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  • 24.02.2025 (mise à jour)

    24.02.2025 (mise à jour)

    Ukraine – Trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine, les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, Ursula von der Leyen et António Costa, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, ainsi que des dirigeants des pays baltes et nordiques se sont rendus ce lundi à Kiev pour réaffirmer leur soutien à l’Ukraine, alors que la nouvelle position des États-Unis modifie les données du conflit. Dans un message vidéo adressé aux participants, le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, a déclaré que la sécurité de l’Ukraine était essentielle pour la Roumanie et l’ensemble du continent européen et que le soutien à Kiev devait être maintenu. Il a souligné la nécessité pour l’Ukraine et l’Union européenne d’être impliquées dans les négociations de paix et que la Roumanie était prête à se coordonner avec tous les partenaires européens, américains et alliés pour aider à trouver une voie vers une paix juste et durable le plus rapidement possible. Un message similaire a également été transmis par le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu, selon lequel la Roumanie doit soutenir à l’ONU les résolutions américaine et européenne sur la fin de la guerre en Ukraine. Ce lundi également, le président français Emmanuel Macron s’est rendu à Washington pour s’entretenir avec Donald Trump afin de le convaincre de prendre en compte la sécurité des Européens dans ses discussions avec Moscou. À Bucarest, la façade principale du Palais du Parlement ne porte pas les couleurs du drapeau ukrainien, et une minute de silence a été observée à la Chambre des députés en hommage aux citoyens ukrainiens qui ont perdu la vie pendant la guerre.

     

    Conseil européen  – Les partis parlementaires roumains sont invités mercredi à des consultations avec le président par intérim Ilie Bolojan afin de préparer la position de Bucarest pour la réunion extraordinaire du Conseil européen du 6 mars. Les principaux sujets de discussion seront le soutien à l’Ukraine et la préparation de la stratégie de défense commune de l’UE, après que l’administration américaine dirigée par Donald Trump a annoncé vouloir réduire sa présence militaire en Europe. Le Parti social-démocrate, suivi de l’Alliance pour l’unité des Roumains, du Parti national libéral, de l’Union Save Romania, de SOS Roumanie, de l’Union démocratique hongroise de Roumanie, du Parti des jeunes et du Groupe parlementaire des minorités nationales participeront aux consultations, dans l’ordre des pourcentages obtenus lors des élections législatives de l’année dernière. Chaque parti disposera d’une heure de discussion.

     

    Motion – La motion de défiance contre le gouvernement de coalition roumain dirigé par le social-démocrate Marcel Ciolacu sera déposée au Parlement mardi, ont annoncé les représentants des députés de l’opposition SOS Roumanie. Ils ont indiqué que le document était signé par 154 députés de SOS Roumanie, de l’Alliance pour l’unité des Roumains et du Parti de la jeunesse. Il y a une semaine, les signataires de la motion ont annoncé qu’ils reportaient le dépôt du texte de la motion jusqu’à ce que le document soit également signé par l’Union Save Romania. Les représentants de l’USR ont toutefois déclaré qu’ils ne signeraient pas la motion de défiance, car l’opposition ne dispose pas des voix nécessaires pour la faire adopter et que la motion aurait dû être déposée après les élections présidentielles de mai. Pour leur part, les partis qui forment la coalition au pouvoir à Bucarest – PSD, PNL et UDMR – ont annoncé qu’ils rejetteraient toute initiative de ce type contre l’exécutif. Ils affirment qu’il n’y a pas de raison de chasser le gouvernement dans le climat d’instabilité actuel, d’autant plus que l’exécutif a commencé à mettre en œuvre le programme de gouvernement approuvé par le parlement à la fin de l’année dernière.

     

    Elections – Les Roumains ont fait 3151 demandes de vote par correspondance et 1735 demandes de vote dans un bureau ouvert à l’étranger pour l’élection présidentiel du 4 mai, a annoncé lundi l’Autorité électorale permanente de Roumanie. Les demandes ont été enregistrées sur le portail www.votstrainatate.ro. Le 20 mars, à 23h59 est le délai d’inscription sur les listes électorales pour les électeurs par correspondance résidant à l’étranger. Et le 4 mars est le délai pour ceux qui souhaitent se rendre aux urnes ailleurs qu’en Roumanie. Selon le site de l’Autorité électorale permanente, la plupart des demandes de vote par correspondance ont été enregistrées en Allemagne, Grande Bretagne, Suisse, France, Etats-Unis et Espagne. Rappelons-le, le premier tour de l’élection présidentiel aura lieu le 4 mai et le second, le 18 mai. En décembre dernier, la Cour Constitutionnelle de Roumanie a annulé les élections présidentielles, en dénonçant des ingérences de la part d’un acteur étatique étranger.

     

    Conseil Affaires Etrangères – Le chef de la diplomatie roumaine, Emil Hurezeanu, participe ce lundi aux côtés de ses homologues européens au Conseil Affaires Etrangères de Bruxelles. Dans un communiqué du MAE roumain il est précisé que la réunion porte sur des thèmes tels l’agression russe en Ukraine, la crise au Moyen Orient et au Congo et les évolutions en Géorgie. Les discussions sur la guerre en Ukraine interviennent dans le contexte du troisième anniversaire de l’invasion russe et se concentreront sur les évolutions les plus récentes et sur la poursuite du soutien pluridimensionnel, notamment du soutien militaire. Les pourparlers au sujet de la situation au Moyen Orient seront dominés par les évolutions en Israël et dans la Bande de Gaza, sur l’importance de prolonger la trêve dans la région et sur la crise humanitaire.

     

    Ploiesti – La ville de Ploiesti, dans le sud de la Roumanie est sur le point de déclarer l’état d’alerte après que depuis une semaine, la société responsable de la collecte des déchets ne les a plus ramassés. Dans une lettre adressée aux responsables du gouvernement, le maire Mihai Poliţeanu sollicite l’aide des Ministères de l’Intérieur et de l’Environnement pour adopter les mesures légales contre l’ancienne société responsable du ramassage des ordures dont le contrat a expiré le 15 janvier dernier et qui s’est vu prolonger illégalement le contrat, en empêchant la nouvelle société de commencer son activité. Dans ce contexte, l’Agence pour la Protection du Travail du département de Prahova n’a pas pu délivrer à la nouvelle société l’autorisation environnementale lui permettant de commencer son activité. La ville de Ploiesti recense plus de 180.000 habitants.

     

    Drones – Le Sénat de Bucarest examine cette semaine une proposition de loi censée autoriser l’armée à neutraliser les drones étrangers qui pénètrent illégalement dans l’espace aérien roumain. Le vote des sénateurs est décisionnel. Par la suite, la loi devra être promulguée par le président roumain par intérim, Ilie Bolojan. L’initiative du ministère roumain de la Défense intervient dans le contexte d’un vide législatif et d’intenses pressions manipulatrices. L’Armée roumaine et des pays alliés et partenaires peuvent utiliser des moyens aériens et terrestres afin de détruire les drones arrivés illégalement en Roumanie. Le pays a constitué aussi le fondement légal pour  des actions militaires faites en dehors de la mise en place d’un état d’alerte ou d’urgence. La Roumanie prévoit aussi la possibilité de placer pour des périodes limitées de temps, le commandement de certaines structures de son Armée sous l’autorité d’un commandant de l’OTAN.

     

    Cinéma – Le cinéaste roumain, Radu Jude, a remporté l’Ours d’Argent du meilleur scénario lors de l’édition 2025 du Festival du film de Berlin. C’est sa production « Kontinental 25 » qui lui a valu ce prix. Le film tourne autour de la crise de conscience d’une femme huissier.

     

    Météo – Il fait froid en Roumanie, les températures sont particulièrement basses durant la nuit et au petit matin, notamment dans le sud, l’est et le centre. Le vent souffle légèrement sur l’ensemble du territoire et des flocons de neige peuvent tomber sur le relief. Les températures maximales vont de -1 à 9 degrés. 0 degrés à midi, à Bucarest.

  • 23.01.2025

    23.01.2025

    Manifs – Des cheminots, des militaires réservistes, des policiers, des mineurs, des sylviculteurs, des sidérurgistes et des travailleurs du métro bucarestois sont attendus vendredi à une protestation organisé devant le siège du gouvernement, sur le fond  des mécontentements générés par les politiques sociales et salariales de la coalition gouvernementale PSD-PNL-UDMR – annonce la Fédération des syndicats des cheminots de Roumanie. Elle s’attend à ce que 30 000 syndicalisent participent à la protestation.

     

    Parlement – La réorganisation des institutions publiques centrales et des entreprises d’Etat de Roumanie en vue de réduire les dépenses budgétaire produit des mécontentements parmi les salariés de l’Etat. Plusieurs ministères ont déjà annoncé des mesures de réorganisation et la réduction du personnel. La direction du Parlement a également annoncé la réduction du nombre des postes de fonctionnaires de quelque 400, ce qui a provoqué une protestation spontanée dans les salles de l’institution.

     

    Corruption – Le maire de la station de montagne de Sinaia, la plus populaire de la Valée de la Prahova, dans le sud de la Roumanie, le libéral Vlad Oprea, a été amené au siège central de la Direction nationale anticorruption où il sera auditionné dans le cadre d’un dossier. Conformément aux procureurs anti-corruption, celui-ci aurait demandé et reçu un pot de vin de près de 240 000 euros de la part d’un homme d’affaires pour l’aider à obtenir la documentation nécessaire à la construction d’un hôtel dans la ville. M Oprea est également accusé d’avoir permis le fonctionnement d’un restaurant illégal de la ville de juillet 2019 à janvier 2024.

     

    Marin – La marin roumain membre de l’équipage du navire « Galaxy Leader », mis en liberté depuis le Yémen est sain et sauf, annonce le ministère des Affaires Etrangères de Bucarest. L’équipage de ce navire a été tenu captif pendant une année par les rebelles Houthi qui avaient capturé le navire en début d’une campagne d’attaques contre le transport maritime en mer Rouge, en réponse à la guerre menée par Israël contre le mouvement islamique palestinien du Hamas. Les 25 marins des Philipines, du Mexique, de Roumanie, de Bulgarie et d’Ukraine ont été arrêtés en novembre 2023 par les combattants Houthi, qui avaient utilisé aussi un hélicoptère dans leur opération contre le navire qui effectuait un voyage entre la Turquie et l’Inde. Conformément à un poste yéménite de télévision contrôlée par les Houthi, a affirmé que l’équipage avait été mis en liberté et remis à l’Oman suite à l’accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël. L’action est également le résultat des efforts des renseignements extérieurs roumain et des autres institutions de Bucarest réunies dans une cellule de crise.

