Tag: citadelle

  • QSL septembre 2017 – La citadelle de Costeşti

    QSL septembre 2017 – La citadelle de Costeşti

    Il s’agit en fait d’un ensemble de citadelles et fortifications situé dans les Monts Sureanu, dans les Carpates Méridionales, dans le centre-ouest de la Roumanie. Un ensemble connu aussi sous le nom de cités daciques des Monts Orăştiei. La citadelle de Costeşti fut bâtie sur la colline haute de 561 m appelée tout simplement Cetăţuia – la petite citadelle. Elle avait le rôle de défendre un village se trouvant au pied de la colline et servait de résidence aux rois daces de la zone. Elle avait aussi une autre mission : défendre la route qui menait à la capitale de la Dacie, Sarmizegetusa Regia. D’ailleurs, la citadelle de Costeşti est une des 6 forteresses daciques des Monts Orăştiei bâties au 1er sicèle av. J.-C. afin de défendre le pays contre l’invasion romaine. Elles sont actuellement incluses au patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Le mur de défense n’entourait pas complètement la colline. Il avait été construit uniquement sur les côtés où l’accès à la cité était facile. Inspiré des constructions similaires de Grèce, la cité a été toutefois adaptée aux conditions naturelles spécifiques aux Monts Orăştiei. Un type de mur baptisé Murus Dacicus – le mur dacique. Par endroits, il avait des bastions dont le rez-de-chaussée servait de dépôt pour les armes et les provisions. Son étage servait d’habitation et de position de lutte pour les soldats qui défendaient la citadelle. Derrière le mur, il y avait aussi des plates-formes de combat. Si les ennemis franchissaient tous ces systèmes défensifs, ils devaient encore casser une porte qui permettait l’accès à une pente raide vers le plateau supérieur de la cité. La citadelle de Costeşti a été détruite en l’an 102, pendant la première guerre daco-romaine. Elle fut tout de suite reconstruite pour être détruite une nouvelle fois, cette fois-ci définitivement, et abandonnée en l’an 106 après la conquête de la Dacie par les Romains. Aujourd’hui il ne reste plus que des ruines de ce qu’était jadis une véritable forteresse dacique. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Târgovişte, « la citadelle des 33 voïvodes »

    Târgovişte, « la citadelle des 33 voïvodes »

    Par le passé, on vous a fait voyager à travers Târgovişte pour vous faire connaitre les enseignes de l’histoire, c’est-à-dire des plus de trois siècles pendant lesquels la ville a été une résidence voïvodale et la capitale de la Valachie, entre 1396 et 1714. Notre halte d’aujourd’hui concerne plutôt un événement qui a eu lieu là-bas au mois d’octobre : l’inauguration d’un musée unique au monde. C’est le Musée de la Romance.

    Bien sûr, l’attraction principale de la ville reste le Complexe du Musée de la Cour princière, où le voyageur peut s’arrêter pour visiter quelques-uns des 14 musées qui se trouvent à Târgovişte ou dans le département de Dâmboviţa. La Cour princière est un ensemble de constructions qui datent des siècles XV-XVIII, où 33 voïvodes de Valachie ont élu résidence. Musée de plein air, vous retrouverez là les ruines de l’ancienne citadelle, la partition des chambres, avec des murailles des plus anciennes jusqu’à celles qui proviennent d’après les nombreuses consolidations et restaurations faites au fil du temps. À la porte d’entrée vous pouvez passer en revue les princes qui ont régné à la Cour de Târgovişte, en lui accordant le nom de « La citadelle des 33 voïvodes ».

    Le symbole de la ville, la Tour Chindiei, a 27 mètres de hauteur et offre un panorama sur toute la ville et sur les montagnes. Autrefois, elle servait de tour d’observation pour annoncer l’attaque imminente des Turcs qui envahissaient la Valachie régulièrement. Puis, vous pouvez visiter la Grande église voïvodale, un monument qui date du XVIème siècle. Ceux qui viendront visiter la Cour princière verront à l’intérieur, outre les monuments du Moyen Age, le Musée de l’Imprimerie et du livre roumain ancien. C’est un musée unique en Roumanie, car c’est ici, à Târgovişte, qu’a été imprimé le premier livre en terre roumaine.

