “With warm love, Elisabeth. Always faithfully yours, Carol.



    Born in Neuwied in 1843, Elisabeth sought and managed to encourage artists and arts in her new country. She was in fact keen on literature and writing easily in German, Romanian, French and English using the pen-name Carmen Sylva. It is in arts that she sought refuge after the death of her only child, princess Maria, at the age of 5, in 1874. She would express her need for maternal love years later, in her relationship with one of her ladies in waiting, Elena Văcărescu. Born into an eminent family of local noblemen and scholars and awarded twice by the French Academy for her literary skills, Elena Văcărescu was for a brief period involved in a politically unacceptable romance with Carols adopted nephew, crown prince Ferdinand, the heir to Romanias throne.



    This is actually the trigger of the correspondence between the King and the Queen included in the second volume of the book “With warm love, Elisabeth. Always faithfully yours, Carol, as historian Alina Pavelescu tells us:



    Alina Pavelescu:This is the volume where the human dimension of the protagonists is best revealed. Their letters revolve around the scandal prompted by Prince Ferdinands romance with Elena Văcărescu. (…) The affair resulted in Queen Elisabeth being exiled for several years, and most of the correspondence dates back to this exile, a period when her perfect marriage with King Carol I experienced its biggest crisis, perhaps even bigger than the fact that the queen could no longer have children and therefore heirs to the Romanian throne. The King displays a great deal of composure and reason and patience in trying to make her understand what she had done wrong, and in the way he tries to put behind some of the most delicate and potentially unforgivable moments in his relationship with his wife.



    But what was the actual story behind Prince Ferdinands engagement to Elena Văcărescu? Romanița Constantinescu, one of the editors of the correspondence volume, explains:



    Romanița Constantinescu:Actually that marriage was not as unlikely as it seems today, and apparently the whole situation was on the edge. Around Easter time in 1890, Ferdinand got engaged to Elena and asked the Kings permission to marry her. Although concerned with the political consequences, the King did not reject the idea out of hand, primarily out of love and respect for the Queen, who encouraged the affair, and for his nephew, the crown prince, as we learn from these letters. He left the decision to his Council of Ministers, and as we know the Council, chaired at the time by general Ioan Emanoil Florescu, did not approve the engagement.



    Romanias politicians denied the marriage in order to avoid a prospective competition for influence over the throne between the local noble families related to Elena Văcărescu. Apart from the suffering inflicted on the two lovers, this decision affected Queen Elisabeth as well, who was forced into exile in several European countries, to return to Bucharest only in 1894. Silvia Irina Zimmermann, the other editor of the correspondence volume, tells us more about the Queens exile:



    Silvia Zimmermann:These are not only the letters of a queen, but also the letters of a skilled writer and fine artist. We thought that period had been a bleak time, a break with literature, but the letters tell us something else. Queen Elisabeth spent her exile years in Italy, in Venice and Palanzza, until June 1892, and at her mothers estate in Neuwied until the end of July 1894. In one letter, the Queen tells her husband she was so ill and upset that she lost all inspiration and drive for writing. However, her exile years were particularly productive both in terms of literature and in terms of decorative arts, with some of the most outstanding works still on display in Romanian museums. During these years, Queen Elisabeth worked on 3 poetry volumes and 2 plays, published under the pen-name Carmen Sylva between 1891 and 1893.



    Also during those years, the Queen started writing a number of texts which, after her return to Romania, were included in her memoirs and in her fairy tale collections. In other words, Queen Elisabeth was able to convert the trials of her exile into works of art. (tr. A.M. Popescu)

  • Clădiri reprezentative ale Bucureștiului în anii 1930

    Clădiri reprezentative ale Bucureștiului în anii 1930

    Istoria modernă a capitalei României începe odată cu a
    doua jumătate a secolului al 19-lea, în jurul anului 1850, când se transformă
    dintr-un oraș oriental într-unul european. Cine privește o hartă ori un desen
    care înfățișează orașul de acum mai bine de 150 de ani cu greu mai poate
    recunoaște locurile. Aceasta pentru că transformările au fost atât de profunde
    încât actualul Centru Vechi, fost cartier comercial, și câteva biserici
    medievale mai amintesc vag de vechea capitală a Munteniei. Istoria
    Bucureștiului cuprinde trei mari perioade de transformări importante. Prima
    este cea din timpul regelui Carol I din 1866 și până în 1914. Cea de-a doua a
    fost marcată de domnia regelui Carol al II-lea din anii 1930. Iar cea de-a
    treia a fost cea din timpul conducătorului comunist Nicolae Ceaușescu din anii
    1980. Rezultanta celor trei perioade se vede astăzi pentru orice pieton care ia
    Bucureștiul la pas.


    Regele
    Carol al II-lea a fost cel mai controversat suveran român din cei patru pe care
    i-a avut România. Cu o puternică personalitate, inteligent dar și plin de
    defecte și slăbiciuni, Carol al II-lea a reușit să transforme Bucureștiul în
    conformitate cu necesitățile capitalei și cu tendințele arhitectonice din
    vremea sa. Perioada domniei lui Carol al II-lea dintre 1930 și 1940 a fost una
    în care au revenit marile proiecte și care amintea de cea a străbunului său
    Carol I. Domnia tatălui său Ferdinand I, între 1914 și 1927, a însemnat primul
    război mondial și consolidarea statului nou creat România Mare prin unirea
    teritoriilor locuite de români cu România în anul 1918. Anii 1920 au fost anii
    integrării și ai așezării după tumultul provocat de război. Abia din anii 1930
    România a reluat marile proiecte de dezvoltare, unul dintre ele fiind
    Bucureștiul. În vremea lui Carol al II-lea s-a continuat deschiderea marilor
    magistrale, cea nord-sud fiind cea mai importantă, și construirea unor clădiri
    ale instituțiilor de stat și de cultură.


    Inginerul
    constructor, profesor universitar și academician Nicolae Noica este directorul
    Bibliotecii Academiei Române. El a trecut în revistă câteva clădiri
    reprezentative pe care Bucureștiul de azi le datorează domniei controversatului
    rege Carol al II-lea. Și lista nu putea începe cu altceva decât cu reședința
    regală. Track: O primă clădire este
    Palatul regal. În noaptea de 7 spre 8 decembrie 1926 a izbucnit un incendiu
    care a distrus întreaga parte centrală. Consolidarea fundațiilor, structura de
    rezistență la roșu a fost făcută de inginerul Pragher. După 1932 se vor
    executa lucrări de construcție la nivelul corpului central iar ulterior se va
    încheia un proces-verbal de recepție a Palatului regal. Eu am găsit acel
    proces-verbal. Ulterior, la începutul anului 1938, vor începe lucrările și la
    aripa dinspre Ateneu, lucrări care au fost continuate până în 1940. Remarcăm că
    cutremurul din 1940 nu a afectat clădirea.


    Proiectele
    au continuat alert. Instituțiile statului dublat ca teritoriu și populație în
    1918 aveau nevoie de clădiri mai mari. Nicolae Noica. O altă clădire importantă a fost noul sediu al Ministerului
    de externe, azi sediul guvernului. Această clădire a fost proiectată de Duiliu
    Marcu și lucrările de beton armat au fost făcute de inginerul Gheorghiu între
    1937 și 1938. Acolo exista vechiul minister de externe. Palatul nou al Băncii
    Naționale este făcut în perioada în care are loc un studiu de sistematizare
    când Consiliul Tehnic Superior a analizat toate modificările de alinieri care
    au fost făcute în zonă. Decretul regelui Carol al II-lea, pentru utilitate
    publică, a expropriat zonele respective.


    Regele
    Carol al II-lea a rămas în istorie ca un mare sprijinitor al culturii. Nu a
    fost exceptată nici Academia de la sprijinul pe care l-a acordat. Noica a
    menționat chiar clădirea instituției pe care o conduce. O altă clădire impresionantă este clădirea Bibliotecii
    Academiei Române. Pentru prima oară, după ce în 1931 profesorul Duiliu Marcu
    prezentase un proiect Academiei pentru un corp al clădirii bilbiotecii, între
    anii 1935 și 1937 este realizată remarcabila construcție de către inginerul
    Ioanovici. Inaugurarea va avea loc pe 5 iunie 1937 în prezența regelui Carol al
    II-lea care a insistat să fie prezent la ședința Academiei în care era primit
    Lucian Blaga.


