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  • Hunedoara

    Hunedoara

    Si vous êtes de passage dans le comté de Hunedoara, deux sites sont à inscrire avant tout sur votre itinéraire de voyage : le château des Corvin de Hunedoara, un des plus importants monuments d’art gothique du sud-est de l’Europe et le lac Bucura, le plus grand lac glaciaire de Roumanie, se trouvant sur le territoire du Parc national Retezat, à plus de 2000 mètres d’altitude. L’offre touristique de la région est pourtant beaucoup plus riche et elle s’adresse aux passionnés d’histoire, de culture, de randonnée et de sports alpins.

    Toutes les informations sont à retrouver sur le site : www.hunedoaraturism.com.

    Le directeur du Service promotion et développement du tourisme de l’Agence de développement économique et social du comté, Radu Barb affirme : « Du point de vue de son potentiel touristique, Hunedoara occupe la deuxième place parmi les comtés de Roumanie. Il était absolument nécessaire de nous doter d’une base de donnés très bien mise au point pour pouvoir pratiquer un tourisme de qualité. C’est que les touristes doivent très bien connaître les zones qu’ils envisagent de visiter et les services dont ils peuvent bénéficier. Le site présente également les produits traditionnels de la région. Nous avons conclu à cette fin un protocole avec l’Association des producteurs de produits traditionnels et écologiques du comté. Il s’agit notamment des fameux saucissons spécifiques des zones de Brad et de Sălaj, de l’eau-de-vie de Hunedoara et du miel produit ici. »

    Les touristes de passage dans le comté de Hunedoara, y trouvent un agenda culturel riche et divers.

    Radu Barb passe en revue quelques sites et événements : « Dac Fest, qui est le festival cher à nos cœurs, a déjà démarré. Il est consacré aux deux capitales daces : Sarmizegetusa Regia et Sarmizegetusa Ulpia Traiana. Nous offrons à cette occasion aux participants la nourriture de nos ancêtres, les Daces. C’est un bel événement, qui comporte également plusieurs concours. Cette année nous avons ouvert les portes du Festival à tout le pays et les invités qui donneront des récitals arriveront de partout. Nous proposons également des reconstructions historiques. Les spectacles vont reconstituer les périodes dacique et romaine et, à un moment donné, toute l’assistance partira en cortège avec des torches. Nous vous conseillons également de visiter le château des Corvin de Hunedoara, joyau du comté. Vous y passerez quelques heures agréables et instructives. La liste des recommandations peut continuer par la Citadelle de Deva et par l’ensemble historique de Ţebea. En été, ne ratez pas la station balnéaire de Geoagiu, qui dispose de piscines d’eau thermale et de nombreuses places d’hébergement. L’offre touristique du comté de Hunedoara est donc très riche et l’infrastructure est bonne. Nous sommes contents de ce que nous pouvons offrir aux visiteurs. »

    Et puis, ne ratez pas non plus une visite au Géoparc des Dinosaures, un site figurant sur la liste du patrimoine mondial. Vous y découvrirez les fameux dinosaures nains du Pays de Haţeg. Voilà pour d’aujourd’hui. A bientôt pour une nouvelle destination de vacances en Roumanie. (Trad. : Dominique)

  • QSL mars 2017 – Le château de la famille Cantacuzène

    QSL mars 2017 – Le château de la famille Cantacuzène

    Il se trouve sur la colline de Zamora, un quartier de la station de montagne de Busteni, située à une centaine de km de Bucarest. Le château des Cantacuzène compte parmi les plus beaux édifices de Roumanie dun point de vue architectural. Sa construction a démarré en 1911 et sest étalée sur une dizaine dannées. Le château est bâti en style néo-roumain, il est entouré dun parc, dont les allées mènent à des chutes deau, des fontaines artésiennes et même à… une grotte.





    Lédifice a été construit en pierre et brique, selon les plans dun architecte roumain très connu, Grigore Cerchez. Il sétale sur 3148 mètres carrés au cœur dun parc de trois hectares et demi. Les décorations créent une ambiance romantique. Les vitraux, les plafonds aux poutres apparentes et peintes, les balustrades en bois, en pierre ou en fer forgé, la ferronnerie en bronze richement décorée – tout cela et bien dautres éléments témoignent du talent de ceux qui y ont travaillé.



    Les cheminées sont réalisées en pierre de la ville dAlbesti et décorées de mosaïques polychromes, et ne font quaccentuer latmosphère de résidence dune famille de nobles. Le château a appartenu à la famille Cantacuzène jusquen 1946. Malheureusement, les meubles dorigine nexistent plus. A présent il ny a que quelques salles intactes où lon peut voir encore les vitraux et les blasons de familles célèbres apparentées à celle des Cantacuzène, des familles roumaines de renom dont sont issus plusieurs princes de Roumanie.



    Sur la QSL de mars vous pouvez voir la loggia du château, construite en style brancovan, avec des colonnes en pierre aux chapiteaux et arcades trilobées.



    Grâce à Internet, il nest plus nécessaire de vous rendre en Roumanie pour admirer ce véritable joyau de larchitecture roumaine. Vous pouvez tout simplement entrer sur le site de ce musée, le nom est en anglais : http://www.cantacuzinocastle.com/



    Vous y trouverez des informations en roumain et en anglais mais aussi et surtout des images de cet endroit magnifique. Ou bien si vous êtes de passage en Roumanie, nhésitez pas à vous rendre à Busteni pour découvrir ce château, car les paysages qui lentourent sont vraiment à couper le souffle. En plus, ce nest pas trop loin de Bucarest.

  • Châteaux inconnus de Roumanie

    Châteaux inconnus de Roumanie

    Il existe en Roumanie une multitude d’anciennes résidences extra-urbaines des élites locales, près d’un millier, érigées entre le XVIe siècle et la première moitié du XXe. Certaines ont été restaurées, d’autres sont dégradées et une troisième partie font l’objet de procès entre leurs héritiers. Il y a des châteaux dans les villes aussi, où ils abritent des musées ou accueillent des événements culturels.