    La collection de choses uniques de la ville s’est enrichie d’une Maison de la Romance. Alina Mavrodin Vasiliu a eu l’initiative de ce projet avec son époux, Teodor Vasiliu. Elle est la directrice du festival de romances, « Le Chrysanthème d’or », créé il y a 50 ans. « Cet espace du musée de Târgovişte, cette Maison de la Romance, collecte dans ses beaux salons des témoignages exceptionnels, des documents de grande valeur, des partitions originales, des photographies et des choses qui prouvent combien ce genre musical est important, non seulement pour le patrimoine national, mais pour celui universel aussi. Car la romance est pratiquement une sœur de cœur des autres genres musicaux déjà inscrits au patrimoine mondial; si on pense au fado, par exemple, qui a déjà un musée à son nom, pourquoi la Roumanie n’aurait pas un musée de la Romance ? Pourquoi la romance roumaine ne pourrait-elle pas être la sœur du fado ou des autres genres que d’autres pays honorent, par exemple, dans le patrimoine mondial de l’UNESCO ? Et où aurait pu se trouver cet espace sinon à Târgovişte, la citadelle des poètes roumains comme Alexandrescu, Ion Heliade Rădulescu… Il y a aussi une belle salle dans le Musée de la Romance, dédiée aux auditions. L’établissement accueillera un espace multiculturel, car nous voulons organiser dans cette belle Maison de la Romance des évènements lors desquels la romance soit une hôtesse pour tous les autres arts. Et tous ceux qui désirent entrer dans un espace d’un musée ayant une qualité, un raffinement et une poésie splendides sont invités à la Maison de la Romance, dans cette citadelle historique renommée de Târgovişte. »

    Notre interlocutrice nous a révélé qu’il y a ici un espace dédié à tous les ambassadeurs de la romance roumaine, actifs sur les scènes internationales. Une fois arrivés à Târgovişte, nous vous proposons aussi de visiter le Musée des écrivains, la Maison du peintre Petraşcu, le Musée d’art, le Musée d’histoire et les 20 églises qui ont été bâties ici du temps des voïvodes, avec une valeur architecturale et picturale très importante.

    En espérant vous avoir incité à découvrir une ville qui chante et qui enchante, on vous attend la prochaine fois avec une nouvelle destination. (trad. Nadine Vladescu)

  • QSL juin 2017 – La citadelle de Colţ

    QSL juin 2017 – La citadelle de Colţ

    La citadelle de Colţ a été donc érigée au 14e siècle sur un rocher à l’entrée d’une défilée créer par la rivière de Râusor (petite rivière, en roumain). Elle appartenait à un noble de la contrée de Haţeg, appelé Cândea. L’expansion du royaume magyar l’a déterminé à passer au catholicisme et à changer son nom de Cândea en Kendeffy. Ses successeurs ont continué à construire de résidences et à s’occuper de la citadelle. Jusqu’à la fin du 17e siècle, la famille Cândea a été considérée comme la plus influente de la zone. Le seul rôle de la forteresse de Colţ était de protéger ses constructeurs, elle n’était pas un objectif stratégique lors des campagnes militaires du Moyen Age. Néanmoins, la famille Kendeffy, en tant qu’alliée de la Hongrie, a lutté contre les Ottomans, étant récompensée par des fonctions et des domaines. Au début du 18e siècle, la famille Kendeffy déménage dans une autre zone et abandonne la forteresse.

    Par ailleurs, la citadelle est étroitement liée à la création du célèbre écrivain Jules Verne : on en trouve une illustration dans l’édition de 1892 du roman « Le château des Carpates ». Il paraît que Jules Verne aurait voyagé dans la région de Haţeg, accompagné par une jeune femme de Transylvanie, appelée Luiza, avec laquelle il a aussi vécu une histoire d’amour. Sans doute, la citadelle de Colţ lui a servi de source d’inspiration. On met une vingtaine de minutes à pied pour remonter le rocher et arriver à la citadelle. Comme il était déjà tard, quand j’y suis arrivée, je n’ai visité que le monastère de Colţ, se trouvant au pied de la montagne. Un endroit paisible, au cœur de la nature, où l’on entend le bruissement des feuilles des arbres, les murmures de la rivière et le chant des oiseaux. C’est un des premiers monastères attestés sur le territoire de la Roumanie, bâti, lui aussi, par la famille Cândea (Kendeffy) vers 1315. L’église est en pierre, elle a aussi une tour carrée jadis utilisée à des fins défensives. A l’intérieur de l’église on trouve une fresque réalisée à la moitié du 14e siècle par un des premier peintres roumains connus, Stefan. (Trad. Valentina Beleavski)

  • QSL mai 2017 – La citadelle de Severin

    QSL mai 2017 – La citadelle de Severin

    Bien que l’on ignore la date exacte de sa construction, les documents historiques indiquent que c’est en 1233 que furent érigés les murs d’une nouvelle citadelle qui allait s’appeler Severinopolis ; ce nom rendait hommage à l’empereur romain Septime Sévère, pendant le règne duquel la ville antique de Drobeta était devenue une colonie romaine. La prise de la citadelle de Severinopolis, bâtie stratégiquement au bord du Danube, aurait été une grande victoire pour tout combattant et un pas en avant vers la conquête de nouveaux territoires.

