Tag: conséquences

  • La situation des employés domestiques roumains au sein de l’UE

    La situation des employés domestiques roumains au sein de l’UE

    Au début des années 2000, lorsque la vague d’émigration au départ de la Roumanie vers les autres Etats membres de l’UE s’est intensifiée, la plupart des femmes issues de milieux défavorisés qui quittaient le pays se faisaient embaucher à l’étranger comme employées domestiques. Avec les années, leur nombre a augmenté, et de plus en plus sont atteintes de troubles psychiques connus sous le nom du « syndrome d’Italie ». Pourquoi l’Italie ? Parce que la plupart des victimes sont des travailleurs domestiques étrangers, pas seulement roumains, travaillant dans ce pays. L’Italie étant le pays accueillant la plus importante communauté roumaine de l’UE. Beaucoup parmi ces malades sont soignés à l’Institut psychiatrique Socola de Iaşi, où travaille Petronela Nechita, médecin généraliste et psychiatre.



    « J’ai fait mes débuts en tant qu’interne à Socola en janvier 2008. A l’époque j’entendais déjà parler de ces patients qui revenaient de l’étranger et qui étaient atteints de troubles psychiatriques comme la dépression ou les troubles psychotiques. L’Italie, c’est bien connu, a une population vieillissante. Le pays a accueilli beaucoup de travailleurs roumains qui s’occupent notamment des personnes âgées. Ce sont les fameuses ‟badante” (femmes de ménage), ces aides-soignantes qui s’occupent des personnes âgées. C’est bien plus qu’un travail d’assistant. Elles administrent aussi des médicaments, dispensent certains soins médicaux qui ne relèvent pas de leurs compétences. C’est extrêmement stressant pour elles. Une personne âgée a besoin d’être prise en charge 24h/24h, surtout si elle est atteinte de troubles neuropsychologiques. Il faudrait trois personnes pour couvrir ces 24 heures de soins, car nous avons tous besoin de huit heures de sommeil, huit heures de travail et huit heures de repos actif. Beaucoup parmi les femmes qui partent ainsi à l’étranger travaillent plus de huit heures par jour. Elles ont rarement le temps de prendre une pause pendant la semaine et n’ont, dans certains cas, même pas de jour de repos. Avant de partir à l’étranger, elles devraient s’assurer qu’elles ont bien un contrat de travail garantissant des jours de repos, ou du moins un contrat comprenant des horaires de pause et de travail clairement énoncés. »



    En Italie, un contrat légal limite évidemment le nombre d’heures de travail. Le problème, c’est que nombre de ces « badante » n’ont pas de contrat, et se retrouvent donc en difficulté, comme l’a constaté la militante Silvia Dumitrache, présidente de l’Association des femmes roumaines d’Italie.



    « En général, ces aides-soignantes ont des contrats de travail de 40 heures par semaine. La réalité est en fait toute autre. Il arrive fréquemment que ces femmes soient en fait logées sur leur lieu de travail, chez la personne dont elles s’occupent, qu’elles ne quittent pratiquement pas. C’est inadmissible. Elles sont à la disposition de leur employeur, qu’elles ne connaissent même pas. J’ai pu observer la même chose ailleurs, comme en Roumanie, où on ne sait plus exactement qui propose le contrat et qui veille à sa bonne application. Le flou persiste et c’est probablement volontaire. Ces travailleuses n’ont pas de vie sociale, et beaucoup n’arrivent pas à dormir la nuit, car les personnes dont elles s’occupent ont constamment besoin de soins, même la nuit. La famille du patient arrive ensuite avec d’autres exigences qui n’ont pas été indiquées dans le contrat. Ces familles ne sont pas prêtes à accueillir chez elles des employés ayant des droits, en plus de leurs obligations de travail. »



    Malgré la fatigue, la restriction de leur liberté de mouvement, le manque d’intimité, c’est bien l’absence de leur famille qui affecte le plus ces femmes. Docteur Petronela Nechita nous explique ce qui est à l’origine de ces troubles :