    Irina Leca, historienne de l’art, membre fondatrice et vice-présidente de l’Association ARCHÉ, fait partie de l’équipe d’une vaste plate-forme de recherche, monumenteuitate.org, qui vise aussi à mieux faire connaître les plus belles résidences nobiliaires extra-urbaines du pays.



    Nous avons demandé à Irina Leca de nous proposer un top 3 des châteaux de Roumanie, en excluant pourtant les plus connus, à savoir: Bran, Peleş, Pelişor et le Château des Corvin : « C’est un véritable défi. J’essaierai de proposer des monuments représentatifs pour les grandes régions historiques. Dans le sud du pays, à une soixantaine de km de la capitale, il y a le Palais de Floreşti, situé à proximité de Ploieşti. Il a été construit par Grégoire Cantacuzène, surnommé « le Nabab », d’après les plans d’Ion Berindei. C’est un beau monument d’architecture datant du début du XXe siècle. Malgré son état de dégradation, c’est un site très pittoresque. Ses propriétaires actuels tâchent de lui insuffler une nouvelle vie en y organisant de nombreux événements culturels, le plus important étant le concours hippique Karpatia Horse Show, qui se tient en septembre. »



    Irina Leca nous dirige ensuite vers l’ancienne principauté roumaine de Moldavie, dans l’est du pays, pour nous présenter le château du prince régnant Alexandru Ioan Cuza de Ruginoasa : « C’est un très bel exemple d’architecture néogothique, situé dans un splendide parc forestier. Récemment rénové, ce château abrite le Musée Cuza. Les visiteurs peuvent y apprendre davantage sur le prince élu simultanément en Moldavie et en Valachie, pour réaliser l’union des deux principautés roumaines, et sur son épouse, Elena Cuza. En faisant un petit saut en Transylvanie, nous nous arrêtons à une trentaine de km de Sighişoara, où se trouve le château de Criş. Son histoire commence au XVe siècle, selon les archéologues. C’est un magnifique monument d’architecture de la Renaissance et un des plus authentiques pittoresques à retrouver sur le territoire de la Transylvanie. Bien que peu connu du public, il est ouvert aux touristes depuis longtemps et il est en train d’être restauré. Il est géré par une fondation qui offre des tours guidés, pour faire découvrir aux touristes non seulement l’histoire du château, mais aussi le village saxon où il se trouve. Il avait appartenu à une famille nobiliaire magyare, bien que niché dans une zone essentiellement saxonne. Ensuite, dans le nord-ouest de la Roumanie, se trouve le château Károlyi de Carei, une sorte de « Peleş de la Transylvanie ». Récemment restauré grâce à des fonds européens et rouvert aux touristes en 2013, il a été transformé en musée. Il présente non seulement l’histoire de la région et de la famille Károlyi, mais aussi une vue d’ensemble des somptueuses résidences nobiliaires extra-urbaines des élites de l’Empire austro-hongrois. »



    Irina Leca, historienne de l’art, membre fondatrice et vice-présidente de l’Association ARCHÉ, dit que la Roumanie peut entrer en compétition avec le marché extérieur avec une offre touristique pour visiter les châteaux. Il y a quelques dizaines de châteaux représentatifs : « La liste est assez grande, et un circuit de ces châteaux, qui sont même des monuments historiques, serait tout à fait faisable et très attractif pour le public étranger. Ce qui est aussi très intéressant, c’est que à l’instar des Français qui ont la Vallée de la Loire, nous avons aussi deux cours d’eau avec une multitude de châteaux sur leurs rives. Sur la vallée de la rivière Mureş, de Topliţa jusqu’à la sortie du pays, il existe des dizaines de châteaux ; certains peuvent être visités et sont très beaux, d’autres sont dans un état moins bon. Si on traverse les Carpates, il y a la Vallée de la rivière Trotuş. A Dărmăneşti, Dofteana, Comăneşti, il y a d’anciennes résidences nobiliaires particulièrement pleines de charme et très intéressantes. »



    Sebastian Marcoci est l’administrateur du château Sturdza de Miclăuşeni, un bijou d’architecture dans l’est de la Roumanie, vieux de 600 ans et avec une riche histoire : « Il s’agit de la famille princière Sturdza, une famille très riche de Moldavie. Là, vous avez une belle histoire. George Sturdza et Maria Ghica construisent un château sur la structure de l’ancien manoir, en style néogothique. C’est quelque chose de spécial pour notre région. La construction a duré environ 24 ans. A l’intérieur, il est peint en style Art nouveau. Maria Ghica est née à Istanbul. C’est là qu’elle apprend à peindre des miniatures. C’est toujours là qu’elle a appris l’anglais et s’est mariée avec George Sturdza. C’était en 1869. Après la célébration de leur mariage, les deux font un voyage en Occident, en Allemagne, en France et en Autriche. A leur retour, ils décident de transformer leur manoir en le château de Miclăuşeni. »



    Le domaine de la famille Sturdza a trois composantes essentielles : un parc forestier de 30 ha, le monastère et le château — soit les composantes spirituelle, culturelle et naturelle : « Le château peut être visité chaque fin de semaine, de 12h00 à 18h00. Des événements sont prévus tout au long de l’année, mais chaque année, début septembre, nous organisons un événement qui nous tient à cœur. C’est un festival qui s’appelle « Voyage dans les années 1900 ». Nous revenons dans le temps et créons une atmosphère d’époque au château et autour de lui. D’habitude, cela a lieu le premier ou le deuxième week-end de septembre. L’idée a appartenu aux touristes qui ont exprimé leur souhait de se costumer comme autrefois et de revivre la période des années 1900. Nous avons pensé à cette possibilité et avons proposé des costumes à louer ; en plus, les plats préparés à cette occasion respectent la gastronomie des années 1900. Il y a des véhicules d’époque, et des voitures tirées par les chevaux sont disponibles pour la promenade. Et nous organisons beaucoup d’ateliers thématiques. Il y a des spectacles avec des mélodies anciennes ou des chansons de l’entre-deux-guerres. »