    Par conséquent, au 13e siècle, la citadelle de Severin a dû faire face aux canons bulgares, tatars, turcs et hongrois. C’est à peine lors de fouilles archéologiques démarrées en 1936 que l’on a découvert sa structure initiale: de forme rectangulaire, elle avait deux murs bâtis en pierre de rivière et trois tours. Elle était protégée par un fossé profond. Au centre de la citadelle, il y avait une chapelle construite avec des matériaux pris sur le site de l’ancien castre romain de Drobeta se trouvant dans le voisinage. La chapelle était entourée de tombes. Et c’est toujours à l’intérieur de la citadelle que fut découvert un four destiné à la fabrication d’armes.

    La citadelle médiévale de Severin a récemment bénéficié d’un projet de restauration financé de fonds communautaires, suite auquel elle a été ramenée aux normes architecturales européennes et réintroduite dans le circuit touristique. Pendant les travaux de restauration, les archéologues ont mis au jour un important trésor formé de fragments d’armes et d’armures, d’ossements et de céramique. Ils ont également découvert deux murs d’enceinte inconnus auparavant. Somme toute, le trésor découvert à Severin réunit 160 monnaies, des fragments de flèches d’arcs et d’arbalètes, des morceaux de cannons ainsi qu’une fontaine remplie de fragments de céramique. Voilà pour cette citadelle de Severin que vous allez sous peu voir sur notre carte QSL du mois de mai. En attendant, entrez sur notre site, rri.ro, rubrique QSL. (Trad. Valentina Beleavski)

  • QSL avril 2017 – La citadelle de Blidaru

    QSL avril 2017 – La citadelle de Blidaru

    Cette citadelle est située sur le sommet du même nom, à 750 m d’altitude. Elle fait partie de la série de forteresses de défense de Sarmizegetusa Regia, capitale de la Dacie et principal centre militaire, religieux et politique de l’Etat dace d’avant les guerres contre l’Empire romain. La cité de Blidaru est la mieux conservée de la zone, occupant près de 6000 mètres carrés. Elle comporte des salles d’entrepôt, 4 tours de défense et une entrée bien ingénieuse pour l’époque où elle a été construite : l’ennemi entrait par la première tour où un mur l’obligeait de tourner à droite, où l’attendaient les soldats daces. On estime que la cité de Blidaru a aussi servi d’école militaire, où les daces formaient leurs futurs soldats.

    Une deuxième entrée, plus étroite, se trouve du côté du bastion sud. On voit aussi les traces d’une tour qui servait d’habitation. Le côté Est de la cité n’avait pas besoin de renfort, le versant étant assez abrupt pour servir de système défensif naturel. Il en va de même pour une moitié de la partie nord de la fortification. Des marches en terre mènent vers le nord-ouest. De l’avis des archéologues, le premier niveau servait d’espace de stockage et d’habitation, le 2e – abritait les machines de guerre des Daces. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Attractions touristiques dans le comté de Neamţ

    Attractions touristiques dans le comté de Neamţ

    Notre destination est aujourd’hui le comté de Neamţ, situé en Moldavie, dans l’est du pays. Bien que ne figurant pas parmi les zones touristiques les plus connues de Roumanie, comme la Transylvanie, la côte de la mer Noire ou, plus récemment, la ville de Bucarest, la contrée de Neamţ compte toutefois de nombreuses attractions pour des vacances réussies : merveilles de la nature, sites historiques, monastères, traditions anciennes et une cuisine moldave à laquelle nul ne peut résister.

    Chef-lieu du département, la ville de Piatra Neamţ recèle une partie de ces attractions. Au centre-ville se trouve l’ensemble de la Cour princière, remontant à l’époque d’Etienne le Grand, prince régnant de Moldavie durant la seconde moitié du 15e siècle, dont seuls les murs d’enceinte et les caves subsistent. Tout près se trouve l’église princière St. Jean, construite en pierre en 1497 – 1498. Parmi les nombreux musées de la ville, il y en a un qu’il ne faut surtout pas rater: le Musée d’art énéolithique Cucuteni. Ouvert en 2005 dans le centre historique de la ville, il est abrité par le bâtiment d’une ancienne banque. Y sont exposés des récipients en céramique peinte, aux formes élégantes et aux décorations spécifiques d’une civilisation qui s’est développée entre 4600 et 2750 av. J.-Ch. en Moldavie, dans le sud-est de la Transylvanie, sur le territoire de l’actuelle République de Moldova et de l’Ukraine. Le nom de cette civilisation est lié aux découvertes archéologiques faites entre 1884 et 1893 à Cucuteni, tout près de Iaşi.

