Tag: Chine

  • La nouvelle architecture de sécurité et des relations internationales du 21e siècle

    La nouvelle architecture de sécurité et des relations internationales du 21e siècle

    Une année après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, Vladimir Poutine
    martèle encore et toujours que l’enjeu principal de cette guerre est la survie
    de la Russie en tant qu’Etat souverain. Devant un parterre d’ouvriers de l’industrie
    russe d’aviation militaire, le maître du Kremlin avait repris sa vieille rengaine
    au sujet des intentions occidentales d’anéantir la Russie. Il ne s’agit pas d’une
    mission géopolitique, avait-il martelé à l’occasion, mais d’une mission de
    survie, censée assurer les conditions du développement futur du pays, tout en accablant
    l’Occident d’instrumentaliser l’Ukraine contre la Russie. Pour ce qui est de l’Ukraine,
    M Poutine avait réitéré combien la Russie n’avait ménagé pendant des décennies aucun
    effort pour maintenir de bonnes relations avec ce pays, avant que les choses ne
    basculent, lors de ce qu’il continue d’appeler « le coup d’Etat fomenté
    par l’Occident en 2014 ». Ce n’est sans doute pas la dernière, et
    certainement pas la première fois que le leader russe donne cette version de
    faits, reprise d’une réalité parallèle.


    Le professeur Iulian Chifu, spécialiste de l’espace
    ex soviétique et auteur de l’ouvrage intitulé « La nouvelle architecture
    de sécurité et des relations internationales du 21e siècle » offre sur
    les ondes de Radio Roumanie son analyse au sujet des dernières évolutions de
    cette zone de turbulence que nous traversons aujourd’hui dans les relations
    internationales. Iulian Chifu :


    « Ce que Mikhaïl Gorbatchev n’avait pas pu
    prévoir, et n’avait pas su négocier lorsque la réalité s’est présentée devant lui,
    a été le délitement de l’Union Soviétique. Le fait qu’une fois libérés de la
    prison des peuples, ainsi qu’était considéré à l’époque l’Union Soviétique, les
    nations qui la composaient allaient essayer de retrouver leur identité, et de suivre
    leurs propres voies. La chute de l’Union Soviétique a été un processus naturel.
    Le régime communiste s’est accroché jusqu’au bout, jusqu’au délitement de cet
    Etat mosaïque artificiel, contrôlé et maintenu par la force et la terreur de l’idéologie
    totalitaire. Et dans mon ouvrage, je pose ces questions : Dans quelle
    mesure pourrait survivre le régime de M Poutine à une défaite en Ukraine ?
    A quoi va ressembler la Russie post Poutine ? Et pour essayer d’apporter
    un début de réponse à ces questions, j’avais bien évidemment lu bon nombre d’analyses
    traitant du sujet, avant de forger ma propre analyse. Et mon livre démontre, je
    crois, que M Poutine n’est pas en mesure de survivre politiquement à une
    défaite en Ukraine. Certaines informations en provenance de différents services
    de renseignement laissent même entendre que l’on est en train de réfléchir à sa
    succession. A une succession qui adviendrait non pas à la suite des révoltes
    populaires, mais qui serait plutôt assurée depuis l’intérieur du régime, une
    succession donc censée assurer justement la survie de ce dernier, après avoir
    remplacé le fondateur. C’est un peu ce qui s’était passé lors du débarquement
    de Nikita Khrouchtchev par le Comité central du parti communiste de l’URSS, et
    son remplacement par un proche, qui faisait partie du premier cercle du pouvoir ».



    Aussi, selon le professeur Iulian
    Chifu, Vladimir Poutine ne pourrait être renversé et remplacé que par l’un de
    ses proches collaborateurs, dans ce qui pourrait être une tentative censée
    sauver le régime. Dans son ouvrage, le professeur Chifu rappelle aussi la situation
    désastreuse des militaires russes, jetés en chair à canon dans les premières
    lignes de cette guerre affreuse, dont ils ne connaissent ni les tenants, ni les
    aboutissants, alors qu’ils sont munis d’armes fabriquées il y a 80 ans. Et si
    les Ukrainiens ne disposent pas encore d’armes et de munition en suffisance
    pour compenser de manière décisive la supériorité numérique russe, il n’en est
    pas moins vrai qu’une année après le déclenchement de la soi-disant « opération
    spéciale » en Ukraine, le régime Poutine s’évère incapable de fournir,
    fut-ce à usage interne, une narration sensée et crédible qui puisse justifier
    cette guerre insensée.

    Mais dans cette équation géopolitique extrêmement
    tendue, il ne faut surtout pas, selon le professeur Iulian Chifu, sous-estimer
    le rôle et les intérêts de la Chine :


    « Là où le bât blesse pour
    M. Poutine c’est que la puissance a changé de camp au niveau global. L’on est
    passé d’un monde bipolaire, un monde régenté par les deux superpuissances de la
    guerre froide, à un monde qui compte deux grandes puissances et plusieurs
    puissances régionales, mais la Russie ne se retrouve plus parmi les deux
    premières. Les grandes puissances d’aujourd’hui sont les Etats-Unis et la
    Chine. Et cela fait mal, compte tenu des ambitions nourries par M Poutine et par
    les Russes en général, abreuvés depuis toujours à l’idée d’un monde où ils
    doivent jouir des zones d’influence. Le président chinois, Xi Jinping, représente
    une puissance en plein essor, une puissance qui aspire à devenir un leader qui
    pèse au niveau global. Pour la Chine, M Poutine est un acteur de seconde zone,
    un partenaire de circonstance, mais qui crée du désordre. Pékin avait envoyé un
    message assez clair à Moscou, il ne s’agit pas d’une proposition d’issue au
    conflit à proprement parler, mais elle avait quand même posé quelques jalons, dicté
    quelques principes, censés clarifier la position chinoise au sujet de la guerre
    en Ukraine. Il s’agit, primo, de la non-utilisation de l’arme nucléaire et,
    secundo, finir cette guerre au plus vite. »


    Pourquoi ? Eh bien, parce que, selon le professeur Chifu, fut-ce
    de manière indirecte, cette guerre est dommageablepour la Chine. La Chine de Xi Jinping tire sa puissance
    de la croissance de son économie. Et pour cela, pour poursuivre sur cette
    lancée, sans faire trop de vagues, elle a donc besoin de paix et de stabilité. Si
    la Russie provoque du désordre au niveau mondial, la Chine a des problèmes. Les
    intérêts et les visions de M Xi et de M Poutine divergent donc profondément. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • De nouveaux défis pour l’Alliance de l’Atlantique nord

    De nouveaux défis pour l’Alliance de l’Atlantique nord

    Nominalisée
    comme « défi » par l’OTAN à l’occasion de son dernier sommet de Madrid,
    la Chine demeure, avec la guerre en Ukraine, en tête de la liste des
    préoccupations de l’Alliancede l’Atlantique nord. Les alliés sont en effet préoccupés par le renforcement
    des capacités militaires chinoises, et par la possible coopération de cette
    dernière avec la Russie, a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, à l’issue d’une réunion ministérielle de l’OTAN,
    accueillie en Roumanie. Antony Blinken avait à cette occasion accusé la Chine d’« utiliser
    la désinformation, de procéder à un accroissement accéléré et opaque de ses
    capacités militaires et de coopérer avec la Russie ». Les défis à long
    terme que la Chine semble poser à l’Alliance occidentale ont occupé une place
    particulière dans les discussions. Ecoutons à cet égard Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN :


    « L’OTAN est une alliance de
    l’Europe et de l’Amérique du Nord. Mais les défis que nous abordons sont des
    défis globaux, et c’est à cette échelle que nous agirons. La Chine n’est pas un
    adversaire, nous continuons d’avoir des relations avec la Chine lorsque les
    intérêts de l’Alliance l’appellent, par exemple pour faire connaitre notre
    position à l’égard de la guerre illégale déclenchée par la Russie contre l’Ukraine.
    Les ministres ont pris acte de l’ambition militaire de la Chine, de ses progrès
    en matière technologique, de ses activités cyber et hybrides. La guerre en
    Ukraine a mis en évidence la dépendance dangereuse que nous avons entretenue par
    rapport au gaz russe. Il nous faut évaluer ce genre de choses, notre dépendance
    à l’égard des régimes autoritaires, à l’égard de la Chine, mais pas seulement,
    dans le domaine de la production des technologies, des chaînes d’approvisionnement,
    de l’infrastructure. Si nos relations avec la Chine sont vouées à s’étoffer, il
    nous faut prendre conscience de notre degré de dépendance, pour mieux gérer les
    risques qui en découlent »
    .


