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  • Paul Jamet (France) – La citadelle de Poenari

    Paul Jamet (France) – La citadelle de Poenari

    Elle est sise en haut d’un rocher, dans le sud de la Roumanie, entre la ville de Curtea de Argeş et non loin du barrage de Vidraru, dans un décor boisé. C’est un édifice à part tant par son emplacement sur des abrupts que par son architecture — aux influences transylvaines, mais aussi byzantines -, mais surtout par les mystères liés à son histoire. On disait cette cité inexpugnable. Ceux qui ont visité ce lieu se sont déclarés fascinés.



    Le nom de la citadelle lui vient du village homonyme, sis à 6 km de là ; ce nom figure dans des sources du XVe siècle. Elle a été la seconde résidence de Vlad l’Empaleur, reconstruite pour lui servir de forteresse contre les Turcs qui l’attaquaient. Considérée une des plus spectaculaires de Roumanie, la cité est de forme allongée ; elle avait initialement une tour en pierre à mission de défense de la frontière nord de la Valachie. Au milieu du XVe siècle, dans une nouvelle étape de construction, Vlad l’Empaleur lui en ajoute quatre et une citerne à eau. Pour construire la forteresse de Poenari, le prince régnant avait employé des personnes condamnées pour des faits graves. Notons aussi que les murailles de la construction étaient en pierre, mortier, solives et en brique et mesuraient 2 à 3 m d’épaisseur — selon une technique byzantine. Le mortier rouge, une autre technique byzantine, d’imperméabilisation, celle-là, avait été utilisé sur les murs de la citerne. La citadelle a été employée à plusieurs fins au fil du temps : abri pour les princes régnants roumains ou du Trésor de la Valachie, et même prison ! Beaucoup de légendes sont liées à cet endroit. Deux disent que l’épouse de Vlad l’Empaleur se serait suicidée là en 1462, soit parce qu’il voulait la quitter, soit parce qu’elle ne voulait pas tomber prisonnière des Turcs qui s’approchaient. Une autre légende dit qu’en 1462, Vlad l’Empaleur aurait réussi à échapper aux Turcs, se cachant dans la forteresse, parce qu’il avait ordonné aux maréchaux-ferrants de mettre les fers aux chevaux à l’envers. Il a ainsi dérouté ses adversaires, qui ont cru qu’il avait quitté la citadelle.



    La cité est abandonnée à la moitié du XVIe siècle. Quelques éléments archéologiques ont été découverts à l’intérieur : une pointe de flèche en forme de feuille, des récipients à usage domestique, des fragments de pots, de la céramique émaillée, des briques et autres.



    En 1955, suite à un puissant tremblement de terre, la cité a perdu son côté nord et le rocher sur lequel il s’appuyait, et n’a plus été reconstruit. Entre 1696 et 1972, elle a été restaurée à plusieurs reprises, et ses remparts — partiellement reconstruits et consolidés. Et d’autres restaurations ont été réalisées à compter de 2010.



    C’est à l’époque communiste que les marches qui permettent d’y accéder ont été bâties. Car la forteresse est visitable. Pour y arriver, courage ! Elle est sise à 850 m d’altitude et il y a 1480 marches à monter, à travers la forêt. Ceux qui s’y sont aventurés ont mis entre 30 minutes et une heure et déclarent que le paysage est enchanteur et une fois en haut — la vue sur la vallée de la rivière Argeş, le barrage de Vidraru et les Monts Făgăraş — imprenable. Dernièrement, une clôture électrique a été installée le long des marches pour tenir les ours à distance.



    La personnalité hors normes de Vlad l’Empaleur a inspiré au fil du temps les écrivains, dramaturges et réalisateurs, qui ont écrit des romans, des nouvelles, mais aussi des scénarios de pièces de théâtre et de films. Et elle a aussi constitué la source d’inspiration pour Jules Verne dans son roman « Le Château des Carpates ». Les légendes autour de cette personnalité mystérieuse fascinent encore de nos jours. Pour eux, Dracula Fest est organisé chaque année au mois d’août dans la citadelle, avec des évènements artistiques et des reconstitutions historiques censés mettre en exergue cette construction modifiée par Vlad l’Empaleur au sommet de la montagne.

  • Oradea

    Oradea

    Nous allons aujourdhui dans le nord-ouest du pays, à Oradea, ville art-nouveau que nous avons déjà visitée et qui vient de recevoir le trophée « La Pomme dor », accordé par la Fédération internationale des journalistes et écrivains du tourisme. Le prix a été remis au mois de juin de cette année au cours dune cérémonie déroulée dans la citadelle médiévale de la ville, dans la Salle des griffons. Allons, nous aussi, à lintérieur de la citadelle, édifice emblématique dOradea, vieux de près dun millénaire, où plusieurs musées attendent leurs visiteurs.



    Angela Lupşa, directrice du Musée de la ville dOradea, qui nous en parle : « Nous les attendons, il y a des évènements presque chaque weekend. Le musée compte plus de vingt expositions temporaires, mais aussi une autre, permanente, qui, pour nous, est la plus importante et que nous voudrions que tout le monde visite. Elle est dédiée au général Traian Moşoiu, qui a libéré la ville le 20 avril 1919, et que nous avons mise en place 100 ans après. Cest une expo inédite, interactive, qui montre tant lhistoire faite par le général Traian Moşoiu, que des scènes de front de la Première Guerre mondiale ou une cuisine de campagne. Cest toujours 100 ans après la visite de la famille royale de Roumanie à Oradea, le 23 mai 1919, que nous avons eu lhonneur dinaugurer une exposition à cet événement en présence du Prince Radu, et aussi une autre exposition qui présente des objets de collection de la Reine Marie. Lhistoire est présentée dune manière inédite dans plusieurs expositions de la citadelle dOradea. »





    Côté architecture, la citadelle dOradea comprend douze bâtiments et cinq bastions, chacun avec une histoire et un nom différents :



    – Le bastion Aurit (Doré), construit en 1572, a été fortement endommagé par les attaques turques ottomanes. Le siège autrichien de 1692 a également détérioré la face nord du bastion, qui a eu besoin dimportants travaux de rénovation par la suite.



    – Le bastion Bethlen a été finalisé en 1618. Il a été renforcé avec de la terre et des rameaux dosier pendant des décennies, gagnant ainsi le nom de « bastion de terre ». Il doit son nom actuel au prince Gabriel Bethlen.



    – La construction du bastion Ciunt (Boiteux) a commencé sous le règne du prince Ioan Sigismund, mais elle na pas été achevée pendant un bon moment, doù le nom. La seule date précise liée à ce bastion est lannée de sa rénovation, 1599.



    – Le bastion Crăișorul (le Petit prince) a été fini en 1570 et cest larchitecte italien Giulio Cesare Baldigare à qui on le doit. Recouvert dun revêtement en pierre façonnée, il reste inachevé sur le côté est, permettant ainsi de voir la « farce » de la construction : galets de rivière, morceaux dardoise, briques, divers fragments provenant dautres bâtiments médiévaux.



    – Le bastion Roșu (Rouge) a été érigé en plusieurs étapes, étalées sur près de deux décennies – entre 1580 et 1598. En 1660, pendant le siège ottoman de la ville, lon a fait exploser lorillon est du bastion. La reconstruction a donné un mur de défense renforcé, de près dun mètre plus large que le mur initial.



    Aujourdhui, la citadelle dOradea, après avoir traversé les étapes romane, gothique et renaissance-baroque, est fraîchement rénovée. En plus, elle nest jamais à court de propositions pour ses visiteurs.





    Angela Lupşa, directrice du Musée de la ville dOradea : «Le Musée de la ville a plusieurs sections. Parmi les plus importantes, ouvertes récemment, on compte celle dédiée à lhistoire des Juifs dOradea et du département de Bihor, la maison Darvas – La Roche, le Musée de la Sécession et suivra, en 2020, le Musée de la franc-maçonnerie.»





