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  • La Constitution de la Grande Roumanie : le centenaire

    La Constitution de la Grande Roumanie : le centenaire

    La victoire des Puissances de l’Entente
    à l’issue de la Grande Guerre avait ouvert la voie à la matérialisation du
    principal dessein national des Roumains depuis un siècle : l’union de
    toutes les provinces où ils constituaient la population majoritaire et où ils
    pouvaient faire valoir leurs droits historiques dans un même Etat. Aussi, au
    mois de mars de l’année 1918, la Bessarabie, soit la partie est de la Moldavie
    historique, annexée par la Russie en 1812, plébiscitait l’union avec le royaume
    de Roumanie. Aux mois de novembre et décembre de la même année, mettant à
    profit le délitement de l’empire d’Autriche-Hongrie, ce fut le tour des
    provinces de la frontière ouest, le Banat, la Bucovine et la Transylvanie, de
    décider leur union avec le royaume de Roumanie. La Grande Roumanie, rêve
    séculaire, venait ainsi de voir le jour.


    En 1866,
    lorsqu’accédait sur le trône de l’Etat roumain nouvellement constitué par l’union
    de la Valachie à la Moldavie, le prince souverain Carol de Hohenzollern-Sigmaringen,
    une première constitution avait été adoptée par l’Assemblée constituante. Sept
    constitutions se sont succédées depuis lors, constituant chacune le miroir du
    régime politique qu’elle entendait régenter. La constitution fondatrice de 1866,
    inspirée de la constitution belge de 1830, avait mis les bases de la monarchie
    constitutionnelle censée créer la fondation du nouvel Etat roumain. La constitution
    de 1923 fut celle de la Grande Roumanie, la constitution de la réunification
    pacifique des provinces historiques roumaines dans un seul et unique Etat. La
    constitution royale de 1938 entendait en revanche graver dans le marbre le
    régime d’autorité personnelle du roi Carol II. Les constitutions qui se sont
    succédées, celles de 1948, de 1952 et de 1965 entendirent donner corps et
    légitimité au régime communiste insaturé à l’issue de la Seconde guerre
    mondiale sous la pression de l’occupation du pays par l’Armée rouge. La
    dernière en date, toujours en vigueur, la constitution adoptée suite au référendum
    de 1991, rétablit la démocratie, la séparation des pouvoirs, et le respect des
    droits fondamentaux de cette Roumanie qui venait de se débarrasser du régime de
    la dictature communiste.


    Mais
    la constitution adoptée en 1923, et qui sera publiée le 29 mars 1923 dans le
    Journal officiel, a été de l’avis de spécialistes la forme la plus aboutie en matière
    de droit constitutionnel roumain. Elle incarna le désir d’avenir démocratique d’une
    nation réunie pour la première fois dans un même Etat, à l’issue d’une guerre
    meurtrière soldée par près de 500.000 victimes. L’Académie roumaine et l’ambassade
    de la république d’Italie à Bucarest avaient décidé de marquer ensemble, lors d’un
    événement commun, le centenaire de l’adoption de cette constitution. Le
    président de l’Académie roumaine, l’historien Ioan-Aurel Pop, nous explique l’importance
    de l’événement :


    « Vous
    savez, la Roumanie s’était déjà dotée d’une première constitution en 1866. Mais
    les réalités d’après 1918 étaient bien différentes, et il fallait dès lors mettre
    à jour la loi fondamentale. Certains diront même que la Roumanie s’était dotée
    tardivement d’une constitution. Cela n’est absolument pas exacte. L’Italie s’est
    dotée d’une première constitution seulement en 1861, à la suite de la
    réunification des Etats italiens, en reprenant beaucoup de la constitution de
    1848 de Palerme. Une constitution doit en effet refléter la réalité de son
    époque. Et c’est ce que la Roumanie avait fait, à l’instar des autres Etats
    européens.
    »


    L’histoire
    constitutionnelle roumaine de 19e est d’ailleurs fascinante à plus d’un
    titre. Le droit coutumier de l’époque laisse peu à peu la place au droit formalisé,
    façonné par les nouvelles valeurs de la modernité, portées par la Revolution française.
    Parmi ces dernières : le vote populaire. Ioan-Aurel Pop :


    « Vous savez, la constitution, on nous enseigne
    cela sur les bancs de l’école, est la loi fondamentale des Etats. J’ajouterais :
    des Etats modernes. Parce qu’on ne trouve pas de constitution au Moyen Age, Or,
    dans l’espace roumain, nous avons déjà le Règlement organique de 1831-1832 pour
    la Valachie et la Moldavie, voire le Diploma Leopoldinum de 1861 dans le cas de
    la Transylvanie. Mais ces règlements d’ordre constitutionnel n’étaient pas tant
    l’expression de la nation, mais plutôt la volonté de la Puissance occupante ou suzeraine.
    Alors, la première constitution véritable est bien celle de 1866. Et elle s’est
    inspirée d’un modèle extrêmement avancé à l’époque, celui de la monarchie
    constitutionnelle prévue par la constitution belge de 1830.
    »


    Les
    changements de frontières et les grands changements enregistrés à l’issue de la
    Grande Guerre appelait forcément à une nouvelle loi fondamentale. Ioan-Aurel
    Pop à nouveau :


    « La Roumanie de 1918 avait doublé, sinon
    triplé son territoire et sa population. Il fallait donc émettre un nouveau
    pacte. Un pacte que seule la constitution était en mesure d’assumer en l’occurrence.
    Et cette constitution de 1923 a été l’une de plus avancée en matière de démocratie
    de tout le Sud-est européen. Le document affirmait la Roumanie comme un Etat
    national, unitaire, indivisible, et dont le territoire était inaliénable. C’était
    la constitution de l’unification, mais elle a fait long feu ».


    En
    effet, la constitution de 1923 tombera rapidement vite victime de l’appétit des
    régimes autoritaires : le fascisme et le communisme. En 1938 d’abord, elle
    sera remplacée par un ersatz de constitution, qui proclamait le régime
    personnel du roi Carol 2. Rétablie après la guerre, elle sera remplacée en 1948
    par le régime communiste. Ioan-Aurel Pop :


    « Après moins de deux décennies, en 1938, la Roumanie
    se dota d’une nouvelle constitution. Rétablie en 1944, elle sera suspendue fin
    1947. Ce n’est qu’après la chute du régime communiste, en 1991, que la nouvelle
    constitution, expression de la volonté de la nation roumaine qui venait de
    recouvrir sa liberté, s’inspirera de celle de 1923. »


    Fêter
    le centenaire de la constitution de 1923 est un acte de justice rendu à ce
    document qui avait pour un temps incarné les hautes valeurs morales de cette
    nation roumaine qui s’était retrouvée rassemblée entre les frontières d’un même
    Etat : le sien. (Trad Ionut Jugureanu)

  • 105 ans depuis l’Union de la Bessarabie avec le Royaume de Roumanie

    105 ans depuis l’Union de la Bessarabie avec le Royaume de Roumanie

    Un de ces événements a été le dévoilement des bustes d’Alexandru Marghiloman, premier ministre de la Roumanie de l’époque et d’Ion Inculet, président du Conseil du pays de Chisinau en 1918. Présent à la cérémonie, le président de la Chambre des députés du Parlement roumain, Marcel Ciolacu a assuré que la Roumanie, tout comme il y a 105 ans sera toujours là où le devoir l’appelle et qu’elle défendrait la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République de Moldova. Marcel Ciolacu: « Ce fut le 27 mars 1918 que devant le Conseil du pays de Chisinau, Alexandru Marghiloman disait que : lorsque le danger à l’adresse de votre intégrité est apparu, la Roumanie s’est dépêchée à garantir l’indépendance et l’unité de ce pays. Aujourd’hui 105 ans plus tard, nous sommes ici et permettez-moi de vous dire clairement que rien n’a changé. La Roumanie sera toujours là où le devoir et la voix du sang l’appellent. La Roumanie défendra la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République de Moldova. » a déclaré Marcel Ciolacu. Et à lui d’ajouter : « la réintroduction récente du roumain en tant que lanque officielle en République de Moldova constitue un acte de courage ».

    Entre temps, le président du parlement de Chisinau, Igor Gresu a déclaré « qu’en Europe, en ce monde, il faut savoir quelle est la langue que l’on parle, quelle est la famille dont on fait partie, quelle est son histoire et ce n’est qu’ainsi, par de telles décisions, même que nous puissions faire partie du monde civilisé, du monde de la paix et non pas du monde de la guerre et du mensonge. » Ce qui plus est, le responsable moldave a apprécié l’aide que la Roumanie accorde à la République de Moldova et a exprimé l’espoir que durant des moments décisifs, la classe politique actuelle puisse avoir le pouvoir d’adopter des décisions historiques. Igor Grosu: « C’est durant des moments difficiles que des caractères puissants apparaissent et ces deux personnalités, Alexandru Marghiloman et Ion Inculeţ, ont adopté une décision historique. C’est pourquoi nous, la classe politique, nous espérons avoir au juste moment le caractère et la détermination d’adopter des décisions historiques ! Je remercie à tous les Roumains, je remercie à la Roumanie pour tout ce qu’elle a fait et pour tout ce qu’elle fait pour la République de Moldova. » a déclaré Igor Grosu.

    A Bucarest, le premier ministre roumain, Nicolae Ciuca a déclaré que « l’histoire nous apprend que l’agression militaire, la domination illégitime et la discrimination des nations ne peuvent pas durer. En témoigne les aspirations des peuples, y compris de celui Roumain de vivre en toute liberté, dignité, union et démocratie. Et l’expression la plus concrète de ces idéaux est à retrouver dans la Grande Union de 1918, démarrée le 27 mars avec le retour de la Bessarabie au sein de la Roumanie ».

    L’événement a constitué un moment essentiel pour l’année historique 1918 qui a culminé le 1er décembre par l’Union de tous les Roumains. L’histoire a marqué pourtant l’existence dans le cadre du même Etat des deux territoires séparés par la rivière Prut pendant 22 ans seulement. En 1940, suite à un ultimatum de Moscou, qui cherchait à mettre en application le pacte signé par Hitler et Staline, la Bessarabie a été à nouveau arrachée et cédée à l’Union Soviétique. (Daniela Budu)

  • 1918, vue de l’autre côté du lorgnon

    1918, vue de l’autre côté du lorgnon

    La Première guerre mondiale, ou la Grande Guerre comme l’avait appelée les
    contemporains, qui jusqu’alors n’avaient pas connu un conflit militaire d’une
    telle ampleur, a donné naissance à des milliers d’ouvrages, de récits et d’analyses
    de toutes sortes. L’immense mobilisation de ressources matérielles, l’immense
    dégât que la guerre avait provoqué, la perte de millions de vies humaines peuvent
    être difficilement compréhensibles par les gens d’aujourd’hui. Les utopies du
    temps avaient en effet mobilisé des foules enthousiastes, parties à la guerre comme
    si elles allaient à la fête, alors qu’elles allaient trop souvent à une mort quasi
    certaine.