    Au
    sommet de l’Alliance de Bucarest avaient par ailleurs été abordés d’autres
    sujets d’actualité, tel le prochain élargissement de l’OTAN à la Suède et à la
    Finlande, les risques terroristes, ou encore le soutien de l’Alliance pour la
    stabilité et le renforcement des capacités de la Bosnie, de la Géorgie et de la
    République de Moldova, trois Etats partenaires de l’OTAN. Mais le sommet n’a
    pas pu faire fi de l’actualité, dominée par la guerre en Ukraine et par ses
    conséquences néfastes. « L’Ukraine a fait des progrès
    significatifs face à l’invasion russe, mais cela ne doit pas nous faire sous-estimer
    la Russie, dont les missiles poursuivent leur œuvre destructrice à l’encontre
    des villes, des civiles et de l’infrastructure critique ukrainienne »,
    avait été noté dans les conclusions de la réunion de l’OTAN du mois de
    novembre. L’OTAN doit faire en
    sorte pour que l’Ukraine sorte victorieuse de sa guerre contre l’envahisseur,
    et notre « mission ardue est de s’assurer que l’Ukraine triomphera de
    cette guerre en tant que nation européenne souveraine, démocrate et
    indépendante », avait assuré le secrétaire-général de l’Alliance, Jens
    Stoltenberg. Et le même de souligner « qu’il faut mobiliser pour cela une
    aide militaire, économique, financière et humanitaire constante et consistante,
    et c’est bien ce que nous faisons ». A Bucarest, les alliés ont en effet
    annoncé des contributions significatives au Paquet d’Assistance compréhensive
    de l’OTAN, censées offrir à l’Ukraine l’aide matérielle dont elle a cruellement
    besoin, y compris en termes d’approvisionnement en combustible et en
    générateurs électriques. D’autant plus que la fin de la guerre semble encore
    éloignée. Mais quel pourrait donc être l’objectif à long terme de la Russie ?
    Dan Dungaciu, directeur de l’Institut des Sciences politiques et des relations internationales
    de l’Académie roumaine, essaye d’apporter sur nos ondes une réponse :


    « Dans la mesure où des
    négociations démarrent alors que les troupes russes se trouvent toujours en
    territoire ukrainien (et aujourd’hui elles occupent encore près de 15% du territoire
    ukrainien), alors la Russie part avec un avantage certain. De fait, elle
    bénéficie de deux atouts : Tout d’abord, elle est fort habile en matière
    de négociations, car elle parvient à faire comme si elle n’était pas l’agresseur,
    s’érigeant en médiateur. La Russie avait déjà endossé ce genre d’attitude lors
    de la guerre en Géorgie, lors du conflit en Transnistrie, se mettant en habits
    de faiseuse de paix, alors que c’était elle l’agresseur. Mais il y a encore un
    autre élément qui pèse aujourd’hui en faveur de la position russe. Il s’agit de
    l’énorme capacité de manipulation du régime, qui explique la popularité dont
    Vladimir Poutine et sa politique jouissent au sein de la population russe. Les Russes
    pensent alors que leur pays mène une sainte guerre contre l’Ouest, contre l’OTAN
    et les Etats-Unis. Monter la mise de la sorte, c’est pour changer le statut de
    la victoire ou de la défaite. L’objectif initial de la soi-disant « opération spéciale » ne
    compte plus. Plus personne ne parleen
    Russie à l’heure actuelle de la guerre russo-ukrainienne ni même de l’opération
    spéciale. La propagande russe parle tout simplement de la guerre contre l’Occident ».




    Si l’Ukraine n’arrive pas à
    vaincre la Russie, le Kremlin, le président Poutine et les autorités russes
    pourraient en profiter pour dire dans leurs messages transmis à la population :
    vous voyez, ni même tout l’Occident allié n’arrive pas à nous vaincre ! »
    a encore précisé le professeur Dan Dungaciu. (Trad. Ionut Jugureanu)



  • Le nouveau concept stratégique de l’OTAN

    Le nouveau concept stratégique de l’OTAN

    Le sommet de l’OTAN de Madrid est l’une des réunions alliées les plus importantes de ces dernières années en termes de résultats pour la Roumanie, a déclaré le président Klaus Iohannis après la première journée de débats dans la capitale espagnole. Il a noté que le thème central des discussions qui ont eu lieu et des décisions prises était l’invasion militaire de l’Ukraine, frontalière de la Roumanie, par l’armée russe. Quant au nouveau concept stratégique de l’OTAN, adopté lors du sommet, il reflète de manière appropriée la situation sécuritaire actuelle. Ainsi, la Russie nest plus considérée comme un partenaire, mais est qualifiée de menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité et la stabilité des alliés. Pour la première fois, la Chine communiste est accusée d’utiliser un large éventail d’activités politiques, économiques et militaires pour projeter sa puissance dans le monde entier. Les ambitions déclarées et les politiques coercitives de la Chine posent des défis à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs — constatent les États membres de l’OTAN. Ils accusent également le partenariat stratégique entre Pékin et Moscou, qui va à l’encontre de l’ordre international.



    L’Alliance a également confirmé un renforcement de sa présence militaire sur le flanc est, y compris en Roumanie. Sa force de réaction passe de 40 000 à plus de 300 000 militaires hautement entraînés. « C’est la réorganisation la plus importante de notre défense collective depuis la Guerre froide », a souligné le secrétaire général Jens Stoltenberg. À son tour, le président américain Joe Biden a déclaré que « nous y sommes » et « nous prouvons que l’OTAN est plus nécessaire que jamais ». Il a annoncé un renforcement de la présence militaire américaine dans toute lEurope. L’Alliance a également promis de soutenir l’Ukraine, aussi longtemps que cela s’avèrerait nécessaire, pour résister à l’armée russe d’invasion. Le secrétaire général Stoltenberg a affirmé que le soutien à Kiev était “une obligation morale et politique”.


    Dans une déclaration commune, les Etats membres de lOTAN, qui ont déjà fourni des milliards de dollars darmes à lUkraine, ont annoncé qu’ils s’étaient mis d’accord sur un nouveau plan d’aide, qui implique de « livrer du matériel militaire non létal » et de renforcer la défense ukrainienne contre les cyberattaques. « La cruauté épouvantable de la Russie cause d’immenses souffrances humaines et des déplacements massifs » de population, affirment les signataires, et Moscou porte « l’entière responsabilité pour cette catastrophe humanitaire ». Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a salué ce qu’il a qualifié de « position forte » et « lucide » des alliés vis-à-vis de la Russie.


    En revanche, le président russe Vladimir Poutine, qui se trouve en Asie centrale ex-soviétique, dans son premier voyage à létranger depuis linvasion de l’Ukraine, a dénoncé les soi-disant « ambitions impériales » de l’OTAN, qui chercherait à affirmer son « hégémonie » à travers le conflit ukrainien. Poutine prétend également que la Russie na pas de problème avec ladmission imminente à lAlliance de la Suède et de la Finlande, qui, après des décennies de neutralité, ont décidé d’intégrer l’organisation suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.