     

    TikTok – Le vice-président du Parlement européen, le social-démocrate roumain Victor Negrescu, affirme que l’exécutif communautaire devrait présenter prochainement son rapport sur les ingérences par le biais du réseau chinois TikTok dans le déroulement des élections présidentielles de Roumanie. La Commission européenne pourrait également proposer des recommandations spécifiques et même imposer une amende pour ce réseau – a affirmé l’eurodéputé du PSD. Il a ajouté que la vice-présidente de la commission en charge de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie, avait évoqué la possibilité que tous les réseaux sociaux, pas uniquement TikTok, qui interviennent dans les débats démocratiques et dans les élections soient soumis à un contrôle plus strict pour être pénalisés s’ils transgressent la législation européenne en matière.

     

    Drones – Une nouvelle désinformation de la presse de Russie concernant les attaques aux drones de la semaine dernière contre l’infrastructure portuaire civiles d’Ukraine, près de la frontière avec la Roumanie a été dénoncée par le ministère de la Défense nationale de Bucarest. Les propagandistes du Kremin ont faussement prétendu que les drones d’attaque risse auraient visé une opération de transport de militaires roumains ou de mercenaires roumains de la rive roumaine à celle ukrainienne. Conformément au scénario fantasmagorique, les forces de l’armée roumaine seraient intervenues dans le déroulement des événements et auraient ouvert le feu contre les drones russes depuis le territoire roumain. Cet affrontement présumé aurait fait de nombreuses victimes du côté roumain, morts et blessés. Mais tout cela serait une invention, précise le ministère roumain de la Défense. Ces « aberrations sans aucun support réel », comme les appelle le ministère de la Défense de Bucarest s’inscrivent dans le modèle des opérations russes d’influencer et de manipuler l’opinion publique tant dans l’espace roumain que dans celui de l’OTAN.

     

    Cinéma – Le nouveau film du cinéaste roumain Radu Jude a été sélectionné dans la compétition du Festival international du film de Berlin. Il s’agit de la production « Kontinental 25 », un film à budget réduit, une comédie noire qui cible des thèmes tels la crise de l’immobilier et l’ascension du nationalisme. Radu Jude a dévoilé que ce film avait été réalisé à l’aide d’un téléphone portable. Le réalisateur roumain a remporté en 2021 l’ours d’or à Berlin pour son film « Bad Luck Banging or Loony Porn » et en 2015 « l’ours d’argent » pour la réalisation du film « Aferim ». Au total, 19 films ont été sélectionnés dans la compétition du festival qui se déroulera du 13 au 23 février.

     

    Foot – Le club champion de Roumanie de foot, le FCSB de Bucarest affronte ce soir à Bakou les azéris du Qarabag FK, dans la septième étape de la Ligue Europa. Deux étapes avant la fin de la phase principale de la compétition, le FCSB est en 10e place avec 11 points, alors que le Qarabag est 33e, avec 3 points. Les huit premières équipes se qualifient en huitième de finale alors que les équipes situées entre la neuvième et la 24e places sont obligés à jouer un barrage. Le FCSB devrait encore affronter le fameux club anglais du Manchester United, à domicile le 30 janvier.

     

    Finances – L’indicateur ROBOR, utilisé pour calculer le cout des crédits à la consommation en monnaie nationale à taux d’intérêt variable a progressé aujourd’hui à 5,96% par an, alors qu’il se chiffrait à 5,94% par an durant la précédente réunion, conformément aux chiffres publiés par la Banque centrale de Roumanie, (BNR). Au début de l’année dernière, ce taux était de 6,21%. Côté indicateur de référence relatif aux crédits des consommateurs, il s’élève à 5,66% par an, et il est le résultat de la moyenne des taux d’intérêt quotidiens des transactions interbancaires du 3e trimestre de l’année 2024, à la baisse par rapport au précédent trimestre, qui était de 5,99%.

     

    Météo – Il fait généralement beau en Roumanie et les températures sont à la hausse. Il pleut sur l’ouest et le centre. Les précipitations sont mixtes – pluie/neige – en montagne. Les maxima iront de 3 à 13 degrés. Il fait beau aussi à Bucarest où les maxima iront jusqu’à 12 degrés à midi.

     

  • 22.01.2025 (mise à jour 1 )

    22.01.2025 (mise à jour 1 )

    Sénat – Les employés du Sénat roumain et leurs représentants syndicaux critiquent l’annonce faite ce mercredi par le président de la Chambre haute du Parlement, Ilie Bolojan, concernant une réduction du personnel d’environ un cinquième. La Fédération nationale des syndicats de l’administration dénonce ce qu’elle appelle la « méthode abusive et opaque » par laquelle les mesures de restructuration sont adoptées et communiquées, tandis que les dirigeants du Syndicat des fonctionnaires parlementaires, du Syndicat du personnel contractuel et du Syndicat des chauffeurs du Sénat ont affirmé que la réorganisation de l’institution « manquait de transparence et d’équité ». Ils ont décl aré accueillir favorablement toute décision visant à rationaliser le travail, mais ne comprennent pas l’empressement d’Ilie Bolojan à démontrer son autorité en tant que président du Sénat. Le leader du PNL a évoqué ce jeudi non seulement la réduction du nombre de fonctionnaires du Sénat, mais aussi de la réorganisation de la Chambre des députés et de la réduction du nombre de secrétaires d’État.

     

    Migrants – Quatre personnes originaires d’Afghanistan, de Syrie et d’Iran qui se trouvaient illégalement dans l’espace Schengen ont été repérées par les agents de la police roumaine aux frontières, ce mercredi dans un véhicule lors d’un contrôle sur l’autoroute. Le chauffeur roumain du véhicule est désormais poursuivi pour traite de migrants et les quatre ressortissants étrangers, âgés de 20 à 36 ans sont poursuivis pour traversée frauduleuse de la frontière d’Etat.

     

    Cinéma – Le nouveau film du cinéaste roumain Radu Jude a été sélectionné dans la compétition du Festival international du film de Berlin. Il s’agit de la production « Kontinental 25 », un film à budget réduit, une comédie noire qui cible des thèmes tels la crise de l’immobilier et l’ascension du nationalisme. Radu Jude a dévoilé que ce film avait été réalisé à l’aide d’un téléphone portable. Le réalisateur roumain a remporté en 2021 l’ours d’or à Berlin pour son film « Bad Luck Banging or Loony Porn » et en 2015 « l’ours d’argent » pour la réalisation du film « Aferim ». Au total, 19 films ont été sélectionnés dans la compétition du festival qui se déroulera du 13 au 23 février.

     

    Bruxelles – Le Conseil des Affaires Economiques et Financières (ECOFIN) a approuvé mardi à Bruxelles le Plan fiscal de réduction du déficit budgétaire de la Roumanie pour les 7 prochaines années. Il vise à stabiliser la dette publique de la Roumanie alors que le pays figure toujours parmi les premiers pays d’Europe pour ce qui est des investissements publics – qui dépassent les 7% du PIB, par la réduction du déficit budgétaire en dessous de la barre des 3% de 2025 à 2031, a précisé le ministre roumain des finances, Tánczos Barna. Cette décision intervient alors que plusieurs Etats membres de l’UE tels la France, l’Espagne, l’Italie et la Finlande se confrontent à des défis similaires et ont sollicité l’extension de la période d’ajustement fiscal de quatre à sept ans, jusqu’en 2031. L’état actuel de l’impact de l’agression de la Russie contre l’Ukraine, les priorités de la présidence polonaise du Conseil de l’UE, le semestre européen 2025 et l’adoption des plans révisés de redressement et de résilience de la Grèce, de Chypre et de l’Espagne ont complété l’ordre du jour de la réunion ECOFIN.

     

    Enquête – 90% des Roumains rejettent l’idée d’une sortie de l’OTAN portant l’adhésion envers l’Organisation de l’Atlantique Nord à un niveau record – selon une étude INSCOP dont les résultats ont été publiés mardi. Conformément à la recherche, qui repose sur des données collectées à la fin de l’année dernière durant les trois dernières années, l’on constate une hausse de 10% de l’adhésion des Roumains envers l’Occident du point de vue des alliances politiques et militaires. Le sondage témoigne aussi du fait que trois quart des Roumains voient dans l’appartenance de la Roumanie à l’UE un avantage avec des conséquences sur la vie économique et sociales, sur la famille et la vie personnelle. Il y a seulement trois ans, 55% des Roumains partageaient cet avis.

     

    Pollution – Les autorités roumaines suivent attentivement la situation écologique en mer Noire suite au désastre écologique provoqué par le naufrage de deux pétroliers russes dans le détroit de Kertch à la fin de l’année dernière. Le ministre de l’environnement, Mircea Fechet, a averti que tous les responsables devraient être préparés mais souligné que les risques que la marée noire arrive sur la côte roumaine étaient minimaux. Les autorités évaluent la vitesse et la direction avec laquelle se déplace la marée noire provoquée par le déversement dans la mer de plus de 2 000 tonnes de produits pétroliers extrêmement toxiques, provoquant la mort de milliers d’oiseaux et de centaines de dauphins qui ont échoué sur des dizaines de km de côte.

     

    WASHINGTON – Le président américain Donald Trump a jugé “possibles” de nouvelles sanctions contre la Russie si Moscou ne négocie pas la fin de la guerre contre l’Ukraine, rapporte l’AFP. Il a également déclaré que les États-Unis envisageraient de poursuivre leur aide militaire à Kiev, qui s’est élevée à des dizaines de milliards de dollars depuis que la Russie a envahi l’Ukraine en février 2022. Trump avait précédemment déclaré que la Russie se dirigeait vers le désastre si elle refusait de négocier et de conclure un cessez-le-feu ou de conclure un cessez-le-feu et un accord de paix avec l’Ukraine. Quant au président ukrainien, Trump a estimé que Volodymyr Zelensky souhaitait un accord.

     

    Séisme – La Roumanie disposera d’une carte avec le risque sismique pour chaque localité. Les autorités des zones à haut risque sismique pourront accéder à un programme gouvernemental pour la consolidation des bâtiments publics – a annoncé le ministre du Développement, Cseke Attila. Ce dernier a déclaré que le programme était entièrement financé par le budget de l’État et que la priorité résidait dans la consolidation des unités sanitaires. Les données statistiques les plus récentes montrent que rien qu’à Bucarest, plus de 2500 bâtiments risquent de s’effondrer lors d’un tremblement de terre d’une intensité similaire à celui de 1977, soit plus de 7 sur l’échelle de Richter.