    Notre guide à travers le comté de Neamţ est le journaliste Traian Bădulescu : « Le département de Neamţ compte parmi les régions à grand potentiel touristique de Roumanie. Le tourisme rural y est assez bien développé. Des centaines de pensions rurales y attendent les touristes, ainsi que plusieurs grands 3 ou 4 étoiles récemment rénovés. « Hanul Ancuţei » est une fameuse auberge très recherchée par les touristes roumains et étrangers de passage dans la région. Le lac de Bicaz et le Massif de Ceahlău sont nos plus beaux sites de randonnée. »

    Depuis la ville de Piatra Neamţ on accède très facilement au barrage de Bicaz et au Parc national « Les Gorges de Bicaz ». Depuis Bicaz ont peut arriver au Massif de Ceahlău et à son Parc national. Une autre route menant au Massif de Ceahlău passe par les villes de Roman et de Târgu Neamţ. A Roman se trouve la maison-musée d’un des plus grands musiciens que la Roumanie a donnés au monde : le chef d’orchestre Sergiu Celibidache. Et puis, entre Roman et Târgu Neamţ se trouve la célèbre auberge que notre interlocuteur a mentionnée tout à l’heure : « Hanul Ancuţei », construite à la fin du 18e siècle et où faisaient halte, à l’époque, les marchands qui traversaient cette zone de la Moldavie. Un des écrivains roumains les plus prolifiques, Mihail Sadoveanu, a écrit 9 récits réunis dans un volume sous le titre «Hanul Ancuţei», publié en 1928.

    Après avoir quitté « Hanul Ancuţei », nous arrivons à Târgu Neamţ, avec sa citadelle médiévale. A proximité de la ville se trouve la maison-musée d’un autre grand narrateur roumain : Ion Creangă, qui a passé son enfance à Humuleşti, petit village devenu de nos jours un quartier de la ville. En prenant la route des montagnes, on arrive au Parc naturel de Vânători Neamţ et à la Réserve de bisons de Dragoş Vodă. C’est toujours à Vânători Neamţ, à une quinzaine de km de Târgu Neamţ, que se trouve le plus important ensemble monastique de l’histoire de la Moldavie : le monastère de Neamţ, dont l’existence est liée aux noms de plusieurs princes régnants : Petru Ier Muşat, Alexandre le Bon et Etienne le Grand.

    Père Andrei nous explique pourquoi ce monastère est important et vaut la peine d’être visité : « Tout d’abord parce que le monastère de Neamţ est un symbole de la vie monastique et de la culture roumaines. En outre, c’est un très beau monument du Moyen-Age fondé par des voïvodes de la dynastie moldave des Muşat. Etant situé tout près de la Citadelle de Neamţ, il a joué un rôle stratégique durant cette époque. Il a reçu d’importantes donations de la part des voïvodes de la lignée des Muşat, ce qui a permis son embellissement. Le premier métropolite de Moldavie et supérieur du monastère de Neamţ a été Iosif Ier Muşat, qui appartenait à la dynastie. »

    Mentionnons également qu’une école de calligraphes et miniaturistes y fonctionnait au 14e siècle et qu’une typographie y a été créée en 1800.

    Depuis le monastère de Neamţ, après avoir parcouru une cinquantaine de km à travers une zone couverte de forêts épaisses, on arrive à Durău, station calme et confortable, qui dispose également d’une piste de ski. En été, la station est le point de départ de nombreux itinéraires de randonnée en montagne, entre autres vers le sommet Toaca du Massif de Ceahlău. Ceux qui en entreprennent l’ascension le 6 août, jour de la Transfiguration dans le calendrier orthodoxe, ont l’occasion d’assister, très tôt le matin, à plus de 1900 mètres d’altitude, à un phénomène mystérieux : après le lever du soleil, le sommet Toaca jette une ombre en forme de pyramide enveloppée dans une aura multicolore, ce qui alimente les légendes liées à cette montagne sacrée pour les Daces, nos ancêtres. Ceux-ci pensaient que les dieux habitaient ces montagnes et ils grimpaient jusqu’à leur sommet pour se trouver plus près du ciel quand ils priaient. (Trad. : Dominique)

  • Sighişoara

    Sighişoara

    La Roumanie compte près de 250 citadelles et églises fortifiées. La cité de Sighisoara ou de Schasburg, selon son appellation allemande, située dans le centre de la Roumanie, est également appelée La perle de la Transylvanie. Incluse depuis 1999 au Patrimoine mondial de l’UNESCO, Sighisoara est une des rares cités médiévales européennes encore habitées et une destination incontournable des touristes étrangers qui visitent la Roumanie.