    (Trad. : Ligia)


  • Ukraine – dernières évolutions

    Ukraine – dernières évolutions

    Les forces armées russes ont utilisé des armes à sous-munitions, interdites par la législation internationale, au moins 24 fois, contre des zones peuplées dUkraine dans les cinq semaines qui se sont écoulées depuis le début de la guerre, a dénoncé mercredi la Haute commissaire de lONU aux Droits de lHomme, Michelle Bachelet, citée par lagence EFE. Des attaques ont également eu lieu sans discernement contre les hôpitaux, les écoles et dautres infrastructures, ce qui est « interdit par le droit national humanitaire et pourrait être des crimes de guerre », a-t-elle ajouté.

    Par ailleurs, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que les signaux des discussions russo-ukrainiennes déroulées mardi en Turquie étaient positifs, mais lUkraine ne souhaite pas relaxer ses efforts militaires. Il a souligné quil ne pouvait pas y avoir de compromis au sujet de lintégrité territoriale et de la souveraineté du pays. Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré mercredi que ses forces se regroupaient à proximité de la capitale ukrainienne Kiev et dans la ville de Tchernihiv, dans le nord. Selon Moscou, les forces russes concentreront leurs efforts dans dautres zones-clé et finaliser ce quil a appelé « la libération » de la région séparatiste du Donbass.


    Les troupes russes ont procédé à un retrait partiel des environs de Kiev, mais elles se regroupent en vue de reprendre les opérations offensives centrées sur lencerclement des forces ukrainiennes dans lest du pays, a confirmé mercredi le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense. Au cours de sa première visite en Chine depuis linvasion de lUkraine, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé mercredi un ordre mondial « multipolaire, juste et démocratique » en partenariat avec la Chine.

  • 30/03/2022 (mise à jour)

    30/03/2022 (mise à jour)

    Zelensky — Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, s’adressera au parlement de la Roumanie — a annoncé mercredi le chef du Sénat, Florin Cîțu. « En tant que président du Sénat de la Roumanie, je vais œuvrer pour que cela ait lieu la semaine prochaine. L’Ukraine a tout mon soutien », a déclaré Florin Cîțu. La semaine prochaine, le président de l’Ukraine devrait s’adresser au parlement de l’Irlande et au parlement grec. Depuis l’invasion de la Russie en Ukraine, le 24 février dernier, le leader de Kiev a eu des interventions vidéo dans les assemblées législatives de plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, le Canada, les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Italie, l’Australie, Israël, la Pologne et au Parlement européen. Il s’est également exprimé au sommet extraordinaire de l’OTAN de la semaine dernière, auquel le président américain Joe Biden a pris part aussi.



    Ukraine – Les forces armées russes ont utilisé des armes à sous-munitions, interdites par la législation internationale, au moins 24 fois, contre des zones peuplées d’Ukraine dans les cinq semaines qui se sont écoulées depuis le début de la guerre, a dénoncé mercredi la Haute commissaire de l’ONU aux Droits de l’Homme, Michelle Bachelet, citée par l’agence EFE. Des attaques ont également eu lieu sans discernement contre les hôpitaux, les écoles et d’autres infrastructures, ce qui est « interdit par le droit national humanitaire et “pourrait être des crimes de guerre », a-t-elle ajouté. Par ailleurs, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que les signaux des discussions russo-ukrainiennes déroulées mardi en Turquie étaient positifs, mais l’Ukraine ne souhaite pas relaxer ses efforts militaires. Il a souligné qu’il ne pouvait pas y avoir de compromis au sujet de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du pays. Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré mercredi que ses forces se regroupaient à proximité de la capitale ukrainienne Kiev et dans la ville de Tchernihiv, dans le nord. Selon Moscou, les forces russes concentreront leurs efforts dans d’autres zones-clé et finaliser ce qu’il a appelé « la libération » de la région séparatiste du Donbass. Les troupes russes ont procédé à un retrait partiel des environs de Kiev, mais elles se regroupent en vue de reprendre les opérations offensives centrées sur l’encerclement des forces ukrainiennes dans l’est du pays, a confirmé mercredi le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense. Au cours de sa première visite en Chine depuis l’invasion de l’Ukraine, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé mercredi un ordre mondial « multipolaire, juste et démocratique » en partenariat avec la Chine.



    Défense — La Roumanie œuvrera pour renforcer sa capacité de défense, y compris en augmentant les dépenses budgétaires destinées à ce secteur, de 2,2 à 2,5 % du PIB. Cette déclaration a été faite par le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, dans un message transmis à l’occasion du 18e anniversaire de l’appartenance de la Roumanie à l’OTAN. Il a aussi précisé que Bucarest continuerait de soutenir le partenariat entre l’UE et l’OTAN. La Roumanie restera un allié fort, un fournisseur de sécurité dans la zone de la mer Noire et un partisan ferme du renforcement de la relation transatlantique, dédié aux valeurs fondamentales de l’Alliance de l’Atlantique-Nord, a encore déclaré le président roumain.



    Gouvernement — Le gouvernement de Bucarest a approuvé mercredi la Stratégie nationale pour réduire la pauvreté, qui se propose de faire reculer ce phénomène de 7 % jusqu’en 2027. C’est un cadre législatif nécessaire pour que les fonds européens dédiés puissent être utilisés. Des fonds ont également été alloués pour créer une centaine de centres sociaux, non résidentiels, destinés aux personnes âgées, qui pourront recevoir de la nourriture chez elles. Le gouvernement roumain a encore décidé que, cette année, les chiffres de scolarité soient majorés de 20 % tout au plus, afin d’intégrer les élèves et les étudiants réfugiés d’Ukraine. D’autre part, le ministre de l’Education a annoncé que les semestres scolaires actuels seraient remplacés par cinq modules d’apprentissage, qui alterneront avec cinq périodes de vacances. L’année scolaire devrait commencer deux semaines plus tôt, le 5 septembre, et s’achever le 16 juin.



    Covid en Roumanie — Plus de 3 500 nouveaux cas d’infection au coronavirus ont été confirmés mercredi en Roumanie, ont annoncé les autorités. 36 décès ont également été rapportés, dont 22 antérieurs à cet intervalle. Un peu plus de 2 500 malades de Covid sont actuellement hospitalisés, dont 395 en réanimation. Selon le ministre de la Santé, Alexandru Rafila, l’activité des hôpitaux Covid reviendra à la normale, progressivement, d’ici le 30 septembre. Entre temps, la campagne d’immunisation se poursuit à l’aide des médecins traitants. Jusqu’ici, plus de 8 millions de Roumains se sont fait immuniser au schéma complet contre le coronavirus.



    Santé — Le ministère de la Santé de Bucarest a lancé ce mercredi la campagne d’information de la population sur l’administration de l’iodure de potassium, sur la toile de fond de la guerre en Ukraine voisine. Ces comprimés sont à utiliser uniquement en cas d’accident nucléaire qui cause la hausse du niveau des radiations, et si et seulement si les autorités l’indiquent, a précisé le ministre de la Santé, Alexandru Rafila. Le médicament, administré en dose unique, sera distribué uniquement aux personnes de moins de 40 ans. Il doit être administré dans un délai optimal de 8 heures après l’annonce des autorités, sans dépasser les 24 heures, parce que le traitement devient inutile à ce moment-là.



    Humanitaire — Les fonds collectés dans la cadre de la campagne humanitaire pour les réfugiés ukrainiens qui arrivent en Roumanie, lancée par l’Ambassade de Roumanie aux Etats-Unis en coopération avec Romanian United Fund, ont atteint le seuil proposé de 200 000 dollars, annonce l’Ambassade de Roumanie. Selon l’ambassadeur Andrei Muraru, « la réussite de la campagne humanitaire constitue un exemple de solidarité dans une période difficile, tragique pour les citoyens ukrainiens qui fuient la guerre ». Les fonds seront utilisés pour acheter des aliments, des vêtements, des médicaments, des produits d’hygiène et pour offrir de l’abri, du chauffage et tous les équipements nécessaires ainsi que le conseil psychologique, éducationnel et l’asile aux réfugiés ukrainiens. Plus de 10 millions d’Ukrainiens, soit plus de la moitié des enfants du pays, ont quitté leurs maisons depuis le début de la guerre en Ukraine, selon l’ONU. Sur le nombre total des réfugiés, 6,5 millions se sont déplacés à l’intérieur de l’Ukraine et 3,9 millions sont partis à l’étranger, dont 580 mille ont traversé la frontière avec la Roumanie.