    Pe unul
    dintre marile bulevarde bucureștene se găsește o altă clădire ridicată pe
    vremea lui Carol al II-lea, sediul Arhivelor Naționale. Iar spre vest, în
    apropierea Palatului Cotroceni, sediul președinției române de azi, se înalță
    Academia Militară, monument reprezentativ al stilului Bauhaus. Nicolae Noica. O altă clădire reprezentativă
    este Patrimoniul Monitorului oficial, astăzi sediul Arhivelor Naționale, vizavi
    de grădina Cișmigiu. Școala Superioară de Război, astăzi Academia Militară, a
    fost construită între 1937-1939. Clădirea principală a Școlii Superioare de
    Război este dezvoltată pe un front de 120 de metri și are o suprafață de 3650
    de metri pătrați. Întreaga construcție a fost realizată în numai 2 ani.
    Lucrările au fost realizate de inginerul Emil Pragher al cărui nume îl găsim în
    multe locuri, o mare personalitate.



    Pe lista scurtă mai pot fi amintite Institutul
    de Cercetări Agronomice, Muzeul Satului, Arcul de Triumf din București,
    reședința regală din localitatea Scroviștea, Castelul Foișor de la Sinaia și
    catedralele ortodoxe de la Cluj, Mediaș și Timișoara.


  • Le 10 mai dans l’histoire de la Roumanie

    Le 10 mai dans l’histoire de la Roumanie

    Jusqu’en 1948, le 10 mai était la Fête nationale roumaine. Une date symbole de l’indépendance et de l’unité de la Roumanie, indissolublement liée à la monarchie, une journée d’émotion et de participation populaires. L’histoire du 10 mai commence en 1866, avec l’arrivée, sur le sol des Principautés unies de Valachie et de Moldavie, de Carol de Hohenzollern-Sigmaringen, le nouveau prince régnant, installé après le coup d’Etat qui a éliminé la dictature personnelle d’Alexandru Ioan Cuza, son prédécesseur sur le trône. Le moment diplomatique est assez délicat, puisque l’union des Principautés bénéficie de reconnaissance européenne seulement pendant le règne de Cuza. Son évincement du pouvoir pousse l’Empire ottoman – en tant que puissance suzeraine – à exiger, en février 1866, de la part des autres puissances continentales une décision qui aille vers l’annulation de l’union. L’historien Alin Ciupală raconte l’enchaînement des événements ultérieurs: Alors, les hommes politiques du moment ont dû trouver rapidement une solution à la crise. Ion Brătianu et d’autres personnalités politiques de la génération révolutionnaire de 1848 sont allés à Paris, car la solution tant recherchée ne pouvait venir que de l’homme le plus puissant d’Europe, l’empereur de France. Ce fut donc Napoléon III qui a suggéré cette solution, très bonne d’ailleurs sur le long terme. En 1866, le 10 mai n’a pas eu de profil festif. Au-delà de la cérémonie officielle inévitable, la crise politique était si profonde qu’elle aspirait toutes les énergies. L’arrivée de Carol Ier à Bucarest ne suffisait pas, il avait encore besoin d’être reconnu par la puissance ottomane suzeraine. La joie de la population liée à ce 10 mai était secondaire.

    Quinze ans plus tard, lorsqu’une Roumanie devenue indépendante, suite à la guerre russo-turque de 1877-1878, se proclamait royaume, Carol Ier était couronné roi le 10 mai 1881. Alin Ciupală détaille: A partir de là, la date du 10 mai acquiert une tout autre amplitude. Il y aura même une formule de festivités pour marquer l’événement. La journée commençait avec une messe à la Cathédrale patriarcale de la capitale, à laquelle prenaient part des membres de la Maison royale, du gouvernement et du corps diplomatique en poste à Bucarest. Venait ensuite la manifestation très probablement la plus importante de la joie qui rassemblait la famille royale et les citoyens de Roumanie : le défilé militaire commandé par le roi Carol Ier lui-même. Après, la fête populaire continuait sur l’avenue Kiseleff, et la journée était clôturée par le bal offert par la famille royale et auquel participaient la haute société, les membres du gouvernement, le corps diplomatique et les élus parlementaires. C’était une journée bien remplie et impeccablement organisée. »

    Le rituel introduit par Carol Ier pour célébrer le 10 mai a été aussi adopté par son successeur, le roi Ferdinand, d’autant plus que la date avait gagné en importance, suite à la Première Guerre mondiale et à la Grande Union de 1918. L’historien Alin Ciupală raconte: Elle représentait le moment où tous les Roumains s’étaient retrouvés. Après 1918, Bucarest accueille aussi toutes les provinces unies avec la Roumanie à la fin de la Première Guerre mondiale. En plus, jusque dans les années 1930, la reine Marie joué un rôle très important dans la mise en page des manifestations pour le 10 mai. Sa présence publique, très appréciée par les Roumains, a mis en exergue le côté populaire de la fête. Celui qui a transformé le 10 mai en une occasion de parler plutôt de soi-même et de glorifier le souverain, ce fut le roi Carol II. Durant son règne, il a imposé une variante de culte de la personnalité, et le 10 mai en était l’occasion parfaite, qu’il n’a pas ratée. De nombreux documents d’archives, y compris cinématographiques, le prouvent. C’est le cas, par exemple, d’actualités d’époque filmées, qui montrent des extraits des festivités organisées pour célébrer le 10 mai sous Carol II. D’ailleurs, il est important de savoir que le premier journal d’actualités filmé a été réalisé à l’occasion du 10 mai 1914. Malheureusement, ce n’est pas la version intégrale.

    L’entrée de la Roumanie dans la Deuxième Guerre mondiale a balayé les célébrations festives du 10 mai, et l’abdication forcée du roi Michel en 1947, suivie par l’installation complète du régime communiste, ont eu pour résultat le choix d’une nouvelle Fête nationale. En plus, les communistes ont entièrement effacé de l’histoire officielle la date du 10 mai, si étroitement liée à la monarchie. Ils ont même falsifié la date de la proclamation de l’indépendance de l’Etat roumain – le 10 mai 1877 – l’événement historique étant marqué le 9 mai durant les années du communisme en Roumanie. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • נפטר השחקן והסופר קרול פלדמן

    נפטר השחקן והסופר קרול פלדמן

    ICR, המרכז לתרבות רומניה הודעיה על פטירתו של הבמאי, השחקן והסופר CAROL FELDMAN, אישיות תרבותית חשובה של קהילת יוצאי רומניה בישראל. הוא הובאה למנוחות ב08 במאי בבית העלמין בחולון. הפדרציה של הקהילות היהודית ברומניה מסרה את תנחומיה לבני משפחתו של מי שהיה איש התרבות CAROL FELDMAN



    הוא נולד בעיר TULCEA, במזרח רומניה, ב10 בפברואר 1937. הוא למד ועבד בטאטרון הלאומי היהודי TES , בבוקרשט, עד 1965, כשהוא עלה לישראל. בישראל הוא שיחק בהצגות בשפה האידיש אבל גם בעברית וברומנית.



    הוא שיחק ביותר מ50 הצגות שונות וביים מעל 20 הצגות אחרות. כמו כן הוא כתב ספרי סיפורים רבים. הוא היה חבר באיגוד הסופרים ברומניה. בין 1965 לבין 1994, כתבותיו פורסמו בעיתונות הרומנית בישראל, בעיתונים כמן VIATA NOASTRA, החיים שלנו, LECTURA וFACLA


    יהיה זכרו ברוך

  • March 9, 2019 UPDATE

    March 9, 2019 UPDATE

    COMMEMORATION Former political prisoners and victims of the communist regime in
    Romania between 1944 and 1989 were commemorated on March 9th, when
    the Romanian Orthodox Church commemorates the 40 martyrs of Sebaste. Religious
    services were held in Bucharest and wreaths of flowers were laid at monuments.
    The commemoration of the anti-communist political prisoners on this day was
    decided through a law approved by Parliament in 2011. It is believed the
    communists sent to prisons over one million people, of which tens of thousands lost
    their lives to precarious detention conditions.