    La Roumanie s’était tenue à l’écart durant
    les deux premières années de la guerre, pour ne la rejoindre qu’à l’été 1916,
    du côté de l’Entente. Pendant la première partie du combat, en 1916, seule, et prise
    en tenaille entre les forces austro-allemandes venues du Nord et les forces
    bulgares venues du sud, l’armée roumaine bat en retraite, abandonnant la
    capitale, Bucarest, dans les mains ennemies. L’année suivante, en 1917,
    appuyée par l’armée russe et surtout par la mission militaire française, dirigée
    par le général Berthelot, l’armée roumaine fait barrage et parvient à mettre en
    échec les attaques des armées prussienne et austro-hongroise. Enfin, après la
    victoire de l’Entente de 1918, les Roumains, qu’ils soient du royaume de
    Roumanie d’avant 1914, de Transylvanie, de Bessarabie ou encore du
    Quadrilatère, se voient enfin réunis dans un même Etat. L’année 1918 est dès
    lors devenue l’année d’un rêve séculaire transformé en réalité. C’est l’année
    du triomphe des nations au détriment des empires. L’année des commémorations de
    tous les sacrifices, de tous ceux tombés sur l’autel de la cause nationale.

    Mais les vaincus de la Grande
    Guerre avaient tout perdu, ou presque. L’ancien empire d’Autriche-Hongrie disparaissait,
    et les deux Etats issus de ses ruines, l’Autriche et la Hongrie, voyaient leurs
    frontières rétrécir comme peau de chagrin. L’ouvrage coécrit par deux
    historiens magyars, Nándor Bárdi et Judit Pál, et intitulé « Au-delà des
    tranchés. Comment vécurent les magyares de Transylvanie la Grande Guerre et le
    traité de Trianon » reprend des témoignages des contemporains et des
    documents d’archive. L’historien Daniel Cain nous introduit dans l’atmosphère
    qui prévalait au début de la guerre. « Les auteurs renvoient à un article de presse qui a représenté une
    voix singulière dans le paysage médiatique roumain de l’époque. C’était fin
    1914, début 1915. Il s’agit de la Une d’une revue économique qui posait la
    question dans ces termes : Bon, nous allons entrer en guerre, supposons
    que nous allons la gagner, reprendre la Transylvanie et parvenir à acter la
    création de la Grande Roumanie. Et après ? Quel modèle administratif
    allons-nous proposer aux transylvains ? Avons-nous la capacité de
    remplacer l’élite administrative transylvaine, majoritairement magyarophone,
    avec une élite roumanophone ? Mais ce genre de discours quelque peu
    pessimiste était plutôt singulier dans la presse roumaine du temps. La plupart
    s’évertuait en effet de démontrer combien il serait aisé d’intégrer la
    Transylvanie au royaume de Roumanie. »


    Toujours pendant ces premiers mois de guerre, l’on voit encore combien l’idée
    que la guerre qui venait de débuter allait être brève et son issue rapide
    prévalait dans les esprits. Une idée partagée par l’ensemble des Européens, et
    qui les a fait se lancer dans la guerre avec la plus grande légèreté. Une idée
    profondément fausse. Daniel Cain : « Avant l’entrée de la Roumanie en guerre, on
    était en début de l’été 1916, il y a eu deux incidents majeurs, les deux dans
    la capitale, à Bucarest. Il s’est agi tout d’abord d’une grande explosion à l’Arsénal,
    puis une autre dans une fabrique de munitions sise dans le quartier Dudesti. La
    presse du lendemain vilipendait les autorités, les accusant de négligence, d’avoir
    laissé les espions agir impunément et faire 300 victimes. C’était le nombre de
    victimes de ces deux explosions. Mais les journaux, notamment le quotidien
    Adevarul, poursuivaient avec cette remarque : autant que le nombre de victimes
    que nous allons compter pour reprendre la Transylvanie. Or, cela était insensé.
    Les journalistes laissaient ainsi entendre que la guerre allait être une
    promenade de santé, une sorte de guerre de pacotille, avec un nombre dérisoirede victimes. »


    Daniel Cain n’hésite pas à mettre en doute certaines assertions reprises
    dans le volume des historiens magyares :« Cet ouvrage offre en effet certaines
    réponses. Il offre certainement la perspective de Monsieur-tout-le-monde, des
    gens de la rue, de petites gens. Il nous fait connaître divers points de vue.
    Des gens qui vivaient dans l’incertitude du lendemain, parfois dans la peur. Il
    nous offre aussi la perspective des ceux qui vivaient dans les régions de
    frontière, et qui se sont réveillés un beau matin sous occupation étrangère. Des
    gens qui voient déserter l’administration qu’ils avaient connue, qui assistent
    impuissants à son remplacement, avant que les choses ne changent à nouveau, à
    quelques semaines ou à quelques mois d’intervalle. Une situation surannée ».


    Mais au-delà de diverses perspectives que l’on peut avoir au sujet de la Grande
    Guerre, l’ouvrage « Au-delà des tranchés » demeure une merveilleuse œuvre
    de mémoire, faisant défiler devant nos yeux les opinions des vainqueurs, mais
    surtout des vaincus, des ceux pour qui la guerre s’était au fond mal terminée.
    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Der Krieg nach dem Krieg 1919: wie die rumänische Armee die Räterepublik Béla Kuns stürzte

    Der Krieg nach dem Krieg 1919: wie die rumänische Armee die Räterepublik Béla Kuns stürzte

    Der Erste Weltkrieg endete nach vier Jahren blutiger Konflikte und Tragödien nicht plötzlich. Er hinterlie‎ß bei jedem Individuum, jeder ethnischen Gemeinschaft, politischen Gruppierung und jeder Nation ein schweres Trauma. Die Sieger konfrontierten sich mit den Folgen des Krieges und versuchten Lösungen zu finden, um die soziale und wirtschaftliche Situation auszugleichen, während die Besiegten mit der demütigenden Situation, in die sie gebracht worden waren, zu leben hatten.



    Der Krieg setzte sich 1919 fort, aber diesmal nicht zwischen den gro‎ßen kriegerischen Blöcken, sondern in Form kleinerer Schlachten und Gefechten in Mittel- und Osteuropa. Die Auflösung des Österreichisch-Ungarischen Reiches erfolgte mit Gewalt, die erst im Sommer 1920 mit der Unterzeichnung des Vertrages von Trianon nachlie‎ß. Nachdem das bolschewistische Regime unter der Führung von Béla Kun 1919 in Ungarn nach dem Vorbild Lenins und der Sowjetunion an die Macht kam, wurde dieses Land zur Hauptquelle der Instabilität und zum Haupthindernis für den Frieden. Als Hauptgegner, die es zu bekämpfen galt, sahen die ungarischen Kommunisten die Rumänen und die Tschechoslowaken. Der Historiker Şerban Pavelescu skizziert die feindselige Nachbarschaft, mit der sich Rumänien 1919 konfrontierte:



    Man kann durchaus sagen, dass der Waffenstillstand vom 11. November 1918 einen wahren Krieg nach dem Krieg als Folge hatte. Im Grunde genommen sah sich der rumänische Staat genötigt, mit seinen Streitkräften die Rumänen in den historischen Provinzen zu verteidigen, die im März, November und Dezember 1918 ihren Wunsch nach einem Beitritt zu Rumänien erklärt hatten. Das Land war von feindlichen Kräften umgeben, die sich gegen die Vereinigung der Gebiete und die Existenz des rumänischen Staates wehrten. Im Osten hatte das sowjetische Russland seine Truppen in der Ukraine verlegt, im Norden und Nordosten konfrontierte sich das Land mit territorialen Ansprüchen seitens der Ukraine, die von allen Seiten des politischen Spektrums, von nationalistisch bis bolschewistisch, erhoben wurden. Im Westen befand sich Ungarn, zunächst vertreten durch das Regime nach der Auflösung des österreichisch-ungarischen Reiches, mit dem die Rumänen die Trennung Siebenbürgens von Ungarn durch ein Referendum ausgehandelt hatten. Im Südwesten stand Rumänien Serbien gegenüber, das seine eigenen territorialen Ansprüche hatte, basierend auf den Versprechungen der Alliierten während des Krieges. Im Süden stie‎ß Rumänien auf Widerstand aus Bulgarien, das sich zögerte, die Dobrudscha militärisch zu räumen und die Bestimmungen des Waffenstillstands einzuhalten.“




    Der von der ungarischen Roten Armee begonnene Krieg zwischen Rumänien und Ungarn hatte zwei Phasen. Die erste Phase war von April bis Mai 1919, als die Ungarn rumänische Truppen in Siebenbürgen angriffen, dann folgte die zweite um die Hälfte des Monats Mai 1919, als die Ungarn ein zweites Mal angriffen, nachdem sie zurückgeschoben worden waren. Şerban Pavelescu wies uns jedoch auf einen weiteren Krieg im diplomatischen Bereich hin:



    Wir sprechen praktisch von zwei Kriegen. Einer wurde auf der Friedenskonferenz ausgetragen, der andere entfaltete sich auf dem Schlachtfeld. Es war ein sehr seltsamer Krieg, bei dem zwischen zwei oder drei Verhandlungsrunden, zwischen den von den Gro‎ßmächten auferlegten Waffenruhen, militärische Operationen durchgeführt wurden. So wurden beispielsweise die militärischen Operationen am 1. Mai 1919 auf Wunsch der Gro‎ßmächte eingestellt. Dies ermöglichte es den Truppen von Béla Kun, sich zu reorganisieren und am 20. Mai 1919 einen verheerenden Angriff nicht gegen die Rumänen, sondern gegen die Tschechoslowaken zu starten. Der Angriff auf die Rumänen scheiterte, er wurde schnell abgewehrt. In weniger als zwei Wochen besetzten ungarische Truppen aber die gesamte Slowakei. Was die Front an der Thei‎ß betrifft, so gingen die Rumänen nach zwei- bis dreitägiger Verteidigung in die Gegenoffensive, und als sie über den Fluss kamen, wurden die ungarischen Truppen vertrieben und die Rumänen besetzten Budapest.“



    Die zweite Phase des rumänisch-ungarischen Krieges endete im August 1919. Die ungarische Hauptstadt wurde besetzt, und die Räterepublik nach sowjetischem Vorbild wurde abgeschafft.



    Die Besetzung von Budapest war ein Problem, denn obwohl Rumänien angegriffen worden war und die rumänischen Streitkräfte nun gegen einen Feind drängten, der seinerseits zwei zweimal angegriffen hatte, wurde Rumänien aufgefordert, den Angriff einzustellen. Es herrschte enormer Druck, und nur auf Initiative rumänischer Kommandeure mit Autorität auf diesem Gebiet wurde Budapest, der sensibelste politische und militärische Punkt Ungarns, besetzt und die Räterepublik aufgelöst. Die Budapester Bevölkerung empfing die rumänischen Truppen allerdings mit Dankbarkeit, auch wenn heute manche etwas anderes behaupten. Darüber hinaus hatte Rumänien zusätzliche Ziele. Auf der einen Seite mussten die rumänischen Streitkräfte den militärischen Gegner au‎ßer Gefecht setzen, um weitere Angriffe zu vereiteln. Andererseits gewann Rumänien dadurch eine bessere Position auf der Friedenskonferenz. Die rumänischen Truppen verlie‎ßen Ungarn erst nach dem Vertrag von Trianon vom Juni 1920. In Anbetracht der Schwierigkeiten, denen die rumänische Delegation auf der Friedenskonferenz ausgesetzt war, halte ich es für einen klugen Schritt.“




    Vor 100 Jahren ergriff Rumänien militärische Ma‎ßnahmen in Mitteleuropa, um seine staatliche Stabilität zu sichern, im Einklang mit dem Willen der Menschen, die für die Vereinigung gestimmt hatten. Die rumänische Militärintervention gegen das bolschewistische Regime in Ungarn brachte schlie‎ßlich den dringend benötigten Frieden mit sich.