    Les voyageurs peuvent aussi apaiser leur faim et se désaltérer à lintérieur de la citadelle, grâce à bon nombre de restaurateurs qui proposent une cuisine internationale ou traditionnelle. La richesse ethnique de la région dOradea se reflète tant dans sa culture, que dans sa gastronomie. (Trad. Elena Diaconu)

  • Attractions touristiques au département de Suceava

    Attractions touristiques au département de Suceava

    Riche en monuments historiques, paysages pittoresques et villages ayant conservé leurs traditions, le département de Suceava surprend par sa simplicité et son originalité roumaine. Un voyage dans cette contrée de l’extrême nord du pays peut commencer à Suceava, ville historique, ancienne cité princière. De là, on peut se diriger vers la zone de montagne et la station de Vatra Dornei et, enfin, vers les fameux monastères à fresques extérieures de Bucovine.

    Cătălina Velniciuc, conseillère au Centre d’information et de promotion touristique de Suceava est aujourd’hui notre guide : « Un touriste qui n’a jamais visité la ville de Suceava sera impressionné par la Cité princière, unique en Roumanie et qui accueille une exposition permanente aménagée sur les ruines de l’ancienne forteresse, pendant 200 ans principale résidence des princes régnants de Moldavie. En passant le seuil de la cité, le visiteur plonge dans l’ambiance des siècles passés, accompagné par la voix des guides virtuels, qui lui en racontent l’histoire. A la tombée de la nuit, les murs extérieurs et intérieurs s’animent, un spectacle inédit son et lumière dévoilant des scènes de combat de l’histoire de la cité. Le site touristique américain TripAdvisor a d’ailleurs accordé cette année à la Cité princière de Suceava le certificat d’excellence, suite aux avis favorables exprimés par les voyageurs qui l’ont visitée ».

    Un autre objectif important, récemment réhabilité, est le musée d’histoire de la ville, lui aussi unique en Roumanie, par son caractère interactif. Grâce aux techniques modernes utilisées, les objets les plus intéressants de son patrimoine sont exposés et expliqués dans leur contexte historique. De l’histoire nous passons aux traditions.

    Cătălina Velniciuc : « A proximité de la Cité princière se trouve le Musée du village de Bucovine. C’est le dernier né des musées en plein air de Roumanie. Le visiteur y découvre des monuments d’architecture traditionnelle : maisons paysannes, ateliers d’artisans, écoles, église, taverne, qui lui permettent de comprendre le mode de vie des habitants de la contrée ».

    L’église Saint Georges du monastère Saint Jean le Nouveau est peut-être le plus important monument de la ville de Suceava.

    Cătălina Velniciuc : « C’est l’édifice religieux et historique le plus imposant de Suceava, figurant au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cathédrale métropolitaine de la Moldavie jusqu’à la fin du 17-e siècle, l’église Saint Georges abrite les reliques de Saint Jean le Nouveau. C’est pourquoi, chaque année, des milliers de pèlerins s’y rendent à la Pentecôte, pour prier auprès de ces reliques. Aux sites touristiques que nous avons mentionnés, il convient d’jouter le Musée des sciences de la nature, le Musée ethnographique ou l’Auberge princière, ainsi que le planétarium et l’observatoire astronomique. »

    Dans la zone montagneuse du comté de Suceava se trouve la station de Vatra Dornei, qui s’est énormément développée ces dernières années, côté tourisme actif.

    Cătălina Velniciuc, conseillère au Centre d’information et de promotion touristique de Suceava : « De nombreux loisirs attendent ceux qui souhaitent passer des vacances actives – vu c’est un peu pour ça que l’on choisit la montagne : randonnées, parties de pêche sur la rivière Bistrița, parapente, tyrolienne, rafting, via ferrata, VTT, équitation. Et puisque la saison froide approche, sachez que Vatra Dornei dispose de 3 pistes de ski de difficulté moyenne, mesurant 3.000, 1.500 et 850 mètres. Elles sont toutes équipées de canons à neige, d’éclairage nocturne et de téléski. Un des points d’attraction de Vatra Dornei est le télésiège qui peut être utilisé tout au long de l’année pour une magnifique promenade au sein de la nature. La montée jusqu’à 1200 mètres dure 25 minutes. »

    Le Centre d’information touristique de Suceava offre aux touristes de nombreux matériels promotionnels et des cartes. Vous y trouverez la carte du comté non seulement en roumain, mais aussi en français, anglais et allemand. Les autres matériels sont disponibles aussi en espagnol, italien, polonais et ukrainien. La première question que posent les touristes en arrivant au Centre d’information vise les monastères aux fresques extérieures de Bucovine, dont certains figurant au patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Cătălina Velniciuc : « Arbore, Pătrăuți, Clopota de Dolhasca, Voroneț, Humor, Sucevița, Moldovița – ils sont 8 à figurer au patrimoine de l’UNESCO. Construits durant la seconde moitié du 15e siècle et le début du 16e, ces monastères sont très beaux. Ils se distinguent par leurs fresques extérieures et intérieures, en couleurs végétales, qui enchantent l’œil. Je me rappelle la réaction d’un touriste japonais, qui a entrepris tout seul le voyage, spécialement pour voir ces monastères. Il a été très impressionné. Il nous a dit qu’il n’avait pas eu le temps de comprendre grand-chose à notre religion, mais qu’il avait été vivement impressionné par les fresques, qu’il aimerait revenir et qu’il exhorterait tout le monde à venir voir ces peintures si magnifiques. L’expression de son visage et la manière dont il nous a raconté son expérience nous ont fait comprendre, une fois de plus, la valeur de ces monastères. »

    Selon les dernières statistiques, les touristes qui ont visité le comté de Suceava venaient pour la plupart des pays de l’UE. L’Espagne occupe la première place, avec le plus grand nombre de touristes, suivie par l’Allemagne, l’Italie, la France, la Pologne, l’Autriche, les Pays-Bas et le Royaume Uni. (Trad. : Dominique)

  • La citadelle d’Alba Iulia

    La citadelle d’Alba Iulia

    Aujourd’hui
    nous poursuivons la série d’émissions consacrées à notre concours doté de prix
    « Alba Iulia, la ville de l’Union » et nous faisons une incursion
    dans la citadelle d’Alba Iulia. Celle-ci est formée de sept bastions et possède
    tous les éléments de fortification adaptés à la technique militaire de
    l’époque. L’entrée se fait via six portes, dont la plupart sont décorées de
    statues et de bas-reliefs. Gabriel Ristoiu, directeur du Musée national de
    l’Union d’Alba Iulia nous parle de l’histoire riche des lieux qui commencé bien
    avant la période médiévale : « A
    l’époque romaine, dans une certaine période, selon l’organisation
    administrative de la province de Dacia, Apulum, l’antique ville d’Alba Iulia
    était la capitale de toute la province. C’est ici que l’on peut retrouver les
    traces de l’unique légion romaine qui a été déployée le long de la domination
    romaine de la Dacie, la 13e Légion Gemina. Elle a laissé derrière un
    castre, c’est-à-dire un camp, sur lequel la cité médiévale a été érigée. C’est
    également ici que se trouvent deux cités romaines érigées au rang de colonies,
    un cas unique sur ce territoire. A partir du 12e siècle, Apulum est la
    ville la plus riche de la province de Dacie, puisque c’est ici qu’arrivaient toutes
    les richesses de la région avant d’être acheminées à Rome. D’ailleurs, une
    inscription datant de la moitié du 3e siècle alloue à la ville
    d’Apulum l’épithète de Crisopolis, la ville d’or, justement en raison des
    richesses qui s’y trouvaient. Voici donc une très bonne raison pour les
    passionnés d’histoire romaine de venir visiter Alba Iulia ».