     

    Métro – Les syndicalistes du métro bucarestois, l’unique de Roumanie, poursuivent ce mercredi leur manifestation devant le siège du gouvernement et demandent aux autorités de respecter les travailleurs de la compagnie et la convention collective. Mardi, ils ont protesté devant le ministère des Finances pour demander la majoration des salaires et un financement adéquat de la compagnie. Les salariés ont menacé de poursuivre les actions syndicales, à cause du décret adopté par l’actuel gouvernement en fin d’année 2024 qui ne permet plus les embauches, les promotions et l’octroi de certains droits figurant dans la convention collective enregistrée début décembre 2024.

     

    Handball – L’ex star du handball masculin roumain Cornel Oţelea, qui a remporté trois titres mondiaux au sein de l’équipe de Roumanie est décédé ce mercredi à l’âge de 84 ans. Oţelea a contribué au succès de la sélection nationale de foot aux tournois finaux de Dortmund 1961, Prague 1964 et Paris 1970. Il a également remporté la Coupe des Champions européens avec Steaua, en tant que sportif en 1968 et en tant qu’entraineur en 1977. Il a joué 92 matchs au sein de l’équipe nationale et inscrit 147 buts.

     

     

     

     

  • “Clara”, un drame social

    “Clara”, un drame social

    Un film impactant

     

    Un nouveau film roumain impactant et consacré à un sujet majeur et nécessaire, vient de sortir en salles à travers le pays. « Clara », un long-métrage du réalisateur Sabin Dorohoi, s’inspire du vécu des millions de Roumains, partis à l’étranger à la recherche d’une vie meilleure pour leurs familles. C’est pour la première fois qu’un long-métrage roumain aborde le sujet de l’émigration sous l’angle de la problématique sociale représentée par les enfants que les parents laissent en Roumanie et qui sont élevés par les grands-parents ou autres membres de leurs familles respectives.

     

    Le film raconte l’histoire de Clara, une enseignante qui s’occupe de la fillette et de la maison d’une famille en Allemagne, ressemblant ainsi à d’autres millions de femmes roumaines qui travaillent à l’étranger pour nourrir leurs familles restées au pays. Quand son fils, qui vit chez le grand-père, s’enfuit de la maison pour aller la chercher, Clara revient dans son village natal de Roumanie, où elle doit affronter son échec en tant que mère et tenter de récupérer la confiance de son fils.

     

    Sabin Dorohoi : « Le sujet du film est né il y a très longtemps. J’ai eu cette idée en 2012, environ, lorsque l’émigration était très forte et j’avais remarqué qu’elle était en train de gagner aussi dans les régions du nord de la Roumanie. C’était à la même époque que j’avais lu dans la presse une info sur un petit garçon qui s’était suicidé parce que ses parents lui manquaient. Cette info terrible m’a énormément touché et j’ai pensé que ça méritait d’en faire un film. Et c’est comme ça qu’il y a eu le court-métrage « Calea Dunării / La route du Danube », sortie en 2013. Après, j’ai ressenti le besoin de développer l’histoire et ça a mené au scénario du long-métrage, écrit par Ruxandra Ghițescu. »

     

    De nombreux prix

     

    « Clara » a eu sa première projection mondiale au Festival international du film de Cottbus, en 2023, où la production a été récompensée du prix du public. D’autres prix, nominations, chroniques positives et accueils chaleureux s’y sont ensuite ajoutés à des festivals internationaux tels que celui de Kolkata, en Indie, le South East European Film Festival de Los Angeles, l’Internationales Donaufest Ulm/Neu-Ulm, le Ceau Cinema de Timișoara, les Soirées du film roumain à Iasi et le BIFF (Bucharest International Film Festival).

     

     

    Dan Burlac, un des producteurs du film « Clara », explique : « C’est un film qui exprime un problème important. Mais nous ne nous sommes jamais proposé d’attrister les gens avec l’histoire de Clara ni d’en tirer des larmes. Notre but a été de nous pencher sur un problème important et qui a gagner de l’importance partout dans le monde, pas qu’en Roumanie ou en Europe. La preuve est la réaction du public lors de la projection en Inde, quand un millier de spectateurs ont montré énormément d’empathie, percevant le film comme une expérience personnelle. C’est pourquoi je dis que l’histoire de Clara n’est pas liée à un certain endroit, elle exprime l’histoire de tous ceux qui vivent une situation similaire en Amérique latine, en Europe ou en Inde, et qui sont forcés par un certain contexte de partir loin de chez eux. Je crois que la très grande qualité de ce film découle avant tout de son honnêteté et de son traitement en finesse d’un sujet important. Nous avons voulu provoquer le plus grand nombre de réactions pour trouver des solutions à un problème qui nous concerne tous. Car ce problème de la migration concerne l’ensemble de la société que nous essayons de construire, puisqu’il s’agit de la génération future qui construira la Roumanie. Ce problème nous concerne tous – parents, grands-parents, enfants ; c’est un problème important pour toute la communauté. C’est un sujet qui ne touche pas qu’une seule couche de la société. C’est notre problème à nous tous. »        

                   

    Un film itinérant

     

    Après la projection de gala à Bucarest, l’équipe du film est allée en tournée à travers le pays, pour participer à des séances de projection spéciales lors desquelles les membres de la production et les acteurs ont répondu aux questions du public. Certaines rencontres ont également bénéficié de la présence d’experts en pédagogie et en psychologie, grâce à un partenariat entre l’équipe du film et l’organisation « Sauvez les enfants », qui soutient le débat sociétal initié par la sortie en salles de « Clara ».

     

    Sabin Dorohoi explique : « Lors de la projection que nous avons eue à Timișoara, j’ai été très ému car j’étais pratiquement revenu chez moi. Vous le savez déjà, la majorité des acteurs est originaire de Timișoara et plus généralement de la région du Banat, à l’exception d’Ovidiu Crișan, le père de Clara et le grand-père d’Ionuț dans le film, qui lui est de Cluj. Lors de la séance de projection à Timișoara, la salle a été comble, ce qui nous a énormément réjouis, tous comme nous ont aussi réjouis les réactions des spectateurs et leurs questions très pertinentes. Mais les questions les plus intéressantes et même les disputes et les débats constructifs, nous les avons eus à Iași. Ce qui n’est pas un hasard, la Moldavie étant la région la plus touchée par l’émigration en Roumanie. Cela a été visible aussi bien dans le grand nombre de spectateurs que dans les échanges très intéressants. »

     

    Ruxandra Ghițescu a écrit le scénario du film « Clara », Lulu de Hillerin en est le directeur de la photographie, les décors sont signés par Anca Miron Sonia Constantinescu, Mircea Lăcătuș a assuré le montage, tandis que la musique a été composée par Eduard Dabrowski. Les principaux personnages sont interprétés par Olga Török (Clara), Ovidiu Crișan (Nicolae), Luca Puia (Ionuț) Elina Leitl (Johanna). (Trad. Ileana Ţăroi)

     

     

     

     

  • Bianca Boeroiu reçoit l’Emmy Award 2023 pour le meilleur maquillage contemporain

    Bianca Boeroiu reçoit l’Emmy Award 2023 pour le meilleur maquillage contemporain

    Bianca Boeroiu, une des maquilleurs professionnels roumains les plus connus, a remporté l’Emmy Award 2023 pour le meilleur maquillage contemporain (non-prothétique) pour son travail dans la série télévisée « Wednesday », réalisée par le réalisateur britannique Tim Burton, produite par Netflix et tournée en Roumanie avec la participation de plusieurs artistes et techniciens locaux.

    Une carrière aux accents roumains et étrangers

    Bianca Boeroiu a déjà collaboré à la réalisation de nombreuses pubs et vidéos, elle a aussi travaillé avec des acteurs célèbres tels que Samuel L. Jackson, Michael Keaton ou encore John Malkovich. En Roumanie, elle a déjà remporté trois prix GOPO du cinéma national et neuf nominations pour sa contribution à des productions telles que « Eu când vreau să fluier, fluier / Moi, quand je veux siffler, je siffle »,  « Loverboy », « Un pas în urma serafimilor / Un pas derrière les séraphins », « Funeralii fericite / Heureuses obsèques », « Aferim ! », « Câmp de maci / Un champ de coquelicots » ou bien « Nu aștepta prea mult de la sfârșitul lumii / N’attends pas trop de la fin du monde ». Bianca Boeroiu a expliqué son parcours jusqu’à la réalisation de la série « Wednesday / Mercredi »  et les démarches de documentation du maquillage :

     

    « Ma collaboration avec Tim Burton est le résultat d’un entretien d’embauche avec le designer du projet. C’est ce qui m’a amenée à rejoindre l’équipe anglo-roumaine chargée de réaliser le maquillage des acteurs. Moi, j’ai maquillé plusieurs personnages, la plupart des collègues de Wednesday, notamment ceux de la Nevermore Academy. J’ai aussi réalisé le maquillage du maire de la ville ainsi que celui du personnage très important qu’était  Eugene, un des étudiants les plus bizarre de l’Académie Nevermore et président du club d’apiculture de l’école. En fait, j’ai maquillé la quasi-totalité des personnages de la série, à l’exception, bien-sûr, des acteurs-vedettes, dont s’est occupé le designer du projet, et de la protagoniste, Jenna Ortega, qui a eu son propre maquilleur. Concernant la documentation d’un tel projet, le réalisateur a déjà une vision des personnages, et puis, nous lisons aussi le scénario et nous participons à des séances de production et à des tests. Certes, un film d’époque est un défi supplémentaire pour nous, mais le maquillage est tout aussi important dans un film contemporain. Dans le cas précis de la série « Wednesday », le réalisateur Tim Burton et le designer avaient déjà pas mal ébauché les personnages, mais nous avons eu, nous aussi, notre contribution. »

     

    Prix Emmy et premier voyage outre-Atlantique

    Au début de cette année, Bianca Boeroiu a assisté à la cérémonie des prix Emmy.