    « C’est l’éloignement avec leurs proches, partenaires, enfants, parents, frères et sœurs, qui les affecte le plus. Beaucoup sont parties car elles étaient financièrement en difficulté. Elles partent travailler à l’étranger en quête d’un salaire qui leur permette d’élever leurs enfants. Elles envoient donc l’argent qu’elles gagnent à la maison, pour subvenir aux besoins des enfants. Beaucoup prévoient de ne partir que quelques mois mais finissent pas rester à l’étranger plusieurs années. C’est cette séparation qui a des conséquences néfastes. Beaucoup parmi ces femmes finissent par divorcer, car la distance nuit à leur relation. Les enfants aussi ont tendance à prendre des distances avec ce parent qui habite à l’étranger. Et lorsque ces femmes finissent par rentrer après plusieurs années, elles ne retrouvent pas le confort émotionnel qu’elles avaient laissé derrière elles. Elles subissent un torrent de reproches de la part de leurs enfants, qui avaient davantage besoin de leur présence que de sécurité financière. »



    Silvia Dumitrache nous explique les conséquences psychologiques que cela engendre chez certaines femmes, déjà fragilisées par une situation précaire et des horaires dépassant la durée légale.



    « Effectivement, celles qui partent en quête d’un travail à l’étranger s’exposent à certains risques, car leur statut de femmes seules les met en situation de vulnérabilité. Il est crucial de légiférer pour que cela change. C’est inadmissible et de surcroit illégal, de faire travailler quelqu’un 24h/24h. C’est humainement impossible. Vous pouvez tenir deux ou trois mois, mais vous finirez par avoir des problèmes de santé. La loi italienne ne prévoit aucunement qu’une personne travaille autant. »



    Après de nombreuses années de sensibilisation à cette question, Silvia Dumitrache estime que les autorités roumaines, et celles des autres Etats membres, sont tout à fait au courant de la situation des victimes du « syndrome d’Italie ». Pour le moment, on attend encore une mise en application totale de la loi et une surveillance accrue de ceux qui la transgressent. Par ailleurs, les campagnes de sensibilisation menées par des activistes tels que Silvia Dumitrache s’orientent dans une nouvelle direction.



    « Nous cherchons aussi à sensibiliser les travailleurs afin qu’ils prennent conscience de la vulnérabilité à laquelle ils s’exposent. On peut porter un tel fardeau pendant un, deux ou trois mois, peut-être même un an, avant de sombrer dans une dépression dont on ne parvient pas à se sortir. Evidemment, chacun est libre de choisir. Tous les cas ne sont pas désespérés. Il arrive que certains s’accommodent très bien de leur nouvelle situation à l’étranger. Quoi qu’il en soit, cela dépasse le cadre de la légalité, car quiconque accueille un employé sous son toit et dans ces conditions ne respecte déjà pas la loi italienne. »



    Bien évidemment, les employés domestiques d’Italie ne sont pas tous roumains. Mais la situation de ces derniers est peut-être encore plus grave, étant donné que la Roumanie est l’un des pays les plus pauvres de l’UE. Ainsi, leur choix de partir peut relever d’une décision personnelle, toutefois influencée par des facteurs externes. Parmi les patients de la psychiatre Petronela Nechita, beaucoup choisissent de reprendre le travail une fois guéris.



    « Nombreux sont les patients qui retournent ensuite à l’étranger, car ils n’arrivent pas à trouver du travail en Roumanie. Beaucoup maintiennent pourtant qu’ils vont rester auprès de leurs proches et de leurs enfants. Mais ils finissent par repartir à l’étranger, souvent avec les mêmes conditions de travail, pour gagner l’argent nécessaire pour subvenir aux besoins de leur famille. »



    C’est pour cette raison que les militants tels que Silvia Dumitrache se battent pour obtenir une meilleure protection des familles transnationales au niveau européen. Mais l’évolution des conditions de ces « badante » et la disparition du « syndrome d’Italie » dépendent aussi de la situation de ceux qui sont restés au pays.


    (Trad. : Charlotte Fromenteaud)



  • Quel avenir pour l’industrie minière roumaine ?

    Quel avenir pour l’industrie minière roumaine ?

    Lancé en décembre 2019, le Pacte vert se propose datteindre la neutralité carbone en Europe, et cela avant 2050. Par quels moyens ? Eh bien, par un certain nombre d’actions, qui vont des investissements dans les technologies durables et dans l’industrie, jusqu’au transport et à l’habitat écologiques, en passant par l’amélioration des normes environnementales au niveau mondial, ce qui n’est réalisable que via la conclusion d’accords avec les autres acteurs internationaux. Dans ce contexte, l’abandon de l’utilisation des hydrocarbures dans l’industrie énergétique constitue un objectif de choix du Pacte vert européen.



