Tag: culture

  • Un film roumain récompensé à Venise

    Un film roumain récompensé à Venise

    Le film roumain « Anul nou care n-a fost » (La nouvelle année qui n’a pas eu lieu), écrit, réalisé et produit par Bogdan Mureșanu, a été récompensé lors du Festival international du film de Venise de cette année, qui s’est achevé samedi soir. Le prix FIPRESCI a donc été décerné au réalisateur par le jury de la Fédération internationale des critiques de cinéma, dont le film a aussi obtenu le prix Bisato d’Oro 2024 du meilleur scénario, décerné par les critiques indépendants. Il se distingue par sa réalisation ambitieuse et remarquable, sa vision politique réfléchie, sa narration sophistiquée et captivante, son équilibre artistique et son casting exceptionnel, ont salué les membres du jury de la FIPRESCI.

     

    Une exploration profonde du comportement humain

    Ces derniers ont estimé que le long métrage offrait une exploration profonde du comportement humain, influencée par la peur de la répression politique partagée par de nombreuses générations qui ont vécu sous un régime autoritaire. Pour leur part, les critiques indépendants, qui ont décerné le prix Bisato d’Oro, estiment que le scénario de Bogdan Mureșanu illustre avec sensibilité un moment crucial de l’histoire roumaine, entremêlant de manière exceptionnelle « les destins de personnages distincts et puissants, tout en offrant une histoire émouvante et une étude de l’âme unique, une véritable comédie humaine ». Lors de la projection au festival, le film a été applaudi et acclamé pendant de longues minutes par un public de 1 400 spectateurs.

    Un film qui revisite la veille de la Révolution de 89

    Le premier long métrage du réalisateur Bogdan Mureșanu est une tragicomédie qui se déroule un jour avant la révolution anticommuniste de décembre 1989 et qui met en scène Emilia Dobrin, Mihai Călin et Nicoleta Hâncu. Le film contient également de nombreuses références à ce qui s’est passé à Timișoara les jours précédents. « Nous faisons des films avec le désir secret de plaire au public, mais aussi d’être appréciés par ceux qui écrivent sur le cinéma. Un prix aussi important signifie plus pour moi qu’une appréciation du film. C’est un signe de dialogue au-delà des frontières. Il n’y a rien de plus important que cela », a souligné le réalisateur Bogdan Mureșanu. Dans le même temps, Boroka Biro, le directeur de la photographie du film « Anul nou care n-a fost », a reçu la mention spéciale pour l’image Premio Autrici under 40 « Valentina Pedicini ». Ce prix récompense le talent d’un auteur de moins de 40 ans, pour une performance exceptionnelle dans la réalisation, le scénario, le montage, la cinématographie, dans un film présenté dans les sections Orizzonti, Orizzonti Extra, Giornate degli Autori et Settimana Internazionale della Critica. Boroka Biro est le premier directeur de la photographie à recevoir ce prix, qui en est à sa quatrième édition.

     

  • “Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde”, Queer Palm 2024

    “Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde”, Queer Palm 2024

    Un prix pour la thématique LGBTQ

     

    Créé en 2010, ce prix est attribué à un long-métrage qui aborde des personnages ou une thématique LGBTQ, une production mémorable qui reflète la diversité. Le prix a été remis au réalisateur Emanuel Pârvu par le cinéaste Lukas Dhont, qui a cité la motivation du jury: « Une rupture dure et précieuse d’un système de violence. Sa perspective révèle lentement le monde patriarcal dans lequel nos personnages ont grandi, où l’espace pour exister pleinement est rendu impossible par des structures d’idées profondément enracinées. Dans ce film fascinant, les gens semblent retenus par des ficelles qui les maintiennent à l’écart de la lumière, jusqu’à ce que certains d’entre eux commencent à se libérer ».

     

    Emanuel Pârvu : “un cercle qui se referme”

     

    Sur le tapis rouge, le réalisateur Emanuel Pârvu était accompagné par les acteurs Bogdan Dumitrache, Valeriu Andriuță, Ciprian Chiujdea et Ingrid Micu-Berescu. La première roumaine du film « Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde » aura lieu au TIFF le Festival international du film Transilvania (du 14 au 24 juin, à Cluj-Napoca). Cette production conclut la trilogie ouverte par le premier long-métrage d’Emanuel Pârvu « Meda sau Partea nu prea fericita a lucrurilor / Meda ou La partie moins heureuse des choses » (prix du meilleur réalisateur et prix de la meilleure interprétation masculine pour l’acteur Șerban Pavlu, au Festival du film de Sarajevo en 2018), et continuée par « Marocco » (sélection officielle du Festival de San Sebastian 2021). Emanuel Pârvu précise au micro de RRI : « Et pourtant, je ne pourrais pas dire que c’est la conclusion définitive, que je ne toucherai plus à ce sujet. Pour moi, c’est un cercle qui se referme par ce débat, mais la discussion que je lance peut continuer indéfiniment. L’amour qui unit les enfants et les parents, le type d’amour le plus fort à mon avis, reste un territoire à explorer sans limites. Mais j’ai du mal à voir si un futur travail sur ce thème s’accorderait avec les films que j’ai déjà réalisés. Je peux vous dire que j’ai pris ces sujets à bras le corps, je les ai aimés. Il est évident que je resterai attaché à cette zone, aux liens entre les gens, que mes films continueront à aborder, mais en cherchant des modalités différentes. Le lien parent-enfant n’a jamais été un sujet facile, bien le contraire ; il m’a beaucoup travaillé, m’a empêché de dormir, a tourmenté ma vie intérieure. D’où le besoin de prendre une pause. Je crois que ces périodes ont un sens, nous ne pouvons pas consommer sans arrêt. »

     

    Emanuel Pârvu a mis en scène de nombreuses pièces de théâtre avant de se lancer dans la réalisation de film.