  • Ukraine, dernières évolutions

    Ukraine, dernières évolutions

    Il y a des signaux positifs aux discussions russo-ukrainiennes déroulées mardi en Turquie, mais « l’Ukraine ne souhaite pas relaxer ses efforts militaires », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. A son avis, aucun compromis ne peut être fait au sujet de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du pays. Par ailleurs, le leader de Kiev s’est déclaré prêt à continuer les négociations avec Moscou. La délégation russe aux négociations de paix a annoncé que la Russie allait réduire drastiquement ses opérations autour de Kiev et dans la ville de Tchernihiv, dans le nord. Selon Moscou, les forces russes concentreront leurs efforts sur leur principal objectif : la libération du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Cette promesse a été reçue avec du scepticisme par les leaders occidentaux qui s’attendent aussi à des faits, plutôt qu’à des déclarations, vu que les correspondants de presse de Kiev annoncent la poursuite des bombardements autour de la capitale. L’état-major de l’armée ukrainienne affirme que l’annonce de la Russie sur le retrait de ses troupes de la région de Kiev ne serait qu’une ruse. Sur le terrain, les forces russes autour de Kiev ont commencé un repositionnement et non pas un retrait réel, et pourraient préparer une offensive majeure ailleurs en Ukraine, affirment aussi les responsables de Washington. Les unités russes qui ont subi de lourdes pertes ont dû rentrer au Belarus et en Russie pour se réorganiser et se ravitailler. L’invasion a été arrêtée sur la majorité des fronts par la forte résistance des forces ukrainiennes qui ont reconquis des territoires, même si des civils sont toujours bloqués dans des villes assiégées. Aux dires des analystes militaires, la Russie continuera à compenser sa faible capacité de manœuvre sur le terrain par des attaques massives d’artillerie et de roquettes. Au cours de sa première visite en Chine depuis l’invasion de l’Ukraine, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé mercredi un ordre mondial « multipolaire, juste et démocratique » en partenariat avec la Chine.

  • 06.02.2022 (mise à jour)

    06.02.2022 (mise à jour)

    Enquête – Le chef de la Commission de politique étrangère du Sénat roumain, Titus Corlatean, rencontrera lundi l’ambassadeur danois à Bucarest pour discuter du cas des époux roumains placés chacun, dans un centre de détention, au Danemark, sous l’accusation de mauvais traitements infligés à leur bébé âgé de cinq semaines. Les deux n’ont pas le droit de voir leur enfant et leur détention est intervenue sans aucune vérification préalable. Selon le responsable roumain, les époux ont le droit de résidence au Danemark, tout en préservant la citoyenneté roumaine ce qui fait que leur bébé aussi, est citoyen roumain. Titus Corlatean a également précisé que ce n’est pas pour la première fois quand les autorités occidentales interviennent dans les affaires familiales des ressortissants roumains sans informer en préalable les institutions roumaines. Peut-être que les autorités danoises auraient du prendre en considération une potentielle erreur médicale pendant la naissance de l’enfant, a opiné le responsable roumain.

    JO – Quatre sportifs roumains ont eu dimanche différentes épreuves au tableau des JO d’hiver, de Chine. Le sportif roumain Valentin Cretu a fini 29ème la troisième manche du concours de luge, et raté la qualification dans la finale. Dans le concours individuel de saut à ski, les Roumains Daniel Cacina et Andrei Feldorean se sont classés en 48ème position et respectivement, en 50ème position, en ratant, les deux, la finale. Paul Pepene s’est classé 28 au concours masculin de skiathlon de30 km. Le concours olympique a débuté vendredi, 4 février et la Roumanie y participe avec 21 sportifs inscrits dans les compétitions de luge, bobsleigh, ski alpin, ski de fond, sauts à ski, biathlon et patinage de vitesse. L’édition 2022 des JO d’hiver s’achèvera le 20 février et elle se déroule sous la pression de l’actuelle pandémie et du boycotte diplomatique de plusieurs pays qui accusent Pékin de violation des droits de l’homme. Le Ministère chinois des Affaires Etrangères a accusé l’administration américaine de ne pas respecter le principe de la neutralité politique dans le sport et de vouloir perturber les JO.

    Handball
    – Le club champion de handball féminin CSM, de Bucarest, a vaincu dimanche, en
    Roumanie, la sélection croate, Podravka Vegeta Koprivnica, dans un match de
    poule de la Ligue des Champions. A
    l’heure où l’on parle, les Roumaines, avec 14 points, se classent quatrième. Leur
    prochain match aura lieu le 12 février contre les Russes de Rostov sur Don. Dimanche
    encore, CS Minaur Baia Mare a battu les Françaises des Neptunes de Nantes, lors
    d’un match au sein de la poule B de la compétition de handball féminin EHF
    European League. Samedi, au tableau de cette compétition, l’équipe roumaine SCM
    Ramnicu Valcea a enregistré sa troisième victoire consécutive, après avoir
    battu par 32 à 27, le club Chambray Touraine.


    Météo – Météo Roumanie a placé en alerte jaune et orange au vent fort et aux tempêtes de neige les zones situées en altitude des 35 départements du nord, de l’est, du centre, du sud et du sud-ouest de la Roumanie. La vigilance est en vigueur jusqu’à mardi, dans la soirée. Une deuxième vigilance jaune au vent fort concerne le sud-est et l’est du territoire. Dans ces régions, les rafales souffleront

  • La démocratie et le flanc oriental de l’OTAN

    La démocratie et le flanc oriental de l’OTAN


    Présent en visioconférence
    au Forum de la fondation de l’Aspen
    Institute Roumanie, déroulé à Bucarest, le secrétaire général de l’OTAN, Jens
    Stoltenberg, a appelé les alliés à investir dans les infrastructures critiques,
    tout en diminuant leur dépendance des ressources provenant de leurs potentiels
    adversaires. La Chine et la Russie sont actuellement les principaux acteurs dont
    les actions perturbent les normes sur lesquelles repose l’ordre mondial et ces
    deux pays agissent dans des zones devenues essentielles pour la sécurité de l’espace
    démocratique. Jens Stoltenberg


    Nos potentiels adversaires
    profitent de nos vulnérabilités pour voir leurs intérêts se concrétiser. Ils
    investissent dans nos infrastructures critiques afin de s’immiscer dans nos
    sociétés et pouvoir intervenir et ils essaient de profiter de notre dépendance
    de ressources essentielles, telles le gaz, le pétrole et les minéraux rares
    ».


    Jens Stoltenberg a dénoncé à
    plusieurs reprises le comportement agressif de Moscou, tandis que le ministre
    roumain de la Défense, Vasile Dîncu, a opiné dans le cadre du même forum que la
    Russie devrait apparaître dans le nouveau concept stratégique de l’Alliance
    comme une potentielle menace militaire sérieuse. Moscou mène un plan de
    déstabilisation de l’OTAN, y compris à travers une potentielle agression
    militaire contre l’Ukraine, a fait savoir le responsable de Bucarest.


