Tag: citadelle

  • Le Pays de Făgăraș, entre nature et tradition.

    Le Pays de Făgăraș, entre nature et tradition.

    Une zone vaste et riche

     

    Les monts Făgăraș sont uniques en Europe. Ils se caractérisent par de vastes étendues de forêt ininterrompue habitées par une faune et une flore riches et diversifiées. C’est une région à l’histoire intéressante, où reliefs et cultures locales s’entremêlent, comme nous l’explique Victoria Donos, directrice de la communication et des communautés au sein de la Fondation Conservation Carpathia :

     

    Victoria Donos: « Géographiquement, elle s’étend sur une large bande. Si l’on se place dans l’axe est-ouest, elle mesure 82 kilomètres de long et entre 12 et 19 kilomètres de large. Cette zone englobe des régions situées dans les départements de Brasov et de Sibiu. Ses reliefs, les monts Făgăraș, sont impressionnants et abritent un vaste amphithéâtre qui s’ouvre vers le nord en direction de la plaine de l’Olt et du plateau de Hârtibaciu. C’est ici que se trouve la forteresse de Făgăraș, ainsi que d’anciens villages autrefois habités par les Saxons, une culture qui imprègne encore très fortement les populations locales, comme en témoignent les traditions de la région. C’est une zone vraiment unique qui mérite d’être parcourue et découverte. »

     

    Un musée d’art traditionnel à Mândra

     

    Première étape de notre voyage virtuel : le village de Mândra, dans lequel se trouve un lieu très particulier, le Musée de la broderie et des histoires :

    « Vous y apprendrez l’histoire du village, de l’émigration de cette communauté vers les États-Unis dans l’entre-deux-guerres et comment les gens sont revenus et ont construit des maisons avec l’argent qu’ils avaient gagné là-bas. Si vous voulez rencontrer les artisans, je vous conseille de vous arrêter chez Sorin Petrișor, dans le village d’Ucea. Il est très attaché aux vieilles coutumes. Sa maison est un musée vivant, où se déroulent des activités qui avaient lieu autrefois dans les maisons des paysans roumains, du tissage à la cuisson artisanale du pain. Elle dispose également d’un lieu gastronomique local, ce qui vous permet, si vous prenez rendez-vous, de déguster un repas traditionnel. Vous pouvez également poursuivre votre voyage jusqu’à Avrig, où une véritable rencontre est organisée chaque semaine à la bibliothèque. On les appelle les “șezătoare”, un nom provenant du verbe roumain signifiant “s’asseoir”. Il ne s’agit pas d’une mise en scène, contrairement à ce que l’on voit souvent dans les musées. Lors de cette réunion hebdomadaire, les femmes de cette communauté se réunissent pour travailler, fabriquer des objets à la main et raconter des histoires. Les choses se déroulent de façon très naturelle, les femmes se parent de leurs costumes traditionnels pour cette occasion. Ici aussi, à Avrig, vous pouvez rencontrer Adrian David, un maître artisan âgé de moins de 30 ans. Il est tombé amoureux de l’artisanat et a transformé une pièce de sa maison en musée. Il enseigne également l’artisanat populaire aux enfants qui viennent à l’école d’artisanat et des métiers du village. »

     

    Un festival qui célèbre les montagnes et les habitants de la zone 

     

    La zone du comté de Făgăraș ne représente qu’une partie d’une région, beaucoup plus vaste, autour des monts Făgăraș. Une région si fascinante qu’un festival lui est consacré chaque année. Le Făgăraș Fest est un festival des monts et des habitants de Făgăraș, comme nous l’explique Victoria Donos, directrice des communications et des communautés à la Fondation Conservation Carpathia :

     

    « Les cinq premières éditions du festival ont été organisées dans un autre village près des monts Fagaras. Cette année, nous voudrions arrêter notre choix sur une communauté qui accueillera le festival de manière permanente, car nous sommes persuadés que ce festival peut avoir un impact encore plus important, aussi bien social qu’économique. Il pourrait aussi devenir à son tour une tradition de la région de Făgăraș. Nous organisons un concours auquel 35 communautés des montagnes Făgăraș, de Argeș, Brasov, Sibiu et Valcea ont été invitées à participer. Cette semaine, nous évaluerons toutes les mairies ayant répondu à notre appel d’offres. Dans un premier temps, nous sélectionnerons les trois communautés que nous irons visiter. Il est en effet crucial de voir les lieux envisagés et proposés par chacune d’entre elles, mais aussi de mesurer le degré d’ouverture de la communauté locale au projet, de voir quelles sont les attractions touristiques de la région et de réfléchir à comment encourager les habitants à s’impliquer dans l’organisation du festival. »

     

    Les deux dernières éditions ont également accueilli des touristes étrangers qui ont apprécié, avant tout, la richesse des expériences offertes par le festival. Nature et culture étaient en effet au rendez-vous :

     

    « Ils ont été surpris de voir le nombre de visites guidées proposées. Par exemple, certaines portaient sur les oiseaux, sur les insectes, d’autres sur les chauves-souris, la forêt, la faune et la flore. Avec Salvamont, nous avons parcouru des sentiers dans la forêt et découvert des endroits magiques. Ensuite, certains ont fait l’expérience du camping, en logeant dans des tentes, ce que nous avons proposé l’année dernière à proximité du festival. D’autres ont séjourné dans des maisons d’hôtes locales, et certains ont même choisi d’être logés assez loin du site. Les logements étaient occupés dans un rayon de 50 kilomètres. Je me souviens avec quelle surprise et quel plaisir ils ont parlé des maisons d’hôtes qui préservaient l’esprit authentique des lieux. Par exemple, ils ont évoqué les maisons de Porumbacu, louant la qualité du petit déjeuner très bien préparé, s’extasiant devant l’artisanat local et évoquant la gentillesse des hôtes. Les interactions avec ces derniers sont en effet essentielles ».

     

    Visitez les chez maîtres artisans

     

    Un autre projet de la Fondation Conservation Carpathia consiste en la création de forfaits touristiques incluant différentes destinations dans le comté de Făgăraș et ses montagnes, comme nous l’a expliqué Victoria Donos, directrice des communications et des communautés de la Fondation :

     

    « Par exemple, Viorica Olivotto, d’Ușoara, coud main des vêtements traditionnels. Cette femme est un véritable joyau vivant. C’est une très bonne chose que les gens viennent faire sa connaissance. Nous vous recommandons chaudement d’assister aux ateliers qu’elle organise pour les touristes et, pourquoi pas, de laisser un petit quelque chose derrière vous pour que Viorica puisse continuer son activité en étant soutenue. Ensuite, dans le village de Lisa, se trouvent des chalets classés au patrimoine de l’UNESCO, où une famille perpétue une tradition vieille de plusieurs centaines d’années. Cet endroit magique vaut le détour ! »

     

    En conclusion, la région des monts Făgărașului reste une destination féerique, où traditions authentiques et paysages spectaculaires se mêlent harmonieusement. C’est l’endroit idéal pour ceux qui recherchent la tranquillité de la nature et le charme rural. Une destination à ne pas manquer, tout comme le festival qui y est organisé chaque année !

  • La citadelle de Feldioara

    La citadelle de Feldioara

    Aujourd’hui nous nous trouvons au centre de la Roumanie, dans le département de Braşov, où nous vous invitons à visiter Cetatea / la Citadelle de Feldioara, qui se dresse dans la commune homonyme. Construite au XIIIème siècle, la citadelle de Feldioara était la plus importante fortification réalisée par les chevaliers teutoniques en Transylvanie. Monument classé, mais dans un état de forte dégradation, elle a été complètement restaurée après 2013.

     

    Une citadelle construite par les chevaliers teutoniques 

     

    Georgiana Gămălie, administratrice de la Citadelle de Feldioara, nous a lancé une invitation:

    « Ça vaut le coup de découvrir une citadelle qui était en ruines il y a une dizaine ou douzaine d’années et qui renait pratiquement telle qu’elle était au XVIIème siècle. Son histoire remonte loin dans le temps, puisque les fouilles archéologiques effectuées pendant les travaux de restauration ont mis en évidence des traces d’habitations depuis le Néolithique, l’époque dace et jusqu’à la période médiévale, lorsque les colons saxons arrivent dans la région. Présents eux-aussi dans la zone durant quatorze ans, au début du XIIIème siècle, les chevaliers teutoniques ont baptisé notre commune Marienburg, un nom que la communauté saxonne continue à employer de nos jours. Ce nom se traduit par la Ville de Marie, car la Sainte Vierge était la protectrice des chevaliers teutoniques. Nous avons donc ici un monument historique, mais aussi un espace vivant, dont le contenu culturel d’une grande valeur est apprécié aussi bien par les gens des lieux que par les visiteurs. La belle saison nous permet d’organiser de très nombreux événements, tels qu’un festival médiéval, des festivals du film avec des projections sur le grand mur de la citadelle, ou encore des concerts de musique classique. En bas de la citadelle, vous allez trouver une zone de parking, pour y laisser vos voitures avant d’emprunter à pied le petit chemin pavé qui mène à l’enceinte. Là, dans un périmètre ouvert, vous allez voir des morceaux de murailles de l’église et du monastère cistercien. Trois tours érigées au nord, à l’est et à l’ouest, accueillent des expositions d’histoire, d’archéologie et d’ethnographie, les objets exposés étant donnés par des habitants roumains et saxons de la région. La petite Tour du Nord abrite aussi des modules interactifs que nous devons à un projet intitulé  « La capsule de culture » mis en œuvre il y a quelques années par l’association Forum de Brașov. »