     

    Pour sa première mise en scène il a été nommé aux Prix UNITER de l’Union théâtrale de Roumanie. Il est aussi un acteur plein de talent, se faisant remarquer dans des productions cinématographiques telles que « Baccalauréat » (de Cristian Mungiu), « Portretul luptătorului la tinerețe / Portrait de jeunesse du combattant » (de Constantin Popescu), « Aniversarea / L’Anniversaire » (de Dan Chișu), « Miracolul / Le Miracle » (de Bogdan Apetri), « Familiar / Familier » (de Călin Peter Netzer). Sa thèse de doctorat est consacrée aux structures dramaturgiques et cela fait plusieurs années qu’Emanuel Pârvu enseigne à la Faculté des Arts de l’Université Ovidius de Constanța (sud-est).

     

    Emanuel Pârvu : « Je ne mène jamais deux projets en même temps. Je ne peux pas me concentrer sur un rôle et réaliser simultanément un projet de mise en scène. Certains de mes collègues peuvent maîtriser ça, mais pas moi. J’aime me concentrer sur une seule chose à la fois et m’investir complètement dans un projet. J’aime aussi beaucoup mon activité enseignante. Avec l’acteur Adrian Titieni et Daniela Vitcu, doyenne de la Faculté des arts de l’Université Ovidius de Constanța, on a créé le premier et jusqu’à présent le seul master d’art de l’acteur de cinéma qui existe en Roumanie. Le fait qu’il soit créé dans une université d’Etat me semble très important, je tiens beaucoup à cœur tout ce qu’il se passe ainsi que les rencontres avec les étudiants. Peut-être aussi parce que j’ai un enfant de quatorze ans, je m’intéresse beaucoup aux générations qui nous suivent. Nous ne devrions pas oublier que ces vingt dernières années seuls le sport et le cinéma de Roumanie ont eu du succès international. Simona Halep, Cristina Neagu, David Popovici et les réalisateurs de film ont rencontré le succès international au plus haut niveau. C’est la raison pour laquelle je me propose même d’investir dans mon activité didactique, parce que l’avenir du pays me tient à cœur. Je m’intéresse beaucoup à l’évolution des jeunes, je voudrais que ne soyons pas vus comme des citoyens de seconde zone, bons uniquement pour cueillir des fraises ou des asperges. Personnellement, je suis très fier d’être roumain et l’avenir du pays et de son système d’éducation m’intéresse. Je crois que les gens sont capables de construire beaucoup de bien, je crois que c’est le moyen de nous développer en tant que société. »

     

    Le film « Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde » est produit par l’Association FAMArt, sur un scénario d’Emanuel Pârvu et Miruna Berescu, avec la photographie de Silviu Stavilă, le montage de Mircea Olteanu, le décor et les costumes de Bogdan Ionescu. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Centenaire de l’Institut français de Bucarest

    Centenaire de l’Institut français de Bucarest

    L’institution a célébré cette année son centenaire par toute une série d’événements, dont on a déjà parlé sur les ondes de RRI. S’y ajoute un autre en ce début juillet, consacré justement au bâtiment qui accueille l’Institut français de Bucarest, situé aujourd’hui au cœur de la Capitale roumaine. Et désormais ceux et celles qui passent le seuil de cet immeuble chic de la ville peuvent savoir qui l’a conçu, puisqu’une plaque commémorative avec le nom de l’architecte roumain d’origine allemande Oscar Maugsch, vient d’être installée. Elle fut dévoilée dans le cadre d’une cérémonie réunissant l’Ambassadeur de France en Roumanie, Nicholas Warnery, le directeur de l’Institut français, Julien Chiappone – Lucchesi, le maire général de la Capitale roumaine, Nicusor Dan et la petite – fille de l’architecte, Edith Stan.

     

     

  • Les anciens livres religieux roumains

    Les anciens livres religieux roumains

    Avant l’apparition de l’imprimerie au milieu du 15e siècle, qui a représenté la révolution la plus importante de l’histoire du livre et de la circulation des textes, les ouvrages écrits étaient des objets peu connus du grand public. On les retrouvait principalement dans les monastères, aux cours nobiliaires et dans les chancelleries des rois et des princes. Dans l’espace roumain aussi, l’imprimerie a joué le rôle de promoteur du langage écrit utilisé dans l’enseignement, dans l’église et à la cour. Peu à peu, les livres sont devenus de plus en plus populaires.

     

    De petits chefs d’œuvres

     

    Mais les livres du passé étaient loin de ressembler à ceux de nos jours : des ouvrages simples et pratiques, accessibles à tous. Ils étaient le fruit d’un travail intellectuel et physique remarquable. Les couvertures étaient somptueuses, avec des gravures et de très beaux ornements et les pages étaient elles aussi décorés de dessins suggestifs, le texte calligraphié étant lui-même un petit chef d’œuvre d’art manuel. Un élément important, y compris pour els livres des Principautés roumaines, était le sceau de celui qui avait payé pour leur publication : un prince, un métropolite, un noble, un marchand. Souvent, il s’agissait des armoiries de la famille, accompagnées d’une sorte de dédicace en vers, composée par ceux qui s’occupaient de la publication de l’édition.