    La Roumanie, pays qui se targue d’une longue et riche tradition minière, continue d’utiliser le charbon, le transformer en électricité dans ses centrales électriques, et assurer ainsi son nécessaire en matière d’électricité. Deux capacités de production d’énergie, situées dans la région d’Olténie (sud) et à Hunedoara (centre), continuent de produire de l’électricité à base de charbon. Si avant 1989, le secteur minier de Roumanie employait près de cent mille personnes dans 450 mines, sa situation actuelle est loin d’être réjouissante. En effet, la plupart des mines ont dû fermer leurs portes, y compris la plus ancienne exploitation minière, celle de Petrila, ouverte en 1859. Selon les données officielles de 2017, le secteur minier ne comptait plus que 3 000 personnes toujours en activité. La situation est sans doute encore pire à l’heure où l’on parle, d’autres capacités de production ayant été fermées dans ce laps de temps. Le mauvais rendement économique du charbon est une conséquence de plusieurs facteurs, dont l’absence d’investissements dans les technologies d’exploitation, les coûts engendrés par les technologies vieillies, l’absence d’investissements nécessaires pour rendre la production efficace et pour respecter les normes en matière environnementale, et enfin la baisse de la demande interne de charbon. Tout cela mène inexorablement à la fermeture des mines, l’une après l’autre.



    Pis encore, Bucarest devrait bientôt proposer à la Commission européenne son plan de sortie définitive du charbon. La Roumanie dispose de fonds pour ce faire, martèle le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, en précisant que la sortie du charbon pourrait devenir une opportunité pour la création de nouveaux emplois, mis à la disposition des mineurs licenciés, tout cela pour autant que l’argent disponible soit utilisé intelligemment. Quant aux perspectives de l’industrie extractive roumaine, écoutons Mihai Melczer, expert dans les problématiques des industries minières, et ancien directeur général du Complexe énergétique de Hunedoara :



    « Lorsque l’on constate que l’exploitation du charbon n’est plus rentable, que les coûts d’exploitation explosent, il faut y mettre un terme. On ne peut pas poursuivre indéfiniment la chose pour l’amour de l’art. Il faut se réorienter vers des secteurs qui offrent une marge, qui vous permettent de réduire les coûts d’exploitation et d’accroître les bénéfices. Le charbon de la Vallée de Jiu est difficile à exploiter. Il ne permet pas l’utilisation des technologies de pointe. On n’est pas en Pologne. Chez nous, les gisements de charbon sont plus difficiles à exploiter. Et s’entêter à poursuivre les activités minières, c’est tout simplement foncer dans le mur, jeter de l’argent par la fenêtre. »



    En effet, les fonds utilisés actuellement pour subventionner les activités minières pourraient certes être employés à meilleur escient, par exemple pour exploiter de nouvelles sources d’énergies renouvelables, qui garantissent la durabilité de l’entreprise. Une chose est sûre, selon Mihai Melczer, ancien conseiller du ministre de l’Energie : les jours du Complexe énergétique de Hunedoara sont bel et bien comptés :



    « Il s’agit d’un organisme qui se trouve carrément en mort cérébrale. Il ne survit que grâce aux perfusions des subventions gouvernementales. Or, d’après ce que j’ai compris, le ministère de l’Energie entend diviser l’actuel complexe en deux entités distinctes : d’une part, le futur Complexe énergétique de la Vallée du Jiu, avec 4 exploitations minières et la centrale électrique thermique de Paroşeni, et de l’autre – la centrale électrique thermique de Mintia. Mais avec la meilleure volonté du monde, ces deux entités seront déficitaires, et cela dès le premier instant de leur existence. L’Etat devra continuer à subventionner les activités minières, d’une manière ou d’une autre, car elles ne pourront pas fonctionner autrement. Et je crains que c’est ce qui va arriver. Pour ma part, cela peut continuer ainsi, mais pour autant que la poursuite de l’exploitation minière s’accompagne d’une diversification des activités. »