    Sighişoara est non seulement un véritable joyau culturel, mais aussi une oasis de paix. Le visiteur de passage ne manquera surtout pas de flâner dans les ruelles étroites de l’ancien bourg saxon, histoire de découvrir un coin du monde.

    Dorin Stanciu, le tambour de la cité, nous servira de guide : « Vous y retrouverez 9 des 14 tours élevées par les guildes d’antan. La cité médiévale de Sighişoara date du XIIIe siècle, plus précisément de l’an 1280. Son symbole est la Tour de l’Horloge. Elle mesure 64 mètres de haut et abrite, depuis 1889, le musée d’histoire de la ville, unique musée du pays à s’étaler à la verticale. Cette même tour avait été, en 1556, le siège du Conseil populaire. La cité de Sighişoara avait jadis dénombré 14 tours de défense, 15 guildes, 40 métiers artisanaux et quatre bastions d’artillerie. De nos jours, dans cette cité médiévale, la mieux conservée de Transylvanie et du sud-est de l’Europe, on peut admirer 9 tours de défense et 160 maisons remises à neuf après le grand incendie du 30 avril 1676, qui avait consumé la Ville basse, située sur la colline avoisinant la cité. Selon une légende locale, une veuve, voulant laver son linge, aurait fait le feu pour bouillir de l’eau. Il aurait suffi de quelques étincelles emportées par le vent pour que l’incendie éclate dans la citadelle médiévale. 600 toitures et maisons auraient alors été réduites en cendres. Toutes les maisons ont été refaites, utilisant les matériaux originels, à savoir la terre glaise et les briques. Autant de raisons de se rendre à Sighişoara, le joyau médiéval de la Roumanie ».

    D’une précision exemplaire, la grande horloge suisse de la tour est munie d’un mécanisme datant de 1906. Il met en marche des figurines uniques en Roumanie. Elles représentent les jours de la semaine et plusieurs divinités : la Justice, l’Equité et la Paix. Le dernier niveau de la Tour est un balcon ouvert réunissant les 4 côtés de la construction. C’est de là que l’on peut admirer un superbe panorama de la ville.

    Pourtant, la Tour de l’horloge n’est pas la seule attraction de la cité, précise notre interlocuteur Dorin Stanciu : «Nous avons aussi deux églises importantes, bâties en style gothique, à savoir l’Eglise du Monastère et l’Eglise sur la Colline. La première a appartenu aux moines dominicains jusqu’au milieu du XVIe siècle. Après la réforme de Martin Luther, elle allait devenir église évangélique luthérienne. Quant l’Eglise sur la Colline, qui date de 1345, elle a été dressée sur l’emplacement d’une ancienne chapelle romaine. Plus de 200 mille touristes visitent annuellement ce lieu de culte. Enfin, je ne saurais oublier de mentionner les neuf tours rappelant les nombreuses guildes de la cité, dont celles des bouchers, des pelletiers, des tisserands, des tailleurs, des cordonniers ou des serruriers. »

    Voici comment Dorin Stanciu, le tambour de la cité de Sighisoara, accueille ses hôtes : « On leur souhaite la bienvenue et on les remercie de leur visite, en s’adressant dans leur langue maternelle, une soixantaine au total. C’est quelque chose d’inédit, vous me l’accorderez. Après quoi, on commence la présentation. En longeant les 930 mètres de murailles d’enceinte de cette cité qui remonte au XIVe siècle, vous allez découvrir l’histoire racontée chaque jour par le tambour de la cité de Sighisoara qui vous servira de guide. » (Trad. Mariana Tudose)

  • Vacances dans le comté de Bihor

    Vacances dans le comté de Bihor

    Nous pouvons prendre la ville d’Oradea comme point de départ de notre itinéraire, pour nous diriger ensuite vers la station de Felix-les-Bains et vers les stations de montagne. A Oradea, on peut admirer une des plus grandes cathédrales catholiques d’Europe Orientale, qui est en même temps le plus grand ensemble architectural de style baroque de Roumanie et remontant à 1752. Tout aussi célèbre, l’orgue de cette cathédrale date presque de la même époque, plus exactement de 1780 et elle a été offerte à la cité par l’impératrice Marie Thérèse.