     

    Les vieux livres à l’honneur

     

    Le Musée de la ville de Bucarest a organisé une exposition de livres roumains datant du 17e siècle au début du 19e siècle, ayant comme thème les armoiries princières et les versifications que ces ouvrages contenaient. Ramona Mezei de la Bibliothèque métropolitaine de Bucarest, institution qui détient une riche collection de livres anciens roumains, a expliqué que l’exposition « Anciens livres princiers avec des armoiries et des vers poétiques » était d’une très grande valeur, du fait notamment qu’elle contient des objets vieux de plusieurs centaines d’années. « La majorité des livres anciens exposés sont des livres religieux. Et c’est assez normal, étant donné l’époque de leur publication. Il était très important, jadis, que ces textes imprimés sortent sous le patronage des princes de l’époque. Afin d’illustrer la gratitude envers les princes, les livres portaient aussi leurs armoiries. Qui plus est, ceux qui s’occupaient de l’édition – les éditeurs et même les typographes – imaginaient quelques vers, quelques rimes, certains plus sérieux et d’autres plus humoristique. Lorsqu’une image était imprimée, le livre devenait aussi un objet esthétique, et pas seulement une source de sagesse. Finalement, les livres ont été, sont et seront des objets d’une valeur inestimable, surtout que le temps y a laissé son empreinte. »

     

    Le livre, plus qu’un simple objet

     

    La muséographe Daniela Lupu a quant à elle coordonné l’exposition. Elle explique le rôle central qu’occupaient les armoiries du prince qui avait réalisé l’œuvre de mécénat et la valeur des compositions littéraires qui lui étaient dédiées : « Les armoiries sont les principaux points d’intérêt pour les amateurs d’héraldique. Les vers ont été étudiés par les historiens littéraires. Certains ont vu dans ces paroles, les débuts de la poésie d’hommage en langue roumaine, même s’il s’agit au début de courtes versifications. Parmi eux on retrouve les grands auteurs de livres des siècles derniers : Udriște Năsturel, Antim Ivireanul, ou encore le « logofăt », chef de la chancellerie princière – Radu Greceanu. Datant du 17e siècle, ces vers suscitent encore aujourd’hui l’intérêt du public. »

     

    Un voyage dans le temps

     

    Les livres exposés dans les vitrines du Palais Sutu, dans le centre de Bucarest, nous permettent de voyager dans le temps. Pour Daniela Lupu, l’exposition est aussi un regard posé sur la façon dont les armoiries et les dédicaces ont évolué au cours de ces trois derniers siècles : « Si en général les armoiries princières figurant sur les premiers livres imprimés apparaissent dès le 16e siècle en Valachie et en Moldavie, nous savons désormais que cette pratique existait aussi sur des livres beaucoup plus anciens, tels l’euchologe de Macarie de 1508. Ce dernier porte en effet les armoiries de la Valachie sur sa première page. Puis, elles réapparaissent sur la page du titre, comme ce fut aussi le cas dans les livres suivants. C’est ce que l’on observe à l’époque de Matei Basarab, au 17e siècle. Si nous analysons brièvement l’évolution des représentations des armoiries princières, nous observons que les thèmes ne respectent pas les règles d’écriture et de composition classique de l’héraldique. »

     

    Les armoiries princières et les vers sont plus que de simples ornements.

     

    La beauté des images va de paire avec la beauté de la langue dans laquelle ont été écrits les vers. L’alphabet cyrillique, que la langue roumaine a utilisé pendant plusieurs siècles dans la transmission des connaissances et la calligraphie, sont d’autant plus intéressants puisqu’ils ne peuvent pas être compris à première vue. Les armoiries princières et les dédicaces figurant sur les vieux livres nous aident à découvrir de nouvelles informations sur les gens de l’époque, sur leur univers et sur la position sociale qu’ils occupaient. Ces petites œuvres d’art parlent de princes et de la représentation du pouvoir, d’élites économiques et culturelles qui ont fait circuler les idées de leurs temps, de principes et de valeurs morales qui circulent encore de nos jours. D’ailleurs, nous mesurons combien nous sommes similaires à ceux qui ont vécu il y a plusieurs siècles. (Trad : Alex Diaconescu)

  • En Roumanie, les activités culturelles ont le vent en poupe.

    En Roumanie, les activités culturelles ont le vent en poupe.

    Les Roumains et les étrangers qui nous rendent visite sont de plus en plus présents aux différents événements culturels que la Roumanie met dernièrement en place, s’est félicitée la ministre de la Culture, Raluca Turcan dont les propos reposent sur le denrier sondage en la matière de l’Institut de la Statistique. Selon les chiffres officiels, en 2023, les musées, les galeries, les jardins botaniques, les aquariums, les parcs zoologiques et les réserves naturelles ont attiré 19,1 millions de visiteurs, soit trois millions de plus qu’en 2022. Aux dires de madame la ministre, la Nuit des musées de Roumanie est passée de 481.000 visites en 2022 à 596.000 l’année dernière, quand le réseau des musées et des expositions a réuni au total, 464 institutions publiques et privées participantes, soit 18 de plus que l’année d’avant.

     

    La Roumanie a organisé en 2023, 24.000 spectacles et concerts qui ont réuni 6 millions de personnes

     

    En 2023, le public présent en Roumanie a eu à choisir parmi plus de 33,5 millions de biens culturels et naturels à visiter, de 713.000 de plus qu’en 2022. Le pays a organisé davantage de spectacles et de concerts qui ont rassemblé beaucoup plus de spectateurs que pendant les années précédentes. Concrètement, en 2023, la Roumanie a organisé plus de 24.000 spectacles et concerts auxquels ont participé plus de 6 millions de personnes, soit deux millions de plus qu’en 2022. Autre détail important révélé par l’Institut national de la Statistique: l’année dernière, le pays a eu 57.000 usagers de la bibliothèque de plus qu’en 2022 qui ont emprunté  600.000 exemplaires de plus que pendant l’année précédente. Cela veut dire, qu’en Roumanie, un usager actif de la bibliothèque publique a emprunté en moyenne, 11,5 livres par an. C’est ce qu’a expliqué la ministre de la Culture, Raluca Turcan, qui a tenu à remercier les salariés du secteur culturel pour leur professionnalisme et leurs efforts censés accroître l’intérêt du public envers les activités culturelles, comme le confirment les chiffres de l’INS.