    BURIAL Remains of Romania’s former sovereign, Carol 2nd were reinterred
    on Saturday at the Archbishop Cathedral in Curtea de Arges, southern Romania,
    where other members of the royal family are also buried. After a religious
    service, the coffin was placed into a crypt not far from those of Romania’s
    last sovereign king Mihai 1st and his wife, queen Ana. King Carol 2nd
    ruled the country between 1930 and 1940 a very controversial period in Romania’s
    history characterized on one hand by economic prosperity, cultural development
    and loyalty towards Romania’s Western allies, and on the other by the king’s
    immoral behavior, the corruption of his associates and the setting up of his
    personal dictatorship in 1938. After ceding without fight a third of the
    country’s territory to the neighboring USSR, Hungary and Bulgaria, Carol 2nd
    was forced to abdicate in favour of his son Mihai. He lived in exile and died
    in Portugal in 1953.








    VISAS The European Union announced that
    as of 2021, US citizens will need visas to travel to the Schengen zone. The US
    citizens must have a valid passport, a bank or a credit card as well as an
    e-mail address to apply for an ETIAS visa. ETIAS stands for the European Travel
    Information and Authorization System. Minors will need only a passport and
    their name included in the ETIAS database, www.etiasvisa.com
    informs. At present, the US citizens don’t need visas for stays up to 90 days.
    Europe has recently decided to improve their security system to prevent any
    other problems concerning illegal migration and terrorism, the ETIAS webpage
    has also announced. In 2016 the European Commission published for the first
    time a report calling on the USA to apply a visa waiver in the case of five EU
    members, Bulgaria, Cyprus, Croatia, Poland and Romania, because under the EU
    rules all its citizens must benefit from the same rights.










    RUGBY Romania’s national rugby team on
    Saturday secured a 22 – 20 win against Russia in a match counting towards Rugby
    Europe International Championship 2019. In its last match Romania will be up
    against Belgium on March 17th on the latter’s home ground. In the
    first three matches of this contest, Romania lost to Georgia 9-18, secured a
    38-10 win against Germany and conceded defeat to Spain 21-18. The
    aforementioned competition is Europe’s second major rugby tournament after the
    Six Nations Championship. The Romanians presently come 18th in the
    world’s ranking and that’s their weakest performance in the past 6 years.












    TENNIS The world’s number two tennis player, Romanian Simona Halep, on Sunday
    will be up against Ukrainian challenger Katerina Kozlova in the third round of
    the Indian Wells tournament currently underway in the USA. In the second round
    the Romanian managed a two-set win, 6-2, 6-4 against Barbora Strycova of the Czech
    Republic. Halep won the Indian Wells tournament in 2015. Also on Sunday,
    Romanian-American pair made up of Monica Niculescu and Abigail Spears will be
    playing Canadian Gabriela Dabrowski and Yifan Xu of China in the round of 16.
    In the men’s doubles contest, Horia Tecau of Romania and his Dutch teammate
    Jean Julien Rojer will be up against Marton Fucsovics of Hungary and Guido
    Pella of Argentina.






    (translated by bill)

  • March 9, 2019

    March 9, 2019

    TENNIS The world’s second tennis player, Romanian Simona Halep, yesterday
    qualified for the third round of the Indian Wells tournament after a 6-2, 6-4
    win against Barbora Strycova of the Czech Republic. Halep, who won the Indian
    Wells tournament in 2015, will next take on Katerina Kozlova of Ukraine. Another
    Romanian, Mihaela Buzarnescu conceded a 6-2, 6-2 defeat in the second round of
    Indian Wells to Daria Gavrilova of Australia. Marius Copil, also from the
    Romanian delegation was also outperformed 6-2, 6-2, by Radu Albot of the
    Republic of Moldova.














    PROSECUTION The Special Section for the Investigation of Magistrates in Bucharest
    has today announced that the former chief of Romania’s main anti-corruption
    agency DNA, Laura Codruta Kovesi has been placed under penal investigation in a
    second file under the charges of setting up an organized criminal group and
    conspiracy to unjust repression. Between 2015-2016 Kovesi would allegedly have
    coordinated a criminal group made up of two prosecutors and a police officer,
    suspected of abusive investigation, unjust repression, trying to influence
    statements and creating confusion between legal institutions. The former DNA
    chief has described all these are fabrications aimed at tarnishing her
    reputation. Kovesi is being prosecuted in a first file for abuse of office,
    false testimony and bribery. We recall that the former DNA chief was sacked
    last summer when Justice Minister Tudorel Toader accused her of having defied
    Parliament authority and contested Constitutional Court rulings.














    BURIAL The remains of Romania’s former sovereign, Carol 2nd are
    being reinterred today at the Archbishop Cathedral in Curtea de Arges, southern
    Romania, where other members of the royal family are also buried. Last night
    the coffin was taken out of the chapel it stayed since 2003, when the body of
    the former king had been brought from Lisbon. After a religious service, the
    coffin will be placed into a crypt not far from those of Romania’s last
    sovereign king Mihai 1st and his wife, queen Ana. King Carol 2nd
    ruled the country between 1930 and 1940 a very controversial period in
    Romania’s history characterized on one hand by economic prosperity, cultural
    development and loyalty towards Romania’s Western allies, and on the other by
    the king’s immoral behavior, the corruption of his associates and the setting
    up of his personal dictatorship in 1938. After ceding without fight a third of
    the country’s territory to the neighboring USSR, Hungary and Bulgaria, Carol 2nd
    was forced to abdicate in favour of his son Mihai. He lived in exile and died
    in Portugal in 1953.














    POPULATION Romania’s population continues to diminish due to a decline in
    the fertility rate and due to migration, data publish by the National Institute
    for Statistics (INS) show. 200 people, mostly men with ages between 30 and 40,
    are leaving the country on a daily basis. According to the aforementioned
    institute on January 1st 2018 there were 120 thousand people less
    than on January 1st 2017. According to the same data, more Romanians
    died than were born and the number of those leaving the country was higher than
    those who entered it. A 2017 INS survey shows that more children were born in
    Romanian families living in Italy than in Romania and the number of children
    born in Romanian families abroad is double than in Romania.




    (translated by bill)

  • Le parc Romanescu de Craiova

    Le parc Romanescu de Craiova

    Son histoire est intimement liée à la famille de boyards Bibescu-Ştirbey, dont deux représentants sont montés sur le trône de la Valachie. Au XIXe siècle, le terrain de l’actuel parc, situé à la sortie de la ville, appartenait à Iancu Ioan Bibescu, grand dignitaire à la chancellerie valaque. Il y avait fait aménager un jardin, parsemé de bancs et de pavillons. Puisque les habitants de Craiova pouvaient s’y promener à leur gré, cet espace servit donc de jardin public aussi.L’idée d’y aménager un parc est donc apparue tout naturellement au début du 20e siècle, lorsque le maire de la ville de Craiova, Nicolae Romanescu, décida de fonder un parc conçu selon un projet primé de la médaille d’or de l’Exposition internationale de Paris en 1900.

    Le projet appartenait au grand architecte paysagiste Edouard Redont, auteur du projet du parc Carol Ier de Bucarest en 1906. Edouard Redont a également gardé quelques traces que la famille Bibescu avait laissées sur les lieux, explique le paysagiste Alexandru Mexi : « La maison Bibescu se trouve toujours dans le parc, à proximité du Jardin Zoologique, qui avait été créé à la même époque. Il ne s’agit pas d’une intervention ultérieure, puisqu’il existe des documents d’époque et des plans relatifs à un enclos des loups, ainsi que sur la manière dont celui-ci devait être construit. Le terrain sur lequel le parc s’étend aujourd’hui était à l’époque une propriété privée, mais certains lopins de terre n’appartenaient à personne. En fait, des caravanes de roms nomades s’installaient le long du ruisseau Valea Fetei, la Vallée de la fille, rendant ce terrain insalubre. Edouard Redont a publié en 1904 un livre appelé « Parc Bibesco », dans lequel il présente en détail toutes les interventions que le parc avait subies. Tout un chapitre est dédié au jardin qui y existait avant l’aménagement de l’actuel parc Romanescu, expliquant le contexte qui avait mené à son apparition. La principale raison a de la création de ce parc était été celle de nettoyer la zone. »

    Au cours des travaux d’aménagement du jardin, qui a porté initialement le nom de Bibescu, Edouard Redont a collaboré avec un autre paysagiste étranger, Jean Ernest, et leur vision transposée sur les lieux resta inchangée jusqu’à nos jours, raconte Alexandru Mexi : « Le parc Romanescu est probablement l’unique jardin public du sud de la Roumanie, sinon de Roumanie, aménagé dans un style purement romantique. Ce style apparut d’abord en Angleterre, vers la fin du 18e siècle et il est répandu uniquement à travers les jardins privés. Vers le début du 19e siècle, il fut adopté aussi par les jardins publics, lorsqu’un véritable phénomène de la création de parcs publics est né. Puis, il est adopté par les Français aussi, qui modifient ce style qui atteint ainsi son apogée. A son tour, Edouard Redont, paysagiste formé en France, élève d’un autre grand paysagiste – Edouard André – est devenu lui aussi adepte du style romantique français qu’il allait utiliser pour le parc Romanescu. Dans le cas des jardins et des parcs, le style romantique présente quelques caractéristiques spécifiques, dont la plus connue est « la nostalgie des ruines ».