     

    Des expositions à l’intérieur de la citadelle

     

    Georgiana Gămălie a aussi ajouté:  « La cour de la citadelle accueille actuellement une très belle exposition de céramique, « Toucher la mémoire », proposé par un artiste connu, Vlad Basarab. C’est une exposition spéciale, selon nous, car l’artiste a réussi à se connecter à l’histoire des lieux et à l’actualité de la citadelle. L’auteur exprime son propre message lié à la mémoire et au livre. Les visiteurs malvoyants peuvent toucher les objets exposés et se verront proposer des ateliers de modelage au début du mois de septembre. »

     

    Les événements accueillis par Feldioara

     

    L’événement « Les Chevaliers teutoniques sont de retour à la citadelle de Feldioara / Cavalerii Teutoni se întorc în cetatea Feldioara » est arrivé à sa douzième édition et le mois de septembre y apportera les concerts organisés dans des églises fortifiées du Pays de Bârsa. Sachez aussi que l’appli « România atractivă » fonctionne aussi comme un audio-guide en plusieurs langues et présente en réalité virtuelle l’ancien monastère cistercien. La citadelle Feldioara y est trouvable sur la Route des citadelles fortifiées / Ruta Cetăţilor Fortificate. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Le château de Bran

    Le château de Bran

    Situé dans le centre de la Roumanie, dans un véritable amphithéâtre
    naturel, bordé par les montagnes Bucegi à l’Est et par le massif Piatra
    Craiului à l’Ouest, le Château
    de Bran attire chaque année de plus en plus de touristes. Aujourd’hui,
    Alexandru Prișcu, le directeur du marketing du château, nous fait découvrir les
    raisons pour lesquelles cet objectif touristique connait autant de succès tout
    au long de l’année. « Il s’agit d’une citadelle médiévale
    du XIVe siècle ayant occupé un rôle stratégique, donc d’une
    citadelle dont le rôle fut exclusivement militaire pour les premiers 500 ans. Ensuite,
    celle-ci a été transformée en résidence d’été pendant l’Entre-deux-guerres,
    sous la direction attentive de la Reine Marie. Le caractère a part du château de
    Bran est conféré par la réunion de deux éléments suivants : l’activité
    médiévale du château pendant 500 ans et son rôle de résidence d’été pendant l’Entre-deux-guerres.
    À ces deux aspects s’ajoute aussi la légende du vampire Dracula, un véritable
    attrape-touristes, qui attire un nombre croissant de visiteurs d’une année à
    l’autre. »



    Le monument a été très bien conservé. Il a été construit sur un rocher, à
    une hauteur de 40 m. Le bâtiment est sur quatre niveaux, il a quatre tours et
    se caractérise par un manque total de symétrie. Le château est très bien
    conservé, il recense plusieurs petites pièces, des tours, des halls et des
    sorties. C’est un endroit où il est facile de se perdre. Les touristes roumains
    ne s’attendent pas de voir Dracula, car la plupart connaissent le fait que Vlad
    Țepes n’a aucun rapport avec le château de Bran, celui-ci faisant partie dès le
    départ de la région de Transylvanie.

    Le rapport entre les deux est apparu pour
    la simple raison que l’écrivain du roman Dracula a placé le lieu d’action de
    son roman en Transylvanie ; par contre, l’histoire n’est que de la pure
    fiction. Alexandru Prișcu, directeur de marketing au Château de Bran. « Le mélange entre
    l’histoire réelle du château de Bran et l’apport du roman écrit par Bram Stoker
    il y a 125 ans relève un aspect que nous considérons
    « pharmaceutique ». Il faut faire très attention pour que l’histoire
    du vampire ne tombe pas dans le ridicule, et nous faisons de grands efforts
    pour que cela n’arrive pas. Le Tunnel du temps a débuté il y a environ cinq ans
    et c’est un de nos projets de marque. Nous avons rouvert la cabine de l’ascenseur
    mise en place sous la monarchie, dans les années trente ; nous l’avons
    ensuite introduite dans le circuit touristique sous une nouvelle forme, avec plein
    de projections vidéo qui incluent des personnages mythologiques et historiques
    importants pour le château de Bran. »





    Le 31 octobre, pour la célébration de Halloween, beaucoup de touristes
    choisissent de visiter le château pour les événements qu’y ont lieu. Pourtant,
    ce ne sont pas les seuls évènements qui se déroulent au château, son agenda étant
    assez riche. Alexandru Prișcu, directeur du marketing au Château de
    Bran. « Le prochain évènement qu’aura lieu au château sera
    le Festival de Jazz à la fin du mois d’août. Il s’agit d’une nouvelle édition
    et le dernier weekend du mois sera consacré à ce grand évènement culturel connu
    à l’échelle européenne. Cette année, à part les concerts qu’auront lieu dans la
    cour intérieure du château, le festival mettra en place une deuxième scène au
    Parc Royal pour les artistes roumains. Tout cela aura lieu donc le dernier week-end
    du mois d’août et l’accès sera gratuit. »


    Voilà, l’invitation a été lancée ! À bientôt pour une nouvelle
    destination ! (Trad. Rada Stanica)



  • La Citadelle princière de Suceava

    La Citadelle princière de Suceava

    La citadelle de Suceava, dans le nord-est de la Roumanie, a été construite au 14ème siècle, non loin de la ville médiévale du même nom. Elle fut pendant près de 200 ans la résidence principale des princes régnants de Moldavie et est reconnue aujourd’hui comme appartenant au patrimoine national historique. On connaît l’histoire de ce lieu qui n’est jamais tombé aux mains de l’ennemi. Mais il est intéressant de se pencher sur les évènements qui s’y passent. La citadelle est située 70 mètres au-dessus du niveau de la lande de Suceava. Cette forteresse a été utilisée pour défendre les habitants tout au long de son histoire et a servi de rempart contre les Ottomans. Constantin-Emil Ursu, directeur du Musée national de Bucovine, a accepté d’être notre guide aujourd’hui et nous parle de l’histoire des lieux : « Jusqu’en 1859, le nord-est de la Roumanie était une principauté indépendante établie au 14ème siècle. La cité princière de Suceava, comme son nom l’indique, était emblématique des souverains moldaves. Au-delà de son rôle défensif, la citadelle renfermait dans son enceinte la Monnaie et le Trésor roumain. Ce monument a été mentionné pour la première fois dans un document de 1388, à l’époque du voïvode Petru Ier Mușat, dans une lettre adressée au roi de Pologne et dans laquelle la Moldavie prêtait à la Pologne 3 000 pièces d’argent, l’équivalent aujourd’hui de 50 kg d’or. »

    Constantin-Emil Ursu nous raconte que la citadelle de Suceava a connu plusieurs étapes dans sa construction. « Elle a été agrandie en deux temps au 15ème siècle, sous le règne du voïvode Etienne le Grand. La première étape a eu lieu avant 1476 et la seconde après cette année-là, permettant à la citadelle d’obtenir les dimensions que nous lui connaissons aujourd’hui. Etienne le Grand a plus exactement fait construire des remparts extérieurs en 1476 qu’il a ensuite fait consolider. Il a aussi fait creuser un fossé d’environ 10 mètres de large. C’était l’âge d’or de cet édifice. Les princes régnants qui se sont succédés ensuite ont chacun apporté leur pierre à l’édifice. La citadelle était le centre névralgique de la Moldavie durant l’époque où Suceava est restée sa capitale. Lorsque Alexandru Lăpușneanu a fait de Iași la nouvelle capitale, Suceava a perdu de son influence. La citadelle a tout de même gardé une certaine importance sur le plan géopolitique aux 16 et 17ème siècles. Malheureusement, elle est tombée dans l’oubli après avoir été partiellement détruite à la fin du 17ème siècle. Tout cela a changé lorsqu’au 19ème siècle, des intellectuels de Suceava, en collaboration avec l’architecte autrichien Karl Romstorfer, entamèrent d’important travaux afin de la remettre en l’état. Les mesures et les travaux d’archéologie entrepris à l’époque ont été d’une grande précision, c’est incroyable. C’est grâce à ces pièces originales retrouvées lors des fouilles de la Citadelle princière de Suceava que notre collection est aussi exceptionnelle. »