    Une
    partie du camp romain a été restauré, affirme Gabriel Ristoiu, directeur du
    Musée national de l’Union d’Alba Iulia : « La
    porte Principalis Dextra peut toujours être admirée. Une partie de Via
    Principalis, soit la rue principale, et une partie de Principia Castrum, soit
    le camp romain, ont été restaurées et sont accessibles à tous les touristes.
    Evidemment, notre musée accueille toujours les artefacts romains les plus
    importants d’Apulum et de toute la
    Dacie. Puis au Moyen Age, durant une brève période de temps, Alba Iulia a
    été la capitale du voïvodat de Transylvanie et puis de la principauté de Transylvanie. A l’intérieur de la cité d’Alba Iulia se
    trouve l’église catholique Saint Michel. C’est le monument d’architecture
    médiévale le plus représentatif de Transylvanie. C’est ici que l’on peut voir l’élément
    de sculpture romaine le plus ancien de Roumanie, qui est aussi la plus ancienne
    construction en style renaissance de notre pays. En fait, cette cathédrale est
    un véritable cours complet d’architecture médiévale de la Transylvanie. On peut
    y identifier tous les styles : depuis le style romain jusqu’au baroque. A
    l’intérieur de la cathédrale, se trouvent les tombeaux des princes
    transylvains. »



    La
    cathédrale orthodoxe a été édifiée après la Grande Union du 1er
    décembre 1918, également à l’intérieur de la cité. Le monument se différencie
    des autres constructions religieuses, par le fait qu’il comporte une série
    d’éléments architecturaux du sud de la Roumanie actuelle, explique Gabriel
    Ristoiu, directeur du Musée national de l’Union d’Alba Iulia. « Après
    la conquête de la Transylvanie par l’Empire autrichien, une grande citadelle en
    style Vauban fut construite d’après les plans de l’architecte Giovanni Morando
    Visconti, qui s’est éteint à Alba Iulia et dont le tombeau se trouve justement
    à l’intérieur de la cathédrale catholique. C’est la plus grande cité en style
    Vauban préservée en Roumanie. Il y en a une autre dans l’ouest de la Roumanie,
    à Timisoara, plus grande même, dont un seul bastion a survécu jusqu’à nos jours.
    Plusieurs éléments rendent cette cité unique parmi les autres similaires d’Europe.
    Il y a toute une série d’ornements baroques aux coins des bastions. Quatre des
    six portes sont ornées de décorations baroques, ce qui est unique. Durant la
    construction, le rôle défensif de la cité a été perdu, puisque le Turcs avaient
    déjà été chassés des rives du Danube. Par conséquent, la cité d’Alba Iulia est
    devenue plutôt un centre administratif. En fait elle n’a été assiégée qu’en
    1849 par les révolutionnaires hongrois. La troisième porte, la plus
    spectaculaire, est un véritable monument d’art baroque transylvain. Elle a
    couté quelque 60 mille florins d’or, alors que l’ensemble de la construction de
    la cité a couté quelque deux millions ».



    Entre
    mai et septembre, hormis le spectacle quotidien de la relève de la garde, les
    touristes peuvent participer à une multitude d’événements. Par exemple dans le
    cadre du festival Apulum, quelque 200 comédiens de Roumanie, de Pologne et de
    Hongrie participent à la reconstitution de combats entre Daces et Romains ou
    bien entre Romains et barbares. S’y ajoutent des spectacles
    contemporains : festivals de théâtre, de folk, de mode. A noter que
    l’accès à toutes les manifestations culturelles tenues dans la citadelle est
    gratuit. (Trad. Alex Dianconescu)

  • Alba Iulia

    Alba Iulia

    Le 1er décembre 2018 marquera le centenaire de l’Union de toutes les provinces roumaines. C’est justement à Alba Iulia que cette union était proclamée, il y a cent ans, par la volonté de la foule rassemblée sur le plateau près de la cité médiévale.

    Mihai Coşer, porte-parole de la municipalité d’Alba Iulia, nous fournit davantage de détails : « Ce sera une année touristique particulièrement attractive tant pour les hôteliers que pour les visiteurs. Et je crois qu’en cette année les pensées de tous les Roumains se dirigeront vers la ville d’Alba Iulia, vu que l’on célébrera le centenaire de la Grande Union. Nous avons prévu pour l’occasion de nombreux événements. Par exemple, il est fort probable que notre ville accueille l’édition 2018 du Gala de l’Union théâtrale de Roumanie. Un autre événement, c’est la Fête de la musique. Parmi les participants figurera le grand compositeur d’origine roumaine Vladimir Cosma, auteur de la plupart des musiques des films ayant eu pour protagoniste Louis de Funès. Un concert exceptionnel est prévu le 24 juin. Par ailleurs, cette année nous allons essayer de transformer la cité d’Alba Iulia en un véritable cinéma mouvant, car il y aura des projections 3D sur les murailles entourant la cité, ce qui fera un nouveau trajet touristique s’étalant sur près de 3 km. A la tombée de la nuit, les touristes pourront ainsi découvrir les moments clés de l’existence de la nation roumaine. Je ne saurais oublier de mentionner la relève de la garde, qui permet de revivre l’atmosphère des temps de l’Empire austro-hongrois. »

    Certains trouvent que le principal point d’attraction de la ville d’Alba Iulia est la forteresse de type Vauban du XVIIIe siècle. Construite en forme d’étoile, elle est unique dans cette partie de l’Europe et deuxième en termes d’importance après la citadelle similaire de Luxembourg.

    A partir du 1er avril prochain, le spectacle de la relève de la garde aura lieu chaque jour vers midi, a fait savoir notre interlocuteur, Mihai Coşer, porte-parole de la municipalité d’Alba Iulia : « Pendant les week-ends, le spectacle sera plus riche, en ce sens qu’il y aura aussi des tirs de canon et des défilés. Le public aura l’occasion de revoir la troupe de reconstitution historique « Légion Gemina », qui a déjà participé à de nombreux festivals en Roumanie et à l’étranger. A part les gladiateurs, les Romains, les nymphes, il y aura aussi la reconstitution de la garde l’Union de 1918. Ces spectacles auront lieu toutes les fins de semaine lorsque seront également organisés des ateliers de frappe de monnaie. »

    Un autre point d’attraction de la ville d’Alba Iulia est la cathédrale catholique St Michel, la plus ancienne du sud-est de l’Europe. Construit au XIe siècle et modifiée un siècle plus tard, cet édifice religieux est un mélange de style roman, gothique, Renaissance et baroque.

    La ville s’enorgueillit aussi de son Musée de l’Union. Mihai Coşer, porte-parole de la municipalité d’Alba Iulia, poursuit la présentation des événements que la ville accueillera en 2018 : « Alba Iulia fera une déclaration sur le centenaire de l’Union des Principautés roumaines, dans laquelle elle mettra l’accent sur la jeune génération. Une centaine d’enfants de tous les coins du pays planteront autant d’arbres d’un côté et de l’autre de ce qui sera l’Allée du Centenaire. »

    Chaque arbre portera le nom de l’enfant qui l’aura planté et qui sera photographié avec son arbre, à différents moments de sa vie, jusqu’à l’âge mûr.

    Mihai Coşer : « Les enfants sont très importants pour nous. Voilà pourquoi nous organiserons dans la forteresse d’Alba Carolina différents ateliers qui leur sont dédiés. Nous aurons aussi un festival important, une sorte de festival Untold des enfants. Nous allons changer une grande partie de notre approche à l’égard des enfants et des jeunes par la création d’un musée des sciences à Alba Iulia, unique en Roumanie. Il sera construit en deux ou trois ans puisqu’il s’agit d’un investissement important. Alba Iulia est un concentré de toute l’histoire de deux millénaires de ce territoire, auquel s’ajoute toute une série de repères européens. C’est ici que se trouve le Palais des Princes, un site que nous envisageons de restaurer à partir de cette année par le biais d’un projet européen. C’est depuis le Palais des Princes que toute l’Europe a été dirigée pendant certaines périodes historiques. Il y a de nombreuses choses que l’on peut admirer, et avec lesquelles on peut interagir. Depuis un certain temps, nous disposons d’une infrastructure numérique mise à la disposition des touristes, une infrastructure créée par les développeurs de logiciels les meilleurs et les plus dynamiques au monde. »

    Prévoyez donc en 2018 une visite en Transylvanie, à Alba Iulia, où vous découvrirez non seulement une ville, mais toute une région chargée d’histoire, de légendes et de traditions. (Trad. Mariana Tudose, Alex Diaconescu)