  • Scriitoarea Mărgărita Miller Verghy

    Scriitoarea Mărgărita Miller Verghy


    Din galeria femeilor care au contribuit la efortul României în Primul Război Mondial, sprijinind implicit și Marea Unire din decembrie 1918, Mărgărita Miller Verghy se detașează nu doar prin diversitatea activităților sale, ci și prin modalitatea prin care s-a acomodat cu soarta ei. Deși, din copilărie, a fost marcată de boli și afecțiuni diverse, a găsit energia să fie profesoară, jurnalistă, scriitoare, activistă feministă și soră de caritate în război. Monica Negru, de la Arhivele Naționale ale României, reface acum biografia Mărgăritei Miller-Verghy. “S-a născut în 1865 la Iași, a fost fiica unui profesor și politician descendent dintr-o familie nobiliară poloneză. Tatăl ei a murit, însă, când Mărgărita era încă mică. Fetița a rămas doar cu mama ei, dar s-a îmbolnăvit de tuberculoză osoasă, motiv pentru care mama ei a decis să fie tratată în străinătate, motiv pentru care a fost educată la Geneva și Paris. Aici a devenit cunoscătoare de șase limbi străine. Revenită în țară și-a luat bacalaureatul la azilul de fete, Elena Doamna, pentru ca ulterior, să-și dea licența și doctoratul în Filozofie la Universitatea din Geneva. Stabilită la București, Mărgărita Miller Verghy a condus Școala Normală de Fete Elena Doamna unde a redactat primele manuale: un manual pentru studierea limbii franceze și alte manuale destinate celor mai mici”



    De asemenea, în 1912, a publicat “Copiii lui Răzvan”, o carte premiată de Academia Română și o premieră printre cărțile didactice de la noi, fiind primul volum de lecturi școlare dedicate elevilor de gimnaziu. Preocupările didactice de genul acesta veneau, de altfel, în continuare preocupărilor literare ale Mărgăritei Miller-Verghy, după cum aflăm tot de la Monica Negru “Ea a debutat și în presă cu o nuvelă. A fost, de asemenea, prima traducătoare a lucrărilor Reginei Maria în limba română. În perioada Primului Război Mondial, Mărgărita – ca și pianista Cella Delavrancea – a sprijinit Puterile Centrale, nu Antanta, fiind germanofilă. Însă, în 1916 când România a intrat în război, Școala Elena Doamna condusă de ea a fost transformată în spital militar, iar în acest context, ea s-a înscris ca asistentă la Crucea Roșie română. În perioada ocupației germane, întocmai ca alte membre ale unor societăți caritabile, a oferit sprijin orfanilor de război”



    În perioada interbelică, Mărgărita Miller-Verghy și-a continuat preocupările literare și jurnaliste, în anii 1940, colaborând și la emisiunile teatrale ale Radiofuziunii, totul în ciuda faptului că sănătatea i-a fost mereu fragilă: în 1924, a suferit și un accident de mașină în urma căruia și-a pierdut aproape complet vederea. Activitatea literară s-a îmbinat în viața Mărgăritei Miller-Verghy și cu activismul, încă dinainte de intrara României în Primul Război Mondial, cum ne spune Monica Negru. “În 1915, alături de alte scriitoare române, a pus bazele Asociației Româncelor Cercetașe, iar mai târziu, alături de sora istoricului Alexandru Xenopol, Adela, a înființat Societatea Scriitoarelor Române, fiind vicepreședinta acestui for și contribuind cu articole la revista Societății. A făcut parte și din asociațiile feministe ale epocii. De pildă, am găsit un document cum că în 1935, activa în Consiliul Național al Femeilor Române, condus de Alexandrina Cantacuzino. Dar, în istoria literaturii, a rămas amintită ca prima scriitoare a unui roman polițist. “Prințesa în crinolină”, acesta e primul roman scris de o femeie în 1946, când Mărgărita avea 82 de ani. A scris de asemenea nuvele, piese de teatru, dar și lucrări de etnografie premiate de Academia Română. A mai publicat, în colaborare de data aceasta, și lucrarea “Evoluția scrisului feminin în România”.



    Mărgărita Miller-Verghy a murit în 1953, la 87 de ani, rămânând până la capăt o prezență activă în lumea literelor românești, scriind literatură și nu numai.


  • Siebenbürger Sachsen 1918: Nach Zögern Zustimmung für die Vereinigung mit Rumänien

    Siebenbürger Sachsen 1918: Nach Zögern Zustimmung für die Vereinigung mit Rumänien

    Die Absichten und Handlungen einzelner Personen und Gemeinschaften waren konfus — auch die Siebenbürger Sachsen waren zu dem Zeitpunkt nicht ganz entschlossen, wie sie handeln sollten. Österreich-Ungarn löste sich zu dem Zeitpunkt gerade auf. Die Nationalitäten auf dem Gebiet der Donaumonarchie wollten Nationalstaaten gründen. Die Minderheiten in Siebenbürgen waren in dieser Hinsicht nicht ebenso entschlossen, die deutschsprachige Minderheit der Siebenbürger Sachsen musste mit ihren eigenen Vorurteilen und der Ungewissheit über die Zukunft kämpfen.



    Die Verabschiedung der Resolution der Rumänen am 1. Dezember 1918 war jedoch der Moment, in dem die Sachsen einen eigenen Standpunkt festlegten. Diesem wurde am 8. Januar 1919 in Mediasch Ausdruck verliehen, als ein aus 138 Delegierten bestehende Komitee der Sachsen die Vereinigung Siebenbürgens mit Rumänien anerkannte. Der Historiker Vasile Ciobanu vom Institut für Sozial- und Humanforschung in Hermannstadt kennt die Geschichte der über 100 Jahre alten Erklärung der Sachsen.



    Die Siebenbürger Sachsen, die mit den Rumänen in Gemeinden und Städten zusammenlebten, wussten von den Vorbereitungen auf die Versammlung von Alba Iulia, sie wussten von den politischen Verwerfungen, die sich abzeichneten. Im Oktober 1918, als der Zusammenbruch der österreichisch-ungarischen Monarchie begann, sprachen sich die Vertreter der Sachsen eher dafür aus, die Integrität des ungarischen Staates zu wahren. Am 23. Oktober 1918 gibt es im Budapester Parlament Erklärungen des Abgeordneten Rudolf Brandsch und am 29. Oktober 1918 eine Entscheidung des Nationalrates der Sachsen in Hermannstadt, in der sich diese Organisation auch für die Aufrechterhaltung der Integrität des ungarischen Staates aussprach. Als die Ereignisse auf den für die Rumänen günstigen Ausgang hinausliefen, traten im November 1918 die im sächsischen Nationalrat in Hermannstadt versammelten Vertreter der Sachsen sowie die sächsischen Abgeordneten des ungarischen Parlaments in Budapest mit den rumänischen Vertretern in Kontakt. In Budapest wird der Nationale Zentralrat der Rumänen mit Ioan Erdei als Vertreter gegründet. Der Zentralrat erörtert mit den Vertretern der Sachsen in Budapest die Haltung gegenüber der Entscheidung, die die Rumänen in Alba Iulia treffen sollten. Der Nationalrat der Sachsen diskutiert zudem mit dem Rumänischen Nationalrat in Hermannstadt, angeführt von Andrei Bârseanu. Dabei wird die Entschlossenheit der Rumänen in Siebenbürgen deutlich, sich Rumänien anzuschlie‎ßen.“




    Die Entscheidung der Rumänen am 1. Dezember 1918 sei mit Sicherheit der Moment gewesen, in dem die Sachsen erkannten, dass es nur eine Möglichkeit gab, und zwar die Gründung des neuen rumänischen Staates zu akzeptieren, sagt der Historiker Vasile Ciobanu.



    Selbst wenn sie auch Gespräche mit den Vertretern der neuen ungarischen Regierung Károlyi führten, haben die Sachsen beschlossen, sich den Rumänen und den Ungarn gegenüber gleich zu verhalten. Dies, um zunächst herauszufinden, welche Entscheidung die Rumänen treffen würden. Als sie feststellten, dass die Entscheidung der Mehrheit der rumänischen Bevölkerung getroffen war, entschieden sich die Sachsen am 1. Dezember für die Vereinigung Siebenbürgens mit Rumänien. Die Entscheidung fiel ihnen nicht leicht und das ist verständlich, weil die Sachsen 800 Jahre lang Teil des ungarischen Staates gewesen waren, seitdem sie auf Befehl der ungarischen Könige nach Siebenbürgen gebracht wurden. Unter diesen Umständen fiel es ihnen schwer, die Herrschaft zu ändern, unter der sie lebten. Auf der anderen Seite gab es sehr freundschaftliche Beziehungen zur ungarischen Herrschaft, da die Magyaren die Nähe der Sachsen suchten, um eine stärkere politische Positionierung in Siebenbürgen zu erlangen. Am 1. Dezember 1918 waren keine Vertreter der Siebenbürger Sachsen in Alba Iulia. Es gab nur einen Vertreter der Sächsischen Presse, einen Rechtsanwalt, der am 3. Dezember 1918 einen ziemlich objektiven, fairen Bericht in der Tageszeitung »Siebenbürgisch-Deutsches Tageblatt« veröffentlichte und der von den übrigen sächsischen Zeitungen übernommen wurde.“




    Wir fragten den Historiker Vasile Ciobanu, ob es beim Treffen der Sachsen in Mediasch keine anderen Gesichtspunkte gegeben habe als die Annahme der Vereinigung von Siebenbürgen mit Rumänien.



