Tag: chasse

  • A la recherche des solutions contre les chacals trop nombreux

    A la recherche des solutions contre les chacals trop nombreux

    Les chacals,
    une espèce invasive en Roumanie, n’ont cessé de se multiplier ces derniers temps.
    Dans de nombreuses zones rurales, les habitants dénoncent le fait que ces animaux
    attaquent le bétail, alors que les spécialistes ont constaté que c’est à cause
    des chacals que le nombre des lièvres, des rongeurs, des chevreuils et des
    cerfs a commencé à baisser.






    Par exemple à
    Arad, dans l’ouest de la Roumanie, les habitants des zones avoisinant les
    forêts longeant la rivière de Mures se disent carrément terrorisés par le fait
    que le bétail commence à disparaître de leurs fermes. Plus encore, personne n’a
    plus le courage de quitter la maison après le coucher du soleil, les enfants en
    bas âge étant les plus vulnérables, apprend-on dans un reportage télévisé.






    Dans le sud
    de la Roumanie aussi, au département de Dolj, deux fermes d’ovins ont été récemment
    attaquées par des meutes de chacals, qui ont causé la mort d’une centaine de
    moutons. Selon les autorités locales, les chacals arrivent dans les villages
    puisqu’ils ont terminé de chasser la faune des prés et sont attirés par les
    déchets ménagers jetés dans la nature. Si bien que la préfecture du département
    de Dolj a demandé l’aval du ministère de l’Environnement de croître les quotas
    de chasse et la permission de chasser les chacals durant la nuit.


    Et ce n’est
    pas tout. Dans le sud-est du pays, l’Administration de la Réserve de la Biosphère
    le delta du Danube a signé un contrat de financement pour faire extraire de la
    zone, de manière contrôlée, 400 chacals. Le contrat a été attribué à l’Association
    départementale des Chasseurs et des Pêcheurs sportifs. Cela, après les nombreuses
    plaintes de la part des habitants de la zone, contre les chacals qui tuent leur
    bétail et détruisent leurs potagers, et demandes auprès des autorités de
    prendre des mesures pour réduire leur nombre. L’action est en plein déroulement.
    A noter que la chasse est interdite au delta du Danube, étant donné que c’est
    une réserve de la biosphère, incluse au patrimoine mondial de l’UNESCO.






    Les chacals sont arrivés aussi dans les monts
    de Macin, près du delta. Ici, l’Administration du Parc national des monts Macin
    a opté pour une approche différente, beaucoup plus écologique. Elle a lancé les
    démarches pour ramener une meute de loups dans le parc. Cette décision repose
    sur les études des spécialistes qui donnent pour cause de la multiplication
    incontrôlée des chacals notamment la diminution de la population de loups. S’y
    ajoute, sans doute, l’abondance de nourriture à retrouver dans la zone, comme
    nous le dit Viorel Rosca, le directeur du parc national des monts Macin.






    Viorel Rosca :
    « Les chacals ont trouvé un territoire libre, riche en sources de nourriture,
    parsemé d’endroits excellents pour se mettre à l’abri et pour se reproduire. Leur
    multiplication exponentielle, ces dernières années, a été favorisée par cet environnement
    favorable. Les dégâts qu’ils causent sont visibles, la faune locale ayant diminué,
    notamment pour ce qui est des populations de petits mammifères de Dobroudja. Et
    là, je pense notamment au souslik d’Europe ou au hamster de Roumanie, alors que
    parmi les oiseaux qui nichent au sol, c’est une espèce rare qui a été affectée,
    une espèce vulnérable et en danger au niveau européen : il s’agit de l’oedicnème
    criard. Ces dernières années, les gens n’ont tiré la sonnette d’alarme qu’au
    moment où ils ont perdu du bétail. C’est vraiment triste, on en parle souvent,
    mais les gens qui n’habitent pas dans ces lieux ne connaissent pas la réalité
    sur le terrain. Alors qu’il ne faut pas être un docteur en biologie pour se
    rendre compte à quel point la situation est alarmante et qu’il faut trouver des
    solutions pour y remédier. »







    Mais comment
    les loups pourront-ils résoudre le problème des chacals trop nombreux ? Viorel
    Rosca, le directeur du parc national des monts Macin, explique encore : « Les
    loups ne les attaquent pas directement. Mais la simple présence d’une meute de
    loups, soit 5-6 exemplaires, peut inhiber les chacals, notamment durant la
    période de reproduction. Le loup et le chacal ont la même période de reproduction,
    en février et mars, et la même période de gestation. Or, la simple présence des
    loups va inhiber la femelle chacal d’un point de vue hormonal. Alors, au lieu d’avoir
    8 petits, elle en aura 2 ou aucun. Donc, c’est la structure de la chaîne
    trophique qui change pour atteindre un nouvel équilibre. Personne ne souhaite
    qu’une espèce disparaisse, chaque espèce a son rôle dans ce circuit et cet
    équilibre naturel qui existe entre les espèces. Donc tout dépend du nombre d’individus
    de chaque espèce. C’est ainsi qu’il y aura un contrôle naturel, si vous voulez,
    de la population de chacals. »







    Voilà pourquoi,
    de l’avis de l’administration du Parc national des monts Macin, le loup est la meilleure
    solution pour tenir sous contrôle les effectifs de chacals qui ont causé de
    nombreux dégâts auprès des communautés de la zone. Selon Viorel Rosca, il a été
    prouvé dans de nombreuses zone de l’Europe, que là où 6 chacals ont été chassés
    et tués, 12 autres sont apparus puisqu’ils avaient plein de nourriture et aucun
    rival. C’est pourquoi, la chasse ne résout pas le problème.






    Avant de
    terminer, précisons que le chacal doré est un mélange de loup et de renard, un
    animal de taille moyenne, dont le corps a un mètre de longueur tout au plus et
    qui pèse 10 kilos environ. Selon le site « Romania neîmblanzita » (La
    Roumanie sauvage), il se nourrit de lièvres, rongeurs, chevreuils, oiseaux et
    leurs œufs, grenouilles, poissons, lézards, serpents et insectes. En Roumanie et
    en Bulgarie, les chacals attaquent souvent les troupeaux de moutons.

  • Que faire pour protéger l’ours brun de Roumanie?

    Que faire pour protéger l’ours brun de Roumanie?