    Notre guide à travers la ville est M. Adrian Dubere, chef du Centre national d’information et de promotion touristique de Bihor. « Oradea compte de nombreux objectifs touristiques : la citadelle, justement en train d’être remise à neuf, des bâtiments historiques de style « art nouveau ». La citadelle a une structure pentagonale et elle est vieille de 800 ans. Pour l’instant, en raison des travaux de rénovation, une seule des cours intérieures peut être visitée. L’église de la cité est toujours là et on peut voir aussi les anciennes écuries. A proximité de la ville de trouve la station balnéaire Felix-les-Bains, très recherchée par les touristes. »



    Les travaux de rénovation ont permis de découvrir une cuisine du Moyen-Age, presque intacte, avec les fours, les constructions en brique auxquelles étaient attachées les tables, un évier vieux de plus de 400 ans et la resserre pour les provisions. Cette cuisine sera intégrée au tour de la cité médiévale d’Oradea. Bogdan Pater, du Conseil départemental de Bihor, recommande Oradea aux touristes de tous les âges: « Oradea est une ville multiculturelle. De nombreuses religions y sont présentes. Par sa cité ancienne et par les monuments répandus à travers la ville, Oradea est une destination pour les amateurs de tourisme culturel et historique. Elle l’est aussi pour ceux qui aiment la vie nocturne, car de nombreuses boîtes de nuit y ont fait leur apparition. Au début de l’automne, nous organisons le festival « L’automne à Oradea » et un Festival international de théâtre bref. Ils sont précédés par les Journées de la cité. Ensuite, le 12 octobre, c’est la fête de la ville d’Oradea. »



    La station de Felix-les-Bains est une des plus connues de la région et la plus grande parmi les stations balnéaires permanentes de Roumanie. Elle dispose de près de 6 mille places d’hébergement, de plusieurs établissements de cure et de piscines couvertes ou en plein air, alimentées par des sources d’eau thermale dont la température va de 43 à 49 degré Celsius.



    Citadelle, églises, station balnéaire, traditions mais aussi destination pour le tourisme actif — voilà de quoi attirer les visiteurs et les vacanciers. Une offre séduisante, à laquelle il est difficile de résister — estime Adrian Iohas, propriétaire d’une agence de tourisme: « Le comté de Bihor se prête à de nombreuses formes de tourisme. Oradea et les autres villes attirent par leurs monuments historiques. A Vadul Crişului nous avons la tradition de la poterie blanche, conservée depuis très longtemps. Dans la zone de Beiuş des traditions anciennes sont préservées. A Roşia nous avons un moulin à eau unique en Europe. La zone karstique est magnifique, avec ses innombrables grottes — dont 300 à Vadul Crişului. Sur ces 300, 3 seulement sont accessibles aux touristes ; pour explorer les autres, on a besoin d’équipement et il faut s’y connaître. »



    Avez-vous jamais rêvé de vacances en montagne, dans une zone solitaire, dans une maison vieille de 100 ans, mais qui vous offre tout le confort auquel vous pouvez aspirer ? La contrée de Bihor est ce que vous cherchez. Le spéléologue Viorel Lascu et son fils sont devenus des entrepreneurs privés dans le massif de Pădurea Craiului. Là ils gèrent un projet touristique inédit. Les touristes qui franchissent le seuil de la maison où ils sont hébergés n’ont pas accès à Internet et doivent couper eux-même le bois pour se chauffer. Et il n’est pas sûr d’avoir le réseau pour utiliser le portable. La nuitée coûte 50 lei — soit environ 10 euros : « C’est un projet qui vise à faire revivre le village roumain ancien et il est fondé sur une passion que je partage avec ceux qui financent mon projet : la spéléologie. Dans les années ’80, j’explorais la région du Massif de Pădurea Craiului, à proximité de la commune de Roşia, quelques grandes grottes, connues pour leur patrimoine préhistorique. C’est là que l’on a découvert les plus anciennes traces des pas humains de Roumanie. A part le décor magnifique, nous avons été impressionnés par les maisons vieilles de 100 ou 200 ans, aux toits de chaume et aux âtres en argile. Nous avons commencé à les rénover. La première que nous avons achevée est exactement comme elle était il y a 2 siècles, avec, dans la cour, deux cerisiers encore plus vieux que la maison elle-même. Nous avons tout refait, avec du mobilier ancien, les adaptant aux besoins modernes, sans pourtant rien altérer à leur aspect. Il y a l’eau courante, un système de chauffage, et tout ce qu’il faut pour cuisiner. Comme je suis passionné de spéléologie, avec le concours de plusieurs de mes amis, j’ai jeté les bases d’une école de spéléologie. Nous disposons de guides spécialisés qui parlent l’anglais, le français, le hongrois et même le norvégien et qui peuvent apprendre à quelqu’un qui n’a jamais vu une grotte dans sa vie à explorer les grottes non aménagées de la zone comportant différents niveaux de difficulté. »



    Si les grottes ne vous tentent pas, vous pouvez pratiquer l’équitation ou vous exercer au tir à l’arc. Ou encore visiter l’atelier d’un artisan. La contrée de Bihor est renommée pour sa céramique blanche de Vadu Crişului, pour ses coffres à dot et pour son violon à pavillon, instrument unique en Roumanie utilisé dans la musique traditionnelle de la région. Les vacances finies, vous pouvez emporter dans vos bagages un objet artisanal — souvenir d’une des plus belles contrées roumaines, celle de Bihor.