  • QSL décembre 2017 – La cité de Malaiesti

    QSL décembre 2017 – La cité de Malaiesti

    Cette citadelle a été bâtie au XIVe siècle par une famille de nobles, la famille Sărăcin. Son but était de protéger la zone contre les différentes attaques. Au début, seule une tour de défense servant aussi d’habitation fut construite. Puis, elle fut entourée de murs d’enceinte. Quatre bastions y furent rajoutés plus tard. On disait que la cité était trop petite pour faire face à une attaque plus dure. Son rôle défensif était plutôt local, pour les conflits entre les nobles de la région. C’est plutôt bizarre, mais la fortification n’est mentionnée dans des documents écrits que deux siècles plus tard, en 1613 ; plus aucun des héritiers de la famille qui l’avaient construite n’était alors en vie. A commencer par le début du XVIIe siècle, la cité est oubliée et tombe en ruine. La citadelle de Mălăieşti est le premier monument médiéval du département de Hunedoara complètement restauré après la chute du communisme. Elle attire les visiteurs qui viennent découvrir les beautés naturelles du Parc national de Retezat et se passionnent aussi pour l’histoire. Voilà pour notre dernière QSL de 2017, que vous allez recevoir bientôt en échange de vos bulletins de réception de décembre. (Trad. Valentina Beleavski)

  • QSL novembre 2017 – La cité de Deva

    QSL novembre 2017 – La cité de Deva

    Au cours des âges, des voïvodes, des princes, des comtes et des duchesses l’ont dirigée tour à tour. Elle a été offerte en cadeau, vendue ou bombardée. Tous les nobles y ont laissé leur trace : un nouveau mur de défense, une pièce, une nouvelle salle de bal ou même un étage tout entier. Ils ont souhaité qu’elle ne soit pas utilisée uniquement pour la défense et pour des rencontres occasionnelles, mais aussi comme habitation. Et pas un logement quelconque, c’était même une demeure de luxe. Aujourd’hui, ses ruines sont visibles de loin, grâce à sa position stratégique, au sommet d’une colline qui domine la Vallée de la rivière Mureş et la route principale qui relie la Roumanie au centre et à l’ouest de l’Europe. La citadelle a été bâtie au XIIIe siècle, mais les traces d’habitation y sont beaucoup plus anciennes : il y a des découvertes qui datent du néolithique ou de l’époque du bronze. La première attestation documentaire qui fait référence à la cité de Deva remonte à 1269.

    Actuellement, la citadelle de Deva est restaurée à hauteur de 50%. Deux enceintes sont achevées, et une troisième commencera à être rénovée l’année prochaine. Dans le courant de l’année, plusieurs compétitions de vélos ont été organisées sur la colline de la citadelle, et à l’avenir, des concours d’orientation touristique sont également prévus. Elle accueille beaucoup d’événements : un festival international de jazz, une colonie internationale de sculpture et des défilés de mode. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • Randonnée à Suceava

    Randonnée à Suceava

    En 2017, la ville de Suceava fête les 629 ans écoulés depuis son attestation documentaire. C’est une ville située dans le nord-est de la Roumanie, dans la province historique de Bucovine. Son agenda culturel abonde en événements: concerts, expositions, fêtes thématiques, soirées folkloriques et autres. S’y ajoutent désormais des tours guidés gratuits de la ville. C’est justement ce que nous vous proposons dans les minutes suivantes.

    Notre guide est Ciprian Negruţu, inspecteur spécialisé au Conseil départemental de Suceava. A son avis, Suceava est une destination idéale en toute saison, pour toute catégorie de touristes: «On le sait déjà, la Bucovine est une des régions les plus belles de Roumanie. On y pratique le tourisme actif, culturel et balnéaire. Nous vous recommandons les randonnées en montagne, les séances de rafting sur les rivières, les parties de pêche ou de chasse ou bien une randonnée à cheval, car la zone est connue pour ses chevaux de la race « huţuli ». La ville de Suceava accueille la cité princière du même nom, bâtie par le prince moldave Petru Muşat. On y trouve également 5 églises d’intérêt national, alors que le Musée d’histoire vient de rouvrir ses portes après avoir subi des travaux de rénovation. Enfin, dans la partie ancienne de la ville on peut admirer l’architecture d’influence austro-hongroise ».

    L’exposition permanente du Musée d’histoire se trouve dans un bâtiment construit au début du 20e siècle. Ce monument historique garde toujours sa façade quasi intacte; par contre, à l’intérieur, l’immeuble a subi de nombreuses modifications au fil du temps. Siège de la Préfecture de la période d’occupation autrichienne, la construction a été par la suite transformée en musée. Les derniers travaux en date remontent à 2014 et 2016, réalisés dans le cadre d’un ample projet financé de fonds européens. Inaugurée le 31 juillet 2016, l’exposition permanente témoigne de l’histoire locale par des objets de patrimoine dont les explications sont à retrouver sur des écrans tactiles.

    Chaque jour qui passe, Suceava qui devient de plus en plus intéressante, affirme Claudiu Brădăţan, coordinateur du Centre d’information et de promotion touristique de la ville: « Je l’affirme parce que, l’année dernière, on a finalisé un programme de réhabilitation de la Cité princière de Suceava. C’est une opportunité de mettre en valeur la ville avec tous ces objectifs touristiques. Et pour cause. La Bucovine est connue au niveau national pour ses monastères aux fresques extérieures, alors que Suceava n’en dispose pas. Nous essayons donc d’attirer l’attention sur le patrimoine touristique de la ville en organisant des tours guidés. »

    Bâtie à la fin du 14e siècle, près de la ville médiévale de Suceava, la cité homonyme fut pendant près de deux siècles la principale résidence des princes de la Moldavie. De nos jours, la forteresse est un monument historique national. Son ensemble architectural comporte un château et des murs de défense. Il a été consolidé entre 2011 et 2015 grâce à un ample projet financé de fonds communautaires, redevenant un groupe architectural imposant. Les systèmes à thématique médiévale et les projections vidéo sur l’histoire de la cité sont une nouveauté pour les musées roumains. Parmi elles, le livre interactif d’histoire médiévale de la Moldavie et la projection vidéo de la Chronique de la citadelle de Suceava ont connu le plus grand succès auprès des visiteurs.

    D’ailleurs, un des tours guidés proposés gratuitement par le Centre d’information et de promotion touristique mène les touristes à la forteresse de Suceava, affirme Claudiu Brădăţan: « Le tour que nous considérons comme un « must » comprend la visite du monastère Saint Jean, du Musée du village de Bucovine, de la Cité princière et du Musée d’histoire. Ce dernier est un véritable joyau d’architecture, devenu suite aux rénovations un des musées les plus modernes de Roumanie. Le tour mentionné dure environ 5 heures. C’est d’ailleurs le tour guidé le plus court. Il est destiné aux touristes qui ont un après – midi à leur disposition avant de partir à la découverte de la Bucovine ou d’autres destinations. »

    Claudiul Brădăţan nous dévoile aussi quelques repères du 2e tour guidé à travers Suceava: « La visite dure environ 8 heures. A part les 4 objectifs du premier tour, il inclut également l’église de la Sainte Résurrection, une des plus anciennes de la ville, le monastère Saint Jean le Nouveau, l’église Saint Dumitru ou encore une très belle cathédrale catholique, où se réunit d’habitude la communauté polonaise de Bucovine. D’ailleurs la région est connue pour ses différentes ethnies qui y ont cohabité en paix au fil des siècles ».

    Le Centre national d’information touristique est situé au cœur même de la ville de Suceava. Il est donc très accessible, offrant à part les tours guidés et les informations nécessaires, de la place pour déposer les bagages et accès à lnternet. A présent, sa stratégie est de se concentrer sur la ville de Suceava, affirme notre invité : «Les agences de tourisme préfèrent offrir aux touristes des tours des monastères au détriment des tours de la ville. Nous voulons donc promouvoir la ville de Suceava en tant que destination de vacances ou de city-break. L’aéroport de Suceava a été modernisé en 2016 et le flux des visiteurs est impressionnant. Nous voulons montrer que la Bucovine a plus que ses monastères. »

    Pour conclure, Claudiu Brădăţan précise que la plupart des touristes étrangers arrivés à Suceava avaient déjà entendu parler de la Bucovine en tant que destination de tourisme actif. Quelle que soit la saison, c’est une zone qui a énormément à offrir. (Trad. Valentina Beleavski)

  • La cité d’Oradea

    La cité d’Oradea

    De nos jours, les cités médiévales et les villages fortifiés attirent de plus en plus de touristes désireux de partir à la découverte de ces sites historiques pleins de caractère. La Roumanie en recense plusieurs parmi lesquels la ville d’Oradea, à la frontière occidentale du pays. Considérée comme un véritable monument d’architecture unique en terre roumaine, cette ville passait jadis pour inexpugnable vu ses réseaux souterrains de tunnels qui conduisaient hors de la cité.