    Mihai Melczer met malgré tout en exergue les conséquences sociales engendrées par un éventuel plan de restructuration des activités minières. Car s’il est normal de remplacer une industrie en perte de vitesse par une autre, plus avenante, il ne faut pas perdre de vue que l’on parle de gens, des gens qui ont chacun leur droit à une vie décente. Parmi les projets censés venir en aide aux régions industriellement sinistrées, notons la création à Petroşani de la Renew Acad, institution qui développe des formations censées préparer les anciens mineurs à des emplois dans le domaine de l’énergie verte. Le projet devrait ouvrir aux habitants de cette région mono industrielle d’autres perspectives professionnelles que les seules carrières de mineur. Un autre projet, censé offrir des alternatives professionnelles destinées aux habitants de la région minière de la Vallée du Jiu, entend profiter des propriétés de l’hydrogène, que d’aucuns pressentent comme l’énergie de l’avenir. Mihai Melczer :



    « Un autre projet d’envergure, mais qui est à l’arrêt pour l’instant, est développé avec l’Institut de cryogénie de Vâlcea. Il s’agit d’un hub d’hydrogène installé à proximité de la centrale électrique thermique de Paroşeni. Parce que la Vallée du Jiu dispose d’une infrastructure énergétique très importante : la centrale de Paroşeni, des postes de transformation, des lignes de haute tension. Pour ma part, tout cela constitue des opportunités, et il faudrait continuer de mettre à profit cette infrastructure énergétique qui existe et fonctionne ».



    C’est bien dans cette optique qu’avait été imaginé le projet du hub d’hydrogène, censé intégrer à terme les capacités de production du complexe énergétique de la Vallée du Jiu.


    (Trad. Ionut Jugureanu)


  • A la Une de la presse – 24.06.2016

    A la Une de la presse – 24.06.2016

    Le résultat du scrutin sur la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne est le sujet fédérateur de la presse nationale de ce vendredi. Les quotidiens roumains passent en revue les réactions, les mesures à envisager et les conséquences sur la Roumanie de ce choix historique.





  • Leçon 220 – Conclusions et conséquences

    Leçon 220 – Conclusions et conséquences

    Dominique: Bună ziua!

    Ioana: Bună dimineaţa!

    Alexandru: Bună seara!

    Valentina: Bună!

    Bun venit, dragi prieteni ! Aujourd’hui nous allons réfléchir sur les conséquences de nos actions – ou de celles des autres – et tirer des conclusions. Je vous propose, pourtant, de commencer par nous familiariser avec un petit mot qui revient dans plusieurs syntagmes ou vocables que nous découvrirons aujourd’hui: aşa – ainsi

    Alexandru : Aşa sunt românii. Les Roumains sont comme ça.

    Valentina : Ea e drăguţă, nu-i aşa? Elle est jolie, n’est-ce pas?

    Retenez l’expression : Nu-i aşa ? N’est-ce pas?

    Maintenant nous sommes prêts à nous attaquer aux conséquences. Voici le premier syntagme construit à partir de ce petit mot. aşa că – alors, par conséquent

    Valentina : Ea mai are de lucru, aşa că rămâne la birou. Elle a encore du travail, alors elle reste au bureau.

    Alexandru : Este prea complicat, aşa că renunţ. C’est trop compliqué, par conséquent je renonce.

    C’est à partir du même petit mot qu’est construit un vocable à l’aide duquel on peut exprimer une conclusion ou l’effet d’une action : aşadar – donc, alors

    Alexandru : Aşadar ea nu a mâncat. Donc elle n’a pas mangé.

    Valentina : Aşadar este adevărat ? El a câştigat marele premiu ? Alors donc, c’est vrai ? Il a gagné le grand prix ?

    Un autre mot, que vous connaissez déjà, peut être utilisé à peu près dans le même sens. atunci – alors

    Alexandru : Atunci suntem de acord. Alors on est d’accord.

    Valentina : Atunci de ce nu ai spus nimic ? Alors pourquoi n’as-tu rien dit ?

    La liste des mots et syntagmes utilisés pour formuler une conclusion ou exprimer une conséquence est bien longue. Voici deux expressions quasiment synonymes :

    în consecinţă – par conséquent

    Valentina : Este ora cinci, în consecinţă putem pleca. Il est cinq heures, par conséquent nous pouvons partir.

    Alexandru : Problema s-a rezolvat, în consecinţă nu mai avem nevoie de instalator. Le problème est résolu, par conséquent nous n’avons plus besoin du plombier.