    « La Russie devrait
    figurer comme une potentielle menace militaire sérieuse à l’adresse de l’OTAN.
    Evidemment, le dialogue est censé rester la principale forme de communication
    et il faudrait du coup, l’intensifier. Sauf que cela fait une décennie que l’OTAN
    l’a privilégié et les résultats, au moins à moyen terme, se font toujours
    attendre
    . »


    Le Département américain d’Etat
    a envoyé au forum de Bucarest une évaluation présentée par l’assistant du
    secrétaire américain d’Etat pour l’Europe, Douglas Jones :


    « La récente
    consolidation militaire russe et le risque d’une nouvelle agression contre l’Ukraine montrent d’une
    manière claire que la Russie représente une menace immédiate à l’adresse de la
    sécurité collective. On doit maintenir en place une défense sérieuse, décourager
    Moscou et la faire comprendre à l’unisson que si elle continue sur cette même voie
    elle paiera cher
    . »


    La crise russo-ukrainienne a
    dominé jeudi les pourparlers menés par le leader américain Joe Biden avec les
    chefs d’État et de gouvernement des « neuf de Bucarest », à savoir la Bulgarie,
    la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la
    Pologne, la Roumanie et la Slovaquie. L’occasion pour le chef de l’Etat
    roumain, Klaus Iohannis, de se prononcer en faveur d’un renforcement de la
    présence militaire sur le flanc oriental de l’Alliance, tout en plaidant pour
    que l’Alliance soit parfaitement équipée afin de répondre aux menaces de
    Moscou. Dans un discours adressé aux alliés de l’Europe centrale, le leader de
    la Maison Blanche s’est engagé à doter l’OTAN de capacités militaires
    supplémentaires, tout en affirmant son engagement envers l’article 5 du Traite
    de Washington qui prévoit qu’une attaque contre un membre de l’Alliance est
    considérée comme une attaque dirigée contre tous les Alliés. Antérieurement, le
    président Biden a assuré son homologue ukrainien, Volodimir Zelenski, du
    soutien ferme de son pays à la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.





  • La vulnérabilité des Etats membres de l’OTAN

    La vulnérabilité des Etats membres de l’OTAN

    Alors
    que le paysage de sécurité devient de plus en plus complexe, l’OTAN prend des
    mesures pour s’assurer qu’elle puisse relever les défis actuels et futurs.
    Réunis au sommet de Bruxelles, les dirigeants de l’Alliance ont approuvé le
    plan intitulé « OTAN 2030 », soit le paquet de mesures censées
    adapter l’Alliance atlantique aux défis d’aujourd’hui et de demain, soit le
    plus important plan dont l’Alliance s’est dotée depuis des décennies. Cela
    comprend, entre autres, une nouvelle politique de cyberdéfense, un nouvel
    engagement en faveur de la résilience et, pour la première fois, l’Alliance a
    également pris la résolution de s’attaquer aux risques de sécurité représentés
    par le changement climatique.






    L’Europe
    et l’Amérique du Nord doivent être fortes au sein de l’OTAN pour défendre nos
    valeurs et nos intérêts, en particulier à un moment où des régimes
    dictatoriaux, comme celui qui a cours en Russie, tentent d’établir un nouvel
    ordre international, avait déclaré à l’occasion le secrétaire général de
    l’Alliance, Jens Stoltenberg. Dans le même temps, avait-il ajouté, les États
    membres sont préoccupés par ce qu’il a appelé les « politiques coercitives » de
    la Chine, et les défis que ces dernières posent pour la sécurité de l’Alliance
    de l’Atlantique Nord. Le patron de l’Alliance a noté l’expansion rapide de l’arsenal
    nucléaire de la Chine et les exercices militaires conjoints déroulés avec la
    Russie dans la zone euro-atlantique, ainsi que la politique de désinformation menée
    tambour battant par Pékin.






    Invité
    par Radio Roumanie, Iulian Chifu, directeur du Centre de prévention des
    conflits et d’alerte précoce, réalise une analyse du document otannien : « La
    Russie demeure le principal ennemi de l’Alliance. Les catégories de menaces
    venant de Russie sont clairement identifiées dans le document, je dirais même mieux
    qu’elles ne l’avaient été lors du sommet de Varsovie. Nous disposons maintenant
    de toute cette information, toute la panoplie de menaces qui trouvent leurs
    sources en Russie est clairement nommée et détaillée. Mais nous remarquons l’entrée
    de la Chine, identifiée pour la première fois comme une menace par l’OTAN, dans
    ce document qui détaille les défis stratégiques qui se posent devant l’Alliance.
    A cet égard, nous remarquons une augmentation des inquiétudes concernant la
    Chine et nous voyons également la migration des préoccupations de l’Alliance, depuis
    les menaces de type hybride, l’Afghanistan, le danger du terrorisme externe,
    vers une zone où les principales préoccupations sont constituées par les
    cyberattaques et, son corolaire, la cybersécurité, la sécurité technologique, concept
    à la mode, et qui prend de plus en plus d’espace dans la stratégie de sécurité.
    La Roumanie a par ailleurs réussi à faire valoir ses objectifs, tant au niveau
    de l’Alliance, qu’au niveau de la défense et du renforcement de la position de
    défense et de dissuasion du flanc oriental de l’Alliance, dans la région
    étendue de la mer Noire. Enfin, il a été
    fait mention de ce centre Euro-atlantique pour la résilience, installé à
    Bucarest, et qui a vocation à devenir un centre d’excellence de l’OTAN. »








    L’histoire
    montre que la région d’Eurasie n’a jamais connu dans son histoire deux
    puissances hégémoniques à la fois. Si, à l’heure actuelle, la Chine et la
    Russie sont mues par certains intérêts communs, dictés par la présence de cette
    superpuissance américaine au cours des 30 dernières années, il est probable qu’à
    moyen terme, l’on assiste à l’émergence d’alliances qui pourraient nous sembler
    saugrenues à l’heure actuelle, croit savoir le professeur des universités
    Adrian Cioroianu, ancien ministre roumain des Affaires étrangères. Selon lui, la
    question des intérêts communs, partagés à long terme par la Chine et la Russie,
    se posera sans doute dans quelques années.






    Adrian Cioroianu : « Parce que cette
    situation pourrait, certes, conduire les deux puissances à une forme de
    coopération contre l’Occident, mais elle peut aussi les amener à des tensions
    croissantes. Elles partagent le même espace d’influence, le même espace de
    pouvoir, et alors, de ce point de vue, j’estime que le danger représenté par la
    menace russe devrait diminuer dans les années à venir aux yeux de l’OTAN. La
    Russie est un concurrent en termes d’influence en Europe, mais ce n’est pas
    forcément un concurrent global, en termes de croissance, telle la Chine. »








    La
    montée en flèche de la Chine dans l’agenda atlantiste s’explique, selon Adrian
    Cioroianu, par le fait que, dit-il, quelque chose d’absolument nouveau est apparu
    au cours de la dernière décennie, un élément qui ne trouve pas de correspondant,
    ni même durant la guerre froide qui avait marqué le XXe siècle : « Pendant
    la guerre froide, qui avait opposé l’Occident à l’Union soviétique, l’Occident,
    les États-Unis en l’occurrence, avait détenu en permanence la suprématie
    technologique. Que l’Union soviétique ait investi dans son arsenal ou dans la
    technologie spatiale, les Américains avaient toujours une longueur d’avance. Or,
    de ce point de vue, l’on craint que la Chine puisse ravir la vedette et avoir
    une longueur d’avance, dans certains domaines de la recherche technologique, telle
    l’intelligence artificielle, qui repose sur la collecte de données. Or, dans le
    monde globalisé des nouvelles technologies, dans le monde dans lequel nous
    vivons, la notion de frontière disparaît. Et le secrétaire général de l’OTAN avait
    très bien souligné cette idée : lorsque l’on parle des cyber-frontières,
    nous nous retrouvons tout près les uns des autres. Et la Chine s’est fortement rapprochée
    de nos frontières, de nos frontières numériques, ce qui se traduit par du cyber
    espionnage, par le vol des droits de propriété intellectuelle, par le vol des
    données de grandes entreprises, des multinationales du monde entier. »