    « J’ai réussi à y aller et je suis heureuse de l’avoir fait. C’était une expérience extraordinaire et j’espère avoir l’occasion d’assister à d’autres événements comme celui-là. Grâce à ce prix, j’ai pu voyager pour la première fois aux Etats-Unis, à Los Angeles, un voyage fascinant ! J’y ai passé une petite semaine, ce qui m’a permis de rencontrer des amis et collègues maquilleurs avec lesquels j’ai collaboré sur d’autres projets en Roumanie. Une expérience émouvante et intense ; je n’oublierai jamais le moment où les présentateurs ont dit le nom de la série – « Wednesday » – sur scène, parce que le résultat n’est pas connu à l’avance, comme pour les Prix Gopo du cinéma roumain, c’est en ouvrant l’enveloppe que l’on découvre le nom du gagnant. Et c’est vrai que ce prix fait grimper la cote du gagnant dans le métier. Moi, j’ai déjà travaillé sur des productions internationales, européennes pour la plupart, j’ai aussi eu une collaboration avec Disney et je suis ouverte à de telles propositions. »

     

    Maquillage professionnel et classe de céramique

    Bianca Boeroiu enseigne l’art de la céramique depuis plus de vingt ans au Palais National des Enfants de Bucarest et actuellement elle est en train de créer un set de matériel didactique pour son cours :

    « J’ai fait des études à l’Université Nationale des Beaux-Arts de Bucarest, la section Céramique – Arts décoratifs. J’ai commencé à enseigner tout de suite après avoir eu mon diplôme et j’adore mon poste au Palais National des Enfants, je n’y renoncerais jamais, quel que soit le nombre d’offres de travail en tant que maquilleuse. J’aime énormément enseigner, les enfants transmettent une énergie extraordinaire et c’est très satisfaisant. Le maquillage m’a attirée depuis toute petite et c’est une amie qui m’a suggéré de suivre une formation dans cette direction. Au début, j’avoue que j’ai été un peu sceptique, je ne savais même pas qu’une telle section existait à l’Université des Beaux-Arts. Après cette découverte, les choses se sont enchaînées sans difficulté, autrement dit j’ai travaillé avec beaucoup de plaisir et d’enthousiasme et tout s’est bien coagulé. Depuis, je me suis impliquée dans ce genre de projets quasiment sans interruption, des projets roumains dans un premier temps, et ensuite aussi des collaborations internationales. »

     

    Bianca Boeroiu est membre  de l’Union des artistes plasticiens de Roumanie, récompensée du Prix du meilleur début dans l’art de la céramique à la Biennale des Arts du feu. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Le phénomène« Anul Nou care n-a fost » ( La nouvelle année qui n’a pas eu lieu)

    Le phénomène« Anul Nou care n-a fost » ( La nouvelle année qui n’a pas eu lieu)

    Nous parlons film et cinéma aujourd’hui. Et nous avons fait ce choix car « Anul Nou care n-a fost » (en français, La nouvelle année qui n’a pas eu lieu), le premier long métrage du réalisateur et scénariste Bogdan Mureşanu, a enregistré des succès remarquables tout de suite après sa sortie. Ainsi, dès le premier week-end après sa sortie en salle, le film occupait la première place au box-office, et avait déjà enregistré 70 000 entrées après un mois seulement ! Sans oublier les récompenses internationales et nationales ! Place aux experts pour en discuter. Et on commence par Bogdan Mureşanu lui-même, à qui nous avons demandé s’il s’attendait à un tel succès ?

     

    « Non, personne ne peut rien produire s’il a en tête le succès. Je veux dire, je ne me suis même pas posé la question. Je pensais que le simple fait de réaliser le film selon mes désirs, cela constituerait déjà un immense succès, et le projeter seulement devant quelques amis, cela aurait été une victoire en soi, parce que quand j’ai écrit le scénario, cela semblait impossible à réaliser. En fait, j’ai passé environ six mois à me demander si je pouvais le faire et si cela avait du sens. J’ai aussi écrit une version “plus sûre”, comme on dit, quelque chose de plus facile à faire, mais j’ai finalement décidé de choisir la voie la plus complexe ! Et maintenant, je suis content de l’avoir fait ! »

     

    Adrian Cioroianu, professeur d’histoire à l’Université de Bucarest, a vu le film lors d’une des avant-premières organisées à Bucarest et nous a raconté ses impressions :

     

    « Pour quelqu’un comme moi qui a vu, je pense, tous, ou presque, les films sur la révolution roumaine, je dois reconnaitre que j’ai trouvé le film surprenant ! Et je n’avais pourtant pas d’attentes particulières, même les critiques étaient dithyrambiques ! Je n’avais pas d’attentes, mais j’ai trouvé cela surprenant, principalement à cause du scénario et du jeu des acteurs. Des acteurs, pour la plupart connus, mais qu’on ne s’attendrait pas à voir dans une comédie aussi noire. Je ne sais même pas comment l’exprimer ; même si cela se termine finalement relativement bien, on sait qu’après la fin du film, plus de 1000 victimes vont mourir. Mais dans l’ensemble, je pense qu’il manquait encore une nouvelle génération pour s’identifier à l’événement, et je pense que l’élément déterminant du film est ce changement de perspective. Des comédies ont déjà été réalisées sur ce sujet, tout comme des films à l’atmosphère pesante sur la Révolution de Décembre ‘89 en Roumanie, mais cet enchaînement de destins entremêlés au notre, je pense, créée un rapprochement avec la réalité, même si évidemment le réalisateur a pris des libertés artistiques pour raconter l’histoire. Certaines choses sont malheureusement présentées de manière plus agréable dans le film que dans la réalité, et l’on constate quelques petites inadvertances dans les décors, mais dans l’ensemble, je pense que c’est la fraîcheur du film qui a conquis le public.”

     

    Bogdan Mureşanu nous explique quels ont été les défis les plus importants à relever pendant la réalisation de son film :

     

    « Comme le film se déroule en une journée et une matinée, nous avons rencontré des problèmes avec la météo, qui ne correspondait pas à ce que l’on voyait sur les images d’archives. Il ne pouvait pas neiger par exemple. D’autre côté, nous étions aussi tributaires de la météo, nous ne pouvions pas filmer à n’importe quel moment. Les arbres devaient avoir un certain feuillage, qui ne devait pas être ni trop vert, ni trop plein de neige, comme je l’ai dit, car ce n’était pas le cas le 20 décembre 1989. Cela a posé beaucoup de problèmes. Ensuite, la reconstitution d’espaces qui n’existent plus, et je ne parle pas ici d’appartements, car cela peut encore se faire, mais plutôt d’un studio de télévision en activité des années 80, c’était pour nous un défi absolument gigantesque ! Parce le mot d’ordre était fonctionnel : il fallait que ça marche, les panneaux et tout ça devaient fonctionner, parce que nous n’avions pas les moyens d’attendre et tourner les scènes séparément. »

     

     

    Les Roumains qui n’ont pas connu directement ces moments et dont les parents n’ont pas partagé suffisamment avec eux ces récits, ont pu apprendre grâce au film à quoi ressemblait le quotidien à l’époque, comment fonctionnait un magnétophone, une télévision avec des lampes et un tube cathodique. Le film soulève aussi la question de savoir pourquoi ne pas s’être enfui, pourquoi avoir choisi de rester en Roumanie à l’époque communiste ? Comment l’expliquer ? Bogdan Muresanu :

     

    « Le film a connu un succès à l’international, mais aussi sur la scène nationale. Son circuit de festival en festival vient de démarrer et je pense qu’il va continuer ainsi pendant 2 ans ! Il va faire le tour du monde ! Mais sinon, comment l’expliquer ? Chaque jour, je reçois des dizaines de messages de spectateurs et j’y réponds ou du mois j’essaie, et mon équipe aussi. J’apprécie vraiment cela ! Les mots « thérapeutique » et « lumineux » reviennent toujours dans les messages que nous recevons, ce qui peut sembler surprenant, car le film aborde une époque difficile et sombre. Et j’ai été surpris par ce terme, « lumineux ». Même si la fin du film est libératrice et je me souviens que toute la Roumanie avait ressenti cela, elle résume probablement, dans le récit de ce film, ce sentiment de libération que nous avons tous ressenti ce jour-là. »

     

    Adrian Cioroianu, professeur d’histoire à l’Université de Bucarest partage avec nous ses explications :

     

    « Dans le film, on retrouve des choses caractéristiques de cette époque et d’une certaine manière, nous nous identifions tous aux personnages du film. Parce que forcément, si on était élève à cette époque-là, à l’école, on récitait des poèmes sur le parti communiste, parfois sur le secrétaire général du parti. Ceux qui rejoignaient l’armée devaient prêter serment avec la main posée sur le drapeau tricolore pour défendre la patrie sous les ordres du commandant suprême, etc. On retrouve dans le film beaucoup de ces personnages, mais étonnamment, ils sont joués par des jeunes, qui n’étaient pas nés à l’époque, et je trouve ça gratifiant, des jeunes qui ont encore aujourd’hui une image de ce à quoi aurait pu ressembler la vie en 1989, et c’est formidable. Même les étrangers, je pense, sont impressionnés par les destins de ces gens normaux, au sein d’un pays civilisé, toute proportion gardée bien sûr. Nous étions un pays où les gens essayaient de vivre normalement dans un système anormal, et je pense que le cinéphile étranger s’en rend immédiatement compte. Et puis, je le répète, c’est cet enchaînement et cet entrecroisement de destins, la façon dont des gens qui se connaissent, ou ne se connaissent pas, deviennent les protagonistes d’un même événement historique. »

     

    Avant de terminer, Adrian Cioroianu vous invite à ne pas rater ce nouveau  film roumain, si l’occasion de le voir se présente :

     

     « J’adresserais en fait une invitation à tous ceux qui ne l’ont pas vu, car ils seront aussi émerveillés que moi, émerveillés dans un sens absolument positif. C’est une sorte de souvenir de la fin du régime communiste et cela fait du bien ! »

     

    Le film « Anul Nou care n-a fost » ( La nouvelle année qui n’a pas eu lieu) est actuellement projeté dans 80 salles dans 42 villes à travers le pays. (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • Nos recommandations culturelles pour la fin octobre

    Nos recommandations culturelles pour la fin octobre

    D’abord, nous vous invitons au cinéma.

     

    Bucharest Feminist Film Festival

     

    Vous le savez peut-être déjà , en Roumanie, tous les étrangers peuvent aller au cinéma sans problème puisque tous les films sont projetés en version originale avec sous-titres. Seuls les dessins animés sont doublés et même là il y a toujours l’option de voir le film en version originale. Donc, n’hésitez pas, allez au cinéma.