    Des fois, on peut omettre le syntagme et juxtaposer, tout simplement, la cause et sa conséquence, on le fait aussi en français :


    Valentina : Problema s-a rezolvat, nu mai avem nevoie de instalator. Le problème est résolu, nous n’avons plus besoin de plombier.


    prin urmare – donc, par conséquent

    Alexandru : Este luni, prin urmare muzeul este închis. C’est lundi, par conséquent le musée est fermé.

    Valentina : Prin urmare nu mai vii ? Alors tu ne viens plus ?

    Enfin, un dernier petit mot à mentionner aujourd’hui :deci – donc

    Valentina : Deci este posibil. Donc c’est possible.

    Alexandru : Adio, deci pe curând. Adieu, donc à bientôt.

    C’est la belle façon de se dire « Au revoir » imaginée par Mircea Vintilă et le groupe Pasărea Colibri.

    Adio, deci pe curând


    Iubito,
    poţi fugi cât vrei,

    În gând vei auzi paşii mei.

    Poţi spune vorbe multe în vânt,

    Eu n-am să ascult,

    Oh! N-am să le-ascult!



    Iubito, poţi în lume umbla

    De mine nu mai poţi scăpa.

    Voi trece zilnic prin gândul tău

    Prin ochii tăi.

    Prin ochii tăi.



    Refren :

    Căci spune-mi cine te-a mai purtat prin nori?

    Şi spune-mi cine te-a mai
    visat în culori?

    Şi ştii tu cine de toate a uitat,

    De când cu tine, prin ploaie a umblat?



    Nu uiţi tu zilele de mister

    Nici clipa când stele pier

    Nu uiţi ziua aceea de mai

    Când îmi spuneai:

    Mai stai, mai stai!



    Nu uiţi tu zilele de mister

    Nici clipa când stele pier

    Când timpul pentru noi dispărea

    Şi inima ta

    Bătea, bătea!

    Refren



    Te văd acum grăbita să pleci

    Cum cauţi doar cuvinte mai reci

    Le spui, dar în spatele lor

    Mai simt cum te dor.

    Mai simt cum te dor.



    Te vad cum mai încerci să zâmbeşti

    Dar ochii tăi fug de poveşti

    Şi nu te uiţi la mine plec?

    Deci, pe curând!

    Da, pe curând!



    Refren

  • Les leçons d’une tragédie

    Les leçons d’une tragédie

    Le 30 octobre 2015 est une date dont la Roumanie se souviendra toujours. Une soirée de début de week-end qui s’annonçait agréable s’est transformée en un cauchemar pour les centaines de jeunes sortis assister à un concert de rock. Pour plusieurs dizaines d’entre eux, ce vendredi allait être le dernier jour de leur vie. D’autres dizaines allaient voir leur vie changer radicalement, marquée par des interventions médicales compliquées et imprédictibles et par la souffrance physique et psychique produite par les moments tragiques vécus dans la boîte de nuit bucarestoise « Colectiv », dont l’incendie a réduit en cendres le destin de centaines de personnes. Cette tragédie a mis au jour de nombreux manquements graves aux procédures administratives et aux dispositions des lois en vigueur. Elle a aussi déclenché de l’émotion, de la solidarité avec les victimes et de la révolte contre ceux qui en sont considéré comme responsables. Les autorités ont commencé à vérifier tous les lieux de convivialité de Roumanie, dont 10% à peine respectent la loi à la lettre – c’est ce qu’affirment les experts qui avertissent qu’un tremblement de terre, par exemple, ferait des milliers de victimes dans le Vieux Centre de Bucarest. L’Ordre des architectes de Roumanie tire la sonnette d’alarme – l’incendie du club « Colectiv » a mis en évidence des irrégularités et de graves erreurs d’autorisation et de vérification de la sécurité des constructions.