    Zunächst wurde in einer von einer Gruppe sächsischer Vertreter vorbereiteten Resolution der Vorschlag gemacht, die Vereinigung Siebenbürgens mit Rumänien zu akzeptieren. Es gab jedoch einen Gegenvorschlag, der von einigen Stimmen unterstützt wurde. Es gibt ein Protokoll des Treffens vom 8. Januar 1919, aus dem wir von diesem Gegenvorschlag erfahren. Dieser unterstützte die Idee, die Bestimmungen der Friedenskonferenz betreffend den Status Siebenbürgens abzuwarten. Zur Situation in Rumänien herrschten nicht gerade die besten Meinungen, konkrete Verweise betrafen die Existenz der gro‎ßen Liegenschaften und die Existenz einer Bauernschaft, die sich 10–12 Jahren zuvor, nämlich 1907, dagegen aufgelehnt hatte. Der Gegenvorschlag war, dass Siebenbürgen ein Teil Ungarns bleibt, aber dieser Idee wirkte man entgegen. Die etwa 4–5 Befürworter der Idee von insgesamt 138 Teilnehmern wurden darüber aufgeklärt, dass ihre Lösung nicht akzeptiert werden konnte. Warum mussten sie aufgeklärt werden? Weil die Versammlung einstimmig über eine Resolution abstimmen wollte, und die Resolution ist eben diejenige, die wir kennen, in der sie der Vereinigung von Siebenbürgen mit Rumänien ohne weitere Bedingungen zustimmen. In der Tat versuchten die Vertreter der Sachsen, von den Vertretern der Rumänen Zusicherungen zu bekommen, dass sie im künftigen rumänischen Staat bestimmte Rechte haben würden. Dabei beriefen sie sich, und das ist im Text ihrer Erklärung enthalten, auf die Bestimmungen der Resolution der rumänischen Nationalversammlung in Alba Iulia, die unter Punkt 3 ausdrücklich auf die Rechte verweist, die die nationalen Minderheiten im künftigen rumänischen Staat genie‎ßen sollten.“




    Die Hundertjahrfeier des Sachsentreffens in Mediasch hat eine tiefere Bedeutung: Rumänien profitierte damals von der Treue einer starken Minderheit. Und diese Treue bedeutete in jenen unsicheren Zeiten sehr viel.

  • Alba Iulia vor 100 Jahren: Wie es zur Vereinigung kam

    Alba Iulia vor 100 Jahren: Wie es zur Vereinigung kam

    Im Rumänischen Nationalrat beschlossen die sechs Mitglieder der Rumänischen Nationalpartei und die sechs sozialistischen Mitglieder, dass die Zukunft der Rumänen aus Österreich-Ungarn mit dem Staat Rumänien zusammenhängen sollte. In Alba Iulia wurden 1228 Abgeordnete gewählt, die eine Resolution verabschiedeten, durch die Siebenbürgen sich mit dem Königreich Rumänien vereinigte.



    Diesen Höhepunkt nationaler Begeisterung vor 100 Jahren beschreibt der Historiker und Politikwissenschaftler Daniel Barbu wie folgt, er ist Professor an der Fakultät für Politik- und Verwaltungswissenschaften der Universität Bukarest:



    Was ist damals passiert? Es gab eine frontale und dramatische Kollision zwischen zwei Formen der Souveränität. Das frühe römische Recht hatte zwei Auffassungen, die nicht als widersprüchlich, sondern als komplementär empfunden wurden. Man sah das Ganze als ständige Auseinandersetzung mit Argumenten und Gegenargumenten. Und zwar, die »maiestas« des Volkes, d.h. die Souveränität des Volkes und das »imperium«, d.h. die Souveränität der Beamten, des Staates, des Senats, der Konsuln, Zensoren und so weiter. Was geschah 1918 zu Beginn des Winters in Siebenbürgen, und ich stelle hiermit die Verbindung mit dieser römischen Terminologie her? Siebenbürgen war eine Provinz ohne Staat, die ungarische Krone löste sich gerade auf, sie befand sich in einer Art Schockstarre, konnte also nicht reagieren. Wenn ich »Krone« sage, beziehe ich mich auf ihre Magistraten, d.h. Präfekten, Gendarmerie-Kommandanten und alle, die die öffentliche Ordnung und Souveränität der gro‎ß-ungarischen Nation gewährleisteten, die unter der Form eines »Imperiums« vom Parlament, dem König und den Regierungsdelegierten in Regionen und Grafschaften ausgeübt wurden. Diese Autorität existierte nicht mehr.“




    Vor dem Hintergrund der entstandenen Verwirrung hätten die Rumänen auf das Ziel der Selbstbestimmung hingearbeitet, sagt Daniel Barbu.



    Und doch haben wir in diesem Zusammenhang einen Ausbruch, eine Explosion der Majestät, die Souveränität des Volkes. Vor allem die Volksgruppe der Rumänen, insbesondere diejenigen, die durch zwei relativ gleichrangige Parteien im Parlament in Budapest vertreten waren und etwa den gleichen Einfluss hatten: die Rumänische Nationalpartei einerseits und der rumänische Ableger der Sozialdemokratischen Partei Ungarns zum anderen organisierten einen Wahlprozess. Soweit ich wei‎ß, war dies der einzige Wahlprozess der Neuzeit, der nicht von einer Regierung oder einer öffentlichen Behörde, sondern, wie wir seit 40 Jahren sagen würden, der Zivilgesellschaft organisiert wurde. Ich meine damit allerdings nicht, dass es ein sehr demokratischer Prozess war. Die mikrogeschichtlichen Daten, die wir über die Wahl der Delegierten in jedem der Orte haben, zeigen, dass ein Verfahren aus der römischen Zeit zur Anwendung kam, nämlich die Akklamation. In der Regel waren es zwei, drei oder vier Persönlichkeiten aus dem jeweiligen Dorf, d.h. der Priester, der Grundbesitzer, falls er Rumäne war, der Notar, der Lehrer oder ein reicherer Bauer usw., die durch Beifall, durch einen Konsens also, die Autorität zur Vertretung der gesamten Gemeinschaft erhielten. Es war ein mühseliger Prozess, der fast einen Monat gedauert hat und der jene Besonderheit der Geschichte ausmacht, die die Gründung einer extrem starken politischen Bildsprache mit tiefgreifenden demokratischen Konnotationen hätte darstellen können. Wo sonst oder wann sonst hat sich eine relativ gro‎ße Gruppe von Menschen, ohne Präfekten, Gendarmen und Polizisten, ohne jegliche Unterstützung, Ermutigung oder Finanzierung durch eine Behörde in einem Wahlprozess organisiert, der zu einer verfassungsgebenden Versammlung führte, der von Alba Iulia?“




    Aber es waren trübe Zeiten, das Ende des Ersten Weltkrieges hatte die in den Jahren zuvor unterdrückten Erwartungen und Reaktionen hochgespült. Professor Daniel Barbu sagt, die Demokratie hätte auf neue Grundlagen gelegt werden können, aber es sollte nicht so kommen.



    Zweifelsohne hat die konstituierende Versammlung von Alba Iulia in ihrer, ebenfalls durch Zuruf, einstimmig angenommenen Resolution nicht die Abstimmungsmethode angewandt. Darin ging es um die Einheit und die bedingte Vereinigung mit dem Königreich Rumänien. Es ging auch um die Gründung eines rein demokratischen Regimes, das hei‎ßt eines authentischen Regimes. Hier stellt sich eine Frage: Waren die Teilnehmer der Versammlung von Alba Iulia, oder zumindest diejenigen, die die Resolution formuliert und sie für den Zuruf der Bevölkerung vorgelegt haben, selbst Demokraten? Es waren eindeutig rumänische Patrioten. Es waren Leute, die lange Zeit parlamentarische Erfahrungen gesammelt hatten, sie hatten das Wissen und die Praxis der Politik auf ihrer Seite. Ich vermute aber, dass sie keine Demokraten waren und das sollte sich in den Monaten darauf zeigen. Was passierte zum Beispiel am 6. Dezember? Am 6. Dezember besetzt die rumänische Armee Siebenbürgen. Das hat wesentlich dazu beigetragen, die Grenzen festzulegen und vor allem den Frieden im Land wiederherzustellen. Wir haben sehr deutliche Zeitzeugnisse. Ion Lapedatu spricht in seinen Memoiren, auf den Tagebuchseiten, die genau in jenen Tagen geschrieben wurden, davon, dass ‚die Dörfer sich bewegen‘. Wenn wir über die Räterepublik nach sowjetischem Vorbild sprechen, denken wir nur an Budapest und Ungarn jenseits der Thei‎ß, aber ganz Europa, einschlie‎ßlich England, war von einem revolutionären Schaudern erfasst. Städte wie Turin, München, Berlin wurden viele Monate unter der roten Flagge von Soldaten und Arbeiterverbänden geführt. Ähnliche Dinge hatten in Siebenbürgen begonnen. ‚Die Dörfer bewegen sich‘, klagte also Lapedatu. Was bedeutete dies? Die Bauern teilten das Land unter sich auf und nicht immer bedeutete das, dass der Gutsbesitzer ungarisch war, die Bauern gingen zum Notar und verbrannten die Archive, in denen ihre Schulden verbucht waren. Es gibt eine ganze ländliche Bewegung, die die Revolution nachahmt.“




    Vor 100 Jahren war Alba Iulia also das Zentrum des Rumänentums in Siebenbürgen. Das Ende jenes Jahres war ein ruhmvolles Ende, aber die Historiker berichten, dass die Ereignisse von damals sich nicht ohne Windungen auf das klar erwartete Ende zubewegt hätten.

  • Alba Iulia 100 Years Ago

    Alba Iulia 100 Years Ago

    The Romanian National Council, made up of 6 members of the Romanian National Party and 6 Socialist Party members, decided that the future of Romanians in Austria-Hungary was with Romania.



    In Alba Iulia, 1,228 deputies were elected to vote the resolution that united Transylvania with the Kingdom of Romania.



    This moment of national enthusiasm was described, a century after the events, by historian and political science professor Daniel Barbu, with the School of Political and Administrative Science of Bucharest University: “What happened back then was that two forms of sovereignty clashed directly, dramatically. Early Roman law had two notions that it did not see as contradictory, but outright complementary. It saw them engaged in a permanent debate. There was the notion of maiestas, the sovereignty of the people, and imperium, the sovereignty of magistrates, of the state, the Senate, the consuls, the censors, and so forth. In 1918, in early winter in Transylvania, resuscitating this Roman terminology, Transylvania was a stateless province, because the Hungarian crown was stuck, it had no place to move. When I say the Crown, I mean its magistrates, prefects, gendarmes, and everyone who provided public order and sovereignty for the nation of Greater Hungary, exercised as an imperium by Parliament, the king and the delegates of the government in regions and counties. There was no such authority at the time.”



    In all this confusion, Romanians reacted on the lines of self-government. Here is Daniel Barbu: “However, at that time we had an outburst of maiestas, the sovereignty of the people. To the point, Romanian ethnics, who fell mostly with two parties, with relatively equal representation in the Parliament in Budapest, with equal influence, the National Romanian Party and the Romanian wing of the Social Democratic Party in Hungary, organized elections. As far as I know, it was the only election that was not organized by a government or public authority. It was organized, as they say for they last 40 years or so, by civil society. I dont mean to say that it was a very democratic process. Micro-historical data that we have regarding the election of delegates from each locality show that what was used was a Roman type procedure, a sort of acclamation. Normally, three or four notable figures in the village, such as the priest, landowner, if they were Romanian, the notary public, the teacher, or a wealthier peasant, were picked by acclamation, by consensus, and given authority to represent the entire local community. It was a laborious process, it lasted almost a month, and it could have generated a democratic mentality. Where else have you seen a relatively large group of people organize themselves by themselves, with no prefect, gendarmes, no police, no assistance, encouragement, or financing from a public authority, in an electoral process that led to a formative assembly, such as that in Alba Iulia?”