    Et le parc Romanescu n’y fait pas exception, puisqu’il possède quelques fausses ruines. L’exemple le plus éloquent est le château d’eau, appelé actuellement le château magique. S’y ajoute le pont aux chaines qui relie les deux rives du ruisseau Valea Fetei. Hormis ces constructions en fausse ruine, il existe aussi de constructions à architecture roumaine traditionnelle, à savoir : la maison du jardinier, l’ancien restaurant et plusieurs pavillons et kiosques ». La végétation du parc a également été alignée aux exigences du même style, explique Alexandru Mexi : « La végétation, typique du style romantique français, est exotique. Rien qu’un exemple : le cyprès chauve, arbre planté au début du 20e siècle, est très beau de nos jours encore. Il n’est pas spécifique pour le sud de la Roumanie, mais à l’époque, il s’inscrivait dans une mode apparue en France et en Espagne et c’est pourquoi il fut acclimaté en Roumanie aussi, y compris dans le parc Cismigiu de Bucarest. Le parc préserve aussi quelques exemples de la végétation d’origine avec quelques vieux tilleuls, mais aussi des frênes et des hêtres qui bordent les étangs longeant le cours du ruisseau Valea Fetei… Malheureusement ces arbres ont commencé à disparaître à cause de l’intervention humaine. Les tranchées creusées près de leurs racines pour installer des câbles, ainsi que d’autres chantiers ont tassé la terre autour d’eux et même endommagé leurs racines. »

    De nos jours encore, les visiteurs peuvent toujours admirer le projet d’origine d’Edouard Redont, tout comme l’ont fait les habitants de Craiova en 1903, lors de l’inauguration officielle du parc, qui s’est déroulée en présence du Roi Carol Ier et de la reine Elisabeth. (Trad. Alex Diaconescu)

  • La République de Ploiesti

    La République de Ploiesti

    Les comploteurs sétaient proposé de prendre le contrôle du service de télégraphe, tout en misant sur lappui de larmée et de la population de plusieurs villes importantes. Inspirés par les libéraux de gauche, les groupes de conspirateurs étaient déçus par le règne de Carol et par linstabilité gouvernementale des années 1866-1870. A cela sajoutait la guerre franco- allemande, déclenchée le 19 juillet 1870 et qui allait sachever par la capitulation de la France le 10 mai 1871 ; un dénouement qui a provoqué dans les rangs des Romains une vague de sympathie envers lHexagone et dantipathie envers le roi allemand Carol.



    Bien que les leaders du complot aient hésité à mettre en œuvre leur projet, les conspirateurs de Ploiesti, menés par le futur général Alexandru Candiano-Popescu, ont avancé dans leur démarche et se sont emparés de la Préfecture et du Télégraphe. Devant une foule de plusieurs milliers de personnes, Candiano-Popescu a décrété la déchéance du roi Carol et sest proclamé préfet du département de Prahova dont Ploiesti était le chef-lieu.



    La foule, enflammée par son discours, sest dirigée ensuite vers une unité militaire pour se munir darmes. Face au refus dobéir du comandant, elle sest rendue à la prison de la ville où elle a libéré les détenus. Le putsch militaire a pris fin peu de temps après que le chef du service de télégraphe de la ville de Predeal eut interrompu la communication avec Bucarest. Le soir même, larmée a procédé à larrestation de quelque 400 suspects et des responsables politiques libéraux Ion C. Bratianu, Eugeniu Carada, Nicolae Golescu. Le leader des conspirateurs de Ploiesti a été à son tour arrêté à Buzau.



    Moins de 24 heures après sa création, la République de Ploiesti disparaissait. 41 conspirateurs ont été déférés à la justice, qui les a pourtant acquittés. Bien quépisode court et intense de lhistoire roumaine, la République de Ploiesti a joué un rôle important dans la vie politique autochtone. De lavis de Silvia Marton de la Faculté de Sciences Po de lUniversité de Bucarest, la rébellion était inévitable, vu le dysfonctionnement des structures de lEtat roumain de lépoque : « A lépoque, tout semblait encore possible. Les protagonistes de la République de Ploiesti, le roi Carol I, les conservateurs, les modérés, dautres libéraux, se trouvaient tous au début de leurs démarches, à une époque où tout semblait encore possible. On avait limpression que lon pouvait encore construire. On assistait à une vague de volontarisme qui allait entraîner pas mal de choses blâmables. Les conspirateurs espéraient, mais sans beaucoup de conviction, construire un Parlement et un régime, éventuellement une République. Mais, avant tout, ils voulaient dun régime où le Parlement occupe une place importante. Carol lui-même cherchait sa place, il ne comprenait pas très bien ce qui se passait. Très sûr de ses actes, Bratianu tentait de dominer tous les gouvernements quil rejoignait. Par ailleurs, les conservateurs essayaient davoir leur mot à dire. Finalement, jeunes ou moins jeunes, ils semblaient tous fort confiants en la justesse de leurs idées. »



    On a interrogé Silvia Marton sur les principales idées ayant servi de fondement à la République de Ploiesti : « Qualifiée de coup dEtat par les procureurs, la République de Ploiesti a été en quelque sorte une contre-réaction à ladresse des conservateurs et surtout du roi prussien de Roumanie, Carol de Hohenzollern. Deux caricatures parues dans le journal libéral-radical Ghimpele (Lépine), une publication très progressiste de lépoque, se sont avérées fort suggestives pour la dimension sociale de cette période-là. Par linstallation de la République, les conspirateurs souhaitaient mettre un terme aux privilèges. La plupart des boyards se rangeaient du côté des conservateurs; ils avaient préservé leurs fonctions politiques, ils étaient élus et réélus et du coup très visibles sur la scène politique. Une sensibilité sociale, démocratique, existait indéniablement. Le terme “démocrate” est dailleurs employé par les initiateurs de la République pour désigner la fin des prérogatives attribuées traditionnellement aux boyards en tant que seuls représentants et auteurs de la politique roumaine. On assistait, si vous voulez, à une réaction de la bourgeoisie. »



    La République de Ploiesti a également marqué une révision de lattitude de la classe politique envers lEtat, les réformes et le souverain. Silvia Marton : “Toujours en vie, Cuza était en exile quand il fut élu à trois reprises, dans plusieurs circonscriptions. Il renonce aux mandats, écrit des lettres élégantes, pour refuser dassumer ses mandats et pour remercier son électorat. Mais, les libéraux, les révolutionnaires de 1848, les radicaux sont ses adversaires. A leurs yeux, Cuza et le roi Carol étaient des dirigeants autoritaires. Carol était bien autoritaire. Il adoptait des décisions en ignorant le Parlement et en cela il ressemblait de nouveau à Alexandru Ioan Cuza. Or cette situation était insupportable. De lavis des libéraux, trop de pouvoir concentré entre les mains du gouvernement indiquait une tendance dangereuse. Cest ce qui les pousse à manifester des tendances républicaines et à exiger la responsabilité du gouvernement devant le parlement. Ce ne sera quà partir de 1870- 1871 que lon acceptera la responsabilité du gouvernement qui fonctionne de mieux en mieux, tandis que le roi redéfinit son rôle, arrivant au bout de quelques années à faire et à défaire les gouvernements. »



    Dernier spasme de la formation de lEtat roumain moderne et démocrate, lépisode de la République de Ploiesti a renforcé la démocratie roumaine. Après 1870, la Roumanie obtient son indépendance en 1877- 1878 et devient royaume, ce qui lui permettra dadopter une politique censée lui assurer de la stabilité et une meilleure gouvernance.