    Ces
    accusations sont réelles et bien connues et, poursuit le professeur Cioroianu,
    il s’agit d’une compétition qui n’est qu’à ses débuts, d’une rivalité qui va se
    poursuivre dans le domaine de la haute technologie et de l’intelligence
    artificielle. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Un nouveau concept stratégique de l’OTAN

    Un nouveau concept stratégique de l’OTAN

    Les chefs des diplomaties otaniennes ont clôturé mercredi une réunion de deux jours portant sur des sujets tels la relation avec la Russie, le nouveau milieu sécuritaire ou encore la situation en Afghanistan. A cette occasion, le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, a averti qu’à l’heure où l’on parle et face à l’ascension de la Chine qui s’approche de plus en plus des frontières otaniennes, l’organisation devrait investir dans l’infrastructure de plusieurs pays alliés d’Europe, y compris des pays de la région de la Mer Noire. Et Stoltenberg d’ajouter que dans le cas de la Chine, il ne s’agit pas d’un ennemi, mais d’un concurrent et c’est là une raison de plus pour laquelle l’Alliance de l’Atlantique Nord devrait jouer un rôle mondial renforcé. La Chine détient le deuxième plus grand budget pour la défense du monde et investit sérieusement dans ses capacités militaires a affirmé Stoltenberg selon lequel par sa politique, la Chine porte atteinte aux droits de l’homme, est aggressive envers d’autres pays et s’engage de plus en plus dans une compétition systémique.Voilà pourquoi, affirm-t-il, les démocraties qui sont construites autour des mêmes principes devraient collaborer afin de défendre leurs valeurs communes, en renforçant leurs sociétés, leurs économies et leurs institutions et en mettant en place un ordre réglementé.

    Par ailleurs, lors de la session consacrée à la région de la Mer Noire, les ministres des Affaires Etrangères des pays de l’OTAN se sont penchés sur les évolutions sécuritaires dans la zone et sur le rôle de l’Alliance de décourager les menaces et assurer une défense efficace, tout en renforçant les relations de partenariat stratégique. Les discussions se sont déroulées en présence des chefs des diplomaties géorgienne et ukrainienne, deux pays qui bénéficieront du soutien renforcé des alliés.

    Dans son allocution, le ministre roumain des Affaires Etrangères, Bogdan Aurescu, a tiré la sonnette d’alarme quant à la dégradation du climat sécuritaire dans la région de la Mer Noire suite au renforcement de la présence militaire russe et à l’intensification des pratiques hybrides. Et le responsable roumain d’ajouter que l’Alliance devrait poursuivre ses efforts de mise en place des mesures de consolidation de son rôle aussi bien de découragement des menaces que de défense de la région.

    Bogdan Aurescu a également plaidé en faveur d’une surveillance attentive des évolutions sécuritaires, y compris dans le cas des conflits de longue date qui risquent une escalade ou qui sont, tout simplement, facteurs d’instabilité. Bucarest soutiendra et participera activement au processus de réflexion sur l’avenir de l’Alliance à l’horizon 2030, censé déboucher sur une véritable vision stratégique de l’Alliance, a encore précisé le ministre roumain. Et lui d’annoncer l’intention de la Roumanie d’ouvrir sur son territoire, un Centre euro-atlantique penché sur le thème de la résilience, considéré une priorité pour la période à venir. (trad. Ioana Stancescu)

  • La Chine entre le coronavirus et une nouvelle guerre froide

    La Chine entre le coronavirus et une nouvelle guerre froide

    Cette semaine nous allons parler de la Chine. Depuis quelques mois, elle est à la fois accusée d’avoir répandu le virus et admirée pour sa gestion de la pandémie. Mais si tout cela cachait des enjeux plus profonds et globaux ? C’est à cette question que nous allons répondre avec l’anthropologue Monique Selim qui connaît très bien cette société.




  • Mesures pour combattre le coronavirus.

    Mesures pour combattre le coronavirus.

    A Bucarest, le ministère de la Santé a annoncé plusieurs mesures de prévention contre l’apparition du nouveau coronavirus en Roumanie. Tous les Roumains qui rentrent du nord de l’Italie, seront placés en quarantaine et isolés pendant 14 jours. La décision s’appliquera tant à Bucarest que dans d’autres régions du pays où des centres de quarantaine ont été mis en place. En Italie, pays où vit une des communautés roumaines les plus importantes, le nombre d’infections par le nouveau coronavirus a augmenté brusquement ce weekend, pour faire aussi des victimes : 4 décès avaient été recensés avant lundi midi. De villes entières ont été placées en quarantaine, les autorités ont fermé des écoles, des hôpitaux, des restaurants et des magasins, le fameux carnaval de Venise a été arrêté plus tôt que prévu, des matchs de foot ont été annulés. Ces derniers pourraient encore se jouer sans spectateurs.

    Nelu Tataru, secrétaire d’Etat en charge des mesures de protection contre ce virus, a assuré qu’aucune personne qui rentre d’Italie, par avion ou bien par voie routière, ne pourra éviter la quarantaine. Selon lui, la présence du personnel médical aux points de passage de la frontière a été renforcée et les autorités disposent déjà de listes rédigées par les consulats de Roumanie en Italie, sur lesquelles figurent les noms fdes Roumains qui habitent dans ce pays.

    A l’aéroport Henri Coanda de la capitale roumaine, les voyageurs qui arrivent depuis de régions de la péninsule touchées par le coronavirus sont acheminés via le terminal réservé aux vols charter et doivent fournir leurs données personnelles et d’autres informations en remplissant sur un questionnaire. Ils sont suivis et assistés par le personnel médical du Département des situations d’urgence. Ce ne sont pas les seules mesures adoptées par les autorités roumaines. Dimanche, des réunions d’urgence ont eu lieu au siège de plusieurs préfectures du pays, au cours desquelles les représentants des autorités locales ont adopté des mesures de prévention contre le Covid-19. Une de ces décisions vise à identifier des espaces à même d’accueillir des personnes placées en quarantaine. Le premier ministre désigné, Ludovic Orban, a recommandé aux Roumains d’éviter tout voyage dans les régions à risque, précisant qu’à l’heure où l’on parle les autorités de Bucarest ont démarré les procédures en vue de l’achat d’équipements, de médicaments et d’autres matériaux sanitaires.

    De l’avis des spécialistes, les mesures prophylactiques sont essentielles. Le chef du département des situations d’urgence, Raed Arafat, a précisé que l’infection au coronavirus ne peut pas être guérie par le biais des médicaments, ni prévenue par la vaccination, que les symptômes varient et que le virus peut subir des mutations. Pour sa part, le manager de l’Institut de maladies infectieuses « Matei Bals », Adrian Streinu Cercel avertit que le nouveau coronavirus se transmet très facilement, par voie aérienne. Il précise qu’à présent, des tests au coronavirus existent pour quelque 150 patients et qu’il faut encore importer des masques et des costumes de protection.