    Selon WWF Roumanie, des quelques 18.000 individus de cette espèce recensés en Europe, environ 8.000 vivraient dans les Carpates, dont plus de 6.000 en Roumanie. C’est le pays qui accueille la population d’ours brun la plus importante d’Europe. Livia Cimpoeru, chargée de communication à WWF au sujet des grands carnivores, est passionnée par ces animaux majestueux. Ecoutons-la :« L’ours est une richesse naturelle de la Roumanie. On ne peut pas ignorer cela et je crois que tout le monde est d’accord qu’il faudrait protéger les ressources naturelles, car elles sont en train de disparaître. Il faut assumer la responsabilité de nos actions, car ce que l’on consomme ou ce que l’on fait affecte le bien-être et la viabilité des ressources. »

    Seulement, voilà, le développement des réseaux routiers, le déboisement légal ou illégal qui va jusqu’à une surexploitation des forêts, la cueillette des champignons et des fruits de bois, tout cela a fait que l’ours brun, animal omnivore, sorte peu à peu des forêts et se dirige vers les endroits peuplés, où la nourriture est plus accessible. Les ours deviennent alors une menace et certains considèrent qu’il faudrait les tuer. Mais de l’avis de Livia Cimpoeru et de WWF Roumanie, un équilibre homme-nature est parfaitement possible :« Nous pourrons assurer cet équilibre seulement au moment où nous comprendrons, en tant que nation ou peuple qui occupe cet espace géographique béni, d’une biodiversité extraordinaire, que nous sommes les seuls, je répète, les seuls à pouvoir protéger ces richesses. Tant que nous rejetons la faute sur les ours, sur les loups ou sur d’autres animaux pour les conflits hommes-fauves, cela n’avancera pas. L’ours est un animal sauvage, il ne possède pas les notions de bien et de mal, il ne peut pas prendre des décisions réfléchies, mettre en place des politiques et ainsi de suite. C’est nous l’espèce pensante, celle qui peut trouver des solutions intelligentes à ces désagréments ou conflits. Nos activités ont un impact évident sur les ours et la grande majorité des conflits homme-ours sont générés pas les hommes. »

    Au sein de l’Union européenne, les ours sont protégés par la Directive habitats, qui interdit leur chasse à des fins récréatives. Toutefois, plusieurs pays, dont la Roumanie, citent couramment l’article 16 de cette directive pour justifier la chasse des animaux considérés comme dangereux pour l’homme. La récente affaire « Arthur », du nom d’un ours mâle âgé de 17 ans, considéré comme le plus grand exemplaire de l’espèce en Roumanie et peut-être en Europe, a fait le tour du monde. En Roumanie, beaucoup disent que cela montre tout simplement la gestion défaillante des autorités, qui peinent à protéger ces mammifères.

    Arthur aurait été tué durant une partie de chasse aux trophées, organisée grâce à une dérogation délivrée pour la chasse d’une femelle soupçonnée d’avoir attaqué plusieurs fermes. Quelles solutions pour arrêter de telles pratiques ? Livia Cimpoeru :« Nous, à WWF Roumanie, on demande depuis 2009 l’amélioration de la législation relative au déménagement ou à la « récolte » des ours – c’est le terme technique utilisé pour dire la chasse. Depuis qu’on a commencé à délivrer ces dérogations, en 2017, si ma mémoire est bonne, les ordres ne disent pas clairement ce qu’il faut faire avec les carcasses des ours, qui est impliqué dans le processus de « récolte » ou de déménagement, quelle est la destination finale ou qui est le bénéficiaire de l’animal tué. En 2019, nous avons réclamé que seul le personnel technique des associations de chasse soit impliqué dans les actions de « récolte », pour écarter ainsi les soupçons de chasse aux trophées qui ne dit pas son nom. Le cas de l’ours Arthur est très parlant en ce sens. On ne comprend pas pourquoi on ne met pas en place des équipes d’intervention rapide, qui pourraient agir dans de telles situations. Avant de tuer un ours, voyons s’il y a d’autres solutions qui peuvent se montrer efficaces. Ces équipes d’intervention devraient être actives partout où il y a une population d’ours importante. A présent, non seulement nous n’avons pas de recensement fiable de la population de palmipèdes de Roumanie, mais nous ne connaissons même pas le nombre exact de la population habituée. On utilise ce terme pour désigner les ours qui, à cause de la négligence des hommes, ont peu à peu associé les humains à leur source de nourriture et qui se rendent souvent dans les endroits habités. »

    Tout récemment, en réponse au scandale « Arthur », le ministère de l’environnement de Bucarest a annoncé avoir modifié la loi relative à la chasse des ours qui représentent une menace pour les communautés. Si, avant, il y avait un délai de 60 jours entre la date d’issue de la dérogation de chasse et son application et il n’y avait pas de mention concernant le chasseur, à présent le délai a été réduit à 15 jours et seul le personnel technique de l’association ayant reçu la dérogation peut la mettre en application. Une bonne décision, mais loin d’être suffisante, estime Livia Cimpoeru :« Au-delà de ces mesures censées impressionner et calmer l’opinion publique, il faudrait mettre en place bien d’autres, pour qu’une coexistence harmonieuse soit possible avec les ours sur le long terme. Je pense notamment au soutien financier accordé aux fermiers et aux paysans qui vivent dans les zones fréquentées par les ours. Il faudrait que ces gens puissent installer des barrières électriques et se munir de chiens de garde pour protéger leurs maisons et leurs élevages. Nous étions très contents lorsque l’année dernière par l’ancien-ministre Alexe avait annoncé que le ministère allait financer ces mesures de prévention, mais cela ne s’est pas concrétisé et on ne comprend pas pourquoi. »

    Word Wide Fund Roumanie soutient, par ailleurs, que le ministère de l’environnement dispose de suffisamment de données pour lancer une cartographie des zones à risque. Ces cartes pourraient ensuite être mises à la disposition des spécialistes, des administrations locales et de la population, pour que les zones les plus dangereuses soient identifiées et connues. L’ONG est également impliquée dans un projet international financé par des fonds européens. Euro Large Carnivores vise justement à améliorer la coexistence entre hommes et animaux à travers la coopération transfrontalière et la communication. Beaucoup d’idées existent, c’est sûr, mais il faudra de la volonté politique pour les mettre en application. (Trad. Elena Diaconu)

  • 06.05.2021

    06.05.2021

    Covid La Roumanie se porte très bien quant à son taux de population vaccinée
    contre le coronavirus a estimé le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, tout en
    rappelant qu’il s’attend que jeudi, le pays dépasse la barre de cent mille
    personnes immunisées en un seul jour. L’occasion pour Iohannis de rappeler aux
    Roumains qu’en ce moment ils peuvent se présenter directement auprès des
    centres de vaccination sans prise de rendez-vous préalable. Pourtant, même si
    le taux de contamination est à la baisse et que le nombre de personnes
    hospitalisées en Réanimation, Soins intensifs ou décédées des suites de la
    Covid diminue, la pandémie est toujours là et donc, la campagne de vaccination
    doit continuer. A l’heure où l’on parle, plus de deux millions de Roumains ont
    reçu les deux doses du vaccin. Jeudi encore, le Groupe de Communication
    stratégique a annoncé 1632 nouveaux cas de contamination en 24 heures sur 38473
    testes effectués. Avec 94 décès supplémentaires en 24 heures, la Roumanie a
    franchi le pic de 28700 décès depuis le début de la pandémie. A présent, le
    nombre de personnes positives hospitalisées à travers la Roumanie se monte à
    7346 dont 1100 sont placées en soins intensifs.





