    However, those were troubled times, as the end of WWI had brought to the surface expectations and reactions that had been repressed previously. Daniel Barbu said that democracy could have been built on new foundations then, but it was not to be so: “Without a doubt, the constituent assembly in Alba Iulia, with its unanimous resolution, also passed by acclamation, did not use voting. It was speaking about unity, and accepted the union with the Kingdom of Romania, but under certain conditions. It spoke about instituting a clean, democratic and authentic regime. One question emerges: were the participants in the Assembly in Alba Iulia, at least those who wrote the resolution and submitted it for acclamation, were they democrats? They were clearly Romanian patriots. They were people with a lot of experience in Parliament, they had the practice and the science of politics. My guess is that they were democrats, which they proved in the months to come. On December 6, the Romanian army took over Transylvania. It was instrumental in drawing up the borders, and, more importantly, restored order in the country. We have a very clear testimony, Ion Lapedatu talks about that in his memoir, quoting his diary from those days, where he wrote that the villages are in motion. When we talk about Soviet communes, we think only of Budapest and the Hungary beyond the Tisa, but in fact all of Europe, including England, was stricken by revolutionary fervour. For months on end, cities such as Turin, Munich, Berlin, were led, under a red flag, by soldier and worker associations. Similar things were happening in Transylvania. The villages are in motion, Lapedatu complained. What did that mean? The peasants were divvying up the lands, and that did not always mean that the land owner was Hungarian. Peasants were going to the notary public and burned the ledgers with their debt. There was an entire rural movement that emulated revolution.”



    100 years ago, Alba Iulia was the center of the Romanian movement in Transylvania. That end of year was glorious, but historians say that the events did not flow to a clearly anticipated outcome.

  • Alba Iulia, cent ans déjà

    Alba Iulia, cent ans déjà

    Le Conseil national roumain de Transylvanie, fondé quelques mois auparavant en tant qu’organe politique représentatif des Roumains de cette province, et comptant dans ses rangs 6 élus membres du Parti national de Transylvanie et autant du Parti socialiste, avait décidé de convoquer une grande Assemblée nationale dans la ville d’Alba Iulia, après l’échec des négociations menées avec les représentants du gouvernement hongrois sur le statut de la Transylvanie. Convoquée le dimanche 1er décembre 1918, l’Assemblée des Roumains réunis à Alba Iulia élira 1228 députés, ceux-là même qui voteront la Résolution scellant l’Union de la Transylvanie au royaume de Roumanie.

    Ce moment unique et fondateur de la Roumanie moderne est remémoré, cent ans plus tard, par l’historien et politologue Daniel Barbu, professeur à la Faculté des Sciences politiques de l’Université de Bucarest : « Ce qui a eu lieu à ce moment-là a été une collision frontale et dramatique entre deux formes de souveraineté. Le droit romain trouvait sa source dans deux types de légitimité, considérés complémentaires. Il s’agissait, plus précisément de « maiestas », ce qui appartenait au peuple, c’est-à-dire la souveraineté du peuple, et d’« imperium », c’est-à-dire la souveraineté des magistrats, de l’Etat, du Sénat romain, des Consuls et ainsi de suite. Fin 1918, la Transylvanie était une province sans Etat, la Couronne hongroise était en train d’imploser, dans une situation d’immobilisme paralysant qui lui interdisait toute réaction. Et quand je parle de la Couronne hongroise, je parle de ses représentants, ses magistrats, préfets, commandants de gendarmes, des institutions qui assuraient l’ordre public et la souveraineté de la Grande Hongrie, souveraineté exercée par l’intermédiaire du Parlement de Budapest, du roi, des délégués du gouvernement dans les régions et les comtés. Cette autorité était dissoute, elle s’était écroulée. »

    C’est dans ce contexte d’extrême confusion que les Roumains ont réagi dans une volonté de prendre leur destinée en main.

    Daniel Barbu : « Face à cette situation d’immobilisme, nous avons vu se dessiner une véritable révolte, une explosion de la majesté, de la souveraineté du peuple. Parmi les Roumains qui vivaient en Transylvanie, deux partis bénéficiaient à l’époque d’un poids électoral relativement égal, étant représentés au Parlement de Budapest. Il s’agissait du Parti national roumain et de la branche roumaine du Parti social-démocrate hongrois. Ces deux partis sont devenus les chevilles ouvrières d’un processus électoral qui mènera à la séparation de la Transylvanie de la Hongrie et à son rattachement à la Roumanie. C’est peut-être le seul processus électoral de l’époque contemporaine qui n’avait pas été organisé par un Etat, un gouvernement ou une autorité publique, mais par ce qu’on appellerait aujourd’hui la société civile. Les données dont on dispose aujourd’hui concernant le déroulement de ce processus électoral font état de l’usage d’une pratique d’origine romaine, plus précisément l’acclamation. Pratiquement, le village choisissait parmi ses membres, souvent parmi ses notabilités, dont faisaient notamment partie le prêtre, le noble local, le notaire, le maître d’école et ainsi de suite, trois, quatre délégués, censés représenter la volonté de la communauté. Ce fut un processus laborieux, étendu sur presque un mois, un processus fondateur d’un puissant imaginaire politique, un processus aux connotations profondément démocratiques. Car où voit-on ailleurs une communauté de cette taille capable de s’organiser elle-même, pacifiquement, en l’absence de toute infrastructure, des gendarmes, des préfets, de la police, en l’absence des financements, capable donc d’organiser une Assemblée représentative de type constituante, telle celle réunie le 1er Décembre 1918, dans la ville d’Alba Iulia. »

    Les temps n’étaient cependant pas encore à la concorde. La fin de la guerre faisait ressortir des frustrations longtemps refoulées.

    Daniel Barbu considère que la démocratie avait alors raté un peu sa chance de se refonder sur de nouvelles bases, plus solides : « L’Assemblée constituante d’Alba Iulia avait à son tour utilisé l’outil de l’acclamation pour voter, à l’unanimité, la Résolution adoptée. Le vote tel qu’on le connaît n’avait pas été utilisé pendant le processus. La résolution parlait d’unité et acceptait l’Union, bien que sous certaines conditions, avec le Royaume de Roumanie. La Résolution proclamait aussi un régime démocratique authentique. A partir de là, une question se pose : ces participants, ou du moins ceux qui ont rédigé la Résolution et qui l’ont proposée à l’acclamation populaire, étaient-ils de véritables démocrates ? Certes, ils étaient des patriotes roumains. Il s’agissait de gens avec souvent une longue carrière politique, avec une expérience parlementaire. Mais, selon moi, ils n’étaient pas des démocrates véritables, et je me fonde dans mon jugement sur des faits ultérieurs. Car, le 6 décembre, que se passera-t-il ? Le 6 décembre, l’armée roumaine occupe la Transylvanie, en prenant prétexte sur le danger représenté par l’apparition des mouvements communistes. L’armée rétablissait l’ordre. Nous disposons de témoignages très clairs sur ce moment. Ion Lapedatu, par exemple, en parle dans son journal, et utilise le syntagme « la campagne bouge ». Lorsque l’on parle de la révolution rouge, de la révolution bolchévique de Hongrie, on pense à Budapest et à la Hongrie actuelle. La vérité, c’est que l’Europe entière était traversée d’un bout à l’autre, jusqu’à l’Angleterre, par des mouvements populaires révolutionnaires. Pendant des mois, des villes comme Turin, Munich ou Berlin ont été dirigées par des soviets de soldats et d’ouvriers. Ce type de mouvement s’est aussi déclenché en Transylvanie. Qu’est-ce que cela voulait dire? Les paysans commençaient à partager les terres, ou ils allaient chez le notaire et mettaient le feu aux archives où étaient marquées leurs dettes. Il y a avait une lame de fond révolutionnaire. Et le propriétaire terrien n’était forcément pas toujours magyar. Ce n’était pas un mouvement de type nationaliste, mais un mouvement social».

    Nonobstant l’avenir trouble qui couvait là-bas il y a cent ans, la ville d’Alba Iulia fut, pour un moment, le centre des aspirations nationales de tout un peuple. (Trad Ionut Jugureanu)

  • December 1, 2018

    December 1, 2018

    National Day — On December 1, Romania marks 100 years since the setting up of the Romanian unitary nation state. On this occasion as many as 450 public events have been scheduled all across the country. Over 550 thousand people are expected to participate despite the very cold weather. Bucharest venued, in the morning, the biggest military parade of the past decades, which was a unique moment both through the big number of military that passed under the Arch of Triumph and the military equipment and technology presented. 4 thousand military marched in Bucharest of whom more than 500 soldiers from 20 partner and allied states. More than 200 technical equipment items were presented and as many as 50 planes have flown over the capital. The fighting equipment included for the first time the Patriot missile air-defense system and the Piranha 5 armored vehicles which starting this year are being manufactured in Romania. Another military parade took place in Alba Iulia, the city in the center of the country where the union of Transylvania with Romania was proclaimed don December 1, 1918. This is also the biggest parade ever organized in the city of the union. Previously, the Patriarch of the Romanian Orthodox Church Daniel and the Patriarch of Jerusalem Teofil III held a religious service in front of the Cathedral in Alba Iulia. Also in Alba Iulia a new edition of the Congress of the Romanian Spirituality was opened which is being attended by representatives of the Romanian communities from all over the world. The representative offices of the Romanian Cultural Institute from abroad in cooperation with Romania’s diplomatic missions are organizing cultural events to mark Romania’s National Day.



    Congratulations messages — The Romanian President Klaus Iohannis has told all Romanians, on the occasion of the National Day and of the 100th anniversary of the Romanian unitary nation state, that the nation needs everybody’s energy and involvement. He said that Romania’s history was full of obstacles but the country managed to have a mature society, with courageous, responsible and more civically- engaged people, who have the power to fight for a better life for themselves and for their children. President Iohannis invited all Romanians in the country and aboard, to build the Romania of the next century together, united by such values as democracy, freedom and equality before the law. In turn, the PM Viorica Dancila expressed confidence that the Romanian society still has enough resources to reach consensus, balance and political wisdom so as to promote its interest as a European nation. Romanians also received congratulations messages from abroad on their national day. The EC wrote on its Facebook page that the EU would not be complete without Romania and posted a short video featuring symbols of Romania. The Moldovan PM Pavel Filip said in turn that Romania was more than a friend and partner for Moldova. Also the American Secretary of State Mike Pompeo said in a congratulations message to the Romanian people, on behalf of the American administration, posted on the website of the US Department of State that quote: “On this day, we celebrate with all Romanians the 100th anniversary of the creation of modern Romania and we reflect on our friendship and strategic partnership” unquote. Also Pope Francis has conveyed cordial congratulations to the Romanian people.



    Bucharest winter lights — On Friday evening the winter lights were turned on in Bucharest, earlier than in the previous years, to mark the Great Union centennial. The city was adorned with 9 million light bulbs, three times more than in the previous years. 40 kms of boulevards and streets have been decorated with winter lights. In the center of the capital an installation was set up representing the endless Column which measures 12 meters in height and weighs 110 kilograms. The festive lights dedicated to the 100th anniversary of the Romanian unitary nation state were turned on by two eminent students in the Constitution Square, which also hosts a Christmas Fair that will be open until December 26.