    (Trad.: Dominique)

  • QSL février 201 – La citadelle de Poenari

    QSL février 201 – La citadelle de Poenari

    QSL février 201 – La citadelle de Poenari

  • Alba Carolina

    Alba Carolina

    Nous vous emmenons à Alba Iulia, dans le centre-ouest du pays. Pourquoi ? Nous visiterons sa citadelle restaurée et passerons quelques moments dans un hôtel pour le moins inhabituel. Alba Iulia est une ville à l’histoire très ancienne. Son castrum romain a été construit en l’an 106…


  • La citadelle de Prejmer

    La citadelle de Prejmer

    Le village de Prejmer a été habité plusieurs siècles durant par des Sicules, qui y ont construit une église fortifiée, pour repousser les invasions turques et tartares. Il convient de noter que tout au long du Moyen Age la localité a été brûlée et pillée une cinquantaine de fois.



    Adriana Stroe, historienne de l’art à l’Institut National du patrimoine, nous présente en bref l’historique de Prejmer : « La légende veut que la localité ait été fondée par l’Ordre des chevaliers teutoniques amenés par la Cour de Hongrie en 1211 pour organiser la défense du Pays de Bârsa. Sa première attestation documentaire remonte à 1240. C’est à cette date que le roi Béla IV de Hongrie fait don des localités de Prejmer, Feldioara, Sânpetru et Hărman à l’Ordre des moines cisterciens de Cârţa. Prejmer va appartenir à cet ordre religieux jusqu’au début du XVe siècle. En 1454, Prejmer se voit accorder le droit d’accueillir une foire annuelle. Ce droit n’était octroyé qu’aux localités ayant atteint un certain essor économique. Prejmer remplissait déjà ce critère, étant, après les cités de Braşov et de Codlea, une des plus grandes localités du Pays de Bârsa. Le village recensait 210 habitations en 1510 et 233 en 1556. Vers 1584, quand il allait obtenir le droit de tenir une foire hebdomadaire, Prejmer totalisait 328 maisons en pierre et 210 autres en bois ».



    De nos jours, l’église fortifiée de Prejmer est en très bon état de conservation, affirme Adriana Stroe : « Ce qui caractérise cet ensemble, c’est le fait qu’à la différence d’autres églises fortifiées, ici les installations défensives sont placées uniquement à l’intérieur. Autrement dit, l’église n’est pas fortifiée à l’extérieur aussi. Construite en style gothique précoce par les moines de l’abbaye cistercienne de Cârţa, elle est unique par son plan initial en croix grecque (chacun des bras égaux de la croix était disposé autour dun carré surmonté par une tour octogonale). Devenue propriété du village, l’église subit les modifications les plus importantes au premier quart du XVIe siècle. Le plan de construction en croix grecque est remplacé par celui en croix latine. Le bras oriental de cette croix, plus précisément le chœur, abrite un des autels polyptyques les plus anciens du pays, datant du milieu du XVe siècle. En 1427, sur ordre royal, l’église fut entourée de murailles d’enceinte presque circulaires, prévues au sud d’une tour d’entrée et flanquées de quatre tours semi-circulaires orientées vers le sud-est, le nord-est, le sud-ouest et le nord-ouest. L’accès dans la forteresse entourée de douves se faisait par un pont-levis. A l’intérieur, on a commencé à bâtir des espace à plusieurs niveaux pour y garder les blés et les biens de valeur de chaque famille et servir de refuge aux villageois en cas de siège ».