    CAE – Le
    ministre roumain de la Défense, Nicolae Ciuca, participe ce jeudi à Bruxelles
    au Conseil Affaires Etrangères réuni en format Défense, au Comité directeur de
    l’Agence européenne de défense et au Comité directeur du Centre satellitaire de
    l’UE. Les réunions seront présidées par le Haut représentant de l’UE pour les
    Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. La réunion du
    Conseil Affaires Etrangères portera notamment sur la Boussole stratégique,
    l’instrument d’orientation stratégique censé aider à la gestion des crises. L’agenda
    de la réunion prévoie aussi un déjeuner de travail avec la participation du
    secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg et qui abordera des thèmes tels
    les efforts opérationnels déployés par les deux organismes dans des zones
    d’intérêts communs






















    Ours – Des
    organisations pour la protection de l’environnement ont dénoncé le meurtre du
    plus gros ours brun de Roumanie tué par balle
    par le Prince Joseph-Emanuel de Liechtenstein, un chasseur de trophée.
    Selon les ONG, le prince aurait utilisé une dérogation du ministère roumain de
    l’environnement comme prétexte pour tirer sur l’ours en Roumanie. Cependant, la
    dérogation a été émise pour l’élimination d’une mère ours qui avait causé des
    dommages l’année dernière à certaines fermes de
    la région de Covasna, et non de l’ours géant tué par le prince. Les ONG
    ont lancé également une pétition en ligne afin de déterminer le Ministère de
    l’Environnement de mettre un terme à la chasse aux trophées. Selon le ministre
    de tutelle, Tánczos Barna, de nombreuses demandes de retrait d’ours prédateurs
    sont formulées dans la région de Covasna, mais seulement celles qui répondent
    aux critères légaux sont acceptées. En Roumanie, l’ours brun est une espèce
    protégée et la chasse aux ours se fait dans des conditions exceptionnelles.
    Malheureusement, la déforestation massive des dernières années pousse les
    populations d’ours à quitter leur habitat pour avancer vers les zones peuplées.














    Exercice -
    Quelque 15.000 militaires, dont 10 mille Roumains et 5 mille de 17 nations
    alliées et partenaires participent jusqu’à la mi-juin au programme
    d’instruction le plus complexe déroulé depuis le début de la pandémie de
    Coronavirus. La série d’exercices Dacia 21 Livex, dirigé par le commandement
    des forces réunies de l’Etat major de la défense se déroulent sur 16 polygones
    et sur d’autres bases militaires de Roumanie. Parmi les Etats participants
    figurent la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume Uni, la République de
    Moldova, l’Espagne, les Etats Unis, la Turquie et la Hongrie. Les exercices
    visent à consolider la posture défensive et dissuasive nationale et alliée.
    Selon un communiqué du ministère de la défense nationale de Bucarest, ces
    exercices confirment la capacité de l’armée roumaine d’engager ses forces dans
    des opérations défensives, ainsi que la disponibilité permanente des structures
    de l’OTAN et du partenariat stratégique américain de déployer rapidement en
    Roumanie des forces capables d’organiser la défense contre tout agresseur.




    Tennis – Le
    Roumain, Horia Tecau, et l’Allemand, Kevin Krawietz, se préparent à jouer dans
    les huitièmes de finale du concours de double messieurs de l’Open de Madrid
    contre Ivan Dodig de Croatie et Filip Polasek de Slovaquie. Antérieurement,
    Tecau et son partenaire ont vaincu Henri Kontinen de Finlande et Edouard
    Roger-Vasselin, de France. Le joueur roumain de tennis Horia Tecau a remporté
    deux fois l’Open de Madrid en 2016 et 2019, en faisant équipe avec le
    Néerlandais Jean-Julien Rojer.


    Météo – Le temps
    se rafraîchit dans l’ouest, le centre et le nord de la Roumanie, tandis que
    dans le reste du territoire les températures approchent la normale saisonnière.
    Le ciel demeure variable dans le sud du territoire et il est plutôt couvert
    dans les autres régions. Des pluies à verse et des phénomènes orageux
    risquent de toucher le sud-est du pays et les sommets des montagnes. Le vent
    souffle légèrement sur l’ensemble du relief et plus fort sur les crêtes des
    Carpates Orientales où les rafales peuvent atteindre les 60 à 70 km/heure. Les
    températures maximales de la journée iront de 15 à 25 degrés.















  • “La naissance du colonialisme vert”

    “La naissance du colonialisme vert”

    Cette semaine nous allons discuter d’un ouvrage très intéressant intitulé La naissance du colonialisme vert . Pour en finir avec le mythe de l’Eden africain, avec son auteur qui est historien et maître de conférence à Rennes . Dans ce premier volet nous allons voir que la question de la nature est loin d’être nouvelle, qu’elle a donné lieu à des impositions qui remontent à l’époque de la colonisation.



  • Pour et contre la chasse des espèces protégées des Carpates roumaines

    Pour et contre la chasse des espèces protégées des Carpates roumaines

    Le Sénat roumain a récemment adopté une proposition législative visant à modifier la Loi de la chasse afin de permettre la chasse de plusieurs espèces protégées. Il s’agit plus précisément des ours bruns, des cormorans et des chamois. Jusqu’ici une espèce strictement protégée, l’ours figurera pendant 5 ans parmi les animaux sauvages dont la chasse est autorisée au cours de certaines périodes de l’année. Une décision qui a été tout de suite contestée par les ONGs écologistes, mais aussi par la société civile. Une pétition a d’ailleurs été signée par 30.000 personnes en 4 jours seulement.