    Condolence message – The Romanian President Klaus Iohannis on Saturday conveyed a message of condolences to his American counterpart Donald Trump, on the death of America’s 41st president, George H.W. Bush. According to Klaus Iohannis, George H.W. Bush was a great leader and a genuine man of state, who left behind a valuable political heritage, including for Eastern Europe. Thanks to his efforts, Romania alongside the other states of the former Soviet bloc, has regained its freedom and started on its way to European and Euro-Atlantic integration. George H.W. Bush also set the basis for what later became a deep and valuable Strategic Partnership between the USA and Romania. George H.W. Bush died on Friday at 94. (translation by L. Simion)

  • Kontrafaktuale Geschichte: Wie sähe der rumänische Raum ohne die Vereinigung von 1918 aus?

    Kontrafaktuale Geschichte: Wie sähe der rumänische Raum ohne die Vereinigung von 1918 aus?

    Die Alternativgeschichte, die auch als Gegengeschichte oder kontrafaktuale Geschichte bezeichnet wird, ist ein Literaturgenre, in dem man sich die Geschichte anders vorstellt als jene, die uns bis in die Gegenwart geführt hat. Diese Art von Literatur ist sehr reichhaltig. Derjenige, der zum ersten Mal den Begriff Uchronie“ verwendet hat, war der französische Philosoph und Schriftsteller Charles Renouvier, der Autor eines gleichnamigen Textes im Jahr 1876. Seitdem lie‎ßen die Schriftsteller ihrer Imagination freien Lauf, und zahlreiche Alternativszenarien wurden aufs Papier niedergeschrieben.



    Das Alternativ-Rumänien“ oder das Mehrfache Rumänien“ ist ein Fiktionsdiskurs, in dem Autoren wie der Literaturkritiker und Professor für Vergleichende Literaturwissenschaft Virgil Nemoianu, Professor an einigen amerikanischen Universitäten, eine Geschichte aufgebaut hat, in der die Vereinigung von 1918 nicht stattgefunden hätte. In seiner Jugend war Nemoianu ein leidenschaftlicher Leser von Geschichtsromanen.



    Das ich immer wieder Geschichtsromane las, bin ich in letzter Zeit dazu gekommen, die Gegengeschichte zu entdecken. Diese geht von Ereignissen aus, die nicht stattgefunden haben und manchmal sogar absurd sein können, wie z.B. der Eingriff einiger Au‎ßerirdischen in den Zweiten Weltkrieg. Der populäre Romanschriftsteller Harry Turtledove schrieb unter seinen zahlreichen Romanen den Band »Ruled Britannia«. Er stellt sich vor, dass die Unbesiegbare Armada 1588 England erobert hat. Dabei wird Königin Elisabeth im Tower of London eingekerkert und England wird wieder katholisiert. Lope de Vega ist ein junger Leutnant, der sich Shakespeare nähert, um von ihm etwas über die Dramaturgie zu erfahren. Alte Politiker bereiten allerdings einen Aufstand vor, der letztendlich siegreich ist. Er hat auch einen weiteren Roman, der »Die beiden Georges« hei‎ßt. Darin versöhnen sich George III. mit George Washington, anstatt dass es zu einer Aufspaltung zwischen den USA und England kommt.“




    1918 entstand Gro‎ßrumänien durch die Vereinigung zwischen dem Rumänischen Königreich und Siebenbürgen, dem Banat und der Bukowina. Diese Situation nehmen die Historiker so wahr, wie sie sich ereignete, und sind der Meinung, dass eine Alternativgeschichte nicht der Geschichtswissenschaft wert ist. Virgil Nemoianu glaubt nicht, dass eine Alternativgeschichte etwas Absurdes sein würde.



    Mehrere Staaten, in denen dieselbe Sprache gesprochen wird, gibt es sowohl in Europa als auch weltweit. Welche wären die Vorteile gewesen? Wie hätte man die Dinge verstanden? Erstens standen die Rumänen fast ein Jahrtausend lang an der Kreuzung und zwischen dem Druck gro‎ßer Reichsmächte aus dem Osten, aus dem Süden, aus dem Westen. Das bedeutet zugleich mindestens drei unterschiedliche Einflüsse. Sie veränderten die Natur, die Art des Seins und die Bräuche in jedem dieser Länder. Im alten Königreich gab es einen französischen und einen russischen Einfluss. Jenseits der Karpaten gab es einen deutsch-österreichischen Einfluss, trotz der ungarischen Domination. Wie hätten sich diese Staaten einzeln entwickelt? Ich stelle mir vor, dass der Umzug der Menschen von einer Seite der Karpaten auf die andere einfach und vorteilhaft gewesen wäre. Bevölkerungsumzüge hat es sowieso gegeben. Auch nach der Gründung Gro‎ßrumäniens wei‎ß man, dass es gegensätzliche Tendenzen gegeben hat. Einerseits die Anziehung Mitteleuropas, andererseits das Balkanbündnis, in dem sich Rumänien eher mit Ländern wie Jugoslawien, Bulgarien und Griechenland, verbunden sah.“




    Das heutige Rumänien ist aus zwei unterschiedlichen geokulturellen Räumen gebildet, dem extrakarpatischen Raum, wo der Einfluss des Osmanischen Reiches und die christlich-orthodoxe Religion dominierend waren, und dem mitteleuropäischen Raum, wo der Einfluss Ungarns, des Habsburgischen Reiches und des Katholizismus ausgeprägt waren. Auf diesen Voraussetzungen baute Virgil Nemoianu seine Alternativgeschichte des mehrfachen Rumäniens auf.



    Die interne Natur der beiden Staaten wäre unterschiedlich gewesen. Wir können uns vorstellen, dass im transkarpatischen Raum es eine höhere Verstädterung gegeben hätte, vielleicht eine mitte-links-gerichtete politische Orientierung, denn hier gab es eine etablierte sozialdemokratische Tradition, ein gutes Finanznetz, mit recht kleinen Banken und Industrieanfängen. Dieser imaginäre Staat könnte der heutigen Slowakei, Slowenien oder Kroatien ähnlich sein. Das, was das alte Königreich war, wäre vielleicht intellektuell stärker entwickelt, denn hier gab es sehr solide Universitäten, eine solide intellektuelle Tradition, und auch die Landwirtschaft hätte sehr entwickelt sein können. Dieser Staat hätte zuversichtlicher nach Süden, auf den Balkan blicken können. Aus religiösem Gesichtspunkt hätte es im imaginären transkarpatischen Staat eine gewisse Zusammenarbeit zwischen Orthodoxen und Griechisch-Katholiken gegeben. Es gab auch Konflikte, allerdings bestand eine gewisse Freundschaft. Das alte Königreich war überwiegend orthodox, stand also dem Balkan und dem Osten näher. Ich denke au‎ßerdem, dass keine Rechtsextreme auf dieselbe Weise entstanden wäre. Es hätte auch Nachteile gegeben. Das vereinte Rumänien hatte eine gewisse Wirtschaftsmacht, die in der Zwischenkriegszeit und sogar während des Kommunismus zum Ausdruck kam. Aus intellektueller und kultureller Sicht kann man über Zusammenarbeit und über Kontakte zwischen den beiden Seiten der Karpaten sprechen. Ich möchte nicht behaupten, dass es besser gewesen wäre, wären die beiden Seiten getrennt, hätte es zwei rumänische Staaten gegeben. Ich wollte nur sagen, dass es sowohl Vorteile als auch Nachteile gegeben hätte. Deshalb habe ich dieses mehrfache Rumänien verbildlicht.“




    Die Geschichte hat so stattgefunden, wie wir sie heute kennen. Denn diese war für die Menschen jener Zeit die gültigste Formel. Die Alternativgeschichte tut nichts anderes, als sich Szenarien vorzustellen, und sie ist ein literarisches Gedankenspiel. Das mehrfache Rumänien oder das Alternativ-Rumänien findet im Mentalitätsunterschied Substanz, den man auch heute feststellt, aber dieses blieb blo‎ß eine Variante, die für die Staatsraison nicht glaubwürdig war.

  • Emmanuel de Martonne: Französischer Geograph betrieb Lobby für Großrumänien

    Emmanuel de Martonne: Französischer Geograph betrieb Lobby für Großrumänien

    Der französische Geograph Emmanuel de Martonne (1873–1955) war ein bekannter Bewunderer der rumänischen Kultur in der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts. Rumänien verdankt ihm Studien über das Land und Karten, die eine wichtige Rolle bei der Grenzziehung nach dem Ersten Weltkrieg spielten. De Martonne war Student des gro‎ßen französischen Geographen Paul Vidal de la Blache und begann schon in den frühen Zwanzigern mit dem Studium der Geographie Rumäniens — dank seiner Freundschaft mit dem Schriftsteller Pompiliu Eliade.



    Nach dem Ende des Ersten Weltkriegs brach weltweit eine andere Art von Krieg aus, ein Konflikt der Karten und des Lobbyismus. Das zuletzt genannte Phänomen gab es eigentlich auch früher und galt als ein im Schatten des offenen Kriegs laufender Konflikt. Gavin Bowd ist Professor für französische Sprache und Literatur an der Universität St. Andrews in Schottland. Der Professor hat sich in seinen Studien mit der Persönlichkeit des Geographen befasst, einschlie‎ßlich seiner Studien über Rumänien. Die rumänische Propaganda in der französischen Presse sei eines der stärksten Mittel gewesen, die die rumänischen Diplomaten nutzen, um ihr Ziel zu erreichen, sagt Gavin Bowd:



    In Frankreich hat sich Rumänien in intellektuellen Kreisen des Landes einer starken Unterstützung erfreut. Der rumänische bevollmächtigte Minister in Paris, Victor Antonescu, hatte einen Plan umgesetzt, um rumänische Propaganda in der französischen Presse zu veröffentlicht: Bukarest finanzierte heimlich diese Propaganda und gründete am 1. Januar 1918 auch ein Pressebüro in Paris. Viele einflussreiche Rumänen haben ihrerseits diese Propaganda in Frankreich finanziell unterstützt. Sie haben auch eine Zeitung gegründet, »La Transylvanie«, die sich zum Schutz der Rechte der Siebenbürger, Banater und der Bewohner der Bukowina einsetzte, sowie die Tageszeitung »La Roumanie«. Neben seiner Tätigkeit für das französische Au‎ßenministerium trug auch Emmanuel de Martonne erheblich zur rumänischen Propaganda bei. Im März 1918 wurde zum Beispiel das Buch »La Dobroudja. Esquisse historique, géographique, ethnographique et statistique« von Francois Lebrun, Korrespondenten der Tageszeitung »Le Matin« in Rumänien veröffentlicht. Im Vorwort zum Buch befürwortet De Martonne mit einer starken Stimme die Position Rumäniens mit den Worten: ‚Es ist noch nicht zu spät, ein Licht auf die Situation der rumänischen Region Dobrudscha zu werfen und die Öffentlichkeit darüber richtig zu informieren. Bukarest musste unter Druck einen ungerechten Friedensvertrag unterzeichnen, dieser Vertrag muss geändert werden, genau wie das Schicksal aller Rumänen sowie der slawischen Völker.‘“




    Der Wissenschaftler war vielseitig begabt und zeigte auch eine besondere Neigung zur Literatur. Die Karpaten-Landschaft sowie Siebenbürgen und die rumänischen Bauern hatten den französischen Geographen verzaubert. Professor Gavin Bowd sagte dazu:



    Für Emmanuel de Martonne war Rumänien ausschlie‎ßlich ein Karpatenland und ein Karpatenvolk. Ich zitiere aus einem seiner Werke: ‚Bei den ersten Schritten in Richtung Norden, nachdem man Bukarest verlässt, zeigt sich auf dem heiteren Himmel die blaue Linie der Karpaten. Sie schwebt sehr hoch über den üppigen Feldern des Landes, der Schatten der Karpaten fällt auf das ganze Land. Es handelt sich nicht, wie Sie nach einem kurzen Blick in einen geographischen Atlas glauben könnten, um eine natürliche, ethnische, politische oder wirtschaftliche Grenze. Auf beiden Seiten des Karpatenbogens, von der Bukowina bis zum Eisernen Tor, können Sie jene lateinische Sprache hören, die unserer ›langue doc‹ (dem Okzitanischen) so nahe steht. Dieselben Häuser mit steilen Dächern, dieselben Nationaltrachten, die einen den Waffenrock und die Hose der Daker auf der Trajanssäule in Rom wiederentdecken lassen. Dieselben von Ochsen gezogenen Karren, dieselben Lieder, dieselben Tänze, dasselbe Ideal… Für den Schäfer mit seiner Herde gibt es keine Grenze.‘“




    Der gro‎ße Meilenstein der Rumänen und des französischen Geographen als ihr ständiger Befürworter war das Plädoyer für Gro‎ßrumänien. Gavin Bowd:



    1919 sind die Fachkenntnisse des französischen Geographen bei den Friedensverhandlungen in Versailles einem Probelauf unterzogen worden. Im Mittelpunkt seiner Recherche standen in diesem Jahr vier lange Studien über die vier Provinzen, die Rumänien für sich gewinnen wollte. De Martonne plädierte in seinen Fachstudien mit Fachkenntnissen offenkundig für Gro‎ßrumänien. Seine Karte betitelte er »Die Verteilung der Völker in den Territorien, wo die Rumänen die Mehrheit bilden«, was bei weitem nicht als objektiver Titel einer geographischen Karte gelten konnte. Mit der roten Farbe markierte der Geograph die Regionen, wo die Rumänen die Mehrheit der Bevölkerung bildeten. In De Martonnes Karte gab es zudem keine Minderheit, die weniger als 25% der Bevölkerung darstellte. Des Weiteren kennzeichnete der Geograph ganze Regionen mit der Farbe der mehrheitlichen Bevölkerung, andere Volksgruppen wurden mit kleinen Kreisen markiert. Diese Herangehensweise war der klare Beweis, dass seine Studien von dem Einfluss seines Lehrmeisters Vidal de la Blache geprägt waren, der die landwirtschaftlichen und weniger entwickelten Regionen bevorzugte und wo es vermutlich eine gewisse Harmonie zwischen Menschen und Natur gab. Die regionale Geographie und die Zuneigung für die rumänischen Bauer gingen Hand in Hand.“

  • Les principes de Thomas Woodrow Wilson.

    Les principes de Thomas Woodrow Wilson.

    Au début de 1918, la fin de la Grande Guerre semblait encore loin. L’étreinte mortelle entre les deux grandes alliances combattantes, l’Entente et les Puissances centrales, approchait le paroxysme et aucune ne semblait prête à lâcher du leste. C’est dans ce contexte que le président américain Thomas Woodrow Wilson s’est essayé à proposer la paix, son administration ayant élaboré la célèbre Déclaration, en 14 points, et qui devait devenir le socle d’une paix durable. Avec l’historien Ioan Scurtu nous passons au crible autant la signification et les objectifs des principes wilsoniens, que le contexte qui les a vus naître.

    «Ils ont travaillé à un projet qui aurait dû être proposé aux belligérants, pour bâtir une paix durable et pour que les atrocités d’une telle guerre ne se reproduisent plus. Alors, les 14 points mis en avant par le président Wilson, constituaient une proposition de paix, mais aussi un instrument pour organiser le monde post conflit, voire à long terme. Si on les regarde de près, on constate que ces principes ne présupposent pas l’existence d’un avantage pour le vainqueur, quel qu’il soit, l’Entente ou les Puissances centrales. Leur objectif était d’aboutir à une certaine démocratisation des relations. Il s’agissait tout d’abord d’obtenir le retrait des troupes d’occupation des territoires conquis durant la guerre, pour que les belligérants reviennent dans leurs frontières d’avant la guerre. Ensuite, les nations devaient bénéficier d’une large autonomie, mais toujours dans le cadre des empires constitués. »

    La déclaration wilsonienne ambitionnait d’être pacificatrice, de restaurer la situation d’avant la guerre, mais aussi d’innover en matière de droit international. Cela ressort clairement en regardant de près le sort réservé aux empires, selon l’historien Ioan Scurtu : « Concernant la Russie, l’on préconisait son maintien à l’intérieur de ses frontières d’avant la guerre, et certains égards lui étaient réservés afin de la convaincre d’adhérer à la Ligue des Nations, une Société censée pouvoir résoudre les problèmes internationaux. Pour rappel, au mois de janvier 1918, la révolution russe était entrée dans sa phase bolchevique, radicale, la guerre civile battait son plein, la Bessarabie avait d’ores et déjà proclamée son indépendance et votée son union avec la Roumanie. Aussi, pour ce qui est du sort de l’Autriche-Hongrie, on préconisait le maintien de l’empire, tout en offrant une large autonomie aux nations qui en faisaient partie. »

    Mais les nations qui composaient ces empires ne semblaient pas se contenter de si peu, et elles n’ont pas tardé à le faire savoir, en s’opposant aux principes wilsoniens. D’après Ioan Scurtu: « Ces 14 principes ont eu un impact politique et psychologique énorme. D’abord parce que l’on avait esquissé une paix construite sans que le vaincu perde des plumes, c’est-à-dire qu’il perde des territoires. Puis, parce qu’ils proposaient un monde de l’après-guerre ainsi organisé pour que les guerres soient devenues impossibles à l’avenir. Et puis, parce qu’ils consacraient un terme très cher aux nations captives des empires multinationaux. Il s’agissait d’autonomie. Au mois de janvier 1918, les Roumains qui vivaient dans l’empire austro-hongrois, à l’instar des autres nations de l’empire d’ailleurs, n’envisageaient rien de plus que l’autonomie. C’est bien ce qu’avait revendiqué tout ce petit monde depuis belle lurette, surtout après 1867, et c’est bien ce qu’ils revendiquaient toujours au mois de janvier 1918. L’idée d’union n’a vu le jour qu’à l’automne 1918, lorsque l’empire battait gravement de l’aile. Ce n’est qu’à ce moment-là que certains peuples décidèrent de prendre leur sort en main d’abord, puis d’organiser leur avenir. »

    Au Congrès de Rome du mois d’avril 1918, les nations d’Autriche-Hongrie décidèrent de déclencher, au niveau européen et mondial, une vaste campagne qui aboutit à la reconnaissance de leur droit de disposer de leur propre sort. Des rassemblements organisés par les représentants de ces nations sur le sol américain en faveur de ces idées ont reçu le soutien des leurs compatriotes, devenus citoyens américains. De plus en plus, la presse d’outre Atlantique soutenait les causes nationales, au détriment du maintien du statu quo de l’empire. A partir de la fin du mois d’août 1918, les diasporas roumaine, serbe, croate, tchèque, slovaque, italienne ou encore polonaise lancèrent des campagnes communes dans les médias américains et organisèrent des manifestations concertées.Dans les autres parties du continent européen, les principes wilsoniens ne recevaient un meilleur accueil. La France et la Grande-Bretagne insistaient pour que les Puissances centrales soient considérées coupables du déclanchement de la guerre, et en payent le prix fort. Finalement, le président Wilson dut se résoudre à l’évidence.

    L’historien Ioan Scurtu : « La campagne avait atteint l’apogée le 20 septembre 1918, lorsque le président Woodrow Wilson avait reçu à la Maison Blanche les représentants des nations. Chacune avait plaidé sa cause, le président recevait aussi les informations sur les campagnes que leurs diasporas respectives déroulaient aux Etats-Unis. C’est le moment où il comprit, tirant ses conclusions, que la monarchie des Habsbourg ne pouvait pas survivre à ce raz-de-marée. L’intégrité territoriale de l’empire n’était plus taboue. Les Etats-Unis changèrent alors de camp et décidèrent qu’ils allaient appuyer les revendications nationales dans ce qu’allait devenir sous peu l’ancien empire d’Autriche-Hongrie. »

    C’est à la suite de ce changement opéré par la politique américaine qu’allaient voir le jour de nouveaux Etats nations, tels la Pologne et la Tchécoslovaquie, alors que d’autres, tels la Roumanie et la Yougoslavie, allaient redessiner le contour de leurs frontières. Malgré tout, et bien que les principes politiques de Thomas Woodrow Wilson aient été battus en brèche, sa philosophie politique a bénéficié d’une carrière autrement plus favorable. L’instance des nations verra le jour, sous les dehors d’une agora internationale. Les bases du droit international contemporain allaient être ainsi jetées, et cet idéal cher au président américain, l’idéal de la paix éternelle, montrera le bout de son nez, en dépit du scepticisme général. (trad. Ionut Jugureanu)

  • Wilsons Thesen beeinflussten die Ordnung nach dem Ersten Weltkrieg

    Wilsons Thesen beeinflussten die Ordnung nach dem Ersten Weltkrieg

    Anfang 1918 war der Erste Weltkrieg noch lange nicht vorbei. Der Aufprall der beiden gro‎ßen militärischen Blöcke hatte einen brutalen Höhepunkt erreicht, und keiner schien bereit zu sein, aufzugeben. US-Präsident Wilson versuchte, Frieden zu schlie‎ßen.



    Wilson und sein Team legten 1918 vor dem Hintergrund des Gemetzels in Europa die berühmte Erklärung in 14 Punkten vor, die die Grundlage für einen nachhaltigen Frieden sein sollte. Der Historiker Ioan Scurtu hat die Wilsonschen Prinzipien und die Atmosphäre, in der sie erschienen, aber auch die Ziele der Erklärung untersucht.



    Sie arbeiteten an einem Projekt, das den kriegführenden Staaten vorgeschlagen werden sollte, ausgehend von der Idee, dass sie schon akzeptieren würden, was zu einem dauerhaften Frieden führen kann — das sollte verhindern, dass ein solcher Flächenbrand wieder stattfinden würde. Präsident Wilson wollte eigentlich einen Vorschlag für den Frieden machen und sogar mehr: Er dachte an eine Gestaltung der Welt nach dem Krieg. Zu sehen ist, dass nach seiner Auffassung weder die unterliegende noch die Siegerseite, also weder die Entente noch die Mittelmächte durch militärische Konfrontationen zu gewinnen hatten — ihm ging es darum, eine gewisse Demokratisierung der internationalen Beziehungen zu erreichen. Zuerst wurde der Abzug von Truppen aus den besetzten Gebieten in Erwägung gezogen, um in die nationalen Grenzen zurückzukehren. Von multinationalen Staaten wurde erwartet, dass sie die Autonomie der Völker innerhalb ihrer Gebiete sicherstellen, damit sie Rechte und Freiheiten genie‎ßen — aber eben nur innerhalb dieser Imperien.“




    Scurtu meint, dass Wilsons Erklärung ambitioniert war, aber auch innovativ — das sieht man an der Art und Weise, wie er mit multinationalen Imperien umging.