    A l’heure actuelle, le lapidarium offre l’image la plus fidèle de la citadelle d’autrefois. Il met en valeur la construction et la décoration de l’époque, dominées au 15ème siècle par des thématiques diverses en style gothique. Les objets du quotidien, tels que les poêles en céramique, combinent avec élégance les motifs décoratifs de la région avec ceux d’Europe centrale. Mais l’exposition est innovante, avec ses systèmes multimédias sur l’histoire médiévale et ses projections de vidéos expliquant l’histoire de la citadelle, une nouveauté dans le domaine de l’exposition en Roumanie. Constantin-Emil Ursu, directeur du Musée national de Bucovine, nous en dit plus : « De 2010 à 2015, d’importants travaux de rénovation ont été entrepris, financés par des fonds européens. La Citadelle a changé de visage. Les remparts ont été reconstruits, certaines pièces ont été reconstituées. Suite à un incendie, le versant sur lequel se trouve la Citadelle a aussi changé du point de vue géologique. Il y a eu plusieurs glissements de terrain jusqu’en 2010. Aujourd’hui la Citadelle est rénovée, consolidée, et à compter de 2016, elle a accueilli sa première exposition permanente. Les visiteurs peuvent découvrir au fil des salles différentes thématiques intéressantes. L’exposition est interactive et se distingue par beaucoup d’innovations techniques contemporaines. »

    Constantin-Emil Ursu nous explique que la Citadelle de Suceava accueille aussi des évènements à destination du public : « Nous organisons des ateliers ludiques, une composante très importante pour les nouvelles générations. A cela s’ajoutent deux évènements dont j’aimerais plus particulièrement parler. Le premier, le festival des arts médiévaux « Etienne le Grand », le seul festival de Roumanie à être organisé par un musée, et l’un des plus importants du pays. Il a toujours lieu à la mi-août. Puis, à la fin du mois d’août, la Citadelle accueille un festival de musique rock dans le grand fossé qui l’entoure. »

    La Citadelle réserve bien des surprises à ses visiteurs. Le soir, par exemple, ils pourront admirer les illuminations projetées sur la façade ou assister à un spectacle de son et lumière unique en Roumanie. Les portes sont ouvertes au public du mardi au vendredi de 10 à 18h00 et les week-ends de 9h00 à 17h00. Le prix du ticket pour l’exposition permanente est de 16 lei (environ 3 euros). Quelle impression laisse la citadelle aux touristes après leur visite ? Constantin-Emil Ursu nous répond : « D’après les informations dont nous disposons et les retours que nous avons, les visiteurs repartent toujours satisfaits. Surtout depuis que l’exposition permanente a ouvert ses portes dans un endroit si original. Les touristes roumains ou étrangers sont plongés dans une atmosphère historique et découvrent la vie des Moldaves du Moyen-Age. Le tout est accessible en plusieurs langues, et les visiteurs peuvent télécharger un audioguide directement sur leur téléphone. Les informations peuvent être réutilisée ensuite, même après la visite. »

    Ne manquez pas d’aller visiter la Citadelle de Suceava, surtout en août, au moment du Festival d’art médiéval. Pièces de théâtre, reconstitution de cérémonies d’époque d’après des documents anciens, combats de chevaliers, musique et danses médiévales, un ensemble qui attire de nombreux visiteurs désireux de s’évader du quotidien et de vivre une expérience unique en voyageant dans le temps ! (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Le Courrier des auditeurs du 30.07.2021

    Le Courrier des auditeurs du 30.07.2021


    Bucarest fond sous la canicule, et cea ne fait que commencer. En fin de semaine, la ville est désertée de ses habitants qui vont se rafraîchir, notamment au bord de la mer Noire. Ainsi, la semaine dernière, 150 000 touristes avaient investi la côte roumaine, un record pour cet été. D’ailleurs, c’est la saison des vacances ; d’autres, et j’en fais partie, ont choisi de faire un tour en Roumanie. Un tour de 2 000 km en 9 jours, qui a été très apprécié par ceux qui ont vu les photos ou qui connaissent déjà les endroits. Je me propose de vous le raconter pour vous donner des idées de voyage, vu que nous l’avons imaginé aussi pour un membre de la famille qui est étranger.



    Partis de Bucarest, nous avons rejoint Dunavăţu de Jos, une commune du delta du Danube, dans le département de Tulcea (sud-est). En chemin, vous pouvez également visiter la ville-port de Constanţa, Mamaia, la perle de la côte roumaine de la mer Noire, et l’ancienne cité de Histria, fondée par les colons grecs au 6e s. avt. J.-C. Cette dernière est aussi la ville la plus ancienne attestée sur le territoire de la Roumanie. Sachez que la Dobroudja est, à cette époque, pleine de champs de tournesol d’une très grande beauté ; nous nous sommes arrêtés pour faire un nombre impressionnant de photos. Le delta nous a accueillis avec une météo très agréable, ce qui nous a permis de faire deux promenades en barque. L’une à partir de Dunavăţu de Jos, pour aller jusqu’à la plage sauvage de Perişoru, à la mer Noire, à travers plusieurs canaux de toutes les dimensions, dont certains – minuscules. Nous avons eu la joie de voir pélicans, cormorans, aigrettes, cygnes, foulques, grèbes huppés, hérons cendrés et autres évoluer parmi les nénuphars et les roseaux. Le lendemain, nous avons pris un petit bateau de Jurilovca pour aller jusqu’à Gura Portiţei, une langue de terre où vous avez d’un côté le lac Goloviţa et de l’autre — la mer Noire. Pour ceux qui souhaitent assaisonner leurs vacances d’histoire, ne passez pas sans visiter la citadelle médiévale d’Enisala, construite dans les années 1300 en haut d’une colline empierrée. Les fouilles archéologiques qui y ont été pratiquées ont permis de mettre au jour deux logements du premier âge du fer. De là, vous avez une superbe vue sur les environs.



    Nous avons quitté à regret le delta, traversé le Danube en bac à Brăila et mis le cap sur une autre attraction dont nous vous avons souvent parlé à l’antenne : les Volcans de boue de Berca, au département de Buzău. Un paysage lunaire, tout à fait inédit, avec de petits cratères bouillonnants et des coulées de boue nous attendait — contrastant avec les forêts avoisinantes. Je n’ai jamais rien vu de semblable, je peux dire qu’il vaut bien le détour. Le lendemain, nous avons visité le camp de sculpture en plein air de Măgura, dans le même département. En effet, c’est sur ces collines qu’un camp de sculpture pour artistes émoulus de l’Académie d’architecture de Bucarest et même pour des lycéens avait été organisé, entre 1970 et 1985. Les sculpteurs ont laissé leurs 256 œuvres monumentales là, et aujourd’hui l’exposition s’étale sur 21 ha. On dit que des phénomènes paranormaux se produisent à proximité, dans la forêt ; je ne les ai pas expérimentés. A l’hôtel où nous avons passé la nuit, en pleine forêt, nous avons eu un visiteur tout à fait inattendu le matin : un renard qui a pris son petit déjeuner avec nous. Les hôteliers le connaissent depuis trois ans et il vient se faire servir des victuailles tous les jours ; il en emporte pour nourrir aussi sa famille.



    Nous avons de nouveau pris la route pour aller à Şirnea, un petit village éparpillé sur des collines, au département de Braşov (centre). Jusque-là, nous avons admiré le paysage et le superbe lac de Siriu, à l’eau turquoise. Aux environs de Braşov, nous avons visité l’église médiévale fortifiée de Prejmer, du XIIIe siècle, incluse au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est toujours un plaisir de la revoir, surtout quand il fait beau. Bien entendu, nous ne pouvions pas passer à côté de Braşov sans faire un tour au centre-ville. La rue piétonne était très animée, nous y avons pris du bon temps. Nous sommes passés par Poiana Braşov et sommes arrivés à Şirnea, dans un paysage bucolique, avec beaucoup d’animaux. Nous y sommes allés pour faire des randonnées dans les alentours. Un trajet trouvé sur une application semblait séduisant ; 15 km par monts et par vaux, partiellement à travers la forêt, s’est avéré très très beau, mais aussi particulièrement fatigant. Nous l’avons parcouru en 6 heures ; on se reprend de la fatigue, on ne garde que les bons souvenirs. Néanmoins, il convient d’y aller avec un équipement approprié, et aussi d’emprunter un itinéraire adapté à sa condition physique.



    Il existe au département de Braşov un site rupestre très intéressant, qui est aujourd’hui un monastère, celui de Şinca Veche, creusé dans les Monts Făgăraş. Il est présumé par certains être vieux de 7 000 ans et avoir des origines daciques ou même plus anciennes. Un lieu très calme, très beau et très intéressant que les gens visitent pour ses légendes et ses mystères. Il comporte cinq pièces, et une sorte de tour haute de 10 m, par laquelle la lumière naturelle pénètre dans ce lieu étrange. Il a deux autels, ce qui indique ses origines préchrétiennes. On dit que cet endroit de recueillement est béni de Dieu et plein d’énergie positive. On y a découvert un symbole similaire au Yin et Yang et aussi l’étoile de David. Selon d’autres, c’est un lieu où des phénomènes paranormaux se passeraient, aussi. Au-delà de tout, un endroit vraiment intéressant à visiter.



