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  • Jean-François Meile (France) – la chasse en Roumanie

    Jean-François Meile (France) – la chasse en Roumanie

    Recherchée par les chasseurs en raison de ses forêts vierges et du gibier qui y abonde, la Roumanie a voté en début d’été une nouvelle loi de la chasse et de la protection du fonds cynégétique. Critiquée dans un premier temps puisqu’elle préconisait de repousser les dates de fermeture de la chasse pour cinq espèces d’oies sauvages, la nouvelle loi a pourtant corrigé des erreurs. A titre d’exemple, elle a permis d’inclure sur la liste des oiseaux protégés l’oie des moissons dont la récolte permise s’élevait à 25.000 exemplaires, tandis que la Roumanie n’en recense qu’une centaine, selon la Société ornithologique de Roumanie. Malheureusement, selon les représentants de la dite société, l’alouette fait partie toujours des espèces chassables.

    Chaque année, de nombreux étrangers déboursent entre 600 et 1000 euros pour faire la chasse aux alouettes roumaines. Un passereau qui n’intéressent pas les chasseurs autochtones habitués à marcher sur les traces du gros gibier qui peuple encore les forêts de chez nous. Aux dires d’Alin Florian, chasseur, la chasse une activité ancestrale qui a son rôle dans la protection de l’environnement. Et puis, il n’est pas facile d’obtenir son permis, comme nous l’explique-t-il.

    Alin Florian: On passe d’abord un examen théorique, très rigoureux où l’on fait la preuve de nos connaissances en matière de législation, d’armes et de munition, de la chasse et du fonds cynégétique. Une deuxième épreuve théorique s’y ajoute pour vérifier la bonne connaissance des espèces protégées et des périodes de chasse. Pour se voir délivrer le permis de chasseur, il faut faire une année d’apprentissage aux côtés d’un chasseur pendant laquelle on a l’occasion d’apprendre des techniques sans pouvoir passer à l’action. Il est vrai que l’on pourrait vivre sans chasser, mais pourquoi le faire ? La chasse est plus qu’un morceau de viande ou un trophée pris en photo. La chasse renvoie aux temps où l’homme était avant tout, un prédateur. Les chasseurs aiment le défi, le challenge. Mais, il est essentiel de le faire comme il faut, en offrant au gibier des chances réelles de survie.

    Selon Alin Florian, la chasse contribue à préserver le fonds cynégétique. Les chasseurs roumains préfèrent notamment le lièvre, le sanglier, le chevreuil et différentes espèces d’oiseaux. Selon les données fournies par la Régie nationale des Forêts, Romsilva, la Roumanie recense entre autres, 7000 ours, 7000 chamois, 170.000 chevreuils, 4600 loups, 62.000 sangliers, 9000 chats sauvages, 2200 lynx. Le chasseur n’a le droit d’abattre un seul exemplaire de plus que le quota admis s’il ne veut pas risquer des poursuites pénales, explique Alin Florian.

    D’ailleurs, selon le président de l’Association générale des Chasseurs et Pêcheurs sportifs de Roumanie, AGVPS, Neculai Şelaru, le chasseur est surtout une personne qui protège le gibier avant d’en extraire un surplus toujours approuvé par l’Etat. Je cite M. Selaru dire le chasseur n’est pas un tueur. Au terme de la nouvelle loi, il sera obligé de s’inscrire dans une association qui gère des territoires de chasse. Sur un total de 70.000 chasseurs roumains, seulement 50.000 font actuellement partie d’une telle organisation. Du coup, le reste de 20.000 sont plus vulnérables à violer la loi. Mais, une fois devenus membres d’une associations, ils pourront bénéficier d’un territoire de chasse en échange d’une cotisation.