    Avec une histoire tourmentée et riche en événements, Oradea a été édifiée par le roi Ladislas Ier de Hongrie (1077- 1095). Attestée dans les chroniques latines de l’époque sous le nom de castrum, la cité comprenait une terrasse et une palissade, des murailles en pierre et des bastions en bois. Elle était entourée d’une douve qui, en cas de siège, était remplie d’eau thermale de la rivière Peţa. La cité fortifiée d’Oradea tire son origine d’un monastère patronné par la Sainte Vierge et dressé sur ordre du roi Ladislas. Des années plus tard, l’église du monastère devient cathédrale. C’est là que l’évêché catholique d’Oradea aura son siège à partir de 1902. C’est d’ailleurs dans la cour intérieure de la cathédrale que sera enterré en 1905 le souverain hongrois Ladislas I.



    Nandor Mihalka, archéologue au Musée de la Cité d’Oradea, revient sur le devenir de cette cité : «L’évêché catholique siège dans la cité jusqu’en 1557 quand Oradea passe sous le contrôle des troupes transylvaines. A partir de ce moment-là et jusqu’en 1660, toutes les constructions médiévales seront petit à petit démolies pour faire place à la cité, telle que l’on la voit aujourd’hui encore. C’est à compter de 1619 que l’on commence la construction du merveilleux palais princier appartenant à Gabriel Bethlen. Entre 1660 et 1692, la ville passera sous le contrôle des Ottomans qui en feront leur dernier pachalik du bassin des Carpates avant de se voir définitivement chassés des parages».



    Le 27 juin 1192, sous ordre du pape Célestin III, le roi Ladislas I sera béatifié post mortem et sa tombe deviendra un important lieu de pèlerinage. Un demi-siècle plus tard, en 1241, l’invasion mongole ravage complètement la cité qui sera brûlée selon la description du moine Rogerius dans sa chronique «Carmen miserabile» («Chanson tragique»). En 1290, ce sera le tour du voïvode transylvain Roland Borsa d’attaquer la cité en y provoquant d’importants dégâts. C’est à peine un siècle plus tard qu’Oradea connaîtra des travaux de reconstruction. Bâtie en heptagone, avec des tours et des créneaux, la nouvelle cité connaîtra un véritable épanouissement du gothique en architecture. La preuve? La construction entre 1342 et 1370 d’une cathédrale qui impressionne par ses trois nefs, son autel octogonal, sa façade à deux tours et ses contreforts massifs. Bref, il s’agit, disent les experts, d’un des édifices ecclésiastiques les plus imposants de Transylvanie. Pendant la Renaissance, au XVe siècle donc, d’importants représentants de l’humanisme s’installent à Oradea. Il s’agit des archevêques Andrea Scolari surnommé le Florentin, de János Vitéz de Zredna et de Sigismond Thurzo. Par ailleurs, le physicien Georg von Peuerbach dresse à Oradea un observatoire astronomique, place dans cette ville le méridien zéro et calcule les éclipses solaires et lunaires qu’il a si bien décrites dans son ouvrage «Tabulas Varadienses» («Les tablettes d’Oradea»).



    A compter du milieu du XVe siècle, les Turcs se sont lancés à l’assaut de l’Europe centrale. Ils finiront par s’emparer de la cité d’Oradea qui servira de cadre à la paix homonyme signée le 24 février 1538. La Transylvanie se verra séparée de la Hongrie pour intégrer l’Empire ottoman. A compter de 1557, Oradea se voit accorder la mission de défendre la frontière occidentale de la Transylvanie. A l’issue de la guerre de 30 ans, achevée en 1648, Oradea se verra redessiner par des architectes italiens en style baroque. C’est d’ailleurs à l’Italien Giacomo Resti que l’on doit le palais princier de la ville.



    Menée à la fin du XVIIe siècle par la Maison de Habsbourg, l’offensive anti-ottomane a conduit à la reprise de la ville et à sa reconstruction. Repassons le micro à Nandor Mihalka: «A compter de 1692, la ville devient une cité-caserne pour les troupes autrichiennes et cet aspect militaire demeure en place jusqu’en 1990. Après l’adhésion de la Roumanie à l’UE, Oradea a profité des fonds structurels qui lui ont permis la reconstruction, entre 2010 et 2015, de l’ancienne cité médiévale. A partir de l’année prochaine, on espère démarrer des fouilles archéologiques sous la cathédrale gothique, la reconstruction et la mise en service des parkings et la reconstruction des bastions. Il y en a 5 et parmi eux, un seul est refait. Et puis, on espère commencer à un moment donné les travaux de restauration des murailles extérieures».



    Construite actuellement en forme de pentagone, la cité d’Oradea regroupe 5 bastions: celui doré, celui de Bethlen, le Bastion écourté, le rouge et le Bastion Crisorul.



    Deux légendes circulent à propos de cette ville. L’une porte sur sa fondation par le roi Ladislas I qui, dit-on, a vu deux anges lui ayant demandé de dresser un monastère. La deuxième légende, dite de la trahison, a commencé à circuler après la conquête ottomane. On dit que lors du siège ottoman, en 1540, la femme d’un meunier dont les fils furent capturés par les Turcs aurait indiqué aux assaillants les endroits où il fallait piocher pour évacuer l’eau qui remplissait la douve entourant les murs de défense pour pouvoir entrer dans la cité. (trad. : Ioana Stancescu)

  • Visite de la contrée de Fagaras

    Visite de la contrée de Fagaras

    La ville du même nom est à 66 km de Brasov, et à 76 kilomètres de Sibiu, sur les rives de la rivière Olt, aux pieds du massif de Fagaras. C’est à partir de sa position centrale sur la carte de la Roumanie que la ville de Fagaras attend ses visiteurs comme une cité symbolique qui n’a jamais été conquise. Selon le site Hopper, consacré à la planification des voyages et présenté par le Huffington Post, le château de Fagaras figurait deuxième dans le classement des plus beaux châteaux au monde, après celui de Neuschwanstein d’Allemagne, mais avant le château de Durham, au Royaume Uni. « La cité de Fagaras est des plus grandes et des mieux préservées cités médiévales de l’Europe de l’Est », écrivait le Huffington Post.

    Cristina Poparad, du Centre d’informations touristiques de Fagaras, a lancé une invitation à visiter les nombreux objectifs touristiques de cette contrée : « Parmi les sites touristiques les plus importants, je mentionnerais la Réserve naturelle Poiana Narciselor (la Clairière des narcisses), le haras de chevaux de la race Lipizzan, de Sâmbata de Jos, la route de montagne Transfagarasan, le lac glaciaire de Bâlea, le monastère Brâncoveanu de Sambata de Sus, un temple préhistorique creusé en pierre à Sinca Veche, les pyramides de Sona, mais aussi les églises saxonnes fortifiées. Au 18e siècle, la contrée de Fagaras était entourée d’une trentaine de monastères orthodoxes, situés le long des principales vallées des montagnes. Sâmbata de Sus, Breaza, Bucium, Bejani, Sinca Noua, Sinca Veche sont aujourd’hui encore des repères pour le tourisme religieux. C’est également depuis la contrée de Fagaras que l’on peut partir pour explorer la plus haute crête des Carpates, le col de Moldoveanu, et les autres chalets de la zone alpine, ceux de Negoiu, Podragu, Urlea et Valea Sâmbetei. Pour ce qui est de la flore et de la faune de notre région, elles bénéficient de la législation des aires protégées. Il s’agit de toute une variété d’espèces de plantes et d’oiseaux rares, dont certaines sont en voie de disparition en Europe. »

    Le complexe féodal de Fagaras, dont la construction a commencé à la fin du 14e siècle et s’est poursuivie par des extensions successives, jusqu’au milieu du 17e siècle, a été précédé par une fortification en bois, entourée d’un fossé dont l’histoire remonte au 12e siècle. Le circuit touristique porte le visiteur par la cour extérieure, où celui-ci peut observer les deux murailles défensives et deux bastions, alors que la visite de l’intérieur se fait au deuxième étage, où est présentée l’histoire du Pays de Fagaras dans ses moments les plus importants.