     

    Par exemple, du 17 au 20 octobre, le cinéma du Musée du paysan Roumain de Bucarest propose une nouvelle édition du Festival du Film Féministe – Bucharest Feminist Film Festival. Après les projections, des sessions questions – réponses sont prévues pour tous ceux qui aiment débattre. Arrivé à sa 4e édition, ce festival pas comme les autres invite cette fois-ci à explorer la relation plutôt compliquée des femmes avec leur corps, à démystifier la beauté universelle et à en débattre par la suite au-delà des barrières conventionnelles.

     

    Les films de Cannes à Bucarest

     

    Si vous préférez d’autres sujets, alors sachez que les films de Cannes sont de retour à Bucarest. Du 25 octobre au 3 novembre, ils seront projetés dans les salles déjà consacrées du festival – le cinéma Elvire Popesco de l’Institut Français de Bucarest, le cinéma du Musée du Paysan Roumain, la salle Auditorium du Musée national d’art de la Roumanie ou encore au cinéma de la galerie marchande Baneasa. Vous pourrez même y rencontrer le gagnant du Prix du Meilleur réalisateur de la catégorie Un certain regard, Roberto Minervini, primé pour son film « The Damned». Les courts- métrages n’y manqueront pas non plus, à visionner toujours  au Musée du Paysan Roumain.

     

    « Les films de Cannes à Bucarest, dans ton quartier »

     

    Cette année, le festival veut s’approcher davantage du public et va dans les quartiers de la capitale, du 25 au 31 octobre. Sous le titre « Les films de Cannes à Bucarest, dans ton quartier », les meilleures pellicules présentées sur la Croisette seront projetées dans des salles de cinéma des 6 secteurs de la ville et en plus à titre gratuit ! Et les surprises ne sont pas finies, parce que cette année le public aura droit aussi aux meilleurs titres de la Berlinale ! Un véritable régal pour les amateurs du cinéma ! Les vrais passionnés de film sont aussi invités à s’inscrire aux ateliers qui accompagneront les projections afin d’explorer de plus près les différentes identités culturelles et d’échanger avec des spécialistes de la psychologie, des arts et de la culture. Bref, le festival « Les films de Cannes à Bucarest » se veut bien plus qu’un événement cinématographique, c’est une invitation au dialogue, aux dires de ses organisateurs.

     

    Le Festival national de Théâtre

     

    Nous avons aussi une invitation au théâtre. C’est le Festival national de Théâtre qui a lieu à Bucarest du 18 au 28 octobre, accueilli par le Théâtre national de Bucarest. A l’affiche : des spectacles-lecture proposés par de jeunes créateurs, un module éducationnel avec 10 spectacles qui s’adressent notamment aux élèves ou encore 5 spectacles invités de l’étranger, soit d’Allemagne, d’Irlande, de Pologne et de Belgique. Au menu : danse allemande, marionnettes belges, introspection, réflexions sur les relations entre les générations proposées par un spectacle irlandais ou encore un retour à 1989 au moment de la chute du couple dictatorial roumain Nicolae et Elena Ceausescu dans une production Pologne-Roumanie.

     

    Tout cela à part une liste impressionnante de spectacles roumains présentés dans le cadre du Festival, les lancements de livres ou les différents ateliers et débats. C’est la 34e édition du FNT.

     

    Le festival de la lavande

     

    Enfin, si vous préférez passer un peu de temps en plein air, alors voici quelques événements organisés dans les rues de la capitale roumaine. Au centre-ville, le Festival de la lavande mélange cette fois-ci lavande et citrouille à l’approche de la fête d’Halloween. Les producteurs locaux de produits à base de lavande se donnent rendez-vous du 20 au 22 octobre rue Arthur Verona pour présenter leurs créations inédites.

     

  • Niko Becker, Jeune espoir de Gopo

    Niko Becker, Jeune espoir de Gopo

    L’acteur Niko Becker s’est vu attribuer, cette année, le Prix Gopo du meilleur espoir du cinéma roumain pour le rôle « Dumitru » dans le film « Spre nord / Vers le Nord », réalisé par Mihai Mincan. La carrière de Niko Becker a débuté sur la scène du Théâtre allemand d’Etat de Timișoara, après avoir déjà participé à l’âge de seulement 15 ans à la production « Un pas în urma serafimilor/Un pas derrière les séraphins » de Daniel Sandu. En 2021, le metteur en scène Eugen Jebeleanu lui a confié le rôle Treplev dans sa version de la Mouette de Tchékhov, au Théâtre national I.L. Caragiale de Bucarest. Le jeune acteur a également collaboré avec Carmen Lidia Vidu, qui a mis en scène la pièce « Sentimentul fragil al speranței/Le fragile sentiment d’espoir », dans laquelle Niko Becker a interprété un jeune homme schizophrène, qui se bat contre la maladie et la stigmatisation sociale. En 2023, Becker rejoint la troupe du Théâtre Odeon de Bucarest, où il fait ses débuts dans la pièce « O casă deschisă/Une maison ouverte », mis en scène par Teodora Petre. « Spre nord », premier long-métrage de Mihai Mincan réalisé grâce à une coproduction européenne réunissant cinq pays, raconte l’histoire de Joël, un marin philippin très croyant, qui travaille sur un bateau transatlantique à bord duquel il découvre Dumitru, passager clandestin caché parmi les conteneurs. Joël se retrouve ainsi dans une situation – limite, qui l’oblige à réévaluer ses liens avec ses amis et sa foi. Selon le réalisateur Mihai Mincan, « Spre Nord » est « un film qui parle de la peur, de la confiance, de la capacité à mettre sa vie entre les mains d’un inconnu, de notre relation avec Dieu ».

     

    Le métier d’acteur, une passion                                    

    Dans une interview à RRI, Niko Becker s’est penché sur sa passion pour le métier d’acteur, en s’appuyant sur le rôle qu’il a endossé dans le thriller psychologique « Spre Nord », gagnant du prix Bisato D’Oro de la section Horizons, au Festival du film de Venise, et présent dans les sélections des festivals internationaux importants.

     

    « J’ai eu une très bonne relation avec toute l’équipe, pas seulement avec les acteurs. C’est aussi mon début dans un rôle principal et donc j’avais plein d’incertitudes, de doutes. Mais en même temps, je visais très haut et mon expérience théâtrale m’aidait, certes, beaucoup, sauf que le film et le théâtre sont des arts différents et ne se rejoignent pas entièrement. La différence très concrète réside dans la matérialisation finale, puisque le film reste enregistré sur pellicule. Or, ça met de la pression sur l’acteur, car son travail, son jeu, est enregistré, alors qu’au théâtre il existe toujours la possibilité de dépasser une mauvaise soirée, un mauvais spectacle, et de recréer le rôle. Le théâtre a lui aussi des risques, bien-sûr, parce que nous pouvons tous traverser des moments moins fastes. Moi, par exemple, je suis rarement content de ce que j’ai fait à la fin d’un spectacle ; le plus souvent, j’ai l’impression d’avoir pu faire mieux, avoir un jeu plus en nuances. Je pense que c’est normal de vouloir faire mieux, car si nous nous contentons de ce que nous avons-nous finissons par ne plus progresser du tout. Pour revenir au film, si je sais que la scène que je suis en train de jouer – après plusieurs prises – est enregistrée, je réussis à mieux utiliser mon intuition et mes autres qualités. Je trouve que je peux donner davantage de moi-même sous la pression du moment. »

    Niko Becker a aussi raconté son travail sur le rôle interprété dans le film « Spre Nord » du réalisateur Mihai Mincan.

     

    Un scénario inspirant et à couper le souffle

    « Quand j’ai préparé le rôle, je me suis concentré sur les éléments séparés qui composaient l’état d’esprit du personnage. J’ai pensé à tout ce que Dumitru éprouve, la faim, la soif, le froid, la peur qui le réveille quand il entend un bruit fort. J’ai essayé d’exprimer tout ça à l’aide de mon corps et des techniques utilisées par l’acteur Mihail Cehov. J’ai beaucoup travaillé aussi sur la psychologie du personnage. Le scénario m’a évidemment beaucoup aidé aussi, tout commence avec le scénario, car pour moi il est essentiel de bien comprendre le texte, l’action, les situations, les buts des personnages, le conflit qui les oppose et le conflit avec eux-mêmes. Je crois qu’on arrive ainsi à connaître le mieux en profondeur son propre personnage, sur la base du conflit de l’histoire et le conflit de chaque séquence. Après, je vais compléter mon personnage en utilisant mon imagination et ma propre expérience. »

    L’un des rôles les plus récents interprétés par Nico Becker est celui du journaliste Krzysztof Zieliński, de la pièce « Neliniște/Inquiétude », d’Ivan Vîrîpaev, mise en scène par Bobi Pricop. Ce spectacle, dans lequel joue aussi l’extraordinaire comédienne Dorina Lazăr, parle avant tout  « de la relation entre l’art et la vie, entre la création et son créateur, entre l’amour, Dieu et toutes les choses auxquelles nous essayons de donner un sens justement par la foi, l’art ou l’amour. Tout comme la vie, le théâtre éveille de l’inquiétude; chacun de nous est un paquet d’inquiétudes que l’art sous toutes ses formes essaie et peut-être aide à calmer », a déclaré le metteur en scène Bobi Pricop. (Trad. Ileana  Ţăroi)

     

  • Un film roumain récompensé à Venise

    Un film roumain récompensé à Venise

    Le film roumain « Anul nou care n-a fost » (La nouvelle année qui n’a pas eu lieu), écrit, réalisé et produit par Bogdan Mureșanu, a été récompensé lors du Festival international du film de Venise de cette année, qui s’est achevé samedi soir. Le prix FIPRESCI a donc été décerné au réalisateur par le jury de la Fédération internationale des critiques de cinéma, dont le film a aussi obtenu le prix Bisato d’Oro 2024 du meilleur scénario, décerné par les critiques indépendants. Il se distingue par sa réalisation ambitieuse et remarquable, sa vision politique réfléchie, sa narration sophistiquée et captivante, son équilibre artistique et son casting exceptionnel, ont salué les membres du jury de la FIPRESCI.