    Précisions avec Cristian Remus Pop, spécialiste des grands carnivores, des corridors écologiques et de la gestion des aires protégées chez le Fonds mondial pour la nature (WWF) Roumanie : « Normalement, pour prendre une telle décision, il faut avoir des données solides et connaître entre autres les tendances de la population d’ours, ainsi que de nombreux autres paramètres. En l’absence de tels arguments, cette décision du Sénat n’est pas correcte. D’autres amendements ont également été adoptés, mais ils sont moins dangereux. Par exemple, toute activité de capture à des fins scientifiques serait assimilée à la chasse, ce qui n’est pas normal. Par conséquent, on tente d’alléger la législation et d’affaiblir les activités et les efforts que nous déployons pour la protection des animaux. En même temps, on ne dispose pas d’assez de données pour avancer de telles propositions. Nous avons demandé à plusieurs reprises qu’une statistique aussi précise que possible de la distribution des ours soit faite pour pouvoir prendre les meilleures décisions de gestion. Si la législation devient moins sévère, la conservation de l’ours brun sera en danger ; surtout que l’ours est une espèce strictement protégée, il figure sur toutes les listes importantes de la Directive Habitats de l’UE. Normalement, il faudrait créer des aires protégées spécialement pour conserver cette espèce et pour lui garantir un statut favorable. Si la Chambre des députés valide à son tour cette décision, il y aura aussi des conséquences économiques. »

    Bien que le chamois soit une espèce emblématique des Carpates et qu’elle ne représente pas de danger pour l’homme, la nouvelle Loi permet la chasse de 609 chamois au cours de la saison de chasse 2019-2020. Une fois de plus, les contestations fusent. Les écologistes mettent en garde contre le fait que la seule raison réelle de chasser des chamois, c’est d’obtenir des trophées. Et pour cause : ils ont une très grande valeur ; un tel trophée vaut entre 880 et 3000 euros.

    Enfin, à cause du danger qu’ils représentent pour la pisciculture, les cormorans ont été placés eux aussi sur la liste des espèces que l’on pourra chasser.

    Pour leur part, le Fonds mondial pour la nature (WWF) Roumanie et 20 autres organisations environnementales ou qui luttent pour la protection des animaux ont transmis à la Chambre des députés leur position commune, lui demandant de rejeter les amendements proposés pour la Loi de la chasse, principalement en ce qui concerne l’ours brun. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Pour et contre la chasse aux alouettes

    Pour et contre la chasse aux alouettes

    La Roumanie est un des derniers Etats membres de l’UE où la chasse aux alouettes est encore autorisée, 6 autres pays seulement l’autorisant à l’heure actuelle. Récemment, le ministère roumain des Eaux et des Forêts a approuvé la chasse de 440.000 alouettes pour la saison de cette année. De leur côté, les écologistes sont révoltés et demandent que cet oiseau soit inclus sur la liste des animaux protégés par la loi. En quelques jours seulement, la pétition en ligne a été signée par plus de 10.000 personnes.

    Ovidiu Bufnilă, représentant de la Société ornithologique roumaine précise : « Il faut dire qu’en Roumanie, bien qu’il soit légal de tuer des alouettes, cet oiseau fait aussi l’objet du braconnage et de tout un business. Avant 1996, les alouettes n’avaient jamais été chassées chez nous. C’est à ce moment-là qu’il y a eu un lobbying très fort de la part de ceux qui voulaient chasser cet oiseau, notamment des chasseurs étrangers. Il y a eu, bien sûr, des intermédiaires roumains et il existe toujours des sociétés qui font venir les chasseurs étrangers en Roumanie. Mais ce qui se passe à l’heure actuelle avec l’alouette, ce n’est pas de la chasse. En Roumanie, tuer des alouettes, c’est une affaire et c’est du braconnage. C’est une affaire parce qu’il s’agit d’oiseaux migrateurs, qui ne nous appartiennent pas. Ils viennent de tous les pays européens en route vers l’Afrique. Mais en Roumanie une bonne partie en est chassée. Tuer des alouettes relève du braconnage, puisqu’il est impossible de distinguer l’oiseau au vol, donc on tue aussi d’autres espèces qui sont, elles, protégées par la loi. Ainsi, l’alouette n’est qu’un prétexte pour avoir accès à d’autres espèces d’oiseaux chanteurs. Ce n’est pas par hasard qu’il y a eu ces dernières années des nouvelles sur les transports d’oiseaux abattus. Il ne s’agissait pas uniquement d’alouettes, mais aussi d’autres oiseaux chanteurs tués ou braconnés. Donc, de notre point de vue, chasser des alouettes en Roumanie n’est que du braconnage, ce n’est qu’un business. »

    De l’avis les ornithologues, il existe un maximum de 850.000 couples d’alouettes en Roumanie. Les quotas de chasse sont fixés annuellement par le ministère des Eaux et des Forêts. Ces quotas ont baissé peu à peu ces dernières années, après les nombreuses campagnes lancées dans l’espace public et qui ont réuni des dizaines de milliers de signatures. Selon la loi actuelle, un chasseur peut tuer 50 alouettes par jour. Toutefois, personne ne vérifie quels et combien d’oiseaux sont tués. Pourquoi les chasser ? Par exemple, parce qu’en Italie elles sont considérées comme une délicatesse. Une chose est sûre, dorénavant on entendra de moins en moins le chant de l’alouette. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 12 départements de Roumanie touchés par la peste porcine africaine

    12 départements de Roumanie touchés par la peste porcine africaine

    Plus de 800 foyers de peste porcine africaine sont actifs sur le territoire roumain, dans des centaines de localités de plus d’un quart des départements, selon les données les plus récentes fournies par l’Autorité nationale sanitaire vétérinaire et pour la sécurité des aliments. Plus de 160.000 cochons ont jusqu’ici été abattus. Ces jours-ci, de nouveaux foyers ont été confirmés dans les comptés de Giurgiu et Galaţi, dans le sud-est du pays. Des mesures contre la dissémination du virus y ont été appliquées et l’on procède à des vérifications dans la zone concernée.

    Des dédommagements sont accordés aux éleveurs dont les cochons sont morts ou ont été préventivement euthanasiés. La valeur des dédommagements a dépassé jusqu’ici les 500 mille lei – soit quelque 108 mille euros, pourtant la valeur totale, selon les dossiers évalués, est de plus de 47 millions de lei – soit près de 10 millions d’euros.

    Pour prévenir l’expansion galopante du virus, le gouvernement a approuvé la chasse, d’ici au 1er décembre, de plus de 80 mille sangliers. D’autre part, les chasseurs estiment que le délai trop bref rend l’objectif irréaliste et que, par ailleurs, le fond de chasse serait durement et durablement affecté par cette mesure. Le sanglier joue un rôle important dans la dissémination de la peste porcine africaine, pourtant d’autres espèces d’animaux sont également en danger.