    En route ! Avant de rejoindre notre gîte à Viştişoara, dans le département de Braşov, en pleine nature, nous avons visité le monastère Brâncoveanu (XVIe siècle), à Sâmbăta de Sus. A proximité, vous avez aussi un lieu appelé La Vâltori, dans le village de Lisa. Les vâltori, ce sont des tourbillons construits sur un cours d’eau, où les villageois lavaient leur linge par la seule force motrice de l’eau, sans lessive. Des machines à laver traditionnelles, si vous voulez. Il y avait aussi un métier associé, qui pouvait ou non être en rapport avec le traitement de la laine. Nous avons ainsi vu tous ces équipements des années 1900, et aussi des équipements pour traiter et filer la laine datant de la même époque et toujours fonctionnels. Là encore, très intéressant !



    Pas loin, au département de Sibiu, je vous recommande de voir l’Abbaye cistercienne de Cârţa, unique en Roumanie, une construction d’art roman et gothique fondée par les moines bourguignons et érigée d’abord en bois, vers 1202-1209, et ensuite en pierre, par des tailleurs de pierre français. Sa première attestation documentaire remonte à 1225. Les moines avaient un style de vie ascétique et leur activité était vouée à l’intérêt de la communauté. On y voit des chapiteaux, des clés de voûte, des fenêtres ainsi que le portail ouest, du XVe siècle. Vous verrez aussi l’église évangélique du XIIIe s. Cette abbaye a eu un rôle majeur dans l’histoire politique, économique et culturelle de la Transylvanie.



    Ne passez pas à côté de la citadelle de Făgăraş, dans la ville homonyme. Même si l’extérieur est en rénovation pour lui rendre l’aspect d’il y a 200 ans, présenté dans les gravures d’époque, l’intérieur est visitable. Forte d’une histoire de 600 ans, elle a conquis les tenanciers du site de voyages Hopper qui l’ont déclarée le deuxième plus beau château du monde voici quelques années — article présenté par le Huffington Post. Faire quelques pas dans l’ancien centre-ville de Sibiu est aussi un must ; laissez-vous envoûter.



    En quête de beauté, nous avons emprunté la Transalpina, la route la plus haute de Roumanie, qui traverse les Monts Parâng du nord au sud, et qui culmine à 2 145 m. Une route construite d’abord par les Romains, semble-t-il. En tout cas, les bergers des alentours de Sibiu l’empruntaient avec leurs moutons pour se rendre en Valachie. Modernisée à compter de 2009, elle est spectaculaire aujourd’hui. La beauté des paysages est à couper le souffle. 138 km parfois à travers des forêts et parfois même à travers les nuages, avec des lacs, et des paysages bucoliques. Une fois arrivés à Horezu, vous pouvez visiter le monastère de Hurezi du XVIe s., figurant au patrimoine mondial de l’humanité, et aussi les ateliers des potiers. Nous avons terminé le tour par les Cule, ces maisons fortifiées de Măldăreşti, au département de Vâlcea (sud).



    Chers amis, pour ceux qui seraient intéressés, je peux révéler les noms des hôtels et des gîtes que j’ai choisis, et qui se sont avérés excellents. Voilà, j’ai été un peu longue, mais j’espère que mon récit vous donne des idées de vacances en Roumanie.

  • Suceava

    Suceava

    Aujourd’hui,
    Radio Roumanie Internationale vous invite à découvrir une ville chargée
    d’histoire sise dans le nord-est de la Roumanie : Suceava. Les fouilles
    archéologiques qui y ont été effectuées ont prouvé l’existence d’habitations
    datant même du paléolithique. Mais ce n’est que durant le règne du prince
    Etienne le Grand (1457-1504), que la ville de Suceava atteint son apogée. Il
    ordonne des travaux de consolidation de la citadelle, de la Cour princière, fait
    bâtir de nouvelles constructions importantes dans la ville et contribue à son
    développement économique et culturel. C’est pourquoi aujourd’hui encore, un des
    sites touristiques les plus importants de Suceava, c’est la citadelle médiévale
    sise à l’extrémité est de la ville. Située à une altitude de 70 mètres par
    rapport à la vallée de la rivière Suceava, sur un endroit d’où celle-ci peut
    être pleinement admirée, la cité de Suceava faisait partie du système de
    fortifications construit en Moldavie à la fin du 14e siècle, lors de
    l’apparition du danger ottoman. Le système de fortifications moyenâgeuses
    incluait des cours princières, des monastères entourés de murailles hautes, ainsi
    que des citadelles d’une haute valeur stratégique, renforcées de remparts en
    pierre, de mottes et de douves.


    La
    citadelle de Suceava accueille ses visiteurs avec des soldats qui gardent les
    portes d’entrée comme à l’époque médiévale. Qui plus est, dans la cour
    intérieure, des films illustrant l’époque d’Etienne le Grand sont projetés
    durant les visites. Corina Rita Oarza, muséographe à la citadelle de Suceava,
    explique ce que les visiteurs de la cité peuvent découvrir : « Dans
    les pièces de la garde on peut admirer des armes médiévales – épées, arcs et flèches,
    hallebardes, sabres et masses d’armes portant les symboles du pouvoir princier.
    S’y ajoutent des armes assez inattendues, des étoiles aux quatre coins, très
    fines, que l’on jetait par terre devant les chevaux des envahisseurs. Des armes
    lourdes ne manquent pas non plus : canons et projectiles en métal et en
    pierre, catapultes et arbalètes. Dans plusieurs salles de la citadelle on peut
    admirer des vêtements et des uniformes d’époque. Les soldats portaient des
    casques sur la tête, des cottes de mailles sur leur corps, renforcées de
    cuirasses et de bouclier, des pantalons en tissu et des bottes en cuir à leurs
    pieds. En hiver, afin de ne pas glisser, les semelles de leurs chaussures
    étaient munies de griffes d’animaux. C’est également dans la citadelle que se
    trouvent les fameux canons que l’on peut entendre à travers la ville de
    Suceava, chaque jour à midi. Trois coups de canon sont tirés à la mémoire de
    voïvodes moldaves. Depuis les terrasses on peut observer un panorama superbe
    sur la ville de Suceava, avec d’autres sites importants, dont la majorité
    datent de l’époque médiévale. »



    Une autre expérience inédite à ne pas rater, c’est
    la possibilité d’endosser virtuellement des vêtements moyenâgeux. Deux chênes
    imposants dominent la cour intérieure et font penser à une époque révolue. La
    citadelle de Suceava propose des audioguides en roumain, anglais, allemand en
    hongrois.


    Et c’est également à Suceava que l’on peut
    visiter des églises datant des 16e et 17e siècles, telles
    l’Eglise de la Résurrection, bâtie en 1551 sur les ordres de l’épouse du prince
    régnant Petru Rareş, la princesse Elena, et l’Eglise des dauphins, érigée en
    1643, aux ordres du voïévode Vasile Lupu pour être utilisée en tant que chapelle
    de la Cour princière. Une halte au musée départemental de Suceava est aussi
    synonyme de l’incursion dans l’histoire héroïque des habitants de la ville
    depuis la nuit des temps et jusqu’à présent. La Salle du trône est un autre
    point important puisqu’elle reconstitue l’atmosphère de la cour d’Etienne le
    Grand avec ses meubles, ses costumes et autres objets d’époque. Enfin,
    n’oubliez pas non plus que cette région a aussi un riche patrimoine en termes
    de gastronomie et de vins, des arguments forts lorsqu’on choisit une
    destination de vacances. Bon voyage !



  • Paul Jamet (France) – La citadelle de Poenari

    Paul Jamet (France) – La citadelle de Poenari

    Elle est sise en haut d’un rocher, dans le sud de la Roumanie, entre la ville de Curtea de Argeş et non loin du barrage de Vidraru, dans un décor boisé. C’est un édifice à part tant par son emplacement sur des abrupts que par son architecture — aux influences transylvaines, mais aussi byzantines -, mais surtout par les mystères liés à son histoire. On disait cette cité inexpugnable. Ceux qui ont visité ce lieu se sont déclarés fascinés.