  • Regii României

    Regii României

    Acum un secol şi jumătate, Carol de Hohenzolern-Sigmaringen devenea conducătorul Principatelor Unite, în formula realizată în 1859 de Alexandru Ioan Cuza. Marile imperii ale timpului îşi impuneau voinţa asupra soartei Moldovei şi Valahiei, aflate în punctul întâlnirii intereselor geopolitice ale otomanilor, ruşilor şi ale construcţiei austro-ungare. Franţa, Prusia şi britanicii, de asemenea, decideau ce urma să se întâmple cu micile principate, conduse, până atunci, de voievozi şi domni.



    În 1859, liderii de la Iaşi şi Bucureşti au făcut o mişcare uimitoare, l-au ales în ambele state pe acelaşi om, Alexandu Ioan Cuza, mişcare foarte greu digerată de cei care se opuneau ideii de unire a Moldovei cu Valahia. Pasul următor a fost consolidarea acestei uniri prin aducerea în fruntea Principatelor a unui domnitor străin, recomandat şi acceptat de marile imperii. Cel care a acceptat complicata sarcină a fost tânărul căpitan, atunci de doar 27 de ani, vlăstar de veche familie regală germană.



    În 15 ani, Carol l a obţinut independenţa României care devine regat, în 1881, şi el regele acestei ţări moderne. Primul rege al României, fondatorul dinastiei, a avut o domnie lungă şi glorioasă. A părăsit scena vieţii în 1914, când primul război mondial pornise din Balcani şi urma să răvăşească întreaga lume. Următorul rege era nepotul de frate al lui Carol, cel care, de asemenea, a acceptat să îi urmeze regelui fără urmaş. Ferdinand şi soţia sa, Maria, nepoată a împărătesei britanice Victoria, sunt monarhii care au făurit România Mare, la sfârşitul anului 1918, când toate provinciile româneşti, inclusiv Transilvania, s-au reunit în aceleaşi graniţe şi sub acelaşi rege.




    Perioada interbelică este una de maximă înflorire economică şi spirituală dar cu destule probleme pe plan politic. Indeciziile regelui Carol al ll-lea, care trebuia să îi urmeze tatălui său, Ferdinand, la tron, îl fac să fie al patrulea rege al României, fiul său, Mihai, devenind rege la numai 5 ani. Carol al ll-lea îl detronează şi devine rege, în 1930, pentru exact un deceniu. Mihai revine şi el la domnie şi conduce ţara în teribilele momente ale celui de al doilea război mondial.



    La sfârşitul lui 1947, comuniştii români, sprijiniţi de Armata Roşie ce ocupase ţara, îl obligă pe tânărul rege să abdice. Se încheia, astfel, povestea dinastică a României, la 81 de ani de la venirea în ţară a fondatorului acesteia, Carol, primul rege al României. Mihai a plecat într-un lung exil iar România s-a adâncit în ceea ce numim paranteza comunistă din istoria sa, o perioadă pe care vrem să o uităm şi să o depăşim. Căderea comunismului nu a adus imediat şi înţelegerea semnificaţiei dinastiei regale în istoria României şi revenirea regelui Mihai în ţara sa, în care s-a născut şi a domnit de două ori, a fost întârziată nepermis şi cu măsuri dure, incalificabile.



    Din fericire, regele Mihai are o viaţă lungă şi ne bucurăm că această şansă istorică este tot mai apreciată de români. În octombrie 2011, când regele a împlinit 90 de ani, a fost invitat să se adrese din nou Parlamentului, după mai mult de şase decenii de dureroasă absenţă. Coroana regală nu este un simbol al trecutului, a spus atunci Majestatea sa, ci o reprezentare unică a independenţei, suveranităţii şi unităţii noastre. Coroana este o reflectare a Statului, în continuitatea lui istorică, şi a Naţiunii, în devenirea ei. Coroana a consolidat România prin loialitate, curaj, respect, seriozitate şi modestie.”



    Iar regele Mihai ne-a spus, celor de faţă şi viitori, că stă doar în puterea noastră să facem ţara statornică, prosperă şi admirată în lume. “Nu văd România de astăzi ca pe o moştenire de la părinţii noştri, ci ca pe o ţară pe care am luat-o cu împrumut de la copiii noştri. Aşa să ne ajute Dumnezeu!”.

  • Les espaces verts de la capitale roumaine

    Les espaces verts de la capitale roumaine

    Pendant le dernier quart de siècle, la ville a perdu la moitié de ses espaces de verdure constitués de parcs, jardins, parterres paysagers longeant les rues et forêts. Un habitant de Bucarest bénéficie actuellement de moins d’un quart de la superficie d’espace vert fixé par les normes internationales. Si, en 1990, la capitale roumaine comptait 3500 hectares d’espaces verts, à présent elle n’en a plus que 1600. A cette situation précaire a contribué, entre autres, la mise en œuvre, en 2000, d’un projet d’urbanisme qui a coïncidé avec la loi, adoptée la même année, de la rétrocession des terrains confisqués par le régime communiste.

    La capitale a ainsi perdu des centaines d’hectares d’espaces verts. Et des dizaines d’hectares des grands parcs bucarestois risquent d’être recouverts de béton si les autorités ne prennent pas de mesures – avertissent les organisations actives dans le domaine de l’environnement qui militent pour la conservation des zones vertes. Dan Trifu est vice-président de l’Association Eco-Civica, organisation impliquée, aux côtés de l’Association « Sauvez Bucarest », dans plusieurs procès contre la mafia immobilière de la capitale : « Il s’agit de grandes étendues de verdure. 28 hectares ont été arrachés au Parc Tineretului, à l’aide de faux introduits dans les documents d’urbanisme. Par exemple, après la chute de Ceauşescu, le Palais des Enfants de Bucarest, faisant partie du Parc Tineretului, comptait 44 hectares. Dans le projet d’urbanisme de l’an 2000, il figure avec 16 hectares. Ce sont les principales armes auxquelles les autorités ont eu recours pour s’approprier ces espaces verts. En 2000, nombre d’entreprises et de plateformes industrielles avait déjà été privatisées, ce pourquoi il n’y avait plus d’espace disponibles pour cette mafia des rétrocessions. 2000 a été une triste année pour Bucarest. Cette mafia a très bien préparé le terrain par les projets d’urbanisme ; ainsi, sur de grandes superficies, comme celles du nord de la capitale – différents parcs et tout ce qui était les pépinières de Bucarest – ont été érigées des constructions. »

    Des centaines d’hectares alloués aux pépinières de Bucarest, qui assuraient les plants d’arbre censés être plantés à l’intérieur de la ville, ont changé de statut, étant déclarés zones destinées à la construction. A proximité de la forêt de Băneasa a été érigé tout un quartier d’immeubles et de villas étendu sur 600 hectares. On avait même prévu la construction d’une autoroute à 6 bandes qui devait traverser la forêt, pourtant les organisations environnementales ont réussi à arrêter la mise en œuvre de ce projet. Des centaines d’arbres fruitiers appartenant au Centre de recherche de Băneasa ont été abattus illégalement. Dan Trifu explique: « D’importantes superficies appartenant à l’Institut de pomoculture de Băneasa sont devenues la propriété de personnes douteuses, qui souhaitent détruire la zone et présentent des projets d’urbanisme pour y ériger des constructions. A proximité de l’Aéroport de Bucarest-Baneasa, a été créée une aire commerciale très connue en sacrifiant des dizaines d’hectares de vergers de l’Institut d’Agronomie de Bucarest. Le plus bel alignement de chênes rouges d’une capitale européenne, celui dont bénéficiait Bucarest le long de la route nationale 1, a été défriché pour construire cette aire commerciale. Des centaines d’hectares d’espaces verts ont été anéantis et le niveau de pollution a augmenté dans la zone. »