    Russland sollte in den bestehenden Grenzen von vor dem Krieg bleiben; dem Land sollte mit gutem Willen entgegengekommen werden, damit es an der Idee des Völkerbunds festhält. Im Januar 1918 war die russische Revolution in ihre radikale bolschewistische Phase eingetreten, der Bürgerkrieg hatte begonnen, Bessarabien erklärte seine Autonomie und bereitete sich darauf vor, seine Unabhängigkeit und Einheit mit Rumänien zu verkünden. Was Österreich-Ungarn anbelangt, so sollte dieses Reich erhalten bleiben, indem den Völkern in ihm eine weitläufige Autonomie gewährt wurde.“




    Aber die Völker in den multinationalen Imperien hatten es sich anders überlegt, sagt der Historiker. Sie wollten eine andere Ordnung, die auf Nationalstaaten basiert. Das beweisen die Reaktionen aus den Nationen in Österreich-Ungarn auf Wilsons Prinzipien.



    Die 14 Punkte hatten eine enorme politische und psychologische Wirkung, vor allem, weil sie einen Frieden ohne Annexionen bringen und die Nachkriegswelt so gestalten sollten, dass keine Kriege mehr stattfinden würden. Autonomie war als Wort sehr beliebt bei den Nationen. Im Januar 1918 wollten die Rumänen in der österreichisch-ungarischen Monarchie, wie auch die anderen Nationen, nicht mehr als die Autonomie, die sie im Laufe der Zeit, besonders nach 1867, beharrlich verlangt hatten. Die Frage der Vereinigung wurde erst im Herbst 1918 gestellt, als sich die Lage in Österreich-Ungarn zu verschlechtern begann und die Aussicht auf eine Auflösung erschien. Diese Völker beschlossen, ihr Schicksal in die eigenen Hände zu nehmen und eigene Staaten zu gründen.“




    Auf dem Kongress in Rom im April 1918 beschlossen die österreichisch-ungarischen Nationen, eine gro‎ße Kampagne auf europäischer und internationaler Ebene zu starten, um ihr eigenes Recht anerkannt zu bekommen und über ihre politische Zukunft entscheiden zu können. In den Vereinigten Staaten fanden Kundgebungen der Vertreter der Völker in Österreich-Ungarn statt, und auch die in den Vereinigten Staaten lebenden Gemeinden dieser Völker wurden mobilisiert. Darüber hinaus unterstützten Artikel in der amerikanischen Presse die Ansprüche von Nationen zu Lasten der Anhänger eines Erhalts der österreichisch-ungarischen Monarchie. Seit Ende August 1918 wurden gemeinsame Kundgebungen und Medienkampagnen von Rumänen, Serben, Kroaten, Tschechen, Slowaken, Italienern und Polen organisiert, die anti-habsburgische Resolutionen verabschiedeten.



    Wilsons politische Prinzipien wurden von europäischen Mächten nicht gut aufgenommen. Vor allem Frankreich und das Vereinigte Königreich wollten, dass die Mittelmächte des Kriegsausbruchs schuldig gefunden und bestraft werden. Schlie‎ßlich gab Präsident Wilson dem Druck der öffentlichen Meinung nach, so der Historiker Ioan Scurtu.



    Die Kampagne kulminierte am 20. September 1918, als Präsident Wilson beschloss, die Vertreter der Nationalitäten im Wei‎ßen Haus willkommen zu hei‎ßen. Jeder plädierte für seine Sache, der Präsident wurde über die von ihnen geführten Kampagnen informiert und erklärte zum Abschluss dieser Diskussionen, dass er davon überzeugt sei, dass die österreichisch-ungarische Doppelmonarchie nicht mehr zu überleben verdient. Die territoriale Integrität von Österreich-Ungarn war kein Thema mehr, und er war davon überzeugt, dass die Völker in dieser Monarchie das Recht und die Freiheit auf ihrer Seite haben und die Unterstützung der USA bekommen.“




    Wie der Historiker ausführt, erschienen infolge des politischen Wandels in Washington Nationalstaaten wie Polen und die Tschechoslowakei, und andere wie Rumänien und Jugoslawien wurden neu definiert. Aber selbst wenn Thomas Woodrow Wilsons politische Prinzipien revidiert wurden, gelten sie trotzdem als politisch-philosophisch etabliert. Sie materialisierten die Institution des Völkerbundes, ein internationales Gremium, das die Grundlagen des zeitgenössischen Völkerrechts schuf. Wilsons Ideal des ewigen Friedens hat trotz allgemeiner Skepsis einen guten Anfang des Dialogs gemacht.

  • Principiile lui Wilson

    Principiile lui Wilson

    La începutul anului 1918, primul război mondial era
    departe de a se fi încheiat. Marea încleştare dintre cele două mari blocuri
    militare Antanta şi Puterile Centrale atinsese paroxismul şi niciuna nu se
    arăta dispusă să dea înapoi. În acea situaţie, preşedintele american Thomas
    Woodrow Wilson a încercat să facă pace. În acest sens, el şi anturajul său au
    elaborat celebra declaraţie în 14 puncte care trebuia să fie fundamentul pentru
    pacea durabilă.


    Împreună
    cu istoricul Ioan Scurtu am examinat principiile wilsoniene, atmosfera în care
    au apărut şi ce propuneau ele. S-a lucrat la un proiect
    care să fie propus statelor beligerante, în ideea că ele ar accepta, care să
    ducă la aşezarea unei păci de durată în aşa fel încât să nu se mai repete o asemenea
    conflagraţie. Aşa încât, cele 14 puncte prezentate de preşedintele Wilson erau
    de fapt o propunere de pace şi mai mult decât atât o organizare a lumii după
    război în ceea ce am putea numi durata lungă a istoriei. Putem constata că se
    avea în vedere ca nici partea învinsă nici partea învingătoare, nici Antanta
    nici Puterile Centrale, să nu aibă câştiguri ca urmare a confruntărilor
    militare, ci să se realizeze o anumită democratizare a relaţiilor internaţionale.
    În primul rând s-a avut în vedere retragerea trupelor din teritoriile ocupate
    în aşa fel încât să se revină la graniţele naţionale. În al doilea rând se
    preconiza ca statele multinaţionale să asigure o atutonomie a popoarelor din cadrul
    acestora, în aşa fel încât acestea să se bucure de drepturi şi libertăţi dar în
    cadrul acestor imperii.


    Declaraţia
    lui Wilson avea ambiţia de a fi pacificatoare, restauratoare a ceea ce fusese
    înainte de 1914 dar şi inovatoare. Acestea se vedeau din felul în care erau
    tratate imperiile multinaţionale. Ioan Scurtu. În privinţa Rusiei se avea în vedere menţinerea ei în hotarele
    existente înainte de declanşarea războiului şi chiar stăruinţa ca să existe
    faţă de ea o atitudine de bună voinţă în aşa fel încât ea să adere la ideea a
    ceea ce avea să devină Liga Naţiunilor, o societate în care puterile să trimită
    delegaţi în care să discute rezolvarea problemelor internaţionale. În ianuarie
    1918, revoluţia rusă intrase în faza ei bolşevică, radicală, începuse războiul
    civil, Basarabia îşi proclamase autonomia şi se pregătea să-şi proclame
    independenţa şi unirea cu România. În privinţa Austro-Ungariei se prevedea
    menţinerea acestui imperiu cu acordarea unei largi autonomii popoarelor din
    interiorul acestuia.


    Însă
    naţiunile din imperiile multinaţionale doreau o altă ordine, cea a statelor
    naţionale. Ioan Scurtu a arătat cum reacţiile naţiunilor din Austro-Ungaria au
    fost de a se împotrivi principiilor lui Wilson. Aceste 14 puncte au avut un impact politic şi psihologic extraordinar.
    În primul rând pentru că se avea în vedere încheierea unei păci fără anexiuni,
    o organizare postbelică a lumii în aşa fel încât să nu mai aibă loc războaie,
    şi se scria un cuvânt foarte drag poparelor asuprite, şi anume autonomie. În
    ianuarie 1918 românii din Imperiul austro-ungar, ca şi celelalte naţiuni, nu
    aveau în vedere altceva decât autonomia. Aşa ceruseră de-a lungul timpul, mai
    ales după 1867, şi aşa sperau şi în acel moment. Problema unirii a apărut din toamna anului 1918 când imperiul
    începuse să se simtă tot mai rău şi să apară perspectiva dezagregării.
    Popoarele respective au decis să-şi ia soarta în propriile mâini şi apoi să
    decidă organizarea statală.


    În congresul la Roma din aprilie
    1918, naţiunile din Austro-Ungaria au hotărât declanşarea unei campanii vaste,
    la nivel european şi mondial, pntru recunoaşterea dreptului propriu de a-şi
    hotărî viitorul politic. În SUA au avut loc mitinguri ale reprezentanţilor
    naţiunilor din Austro-Unagria la care au fost mobilizate şi diasporele care
    locuiau în SUA. În plus, articolele din presa americană susţineau revendicările
    naţiunilor în detrimentul celor care cereau păstrarea monarhiei austro-ungare.
    De la sfârşitul lunii august 1918, mitingurile şi campaniile mediatice au fost
    în comun, ale românilor, sârbilor, croaţilor, cehilor, slovacilor, italienilor
    şi polonezilor care adoptau rezoluţii antihabsburgice.


    Principiile
    politice ale lui Wilson nu au fost bine primite nici de puterile europene.
    Franţa şi Marea Britanie în special doreau ca Puterile Centrale să fie
    considerate vinovate de declanşarea războiului şi pedepsite. În cele din urmă,
    preşedintele Wilson a cedat presiunii opiniei publice. Ioan Scurtu. Campania a culminat cu momentul 20 septembrie 1918
    când preşedintele Wilson a decis să-i primească la Casa Albă pe reprezentanţii
    naţionalităţilor. Fiecare a pledat pentru cauza proprie, preşedintele era
    informat despre campaniile desfăşurate, şi ca o concluzie a acestor discuţii el
    a declarat că s-a convins că dubla monarhie austro-ungară nu mai merita să
    trăiască. Nu se mai punea problema menţinerii integrităţii teritoriale a Austro-Ungariei.
    Era convins că poparele din acea monarhie aveau dreptul şi libertatea şi susţinerea
    SUA pentru a decide asupra sorţii lor.


    În urma
    schimbării de optică a politicii de la Washington, apăreau statele naţionale ca
    Polonia şi Cehoslovacia, iar altele precum România şi Iugoslavia se redefineau.
    Însă chiar dacă principiile politice ale lui Thomas Woodrow Wilson au fost
    revizuite, cele filosofice au făcut carieră. Se materializa instituţia
    naţiunilor lumii, o agora internaţională, se puneau bazele dreptului
    internaţional contemporan. Idealul păcii eterne a lui Wilson a aşezat, în ciuda
    scepticismului general, un bun început de dialog.