    Le ministère de l’Intérieur a annoncé avoir alloué un million d’euros pour l’achat de caméras thermiques pour en doter tous les aéroports du pays. Le contrôle de la température corporelle des voyageurs est la mesure la plus répandues dans les aéroports occidentaux, qui luttent contre le coronavirus en Chine. (Daniela Budu)

  • 18.02.2020 (mise à jour)

    18.02.2020 (mise à jour)

    Auditions – Les auditions par les commissions spécialisées du Parlement de Bucarest des ministres du deuxième cabinet libéral dirigé par Ludovic Orban, se poursuivent. Mardi, Virgil Popescu, proposé au portefeuille de l’Economie, a reçu un avis favorable, tout comme Bogdan Aurescu, nommé aux Affaires étrangères. D’autres ont reçu un avis négatif de la part des commissions, il s’agit des ministres proposés aux portefeuilles de la Jeunesse et du Sport, de la Justice, du Développement et de l’Education. Lundi, Nicolae Ciuca, actuel ministre par intérim de la Défense a été le seul candidat à avoir reçu l’avis favorable des commissions spécialisées du Parlement alors que trois autres candidats ont reçu des avis négatifs, ceux proposés aux fauteuils des Finances, de l’lntérieur et de l’Environnement. Les 16 ministres du cabinet Orban 2, qui sont en fait les mêmes que celui du précédent gouvernement destitué par motion de censure sont auditionnés jusqu’à mercredi avec un vote d’investiture prévu pour le 24 février. Le premier ministre désigné a décidé de préserver la même composition de l’équipe gouvernementale, vu qu’il s’est déclaré satisfait de l’activité de chaque ministre à part. Les sociaux-démocrates, d’opposition ont annoncé qu’ils ne voteraient pas les candidats proposés au nouveau gouvernement. Le plan du Parti national libéral est de faire rejeter deux listes gouvernementales par le Parlement, dans un délai de deux mois, afin de déclencher des élections législatives anticipées. Le scrutin pourrait avoir lieu, d’après Ludovic Orban, dans l’intervalle du 15 au 30 juin, au même moment que les élections locales.

    Cour Constitutionnelle – La Cour Constitutionnelle de Roumanie débattra le 24 février de la saisine déposée par les présidents des deux chambres du Parlement qui ont dénoncé le fait que chef de l’Etat, Klaus Iohannis ait désigné le même premier ministre qui avait été destitué, Ludovic Orban, pour former un nouveau gouvernement. Les chefs du Sénat et de la Chambre des Députés estiment qu’il s’agit d’un conflit de nature constitutionnelle entre le président et le Parlement et accusent le président d’avoir exercé ses attributions de manière discrétionnaire.

    Villages – Le programme national de développement local doit être reconçu et non pas éliminé, a souligné le président Klaus Iohannis, devant les participants à l’Assemblée générale de l’Association des communes de Roumanie. Le chef de l’Etat a évoqué devant les maires présents à l’événement l’importance des investissements efficaces pour le développement des communautés locales. « Le gaspillage de l’argent public doit être définitivement arrêté et cela ne peut se réaliser que par le biais d’une approche cohérente et responsable » a dit le président. Klaus Iohannis a affirmé que d’autres programmes absolument nécessaires aux villages roumains et qui produiront des bénéfices certains sont ceux qui visent le développement du réseau de distribution du gaz et des réseaux d’assainissement.

    Exercice – Le chef de l’Etat-major de la Défense de Roumanie, le général lieutenant Daniel Petrescu, a participé mardi à la base aérienne 71 de Câmpia Turzii, dans le nord-ouest de la Roumanie, au début de l’exercice roumano-américain Dacian Reaper 20. Y était présent également l’ambassadeur des Etats-Unis à Bucarest, Adrian Zuckerman, selon lequel cet exercice témoigne du fort partenariat en matière de sécurité entre les Etats-Unis et la Roumanie. C’était aussi l’occasion d’observer une des drones les plus avancées au monde, un appareil de l’armée américaine. Entre janvier et mars 2020, la base 71 de Câmpia Turzii accueille cet exercice organisé et planifié au cours de l’année 2019. Les militaires américains font partie d’une unité qui accomplit des missions de renseignement et de surveillance à partir de l’aéroport de Miroslawiec en Pologne.

    Visite – Visite à Bucarest, mardi, du ministre slovaque des Affaires Etrangères, Miroslav Lajcak. Celui-ci s’est entretenu avec le président roumain, Klaus Iohannis, l’occasion pour les deux responsables de se féliciter de la manière dont les deux minorités nationales sont intégrées dans la société roumaine et respectivement serbe, ce qui contribue de manière significative au développement des deux pays. Klaus Iohannis a pour sa part évoqué l’excellente relation entre les deux Etats, fondée sur des affinités de nature historique et culturelle et sur des intérêts convergents au niveau politique, économique et sécuritaire. Les deux responsables ont également exprimé leur engagement de continuer à renforcer les relations bilatérales, y compris au niveau du dialogue politique. Mardi encore, le ministre slovaque des Affaires Etrangères, Miroslav Lajcak, s’est entretenu avec son homologue roumain Bogdan Aurescu. Ce dernier a déclaré à cette occasion que la Roumanie soutenait l’adoption aussi vite que possible d’une décision en ce qui concerne le démarrage des négociations d’adhésion européenne avec l’Albanie et la Macédoine du Nord.

    Tennis
    – Au tournoi de tennis de Dubaï, la roumaine Sorana Cârstea (70e WTA)
    a perdu mardi face à Anett Kontaveit d’Estonie (24e WTA), dans le premier tour
    de la compétition. La principale favorite de la compétition, la roumaine Simona
    Halep, deuxième joueuse au classement mondial, affrontera mercredi la
    tunisienne Ons Jabeur, numéro 45 au classement WTA.

    Par
    ailleurs, la Fédération internationale de tennis a fait savoir que l’équipe de
    Chine s’était retirée du play-off du Groupe mondial I de la Coupe Davis en
    raison de l’épidémie de coronavirus et, donc, ne participera plus au match avec
    la Roumanie prévu début mars. Par conséquent l’équipe roumaine est qualifiée au
    Groupe mentionné de la Coupe Davis.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures il fera toujours trop chaud pour cette période de l’année en Roumanie. On attend de la pluie sur le sud et du vent sur la plupart du territoire. Les températures maximales iront de 5 à 15 degrés.

  • Mesures internationales contre le nouveau coronavirus

    Mesures internationales contre le nouveau coronavirus

    En Chine, les cas confirmés d’infection par le coronavirus se sont considérablement multipliés, après la mise en place d’une nouvelle méthode de diagnostic. Selon les chiffres officiels, avant ce vendredi, on avait recensé près de 1400 décès et quelque 64.000 cas d’infection en Chine continentale. Ces chiffrent le confirment : l’épidémie ne cesse de se répandre, malgré les efforts des autorités. Plus encore, des dizaines de milliers de personnes de la province de Hubei vivent en isolement depuis quelques semaines.

    L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a annoncé le nom officiel du virus : Covid-19. Elle a aussi fait savoir qu’un vaccin contre ce dernier ne verrait le jour que d’ici 18 mois et que ses coûts s’élèveraient à plusieurs millions de dollars.

    Après avoir initialement félicité la Chine pour la manière professionnelle dont elle a géré l’épidémie, la Maison Blanche dénonce désormais « le manque de transparence » de Pékin. Bien que la Chine soit concernée par 99% des cas d’infection, l’ensemble de la planète est en état d’alerte, avec plus de 500 cas de contamination confirmés dans une vingtaine de pays.

    A Bruxelles, les ministres de la Santé des Etats membres de l’UE affirment que l’Union est prête à faire face à une éventuelle escalade de la situation. Ils demandent à l’industrie du domaine de leurs pays respectifs de trouver des solutions pour assurer les stocks d’équipements médicaux. Ils font aussi appel aux Etats membres de l’Union à mieux se coordonner en ce qui concerne cette épidémie et à procéder à un échange rapide d’informations. Selon les responsables européens, la plupart des équipements médicaux proviennent de Chine et des problèmes d’approvisionnement se font déjà jour. Pour sa part, l’Union a renforcé le contrôle aux frontières, une des mesures prises dans une tentative limiter l’expansion du virus.

    De même, la Commission européenne envisage de mettre en place des mesures strictes de vérification pour les produits importés de Chine. Et pour cause. La peur d’infection a déjà causé l’annulation de plusieurs événements internationaux majeurs, dont le Salon mondial de la téléphonie mobile de Barcelone. De même, l’épidémie a entraîné « une diminution potentielle de 4-5 milliards de dollars » des revenus des compagnies aériennes du monde entier, a fait savoir l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale. Entre temps, à Bucarest, les autorités assurent qu’il n’y a aucun cas d’infection par le nouveau coronavirus en Roumanie à l’heure où l’on parle.