     

    240 journaux sur papier et 289 en ligne parus en 2023

    Selon cette source, en 2023, la Roumanie a répertorié un total de 525 maisons d’éditions spécialisées dans la publication des journaux et magazines, soit 14 de plus qu’en 2022. Les 300 maisons d’édition responsables de la presse ont fait paraître 240 journaux sur papier et 289 en ligne. Les statistiques nous parlent aussi de la production nationale cinématographique. Ainsi, par rapport à 2022, l’année dernière la Roumanie a fait sortir 49 productions nationales, dont 33 longs-métrages et 16 courts-métrages. Le réseau des cinémas comporte 462 salles qui totalisent 81.300 places. Les cinémas roumains ont distribué en 2023, 1590 films qui ont fait venir en salle 13 millions de personnes, c’est à dire 1.800.000 de plus qu’en 2022. Disons aussi que les chaînes de télé publiques de Roumanie ont émis l’année dernière 61.000 heures de programme, tandis que les stations de radio se sont enorgueillies de 170.000 heures d’émission. 310 chaînes de télé privée et 599 radios privées ont émis en Roumanie dans le courant de 2023. (trad. Ioana Stancescu)

  • 24.06.2024 (mise à jour)

    24.06.2024 (mise à jour)

    Luxemburg – Lundi, au Luxembourg, les ministres européens des Affaires Etrangères ont adopté un nouveau paquet de sanctions, le 14e contre la Russie pour la guerre que ce pays a déclenchée en Ukraine. La Roumanie a été représentée par la ministre des affaires étrangères, Luminita Odobescu. Les chefs des diplomaties européennes ont approuvé une aide militaire de 1,4 milliards d’euros à l’Ukraine. Le paquet sera finance en première par des revenus issus des actifs gelés de la Banque centrale de la Russie. Le plan de l’UE visant l’utilisation immédiate des profits générés par les actifs russes gelés est indépendant de la décision adoptée par les leaders du G7 d’utiliser les futurs revenus pour financer des crédits d’un montant de 50 milliards de dollars pour l’Ukraine.

     

    Fonds – Dans le cadre d’un fonds de modernisation, l’Union européenne a versé lundi près de trois milliards d’euros pour soutenir 39 projets énergétiques dans dix Etats membres de l’UE, Roumanie comprise, lit-on dans un communiqué de l’Exécutif communautaire. C’est le paiement le plus important réalisé par le biais du Fonds de modernisation. Ces investissements aident les Etats membres d’atteindre leurs objectifs en matière de climat et d’énergie et de contribuer à l’objectif à long terme de l’UE d’atteindre la neutralité climatique à l’horizon 2050.

     

    IE – Chaque 24 juin, le vêtement traditionnel roumain le plus connu, la blouse roumaine appelée « ie », est célébrée tant en Roumanie que parmi les communautés roumaines du monde. Les 22 et 23 juin, la communauté roumaine et moldave de Belgique ont fêté « la Journée internationale de la blouse roumaine » dans le cadre d’un colloque au Château de la Solitude, à Auderghem, Région de Bruxelles-Capitale. De nombreux débats thématiques se sont déroulés deux jours durant devant un public intéressé à l’ethnographie et au folklore roumain.

     

    Record du monde – Le centre culturel roumano-moldo-allemand de Nürnberg, en Allemagne, a remporté deux records du monde pour la ceinture la plus longue confectionnée en trois mois qui mesure plus de 1 600 m et pour la ceinture la plus lourde : 70 kilos. L’initiative a été lancée fin février et depuis un millier de Roumains du monde ont rejoint le projet et confectionné des pièces de la ceinture qui ont été ensuite reliées.  Chaque segment est décoré du modèle spécifique à la région d’origine de ceux qui le fabriquent, a précisé pour la radio publique roumaine la coordinatrice du centre culturel, Ionela van Rees-Zota.

     

    Théâtre – Poursuite à Sibiu, dans le centre de la Roumanie, du Festival international du théâtre, avec au programme 830 évènements auxquels participent 5 000 artistes de 82 pays. Des acteurs, directeurs de théâtre et écrivains de renommée internationale, comme John Malkovich, Tim Robbins, Pippo delBono et Neil LaBute, sont également attendus à Sibiu. Une « bourse des spectacles » a été inaugurée ce lundi dans le cadre du festival. Il s’agit d’un événement d’ampleur arrivé àà la 27e édition qui réunit quatre jours durant quelque 80 représentants d’institutions et d’organisations culturelles qui établiront des connexions et réaliseront divers projets en commun.

     

    Météo – Les météorologues ont émis ce lundi une alerte code jaune à la canicule valable mardi sur le sud de la Roumanie. L’inconfort thermique est élevé et l’indicateur température – humidité atteindra le seuil critique des 80 unités. Sur le reste du territoire, au cours des 24 heures le ciel sera variable, avec des pluies et des orages. Les maxima iront de 26 à 35 degrés.

     

     

     

  • Ecoutez l’émission du 23.06.2024

    On revient aujourd’hui sur l’actualité de cette semaine, on vous fait vibrer sur vos mélodies roumaines préférées et on répond à vos messages avec la rubrique du courrier des auditeurs. Bonne écoute !

  • Le château des Corvin, une légende au cœur de la Transylvanie

    Le château des Corvin, une légende au cœur de la Transylvanie

    L’un des plus beaux châteaux du monde

     

    Le château de Corvin est le monument le mieux préservé de l’architecture gothique, civile et militaire de l’Europe centrale et du sud-est. Situé dans l’ouest de la Roumanie, cet imposant édifice est l’une des principales attractions touristiques de la région. Au fil des ans, le château de Corvin est entré dans de nombreux palmarès à travers le monde : l’un des plus beaux châteaux du monde, mais aussi l’un des plus terrifiants. Ainsi, l’édifice de Hunedoara présente différentes facettes qui ne demandent qu’à être découvertes par les visiteurs, explique Sorin Tincu, directeur du musée du château de Corvin.