    La Roumanie accueille aussi une Foire internationale des châteaux, qui arrive à sa 3e édition en 2017. Elle aura lieu les 27 et 28 mai, au Château des Corvin de Hunedoara. (trad. : Dominique, Ligia Mihaiescu)

  • Le château d’Arcalia

    Le château d’Arcalia

    Et pourtant, un tel bâtiment est à retrouver dans la localité d’Arcalia, près de la ville de Bistrita. Son apparence exotique date des années 1880, mais le domaine d’Arcalia, sur lequel se trouve aujourd’hui le château, est mentionné dans des documents du 14e siècle. A la fin du 17e siècle, le domaine est la propriété de la famille Banffy, et suite au mariage d’une des filles du gouverneur Gheorghe Banffy avec un représentant de la famille Bethlen, c’est cette dernière qui arrive à le posséder. Des informations sur l’existence d’une résidence sur ce domaine apparaissent également vers la fin du 17e siècle et le début du 18e.

    L’actuel château a été érigé en 1880 et c’est l’unique monument en style mauresque-byzantin de Transylvanie. Le nom de ce style architectural est donné par un des éléments architecturaux du toit qui a la forme d’un bulbe qui rappelle en quelque sorte de la forme des casques que portaient jadis les soldats des armées musulmanes et ottomanes. Malheureusement, on ne connait pas le nom de l’architecte qui a construit le château d’Arcalia, mais uniquement celui de la société qui a effectué les travaux. Elle était enregistrée à Cluj.

    Mais pourquoi ce style ? Réponse avec Ana Maria Stan, chercheuse au Musée de l’Université Babes-Bolyai de Cluj : « Il y a peu d’informations qui puissent expliquer ce choix. Mais le style mauresque-byzantin était un des styles utilisés dans l’Empire d’Autriche-Hongrie à la fin du 19e siècle. Par exemple, il existe un autre bâtiment érigé dans un style similaire : le palais métropolitain de Cernauti, dans le nord de la Bucovine, qui à l’époque faisait partie de l’Autriche-Hongrie. A mon avis, ce style était à la mode parmi les élites de l’époque. Ce fut probablement aussi une option personnelle du propriétaire du domaine, car le bâtiment était une résidence privée. On ne sait pas si c’était la résidence principale, puisque la famille Bethlen avait plusieurs propriétés à travers la Transylvanie. Mais tenant compte de l’ampleur des travaux d’aménagement du bâtiment, et aussi du parc, il est possible que la famille y ait passé beaucoup de temps. Malheureusement, les pièces de mobilier, les livres et d’autres objets ayant appartenu à la famille Bethlen n’existent plus, puisque le château a partagé le sort d’autres édifices similaires après l’installation du régime communiste roumain. Il a été nationalisé et utilisé à d’autres fins. Les seuls éléments d’origine qui ont été préservés sont les cheminées en terre cuite décorées avec les armoiries de la famille, un serpent avec un globe qui porte une croix dans sa bouche. Le château est formé en fait d’un bâtiment central et de deux annexes. Le bâtiment central renferme des salles de conférence, alors que les annexes disposent de chambres à coucher et de salons. »

    Vers le début des années 1960, le château et le domaine d’Arcalia sont confiés à l’Université Babes-Bolyai de Cluj.

    Le château en style mauresque est entouré d’un parc dendrologique, explique Ana Maria Stan de l’Université de Cluj : « Le parc et le domaine qui entoure le château ont fait partie de la propriété d’origine, mais il fut aménagé en deux étapes. Au début du 19e siècle, en 1801, le comte Janos Bethlen imagine un parc à l’anglaise, une nouveauté pour la Transylvanie de l’époque. Qu’est-ce qu’un parc à l’anglaise ? Eh bien, à travers la forêt qui entourait à l’époque le château, il dessine des allées et fait aménager des coins où ses invités pouvaient passer quelques instants. Par exemple, un tel endroit de repos est formé d’un banc, couvert par une pergola naturelle, d’où on pouvait admirer la maison du comte. Dans un autre endroit du parc, il a fait bâtir une cabane en bois qui s’appelait « la maison de l’ermite » et c’était un endroit propice à la méditation. C’étaient des éléments spécifiques pour un jardin à l’anglaise du début du 19e siècle. Des arbres exotiques sont ensuite introduits, des citronniers et des orangers. La deuxième étape a été la transformation de ce jardin public en parc dendrologique, après la construction du château en style mauresque byzantin. »

    Conformément au plus récent inventaire du parc dendrologique d’Arcalia, effectué en 2014, celui-ci accueille une centaine d’espèces de plantes et 3500 arbres et arbustes. La majorité des espèces sont des conifères, mais il y a également 6 espèces d’érable et huit espèces de chêne. Les créateurs du parc ont souhaité que ses couleurs soient variées à travers l’année. Mais les espèces les plus spectaculaires sont le tulipier, le cyprès chauve, le chêne à feuille simple lobée, le chêne du Caucase, ainsi que le pin canadien Douglas. (Trad. Alex Diaconescu)

  • Le comté de Hunedoara

    Le comté de Hunedoara

    Nous prenons aujourd’hui le chemin de l’ouest de la Roumanie et nous arrivons à un comté avec une offre touristique pour tous les goûts. Stations de montagne, musées intéressants, châteaux et citadelles, voilà les ingrédients pour des vacances réussies au département de Hunedoara.