    Le nom de la citadelle lui vient du village homonyme, sis à 6 km de là ; ce nom figure dans des sources du XVe siècle. Elle a été la seconde résidence de Vlad l’Empaleur, reconstruite pour lui servir de forteresse contre les Turcs qui l’attaquaient. Considérée une des plus spectaculaires de Roumanie, la cité est de forme allongée ; elle avait initialement une tour en pierre à mission de défense de la frontière nord de la Valachie. Au milieu du XVe siècle, dans une nouvelle étape de construction, Vlad l’Empaleur lui en ajoute quatre et une citerne à eau. Pour construire la forteresse de Poenari, le prince régnant avait employé des personnes condamnées pour des faits graves. Notons aussi que les murailles de la construction étaient en pierre, mortier, solives et en brique et mesuraient 2 à 3 m d’épaisseur — selon une technique byzantine. Le mortier rouge, une autre technique byzantine, d’imperméabilisation, celle-là, avait été utilisé sur les murs de la citerne. La citadelle a été employée à plusieurs fins au fil du temps : abri pour les princes régnants roumains ou du Trésor de la Valachie, et même prison ! Beaucoup de légendes sont liées à cet endroit. Deux disent que l’épouse de Vlad l’Empaleur se serait suicidée là en 1462, soit parce qu’il voulait la quitter, soit parce qu’elle ne voulait pas tomber prisonnière des Turcs qui s’approchaient. Une autre légende dit qu’en 1462, Vlad l’Empaleur aurait réussi à échapper aux Turcs, se cachant dans la forteresse, parce qu’il avait ordonné aux maréchaux-ferrants de mettre les fers aux chevaux à l’envers. Il a ainsi dérouté ses adversaires, qui ont cru qu’il avait quitté la citadelle.



    La cité est abandonnée à la moitié du XVIe siècle. Quelques éléments archéologiques ont été découverts à l’intérieur : une pointe de flèche en forme de feuille, des récipients à usage domestique, des fragments de pots, de la céramique émaillée, des briques et autres.



    En 1955, suite à un puissant tremblement de terre, la cité a perdu son côté nord et le rocher sur lequel il s’appuyait, et n’a plus été reconstruit. Entre 1696 et 1972, elle a été restaurée à plusieurs reprises, et ses remparts — partiellement reconstruits et consolidés. Et d’autres restaurations ont été réalisées à compter de 2010.



    C’est à l’époque communiste que les marches qui permettent d’y accéder ont été bâties. Car la forteresse est visitable. Pour y arriver, courage ! Elle est sise à 850 m d’altitude et il y a 1480 marches à monter, à travers la forêt. Ceux qui s’y sont aventurés ont mis entre 30 minutes et une heure et déclarent que le paysage est enchanteur et une fois en haut — la vue sur la vallée de la rivière Argeş, le barrage de Vidraru et les Monts Făgăraş — imprenable. Dernièrement, une clôture électrique a été installée le long des marches pour tenir les ours à distance.



    La personnalité hors normes de Vlad l’Empaleur a inspiré au fil du temps les écrivains, dramaturges et réalisateurs, qui ont écrit des romans, des nouvelles, mais aussi des scénarios de pièces de théâtre et de films. Et elle a aussi constitué la source d’inspiration pour Jules Verne dans son roman « Le Château des Carpates ». Les légendes autour de cette personnalité mystérieuse fascinent encore de nos jours. Pour eux, Dracula Fest est organisé chaque année au mois d’août dans la citadelle, avec des évènements artistiques et des reconstitutions historiques censés mettre en exergue cette construction modifiée par Vlad l’Empaleur au sommet de la montagne.

  • Une journée à Arad

    Une journée à Arad

    Notre guide, Casiana Alexandra Răduţ, conseillère touristique au Centre national d’information et de promotion touristique, nous apprend que la ville du même nom, le chef-lieu du département d’Arad, a une histoire très intéressante.



    « Nous l’avons surnommée la Ville des palais parce que nous avons beaucoup de beaux palais. En même temps, notre ville dispose d’un patrimoine important de style Sécession – une quarantaine de bâtiments protégés. Je voudrais en mentionner quelques-uns, que nous présentons dans le cadre de nos visites : le Palais Neuman, le Palais administratif, le Palais culturel, le Palais Földes, qui est aussi le premier bâtiment de style Sécession de la ville d’Arad, le Palais Bohus et le Palais Szantay. Parmi ceux-ci, le Palais Földes est un bâtiment emblématique à Arad. Il a été conçu par l’architecte Emil Tabacovici, qui a également eu un apport important dans la construction de Novi Sad dans la seconde partie de sa vie. C’est un palais dédié à la famille des pharmaciens Földes. On peut remarquer sur la façade les éléments de style Sécession ainsi que de nombreux archétypes utilisés à l’époque. Par exemple, Hippocrate et la déesse Hygée, qui étaient les symboles de la santé. À l’intérieur, il y a une pharmacie qui fonctionne encore aujourd’hui. Le mobilier est fabriqué à Arad, il a été conservé et il est connu des amateurs de meubles classiques, plus précisément des meubles Lengyel. »



    Et parce que notre guide a mentionné le Palais administratif, sachez qu’il a été construit entre 1872-1874 en style Renaissance, et abrite présentement l’Hôtel de ville. Il a une tour de 54 m. Il y a beaucoup d’endroits à visiter et de bâtiments à voir, mais de tous, Casiana Alexandra Răduţ, conseillère touristique au Centre national d’organisation et de promotion touristique, invite les touristes à visiter le Palais culturel, que ce soit lors de visites organisées ou individuelles.



    « Il se trouve juste derrière l’Hôtel de ville d’Arad et c’est un bâtiment éclectique, mais avec de nombreux éléments Sécession. Actuellement, c’est le siège de la Philharmonie d’Arad, la première philharmonie organisée en Roumanie. Les spécialistes sont d’avis que l’acoustique est très similaire ou même meilleure que celle de Vienne. Le Musée d’histoire partage le même bâtiment. Dans la région d’Arad, il y a des découvertes depuis l’époque dacique jusqu’à la Grande Union des Principautés roumaines de 1918. Arad a joué un rôle très important dans l’Union des Principautés roumaines. Tous les politiciens de l’époque se sont réunis à Arad afin de rédiger la déclaration qui allait être prononcée à Alba Iulia. »



    Dans la ville d’Arad, il y a aussi une citadelle avec une très belle histoire. La cité est de type Vauban et elle a été construite à l’époque de Marie-Thérèse d’Autriche. Actuellement, c’est une unité militaire et elle compte parmi les derniers bastions de ce type où il y a une unité militaire depuis sa conception et jusqu’à nos jours. Son activité n’a donc pas été interrompue depuis près de 200 ans. La citadelle est incluse dans les visites touristiques, précise Casiana Alexandra Răduţ, conseillère touristique au Centre national de formation et de promotion touristique.



    « Pour une visite d’une journée, je vous propose un tour de la ville, des palais et des églises. Vous découvrirez qu’Arad est une ville multiculturelle, et cette multiculturalité est également visible par les lieux de culte qui existent et qui témoignent de la présence de ces nationalités qui ont vécu paisiblement dans cette ville au fil du temps. Je mentionnerais la cathédrale Saint Antoine de Padoue, l’Eglise luthérienne, l’ancienne Cathédrale orthodoxe, la Synagogue néologue et l’Église serbe. Dans ce même tour, les vacanciers peuvent visiter, à deux kilomètres de la ville, la Forêt de Ceala, qui fait partie du Parc national Lunca Mureşului et qui est une oasis de tranquillité. »



    La Cathédrale Saint Antoine de Padoue est catholique, sise en plein centre-ville. Construite entre 1902 et 1904, elle est en style éclectique – avec des éléments baroques, classiques et Renaissance. Sur la même avenue principale, un autre édifice intéressant attire le regard ; c’est l’Eglise rouge, appartenant au culte évangélique luthérien, bâtie en 1905. Son nom lui vient de son matériau de construction — la brique rouge. Si on continue, on arrivera à la nouvelle et imposante Cathédrale orthodoxe, consacrée à la Sainte Trinité, finalisée en 2018, avec une très belle peinture à lintérieur.



    Dans le comté d’Arad, il y a 43 églises en bois, certaines vieilles de plus de 250 ans. 24 sont bien conservées et ont récemment été incluses dans le circuit national. La visite de ces églises pourra se faire dans le cadre du programme « Tourisme d’une journée », proposé par le Conseil départemental d’Arad.



    Pour terminer votre journée à Arad, ne manquez pas de faire une belle promenade au bord de la rivière Mureş, pleine de verdure – une activité que les gens de l’endroit apprécient. Histoire de respirer et de vivre quelques instants au rythme de la ville. Vous verrez que les gens sont très détendus ; comptez-vous parmi eux.


    (Trad. : Ligia)

  • Vacances à Râșnov

    Vacances à Râșnov

    En 2009, Râșnov devenait la première ville touristique de Roumanie promue à
    l’aide de fonds européens. C’est un endroit chargé d’histoire, surtout que sa
    première attestation documentaire remonte à 1331. L’emblème de la ville, choisi
    au Moyen Age, c’est la rose. Sans doute, la principale attraction touristique
    de Râșnov est sa citadelle médiévale qui accueille chaque année de nombreux
    visiteurs et nombre d’événements culturels. Et puis, elle est aussi une des
    villes préférées des amateurs de vacances actives.