     

     « L’histoire du château commence au XIVe siècle, en relation étroite avec celle du fer, un métal qui a défini l’existence de cette commune depuis sa création. En effet, le nom allemand de Hunedoara est Eisenmarkt, en français, Marché du fer. Ainsi, au XIVe siècle, sur le site actuel du château, il existait une petite fortification avec une seule tour de défense, de forme triangulaire, et directement liée à l’exploitation du fer dans la région, mais aussi à l’existence d’un noble qui finit par posséder le domaine de Hunedora. En 1409, le roi Sigismond de Luxembourg cède cette forteresse à un noble roumain nommé Voicu, en raison des nombreux services qu’il avait rendu au roi hongrois. »

     

    Des débuts historiques encore flous

     

    À l’heure actuelle, il n’existe aucune information prouvant attester que le château de Corvin a été bâtit par ce Voicu. A l’inverse, il y a fort à parier que son fils, Ioan de Hunedoara, ait débuté la construction de ce que nous appelons aujourd’hui le château de Corvin, poursuit Sorin Tincu.

     

    « Cette construction s’est déroulée en deux phases. Dans la première, Ioan de Hunedoara a étendu la fortification avec sept nouvelles tours de défense. La particularité de l’architecture militaire transylvanienne réside dans les tours circulaires. Ces tours, que l’on retrouve surtout dans l’Europe du XVe siècle, semblent être arrivées en Transylvanie avec la construction du château de Corvin et à l’époque à laquelle Ioan de Hunedoara a vécu. Après la mort de ce dernier, la construction a été poursuivie par son fils cadet, Mathias Corvin, qui a érigé l’une des premières manifestations de la Renaissance transylvaine. Il s’agit du corps appelé Logia Mattia. Le troisième et dernier grand bâtisseur du château a vécu au XVIIe siècle, il s’agissait du prince de Transylvanie, Gabriel Bethlen, qui construisit une série de bâtiments militaires et civils. »

     

    Une architecture unique et une structure bien conservée

     

    Selon Sorin Tincu, directeur du musée du château de Corvin, l’itinéraire de la visite conduit d’abord le touriste à la cour des hussards. Pour y accéder, il faut traverser le ruisseau Zlaști. Sorin Tincu :

     

     « La traversée de ce ruisseau se fait par un ancien pont-levis qui, dans le passé, avait un segment mobile. En cas de danger, il était relevé. L’itinéraire se poursuit jusqu’à la nouvelle tour d’entrée. C’est également là que se trouve le côté obscur du château, avec la prison et le bastion de torture situés à gauche et à droite du château. Des informations historiques mentionnent également l’existence d’un pilori dans ce secteur. De là, le visiteur est conduit au rez-de-chaussée de la Loggia Mattia, où il reçoit une description générale du château, puis entre dans la cuisine de la garnison, et de là sur une terrasse défendant le pont, avec une vue imprenable sur la cour des hussards et les environs du château. »

     

    Après avoir visité ces différentes salles, le visiteur descend l’escalier qui mène à la cour intérieure du château, d’où il atteint la salle des chevaliers, peut-être l’une des salles les plus emblématiques du château de Corvin, récemment restaurée. Vous ferez alors connaissance avec l’une des légendes du château, nous raconte Sorin Tincu :

     

    « Après la salle des chevaliers, le visiteur arrive à la fontaine monumentale, dont la légende est bien connue. Elle raconte l’histoire de la construction de ce puits par trois prisonniers turcs qui ont travaillé pendant 15 ans en creusant dans le calcaire pour atteindre la nappe phréatique. Cependant, à la fin de leur mission, ils n’ont pas été libérés comme ils le souhaitaient, mais ont été exécutés. L’un d’entre eux aurait alors écrit sur les murs du château, comme le raconte la légende, “L’eau que tu as, le cœur que tu n’as pas”. De la fontaine, le visiteur peut se rendre au lapidaire gothique, où l’on peut admirer un certain nombre d’éléments gothiques retirés des murs du château lors de sa restauration au 19e puis au 20e siècle. Ensuite se trouve la terrasse d’artillerie ou le bastion des munitions, une autre construction du 17e siècle, ainsi que la grotte des ours. Il s’agit d’une petite cour du château. Une légende sanglante raconte que des ours y étaient autrefois gardés et que les prisonniers amenés au château leur servaient de nourriture. »

     

    Un lieu historique mais aussi culturel

     

    Tout au long de l’année, et surtout pendant la saison estivale, les visites du château sont animées par des événements hauts en couleurs. En 2024, le calendrier des événements est riche, comme nous l’explique Sorin Tincu, directeur du musée du château de Corvin :

     

     « Je laisserai de côté les événements plus modestes comme les vernissages d’expositions itinérantes qui sont également très fréquents, pour me concentrer sur les événements de grande envergure comme ceux qui ont lieu en mai, juin et août. Il s’agit notamment du Salon européen des châteaux, pour lequel nous sommes déjà en train de nous préparer. La Nuit des Musées aura quant à elle lieu le 18 mai. Cet événement attire plus de 20 000 visiteurs à la Cour des Hussards. Un événement tout aussi important est la fête médiévale qui a lieu à la fin du mois d’août et qui rend hommage au personnage de Ioan de Hunedoara. Nous organisons également un certain nombre d’événements plus modestes, tels que la Journée de la robotique médiévale, au cours de laquelle des étudiants passionnés de robotique et d’histoire se rencontrent au château de Corvin dans le cadre d’une véritable compétition entre le Moyen-Äge et la modernité. Enfin, l’année se termine  par un concert de chants de Noël dans la chapelle du château. »

     

    Plus de 20 pièces du château de Corvin à Hunedoara ont été rénovées dans le cadre d’un projet européen d’un montant d’environ cinq millions d’euros. L’année dernière, le monument a été visité par plus de 400 000 touristes, roumains et étrangers. Passionnés d’histoire ou simples curieux, n’hésitez pas à faire une petite virée par le château si vous vous trouvez dans la région. Cela vaut le détour ! (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • L’exposition installation « Résurrection » de l’artiste Eugen Raportoru

    L’exposition installation « Résurrection » de l’artiste Eugen Raportoru

    Cette année, durant les mois d’avril et de mai, marqués par les fêtes pascales catholiques et orthodoxes, la Galerie d’art CREART de Bucarest accueille l’exposition installation « Resurectie/Résurrection » de l’artiste visuel Eugen Raportoru. La chromatique des créations, les gris déjà consacrés de l’auteur et d’autres éléments subtiles donnent la mesure d’une personnalité artistique complexe.