    C’est une région pour toutes les catégories de touristes, dit Alin Suciu, directeur du Service public d’administration de la Citadelle de Deva : « Tout premièrement, Hunedoara est un des comtés avec le plus grand potentiel touristique du pays, les touristes ont beaucoup d’attractions à visiter, importantes du point de vue historique. Et c’est aussi une destination pour pratiquer le ski et d’autres sports d’hiver. Du point de vue historique, une visite à la Citadelle de Deva, une forteresse médiévale avec un riche passé, est très importante. Notons aussi le Château des Hunyadi, de Hunedoara. Les citadelles daciques de Sarmizegetusa et Ulpia Traiana Sarmizegetusa à proximité de Haţeg sont peut-être les plus importantes du comté. Nous avons aussi un musée de l’or, un des plus importants d’Europe, qui se trouve à Brad. »

    Tout séjour à Hunedoara commence dans la ville de Deva. Là, la principale attraction, dont les premières attestations documentaires datent de l’année 1269, est une des fortifications les plus importantes de Transylvanie, sise au sommet d’une colline, qui domine la Vallée de la rivière Mureş. Comment se présente la Citadelle de Deva en 2017 ? Alin Suciu, directeur du Service public d’administration de la Citadelle de Deva : « A l’heure qu’il est, la Citadelle de Deva est restaurée à hauteur de 50%. Deux enceintes sont terminées, les enceintes deux et trois, et cette année ou l’année prochaine au plus tard, nous commencerons à restaurer aussi la première enceinte. Elle est visitable, c’est un bel objectif, une attraction intéressante, qui peut en dire beaucoup sur notre histoire à cette époque. Cette année, nous organiserons quelques compétitions de vélos sur la colline de la citadelle, et nous aurons à l’avenir aussi des concours d’orientation touristique. A partir de cette année, nous avons beaucoup d’événements à la Citadelle de Deva : un festival international de jazz, une colonie de sculpture à participation internationale, des défilés de mode. Nous avons aussi des festivals médiévaux et daciques, organisés dans les environs, à Uroi, à Sarmizegetusa. La station de Straja est à proximité ; des sports extrêmes y sont pratiqués, mais nous avons aussi le Râuşor, qui est beaucoup plus près. »

    La station de Straja est recherchée par les touristes tant en hiver, pour les sports d’hiver, qu’en été, pour des randonnées ou pour le repos. Mihai Dumitrescu, gérant d’une villa : « Dans notre région, un touriste trouve absolument tout ce qu’il souhaite. Le tourisme œcuménique peut y être pratiqué aussi. Nous avons l’ermitage de Straja, qui est fantastique, la Route de la Croix, qui est unique et c’est le chemin de pèlerinage le plus long d’Europe. On peut y pratiquer l’équitation, le rafting, la parapente, on peut faire des randonnées en montagne. On peut visiter beaucoup de grottes le long de la Vallée du Jiu. Parmi elles, on vous recommande la Grotte Bolii (de la Maladie). On peut visiter le Château des Hunyadi, dans les parages, les citadelles daciques, la réserve de bisons d’Europe. »

    Le Château des Hunyadi, à environ 90 km de Straja, est le monument d’architecture gothique civile et militaire le mieux conservé du centre et du sud-est de l’Europe. Les touristes devraient s’attendre à un monument imposant, dit Ioan Bodochi, muséographe : « Ceux qui vont visiter le Château des Hunyadi devraient s’imaginer une citadelle de grandes dimensions, avec une cour intérieure spacieuse, avec deux salles de bal, avec la Salle des chevaliers, où ils peuvent visiter une exposition de technique militaire, la Salle de la Diète, avec l’aménagement original des salles où se tenaient les conseils, et d’autres expositions d’objets médiévaux. S’ils y viennent en haute saison ou le week-end, il y a un ordre des chevaliers locaux qui essaie de ranimer l’atmosphère médiévale. Ce ne sont que quelques-unes des offres que le château met à la disposition des touristes à l’heure actuelle. »

    Beaucoup de touristes sont intéressés à acheter des objets d’artisanat, créés par les artisans locaux. Ils seront satisfaits, dit Alin Suciu, directeur du Service public d’administration de la citadelle de Deva : « Ils seront privilégiés à 100%. A partir de cette année, il y aura beaucoup d’événements sur une période assez longue de temps, surtout en été. Il y aura deux, trois mois pendant lesquels beaucoup d’ONGs organiseront des ateliers spécifiques, de poterie, de maréchalerie, de travail du fer, de couture. Les gens pourront venir voir, et aussi apprendre quelles étaient et comment faire les activités de l’époque et acheter des objets qui seront faits sur place. »

    Y a-t-il des dépliants, des brochures, des plans en langues étrangères ? Vous trouverez tout cela près de la Citadelle de Deva, dit Alin Suciu, directeur du Service public d’administration de la citadelle de Deva. Et c’est gratuit.

    Alin Suciu: « Vous n’aurez pas à les acheter. Il y a un centre d’information touristique, situé au pied de la citadelle, où des dépliants sont disponibles. A l’heure actuelle, nous avons des dépliants avec la présentation de la citadelle et d’autres, de présentation de la ville de Deva. Ils sont en roumain, anglais et en hongrois, et nous en ferons d’autres, en italien et en allemand ».

    Nous espérons vous avoir convaincus à passer des vacances au comté de Hunedoara. Prenez contact avec votre voyagiste; plus vous faites les réservations à l’avance, plus les prix seront avantageux. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • Attractions touristiques dans le comté de Hunedoara

    Attractions touristiques dans le comté de Hunedoara

    Une fois arrivés là, vous souhaiterez y rester le plus longtemps possible, il y a tant de choses à voir ! Monica Cioran, du centre dInformation touristique de Hunedoara nous en donne un avant-goût. SON : « Du point de vue touristique, dans le comté de Hunedoara il y a de tout. On y trouve des cités daciques, des castres romains, des châteaux et des cités médiévales, des musées, des lieux de culte, ainsi que lun des plus importants parcs naturels de Roumanie.