    Ces 25 dernières années, plus d’un million d’arbres et d’alignements ont disparus de Bucarest. Presque la moitié des arbres qui bordaient jadis les rues de la capitale n’existe plus de nos jours, se révolte Dan Trifu : « Les statistiques font état de quelque 150 hectares de zones vertes compromises entre les immeubles suite aux travaux prévus par le Projet d’urbanisme datant de 2000. Il faut comprendre que toutes ces zones vertes se trouvant autour des immeubles locatifs ou des institutions publiques ne figurent pas comme telles dans le projet d’urbanisme. C’est une tromperie. Une sorte de crime commis par les autorités locales de Bucarest qui n’ont pas conféré un statut approprié à toutes ces zones vertes. Du coup, elles ont été attribuées soit aux zones industrielles soit aux espaces d’habitation. Prenons l’exemple du Parc Izvor dont 8 hectares, presque la moitié de sa surface, figure comme zone constructible dans le Projet d’urbanisme de la capitale ! C’est inimaginable ! Ou encore le Parc Tineretului qui, en plus des 28 hectares de perdus, fut sur le point d’en perdre trois autres destinés à la construction d’un campus universitaire privé. Le Parc de l’Ecole Polytechnique s’est vu rétrocéder presque la moitié de sa superficie et il risque à présent d’abriter trois immeubles de bureaux de 26 étages chacun, selon le Plan d’urbanisme. Le Parc Prisaca Dornei a perdu 6 hectares de terrain. Actuellement, il n’y reste qu’une petite zone ressemblant toujours à un parc, puisque le reste est couvert de villas et de restaurants…Ce parc abritait jadis la zone la plus verte d’un quartier résidentiel de la capitale. Là, nous avons perdu 2 autres hectares d’espaces verts. Dans cette zone, de beaux alignements d’arbres et parterres de fleurs longeaient le parc. Et c’était toujours là que se trouvait la plus magnifique plantation de thuya de Bucarest. Quant au parc IOR, à présent il s’appelle « Alexandru Ioan Cuza », car la moitié a été rétrocédé. »

    Tous les parcs de Bucarest ont donc été amoindris, alors que des squares entre les immeubles ont complètement disparu. Plusieurs parcs ont été sauvés grâce aux efforts des organisations environnementales, suite à des procès. C’est le cas du Parc Carol, où l’on envisageait de construire la cathédrale de la nation, et du parc de la Gare du Nord, qui devait devenir un parking souterrain. Bucarest compte 23 m2 d’espaces verts par tête d’habitant, le calcul prenant en compte les parcs, les cimetières, les alignements d’arbres et les forêts.

    Les organisations environnementales contestent, elles, ce chiffre, affirmant que les autorités avaient inclus, parmi les espaces verts, la forêt de Băneasa, qui se trouve, en fait, à l’extérieur de la ville et la superficie des lacs de Bucarest. Selon les ONGs, chaque habitant de la capitale roumaine bénéficierait de 8,5 m2 de verdure. De toute façon, Bucarest est devenu un perpétuel chantier, ce qui entraîne un niveau de pollution de l’air qui tue des milliers de personnes chaque année. La nature réclame ses droits. Finira-t-elle par triompher ? (Trad. : Dominique, Ioana Stăncescu)

  • Le Parc Carol de Bucarest

    Le Parc Carol de Bucarest

    La ville de Bucarest a longtemps été privée de parcs et de jardins publics. Le premier à y faire son apparition, au milieu du XIXe siècle, a été le jardin de Cismigiu. Et comme les Bucarestois l’ont beaucoup apprécié, les autorités ont décidé d’en aménager un autre, cette fois-ci du côté sud de la capitale, plus précisément sur la Colline de Filaret, baptisée d’après le nom du métropolite qui y détenait un vaste terrain. A cette époque, la colline était couverte de vignes, de jardins potagers et de marais. En outre, c’est là que s’étaient rassemblés les révolutionnaires, en 1848, cet endroit étant connu depuis lors sous le nom de Champ de la liberté. Sur la même colline se trouvait une fontaine à l’eau potable. L’idée d’y aménager un jardin public n’a pas été mise en œuvre au XIXe siècle.

    L’architecte urbaniste Andrei Popescu, gérant du site web http://www.ideiurbane.ro/ nous a appris quand les travaux à ce jardin ont commencé: « Les travaux démarrent en 1905. Le parc sera ouvert en 1906, au même moment que l’Exposition générale roumaine. Les autorités ont donc mis une cinquantaine d’années pour finaliser ce projet. Le paysagiste principal a été le Français Edouard Redont. C’est à lui que nous devons l’ébauche de ce parc. Son plan sera détaillé par trois architectes roumains, à savoir Ştefan Burcuş, Victor G. Ştefănescu et Ion D. Berindey ».

    Le nouveau parc devait accueillir plusieurs mois durant l’exposition générale, mais il a été conçu pour exister même au delà de cet événement. On l’a baptisé Carol Ier, d’après le nom du roi du pays en ces temps-là. C’est lui qui avait modernisé la Roumanie et en avait fait un royaume indépendant. D’ailleurs, l’exposition de 1906 avait été organisée justement pour mettre en exergue les réalisations des 40 ans de règne de Carol Ier. On peut admirer aujourd’hui encore deux statues, représentant des géants, réalisées par les sculpteurs Frederic Storck et Dimitrie Paciurea. Même si l’emplacement de ces sculptures n’est plus le même aujourd’hui et que la Nymphe ne se retrouve plus dans le groupe statuaire originel, les deux géants restent un emblème du parc, aux côtés d’autres monuments, affirme notre interlocuteur Andrei Popescu.

    Andrei Popescu: « L’un d’entre eux, probablement le plus connu, c’est la Tour de Tepes, qui était initialement un château d’eau. Mais puisque le réservoir n’était pas très beau et qu’il était situé en haut de la colline, donc visible de tous les coins de l’exposition, un vrai château a été bâti autour de ce réservoir. La tour est en fait la construction qui a habillé le réservoir, l’embellissant en quelque sorte. Puis, il y a aussi le premier pont pour la construction duquel les bâtisseurs ont utilisé le béton armé. La fontaine du ministère des Domaines de l’Etat a été réalisée avec des pierres apportées de tous les coins du pays. Mentionnons aussi les Arènes romaines qui ont connu de petites modifications durant le régime communiste. Cette construction préservait l’idée d’amphithéâtre en plein air. Avec ses 5 mille places à l’époque de leur construction, ces Arènes étaient impressionnantes. Un autre théâtre en plein air existait auparavant, à l’endroit où se trouve actuellement le lac. C’était en fait la reconstitution d’une bataille navale. Les sièges et des gradins pour les spectateurs étaient installés sur les rives du lac. Cet aménagement était pourtant temporaire. Le lac est apparu aussi grâce aux sources d’eau qui y ont été captées. Le lac a couvert en fait le marais créé par les sources d’eau. La fontaine au Zodiaque n’a pas fait partie de l’exposition de 1906. Elle a été construite en 1935, pour la première édition de l’événement connu sous le nom de « Mois de Bucarest », accueilli par le parc Carol Ier de la capitale. Ses créateurs, les architectes Octav Doicescu et le sculpteur Mac Constantinescu, ont voulu rappeler aux visiteurs le fait que la fontaine originelle de Filaret était décorée elle aussi de signes du zodiaque.»

    Une fois le communisme installé, le parc change de nom, étant rebaptisé « Le Parc de la liberté ». Au début des années ’60, il subit d’importantes modifications esthétiques. Un mausolée y sera bâti. Il servira aussi bien de nécropole que de monument à la mémoire des héros socialistes. Ce mausolée fut érigé à la place du Tombeau du soldat inconnu, qui s’y trouvait depuis les années 1920. En 1958, le monument du Soldat inconnu avait été démantelé et déplacé au Mausolée de Marasesti, sur les lieux d’une grande victoire de l’armée roumaine pendant la Grande Guerre. En 1991, le Soldat inconnu allait reprendre sa place dans le Parc qui recouvrera son nom initial, à savoir Carol Ier. (Trad.: Mariana Tudose, Alex Diaconescu)

  • Le prince Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen

    Le prince Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen

    Karl Anton Joachim Zephyrin Friedrich von Hohenzollern-Sigmaringen est né 7 septembre 1811 à Krauchenwies, dans l’actuel land de Bade-Württemberg, et il est mort le 2 juin 1885. Marié à Josephine Friederike Luise de Bade, fille de Karl, grand-duc de Bade, il a eu 6 enfants, dont le 3e allait être le futur roi de Roumanie, Carol Ier. Le 4e enfant, Anton, est mort en 1866, à l’âge de 25, dans le combat de Königgrätz, pendant la guerre austro-prusienne. D’orientation libérale, Karl-Anton a été le chef de la Maison de Hohenzollern-Sigmaringen et premier ministre de la Prusse du 6 novembre 1858 au 12 mars 1862.