    Une exposition originale et sure mesure

    Daniela Sultana, commissaire de l’exposition, explique le concept de l’évènement:

    « Bienvenue au vernissage de l’exposition personnelle de l’artiste visuel Eugen Raportoru, accueillie par CREART, le Centre de création, art et tradition municipal de Bucarest. Comme à l’accoutumée depuis au moins une année, nous essayons de lier la thématique de l’exposition aux fêtes ou bien à certaines période de l’année. Cette fois-ci, l’événement est dédié aux fêtes pascales et couvre le laps de temps entre la Pâque catholique et la Pâque orthodoxe. C’est une exposition installation, seulement trois peintures de grandes dimensions représentant chacune une croix, la Crucifixion de Jésus et des deux brigands sur le Golgotha. … Puisque c’est une occasion sobre, qui trouve son origine dans le texte biblique, la proposition est aussi sur mesure. Si les installations précédentes exposées à CREART présentaient un grand nombre d’éléments et de couleurs, celle-ci est minimaliste et monochrome. Juste trois ouvrages et trois non-couleurs – le blanc, le noir et le gri. »

    Lors du vernissage de l’exposition « Résurrection », à l’intérieur de la Galerie CREART, les invités ont pu sentir l’odeur purificatrice de l’encens. Etait-ce intentionnel de la part des organisateurs ? Daniela Sultana répond à la question:

     « Evidemment, c’est l’élément proposé par l’artiste pour ajouter un élément olfactif au concept artistique. Tout le monde sait qu’il avait déjà créé des installations légendaires, il y en a eu une achetée par la Musée d’art contemporain, une autre a été présentée à l’Institut culturel roumain de Londres, au Musée du Paysan roumain, à Bucarest, et à la cinquante-neuvième Biennale de Venise. Par le projet actuel, Eugen Raportoru continue avec sa pratique, qui oscille entre installation et peinture, cette peinture qui l’a consacré et sa chromatique-signature avec ces gris emblématique. »

     

    Qui est Eugen Raportoru, l’artiste qui se cache derrière l’exposition ?

    Daniela Sultana, la commissaire de l’exposition « Résurrection », a également esquissé un portrait de l’artiste visuel Eugen Raportoru:

    « Pour tenter une présentation de l’artiste visuel Eugen Raportoru, je rappellerais que cette année il a été nommé dans l’Ordre du Mérite culturel par le président de la Roumanie. Il est titulaire d’une licence et d’un master de l’Université des Beaux-Arts (UNARTE). Il est membre de l’Union des Artistes plasticiens depuis 2010 et il en reçu plusieurs fois le prix de peinture. Il est un artiste très actif, auteur de nombreuses expositions personnelles et de groupe, participant à des biennales, salons et foires de l’art locaux tels que Art Safari, le Salon d’art contemporain, ou bien le Musée d’art contemporain. Il est très actif aussi à l’étranger, par exemple à l’Académie royale des arts de Londres, au Vatican sous l’égide de l’ UNESCO, au Musée ethnique d’Oslo et de Stockholm et dans presque tous les musées du pays,  tels que le Musée municipal Bucarest, le Musée de la littérature, le Musée d’art moderne et contemporain Pavel Șușară également de la capitale, au Musée Brukenthal de Sibiu, au Musée d’art de Galați,  de Constanța, de Târgu Jiu, au Musée départemental Gorj et bien-sûr dans de nombreux centres et galeries d’art contemporain. »

    Daniela Sultana, commissaire d’exposition à la Galerie CREART, a aussi présenté les projets sur lesquels elle planche actuellement ainsi que l’offre en préparation pour le public amateur d’art :

    « Ensuite, à la Galerie CREART, nous accueillerons un projet dans le cadre de la Romanian Design Week – La Semaine du design roumain. Ce sera une nouvelle exposition installation d’un créateur de mode roumain connu aussi à l’étranger. Il s’agit de Dorin Negrău. Après, il y aura, bien évidemment, d’autres expositions personnelles, plutôt de type installation, car il faut tenir compte des dimensions de notre galerie. A cela s’ajoutera une exposition à Venise, dans le cadre de l’Institut culturel et de recherche humaniste roumain. » (Trad. Ileana Ţăroi)

  • La nécessité d’un dialogue culturel

    La nécessité d’un dialogue culturel

     

    Suite à quelques problèmes de santé ces derniers mois, le pape François n’est arrivé que dimanche dernier à Venise. C’est la première visite du pape dans cette ville depuis son élection en 2013 et c’est aussi la première fois qu’un pontife se rend à la 60e Biennale d’art contemporain de Venise, une prestigieuse exposition d’art avec des expositions présentées par de nombreux pays. La Roumanie organise aussi une exposition, dont le projet se déroule dans le Pavillon du pays aux Jardins de la Biennale et dans la Nouvelle Galerie de l’Institut roumain de culture et de recherche humaniste de Venise.

    L’importance de l’art pour la paix et la tolérance

    La rencontre de Venise a été l’occasion pour le pontife de réitérer que « le monde a besoin d’artistes » et que les artistes sont appelés à fonder de véritables « villes-refuge », pour « libérer le monde des antinomies qui n’ont pas de sens et qui sont désormais vides », derrière lesquels se trouve toujours « le rejet de l’autre ». Dans la Bible, les « villes-refuge » étaient censées protéger ceux qui venaient s’y réfugier quand ils étaient poursuivis par une justice vengeresse ou pour des crimes dont ils étaient innocents ou commis involontairement.