    Le ministre de la Santé, Victor Costache, affirme que la Roumanie est en capacité de donner un diagnostic correct et qu’à part Bucarest, la capitale, trois autres centres seront mis en place pour procéder aux analyses nécessaires en cas d’infection. Enfin, le ministre des Finances, Florin Cîţu, a fait savoir à son tour que son ministère a alloué les fonds nécessaires à l’acquisition de caméras thermiques pour doter les aéroports roumains. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 03.02.2020

    03.02.2020

    Motion de censure – Le texte de la motion de censure du Parti social démocrate, d’opposition contre le gouvernement monocolore libéral dirigé par Ludovic Orban est présenté aujourd’hui à la tribune du Parlement de Bucarest. Cette démarché répond à la décision de l’exécutif d’engager sa responsabilité politique afin de faire adopter une nouvelle loi qui réintroduit les élections locales à deux tours de scrutin, six mois avant la date prévu des municipales. Les 208 sénateurs et députés du PSD, mais aussi de l’Union démocrate magyare de Roumanie, initiateurs de la motion de censure demandent la destitution de l’actuel gouvernement, qu’il critique pour avoir modifié le système électoral à la veille des élections. Ils déplorent également l’adoption de ces changements d’une manière unilatérale, par l’engagement de la responsabilité politique de l’Exécutif. Les libéraux affirment par contre, qu’un scrutin à deux tours donne plus de légitimité et de représentativité aux élus locaux. Afin de destituer le gouvernement, la motion de censure devrait recueillir quelque 233 voix favorables.

    Coronavirus – Dix jours après l’isolement total de Wuhan, métropole géante située à l’épicentre de l’épidémie au coronavirus qui s’est répandu dans 24 pays, Pékin a rapporté un bilan de 361 morts, dont 57 décès enregistrés dimanche. Le coronavirus a infecté déjà plus de 17 mille personnes en Chine et plus de 170 dans d’autres pays. En Chine continentale (à l’exception de Hong Kong et de Macao) le nombre de décès dépasse déjà le bilan de l’épidémie de SARS qui a tué 349 personnes en 2002 – 2003. Le coronavirus a déjà tué une personne à l’extérieur de la Chine – un homme Chinois de 44 ans de Wuhan, décédé aux Philippines, fait savoir l’Organisation mondiale de la Santé. De nombreux pays ont renforcé leurs mesures de protection. En Roumanie, où aucun cas d’infection au nouveau coronavirus n’a été confirmé, des mesures supplémentaires ont été adoptées afin de suivre et d’empêcher la propagation de l’épidémie. Le gouvernement a décidé d’acheter d’urgence des équipements spéciaux de protection et d’isolement, a annoncé le ministre de l’intérieur Marcel Vela. Du personnel supplémentaire sera déployé à l’aéroport international Bucarest – Otopeni, où un circuit spécial pour les personnes en provenance de la Chine a été mis en place.

    Brexit – Le négociateur européen, Michel Barnier annonce aujourd’hui à Bruxelles son plan de négociation nécessaire pour décider des prochaines relations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. 27 des 73 mandats de députés européens détenus par les britanniques seront redistribués parmi les autres Etats membres alors que les autres 46 sont réservés aux pays qui devraient adhérer à l’UE à l’avenir. Le Royaume-Uni, deuxième contribuable net au budget de l’UE, après l’Allemagne continuera à verser des fonds jusqu’à la fin de la période de transition. Le Royaume Uni a officiellement quitté l’UE dans la nuit de vendredi à samedi, mettant fin à une période 47 ans durant laquelle le pays a fait partie du bloc communautaire. A Bucarest, le président Klaus Iohannis a déclaré que la Roumanie regrettait la décision du Royaume Uni et qu’elle espérait que ce pays demeure un partenaire proche et un allié, avec lequel la Roumanie partage le même système de valeurs. Bucarest vise à protéger les droits et les intérêts légitimes des ressortissants roumains qui habitent, travaillent et étudient au Royaume-Uni, a ajouté le chef de l’Etat.

    Discrimination – La ministre de l’Emploi, Violeta Alexandru a annoncé des contrôles dans une boulangerie de la localité de Ditrau, dans le centre de la Roumanie, où des centaines d’habitants se sont révoltés contre la décision du patron de l’entreprise d’embaucher deux ouvriers saisonniers de Sri Lanka. La ministre a pourtant ajouté que chaque entrepreneur est l’unique personne à même de décider de la gestion de son affaire. Elle s’est déclarée surprise de l’attitude hostile de la communauté locale à l’égard des deux personnes qui travaillent légalement à Ditrau. La police a ouvert un dossier pénal pour incitation à la haine et pour discrimination, alors que le Conseil national de lutte contre la discrimination a annonce qu’il s’était autosaisi dans cette affaire. Les habitants de Ditrau craignent l’arrivée dans leur localité d’autres migrants qui pourraient leur imposer une culture différente et même péricliter leur sécurité.

    Tourisme
    13,3 millions de personnes se sont fait enregistrer dans les structures
    d’accueil touristique de Roumanie du 1er janvier eu 31 décembre
    2019, en hausse de 3,6% par rapport à la même période l’année 2018, selon les
    chiffres de l’Institut national de la statistique. Sur le nombre total de
    touristes enregistrées, 79,9% ont été des touristes roumains alors que les
    étrangers ont compté pour 20,1% en baisse de 4,1% par rapport à l’année 2018.
    Sur les touristes étrangers à avoir visité la Roumanie, le plus nombreux ont
    été les Européens (74,2%) et sur ceux, 84,2% provenaient d’Etats membres de
    l’UE.

    Handball – Le club champion de Roumanie au handball féminin, le SCM Râmnicu Vâlcea a vaincu le club suédois IK Savehof, sur le score de 23 à 17, dimanche dans le 2e groupe principal de la Ligue des Champions. Dans le classement, le SCM Râmnicu Vâlcea occupe la 4e place avec 4 points. Dans l’étape qui suit, le 8 février, Les sportives roumaines affronteront le leader du groupe Gyuri Audi ETO KC de Hongrie. Egalement dans la Ligue des Champions, le CSM Bucarest a vaincu dimanche à domicile le Metz de France, sur le score de 32 à 27 dans le 1er groupe. Au cours de l’étape suivante, les Bucarestoises affronteront le club de Vipers de Norvège. Le CSM Bucarest occupe la dernière place du groupe avec trois points alors que Metz est en dernière position avec huit points. Dans l’autre compétition continentale, la coupe EHF, Gloria Bistrita a vaincu 26 à 20 le MKS Lublin de Pologne, dans un match du groupe C. Les Roumaines ont besoin d’un seul point pour arriver dans les quarts de finale de la compétition.

    Tennis – La joueuse de tennis roumaine, Simona Halep a progressé d’une place du classement mondial des meilleurs joueuses de tennis de la 3e à la 2e place, après la demi-finale jouée à Melbourne, dans le cadre de l’Open d’Australie. L’Australienne Ashleigh Barty, également demi-finaliste de l’Open d’Australie, demeure leader du classement, alors qu’en troisième place se trouve la Tcheque Karolina Pliskova. La joueuse canadienne d’origine roumaine, Bianca Andreescu, absente de la compétition de Melbourne à cause d’une blessure est en sixième position. Deux autres roumaines : Sorana Cârstea, et Ana Bogdan sont présentes dans le top 100 des meilleures joueuses au monde, puisqu’elles occupent la 69e et la 100e position.

    Météo – En Roumanie, les températures sont supérieures à la moyenne pluriannuelle. La vitesse du vent est assez élevée, elle atteint les 100 km à l’heure. Des pluies sont signalées sur le centre et le nord- ouest. Des chutes de neige sont enregistrées sur le relief. 15 degrés en ce moment.