    Pour plus de détails, nous
    nous sommes adressés à Daniela Bonta, présidente de l’Association Rosenau
    Turism de Râșnov. Elle nous donne des raisons pour visiter cette ville
    transylvaine sise au cœur même de la Roumanie : « Cette une ville propre
    et accueillante, avec des espaces ouverts très larges, avoisinée par des forêts,
    est à l’abri de l’agitation urbaine. Depuis le début de la pandémie, elle a eu
    un taux d’infection au coronavirus très bas, en dessous de 2 cas par millier
    d’habitants, ce qui prouve notre préoccupation pour la sécurité et pour la
    santé. Par conséquent, les touristes sont invités à visiter les principales
    attractions de la ville, telles la forteresse, la grotte Valea Cetatii,
    l’Eglise ancienne roumaine et l’Eglise évangélique, à loger en toute sécurité
    dans les maisons d’hôtes et les hôtels de Râșnov, à dîner dans nos restaurants
    ou à faire des randonnées à pied ou à vélo, à profiter des programmes
    d’équitation ou à se balader dans les forêts. Nos gîtes touristiques et hôtels
    sont ouverts, leur capacité est d’environ 2 700 places d’hébergement. Les
    restaurants fonctionnent à 30% de leur capacité et la plupart proposent aussi
    des repas à emporter ou des services de livraison à domicile. Tous les
    restaurants de Râșnov ont des terrasses ouvertes avec vue sur la montagne, la
    forêt ou la citadelle. Au printemps, nous allons marquer les cinq itinéraires
    de randonnée à vélo. Nous comptons en permanence sur l’ouverture et le soutien
    de l’administration locale pour développer le potentiel touristique de la
    ville, dans l’esprit d’un tourisme durable et de qualité. »


    Depuis des siècles, la citadelle de Râșnov veille sur la ville du haut de
    sa montagne, précise Daniela Bonta qui nous en fait le tour : « Notre forteresse
    est une attraction touristique nationale dont l’attestation documentaire
    remonte au 12e siècle. On peut toujours voir les éléments
    architecturaux qui ont aidé cette cité à résister avec succès aux sièges. Elle
    n’a été conquise qu’une seule fois, par trahison. Comme elle n’avait pas
    d’alimentation en eau, elle a été conquise parce que ses habitants risquaient
    de mourir de soif. A présent, elle est en travaux de restauration, grâce à un
    projet financé de fonds européens. Ces travaux devraient être finalisés d’ici
    un an. On peut accéder à la citadelle à l’aide d’un funiculaire qui part du
    centre-ville et qui est un moyen de transport écologique à 100%. Cela permettra
    aux touristes de garer leurs voitures dans le parking aménagé au centre-ville. La
    visite est gratuite. La citadelle est ouverte tous les jours de 9h à 17h. »


    Quittons la belle forteresse de Râșnov pour découvrir un autre objectif
    touristique important de la ville : son Eglise évangélique, le lieu de culte de
    la communauté saxonne de la région. Notre invitée, Daniela Bonta, ajoute :
    « Avant la Réforme, elle avait pour patron le Saint Apôtre Mathieu
    (Matei). L’attestation documentaire de l’Eglise évangélique date du 12e
    siècle, tout comme celle de l’Eglise ancienne roumaine. Elle a servi d’église
    paroissiale pour le quartier de Dobrice de Râșnov. »




    Nous continuons notre visite par la grotte de Valea Cetatii (La Vallée de
    la cité). Elle fut découverte en 1954 par des jeunes de la ville. A présent,
    c’est un endroit incontournable de Râșnov, affirme Daniela Bonta : « En
    2010, il a fallu excaver manuellement la grotte pour la rendre accessible au
    public. D’un point de vue géologique, c’est une grotte jeune, car elle n’a que
    2 millions d’années. Mais les roches dont elle est formée sont très anciennes,
    datant du Jurassique, soit d’il y a 160-170 millions d’années. Grâce à son
    acoustique exceptionnelle, pendant l’été, 5 membres de la Philharmonie de Braşov
    y organisent toutes les semaines des concerts de musique traditionnelle
    ancienne roumaine ou des concerts de jazz, qui ne nécessitent pas de micros, ni
    d’amplificateurs. Durant l’été, on peut visiter la grotte de 10h à 20h, alors
    que pendant l’hiver elle ferme à 18h. Pandémie oblige, désormais l’accès est
    possible par petits groupes et se fait toutes les 30 minutes en hiver et toutes
    les 20 minutes en été. »


    Notre dernier arrêt est un endroit adoré par les grands mais aussi et
    surtout par les petits : le Parc des dinosaures de Râșnov, l’endroit idéal
    pour passer une journée inoubliable en famille. Daniela Bonta nous y
    emmène : « C’est le plus grand parc d’attractions aux dinosaures de
    toute l’Europe du Sud-Est. Il s’étale sur 3 hectares de forêt, tout près de la
    citadelle de Râșnov. C’est à la fois un parc d’attractions et un musée en plein
    air. A part un itinéraire impressionnant parsemé d’une centaine de dinosaures
    grandeur nature, il dispose d’aires de jeux pour les enfants, de maisonnettes bâties
    dans des arbres, d’un cinéma en 9D et un cinéma à 360 degrés, d’itinéraires
    d’aventure, d’expositions uniques et de nombreuses zones interactives. C’est là
    que l’on a reproduit en première l’animal volant le plus grand au monde et le
    plus grand dinosaure jamais découvert : le seismosaure, un géant de 45 m
    de longueur. »


    Enfin, on ne saurait oublier le fait que Râșnov est une station de sports
    d’hiver depuis plus d’un siècle. A présent elle s’enorgueillit de la base de
    sauts à skis et de biathlon la plus moderne de Roumanie. Qui plus est, du 18 au
    20 février, la base olympique de Râșnov accueillera une étape de la Coupe du
    monde de sauts à skis et deux compétitions individuelles. Dans le contexte de
    la pandémie, le public n’y aura pas accès cette année, mais les télévisions
    pourront transmettre l’événement en direct. Voilà donc autant de raisons pour choisir la ville de Râșnov comme
    destination de vacances en toute saison. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Târgoviște

    Târgoviște

    Ancienne résidence princière et capitale valaque entre 1396 et 1714, elle est, de nos jours, le chef – lieu du département de Dâmboviţa. Pour remonter le temps, nous vous proposons de faire une première halte dans le Complexe du Musée de la Cour princière, un des ensembles architecturaux les plus importants de la province historique de Valachie.

    Florin Burghui, guide touristique, nous fournit davantage de détails: Dans l’enceinte de la Cour princière, on peut observer la tour de défense, appelée Chindiei (Tour du couchant), puis les ruines du Palais et l’église princière. L’histoire de la Cour princière s’étale entre les règnes de Mircea le Vieux et Constantin Brancovan. À la porte d’entrée, vous trouverez la liste de tous les 33 voïvodes de Valachie qui y ont élu résidence ».

    C’est ce qui explique pourquoi Târgovişte est également connue sous le nom de « citadelle des 33 voïvodes ». A l’entrée dans la Cour princière, se dresse la tour-clocher construite vers la fin du 16e. Dans ce véritable musée en plein air, vous retrouverez les ruines de l’ancienne citadelle, la division des chambres, avec des murailles allant des plus anciennes jusqu’à celles qui proviennent des nombreuses consolidations et restaurations faites au fil du temps. Le symbole de la ville, la Tour Chindiei, mesure 27 m de haut et offre un panorama sur la ville et sur les montagnes alentour. Pour arriver jusqu’en haut de cette tour, le visiteur devra grimper 122 marches de l’escalier en colimaçon.

    A l’intérieur de la Cour princière, on peut visiter, outre les monuments du Moyen Age, le Musée de l’imprimerie et du livre roumain ancien. C’est un musée unique en Roumanie, car c’est ici, à Târgovişte, qu’a été imprimé le premier livre en terre roumaine. La ville de Târgovişte s’enorgueillit de plusieurs autres musées uniques en Roumanie : le musée de la Police roumaine, le musée de l’évolution de l’homme au Paléolithique, le musée des Ecrivains et même le musée de l’unité militaire où a eu lieu l’exécution du couple dictatorial Elena et Nicolae Ceaușescu.

    Voici les explications de Florin Burgui : « Le musée est assez petit. Il comporte la salle où ils ont passé trois nuits, celle où a eu lieu le procès, la pièce dans laquelle les deux époux ont subi l’examen médical avant l’exécution. A titre d’anecdote, ils ont demandé que leurs deux lits simples soient rapprochés, pour former un lit double, car leur couple était très soudé. On a gardé même les couverts de table. Les visiteurs peuvent se rendre aussi sur les lieux de l’exécution des Ceausescu. »

    En 2017, la collection de choses uniques de la ville s’est enrichie d’une Maison de la Romance. Dans ses beaux salons, elle recèle témoignages et documents précieux : partitions originales, photographies et tant d’autres choses qui prouvent combien ce genre musical est important, pour le patrimoine national comme pour celui universel. La ville de Targoviste accueille d’ailleurs le festival de romances, « Le Chrysanthème d’or », créé il y a plus de 50 ans.