     

    Une exploration profonde du comportement humain

    Ces derniers ont estimé que le long métrage offrait une exploration profonde du comportement humain, influencée par la peur de la répression politique partagée par de nombreuses générations qui ont vécu sous un régime autoritaire. Pour leur part, les critiques indépendants, qui ont décerné le prix Bisato d’Oro, estiment que le scénario de Bogdan Mureșanu illustre avec sensibilité un moment crucial de l’histoire roumaine, entremêlant de manière exceptionnelle « les destins de personnages distincts et puissants, tout en offrant une histoire émouvante et une étude de l’âme unique, une véritable comédie humaine ». Lors de la projection au festival, le film a été applaudi et acclamé pendant de longues minutes par un public de 1 400 spectateurs.

    Un film qui revisite la veille de la Révolution de 89

    Le premier long métrage du réalisateur Bogdan Mureșanu est une tragicomédie qui se déroule un jour avant la révolution anticommuniste de décembre 1989 et qui met en scène Emilia Dobrin, Mihai Călin et Nicoleta Hâncu. Le film contient également de nombreuses références à ce qui s’est passé à Timișoara les jours précédents. « Nous faisons des films avec le désir secret de plaire au public, mais aussi d’être appréciés par ceux qui écrivent sur le cinéma. Un prix aussi important signifie plus pour moi qu’une appréciation du film. C’est un signe de dialogue au-delà des frontières. Il n’y a rien de plus important que cela », a souligné le réalisateur Bogdan Mureșanu. Dans le même temps, Boroka Biro, le directeur de la photographie du film « Anul nou care n-a fost », a reçu la mention spéciale pour l’image Premio Autrici under 40 « Valentina Pedicini ». Ce prix récompense le talent d’un auteur de moins de 40 ans, pour une performance exceptionnelle dans la réalisation, le scénario, le montage, la cinématographie, dans un film présenté dans les sections Orizzonti, Orizzonti Extra, Giornate degli Autori et Settimana Internazionale della Critica. Boroka Biro est le premier directeur de la photographie à recevoir ce prix, qui en est à sa quatrième édition.

     

  • 07.09.2024

    07.09.2024

    Crime organisé – Deux groupes de crime organisé spécialisés dans les infractions informatiques et le blanchiment d’argent ont été démantelés suite à une coopération entre les procureurs roumains du Parquet de lutte contre le crime organisé et le terrorisme (DIICOT) et les autorités judiciaires américaines. C’est en 2021 sur le territoire de l’Etat américain de Californie qu’un groupe s’était constitué de ressortissants roumains et bulgares, étant actif jusqu’il y a quelques jours. A l’aide d’équipements spécialisés, ceux-ci copiaient les données des cartes bancaires de différents résidents américains pour en retirer de l’argent. Le préjudice ainsi causé s’élève à plus d’un million de dollars. Une partie des sommes était envoyée en Roumanie, via des systèmes de transfert monétaire ou des services de livraison de colis. Dans ce dernier cas, l’argent été caché dans des biens de grande consommation. Une fois l’argent arrivé en Roumanie, il était repris par le second groupe infractionnel à l’aide de tiers, pour être investi. Suite aux perquisitions effectuées en Roumanie, des dizaines de milliers d’euros et de dollars ont été identifiés et confisqués.

     

    Vietnam – Le Ministère roumain des Affaires Étrangères (MAE) informe les citoyens roumains qui se trouvent, transitent ou envisagent de voyager en République Socialiste du Vietnam que, selon le Centre National de Prévision Hydro-Météorologique du Vietnam, le super-typhon Yagi affectera le territoire de cet État. Les autorités vietnamiennes ont décidé de fermer plusieurs aéroports, dont celui de la capitale Hanoï et autres (Quang Ninh, Hai Phong, Thanh Hoa), ce samedi 7 septembre 2024. De fortes pluies sont prévues, avec un risque de glissements de terrain, et la vitesse du vent peut atteindre les180 km/h. Le typhon affectera principalement le nord du Vietnam. Les ressortissants roumains peuvent demander l’assistance consulaire au numéro de téléphone dédié aux urgences consulaires de l’Ambassade de Roumanie à Hanoï (+84 328 50 97 00). Le MAE recommande de consulter les pages Internet https://www.mae.ro/ (Conseils, alertes de voyage) et https://hanoi.mae.ro/.

     

    Italie – Le Ministère des Affaires Étrangères de Bucarest (MAE) informe les citoyens roumains qui se trouvent, transitent ou envisagent de voyager en Italie que, du 7 au 9 septembre, des grèves nationales y seront organisées, dans le domaine aéroportuaire/aérien, celui des transports publics ferroviaires et celui des transports publics locaux. Selon le MAE, ce samedi, entre 13h00 et 17h00, il y aura une grève du personnel aéroportuaire et du personnel navigant de plusieurs compagnies aériennes publiques et privées, ce qui affectera également les horaires des aéroports de Fiumicino à Rome et Olbia en Sardaigne. Puis, les 8 et 9 septembre, il y aura une grève de 24 heures dans les transports publics ferroviaires. Lundi également, une grève est prévue dans les transports publics locaux, d’une durée de 4 à 8 heures. Des retards ou des annulations de vols et des perturbations de la circulation des moyens de transport ferroviaires et publics locaux sont possibles, avertit le MAE.

    Les citoyens roumains concernés sont invités à se renseigner à l’avance sur les horaires des vols et à rester en contact avec les compagnies aériennes pour obtenir des détails sur d’éventuels retards ou annulations de vols.

    Les Roumains peuvent demander de l’assistance consulaire aux numéros de téléphone de l’Ambassade de Roumanie en République Italienne : +39 06 835 233 44 ; +39 06 835 233 52 ; +39 06 835 233 58 ; +39 06 835 233 56 ; +39 06 835 233 69 ; +39 06 835 233 71 ; +39 06 835 233 74, les appels étant redirigés vers le Centre de Contact et de Support des Citoyens Roumains à l’Étranger (CCSCRS) et pris en charge par les opérateurs du Call Center en permanence.

     

    Cinéma – Le film roumain « La nouvelle année qui n’est jamais arrivée », réalisé, écrit et produit par Bogdan Mureşanu, a reçu deux distinctions au Festival International de Venise : le Prix FIPRESCI – décerné par le jury de la Fédération Internationale des Critiques de Film – et le prix Bisato d’Oro 2024 du meilleur scénario, décerné par les critiques indépendants. « Le film culmine dans une profonde exploration du comportement humain, influencé par la peur de la répression politique, partagée par de nombreuses générations ayant vécu sous un régime autoritaire. Nous apprécions ce film pour sa vision politique attentive, son récit sophistiqué et captivant, l’équilibre artistique des tons et le casting exceptionnel », ont noté les membres du jury FIPRESCI. A son tour, la directrice de la photographie du même film, Boroka Biro, a été récompensée par une mention spéciale pour l’image, soit du Prix Autrici under 40 ‘Valentina Pedicini’, une distinction qui reconnaît le talent d’une auteure de moins de 40 ans pour une performance remarquable en réalisation, scénario, montage ou image.

     

    Foot – La sélection nationale de football de Roumanie a remporté une victoire sans appel, 3-0, contre l’équipe du Kosovo, vendredi soir, à Pristina, lors de son premier match du Groupe C2 de la Ligue des Nations. Dans le même groupe, la Lituanie a affronté Chypre, avec un score de 0-1. Lundi, les Roumains rencontreront la Lituanie à Bucarest. Ce sont les premiers matchs du nouveau mandat du sélectionneur Mircea Lucescu, revenu à la tête de l’équipe nationale après 38 ans. Il a déjà entraîné l’équipe de Roumanie entre 1981 et 1986 lui assurant la qualification au Championnat d’Europe de France en 1984, lorsque seulement 8 équipes du Vieux continent participaient au tournoi final. Par la suite, Lucescu a remporté de nombreux championnats nationaux et coupes avec des équipes de Roumanie, de Turquie et d’Ukraine, ainsi que la Coupe UEFA avec Galatasaray Istanbul en 2000. À 79 ans, Lucescu est l’entraîneur d’une équipe nationale de football le plus âgé au monde

     

    Jeux paralympiques – L’athlète roumain Florin-Alexandru Bologa a remporté la médaille d’or en judo pour non-voyants, catégorie 73 kg (J1) aux Jeux Paralympiques de Paris, après avoir vaincu en finale le Kazakh Yergali Chameï. Le sportif roumain compte à son palmarès 4 titres européens consécutifs, étant le champion d’Europe et du monde en titre. En plus de l’or remporté par Florin-Alexandru Bologa, la Roumanie est assurée une autre médaille aux Jeux Paralympiques de Paris, grâce à Camelia Ciripan qui joue ce samedi en demi-finale de la compétition de para tennis de table en simple féminin contre l’Ukrainienne Marina Litovcenko.

     

    Météo – Il fait assez chaud ce samedi en Roumanie, avec des maxima qui vont de 25 à 31 degrés. On attend de la pluie sur le sud-est, qui gagnera d’autres régions aussi dans la soirée. Il fait beau à Bucarest où l’on attend 31 degrés.

  • « Le Cas de l’ingénieur Ursu » – un documentaire sur la quête de la justice

    « Le Cas de l’ingénieur Ursu » – un documentaire sur la quête de la justice

    Gheorghe Ursu a été tué dans les cellules de la Securitate (l’ancienne police politique communiste) après avoir contesté la décision de Nicolae Ceaușescu d’arrêter les travaux de consolidation des bâtiments structurellement abîmés par le tremblement de terre de 1977. Réalisé par Liviu Tofan et Șerban Georgescu et récemment sorti dans les salles obscures, le film documentaire « La Cas de l’ingénieur Ursu » parle de la quête de la justice dans un système qui s’y oppose farouchement.