    « J’avoue que, près de vous, je ne me sens pas étranger, je me sens chez moi. Je pense qu’en réalité cela est vrai pour tout être humain car, en effet, l’art est une forme de « ville-refuge », une entité qui n’est pas soumise au régime de violence et de discrimination, pour créer des formes d’appartenance humaine, capable de reconnaître, d’inclure, de protéger et d’embrasser tout le monde. Tous, en commençant par les derniers », a déclaré le Pape François, au cours de la rencontre tenue dans l’église Sainte-Marie-Madeleine, la chapelle de la prison de l’île de la Giudecca, où le Pape a débuté sa visite par une rencontre avec les détenues. C’est en fait l’île qui abrite le pavillon du Saint-Siège à la Biennale.

    L’écologie, un sujet cher au Souverain pontif

    Selon l’AFP, le Pape, toujours préoccupé par l’écologie, a énuméré les « nombreux problèmes qui menacent » Venise, dont le changement climatique, « la fragilité du patrimoine culturel » et le tourisme de masse. « Venise ne fait qu’un avec les eaux sur lesquelles elle se trouve, et sans le soin et la protection de ce cadre naturel, elle pourrait cesser d’exister », a-t-il mis en garde.

    Devant la Basilique Sainte-Marie-du-Salut, le Pape s’est adressé aux jeunes. « Nous vivons immergés dans des produits fabriqués par l’homme, ce qui nous fait perdre notre émerveillement face à la beauté qui nous entoure. Et pourtant la création nous invite à être, à notre tour, créateurs de beauté, à faire quelque chose qui n’existait pas auparavant. La vie exige d’être offerte, pas gérée. Sortons du monde hypnotique des réseaux sociaux qui anesthésient nos âmes », a exhorté le Souverain Pontife.

    Lors de la traditionnelle prière de dimanche dans le cadre de la cérémonie qui s’est tenue sur la Place Saint-Marc, devant plus de 10 500 fidèles, le Pape François a lancé un nouvel appel à la paix et, parlant de l’impact du tourisme de masse sur l’environnement, a appelé à « prendre grand soin de notre maison commune ».

    La Roumanie à la Biennale de Venise

    La Roumanie participe cette année à la Biennale de Venise, représentée par l’artiste Şerban Savu et son exposition « Ce este munca » (Qu’est-ce que le travail). Comme son nom l’indique, l’artiste a choisi de s’inspirer des poèmes de Philip Levine sur la relation entre le travail et le temps libre. Le projet sera visible du 20 avril au 24 novembre 2024, dans le Pavillon de la Roumanie des Giardini della Biennale ainsi que dans la Nouvelle Galerie de l’Institut roumain de culture et de recherche humaniste de Venise.

    Dans une interview récemment accordée à RRI, Şerban Savu a expliqué la place du travail dans la propagande du régime socialiste roumain, un héritage dont il est encore difficile de se départir aujourd’hui. « Dans la Nouvelle Galerie de l’Institut culturel roumain, nous avons produit durant sept mois une ample mosaïque de grandes dimensions représentant une scène de pique-nique, dans une ambiance détendue lors d’une fête du 1er Mai, différente de la réalité d’autrefois. Un 1er Mai dans la liberté, quand tout le monde peut faire la fête à sa guise, sans aucune implication de propagande. », a raconté l’artiste Şerban Savu, pour expliquer ce à quoi devait s’attendre le public. (trad : Andra Juganaru)

  • 15.04.2024 (mise à jour)

    15.04.2024 (mise à jour)

    Minorités – Les autorités et les ONGs de Roumanie et d’Ukraine travaillent ensemble pour assurer des droits égaux aux minorités nationales des deux Etats, a affirmé le premier ministre roumain Marcel Ciolacu, à l’issue d’une réunion ce lundi à Bucarest avec le président du Congrès mondial des Ukrainiens, Paul Grod. « La minorité roumaine d’Ukraine et celle ukrainienne de Roumanie sont des ponts authentiques pour une coopération plus étroite entre nos peuples », a écrit M Ciolacu sur la page du Gouvernement sur le réseau X. L’Union des Ukrainiens de Roumanie en partenariat avec le Congrès mondial des Ukrainiens a organisé à Bucarest du 12 au 15 avril un Sommet des leaders du congrès mondial des Ukrainiens.

     

    Corruption – Le tribunal de Vaslui (est de la Roumanie) a ordonné lundi l’assignation à résidence de l’ancien président de la section départementale du PSD, Dumitru Buzatu, accusé d’avoir accepté des pots-de-vin et détenu jusqu’à présent dans une prison. Le défendeur est tenu de ne pas quitter le bâtiment sans l’autorisation de l’organe judiciaire. Dumitru Buzatu a été arrêté le 23 septembre 2023 après avoir été pris en flagrant délit par des procureurs anti-corruption en train de recevoir 1,25 million de lei (équivalent à environ 250 000 euros) de pot-de-vin pour aider une entreprise à remporter un contrat. L’argent a été trouvé par les enquêteurs dans le coffre de sa voiture après qu’il l’ait prétendument reçu dans un restaurant. Considéré par la presse comme l’un des plus anciens barons locaux du PSD, M. Buzatu (68 ans) était président de la CJ de Vaslui depuis 2012, après avoir été membre du Parlement depuis 1992.

    Energie – L’autorité nationale roumaine de régulation de l’énergie (ANRE) a infligé des amendes à trois entreprises du secteur pour non-respect des dispositions légales relatives au commerce de l’électricité. Energy Republic Trading, QMB Energ et Land Power ont fait l’objet d’une enquête pour suspicion de manipulation ou de tentative de manipulation du marché de l’énergie et, par un vote unanime du comité de régulation de l’ANRE, ont été condamnées à une amende de 18 millions de RON (l’équivalent d’environ 3,6 millions d’euros). Les amendes imposées par l’autorité sont intégralement reversées au budget de l’État.