    Charles-Antoine a joué un rôle des plus importants dans toute la carrière politique du futur roi Carol Ier de Roumanie. Il a conseillé son fils dès le début de son règne et l’a secondé durant les moments difficiles que celui-ci a traversés : la crise dynastique de 1870, la guerre d’indépendance de la Roumanie de 1877-1878, la reconnaissance internationale de la Roumanie comme Etat souverain. C’est toujours Karl-Anton qui a plaidé la cause de la Roumanie en Allemagne, qui a conseillé Carol dans la gestion des intérêts des grandes puissances telles l’Allemagne, la Russie, l’Empire Ottoman et l’Angleterre.



    Ainsi, le 15/27 août 1878, le prince Charles-Antoine écrivait-il a son fils une lettre l’exhortant à faire preuve de sagesse dans sa politique envers la Russie: « La réconciliation avec la Russie devrait être le sujet le plus pressant. Une relation d’inimitié avec cet Etat voisin serait un éternel danger et entraverait le développement intérieur. Pour hostiles que les esprits pourraient demeurer envers la Russie, les amis sincères de la Roumanie ne sauraient ne pas lui conseiller de trouver un arrangement supportable. »



    L’historien Sorin Cristescu, éditeur et traducteur des lettres personnelles adressées par le roi Carol Ier aux membres de sa famille et des rapports diplomatiques austro-hongrois et allemands directement liés à l’activité du roi, parle du rôle extrêmement important joué par Karl-Anton. « Dès que le problème d’assumer la couronne des Principautés roumaines unies s’est posé pour Carol, Charles-Antoine de Hohenzollern a guidé son fils. Il avait été premier ministre de Prusse — un premier ministre honorifique, certes, il se trouvait à la tête d’un parti libéral qui rêvait de l’unification de l’Allemagne, mais réalisée comment ? La Prusse aurait dû devenir un pays des libertés démocratiques et du progrès scientifique et technique, de sorte que les autres Etats allemands finissent par lui demander de s’unir à elle. Ce n’était pas une solution réaliste. La preuve : Charles-Antoine et son parti n’ont pas gardé le pouvoir pendant longtemps. C’est Bismarck qui a donné la solution de l’époque : par le fer et le sang. Jusqu’à sa mort, survenue en 1885, Charles-Antoine a guidé son fils. Pendant ces 15 premières années de son règne, il lui a donné cette clé d’un bon gouvernement : comment amener chaque famille de boyards, à tour de rôle, au pouvoir. Ce fut là son principal secret. On le sut tout de suite et, déjà en janvier 1867, le Parlement roumain décerna à Charles-Antoine le titre de citoyen d’honneur de la Roumanie. C’était un défi à l’adresse des puissances étrangères, qui estimait que pour régner en Roumanie, on devait être né de parents roumains. On peut dire que Charles-Antoine s’est trouvé à la tête de la Roumanie, aux côtés de son fils, c’est certain. Pourtant, ce n’était pas quelque chose d’unique, à l’époque. En 1887, on assistait en Bulgarie à l’avènement du prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Koháry, dont la mère était Clémentine d’Orléans. Celle-ci a accompagné son fils et l’a guidé jusqu’à sa mort, en 1910. Ces deux parents ont toujours été très attachés à leurs enfants et les résultats, aussi bien en Roumanie qu’en Bulgarie, ont été des meilleurs. »



    Carol Ier revit son père Karol-Anton le 6/16 août 1880, après 14 années de séparation. A cette occasion, le secrétaire du roi notait dans ses Mémoires : « Le prince Karol-Anton attend son fils dans son fauteuil roulant. Longtemps, ni l’un, ni l’autre ne trouvèrent de mots pour exprimer leurs sentiments. Le prince Carol constate avec joie que son père n’a pas changé, les années ne l’ont pas marqué ! »



    Lors de l’assemblée publique du 10/22 août dédiée au roi roumain, le secrétaire des Mémoires mentionnait l’ambiance apparemment sévère et pourtant très chaleureuse de l’accueil de Carol Ier dans son pays natal.



    « Sa ville natale n’a pas voulu manquer l’occasion d’apporter un chaleureux salut à l’arrivée de son Prince, qui revenait d’un pays lointain qu’il avait conduit à l’indépendance par des combats et des victoires… Accueilli Place Carol, le prince est salué par des allocutions chaleureuses et, au portail du château, le prince Charles-Antoine, en grande tenue et affichant pour la première fois le cordon de l’ordre roumain, attend son fils qui avait porté si loin la célébrité et la gloire de sa Maison. Touché par un tel accueil — encore plus impressionnant lorsque son père se leva de son fauteuil roulant — le prince Carol fut submergé par l’émotion. »



    Si Carol Ier a été une personnalité providentielle pour la Roumanie, son père, Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen, ne le fut pas moins. Sans ces deux grands hommes, l’histoire des Roumains n’aurait pas été la même.



    (Trad. : Dominique)

  • Regele Mihai

    Regele Mihai

    Pentru români, faptul că îşi pot omagia regele la împlinirea a 93 de ani este o minune şi un dar istoric. Trebuie să simţim asta, indiferent de sentimente şi mai ales de opţiunile care ne fac să fim fani sau adversari ai ideii de monarhie în România. Mai ales că istoria României trebuie citită înainte de a face aceste opţiuni, care nici măcar nu sunt obligatorii.



    Putem să ne acceptăm istoria, să fim mândrii până la lacrimi de anumite momente sau să regretăm, postfactum, că nu s-a întâmplat altfel, în anumite momente. Orice opţiune pro sau contra unei idei sau a unor oameni ce aparţin istoriei trebuie făcută în cunoştinţă de cauză, cu foarte multă informaţie la bază, cu toată dechiderea şi înţelegerea. Desigur, în astfel de situaţii este aproape imposibil să faci o opţiune dar, aşa cum spuneam mai devreme, nici nu este nevoie să dăm sentinţe, mai ales că nu este vorba de vreun proces şi nici noi nu suntem judecători.



    De altfel, ideea opţiunii pro sau antimonarhice a cam căzut în desuetitudine, aparţine unor vremuri de maximă încrâncenare, mai ales pe scena politică, în timp ce partidul celor care nu înţeleg să se declare într-un fel sau altul este tot mai numeros. Iar figura regelui Mihai este unul dintre motivele pentru care refuzăm să mai facem disocieri şi opţiuni radicale când este vorba de un astfel moment al istoriei noastre. Şi mai este posibil ca, ocupaţi să interpretăm faptele din alte vremuri, să nu vedem istoria ce se scrie de un sfert de secol încoace. Iar regele Mihai este parte activă şi a acestei istorii, a vremurilor deloc liniştite, ci, dimpotrivă, de multe ori foarte ciudate, ce au urmat căderii regimului comunist. Mai mult, a făcut-o aşa cum îi este felul regelui Mihai sau cum îi stă bine unui suveran, cu discreţie şi fermitate, cu decenţă şi anvergură, cu deferenţă şi demnitate.



    Mihai l al României nu a avut deloc o viaţă uşoară. A cunoscut şi s-a confruntat cu tot ce a fost mai furtunos în sferele înalte ale statului în ultimul aproape un secol. Născut în 1921, în ziua de 25 octombrie, Mihai este fiul prinţului moştenitor de atunci, viitorul rege Carol al ll-lea. În 1927, când moare bunicul său, regele Ferdinand, care condusese România pe câmpurile de luptă ale primului război mondial, prinţul moştenitor renunţase de vreo doi ani la tron, astfel că următorul la succesiune este chiar prinţul de nici 6 ani. Mihai ajunge rege la această vârstă extrem de fragedă, dar peste trei ani este înlăturat de la domnie de chiar tatăl său. Carol renunţase la ideea de a domni, în 1925, dar în 1930 decide să ia tronul, de la chiar fiul său, micul rege Mihai l.



    În 1940, regele Carol al ll-lea se retrage iar, abdică de această dată, şi îi lasă tronul tot fiului său, Mihai, acum un tânăr de 19 de ani. În plin război, nici a doua domnie a lui Mihai nu a fost una liniştită. România tânărului rege era o ţară din nou plasată între marile puteri, dar care suferise deja masive amputări teritoriale, în favoarea vecinilor săi din vest, nord, est şi sud. În 1944, este elementul determinant în acţiunea de scoatere a ţării din alianţa cu Germania hitleristă, dar comunismul ce venea în zgomot de tancuri din est l-a alungat de la domnie şi din ţară.