    On peut visiter également la Tour de la geôle qui n’a jamais été ouverte au public, ancienne prison médiévale et communiste. Hormis des pièces uniques, telles le masque romain de parade et le four utilisé pour cuire la céramique, une pièce reconstituée, les touristes peuvent admirer des objets ayant appartenu aux guildes ayant activé dans la cité de Fagaras, ainsi que dans la ville, une reconstitution de la salle de la Diète de Transylvanie, ainsi qu’une partie des pièces ayant fait partie de l’autel de la chapelle. Et pour que la reconstitution soit aussi fidèle que possible, un lac a été aménagé autour de la cité suivant les traces de l’ancien fossé qui entourait jadis la cité.

    Des canots sont disponibles à l’intention des touristes. Et c’est toujours sur ce lac que l’on peut voir 11 cygnes avec leurs petits, qui refont l’image de la cité de Fagaras telle que décrite par des documents d’il y a 300 ans. Cristina Poparad du Centre d’information touristique de Fagaras revient au micro de RRI. « Les journées de Fagaras est un événement qui se déroule chaque année au mois d’août et qui constitue un véritable retour dans l’histoire, par le biais des activités à caractère moyenâgeux qui ont lieu tout près des murs de Fagaras. »Cette année, la fête de la cité a lieu du 18 au 21 août. (trad. Alex Diaconescu)

  • La cité Alba Carolina

    La cité Alba Carolina

    Ville florissante à l’époque de la conquête romaine, ancienne capitale de la Transylvanie, où ont eu lieu la proclamation de la Grande Roumanie et le couronnement du premier souverain de tous les territoires roumains unis, Alba Iulia est, depuis longtemps, un repère culturel et historique. C’est en égale mesure une attraction touristique, et une des principales raisons, c’est la citadelle Alba Carolina, récemment restaurée. Ses portes, surtout la première, similaire à un arc de triomphe, est l’image de la ville.

    D’ailleurs, les débuts de l’habitation à Alba Iulia et ceux de la citadelle se sont mélangés depuis les temps les plus reculés, nous disait Liviu Zgârciu, historien au Musée national de l’Union d’Alba Iulia : « Tout de suite après la conquête de la Dacie, en l’an 106, l’empereur Trajan décide d’ériger le camp où la Légion XIII Gemina allait stationner en permanence, pour la période d’occupation de la Dacie par les Romains. C’était sur le plateau où se dresse aujourd’hui la citadelle Alba Carolina. Autour du camp se développe la ville d’Apulum, une des plus grandes de la Dacie romaine, qui comptait 30.000 habitants au début du 3e s. Le retrait d’Aurélien de Dacie en 271 n’a pas entraîné le départ de la population, et l’ancien camp a été transformé en cité médiévale, appelée la cité de Bălgrad – nom sous lequel Alba Iulia et sa citadelle étaient connues au Moyen Age. Au XVIe s, après 1541 lorsque Alba Iulia devient capitale de la principauté de Transylvanie, la cité de Bălgrad a été élargie. Elle s’est vu ajouter deux bastions – celui des Saxons et le Bastion Bethlen – visibles même de nos jours. »

    Après 1700, donc après la conquête de la Transylvanie par les Autrichiens, le besoin d’élever une forteresse puissante dans la région s’est fait jour. La cité de Bălgrad a été choisie pour que la cité de Alba Carolina soit construite. Pour ce qui est de la forme de la nouvelle fortification, elle a été bâtie d’après le modèle célèbre à l’époque appartenant au Français Vauban, un modèle d’heptagone irrégulier. Sept bastions allient lui conférer une image étoilée.

    L’historien Liviu Zgârciu nous donne des détails : « Les travaux ont commencé en novembre 1715. L’année dernière, on a célébré les 300 ans écoulés depuis la pose de la première pierre. C’était un ouvrage ample, coordonné initialement par un architecte italien, Giovanni Morandi Visconti. La main d’œuvre locale, des paysans serfs, a été utilisée pendant 23 ans, de 1715 à 1738. L’intérieur de la citadelle Alba Carolina est défendu par 7 bastions, chacun portant le nom d’une personnalité historique. Elle a été bâtie en style Vauban, d’après le modèle créé par l’architecte et ingénieur militaire Sébastien de Vauban, devenu célèbre pendant le règne du Roi-Soleil, Louis XIV. Les autorités autrichiennes ont pris connaissance de ce type de fortification pendant les guerres entre la France et l’Empire des Habsbourg. « Alba » vient du nom de la ville d’Alba Iulia, et « Carolina » – du nom de l’empereur d’Autriche Charles VI, pendant le règne duquel la cité a été érigée. »

    Ce n’est pas seulement sa forme étoilée et les portes monumentales qui donnent la beauté de la cité Alba Carolina, mais aussi les bâtiments qu’elle abrite. Certains sont d’importants lieux de culte et d’enseignement, tel que le siège local de la Bibliothèque nationale Batthyaneum. L’historien Liviu Zgârciu : « Dès le moment où les Autrichiens ont élevé la cité, les bâtiments à l’intérieur sont modifiés, et certains même démolis. Au moment où les Autrichiens y installent leur garnison, les constructions deviennent des bâtiments militaires. De nouveaux sont bâtis aussi ; c’est le cas de l’édifice qui abrite le Musée de l’Union, appelé « Babylone ». Il a été construit entre 1851 et 1855. 50 années plus tard, vers 1900, la Salle de l’Union est bâtie aussi – initialement, c’était une Maison de l’armée. Après l’Union de 1918, l’armée roumaine s’installe dans la cité, et dès lors, la Salle de l’Union devient représentative pour l’histoire des Roumains. C’est l’endroit où allait être prise la décision de l’union de la Transylvanie, du Banat, de la Crişana et du Maramureş avec le Royaume de Roumanie, le 1er décembre 1918. Après 1918, le première construction à architecture roumaine est la Cathédrale du sacre».

    C’est là que, le 15 octobre 1922, furent couronnés les premiers souverains de la Grande Roumanie : le roi Ferdinand et la reine Marie. (trad.: Ligia Mihăiescu)

  • Alba Iulia et la cité d’Alba Carolina

    Alba Iulia et la cité d’Alba Carolina

    Depuis sa création, en 1967, cette organisation vise à améliorer l’accessibilité des villes historiques et à promouvoir le tourisme durable. Mihai Coşer, porte-parole de la municipalité d’Alba Iulia, détaille les raisons pour lesquelles cette ville mérite le détour: « Alba Iulia est une porte ouverte sur la détente, un remède pour les maladies de l’âme. Il suffit de contempler les vestiges de l’histoire ou de s’adonner aux loisirs favoris. Chez nous, la saison touristique débute le 1er mai. C’est à cette date que nous organisons le premier événement majeur de l’année, à savoir le Festival romain Apulum. Depuis quelques années déjà, Alba Iulia accueille des bénévoles désireux de faire revivre une histoire vieille de deux millénaires, remontant à l’époque romaine. Le festival comporte des activités diverses : reconstitutions de batailles, danses, luttes de gladiateurs, figures de soldats romains. Pendant les week-ends, un événement unique en Roumanie est très prisé des visiteurs. Il s’agit de la relève de la garde, qui permet de revivre l’atmosphère des temps de l’Empire austro-hongrois ».

    La vieille cité et la ville moderne, voilà les deux volets d’Alba Iulia qui coexistent harmonieusement. Dans la partie ancienne, on retrouve les monuments historiques millénaires, très bien conservés et récemment restaurés. La ville s’enorgueillit aussi de ses édifices religieux et militaires, tels le bastion remontant au XVIIIe siècle et les bâtiments qui ont accueilli le garnison depuis cette même époque jusqu’il y a peu. Le plus ancien et le plus connu des édifices religieux est la Cathédrale catholique, un mélange de style roman, gothique, Renaissance et baroque. A cela s’ajoutent les monastères de plusieurs ordres monastiques, ceux des Augustins, des Dominicains, des Jésuites, des Franciscains et des Trinitaires.