    Le site le plus important du comté est pourtant le Château des Corvins, qui attire chaque année de nombreux touristes roumains et étrangers. Cest lun des plus importants monuments gothiques de Roumanie et un des plus beaux châteaux du monde. Il figure dailleurs parmi les 10 destinations de rêve dEurope. Organisées à Hunedoara chaque année, les journées du château sont un véritable festival médiéval : chevaliers, princesses et sorcières sont présents au rendez-vous.



    Lambiance est complétée par des danses médiévales et des projections de films. »Important monument dart gothique du sud-est de lEurope, le château des Corvins occupe la première place parmi les sites touristiques du comté. Erigé au 14e siècle et très bien conservé, il compte parmi les plus belles et imposantes constructions médiévales de ce genre. Il comporte 42 pièces, deux terrasses, deux ponts et une superficie de 7000 m². Laccès y est assuré par un pont en bois reposant sur 4 pylônes en pierre. Limage quil offre est vraiment impressionnante. Ioan Bodochi, muséographe du château, explique: « Cest le monument gothique le mieux conservé du centre et du sud-est de lEurope. Les touristes qui ont visité le château de Bran devraient simaginer une forteresse deux fois plus grande, avec une vaste cour intérieure. Le château de Hunedoara compte deux grandes salles de réception, la Salle des Chevaliers, qui accueille une exposition de technique militaire, et la Salle de la Diète. Des expositions ont été mises sur pied dans les autres salles où se tenaient les conseils. En fin de semaine et pendant la saison estivale, un ordre de chevaliers tâche dy faire revivre lambiance médiévale. »



    En mai dernier, le Château des Corvins a accueilli la Foire européenne des châteaux. Parmi les invités ont figuré le château de Bran, la cité princière de Suceava, la Cité de Făgăraş, la Tour de lHorloge de Sighişoara, ainsi que le Palais de Balchik, en Bulgarie, la cité de Postojnska, en Slovénie et le Château dEger, en Hongrie. Des touristes de tous les coins du monde ont été présents à cette Foire et ils ont été tous impressionnés. Et pour cause : « Arrivé dans la cour extérieure du château, le touriste est impressionné par une galerie prévue de petits balcons dont les décorations propres au gothique tardif sont très belles. Au-dessus des fenêtres on remarque surtout les blasons et armoiries des familles auxquelles le château a été confié. A lintérieur du château, on peut admirer la galerie néo-gothique, une construction de date plus récente, réalisée durant la seconde moitié du 19e siècle. De là on débouche sur Loggia Matia, la première construction comportant des éléments du style italien Renaissance précoce sur le territoire de la Transylvanie. Heureusement une fresque laïque de la Renaissance a été conservée – la seule à retrouver sur le territoire transylvain. »



    Cest toujours dans le comté de Hunedoara que se trouve la fortification médiévale la plus importante de Transylvanie. Il sagit de la Citadelle de Deva, rouverte cette année aux touristes après des travaux de restauration qui ont duré 3 ans. Plusieurs itinéraires de randonnée sont proposés aux visiteurs ; le tour complet du monument dure 2 heures. Lannée dernière, alors quil était encore en train dêtre restauré, le monument a accueilli 130.000 touristes. A partir de cette année, des événements culturels y seront organisés, on sattend donc à ce que le nombre de touristes augmente. Monica Cioran, du Centre dinformation touristique de Hunedoara nous donne des détails : « La citadelle de Deva est un autre site touristique important du comté. Elle a été construite au 13e siècle en haut dune colline située à proximité de la ville. La colline étant très haute, la citadelle dispose dune télécabine. Il est dailleurs préférable de monter en télécabine, pour ménager ses efforts et de descendre à pied, pour admirer la beauté des lieux. Le comté de Hunedoara abonde en vestiges historiques : il convient de rappeler les cités daces de Costeşti, Blidaru, Piatra Roşie, ainsi que la cité de Sarmizegetusa Regia, située dans les Monts Orăştiei, ancienne capitale politique et religieuse de la Dacie. Elle a été construite au IIIe-IIe siècle av. J-Chr. Seules quelques ruines se sont conservées, dont un grand sanctuaire circulaire. Et cest toujours dans le comté de Hunedoara que se trouve lancienne capitale de la Dacie devenue province romaine : Ulpia Traiana Sarmizegetusa. Les ruines de la cité offrent limage dune ville romaine comptant un forum, des thermes, un amphithéâtre. »



    Loffre est tout aussi riche pour les touristes qui aiment la nature. Le parc national Retezat est la plus grande réserve naturelle de Roumanie. Ce monument de la nature a été inscrit, en 1979, sur la liste des réserves naturelles de la Biosphère de lUNESCO. En 2004, le Parc national Retezat est devenu membre de PAN Parks, le premier de Roumanie a intégrer ce réseau européen daires protégées alliant protection de la nature et tourisme durable. Monica Cioran, du Centre dinformation touristique Hunedoara : « Ceux qui souhaitent admirer des paysages magnifiques peuvent choisir ce parc, un des plus importants de Roumanie. Il compte 80 lacs glaciaires et des sommets de plus de 2.500 mètres. Les stations de montagne Straja, Parâng, Râuşor et Pasul Vâlcan les attendent. »



    Et pour que loffre touristique du comté de Hunedoara soit complète, rappelons les stations balnéaires de Geoagiu-les-Bains, Călan-les Bains et Vatra. Parmi ces stations, cest Geoagiu-les-Bains qui est la plus connue. Ses eaux minérales thermales sont utilisées avec succès pour la cure interne et externe. Et les alentours de la station se prêtent à merveille aux randonnées. (Aut. : Daniel Onea ; Trad. : Dominique)

  • Sinaia, la «Perle des Carpates».