    Le président de l’Ordre, l’architecte Şerban Ţigănaş explique le fait qu’en matière d’urbanisme, la situation de la Roumanie est mauvaise pour plusieurs raisons : « Une de ces raisons découle de la législation qui régit le BTP. La Roumanie n’est pas encore sortie des carcans d’un système de réflexion qui met l’accent sur des éléments soft, doux pour ainsi dire, plus difficiles à peser et à mesurer, comme, par exemple, la qualité d’ensemble de l’architecture ; ce système considère que l’essentiel c’est de ne pas recevoir quelque chose sur la tête en cas de tremblement de terre, c’est de ne pas se faire tuer par l’architecture au moment de l’utilisation, c’est aussi d’envelopper les bâtiments d’une couche de polystyrène suffisamment épaisse pour bloquer les pertes d’énergie thermique, un point c’est tout. Notre système de lois régissant ce secteur d’activité est donc rudimentaire, déséquilibré. Le deuxième grand problème tient de l’application de ces lois, qui contiennent aussi de bonnes parties et une construction logique, mais qui sont difficiles à appliquer. La Roumanie se heurte bien souvent à des blocages dans l’activité de contrôle qui découle du non-respect de la loi. Tout le monde a appris que les écarts à la loi ou aux autorisations ne produisent pas de répercussions. Ce qui est un désastre. Le troisième problème est lié à l’éducation de nous autres de la profession, soumis à une pression de la dégradation ou bien à la perte d’efficacité et de cohérence ; et puis, il y a aussi l’éducation générale – autrement dit, dans tout pays, une bonne architecture a besoin de bons clients. Un bon client comprend dans une certaine mesure le besoin de qualité de l’espace, donc le besoin d’architecture, il n’a pas le comportement rencontré habituellement en Roumanie, où le désir premier de tout client est de faire baisser les coûts, en abandonnant le projet. »

    Et c’est justement pour des raisons d’argent que les patrons du club Colectiv ont opté pour un matériel bon marché et inadéquat pour l’isolation phonique de la discothèque : une sorte d’éponge qui a commencé à brûler lors d’un feu d’artifices. Le pilier avoisinant la scène a pris feu, suivi immédiatement par le plafond du club. La fumée épaisse et le mélange de gaz toxiques ont causé des brûlures des voies respiratoires extrêmement graves aux jeunes qui n’avaient pas réussi à sortir de la discothèque. Entre temps, la loi de l’autorisation des boîtes de nuit est déjà en train d’être modifiée : les amendes ont été considérablement augmentées, alors que les patrons qui ne respectent pas les normes en vigueur risquent d’être accusés d’infractions pénales et voir fermer leur club.

    Suite à cette tragédie, la société civile s’est mobilisée de manière exemplaire on pourrait dire. Devant la discothèque Colectiv, des dizaines de milliers de personnes ont allumé des bougies et déposé des fleurs à la mémoire des victimes. On a organisé des marches du silence en signe de solidarité avec les familles de victimes. Des milliers de gens ont senti le besoin de contribuer soit en achetant des médicaments, soit en donnant du sang ou de l’argent.

    Voici les propos de la directrice du Centre de transfusions de Bucarest, Doina Goşa: «La mobilisation est impressionnante. Moi, très honnêtement, je n’ai jamais vécu quelque chose de pareil. Tout le monde veut donner son sang, tout le monde veut aider d’une manière ou d’une autre. Les gens ont été extrêmement sensibles à cette tragédie… Surtout que les victimes étaient tellement jeunes pour la plupart et qu’elles ont perdu la vie ou ont eu des brûlures épouvantables… Nous savons tous, la pire des douleurs est celle causée par des brûlures. J’ai vu sur toute les chaînes de télévision que les médecins qui ont accordé les premiers soins, des médecins avec beaucoup d’expérience, des médecins habitués à s’occuper de patients grièvement blessés – ces médecins donc ont beaucoup souffert pour ces jeunes. »

    Suite à la tragédie du club Colectiv, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à Bucarest et dans d’autres villes du pays et même de l’étranger, demandant la réforme de l’ensemble de la classe politique roumaine. Suite aux protestations, le premier ministre Victor Ponta et son gouvernement ont démissionné. (Trad. Ileana Taroi, Valentina Beleavski)

  • A la Une de la presse roumaine 29.06.2015

    A la Une de la presse roumaine 29.06.2015

    La crise grecque fait la Une de la presse roumaine en ce début de semaine. Quelles conséquences pour la Roumanie?


  • Les conséquences d’un dollar plus fort

    Les conséquences d’un dollar plus fort

    Le dollar américain s’est fortement apprécié et selon les experts, il continuera son ascension jusqu’à sa parité avec la monnaie européenne, le plus probablement vers la fin de l’été. Cette évolution intervient après que l’euro a été poussé vers le bas par la politique de relance adoptée par la Banque centrale européenne. Quelles conséquences a le renchérissement du billet vert sur le marché financier et économique roumain ?