    Regele Mihai a trăit departe de România mai mult decât a ţinut comunismul pe aceste meleaguri. Cei care au luat puterea de la Ceauşescu, în 1989, nu au înţeles imediat ce înseamnă să mai ai încă un rege cu personalitatea şi experienţa istorică a Majestăţii Sale şi i-au refuzat, pentru o vreme, întoarcerea acasă.



    Până la urmă, lucrurile au intrat în cursul lor firesc iar regele Mihai l se bucură, în sfârşit, de respectul şi aprecierea pe care acest capitol al istoriei românilor o merită. Şi, ca de fiecare dată când nu ai nevoie de argumente şi contrargumente, şi nici de opţiuni radicale, Mihai l este iubit de românii care au şansa să îşi sărbătorească unsul la 93 de ani de viaţă.

  • Die rumänische Volkswirtschaft in der Zeit des Königs Karl I.

    Die rumänische Volkswirtschaft in der Zeit des Königs Karl I.

    Karl I. von de Hohenzollern-Sigmaringen war ab 1867 Herrscher über die Vereinten Rumänischen Fürstentümer und ab dem 10. Mai 1881 der erste König von Rumänien. Er gilt bei vielen Historikern als wichtigstes Staatsoberhaupt in der Geschichte des Landes. Während der 48-jährigen Amtszeit Carols I. erlangte Rumänien seine Unabhängigkeit und wurde zur konstitutionellen Monarchie, zeitgleich wurden die Grundlagen für den modernen rumänischen Staat geschaffen.



    Carol I. war in der Innenpolitik der Garant des Gleichgewichts, indem er ein Umfeld der Disziplin und Präzision schuf — Werte, die ihm durch die preu‎ßische Erziehung in einer Familie mit Dynastie-Tradition übertragen wurden. Carol förderte zudem die Modernisierung der ökonomischen Strukturen in einem Land, das Mitte des 19. Jahrhunderts der mittelalterlichen Organisationskultur noch nicht entwichen war. Der neue Herrscher war in Bukarest gelandet, einer Hauptstadt, die einem Marktflecken glich. Allerdings sollte es Carol I. dank seines deutschen Organisationstalents gelingen, innerhalb eines halben Jahrhunderts die Modernisierung Rumäniens beschleunigt voranzutreiben. Mit politischem Fingerspitzengefühl stellte der Monarch eine Alternanz liberaler und konservativer Regierungen sicher, so dass keines der Lager die Möglichkeit bekam, seine Autorität zu schwächen.



    Unmittelbar nach seiner Ankunft im Lande leitete Carol I. mit der Einführung des Leu eine besonders wichtige Währungsreform in die Wege. Obwohl Rumänien noch nicht unabhängig war, konnte es 1867 eine eigene Währung durchsetzen. In einer ersten Phase wurden lediglich Münzen geprägt. Später jedoch, mit der Gründung der Nationalbank Rumäniens 1880, wurden die ersten Banknoten gedruckt. Mit Hilfe der Nationalbank, aber auch mit Hilfe von privatem Kapital, wurden bis Anfang des 20. Jahrhunderts etwa 24 Handelsbanken gegründet. Bis 1914 waren weitere 210 Banken hinzugekommen.



    Während der Herrscherzeit Carol des I. war die rumänische Wirtschaft überwiegend von der Landwirtschaft getragen. Mehr als die Hälfte der Bauern besa‎ßen weniger als 5 Hektar Ackerland, wobei für den Unterhalt einer Familie zwischen 5 und 10 Hektar notwendig gewesen wären. In diesen trüben Zeiten wurden die sogenannten Volksbanken“ gegründet, die der Unterstützung der Landwirtschaft dienen sollten. Die Banken wurden von Einheimischen verwaltet, die das lokale Wirtschaftsumfeld und die Kreditnehmer gut kannten. Der Gro‎ßteil der landwirtschaftlichen Produktion stammte von den Gro‎ßgrundbesitzern und wurde exportiert. Die ersten 40 Jahre der Amtszeit von Carol I. brachten eine sechsfache Erhöhung der Agrarproduktion des Landes. Die Landwirtschaft wurde somit zur Basis der Wirtschaft, auf die sich später die Entwicklung der Industrie stützen sollte. Stark entwickelten sich zunächst die Förderung und Raffination des Erdöls. Die Anzahl der Textil- und Lebensmittelfabriken verdoppelte sich. Allerdings führte der Einfluss des Fremdkapitals in der Industrie zu einer hohen Konzentration in bestimmten Regionen, wobei weitere Gegenden dem Industrieaufschwung stark hinterherhinkten.



    Die Deutschen besa‎ßen zu dem Zeitpunkt 35% der Industrie, gefolgt von den Briten mit 25%, den Niederländern mit 13%, den Franzosen mit 10% und den Amerikanern mit 5,5%. Das rumänische Kapital hatte einen Anteil von nur 5,5%. Zwischen 1903 und 1914 wurden viele der Gro‎ßunternehmen gegründet, die bis zu Beginn des Zweiten Weltkriegs die Erdölindustrie kontrollieren sollten. Einen historischen Überblick bietet uns Dr. Alin Ciupală, er ist Dozent am Lehrstuhl für Geschichte der Universität Bukarest.



    Während der Amtszeit von König Carol I. blieb Rumänien überwiegend ein Agrarland, so wie es auch vor 1866 der Fall gewesen war und wie es während der Zwischenkriegszeit bleiben sollte. Dennoch treten gewisse Neuerungen ein. Gegen Ende des 19. Jahrhunderts beginnt Rumänien einige seiner wichtigen Bodenschätze zu verwerten, allen voran die Erdölvorkommen. Das Erdöl bot dem Land eine au‎ßerordentlich gute Chance, in kürzester Zeit sollten die grö‎ßten Erdölkonzerne der Welt hierherkommen, sowohl aus Deutschland als auch aus den Niederlanden, den USA oder Gro‎ßbritannien. Das Erdöl sollte das Aussehen Rumäniens verändern, denn infolge der Erschlie‎ßung dieser Vorkommen durch die gemischten Gesellschaften, an denen der Staat und die erwähnten internationalen Konzerne beteiligt waren, flossen beachtliche Geldsummen in die Staatskassen, die die Regierung für den Bau der bis dato fehlenden und notwendigen Infrastruktur nutzen konnte. Au‎ßerdem wurde 1887 das erste wichtige Gesetz für die Unterstützung der Industrie verabschiedet, ein Gesetz zur Ermutigung dieser Wirtschaftsbranche in Rumänien. Nichtsdestotrotz bleibt Rumänien bis zu Beginn des Ersten Weltkriegs eine Agrarwirtschaft, wie ich schon anfangs sagte, trotz der vielen neuen Elemente. Die Haupteinkommen stammen nach wie vor aus der Bewirtschaftung der Ackerflächen. Ferner besteht damals auch ein gro‎ßes soziales Problem, denn die rumänischen Dorfgemeinden werden von der Existenz eines Gro‎ßbesitzertums dominiert. In Rumänien hat es keine kleinen und mittleren Besitztümer der Bauern gegeben, sondern im Gegenteil, die meisten Ländereien gehörten den Gro‎ßgrundbesitzern. Und das führte zu einer relativ langsamen Entwicklung der Landwirtschaft, wegen des fehlenden Interesses an grö‎ßeren Investitionen in die Landwirtschaft, angesichts der Tatsache, dass die Gro‎ßgrundbesitzer billige Arbeitskraft benötigten.“




    Im Vergleich zu den europäischen Industriestaaten konnte der ländliche Bevölkerungsüberschuss nicht von den Städten übernommen werden, eben weil es an einer starken Industriebranche fehlte. Der soziale Druck nahm somit immer mehr zu, so dass 1907 einige beispiellose soziale Bewegungen ihren Lauf nahmen. Der Aufstand der Bauern machte auch international auf die Niederlagen dieser Herrscherzeit aufmerksam. Und das weniger als ein Jahr nach der Eröffnung der Jubiläumsausstellung von 1906, die Europa die wirtschaftlichen Fortschritte Rumäniens in den 40 Jahren seit dem Amtsantritt von Carol I. präsentieren sollte.