    La Cité Alba Carolina est sans doute la plus grande attraction touristique de la ville. Composée de sept bastions, elle recèles tous les éléments de fortification adaptés à la technique militaire de son temps. Les sept portes d’entrée sont décorées de statues et de bas – reliefs. Cette cité abrite aussi le plus important ensemble d’art plastique figuratif baroque de Transylvanie, ainsi que la bibliothèque Batthyanaeum, riche en manuscrits rares, précise Mihai Coşer, porte-parole de la municipalité d’Alba Iulia: « Le visiteur ne saurait manquer de parcourir l’itinéraire des portes de la cité et de se rendre à son endroit le plus spectaculaire, à savoir le pont reliant la 4e et la 5e porte d’accès. La cité Alba Carolina a été restaurée dans les moindres détails et reconstruite ces 6 dernières années. Lors de ces travaux, on a déniché bien des choses dont on ne pouvait que soupçonner l’existence. On a pratiquement transformé une cité interdite en une ville de rêve ».

    Les amateurs d’adrénaline sont eux aussi bien servis. A trois kilomètres de la ville d’Alba Iulia, un parc à thème leur lance maints défis, allant des tyroliennes jusqu’à la plus haute piste cyclable aménagée de Roumanie. (trad. Mariana Tudose)

  • La cité de Brăila

    La cité de Brăila

    Sise dans le sud-est de la Roumanie, sur la rive gauche du Danube, la ville de Brăila a été depuis les temps les plus reculés un important port dans cette zone de l’Europe. La localité est sur le territoire historique de la Valachie et a été disputée, au cours de l’histoire, par les Roumains, les Ottomans et les Russes. Une preuve de l’importance stratégique de Brăila, au moins pour les deux empires, c’est aussi le fait que les Ottomans ont commencé à construire là une citadelle en 1540.



    L’historien Ionel Cândea, directeur du Musée « Carol Ier » de Brăila et auteur de l’album monographique intitulé « la Cité de Brăila. Historique. Reconstitution. Valorisation », connaît bien l’histoire de la citadelle: « Elle a été élevée après novembre ou décembre 1540. Un rapport polonais d’octobre 1540 fait état du commencement des travaux à la cité de Brăila, et dans un autre document, conçu six années plus tard — en fait une lettre – le sultan Soliman le Magnifique ordonne au prince de la Valachie, Mircea Ciobanul, de transporter à la cité les grumes et les hommes nécessaires pour parachever la construction de la cité. Elle est donc élevée par les Ottomans qui ont utilisé la main d’œuvre autochtone pour la bâtir. Elle a été démolie suite à un ordre impérial russe, l’ordre du tsar de Russie donné en 1829-1830. 3000 hommes à tout faire ont été amenés pour la démolir. Ils sont venus des comtés de Gorj, Dolj, Dâmboviţa et d’autres. »



    Jusqu’à sa démolition, dans les années 1830-1831, la cité a subi de nombreux sièges et a changé plusieurs fois d’aspect. Au XVIe s, elle a subi trois attaques : celle du voïvode Jean le Cruel (de 1574) et celles de 1594 et 1595 lorsque Michel le Brave réussit à la libérer pour peu de temps. Mais les Turcs reviennent dans la cité et reconstruisent ses murailles détruites. Puis, en 1659, Mihnea III l’a attaquée de nouveau, au moment de sa révolte contre les Turcs. Au XVIIIe, la cité a été consolidée : elle s’est vu ajouter un fossé et une palissade qui entourait l’agglomération civile.



    Les confrontations les plus dures pour s’emparer de la cité de Brăila ont été menées entre les empires russe et ottoman. Ionel Cândea : « Au XVIIIe s, Brăila a connu de nombreux sièges, l’un d’entre eux ayant lieu en 1711. C’est alors que les armées réunies d’un général russe envoyé par Pierre le Grand avec celle du traître Thomas Cantacuzène — boyard roumain, commandant de l’armée valaque qui est passé du côté des Russes dans le conflit de 1711 — ont marché sur Brăila, en passant par Măxineni. Il y avait là-bas un monastère similaire à une cité, construit par Matei Basarab. Ce monastère-là a abrité pour une nuit l’armée de 55.000 soldats qui se sont ensuite rués sur Brăila. Au moment où le commandant de la cité remettait les clefs au général russe vainqueur, ce dernier recevait la lettre de Pierre le Grand qui lui disait de quitter les lieux, car les Ottomans avaient vaincu les Russes à Stănileşti, et ces derniers devaient se retirer vite. »



    Même si aujourd’hui la cité de Brăila n’existe plus, récemment, des vestiges importants ont été découverts — la nouvelle poudrière et les souterrains militaires — vestiges ayant à leur tour une histoire. Ionel Cândea explique : « En mars 1810, les Russes étaient déjà maîtres de la cité suite à une guerre de 1806, et un des officiers russes a enfreint le règlement et il est entré avec les éperons dans la poudrière. Bien entendu, la cité a été secouée par une explosion extraordinaire qui a fait plus de 300 morts et qui a pu être entendue jusqu’à proximité de Iaşi. Puis, lorsque les Turcs sont de nouveau entrés dans la cité, en 1812, une nouvelle poudrière s’est avérée nécessaire. La chance a fait que cette nouvelle poudrière soit conservée ; nous souhaitons proposer aux pouvoirs publics que ces vestiges ou restes de la cité soient mis en valeur. »



    En décembre 2014, un chemin d’accès spectaculaire des barils de poudre vers l’intérieur et l’extérieur de la cité a été découvert, à proximité de l’un des derniers bastions. Ce chemin passait sous les tombes de l’archevêché de Brăila. Plusieurs couloirs souterrains attenants à la cité ont également été découverts, sous le jardin public. A l’occasion, constat a été fait que le réseau de galeries souterraines de la ville s’étendait sur plusieurs dizaines de km, qu’il était particulièrement ramifié, pourvu de bouches d’aération et réalisé en briques de bonne qualité. (trad.: Ligia Mihăiescu)

  • Sighisoara

    Sighisoara

    Incluse depuis 1999 au patrimoine mondial de l’UNESCO, Sighisoara est une des quelques cités médiévales européennes encore habitées et une destination incontournable des touristes étrangers qui visitent la Roumanie.



    Cette ville est un véritable joyau culturel, affirme Florina Ştefan, spécialiste des sciences de la communication au Musée d’Histoire de Sighisoara. On peut se promener en toute tranquillité dans les ruelles de l’ancienne citadelle et découvrir des endroits inédits à chaque pas. Florina Ştefan :



    « Le principal monument de la cité de Sighisoara est la Tour à l’Horloge. Haute de 64 mètres, elle accueille depuis 1899 le Musée d’Histoire de la ville. A chacun des 6 niveaux de la Tour il y a une exposition différente: archéologie, pharmacie médiévale, mobilier médiéval, outils des guildes de la ville ou encore une collection impressionnante d’horloges. Le mécanisme de l’horloge de la tour date de 1906. C’est une horloge suisse d’une précision exemplaire. Le même mécanisme met en marche des figurines uniques en Roumanie. Elles représentent les jours de la semaine et plusieurs divinités : la Justice, l’Equité et la Paix. Le dernier niveau de la Tour est un balcon ouvert réunissant les 4 côtés de la construction. C’est d’ici que l’on peut admirer un superbe panorama de la ville. »



    Par ailleurs, les visiteurs de la citadelle de Sighisoara sont impressionnés par l’Escalier couvert (ou l’Escalier des Ecoliers). Les marches en pierre qui mènent au sommet de la citadelle sont couvertes par une construction en bois, de sorte que le tout ressemble à un tunnel. C’était un escalier que les enfants utilisaient pendant l’hiver. En 1662, l’année de sa construction, cet escalier comptait 300 marches. Depuis les modifications faites en 1849, il n’en reste que 175. C’est toujours un escalier difficile à monter, car les marches sont assez abruptes, mais l’effort vaut la peine. Une fois arrivés au sommet, un panorama à couper le souffle s’ouvre devant vous.