    Sorin Birceanu, directeur de l’Association départementale des chasseurs et pêcheurs sportifs du compté de Gorj : « Cela nous touche de plein fouet, car ça entraînera une décimation des sangliers, mais aussi d’autres espèces de gibier : faisan, lièvre, renard, chacal, tout ce qui existe dans le fonds cynégétique respectif. »

    Suite aux affirmations publiques du chef de l’Etat, Klaus Iohannis, le ministère de l’Agriculture a annoncé avoir déposé la semaine dernière à l’administration présidentielle un document sur l’apparition et l’évolution de la peste porcine africaine en Roumanie. Le document présente la manière dont les responsables ont agi pour prévenir, combattre et éradiquer le virus de la peste porcine africaine. Klaus Iohannis avait critiqué le gouvernement, l’accusant d’être incapable de gérer la crise. Le Parquet Général a ouvert un dossier pénal concernant cette épidémie. Les procureurs font des enquêtes sur des possibles infractions de dissémination de la maladie et de négligence au travail. (trad. Dominique)

  • 22.08.2018

    22.08.2018

    Budget – Le gouvernement roumain de coalition PSD-ALDE
    a envoyé au président de la Roumanie Klaus Iohannis la sollicitation de
    convoquer d’urgence une réunion du Conseil suprême de défense du pays, afin d’obtenir son
    avis sur le collectif budgétaire décidé récemment. Cette information apparaît
    dans un communiqué de l’Exécutif, après que le leader des sociaux-démocrates, Liviu
    Dragnea, avait accusé, hier, le chef de droite de l’Etat de vouloir bloquer l’application
    du collectif budgétaire en refusant de convoquer le Conseil suprême de défense.
    La présidence de la République avait informé, également hier, que le
    secrétariat du Conseil cherchait à obtenir l’accord de chacun des membres sur
    les enveloppes proposées pour les institutions chargées de la sécurité
    nationale. Le gouvernement considère que l’actuel collectif budgétaire est
    nécessaire pour assurer les fonds salariaux et de l’assistance sociale, la
    contribution de la Roumanie à l’Union européenne et l’équilibre des budgets
    locaux et pour stopper la peste porcine africaine.




    Peste porcine africaine – Environ 5.000
    sangliers seront chassés dans les zones de la Roumanie où il y a des foyers de
    peste porcine africaine confirmés. Cette mesure a été décidée suite à la
    confirmation, par les autorités sanitaires-vétérinaires, de nouveaux foyers de
    la maladie, disséminée aussi par ces animaux sauvages. A présent, plus de 600
    foyers de peste porcine africaine sont confirmés dans une centaine de communes
    de 9 départements du pays, et concernent des élevages de porcs familiaux, mais
    aussi industriels, des dizaines de milliers d’animaux ayant été abattus. Les
    experts soulignent que la sécurité des aliments pour la population n’est pas
    menacée.


    Visite – La Roumanie
    et la Slovaquie soutiennent le maintien et le financement conforme des
    politiques traditionnelles de l’Union européenne dans le futur budget
    pluriannuel – a affirmé le ministre roumain des affaires étrangères, Teodor
    Meleşcanu, à Bratislava, où il était invité à la Réunion annuelle de la diplomatie
    slovaque . Il a aussi précisé que la Slovaquie appuierait la Roumanie
    durant sa présidence à la tête du Conseil de l’Union, au premier semestre de 2019.
    Le chef de la diplomatie roumaine a souligné qu’il était important de rendre plus
    efficace l’activité des institutions européennes et des décideurs européens,
    afin qu’ils répondent avant tout aux attentes et aux priorités des citoyens de
    l’Union européenne. Le ministre Teodor Meleşcanu a déclaré que sa visite avait
    lieu au moment où l’on comptait 50 ans depuis l’écrasement du Printemps de
    Prague. Il a aussi rappelé que la Roumanie avait été le seul pays de l’ancien
    bloc communiste à ne pas avoir participé à l’invasion de la Tchécoslovaquie
    décidée par l’Union Soviétique.






    Festival – La ville de Sighişoara, au centre de
    la Roumanie, accueille, à partir d’aujourd’hui, la 16e édition du Festival
    interculturel ProEtnica, placée sous l’égide de l’Année européenne du Patrimoine.
    Plus de 600 représentants des 20 minorités nationales de Roumanie y sont
    attendus. D’ici la fin de la semaine, une cinquantaine d’ensembles et de
    groupes artistiques monteront sur la scène installée dans l’unique cité
    médiévale habitée du sud-est de l’Europe. Le festival ProEtnica propose aussi
    une section scientifique, des projections de films et des expositions d’art,
    des stands de produits artisanaux.


    Monument – Le prince Charles du Royaume Uni
    soutient financièrement la restauration de l’église médiévale du village de
    Strei, au département de Hunedoara, à l’ouest de la Roumanie. Construit au 14e
    siècle, ce monument classé a besoin d’urgence d’être restaurée, le coût des
    travaux étant estimé à plus de 30.000 lei, soit près de 6.500 euros. Le
    chantier sera ouvert en septembre, dans le cadre du projet L’ambulance
    des monuments, soutenu par le prince de Galles. Depuis 2016, 15 monuments
    de l’ouest et du centre de la Roumanie ont bénéficié de ce projet. Rappelons
    que le prince Charles a plusieurs propriétés en Roumanie, où il se rend bien
    souvent.
















    Tennis – La joueuse de tennis roumaine Simona
    Halep, numéro 1 mondiale, traverse une période faste dans sa carrière, y
    compris au plan financier. Victorieuse à Roland Garros, son premier tournoi de
    Grand Chelem, et à deux autres tournois WTA, elle a aussi empoché des chèques
    substantiels de la part des sponsors. Selon Forbes, Simona Halep occupe la 8e
    place au classement des joueuses les mieux payées, cette année, avec 7,7
    millions de dollars gagnés, dont 6,2 millions dans des tournois de tennis. Le
    classement est dominé par l’Américaine Serena William, avec 18,1 millions de
    dollars, la plupart rapportés par des contrats de publicité.

    Météo – Il fait
    chaud et même très chaud en Roumanie
    aujourd’hui, notamment dans l’ouest et le sud, où les températures peuvent
    grimper jusqu’à 35°. A Bucarest, il y avait 28° à midi. Dans la seconde partie de
    la journée et dans la nuit, l’instabilité atmosphérique sera accentuée, surtout
    dans les régions collinaires et de montagne, dans le sud, le sud-ouest et le
    centre du pays.