    Sinaia, la «Perle des Carpates».

    Après Bran et Brasov, avec Andrada, mon amie roumaine qui m’a servi de guide dans la région qu’elle habite, nous avons poursuivi notre périple à Sinaia. J’avais entendu parler de l’admirable château de Peles, et je voulais visiter cet édifice digne d’un conte de fées.

    Peles est né du rêve poétique du premier couple royal, Carol I et Élisabeth de Hohenzollern, souverains éclairés de Roumanie. Le château fait la renommée de cette petite ville et effectivement, nous sommes, une fois de plus, restées bouche bée…. Les pièces immenses de cette résidence d’été royale sont toutes abondamment décorées : lustres gigantesques en cristal de Murano, vitraux, boiseries en teck et en toute sorte d’essences locales – notamment chêne et noyer – sculptées par des mains douées. L’escalier monumental, pièce maîtresse du vestibule d’honneur, comptait pas moins de six mille personnages dont le regard se tourne vers le visiteur. Plusieurs styles s’entrecroisent et s’entremêlent – celtique, nordique, hispano-mauresque ou rococo français. J’ai même trouvé des fauteuils norvégiens dans certaines pièces ; dans d’autres, les murs sont tapissés de cuir précieux ou de lambris de couleurs différentes. Nous sommes restées immobiles pendant une quinzaine de minute devant une collection impressionnante d’armures et d’armes garnies d’or, d’argent, de cristaux ou de perles. La plupart de ces armes sont des cadeaux offerts par des têtes couronnée indiennes, japonaises et ainsi de suite. Le château bénéficiait également du confort le plus moderne – salles de bain équipées d’eau chaude, aspirateur ou monte-charge électriques installés dès le début du XXe siècle.

    Une fois à l’extérieur, nous avons fait un tour des jardins pour explorer la collection de statues en marbre blanc. Comme un peu partout dans le monde, devant Peles aussi, il y a une fontaine, où les visiteurs jettent des monnaies en faisant des vœux, notamment celui d’y retourner. En effet, nous étions vraiment ravies par cette beauté difficile à raconter en mots, par le chic que seuls les représentants des familles royales pourraient se permettre.

    Une fois la visite terminée nous sommes descendues la colline du château vers la gare. Là-bas, j’ai remercié et j’ai dit au revoir à Andrada, mon amie roumaine, qui a sauté dans un train qui l’emmenait vers sa ville d’origine, Brasov. Je suis moi-même montée dans un autre train, qui partait en sens inverse, vers Bucarest. A travers les Carpates, longeant petites chutes d’eau, rivières et forêts, je suis arrivée à destination gardant dans mon cœur les souvenirs de mes voyages pleins d’aventures et d’impressions inoubliables liées à trois coins pittoresques de Roumanie. (par Arev Martirossyan)

  • A l’aurore du dragon

    A l’aurore du dragon

    Ils avaient réinventé ce château de légende, avec de vrais mystères, loin de l’épouvante contrefaite. Souvenez-vous, nous en parlions l’année dernière sur cette antenne, le château de Bran, au centre de la Roumanie, était la scène d’un projet resté insolite en Roumanie — « La marelle du diable », des visites artistiques nocturnes mêlant découverte du patrimoine et performance théâtrale. Une semaine ayant battu des records d’affluence dans ce château rendu littérairement célèbre par l’Irlandais Bram Stoker qui y a placé son sulfureux vampire, Dracula. De ce fait, avec le soutien de l’IFR la compagnie française « Procédé Zèbre » de Vichy revient, en 2016, à Bran, pour « A l’aurore du dragon », un nouveau spectacle interactif, avec le même format d’une visite théâtralisée, en français et en roumain, qui est donné sept nuits durant, du 9 au 15 juillet, à 22h. Avant-goût avec le créateur de ce projet, le metteur en scène Fabrice Dubusset.


  • Bran

    Bran

    Il était une fois Bran, Brasov et Sinaia …

    Il était grand temps de prendre l’air… Durant ma deuxième visite à Bucarest, j’ai notamment erré dans les rues de cette ville, me perdant parfois dans des endroits inconnus sans manquer d’aventures. J’ai découvert presque l’ensemble de la capitale roumaine et j’ose même dire que certains recoins je les connais mieux que les Bucarestois eux-mêmes. Alors, au 27ième jour de mon voyage en Roumanie, j’ai décidé de visiter et de découvrir d’autres villes du pays.

    La première ville que j’ai visitée, c’était Brasov. Pour m’y rendre, j’ai choisi le train, même si au tout début, je craignais de m’ennuyer pendant les 3 heures de voyage. Surprise ! Ce fut magique, parce que le train passait à travers des forêts, se faufilait parmi les montagnes de la chaîne méridionale des Carpates. J’ai même vu de petites cascades, des rivières et de belles maisons en bois. Tous cela avait l’air du décor d’un des épisodes de la fameuse série cinématographique « Twilight ». Le temps a, donc, volé en un clin d’œil. A la gare de Brasov, c’était mon amie Andrada, une jeune fille roumaine, qui m’a accueillie et qui m’a, par la suite accompagnée tout au long de ce weekend au cœur de la Roumanie. Brasov – impossible de ne pas savoir où l’on se trouve. Le nom de la ville est écrit en grandes lettres sur une des montagnes qui entourent cette cité. On se sentait comme à Hollywood et la sensation m’a beaucoup plu.

