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  • Film O’Clock International Festival

    Film O’Clock International Festival

    Pour la compétition de courts-métrages, l’équipe du festival avait choisi 10 productions des 8 pays mentionnés, certaines en étant déjà nommées et/ou récompensées à des festivals du film tels que ceux de Berlin, Sarajevo, Jihlava ou bien San Sebastian.

     

    Des prix accordés par le public et par le jury respectivement.

     

    Mirona Radu, directrice du Festival Film O’Clock, a expliqué le processus de sélection de cette quatrième édition: « Chaque année, nous avons essayé de consolider le festival en y ajoutant un nouveau pays. Nous avons commencé avec cinq pays et nous en sommes arrivés à huit. Et notre rêve est bien-sûr de nous attaquer aussi à d’autres fuseaux horaires, d’atteindre d’autres zones, car les gens sont d’abord et avant tout intéressés par le concept. Ce qui est spécial c’est que le même film est projeté en même temps dans des pays très différents et très éloignés les uns des autres. Des projections simultanées il y en a déjà eu en Europe, mais cette fois-ci nous avons ajouté ces deux films africains, ce qui nous a permis d’aller au-delà des frontières de notre continent. Cette année, la sélection a été difficile, parce que nous avons reçu un grand nombre de bons films … nous en avons regardé une bonne centaine. Ce qui est une bonne chose, qui montre un gain de visibilité pour nous, ainsi que la confiance faite par les gens à notre concept, à notre sélection. Cela nous a réjouis, évidemment, mais, comme je viens de le dire, le processus a été difficile. Nous avons été trois sélectionneurs et, parfois, nous avons eu des échanges assez vifs, peut-être aussi en raison de nos backgrounds différents. En plus de moi-même, il y a eu Andrew Mohsen d’Egypte et Zhana Kalinova de Bulgarie. De toute évidence, il ne nous a pas été facile de trouver une formule commune ni de réaliser une sélection satisfaisante pour toutes les catégories de public, surtout que notre public est assez particulier, car originaire de tant de pays. En même temps, le processus de sélection a été intéressant, vu qu’il a permis à chacun de nous d’apprendre quelque chose de nouveau. Nous ne privilégions pas un genre ou un autre, ce qui fait que notre programmation contient aussi bien des films de fiction que des films animés. Cette année, nous avons aussi accueilli un film documentaire. En plus, nous ne nous proposons pas de choisir un nombre précis de films. Nous aurions aimé choisir davantage de productions pour l’édition 2024, mais cela a été impossible à cause de la durée de 20, 25 et même 30 minutes de la plupart des films. »

     

    Trois des productions inscrites dans la compétition internationale venaient de Roumanie.

     

    Il s’agit de « Suruaika » de Vlad Ilicevici et Radu C. Pop, « When The MIGs Fly » de Philip Găicea et « Hypatia » d’Andrei Răuțu. Une autre production est arrivée de République de Moldova – « Bad News » de Liviu Rotaru.

     

    Le Festival international Film O’Clock a également inclus  deux conférences, a précisé Mirona Radu: « À chaque édition, nous ajoutons au programme du festival deux conférences dédiées plutôt aux professionnels de l’industrie cinématographique. Je dis ça parce que les invités sont d’habitude de tels professionnels et les thèmes débattus sont plutôt de niche. Mais le grand public peut évidemment y assister. Cette année, l’une des conférences s’est concentrée sur la relation entre le patrimoine et l’intelligence artificielle. Notre intention a été de mettre en relation le passé et le présent, avec un regard explorateur vers l’avenir. L’intelligence artificielle, un sujet très débattu d’ailleurs, peut s’avérer utile pour la sauvegarde du patrimoine. Je me réfère spécifiquement à la préservation des films d’archives ou des films parlés dans des langues moins connues. En Afrique du Sud, par exemple, où il existe 11 langues officielles, une compagnie a mis en œuvre un projet très intéressant, déroulé avec l’aide de l’IA. L’idée est de recourir à l’IA pour sauvegarder le film et la langue dans laquelle il est parlé, dans le contexte actuel, d’une mondialisation toujours plus forte. La seconde conférence a eu pour thème la santé mentale, sujet important et très débattu. En matière de santé mentale, il faut reconnaître que, si l’on ne réussit pas à se maintenir dans un cadre et dans des limites bien définis, l’industrie cinématographique est ou peut devenir un environnement toxique. »

     