    Continuons le tour de la ville de Sighisoara en compagnie de notre guide, Florina Ştefan :



    «On ne saurait oublier les deux églises évangéliques : l’Eglise du Monastère et l’Eglise sur la Colline. Les deux ont été bâties en style gothique voici plus de 8 siècles. Elles appartiennent à la communauté allemande de la ville. Mais vu que le nombre d’ethniques allemands a fortement diminué, ces églises ont été transformées en musées pendant la saison touristique. Les touristes peuvent les visiter en semaine, alors que le dimanche on y organise des messes. Il ne faut pas rater non plus la Tour des Forgerons qui accueille une galerie d’art contemporain. Dans la Tour des Pelletiers se trouve l’atelier du dernier sellier garnisseur qui travaille à Sighisoara. C’est un artiste authentique, qui travaille devant les touristes. De même, à côté de la Tour à l’Horloge, près de l’entrée du Musées des Armes, on peut acheter des souvenirs au stand des maîtres artisans de la ville qui travaillent le bois et font des peintures. Sous la Tour à l’Horloge se trouve la chambre de torture, aménagée dans l’ancienne prison militaire de la ville. C’est une chambre authentique du 17e siècle. Enfin, la collection d’armes médiévales est tout aussi impressionnante. »



    La cité de Sighisoara est pratiquement un musée géant en plein air, avec des cafés et des restaurants chic dans lesquels les touristes peuvent se détendre et échanger. Pendant certaines périodes, et notamment durant le Festival Médiéval, les ruelles étroites de la cité moyenâgeuse s’animent. On peut entendre la musique discrète des groupes qui montent sur les scènes aménagées dans les petites places de Sighisoara. L’agenda culturel de la cité est très riche, comme l’affirme Florina Stefan, responsable du Musée d’histoire de Sighisoara.



    « Le long d’une année, notre ville accueille de nombreux événements culturels. D’ailleurs, un festival d’origine saxonne a été organisé au mois de février. Puis en mars, c’est le festival du Blues, qui réunit des artistes du monde entier. Le 14 mai, c’est la Nuit des musées, un évènement international auquel Sighisoara participe. Ensuite en juin – juillet c’est la Foire des artisans. Comme chaque année, à la fin juillet, soit au dernier week-end du mois, c’est le fameux Festival d’art médiéval de Sighisoara. Déjà à sa 23e édition. Il est suivi par le Festival de musique académique, auquel participent des musiciens du monde entier. Il est extrêmement bien coté, et de nombreux musiciens célèbres participent à des concerts organisés dans la merveilleuse Salle Baroque de la mairie. Puis à la fin août, Sighisoara accueille le Festival Proetnica, auquel participent toutes les ethnies qui vivent en Roumanie. Celles-ci présent à cette occasion leurs traditions, leurs danses et chansons, ainsi que leurs costumes traditionnels et gastronomie. Halloween n’est pas une fête traditionnelle roumaine, mais vu que de nombreux touristes étrangers se rendent à Sighisoara à cette occasion, toute la ville arrive à la célébrer. Et enfin, l’année s’achève sur le Festival « Datini » – « Traditions » consacré au folklore roumain. »



    Si votre séjour compte plusieurs jours, vous pouvez également visiter la mine de sel de Praid, dans la localité du même nom, à 70 km environ. En dehors d’un excellent centre de soins, vous y trouverez des terrains de mini-golf, un cinéma 3D et une pharmacie aux produits naturels. Vous pouvez également participer à une dégustation de vins, et à l’intérieur de la mine, profiter de la connexion wi-fi, de la télévision, des espaces de création ou tout simplement savourer un café.


  • Michel Minouflet (France) – la cité de Sighisoara

    Michel Minouflet (France) – la cité de Sighisoara

    Sighisoara est la plus belle et la mieux conservée des cités médiévales de Roumanie, encore habitées de nos jours. La ville est entourée d’une enceinte fortifiée sur laquelle veillent 14 tours de défense – dont 9 seulement sont bien conservées. Aujourd’hui, les touristes peuvent donc identifier sur la carte de la cité la Tour des Cordiers, celles des Bottiers, des Forgerons, des Tailleurs, des Tanneurs, des Etameurs.



    A l’intérieur de la cité se trouve la Tour de l’Horloge, la plus haute, mesurant 64 mètres de haut. Bâtie au 14e siècle, cette tour a accueilli pendant deux siècles, l’assemblée communale de Sighisoara. Après avoir visité plusieurs salles de cette tour, vous prenez un escalier étroit, qui mène au mécanisme de l’horloge – encore fonctionnelle. Outre ses aiguilles, le vieux mécanisme met en marche 7 figurines en bois – une pour chaque jour de la semaine, représentant le dieu ou la déesse qui le patronne : Diane, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus, Saturne et le Soleil. Depuis la galerie en bois utilisée jadis par les sentinelles, on peut aussi admirer le beau panorama de la cité médiévale et de la ville nouvelle.



    Tout près de la Tour de l’Horloge s’élève l’église du monastère. Bâtie en style gothique en 1298, elle recèle, entre autres, une précieuse collection de tapis orientaux, datant des 16-e et 17-e siècles. Le monument historique le plus important de la ville est pourtant l’Eglise de la Colline, dont la construction a commencé en 1345. Elle se distingue par ses peintures murales, par ses statuettes extérieures en pierre, réalisées au 14-e siècle et par ses stalles. Celles du chœur sont vraiment remarquables, puisque taillées en bois et décorées de motifs végétaux en relief.



    La première attestation documentaire de la cité remonte à 1280, mais il y a des preuves archéologiques qui témoignent du fait que la zone est habitée depuis 4000 ans. Sighişoara a eu la grande chance d’avoir été évitée par l’expansion industrielle communiste, les HLM ayant été construites autour de la cité. En 1999, elle a été incluse au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Sighisoara fut un centre culturel, mais aussi économique, grâce à l’activité de ses 19 guildes.



    L’architecture de la cité a été préservée à travers les siècles, ce qui fait qu’à l’heure actuelle, les touristes peuvent admirer des bâtiments massifs, aux façades colorées, dessinant des ruelles étroites. Certains immeubles font partie du circuit touristique, car ils accueillent pensions et restaurants. Le touriste qui débarque en première à Sighişoara ne saurait rester indifférent face à l’Escalier des Ecoliers construit au XVIIe siècle pour faciliter l’accès vers l’Eglise de la Colline. Avec ses 175 marches, l’escalier est protégé d’une sorte de toiture en bois ce qui lui donne l’aspect d’un tunnel. Datant de 1662, cette construction servait jadis aux écoliers qui devaient se rendre en classe en hiver. Mais il faut dire qu’à l’époque de son inauguration, l’escalier avait 300 marches dont plus d’une centaine ont été supprimés en 1849. Pour le touriste qui emprunte cet escalier, la montée s’avère assez difficile et abrupte, mais une fois arrivé en haut de la colline le panorama qui s’y déploie est à couper le souffle.



    La cité médiévale de Sighişoara est avant tout une destination culturelle privilégiée. La vie de nuit se résume aux restaurants et aux événements de rue. Pas de boîte de nuit, de musique électrisante ni de bars. Ici, au cœur de la Transylvanie, c’est une vie culturelle à 100% qui attire les visiteurs.



    Les habitants de Sighisoara sont fort accueillants; ils offrent aux visiteurs la possibilité de se loger au cœur même de la cité médiévale. Il y a donc de nombreux pensions et hôtels ainsi que plusieurs restaurants rustiques. Les touristes affluent en été et pendant les week-ends. Certains visiteurs se rendent à Sighisoara en hiver ou en automne.



    Mais, c’est à l’occasion du Festival médiéval organisé en été que la cité de Sighisoara se voit prise d’assaut par les touristes. Il s’agit d’un événement unique en Roumanie qui invite les visiteurs à remonter dans le passé. Quelques jours durant, les ruelles de la cité seront envahies par les ménestrels, les maîtres artisans ou les chevaliers en armure, autant de personnages qui refont l’ambiance du Moyen Age. Les concerts, les expositions et les spectacles de rue y seront de la compagnie. Comme cette manifestation regroupe un nombre impressionnant de touristes, nous vous conseillons de réserver une chambre d’hôtel à l’avance.



    La plupart des touristes sont issus d’Europe Occidentale et d’Amérique du Nord, révèlent les chiffres. C’est notamment au printemps et en été que Sighişoara a l’air d’une petite tour de Babel. A part l’architecture et l’ambiance, c’est la musique qui attire les visiteurs. Médiévales ou classiques, des harmonies diverses jaillissent de partout — de nombreux musiciens et artistes choisissent Sighişoara en guise de scène ou d’espace de concerts en plein air, justement grâce au décor pittoresque des anciens murs de la cité. En plus, une fois dans la cité, vous pourriez également visiter les alentours grâce aux offres d’excursions optionnelles proposées par les agences de tourisme.