  • Oiseaux braconnés par les chasseurs de l’étranger

    Oiseaux braconnés par les chasseurs de l’étranger

    L’alouette est une espèce d’oiseau protégée en Roumanie. Pourtant, la chasse est autorisée à l’époque de sa migration, soit en automne. C’est ce qui fait que chaque automne des milliers d’alouettes se retrouvent dans la ligne de mire des chasseurs venus de tous les coins d’Europe. Dans la plupart des cas, ce gibier à plume fait les délices des clients des restos d’Italie. Des fois, sous prétexte de faire la chasse à l’alouette, les braconniers ciblent d’autres espèces protégées, qu’il est interdit de tuer. Plusieurs centaines d’exemplaires ont été découverts cet automne dans les coffres arrière d’Italiens qui avaient pris part à une partie de chasse en Roumanie.

    Ovidiu Bufnilă, responsable de la communication au sein de la Société roumaine d’ornithologie: « Ce qui nous dérange beaucoup ce n’est pas tant la chasse que le braconnage. Jusqu’en 1996, on n’a jamais chassé l’alouette. Après cela, les Italiens sont venus nombreux et ont fait une pression telle que finalement on a ouvert la saison de chasse. Cela a rapporté gros aux associations spécialisées. Nous avons commencé à vendre des alouettes quand on en a autorisé la chasse. Et c’est à compter de ce même moment que l’on assiste au braconnage de tout oiseau chanteur. En Italie, on a interpellé des braconniers d’oiseaux chanteurs, mais qui ont présenté des papiers émanant des autorités roumaines comme quoi ils n’avaient tué que des alouettes. Or, la réalité était toute autre : au lieu de 60 alouettes, on découvert plus de 1100 autres oiseaux chassés. Et ce n’est pas l’unique situation de ce type. En Hongrie, les gardes-frontières ont découvert un transport de 16 sacs frigorifiques regorgeant de gibier à plume. A part 1700 alouettes, les autres oiseaux appartenaient à toutes sortes d’autres espèces, depuis le pipit des arbres jusqu’au hochequeue gris ou au tarin des aulnes. Tant que les autorités roumaines permettront la chasse à l’alouette, le braconnage des oiseaux chanteurs ne cessera pas, à notre grand mécontentement ».

    Ovidiu Bufnilă, responsable de la communication au sein de la Société roumaine d’ornithologie se rappelle les temps où la chasse à l’alouette était défendue : « Nous avons réussi à stopper cette chasse en 2006, grâce à la campagne L’alouette – chant ou goût, mais ce succès n’a duré qu’une année, le lobbying des chasseurs étrangers et des braconniers ayant été plus fort. En 2015, une autre campagne, menée sous le slogan Arrêtez la barbarie, sauvez l’alouette, a débouché sur la diminution de moitié des quotas de chasse. Pourtant, on a constaté à nouveau que ce n’étaient pas les quotas qui les intéressaient, mais le fait de pouvoir se rendre en Roumanie et d’y chasser n’importe quel oiseau chanteur ».

    De l’avis des spécialistes, seul le quota zéro, autrement dit l’interdiction de chasser les oiseaux chanteurs pourrait résoudre le problème. Selon la législation roumaine, un chasseur peut chasser seulement 50 alouettes par jour. Sur le territoire de l’UE, la chasse à l’alouette n’est permise qu’en Grèce, en Italie, en France, à Chypre, à Malte et en Roumanie. (Trad. Mariana Tudose)

  • Le regard qui s’entend

    Le regard qui s’entend

    Des sujets très importants de l’actualité roumaine, comme la réintroduction controversée des quotas de chasse des ours et des loups dans le contexte de la multiplication des attaques des animaux sur les hommes ou encore la construction d’une énorme cathédrale orthodoxe ; ou bien la situation paradoxale qui existe aujourd’hui sur le marché roumain du travail : un grand déficit de main d’œuvre d’une part, et des jeunes qui refusent de travailler pour un salaire plus bas, de l’autre. Des invitations à la découverte d’endroits qui nous font rêver d’une manière ou d’une autre, comme un voyage tranquille en train de Bucarest vers la Bucovine, dans le nord, pour oublier, l’espace de quelques heures, le tumulte de la vie quotidienne ou encore une invitation à redécouvrir des maisons historiques de Bucarest « ressuscitées » et rendues au public. Des débats sérieux, philosophiques, sur la Roumanie moderne, et sur la situation politique actuelle. Des clins d’œil au-delà des frontières de la Roumanie, à Sofia, sur l’état d’esprit de la société civile et de la presse bulgare et à Szeged, en Hongrie, sur le paprika hongrois, une tradition nationale renommée, une histoire de famille et un produit qui a aussi des concurrents. Voilà un très bref « tableau » du numéro 80 du magazine Regard. Avec Laurent Couderc, rédacteur en chef et les journalistes Mihaela Rodina et Marine Leduc.


  • A la Une de la presse roumaine – 15.12.2016

    A la Une de la presse roumaine – 15.12.2016

    C’est la chasse à la place. Les grands quotidiens consacrent d’amples espaces à faire des suppositions sur qui sera le futur premier ministre de la Roumanie. Si ce n’est pas la chasse à la place, c’est la chasse tout court celle organisée par le milliardaire Ion Ţiriac sur son domaine cynégétique de Roumanie.



  • Le Petitjournal radio 11.10.2016

    Le Petitjournal radio 11.10.2016

    Cette semaine, dans la synthèse dactualité de RRI et du Petit Jounal de Bucarest, Jonas Mercier, co-rédacteur en chef de lantenne roumaine de la plus importante publication en ligne destinée aux Français et aux francophones de l’étranger, fait le point sur linterdiction de chasser plusieurs espèces danimaux protégés de Roumanie, les résultats de la campagne de collecte de fonds pour acquérir la sculpture “La sagesse de la terre” de Constantin Brancusi ainsi que sur la tendance croissante des accidents routiers impliquant des cyclistes.






    http://lepetitjournal.com/bucarest

  • Jean-Marie Monplot (France) – A-t-on le droit de chasser ou tuer les loups, ou sont-ils protégés?

    Jean-Marie Monplot (France) – A-t-on le droit de chasser ou tuer les loups, ou sont-ils protégés?