    Chaque court-métrage projeté au Film O’Clock International Festival a offert une perspective unique sur la culture du pays d’origine ou bien il a essayé de faire voyager le spectateur dans un espace imaginaire, sans rapport avec un quelconque État réel. Les liens de famille, les changements sociétaux, le réalisme émouvant et l’imagination sans frontières, font partie des thèmes explorés dans les courts-métrages présentés cette année, a précisé Zhana Kalinova, critique de film et membre de l’équipe de sélectionneurs du Film O’Clock International Festival. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Ochi și urechi, le nouveau projet initié dans le cadre du festival Animest

    Ochi și urechi, le nouveau projet initié dans le cadre du festival Animest

    Transformer les salles de cinéma en espaces accueillants et inclusifs

    « Ochi și urechi » (les yeux et les oreilles), le nouveau projet du Festival international du film d’animation Animest, offrira aux spectateurs une expérience visuelle adaptée à leurs besoins, accessible aussi en salle de cinéma comme en classe ou devant les écrans d’ordinateur. A travers cette initiative, les organisateurs du plus grand festival de films d’animation d’Europe de l’Est visent à contribuer au développement de nouveaux outils alternatifs pour les enfants malentendants. Avec l’aide des élèves des écoles spéciales de Bucarest et avec la consultation permanente des enseignants, 10 films d’animation pour enfants de tous âges seront interprétés en langue des signes roumaine et avec un sous-titrage adapté aux enfants malentendants. Les productions pourront être visionnées dans n’importe quel établissement scolaire en Roumanie, comme outils d’apprentissage alternatifs à travers le film. La composante éducative du projet deviendra une extension du programme Academia Minimest, à travers lequel Animest propose des films d’animation gratuits sur des sujets éducatifs et des fiches de travail pour les étudiants et les enseignants des écoles de Roumanie. Le projet s’inscrit dans la démarche de l’association Animest visant à transformer les salles de cinéma en espaces accueillants et inclusifs, sans contrainte. Ligia Soare, coordinatrice du projet nous en dit plus :

    « Je suis traductrice audiovisuelle depuis 20 ans. Mais avant, je ne savais pas comment rendre un film accessible à un spectateur malentendant. Il y a beaucoup de choses à apprendre et j’ai commencé à les apprendre il y a quelques années seulement. C’est ainsi que nous avons commencé à étudier ce que le handicap et le produit culturel signifient pour ces personnes. Le projet que j’ai initié est né de ces préoccupations. Bien sûr, nous avons également réalisé des documentaires, nous sommes beaucoup renseignés à ce sujet et avons décidé qu’il était temps de démarrer ce projet. Malheureusement, il existe actuellement très peu d’événements culturels accessibles aux personnes en situations de handicape, quel qu’il soit. Et malheureusement, nous ne sommes généralement pas disposés à communiquer avec ces personnes, nous ne savons pas comment les atteindre et cela les empêche aussi de nous joindre. Et puis nous avons décidé qu’il fallait combler ces lacunes. C’est notre devoir, en tant que festival ouvert à toutes les catégories de public. »

     

    Promouvoir l’inclusion en rendant le cinéma accessible à tous

     

    Cette initiative s’inscrit dans un projet plus large visant à promouvoir l’inclusion en rendant le cinéma accessible à un très large public, déclare Ligia Soare, coordinatrice du projet initié par le Festival international du film d’animation Animest :

    « Nous avons proposé, pendant ces 14 mois de projet – en partenariat avec la Fondation Orange – de nous concentrer sur la réalisation de films accessibles aux personnes malentendantes, en particulier les enfants. Car nous avons, au sein du Festival Animest, une section intitulée Minimest, pour nos plus jeunes spectateurs du festival. Nous avons également la Minimest Academy, un projet éducatif qui intègre l’animation à l’école et donne aux enseignants accès à de nombreux matériels pédagogiques qu’ils peuvent utiliser en classe.C’est notre proposition, apprendre avec les enfants, avec les psychopédagogues et avec les professeurs d’enfants hypoacoustiques, pour faire en sorte qu’ils aient eux aussi accès à ces films. C’est une étape pour l’instant. Nous espérons que lors de la prochaine édition du Festival Animest, nous rendrons les films accessibles aux personnes malentendantes. Par la suite, nous espérons apprendre à rendre les produits culturels accessibles à des personnes qui peuvent avoir d’autres besoins. Ce n’est qu’une première étape dans la démarche que nous avons en tête, d’autres projets viendront ensuite. Mais nous poursuivrons notre chemin dans les années à venir pour apprendre aux autres à organiser des événements similaires. »

    Afin de promouvoir le concept de cinéma inclusif dans la communauté créative nationale et d’encourager les producteurs, distributeurs, organisateurs d’événements cinématographiques et d’espaces de projection à faire un pas vers l’adoption de formules de présentation de films accessibles en Roumanie, l’Association Animest propose aussi aux professionnels des séances de formation et d’information. (trad : Charlotte Fromenteaud)