    Selon Alin Florian, la chasse est une passion qui le fait débourser annuellement plus d’un millier d’euros. Un permis de chasse aux chevreuil, par exemple, se monte vers 250 euros. Mais, on en a besoin de plusieurs, car il est rare que l’on ait du succès dès la première fois, dit-il. Dernièrement, de nombreuses sociétés organisent des parties de chasse en Roumanie à l’intention des chasseurs venus de France, d’Italie, d’Allemagne, de Liban et d’autres pays. On y organise entre autres, des chasses en battue au sanglier, aux cerfs ou aux daims. Les étrangers sont ravis de participer à des parties de chasse à l’ancienne, au cœur des forêts vierges, en poursuivant le gibier, sans utiliser des astuces modernes et cruels qui rendent la bataille complètement déséquilibrée pour l’animal.

    A son tour, le président de l’Association générale des Chasseurs et Pêcheurs sportifs de Roumanie, AGVPS, Neculai Şelaru, rappelle que le droit du chasseur de poursuivre le gibier afin d’en éliminer le surplus est garanti par la loi. On ignore souvent ce qui se passerait si la chasse aux ours, aux loups ou aux sangliers était interdite. On assisterait certainement à un désastre naturel. Pour l’instant, les seuls qui font ce désastre sont les braconniers qui malgré des peines de prison allant de 5 à 8 ans, continuent à tuer et à massacrer le gibier en détruisant le fond cynégétique et en portant atteinte à la réputation des véritables chasseurs.

  • Samir Bechka (Algérie) – la chasse et la pêche en Roumanie

    Samir Bechka (Algérie) – la chasse et la pêche en Roumanie

    Notons que la Roumanie est un pays avec une riche biodiversité et qui conserve beaucoup d’écosystèmes naturels intacts. Il recèle la plus grande superficie de forêt naturelle d’Europe et 30.000 espèces d’oiseaux. Il existe dans ce pays 2147 fonds de chasse avec une superficie moyenne de 10.000 ha. Chaque fond de chasse dispose d’une espèce de gibier avec une valeur plus importante du point de vue cynégétique.



    Pour vous faire une meilleure idée, précisons que le fonds cynégétique de la Roumanie se présente de la façon suivante : près de 2 millions de lièvres, des centaines de milliers d’oiseaux, 30.000 ours, 50.000 loups, 10.000 martres, ainsi que des chevreuils, des sangliers, des cerfs, des chamois et du gibier aquatique est à retrouver dans ce pays, sans oublier les oiseaux ni le fonds piscicole : poissons des rivières, lacs et étangs. Le lièvre est suivi par la biche, avec 3,9 millions d’exemplaires, le cerf rouge des Carpates, l’espèce présentant un intérêt cynégétique majeur, avec 30.000 exemplaires environ et un poids moyen du mâle de 240 kilos. Disparu dans d’autres pays d’Europe, 1000 à 2000 exemplaires sont chassés chaque année. L’ours, qui peuple à peu près les mêmes zones, enregistre quasiment le même nombre d’effectifs.



    Le gibier aquatique, les oies et les canards sauvages, la loutre, l’hermine et le rat musqué – et le chamois, animal protégé, arrivent ensuite. Le gibier peuple, en Roumanie, toutes les zones géographiques et toutes les formes de relief.



    En région de plaine, c’est le faisan qui est très recherché, avec plus de 150.000 exemplaires. En zone de colline, on retrouve la biche et le sanglier, mais aussi le lièvre.



    En montagne, vous avez le coq de bruyère. Si sa femelle est complètement protégée, le mâle peut être chassé avec une autorisation spéciale pendant le printemps. Les quelques centaines de lynx du pays sont protégés par la loi. 10.000 martres peuplent les forêts roumaines, dont on extrait 1500 annuellement environ.



    En haute montagne, on retrouvera le chamois, protégé par la loi, mais aussi le tétras lyre, déclaré monument de la nature. En Roumanie, le fonds de chasse est partagé entre l’Association générale des chasseurs et des pêcheurs sportifs de Roumanie (avec 70%) et la Régie nationale des forêts (27%). L’Association est reconnue par l’Etat roumain et reconnue d’utilité publique.