     

    Deux histoires de deux ingénieurs

    Liviu Tofan, coréalisateur du documentaire, cinéaste et journaliste de la rédaction roumaine de Radio Free Europe Europa Liberă durant deux décennies, a présenté les deux histoires racontées par le film : « Derrière ce titre, « Le Cas de l’ingénieur Ursu », il y a deux histoires de deux ingénieurs Ursu, le père et le fils. Elles sont emblématiques l’une – de la Roumanie du régime communiste dans les années 1980 (celle de Gheorghe Ursu), et l’autre – de la Roumanie actuelle (celle d’Andrei Ursu), à travers son combat long de plus de trente ans, pour que justice soit rendue à son père. Les deux histoires commencent avec le tremblement de terre de 1977 et je dirais que les deux sont marquées d’un disque rouge (ndlr. Un disque rouge est appliqué sur les bâtiments dont la structure de résistance est très abîmée): un tel disque est collé à la Roumanie communiste et l’autre à la justice dans la Roumanie démocratique. Malheureusement, la seconde histoire, celle d’Andrei Ursu, n’est pas plus encourageante que celle de Gheorghe Ursu. Trente-cinq ans après la Révolution, nous continuons d’attendre un jugement juste dans l’affaire de la mort du dissident politique Gheorghe Ursu, juste d’un point de vue juridique, mais aussi historique. Gheorghe et Andrei Ursu sont deux personnalités extrêmement fortes, qui fonctionnent en tant que véritables modèles à suivre dans une société tellement ébranlée comme celle dans laquelle nous vivons. Ce sont deux modèles rares, qui portent ce film. Gheorghe Ursu a été tué par la Miliție (la police de l’époque communiste) et par la Securitate (l’ancienne police politique) parce qu’il avait refusé tout compromis au cours de l’enquête, c’est ce que nous apprennent les documents de la Securitate. Il avait nettement refusé d’impliquer ses amis dans les enquêtes, un refus à ce point sans appel que l’ingénieur a effectivement été écrasé. Gheorghe Ursu est un modèle d’honneur et de verticalité, qui n’a jamais abandonné ses principes. Son fils, quant à lui, est un homme qui sacrifie réellement sa vie pour un idéal. Andrei Ursu a mis sa vie en balance deux fois, en faisant une grève de la faim pour ses idées, qu’il considère être plus importantes que sa vie. C’est d’ailleurs là que réside la valeur du film: dans la force de ces modèles. »

     

    Les accusés ont été définitivement acquittés

     

    Le documentaire a été projeté pour la première fois l’été dernier, quelques jours seulement avant le prononcé du jugement définitif de la Haute Cour de Cassation et de Justice. Malgré un cas minutieusement construit par la défense, les accusés ont été définitivement acquittés, ce qui fait que le film soit la seule forme de justice et de reconnaissance du dissident politique Gheorghe Ursu. Liviu Tofan, coréalisateur du documentaire « Le Cas de l’ingénieur Ursu », nous fournit davantage de détails.  « Une bonne partie du film est consacrée à la lutte en justice d’Andrei Ursu. L’on y montre toute la succession chronologique des difficultés et des obstacles auxquels il s’est heurté après 1990: délais, reports, rejets, arguments tels que la prescription des faits, bref un tas d’obstacles. Souvenons-nous qu’après 1990, Vasile Hodiș, l’un des deux accusés et aussi un des enquêteurs responsables de la mort de Gheorghe Ursu, n’était plus officier de la Securitate. En revanche, il a été officier du Service roumain de renseignement (SRI) pendant des années, il est donc resté dans le système qui s’est constamment opposé à Andrei Ursu. En 2000, Andrei Ursu, en désespoir de cause, fait une première grève de la faim. Il en a fait deux et il a eu gain de cause à chaque fois, justement parce que les autorités se sont rendu compte qu’il était prêt à mourir pour ses convictions. Cette année-là, l’affaire a été confiée au procureur Dan Voinea, qui a continué à enquêter. La seconde fois qu’Andrei Ursu a fait une grève de la faim c’était en octobre 2014, lorsqu’il s’est à nouveau trouvé dans une impasse. Le contexte pré-électoral de cet automne-là avait poussé les autorités à céder. Ce fut en fait un grand moment, puisqu’Andrei Ursu s’est vu accepter tous les arguments rejetés par le passé, y compris l’enquête concernant les deux anciens officiers de la Securitate, Marin Pârvulescu et Vasile Hodiș. Jusqu’en 2014, le système avait tout simplement refusé de les interroger. »

    Produit par Kolectiv Film et coproduit par la Fondation « Gheorghe Ursu », Victoria Film, l’Association Follow Art et la Société roumaine de télévision, le documentaire a déjà été présenté lors de séances de projection spéciales en 2023, dans les salles de cinéma bucarestoises Union, Eforie, celle du Musée du paysan roumain et le Jardin aux films (Grădina cu Filme). Il a aussi pu être vu dans le cadre de plusieurs festivals du film (TIFF Sibiu et Oradea, Râșnov, Fălticeni – le Centenaire Monica Lovinescu) ainsi que dans des villes parcourues par la Caravane TIFF. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • La danse du village

    La danse du village

    Aujourd’hui nous plongeons dans le monde rural roumain, une immersion totale proposée par l’artiste français Frédéric Xavier Liver qui a effectué une résidence artistique dans le petit village de Schela, au département de Gorj (sud-ouest). Situé à une vingtaine de km de la fameuse ville de Târgu Jiu, la petite communauté du village de Schela survit encore, même après la fermeture de sa principale source de revenu : la mine de Schela, il y a 30 ans. C’est sur la vie des villageois rencontrés au cours de sa résidence artistique que Frédéric Xavier Liver a ciblé son court-métrage intitulé « La danse du village ».

     

    Avant de donner la parole à l’artiste pour en savoir davantage sur son projet, il faut dire que sa présence sur la scène artistique roumaine n’est pas un hasard. En fait, ces 10 dernières années, il a participé à diverses actions et événements à Bucarest. Pour cette collaboration avec l’espace d’expositions du Musée national du paysan roumain – MNTRplusC – il s’est embarqué dans un voyage censé jeter un éclairage sur les relations entre la scène artistique et le ruralisme, une discussion largement ouverte notamment après la pandémie. Et pour cause : l’issue de la pandémie de Covid a suscité un profond changement mental dans le monde entier. Certains artistes se sont installés à la campagne (comme Frédéric) et les résidences dans les zones rurales ont fleuri. Parmi elles – la résidence artistique de Schela, en 2023, dont le résultat est le film de Frédéric Xavier Liver que nous découvrons aujourd’hui. Sa première a eu lieu le 18 mai, en tant que première étape de la série personnelle de l’artiste intitulée “It Could Have Been…. Gold”.

     

    “Tel un journal intime, le film montre la vie du village, ses habitants et le travail qu’ils accomplissent jour après jour”.

     

     

    Frédéric Xavier Liver est au micro d’Eugen Cojocariu pour RRI.

     

     

     

     

     

  • Le Festival international du film Transilvania (TIFF), édition 2024

    Le Festival international du film Transilvania (TIFF), édition 2024

    Section: Les journées du film roumain

     

    Comme d’habitude, la section intitulée les Journées du film roumain réunit quelques-unes des productions cinématographiques autochtones les plus importantes du moment. Parmi elles, 12 long-métrages et 10 courts-métrages sont en lice pour décrocher les 3 trophées de la section : du meilleur long-métrage, du meilleur début et du meilleur court-métrage.

     

    Des films d’exception dans la compétition officielle 

     

    Tudor Giugiu, président du festival TIFF mentionne plusieurs films à ne pas rater cette année à Cluj :

    « Je dois vous dire que plusieurs films arriveront à Cluj directement depuis Cannes. Il s’agit de « Kinds of Kindness » de Yorgos Lanthimos, avec Emma Stone pour protagoniste, un film qui a figuré dans la compétition officielle du festival français et qui fait partie aussi de notre sélection cette année. S’y ajoute sans doute le film roumain « Trois km jusqu’à la fin du monde » d’Emanuel Pârvu, distingué cette année du prix Queer Palm à Cannes. D’ailleurs, ce film sera projeté en première en Roumanie, à Cluj-Napoca, Place de l’Union. Par ailleurs, on est très heureux d’avoir à l’affiche de cette édition du TIFF  le film de Todd Haynes « May / December » dans la section intitulée Supernova. C’est un film merveilleux, dans lequel jouent Natalie Portman et Julianne Moore. Toujours dans la section Supernova il y a un autre film célèbre mais qui n’a pas encore été vu en Roumanie – « Sans jamais nous connaître / All of Us Strangers », d’Andrew Haigh. Notre programme inclut aussi une pellicule projetée au Festival du Film de Berlin, « Cuckoo » de Tilman Singer. Notre programme se poursuit par la section « No Limit », très recherchée par les amateurs du cinéma. Puis, la nouveauté de cette édition est la section « Game On » qui est en quelque sorte liée au Championnat d’Europe de foot qui se tient en même temps que notre festival. Elle comporte des films à thématique sportive, dont « Nasty ». D’ailleurs je me réjouis beaucoup du fait que ce documentaire sur la carrière du grand joueur de tennis roumain Ilie Nastase, que j’ai réalisé moi-même aux côtés de Cristian Pascariu et Tudor D. Popescu, soit projeté au TIFF en présence d’Ilie Nastase lui-même. On ne saurait oublier non plus la section « 3×3 », pour laquelle le directeur artistique du festival, Mihai Chirilov, propose une rencontre avec 3 grands réalisateurs : le Français Claude Sautet, Ryûsuke Hamaguchi – qui est une révélation du festival de Cannes, et le réalisateur italien Daniele Luchetti. Enfin dans la section des Films Magyars, nous sommes heureux de faire venir à Cluj un merveilleux film – « Without air (Sans air) » (Elfogy a levegő), de Katalin Moldovai. Il a reçu de nombreux prix pour son histoire inspirée d’un fait réel qui s’est passé à Turda. Et j’espère bien qu’il aura encore plus de spectateurs.» 

     

    Deux compétitions, plusieurs trophées

     

    TIFF est non seulement une occasion de voir d’excellents films, mais aussi une compétition. 12 productions internationales sont en lice cette année pour le Trophée Transilvania et pour les autres prix de la compétition officielle. En même temps, 10 films sont en compétition pour remporter le prix de la section des documentaires intitulée « What’s Up Doc ».

     

    Mihai Chirilov, le directeur artistique du festival nous donne des détails sur ces deux compétitions du TIFF :

    « Les deux concours sont consacrés aux réalisateurs se trouvant à leur premier ou 2e film. En fait, l’objectif en est de découvrir de nouveaux talents. Je suis ravi d’avoir dans la compétition officielle deux cinéastes qui ont déjà été primés au TIFF pour leurs créations de début et qui ont fait un tout aussi bon travail avec leur 2e film. Parmi eux, je mentionnerais Carolina Markowicz, qui a reçu le prix de la meilleure réalisation à l’édition précédente pour son film « Charcoal», un de mes préférés en 2023. Cette année, elle revient avec une nouvelle production « Toll » (Pédagio). S’y ajoute le cinéaste indien Vinothraj Palani, auteur du film « Pebbles », qui revient au TIFF avec un film extraordinaire intitulé « The Adamant Girl ». Il convient aussi d’ajouter que la compétition internationale réunit 7 débuts sur les 12 films en lice. S’y ajoute un film roumain, après plusieurs éditions sans productions autochtones. Il s’agit de « Where Elephants Go » (Où vont les éléphants) et c’est le 2e film du couple Gabi Virginia Șarga et Cătălin Rotaru. C’est un mélange de genres : mélodrame, comédie noire, métadiscours sur le cinéma, le tout garni d’une approche extraordinaire de la part des réalisateurs. »   

     

    Autant de films exceptionnels cette année encore au Festival international du Film Transilvania (TIFF), devenu un événement de référence dans le monde du cinéma international et un des moments les plus importants de Roumanie. Il est organisé par l’Association pour la Promotion du Film Roumain et par l’Association du Festival du Film Transilvania. (trad. Valentina Beleavski)

     

  • Des films roumains présentés à Cannes

    Des films roumains présentés à Cannes

    Plusieurs films roumains sont présents cette année à l’affiche du célèbre Festival de Cannes, l’un des événements cinématographiques les plus importants au monde, qui touche à sa fin.