    Il y a plusieurs articles alarmants dans la presse roumaine, qui attirent l’attention sur un signal d’alarme tiré par WWF Roumanie, le Fonds mondial pour la nature. Justement au sujet de loups, animaux protégés, à l’instar d’autres, et qui font l’objet d’un ordre en débat public sur le site du ministère de l’Environnement. Et qui propose ni plus ni moins que de tuer 552 ours, 657 loups, 482 chats sauvages et 68 lynx en 2017, qui sont aussi des espèces protégées non seulement au niveau national, mais aussi au plan européen. Les associations de défense de la nature et des animaux s’y opposent avec véhémence. En fait, après avoir limité le nombre des chiens des troupeaux, les chasseurs essaient d’arriver à leurs fins et à cet effet, tous les moyens sont bons. Le ministère de l’Environnement est en charge de protéger la faune et la flore, fait valoir Magor Csibi, représentant de WWF Roumanie, or les chasseurs ont réussi à mettre en débat public ce projet de loi proposant de supprimer 1691 animaux protégés. La motivation, c’est de limiter les dégâts produits par les animaux sauvages, alors que les chats sauvages et les lynx ont causé des dégâts de 0 lei l’année dernière, s’insurge-t-il.

    Plusieurs associations d’environnement, indignées par le nouvel ordre, se sont mobilisées et demandent au ministère de l’Environnement de revoir les quotas de chasse et de trouver des solutions alternatives. Elles font valoir que les études de spécialité indiquent qu’en dépit du fait que les estimations d’effectifs d’animaux sauvages ne correspondent pas avec la réalité, le ministère continue d’ignorer les avis des experts qu’il consulte, la législation européenne en vigueur et les causes réelles des problèmes.

    Dans un communiqué de presse, ils pointent du doigt les autorités, qui ne proposent pas d’alternative à la chasse, telles que des mesures de prévention des conflits avec les animaux sauvages, des clôtures électriques etc. Et critiquent le fait que l’étude préalable à l’établissement de ces quotas n’a porté que sur les ours, les loups et les chats sauvages, mais pas sur le lynx, or pour chasser les 68 lynx, aucune explication n’est fournie. Pire, 6 des 9 experts consultés ont contesté le résultat de l’étude. WWF Roumanie indique qu’un système de raportage et d’administration où les chasseurs comptent, gèrent, chassent et obtiennent du profit sur le compte des animaux sauvages engendrera des erreurs graves, car tous les leviers sont entre les mains de ceux qui ont un intérêt direct. L’industrie de la chasse génère des millions d’euros ; un seul trophée d’ours vaut en moyenne 8000 euros, donc les motivations qui sous-tendent l’ordre en débat public sont pour le moins douteuses. Les observations des membres des associations sur le terrain indiquent que les estimations faites par les gestionnaires de fonds cynégétiques sont largement surévaluées.

    Une fois confrontées avec les estimations faites par WWF Roumanie, certains de ces fonds ont réduit leurs effectifs rapportés, qui étaient parfois même 5 fois moindres. Un taux de croissance du nombre d’ours bruns de 50% plus grands que n’importe où ailleurs dans le monde, selon les données officielles, est improbable par rapport aux caractéristiques biologiques de l’espèce. Les quotas de chasse, eux, sont à la hausse chaque année. Les animaux en question sont protégés par la directive européenne Habitats. Y déroger peut se faire uniquement par l’adoption de solutions alternatives, or l’étude à la base de cet ordre ne propose que la chasse pour réduire les dégâts. Le niveau des dégâts, également rapportés par les chasseurs, croît d’une année à l’autre, pour justifier la chasse des grands carnassiers. Les associations d’environnement font valoir que les autorités ne traitent que les effets, mais ignorent les causes réelles des problèmes, en l’occurrence les déforestations, l’absence d’un système de compensations efficaces en cas de dégâts produits par ces animaux, le manque de sécurisation des communautés locales ou l’absence d’une stratégie pour les grands carnassiers des forêts roumaines, lit-on dans la presse. Espérons que les associations de défense des animaux et de protection de l’environnement aient gain de cause, pour éviter un carnage.

  • Géocaching – quand le GPS chasse des trésors

    Géocaching – quand le GPS chasse des trésors

    Les énigmes, ça intrigue tout le monde, n’est-ce pas? Résoudre un mystère peut s’avérer un véritable défi pour certaines personnes. C’est peut-être la raison pour laquelle plus de 2 millions de personnes du monde entier se sont laissées emporter par la fièvre d’un jeu de la catégorie «la chasse au trésor» appelé «géocaching». Le trésor est caché dans une boîte que les « géochercheurs » cherchent à trouver, à l’aide du GPS. Dans ces boîtes, des objets racontent une histoire imaginée par celui qui les cache. Une pièce de puzzle, par exemple, qui renvoie à d’autres boîtes. Le «géotrouveur», le joueur qui trouve une boîte, peut en retirer un objet à condition de le remplacer par un autre et de laisser ses impressions sur un petit carnet se trouvant aussi à l’intérieur. L’histoire de l’endroit en question s’écrit dans le temps, à l’aide de chaque joueur.



    Comment est née cette chasse au trésor moderne ? Réponse avec Alexandru Purice, un des Roumains épris de ce jeu : «Le jeu est apparu en 2000, au moment où l’accès aux satellites entourant la Terre est devenu public. Il est apparu aux Etats-Unis, où un enthousiaste a décidé de cacher une boîte dans une forêt, en a publié les coordonnées sur un site et a invité ses amis à aller la chercher. Bref : une chasse au trésor. Ses amis ont appris les coordonnées par des récepteurs GPS. Ils ont tellement aimé l’idée, que le jeu s’est développé énormément. Si bien qu’à l’heure actuelle il y a environ 7 millions de boîtes cachées partout dans le monde et plus de 2 millions de joueurs internationaux.»



    Alexandru Purice nous raconte comment il est devenu passionné de ce jeu : «Personnellement, j’ai appris son existence il y a 10 ans environ, lors d’un voyage à Venise. Un ami m’a demandé si je voulais « aller découvrir des boîtes ». Il m’a décrit le jeu en quelques mots et m’a montré comment ça marchait : on met sur un site des coordonnées GPS menant à l’endroit où la boîte est cachée. Maintenant on peut utiliser aussi un smartphone ou tout autre dispositif qui capte des signaux GPS. Une des caractéristiques essentielles de ce jeu est le fait qu’il t’oblige à sortir de la maison pour aller chercher de petits trésors. C’est ainsi que j’ai découvert des endroits dont j’ignorais complètement l’existence. Un autre avantage, c’est qu’il encourage les utilisateurs à placer les boîtes dans leurs régions d’origine. Il est interdit de cacher une boîte à une distance de plus de 200 km de chez soi. Par conséquent, chaque joueur fait découvrir aux autres sa propre région. C’est ainsi qu’on arrive à des endroits impossible à trouver autrement.»