    Ionut Dumitru, vice-président de l’Association des Experts financiers- bancaires de Roumanie explique : « Le dollar ne peut pas à lui seul influencer le marché roumain de devises, mais il le fait par sa parité avec l’euro. La monnaie américaine a connu dernièrement un renforcement spectaculaire suite à la politique monétaire d’injection massive de liquidités adoptée par l’UE. Entre temps, les Etats-Unis s’attendent à une augmentation des intérêts. Nous avons donc l’Europe d’une part, où les taux d’intérêts baissent et les Etats-Unis de l’autre, où ces taux sont majorés. C’est ainsi que se présente le marché financier, d’où le renforcement du dollar américain. Le billet vert a connu une majoration importante par rapport aussi à la monnaie roumaine, le leu, mais cette parité a des conséquences limitées dans l’économie roumaine depuis l’adhésion du pays à l’UE. Si l’on parle commerce extérieur, les principaux produits dénominés en dollars sont ceux énergétiques ou encore les combustibles importés, dont les tarifs varient en fonction du prix du baril de pétrole exprimé en dollars. Pour conclure, les rapports entre l’économie roumaine et le dollar américain se sont affaiblis ces 10 ou 15 dernières années et se résument à présent au domaine énergétique et des carburants, d’où la récente majoration du prix à la pompe. »



    Du coup, derrière la forte appréciation du billet vert se cache en fait une importante dépréciation de l’euro, ce qui témoigne d’un contexte économique européen très délicat, selon le professeur Radu Musetescu, chef de la chaire de Relations Economiques Internationales à l’Académie d’Etudes économiques de Bucarest : « On aurait cru, ces dernières années, que le dollar américain suivait une tendance descendante, en raisons des défis qui se posaient devant les Etats-Unis, depuis les guerres jusqu ’aux blocages politiques entre démocrates et républicains, en passant par les élections. Paradoxalement, il y en qui font des erreurs encore plus graves que les Américains, d’où cette nouvelle appréciation du billet vert et sa position relativement bonne. Il convient de mentionner également une chose fort intéressante dans cette économie globale, à savoir le rôle que joue la Chine. A mon avis, la croissance de cette économie et de toutes les exportations chinoises ne sont pas sans rapport avec le dollar. Autrement dit, le dollar américain est une devise beaucoup plus internationalisée que l’euro ou le yen. »



    Quelles seraient les conséquences d’une égalité anticipée euro-dollar ? Dans une interview à Radio România, l’analyste Valentin Ionescu, ancien ministre vers la fin des années ’90, explique : « Lorsque les deux devises seront arrivées à la parité – niveau dont elles se rapprochent déjà — on pourra juger de la compétitivité des exportations européennes et américaines. La compétition en matière d’exportations de biens et de services est un indicateur particulièrement révélateur. Toutefois, ce qui est intéressant c’est que la plupart des entreprises américaines et occidentales gagnent de l’argent sur les marchés extérieurs, là où la principale devise est le dollar américain et non pas l’euro. Deux tiers du commerce mondial se déroulant donc en dollars et non pas en monnaie unique européenne, cela rapporte des profits en dollars. Par conséquent, le renforcement de la monnaie américaine profitera aux uns et nuira aux autres. En outre, au même chapitre exportations, il sera très difficile de miser sur les coûts, en termes de compétitivité, du moins dans la relation bilatérale UE — Etats-Unis. »



    L’analyste économique Ionuţ Dumitru affirme pourtant qu’il est difficile de prévoir, à ce jour, que deviendra le taux de change euro-dollar : « Faire des pronostics n’est pas si simple que ça, surtout dans le contexte où l’on a eu du mal à anticiper les évolutions. Tout dépend des attentes du marché et de la manière dont la Réserve Fédérale Américaine gérera la hausse des taux d’intérêts. Certaines estimations font état d’une bien prochaine égalité euro-dollar, ce qui ce traduirait par un taux de change leu – dollar très proche de celui leu — euro, mais ce ne sont là que des estimations, lesquelles comportent un certain degré d’incertitude. Quel avenir pour ce taux de change ? Personne ne saurait le dire, mais il existe des prémisses pour un renforcement significatif du dollar face à l’euro. »



    Les échanges dans les deux sens avec les pays de l’UE comptent pour 70% du commerce extérieur de la Roumanie, le poids des autres marchés étant donc limité à 30%, précise Ionuţ Dumitru. (Trad. Ioana Stancescu, Mariana Tudose)