     

    « Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde », un film sur l’amour inconditionnel

     

    Le long métrage « Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde », réalisé par Emanuel Pârvu, a été projeté en première mondiale dans la « Compétition officielle » du festival. Il raconte l’histoire d’Adi, un adolescent de 17 ans qui vit dans un village du delta du Danube, et qui, grâce aux efforts de ses parents, fait ses études à Tulcea. Lorsque les parents sont confrontés à une vérité qu’ils ne peuvent pas comprendre, l’amour inconditionnel qu’ils devraient lui offrir disparaît soudainement, laissant à Adi une seule solution. À la fin de la projection, le film a déjà été « récompensé » par le public qui l’a longuement applaudi. A son tour, la critique a vivement apprécié ce film roumain et son réalisateur, à en croire aux commentaires publiés après la projection.

     

    « Trois kilomètres jusqu’à la fin monde » est le troisième long métrage du réalisateur Emanuel Pârvu, après ses débuts avec « Meda ou le côté moins bon des choses / Meda sau Partea nu prea fericită a lucrurilor » (2017) et « Marocco », qui a eu sa première internationale au Festival de San Sebastian en 2021.

     

    Emanuel Pârvu: « La Compétition officielle de Cannes – tout réalisateur en rêve toute sa vie, c’est l’endroit où l’on veut montrer ses films, où l’on veut être. Quant au film, il y a eu tellement de « chemins » à parcourir – à commencer par de l’idée du film jusqu’au scénario, en passant par les lieux du tournage jusqu’au tournage proprement dit, de l’interprétation au montage… Bref, je ne sais même plus exactement comment le tout a pris forme. Certainement grâce à Dieu. Un grand merci à tous ceux impliqués, nous avons formé une merveilleuse équipe ensemble et voici notre première reconnaissance. »

     

    “NASTY”, immersion dans la vie du légendaire Ilie Nastase

     

    Un autre film roumain, « NASTY », réalisé par Cristian Pascariu, Tudor D. Popescu et Tudor Giurgiu, a été présenté dans la section « Projections spéciales ». Le long métrage offre au public une incursion captivante dans la vie du joueur de tennis roumain devenu légendaire – Ilie Năstase – le premier rebelle de l’histoire du tennis. Il a dominé la scène du tennis roumain et mondial dans les années 70, devenant le premier leader du classement ATP après sa création. Ilie Năstase a été applaudi à la fin de la projection de Cannes. Pour le réalisateur du documentaire, Tudor Giurgiu, la sélection de sa production à Cannes est « quelque chose d’extraordinaire ».

     

    Tudor Giurgiu: « En France, Ilie Năstase est tout aussi aimé qu’en Roumanie. Le fait que ce documentaire soit inclus dans la sélection du festival est une reconnaissance du travail de notre équipe et une preuve que l’on peut être sélectionné à Cannes même avec un film qui ne relève pas nécessairement du cinéma d’auteur » .

     

    « Les violons humains : Prélude », une création en réalité virtuelle

     

    Avant de terminer, disons aussi que l’édition 2024 du Festival de Cannes propose, en avant-première, une « compétition immersive ». Il s’agit de créations en réalité virtuelle (VR), et parmi les 8 projets figure un projet roumain intitulé « Les violons humains : Prélude/ Viorile umane: Preludiu ». Réalisé par l’artiste Ioana Mischie, il est inspiré d’un fait réel déchirant : pendant l’Holocauste, de nombreux Juifs avaient le droit de choisir un seul objet avant d’être déportés dans les camps, et certains ont choisi leur violon.

    Autant de présences roumaines sur le grand écran de Cannes cette année. (trad. Valentina Beleavski)

  • “Cvartal”, l’histoire des quartiers d'”immeubles rouges” de Bucarest

    “Cvartal”, l’histoire des quartiers d’”immeubles rouges” de Bucarest

    Eh bien, il faut dire que l’histoire de Bucarest, y compris celle plus récente de l’époque communiste, est désormais mieux connue de ses habitants. C’est le grand mérite, entre autres, de plusieurs jeunes historiens, qui ont décidé de ramener leur recherche académique plus près du large public par des conférences et des tours guidés à travers la ville. Leur projet le plus récent s’intitule « Cvartal » (Quartier) et il comporte un film documentaire et plusieurs brochures présentant plusieurs zones de Bucarest avec leurs mini-communautés qui vivent dans ce que l’on appelle les quartiers « d’immeubles rouges ». Ceux-ci doivent leur nom à leur ressemblance à l’architecture soviétique et aussi au fait qu’ils ont été bâtis dans les années 1950. Afin de faire connaître leur histoire et d’en éclaircir certains aspects architecturaux, l’historien Răzvan Andrei Voinea et le réalisateur Dan Mihai Radu ont créé le document « Cvartal/Qquartier ».

     

    Les débuts du projet

     

    Au micro de RRI, Dan Mihai Radu nous parle pour commencer des débuts de ce projet et de la manière dont il a été mis en œuvre :

    « Ce projet a démarré il y a une année et demie, mais, en fait, notre collaboration date d’il y a cinq ans environ. Notre mission c’est de faciliter l’accès à la recherche historique à un public aussi large que possible. C’est pourquoi nous avons réalisé une série de films courts, des documentaires, distribués via Internet, et basés sur les recherches faites par Răzvan Andrei Voinea sur les immeubles construits entre 1910 et 1945. Après, nous avons aussi créé une application mobile dotée de réalité augmentée pour présenter ces recherches à un public jeune et orienté plutôt vers les jeux. D’ailleurs, cette application mobile ressemble beaucoup à un jeu, car elle permet de se promener à travers les quartiers et d’en apprendre davantage sur leur histoire. Et lorsque nous avons atteint ce moment de l’étude ciblée sur les ensembles d’immeubles construits entre 1945 et 1958, nous avons décidé de faire un film documentaire et 10 livres pour raconter l’histoire comprimée de chacun des 10 quartiers de Bucarest que Răzvan Andrei Voinea et son équipe ont étudié ».

     

    Impact sur la vie quotidienne des habitants et sur l’identité des communautés locales

     

    Il s’agit en fait de quartiers bien connus de la capitale roumaine qui existent de nos jours encore. Par exemple : Panduri, Vatra Luminoasă, Bucureștii Noi, Olteniței, Drumul Sării, Drumul Taberei, Tei. Leur trait commun : ils sont tous construits en tant qu’ensembles d’immeuble, pas trop hauts, très similaires les uns aux autres, voire identiques, avec au centre une sorte de jardin intérieur, et qui donnent l’impression de vivre au sein d’une petite communauté. L’occasion d’explorer aussi l’impact de ces ensemble d’immeubles sur la vie quotidienne de leurs habitants et sur l’identité des communautés locales. Leur architecture est très semblable au style soviétique, mais, en fait, leur aspect a très peu à faire avec le style russe, puisqu’il a été conçu par de grands architectes roumains, dont certains s’étaient fait remarquer depuis déjà l’entre-deux-guerres. Sur la toile de fond de cette grande histoire de la ville viennent se superposer les histoires personnelles des habitants des lieux – toutes racontées dans le documentaire réalisé par Dan Mihai Radu.

     

    Un cinéma expérimental

     

    Dans sa tentative de donner la parole aux descendants, des premiers occupants, des immeubles rouges, celui-ci avoue s’être heurté à pas mal de difficultés. Dan Mihai Radu :

    « En général, les gens sont très ouverts. Durant la période de avant-production et de documentation du film, lorsque nous avons parcouru ces quartiers en disant aux habitants que nous avions l’intention de faire un film sur leur histoire, les gens se sont tout de suite ouverts et ont répondu à nos questions. Par la suite, lorsque nous avons voulu entrer dans les détails et nous leur avons demandé de filmer dans l’intimité et de leurs appartements une bonne partie d’entre eux n’ont plus été tellement ouverts. Peut-être, que c’est à cause du fait que nous vivons à présent sous l’assaut des contenus vidéo, ce qui amène les gens à s’ouvrir de moins en moins, et ceux qui acceptent de le faire sont moins authentiques. Du coup, devant la caméra, les gens commencent à changer de discours et à livrer leurs souvenirs d’une manière un peu différente que dans la vie de tous les jours. C’est ici que notre projet s’est heurté à plusieurs difficultés. Somme toute nous avons réunis une vingtaine d’heures de matériel vidéo uniquement pour les interviews et à un moment donné le film risquait d’entrer dans une zone de production du type « Talking Heads ». Ce qui n’est pas la chose la plus souhaitable pour un documentaire que l’on veut projeter dans une salle de cinéma. Alors, étant donné que tous ces ensembles d’immeubles sont aussi des expérimentations architecture, nous avons opté nous aussi pour une formule de cinéma expérimental pour notre documentaire ».

     

    Mission accomplie

     

    Résultat : un documentaire qui a été projeté à titre gratuit, dans tous les quartiers visés – soit en plein air dans les parcs, soit dans les petites salles de quartier qui existent encore – pour que ses habitants puissent le voir en toute tranquillité et mieux se familiariser avec l’histoire de l’endroit où ils ont passé la majeure partie de leur vie. Mission accomplie. Malgré les difficultés, les salles ont été combles et le documentaire de nos invités à réussi en fin de compte d’aider les Bucarestois à explorer le patrimoine culturel des quartiers de leur ville. Les projections sont désormais terminées, mais tous ceux qui souhaitent se familiariser avec l’histoire des « immeubles rouges » de leur quartier, peuvent se procurer en ligne, les brochures contenant toutes les données recueillies par nos invités. (trad. Valentina Beleavski)