    Si vous vous baladez dans le vieux centre-ville, qui a aussi une zone piétonne, laissez-vous tenter par l’ambiance et l’offre variée des restos, des bars et des cafés. (Trad. Mariana Tudose)

  • La cité de Fagaras

    La cité de Fagaras

    Nous mettons le cap sur le centre de la Roumanie. Le département de Brasov est renommé parmi les passionnés de montagne et de monuments historiques. C’est aussi une contrée connue pour le tourisme actif, qui offre de multiples possibilités de loisirs et d’importants sites culturels à découvrir. Une des localités avec une croissance constante du nombre de touristes, c’est la ville de Fagaras. Elle est située aux pieds du massif homonyme, soit la montagne la plus haute de Roumanie, et d’une des plus spectaculaires routes de Roumanie, le Transfagarasan. Il ne faut pas oublier de visiter l’imposante cité qui se trouve au beau milieu de la ville. C’est un des monuments historiques les mieux préservés de Roumanie, jugé par des revues et des sites de tourisme internationaux comme la deuxième cité la plus belle au monde après un château d’Allemagne du 19e siècle. La cité de Fagaras est beaucoup plus ancienne. Sa construction a débuté au 14e siècle pour s’achever en 1650. A présent, son intérieur pourrait être décrit comme mélange entre un musée classique et une reconstitution d’espaces qui ont eu des destinations des plus diverses.

    Horia Pirau, muséologue au Musée de la Contrée de Fagaras « Valer Literat », explique : « C’est une des quelques cités de Roumanie qui n’ont jamais été conquises. Elle fut assiégée à 26 reprises, mais ses portes n’ont jamais été ouvertes face à un adversaire. A une seule exception près. Elle a ouvert ses portes devant le voïvode roumain Michel le Brave en 1600. Suite à la défaite de Mirăslău, celui-ci s’est retiré dans notre forteresse avec une partie des troupes et avec son épouse. L’architecture de la citadelle est en style Renaissance italienne, la planimétrie est un peu plus différente de celle des autres forteresses transylvaines. La majorité suit le style Vauban, en forme d’étoile, mais la citadelle de Fagaras a la forme d’un quadrilatère irrégulier, dont le côté le plus long est celui du nord-ouest. Au bout de ce côté on retrouve la Tour de la Geôle. Du sommet de cette tour, on peut suivre tout mouvement grâce à une vue à 360 degrés. A chaque fois qu’une attaque était préparée, les soldats à l’intérieur de la cité savaient immédiatement de quoi il s’agissait afin de faire les préparatifs nécessaires. Puis, je mentionnerais la Salle du Trône, située au deuxième étage. C’est ici que se trouve le trône et les armoiries de la ville de Fagaras, représentées par deux poissons. Puis, il y a aussi la Salle de la Diète. C’est ici que l’on peut admirer des meubles du 17e siècle reconstitués, vu qu’à l’époque des années 1948 – 1962 la cité a été transformée en prison politique communiste. »

    La citadelle peut être visitée quotidiennement, du lundi au vendredi, un ticket d’entrée coûte seulement 15 lei, soit 3 euros pour les adultes et 7 lei (1 euro et demi) pour les enfants. Les touristes peuvent visiter avec le même ticket le Musée du Pays de Fagaras « Valer Literat » qui peut s’enorgueillir de quelque 20 mille pièces.

    Horia Pirau, muséologue : « Cela vaut la peine de le visiter, d’admirer les chapiteaux d’origine italienne, le mobilier, même si celui-ci est partiellement reconstitué. A ne pas rater le lac de la forteresse, qui accueille des oiseaux, afin notamment de recréer l’atmosphère du 17e siècle. Toutes ces infos se retrouvent aussi dans le matériel de promotion de cette attraction, en anglais, français et allemand. Il y a aussi des brochures en hongrois et à l’avenir nous souhaitons promouvoir aussi cet objectif en italien et en espagnol. Nous avons des touristes qui nous rendent visite annuellement. Nous avons décidé d’offrir des tickets gratuits à certains d’entre eux. Il faut le reconnaitre, l’aspect de notre forteresse est dû aussi au rôle bénéfique des touristes. C’est grâce à ces tickets que nous préservons l’histoire, et cela nous permet de restaurer certains éléments. »

    Et voilà, l’invitation a été lancée. N’hésitez pas de vous rendre au cœur de la Roumanie afin de découvrir une des cités médiévales les plus belles au monde. (Trad. Alex Diaconescu)

  • Cotnari

    Cotnari

    Parmi les attractions touristiques de Cotnari, il convient de mentionner le site archéologique La citadelle de Cotnari, la réserve forestière Cotnari-Cătălina, l’église princière placée sous le vocable de la sainte Parascève et construite entre 1491 et 1493 par les soins du prince régnant Etienne le Grand ou bien le pont médiéval de Cârjoaia.

    Arrêtons-nous d’abord sur la citadelle, qui remonte au IVe siècle av.n.e. Les fouilles archéologiques ont mis en évidence l’existence d’habitats souterrains ou de surface. On a également identifié des vestiges datant du paléolithique ou de l’énéolithique. Près de la cité dace, qui s’étend sur 7,6 ha, on retrouve la réserve située sur la Colline Cătălina. Cette réserve est composée d’espèces d’arbres vieux de 150 à 200 ans.

    Quant à l’église dite de la pieuse Parascève, de Cotnari, elle figure, depuis 2004, sur la liste des monuments historiques du comté de Iasi. Ce lieu de culte fait partie de l’ensemble médiéval connu sous le nom de Cour princière, dont on peut observer aujourd’hui encore les ruines du palais princier, plus précisément les vestiges de ses célèbres caves.

    Dressé sur ordre du voïvode Etienne le Grand (1457-1504), le pont médiéval de Cârjoaia est situé sur la route du vin reliant les communes de Hîrlău et Cotnari. Sa première attestation documentaire date de 1680. Cette construction à quatre voûtes, réalisée en pierre de rivière, mesurait 42 m de long. En 1847, le prince Mihail Sturdza (1834-1849) a ordonné qu’il soit refait avec un seul arc, à la place des quatre voûtes. A présent, on ne sait plus quelles parties appartiennent au pont originel.

    La contrée est également réputée pour son vignoble et ses vins. Voici les explications de Mihaela Turturică, ingénieure œnologue. Le vignoble et la culture de la vigne dans ces endroits remontent à deux millénaires, comme l’attestent les fouilles archéologiques entreprises sur la Colline Cătălina, là où se trouvait la cité dace. Nous cultivons, sur quelque 1800 hectares, plusieurs variétés de vigne autochtones: Frâncuşă, Fetească albă, Grasă de Cotnari et Tămâioasă Românescă. Nous avons aussi une exploitation viticole plus récente, pour les vins rosés de Busuioaca et les vins rouges de Fetescă Neagră.

    L’ingénieure œnologue Mihaela Turturicăn nous emmène aussi dans la cave: On est à 12 m sous la terre. Ici, la température est constante tout au long de l’année, soit 10° à 12°. Le vin y est mis en bouteilles. Les meilleurs vins sont gardés dans la vinothèque. On dit qu’une bouteille de vin recèle autant de philosophie que celle qui se dégage de trois livres. Notre vinothèque recense un million de bouteilles, dont la plus ancienne contient du vin du millésime 1956. Les bouteilles de vin restent couchées de sorte à maintenir le liquide en contact permanent avec le bouchon de liège. Cela empêche que l’air passe à l’intérieur de la bouteille et permet de garder le bouquet du vin. En effet, si dans le cas des vins jeunes on parle d’arômes, les vins anciens, eux, ont du bouquet. Cette différence, on la saisit lors de la dégustation.

  • La Citadelle de Feldioara

    La Citadelle de Feldioara

    Aujourd’hui,
    on va se pencher sur une reconstitution archéologique et architecturale
    remarquable, celle de la citadelle de Feldioara. Le nom de cette citadelle,
    située au département de Braşov, au centre du pays, dérive du hongrois Föld-Vár,
    mot à mot « citadelle de terre ». Le nom saxon, Marienburg, signifie
    la ville de Marie (la Sainte Vierge), qui était en outre la patronne de l’Ordre
    des Chevaliers teutoniques. Car c’est bien cet ordre monastique et militaire
    qui a érigé, en 1211, la Citadelle de Feldioara. Détruite par les Mongols
    trente ans plus tard, en 1241, elle sera reconstruite par la communauté saxonne,
    établie entre temps dans la région. Ce n’est qu’à l’époque communiste que la Citadelle,
    laissée à l’abandon, allait s’écrouler. Les visiteurs d’aujourd’hui verront
    pourtant une Citadelle flambant neuve. Depuis les tours et jusqu’aux murs
    d’enceinte, en passant par le célèbre rempart Zwinger, tout a été rebâti, avec
    le souci de respecter les plans d’origine dans le détail. Les fortifications
    teutoniques initiales furent entièrement conservées, alors que les ruines de la
    chapelle et de l’abbaye cistercienne initiales, situées dans la cour
    intérieure, furent mises en valeur.