    Comme je n’avais pas beaucoup de temps et je voulais découvrir un maximum de choses, nous avons tout de suite pris le bus vers la commune de Bran, pour visiter sa célèbre forteresse, connue dans le monde entier comme le château de Dracula. Cette demeure étrange est hissée sur un rocher, entouré de forêts. De nos jours, il abrite un musée qui s’étend sur les quatre étages ouverts aux visiteurs. Même si le château semble imposant, ses différentes pièces sont plutôt petites. Il y avait des meubles en bois, de la poterie, de petites statues de marbre, sans oublier des petits lustres très sympa. Mais quelle affluence de touristes ! Des gens, il y en avait pléthore, et à cause de cela, nous étions parfois obligés d’attendre un peu pour pouvoir nous avancer. La raison en est simple – les couloirs du château sont très exigus. Malgré les différents encombrements, j’ai passé un long moment devant la collection d’habits d’apparat de Vlad Ţepeş et de la Reine Marie de Roumanie, deux personnalités puissantes séparées par plusieurs siècles. L’exposition est complétée par différents types d’armes en ornées d’argent. On pouvait ainsi imaginer facilement le prince de Valachie sur le champ de bataille… Il est certain que les guerriers de cette époque-là n’avaient pas la vie facile et devaient être vraiment forts, puisque la plus simple de ces armures devait peser au moins une vingtaine de kilos, à mon avis. Une fois la visite du château terminée, nous sommes restées encore un moment dans son parc, question de jeter un coup d’œil au marché se trouvant au pied du rocher. Une bonne idée de faire des emplettes car on y pouvait acheter des souvenirs, différents fromages typiquement roumains, petits instruments musicaux ou des blouses traditionnelles.

    Andrada, mon amie roumaine, m’a pourtant signalé que nous devrions nous dépêcher, car d’autres destinations tout aussi intéressantes nous attendaient… Nous sommes donc montées dans le bus qui s’était arrêté devant nous… (auteur Arev Martirosyan)

  • Le château de Peles…

    Le château de Peles…

    A l’occasion du 150e anniversaire de la monarchie roumaine, on vous propose un petit tour guidé du château de Peles, un des grands symboles de la présence de la dynastie de Hohenzollern-Sigmaringen en Roumanie. Dressé à partir de 1873 dans la très belle station de montagne de Sinaia, Peles allait faire 100 ans plus tard sa gloire et sa renommée en y attirant chaque année des milliers de vacanciers. Inauguré en 1883 et ayant finalisé complètement sa construction en 1914, le palais s’est voulu dès le début une résidence royale authentique, unique en Roumanie. Considéré comme le monument architectural le plus représentatif de la fin du XIXe siècle en Roumanie, comme l’affirme la critique d’art Ruxandra Beldiman dans son livre « Le Palais de Peles, expression du phénomène historiste d’influence allemande », le monument est le fruit du travail de plusieurs grands architectes qui y ont œuvré.

    Ruxandra Beldiman: « La première phase de la construction du palais a commencé d’après les plans du professeur viennois Wilhelm von Doderer et de son assistant Johannes Schulz qui s’installe à Peles jusqu’en 1881. Puis, à partir de 1895, ce fut à l’architecte tchèque Karel Liman devenu par la suite directeur du bureau royal d’architecture, de continuer les travaux. Comme le roi Carol Ier voulait faire instaurer en Roumanie un modèle politique et social d’inspiration allemande, le château de Peles allait en porter lui aussi l’empreinte. Loin d’imaginer le futur palais comme une résidence destinée aux vacances ou à la détente, le roi en a fait un symbole politique. Un véritable berceau de la dynastie, comme allait le confirmer la naissance en 1893 du prince Carol, futur roi Carol II, puis celle du prince Michel ».

    La série des architectes venus travailler au château allait se compléter par l’arrivée, vers 1894, d’Emile André Lecomte du Nouÿ, déjà connu des Roumains pour avoir contribué aux plans de l’Église princière de Curtea de Arges. Du coup, le palais, tel qu’on le connaît de nos jours, on le doit à Lecomte du Nouÿ et à plusieurs artistes plasticiens venus vers la fin du XIXe siècle. Finalement, on se trouvera devant un monument spectaculaire, s’étalant sur 3400 mètres carrés, constitué d’un rez-de-chaussée, deux étages et mansarde, avec des intérieurs impressionnants voire même plus impressionnants que les extérieurs, selon la critique d’art Ruxandra Beldiman.

    Ruxandra Beldiman: « Du point de vue du style, le palais devient représentatif pour les tendances européennes à la fin du XIXe siècle. Au niveau des façades extérieures, on remarque un mélange de styles allemands et italiens. La structure en bois encastrée utilisée dans la partie supérieure du palais renvoie à la néo-Renaissance allemande, tandis que les décorations de la partie inférieure sont d’inspiration italienne. A l’intérieur, l’éventail stylistique est beaucoup plus varié. On y retrouve des traces de la néo-Renaissance allemande très chère au roi Carol Ier aux côtés des éléments issus d’autres courants : la néo- Renaissance florentine, le néobaroque autrichien présent dans des salles telles celle maure-ottomane ou encore le style Art nouveau ».

    En visitant le château, vous serez certainement surpris de découvrir des œuvres du peintre Gustav Klimt totalement différentes de celles qui lui ont apporté, plus tard, la célébrité.

    Ruxandra Beldiman : « C’est avec son frère et un autre ami de faculté que Gustav Klimt allait ouvrir en 1879, à Vienne, un atelier de décorations. A l’époque, Klimt passait plutôt pour un inconnu. Ce ne sera que 16 ans plus tard que son étoile allait briller de toutes ses forces. Il est donc sous-traité pour réaliser des décorations au palais. Voilà comment par de petits aléas de l’histoire, le palais détient de nos jours un patrimoine d’une grande valeur puisqu’il s’agit de l’œuvre de jeunesse de Gustav Klimt. Un Klimt atypique, tributaire au style académique qu’il utilise dans ses décorations de la galerie des ancêtres du roi Carol que l’on peut admirer sur l’escalier d’honneur ou encore dans ses reproductions d’après les grands maîtres. Il convient de mentionner une troisième création, encore plus importante et renvoyant davantage à l’Art nouveau: la frise qui décore la Salle de théâtre du palais. Ornée de Muses, Masques et Allégories, cette frise réalisée en 1884 comporte certains éléments qui renvoient au style qui a fait, des années plus tard, la marque de Gustav Klimt ».