    Jusqu’ici Alex a trouvé plus de 4000 boîtes, qu’il a cherchées du Pérou au Vietnam. Il a aussi découvert de nouvelles facettes de Bucarest. Le jeu se développe constamment, de sorte qu’en 2012, les amateurs roumains de cette chasse au trésor ont formé leur propre association. Alex Purice raconte: «En Roumanie, nous avons créé une association et une ONG principalement pour pouvoir bénéficier de sponsors et mettre sur pieds de petits projets. Le plus récent en est une proposition pour la semaine appelée «L’école autrement» (consacrée aux activités extrascolaires). Et ce parce que nous considérons que les enfants d’aujourd’hui passent de plus en plus de temps devant l’ordinateur et sortent de moins en moins de la maison. Nous voulons donc leur proposer plusieurs projets, les inciter à se rendre au parc ou au centre-ville de Bucarest pour faire une chasse aux trésors qui sera instructive et amusante à la fois.»



    Comment peut-on rejoindre cette communauté? Alex Purice répond: «C’est très simple. Vous entrez sur le site Geocaching.com et vous créez un compte d’utilisateur pour avoir accès à l’ensemble de la base de données. On peut aussi télécharger l’application pour les portables. Vous aurez la chance de découvrir notre pays. Mo,i j’y ai découvert des paysages extraordinaires, dont les cités médiévales saxonnes, des zones du Delta du Danube et d’autres endroits que je n’aurais jamais eu l’occasion de connaître autrement.»



    Et en découvrant les boîtes cachées, on apprend aussi l’histoire des gens et des lieux. Pourquoi un tel jeu vous tenterait-il? Alex Purice, alias Mioritics, explique: « Parce qu’il vous permet de découvrir le monde qui vous entoure par les yeux des autres et de trouver des endroits que vous auriez ignorés. J’aime beaucoup voyager et dans mes périples, je cherche toujours les géocaches ou les boîtes qui se trouvent dans les régions que je traverse, car elles m’indiquent presque toujours des zones très intéressantes. Pratiquement, à chacune de ces boîtes correspond une page sur Internet, et là, celui qui la cache donne une description et explique pourquoi la boîte est intéressante. Celui qui la trouve lit la description, regarde les images et voit ce que les autres utilisateurs ont écrit. Ces boîtes abritent des bouts de papier sur lesquels vous écrivez que vous l’avez trouvée et il est souhaitable de retourner sur Internet pour y laisser vos impressions ; en lisant ce que quelqu’un d’autre a écrit sur le lieu respectif, on pourra se rendre compte s’il vaut la peine d’être visité.



    Et puisqu’il s’agit d’un jeu, il peut aussi faire la joie des petits. Mioritics : « J’ai des enfants en bas âge qui sont enchantés d’aller chercher quelque chose, car dans ces boîtes de dimensions différentes — elles peuvent être toutes petites, pas plus grandes qu’un ongle ou atteindre un mètre cube — dans ces boîtes, donc, on peut toujours trouver de petits jouets. L’idée du jeu est de prendre quelque chose et d’y mettre autre chose à la place et, du moins pour mes enfants, cela a été une très bonne méthode de les convaincre à donner des choses. »



    L’invitation à jouer a été lancée. Vous pouvez découvrir de nouveaux endroits ou jeter un regard neuf sur ceux que vous connaissez déjà, grâce aux géochercheurs. (Aut. : Ana-Maria Cononovici. Trad. : Valentina Baleavski, Dominique)

  • Moutons contre chasse

    Moutons contre chasse

    La nouvelle législation relative à la chasse et à la protection du gibier a provoqué l’ire de milliers d’éleveurs d’animaux, qui ont protesté mardi devant le Parlement de Bucarest. La loi leur interdit le droit de pacage durant l’hiver même sur leurs propriétés et limite le nombre de chiens de berger qu’ils peuvent posséder. Les protestataires, dont beaucoup d’entre eux habillés de vêtements traditionnels en peau de mouton, sont arrivés à Bucarest de tous les coins du pays.



    Leur manif a été pacifique au début, mais des échauffourées sont vite apparues entre bergers et gendarmes. Les premiers ont réussi à pénétrer dans la cour du Palais du Parlement, malgré l’intervention des forces de l’ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes. Les bergers tentaient d’arriver dans le Palais du Parlement pour transmettre leur mécontentement aux élus nationaux: « Il faut suspendre les deux ou trois articles qui limitent notre droit à la propriété, qui limitent le nombre de chiens. Le fait qu’ils essayent de nous assigner à résidence du 4 décembre au 24 avril est à mon sens une aberration et un abus de la part des parlementaires responsables de cette loi », a martelé un protestataire. Un groupe de représentants des bergers a été finalement reçu à des négociations à la Commission d’agriculture de la Chambre des Députés.



    De l’avis du président du Sénat, Calin Popescu Tariceanu, la solution la mieux adaptée serait de modifier la loi par un décret d’urgence, émis par le gouvernement. Le chef de la Commission d’agriculture, Nini Sapunaru, soutient lui aussi cette idée : « Si deux ou trois articles de cette loi dérangent certains, on peut les modifier tout de suite, rapidement. Le reste des articles, on peut les rediscuter dans les commissions. N’oublions pas que cette loi a été renvoyée au Parlement à deux reprises. Elle est restée au Parlement pendant une année avant de sortir sous cette forme. C’est une erreur », a expliqué Nini Sapunaru.



    Aux termes de cette loi controversée, dans des régions de plaine, les bergers peuvent posséder uniquement un seul chien, dans les régions de colline le nombre permis est de deux chiens alors qu’en montagne les bergers peuvent utiliser jusqu’à trois chiens tout au plus. Ceux qui transgressent ces règles risquent des amendes assez élevées.



    Qui plus est, afin de protéger le gibier, la loi interdit le pacage de décembre à avril, ce qui de l’avis des bergers leur provoquerait des manques à gagner considérables. Ils sont révoltés et affirment qu’ils ne peuvent pas garder des centaines de moutons avec deux ou trois chiens seulement. Par ailleurs, les chasseurs se plaignent que les chiens de berger tuent des lapins et des chevreuils de petite taille.



    Finalement, c’est au gouvernement de trouver une solution aux mécontentements des bergers relatifs à la Loi de la chasse. Elle fut initiée en 2013 par un groupe de sénateurs et députés qui visaient à modifier une loi de 2006. Un des arguments des initiateurs a été le mécontentement des chasseurs confrontés aux chiens de bergerie. (trad.: Alex Diaconescu)