    Reconstruits furent
    encore le puit d’une profondeur de pas moins de 70 mètres et un belvédère s’érigeant
    dorénavant avantageusement sur les remparts, permettant une vue imprenable sur
    l’immémorial pays de Bârsa, nom traditionnel de la région entourant la
    citadelle. A l’intérieur, les visiteurs pourront passer de l’exposition
    permanente, intitulée « Traces archéologiques des anciens habitants de
    Feldioara », à l’exposition temporaire, « Les Armindeni, fêtes et
    traditions ». Georgiana Gămălie, chargée de l’organisation d’événements à
    l’actuelle citadelle de Feldioara, nous amène sur les traces des anciens chevaliers
    teutoniques :« Au bout de cinq ans de travaux, la Citadelle
    de Feldioara s’est remise à vivre. Elle a retrouvé son apparence du XVIe siècle,
    les informations archéologiques et les documents dont on disposait nous
    permettant une reconstitution fidèle. Elle est très belle. Regardez ses trois
    tours, chacune abritant une exposition différente. Parce que nous essayons de
    faire parler ces objets d’antan, ces témoins du passé, depuis les morceaux de
    poterie retrouvés à l’occasion des fouilles, et qui couvrent une période étendue
    jusqu’au néolithique, jusqu’aux vases daces ou de l’époque médiévale. Puis,
    dans une des tours, l’on a réussi à ramasser des artefacts plus récents, des
    objets du quotidien, de l’artisanat local, des pièces que nous ont données ou
    prêtées les habitants du coin, un merveilleux exemple de la perfection artistique
    que ces artisans ont réussi à maîtriser.
    »


    La Citadelle de Feldioara ambitionne de devenir aussi un haut lieu de la
    culture vivante. Georgiana Gămălie explique:« Nous voulons faire vivre ce lieu,
    pour qu’il devienne une véritable carte de visite pour toute la région. Les 8
    et 9 septembre prochain, nous lancerons le festival « Les chevaliers
    teutoniques sont de retour à la Citadelle
    ». Il y aura, à l’occasion, des reconstitutions
    de joutes et de tournois des chevaliers teutoniques, le tout agrémenté de
    musique médiévale. Les échoppes des artisans locaux mettront à l’honneur les techniques
    de leurs ancêtres. Quant aux enfants, nous n’allons pas les oublier, et ils
    pourront s’adonner à cœur joie au théâtre de marionnettes, à thématique
    médiévale forcément. Bref, ce lieu retrouvera beaucoup de sa splendeur et de
    son air d’antan, je vous assure.
    »

    Passez
    donc vite à vos agendas et programmez un voyage à Feldioara. (Trad.
    Ionut Jugureanu)

  • La citadelle de Cisnădioara

    La citadelle de Cisnădioara

    C’est au début du XIIe siècle qu’une basilique romane fut bâtie au sommet d’une colline, à 12 Km de la ville de Sibiu. L’église saxonne de Cisnădioara, de rites évangéliste et luthérien, est composée de trois vaisseaux et entourée d’un mur d’enceinte, érigé le long du sommet de la colline dont le nom roumain reprend l’appellatif allemand – Michelsberg, c’est-à-dire la Colline de Mihai. Le monument se distingue des autres églises similaires de Transylvanie par son excellent état de conservation.

    Cela, en dépit des époques troubles que l’église a dû traverser au fil des siècles, comme nous le raconte notre guide d’aujourd’hui et conservatrice du monument, Carmen Kelber : « L’église fortifiée ou la citadelle de Cisnădioara est la plus ancienne église romane érigée en Transylvanie. Construite en 1180, elle ne put compter sur ses murs d’enceinte qu’à partir de 1241, juste avant l’invasion mongole. Pendant 300 ans, elle abrita des moines cisterciens, car, en 1223, l’église a été rattachée à l’abbaye cistercienne de Cârţa. A travers les siècles, elle a rempli des fonctions diverses. Eglise au départ, citadelle abritant des unités d’archers par la suite, arsenal, voire même prison pour une brève période. De nos jours, elle est ouverte aux visiteurs. On y célèbre encore la messe trois à quatre fois par an. »

    C’est au XVIIe siècle que l’église fortifiée de Cisnădioara se fait assiéger par les armées ottomanes. Carmen Kelber rappelle l’épisode : « Les Turcs avaient pour habitude de mettre à sac et puis de mettre le feu aux places fortes qu’ils occupaient. Cisnădioara n’a pas dérogé à la règle. Après l’incendie et pour cent ans, l’église demeura sans toiture. Ce n’est qu’en 1787 que la toiture fut reconstruite, tout en gardant son apparence d’origine. Sur les murs, vous pouvez remarquer ces petits rochers, aiguisés à l’origine, mais ayant subi l’érosion du temps, qui servaient à l’époque à la défense de la cité. On les poussait depuis le sommet de la colline, pour écraser les téméraires qui s’aventuraient à l’attaquer. Puisqu’il n’y avait pas d’arbres autour, les rochers pouvaient rouler tranquillement jusqu’en bas de la colline, et faire pas mal de dégâts. Après la fondation du village de Cisnădioara, les jeunes hommes mariés, pour montrer leur force, se devaient de faire monter un de ces menhirs au sommet. Et puis, si, de nos jours, l’on a des marches, dans le temps c’était une autre paire de manches. »

    Donc, si vous allez tenter l’ascension, vous voilà avertis. Néanmoins, la route escarpée vous laissera le loisir de vous arrêter pour souffler, mais aussi d’admirer et d’immortaliser cet endroit magnifique, assure Carmen Kelber : «Comptez 10 minutes pour monter les 145 marches, irrégulières certes, et pour franchir les 160 mètres à parcourir. Ce n’est pas de tout repos, mais l’effort consenti vaut la peine. Une fois arrivé en haut, vous n’allez pas le regretter. La vue est imprenable. Vous voyez la rivière, le village, les collines avoisinantes, la nature magnifique et sauvage qui nous entoure.»

    Les touristes étrangers, aussi sceptiques qu’ils soient au départ, repartent émerveillés, raconte Carmen Kelber, conservatrice de l’église fortifiée de Cisnădioara. Certains y débarquent au hasard de leurs promenades à travers la Transylvanie ou à l’occasion du Festival international de théâtre, organisé chaque année en haut de la colline. Quant à Carmen Kelber, vous allez la retrouver assise sur un banc, jamais loin de l’église qu’elle chérit autant, et toujours prête à vous conter une kyrielle d’histoires, plus savoureuses les unes que les autres. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • « Sighişoara médiévale » 2018

    « Sighişoara médiévale » 2018

    Chevaliers sur leurs montures, écuyers, princesses élégantes, troubadours, marchands, artisans, jongleurs ont créé, trois jours durant, une atmosphère de conte de fées à la 25e édition du Festival médiéval de Sighişoara (centre), l’unique citadelle médiévale habitée du sud-est de l’Europe. Depuis 1992, le festival recrée, fin juillet, l’ambiance du Moyen Age. Le maire de la ville, Ovidiu Mălăncrăvean, précise: « Nous avons essayé un retour aux origines, soit de nous rapprocher des premières éditions du festival, car Sighişoara est pratiquement la pionnière des festivals médiévaux de Roumanie. Nous avons beaucoup de chance, cette année aussi, nous avons des troupes étrangères ; j’invite à chaque fois tout le monde à Sighişoara, où le spectacle est de bonne qualité. Pratiquement, ils reviennent dans la partie médiévale de notre évolution. »

    270 artistes et danseurs de Roumanie et de quatre autres pays ont présenté au public une centaine de moments culturels et artistiques. Le réalisateur du festival a été, après un grand nombre d’années, l’initiateur du festival, Mihai Serghei Tudor :« Presque tous les spectacles ont eu un point culminant. J’ai toujours affirmé qu’il fallait privilégier la beauté, l’histoire, l’identité culturelle et laisser de côté tout ce qui est commerce et argent » . Le festival attire chaque année dans la cité de Sighisoara de nombreux touristes roumains et étrangers attirés par l’authenticité des spectacles, des danses moyenâgeuses, des décors et des costumes. « Très beau, très bien organisé. Nous essayons de revivre une histoire de la Roumanie » « J’aime beaucoup l’ensemble », « Je ne m’y attendais pas. J’ai vu à la télé les éditions précédentes. C’est quelque chose de wow. J’ai même essayé quelques pièces vestimentaires, pour quelques photos ».

    Théâtre de comédie, théâtre d’ombres, spectacles interactifs pour enfants, arènes de tournois, jongleries avec des drapeaux, ateliers d’art et de manufacture médiévale ont également figuré à l’agenda de l’événement. Les spectateurs ont également participé à des récitals de poésie, des conférences, des expositions, mais aussi à des activités qui ont constitué trois jours durant une porte d’accès dans l’histoire.

    A l’intérieur des murs de la citadelle des chevaliers hardis ont simulé des combats, les princesses ont étalé leurs élégants costumes et les ménestrels ont fait preuve de leur virtuosité. Enfin les artisans ont enchanté les touristes avec des souvenirs inédits et de jouets faits à la main en bois, verre et cuir.