    Face aux assauts des envahisseurs, la population se réfugiait dans la citadelle. Les vivres ici stockés suffisaient à en assurer la survie assez longtemps. Hormis les pièces abritant les provisions et celles qui servaient de dortoir, la citadelle avaient aussi des fontaines, un moulin à cheval, un four à pain et même une école. Tout était donc prévu dans les moindres détails. Voilà pourquoi la citadelle de Prejmer passait pour la plus puissante des fortifications saxonnes de Transylvanie. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les forteresses ont sans cesse été renforcées. Tel n’a plus été le cas après, car les sièges s’étant faits de plus en plus rares, les espaces servant de refuge ont peu à peu perdu de leur importance et fini par remplir d’autres fonctions. Entre 1963 et 1970, d’amples travaux de restauration ont fait de l’ensemble architectural de Prejmer une des églises fortifiées les mieux conservées de Transylvanie. (trad. Mariana Tudose)


  • La citadelle de Rupea

    La citadelle de Rupea

    Au XIIe siècle, dans la foulée des migrations causées par les croisades, les colons saxons se sont établis dans la province historique roumaine de Transylvanie. Réputés pour leur diligence et surtout pour leur savoir-faire artisanal et agricole, les Saxons, qui ont joui de certains privilèges de la part des rois de Hongrie, allaient contribuer à l’essor des villages de la région et fonder les premières villes à l’intérieur de l’arc carpatique.



    Centres administratifs des Saxons, les cités de Sibiu, Braşov, Mediaş, Bistriţa, Sighişoara, Sebeş et Rupea sont aujourd’hui encore un symbole de la Transylvanie du point de vue de leur rôle et de leur style architectonique. Le noyau de ces cités était représenté par les églises fortifiées à double fonction – religieuse et de défense. De telles églises, on en trouve d’ailleurs dans tous les villes et villages bâtis par les Saxons.



    Située à mi-chemin entre Braşov et Sighişoara, sur la route liant la Vallée de l’Olt à celle des Târnave, la citadelle de Rupea est perchée sur une colline en basalte. C’est à cette roche que la forteresse doit son nom. Les Romains y avaient construit un camp fortifié baptisé Rupes”, d’après le terme latin désignant le basalte. Emprunté par le roumain, le mot s’est transformé en Rupea”. Selon les historiens, une cité dace aurait existé auparavant sur ce même emplacement.



    Le maire de la ville de Rupea, Flavius Dumitrescu, détaille l’histoire des lieux : « La citadelle de Rupea était connue, à l’origine, sous le nom de Castrum Kuholom. Le terme de Kuholom, Cohalm en roumain, fait référence au rocher de basalte. Elle est située au carrefour des chemins qui reliaient jadis les anciennes provinces roumaines de Moldavie, Valachie et Transylvanie. La forteresse qui se dresse sur la colline de Cohalm est consignée pour la première fois dans les documents de 1324. C’et là que les Saxons, qui s’étaient soulevés contre le roi hongrois Charles Robert d’Anjou, trouvaient refuge. Grâce à sa position stratégique, la citadelle ne cessera de se développer en plusieurs étapes. Elle se compose de trois ensembles architecturaux, autrement dit de trois enceintes: la cité d’en haut, la plus vieille, qui date des XIIe et XIVe siècles, la cité mitoyenne, érigée au XVe siècle et élargie au siècle suivant, et la cité d’en bas, du XVIIe siècle ».



    La citadelle était habitée. C’est là que se trouvait aussi le siège des 12 confréries d’artisans, qui déployaient leur activité dans le bourg au pied de la colline. Nous repassons le micro au maire de la ville de Rupea, Flavius Dumitrescu : « Au début, elle a été le camp militaire du roi. En 1420, la citadelle a été rendue à la population de la région à laquelle elle allait servir de lieu de refuge devant les nombreux assauts des ennemis. En temps de paix, la citadelle était habitée par les gardes. C’est là que se trouvait aussi le siège d’une des sept unités administrative des Saxons, appelées à l’époque « chaises », en roumain « scaune ». Plusieurs tours de défense et bastions gardaient la citadelle de Rupea. Le fait qu’ils aient servi aux différents corps de métiers de la région est attesté par leur noms : la Tour des gardes, la Tour des tisserands, celle des domestiques. Bref, du XVe au XVIIIe siècles, Rupea a servi de forteresse défensive à la communauté ».



    En 1688, les Autrichiens y ont installé une garnison. Enfin, plus tard, au début du XVIIIe, lors d’une épidémie de peste, la citadelle allait abriter ceux que le fléau avait épargnés. Les premiers travaux de restauration de la citadelle de Rupea ont été entrepris dans les années ’50. La deuxième restauration du site a été récemment réalisée sur la base d’un projet élaboré en 2000. Flavius Dumitrescu : « Nous avons déposé plusieurs demandes de financement européen avant de réussir. En 2010, on a organisé des appels à candidatures pour les travaux de restauration et de conseil. Les travaux proprement-dits ont été lancés début 2011. Le 15 juin dernier, la citadelle de Rupea a été officiellement ouverte au public ».



    Depuis sa réouverture, la cité de Rupea a enregistré un nombre record de 26 mille visiteurs, ce qui prouve que l’héritage des Saxons de Transylvanie suscite toujours un vif intérêt. (trad. Mariana Tudose)