    Nationalisé en 1948, transformé en musée entre 1953 et 1975, le Palais de Peles s’ouvre de nos jours encore à tous ceux qui souhaitent le visiter. Sous les communistes, une partie de son patrimoine a été transférée vers d’autres musées et les tentatives de la récupérer intégralement ont jusqu’ici échoué. N’empêche: le Palais est admirablement conservé grâce à des travaux de rénovation démarrés en 1975. De nos jours, il appartient aux descendants du roi Carol Ier de la Maison Royale de Roumanie. (Trad. Ioana Stancescu)

  • La Marelle du diable

    La Marelle du diable

    Nager dans des eaux troubles, passer de lautre côté du miroir, partir vers linconnu. Toutes ces trois expressions ont une seule idée sous-jacente qui pourrait s’exprimer, comme dans un célèbre jeu télévisé, par une seule question – quest-ce que la peur? Cest là un des enjeux dun projet inédit en Roumanie, “La Marelle du diable”, accueilli par un des sites les plus célèbres et les plus controversés du pays, le château de Bran – connu aussi comme le château de Dracula, pour rester dans un des clichés les plus trash.



    Toutefois ce projet, déroulé par la compagnie théâtrale française “Procédé Zèbre”, sous légide de lInstitut français de Roumanie, retourne intelligemment ce stéréotype contre lui-même, ou bien se sert de lui comme dune clé pour ouvrir plusieurs pistes de réflexion. Comment utiliser astucieusement le patrimoine architectural ? Visiter un monument historique est-ce aussi le voir réellement, regarder au-delà des pierres et des tableaux, ou juste ajouter un trophée culturel à son palmarès? Comment intéresser les jeunes à la sauvegarde de lhéritage culturel dune région ?



    Voilà autant de sujets – largement débattus ailleurs en Europe, peu débattus en Roumanie, que nous allons survoler avec nos invités Clara Traistaru, chargée de mission action culturelle/Spectacle vivant & Arts visuels à lInstitut français de Roumanie, Lia Doru Trandafir, administratrice générale du château de Bran, et Fabrice Dubusset, directeur artistique du projet et coordinateur de “Procédé Zèbre”.





    Arnaldo Ragni (Dracula/Lucifer/Lhomme seul) dans “La Marelle du diable”



  • Bihor

    Bihor

    Nous partons aujourd’hui à la découverte du comté de Bihor, dans louest du pays, une des terres les plus intéressantes du pays . A une soixantaine de km dOradea, son chef-lieu, on retrouve les villages de Sălacea et dOtomani, qui constituent ensemble la commune de Sălacea. Cette dernière est connue comme destination des 1000 caves à vin. Etant donné leur nombre si important, sur un territoire si restreint, les caves à vin caves sont devenues le symbole de la zone.



    Dans les zones viticoles, les caves creusées au pied de la colline sont caractéristiques dès les temps les plus reculés. Comme ces caves sont situées de part et dautre de la route, ils composent une sorte de rue. A présent, à Sàlacea, 970 caves sont connues parmi celles qui sont creusées dans la colline, sur la soi-disant rue des celliers. La plupart dentre elles ont été construites au siècle dernier, et la plus ancienne remonte à 1803. La riche histoire de ces caves a créé beaucoup de légendes et dhistoires que les gens de lendroit vous raconteront autour dun verre de bon vin.



    Lhistoire du château de Komaromi, du village dOtomani, est non moins intéressante ; on lappelle à présent la Maison dexpositions Otomani. Adrian Şimen, le guide touristique de cette attraction, fait une brève incursion dans lhistoire: « Le château est situé dans la Valée du Ier, une zone avec une identité à part, tant dans la région de Crişana que dans louest de la Transylvanie. A la fin du XVIIe et au début du XVIIIe, le manoir entre dans la propriété de Komaromy Georges II, fils du pasteur réformé qui a traduit la Bible en hongrois. Après les années 1700, le manoir devient un centre économique pour la famille nobiliaire Komaromy. Un bâtiment est construit dans lequel ces gens allaient être les principaux acteurs économiques et politiques du nord-ouest de la Roumanie actuelle. »



    Que peut-on voir à lintérieur du manoir de Komaromi ? Réponse avec Adrian Şimen, le guide touristique de la Maison dexpositions Otomani: « Ce qui relève en tout premier lieu de lidentité de la zone, la pêche et lagriculture, respectivement lidentité religieuse. La zone est habitée principalement par des personnes de confession protestante, mais des éléments ayant trait au catholicisme, la deuxième religion importante, sont également présents. On peut également y voir des chaises et des produits de vannerie, principal métier de notre région. »



    Il existe, près du manoir, un tunnel du Moyen Age, parfaitement conservé. Il a une longueur de 87 m, et à son extrémité se trouve une fontaine qui assurait leau nécessaire au manoir et à ses annexes. Le manoir dispose aussi dun parc dendrologique, avec des arbres que les anciens propriétaires ont apportés dAmérique. A présent, les pouvoirs publics se donnent pour tâche dobtenir des fonds européens pour la réfection des anciennes écuries, daménager des espaces dhébergement et un parc daventure. (trad.: Ligia Mihaiescu)

  • A la Une de la presse roumaine 02.08.2013

    A la Une de la presse roumaine 02.08.2013

    Plusieurs sujets au menu de la presse roumaine parue vendredi matin à Bucarest : tandis que le Conseil suprême de défense du pays s’est réuni pour débattre de la privatisation de la compagnie de fret ferroviaire, CFR Marfa, les Roumains se sont rendus à Bran pour un festival médiéval. Dans une localité où, la principale attraction, le château, fait un profit d’un million d’euros par an.