     

    Visite – Le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu entame cette semaine une visite officielle au Qatar et dans les Emirats Arabes Unis. Les principaux thèmes des pourparlers visent l’énergie, l’infrastructure portuaire, l’agriculture et les TICs. Les opportunités d’investissements en Roumanie seront également évoquées, dans le domaine de l’énergie renouvelable tant en haute mer que sur terre ferme. Les parties souhaitent également développer le partenariat public-privé pour soutenir des projets d’envergure d’infrastructure tant autoroutière, que de chemins de fer. L’autoroute de la Moldavie est un tel projet, affirmait Marcel Ciolacu. D’autres sujets d’intérêt régional et international seront également évoqués.

     

    Culture – La ministre roumaine de la culture, Raluca Turcan, commence aujourd’hui une visite de cinq jours en Italie dans le contexte de la participation roumaine à la 60e édition de la Biennale d’art de Venise. Raluca Turcan participe à l’inauguration de l’exposition « Qu’est ce que le travail », signé par Şerban Savu, présentée dans le cadre du pavillon de Roumanie à l’édition de cette année de la Biennale ainsi que dans le cadre de la Nouvelle Galerie de l’Institut roumain de culture et de recherche humaniste de Venise. Le ministère de la culture soutient traditionnellement la présence roumaine à la Biennale de Venise, un des événements culturels les plus prestigieux au monde.

    Rallye – Simone Tempestini est devenu le premier Roumain d’histoire à remporter une étape du Championnat européen de rallye, après s’être imposée dans le rallye de Hongrie, première étape de la saison 2024 de rallyes d’Europe. Huit fois champion national absolu de Roumanie, Tempestini a eu un parcours impeccable en Hongrie, aux côtés de son copilote Segiu Itu. Il s’est imposé dans deux épreuves spéciales sur 13, il est monté sur le podium dans six autres et à la fin des quelques 190 km il a décroché un temps de 1 heure, 52 minutes 50 secondes et 4 dixièmes. Le pilote est né en Italie, mais il s’est établi en Roumanie il y a 15 ans et depuis 2016 il est citoyen roumain.

  • Film O’Clock International Festival

    Film O’Clock International Festival

    Pour la compétition de courts-métrages, l’équipe du festival avait choisi 10 productions des 8 pays mentionnés, certaines en étant déjà nommées et/ou récompensées à des festivals du film tels que ceux de Berlin, Sarajevo, Jihlava ou bien San Sebastian.

     

    Des prix accordés par le public et par le jury respectivement.

     

    Mirona Radu, directrice du Festival Film O’Clock, a expliqué le processus de sélection de cette quatrième édition: « Chaque année, nous avons essayé de consolider le festival en y ajoutant un nouveau pays. Nous avons commencé avec cinq pays et nous en sommes arrivés à huit. Et notre rêve est bien-sûr de nous attaquer aussi à d’autres fuseaux horaires, d’atteindre d’autres zones, car les gens sont d’abord et avant tout intéressés par le concept. Ce qui est spécial c’est que le même film est projeté en même temps dans des pays très différents et très éloignés les uns des autres. Des projections simultanées il y en a déjà eu en Europe, mais cette fois-ci nous avons ajouté ces deux films africains, ce qui nous a permis d’aller au-delà des frontières de notre continent. Cette année, la sélection a été difficile, parce que nous avons reçu un grand nombre de bons films … nous en avons regardé une bonne centaine. Ce qui est une bonne chose, qui montre un gain de visibilité pour nous, ainsi que la confiance faite par les gens à notre concept, à notre sélection. Cela nous a réjouis, évidemment, mais, comme je viens de le dire, le processus a été difficile. Nous avons été trois sélectionneurs et, parfois, nous avons eu des échanges assez vifs, peut-être aussi en raison de nos backgrounds différents. En plus de moi-même, il y a eu Andrew Mohsen d’Egypte et Zhana Kalinova de Bulgarie. De toute évidence, il ne nous a pas été facile de trouver une formule commune ni de réaliser une sélection satisfaisante pour toutes les catégories de public, surtout que notre public est assez particulier, car originaire de tant de pays. En même temps, le processus de sélection a été intéressant, vu qu’il a permis à chacun de nous d’apprendre quelque chose de nouveau. Nous ne privilégions pas un genre ou un autre, ce qui fait que notre programmation contient aussi bien des films de fiction que des films animés. Cette année, nous avons aussi accueilli un film documentaire. En plus, nous ne nous proposons pas de choisir un nombre précis de films. Nous aurions aimé choisir davantage de productions pour l’édition 2024, mais cela a été impossible à cause de la durée de 20, 25 et même 30 minutes de la plupart des films. »

     

    Trois des productions inscrites dans la compétition internationale venaient de Roumanie.

     

    Il s’agit de « Suruaika » de Vlad Ilicevici et Radu C. Pop, « When The MIGs Fly » de Philip Găicea et « Hypatia » d’Andrei Răuțu. Une autre production est arrivée de République de Moldova – « Bad News » de Liviu Rotaru.

     

    Le Festival international Film O’Clock a également inclus  deux conférences, a précisé Mirona Radu: « À chaque édition, nous ajoutons au programme du festival deux conférences dédiées plutôt aux professionnels de l’industrie cinématographique. Je dis ça parce que les invités sont d’habitude de tels professionnels et les thèmes débattus sont plutôt de niche. Mais le grand public peut évidemment y assister. Cette année, l’une des conférences s’est concentrée sur la relation entre le patrimoine et l’intelligence artificielle. Notre intention a été de mettre en relation le passé et le présent, avec un regard explorateur vers l’avenir. L’intelligence artificielle, un sujet très débattu d’ailleurs, peut s’avérer utile pour la sauvegarde du patrimoine. Je me réfère spécifiquement à la préservation des films d’archives ou des films parlés dans des langues moins connues. En Afrique du Sud, par exemple, où il existe 11 langues officielles, une compagnie a mis en œuvre un projet très intéressant, déroulé avec l’aide de l’IA. L’idée est de recourir à l’IA pour sauvegarder le film et la langue dans laquelle il est parlé, dans le contexte actuel, d’une mondialisation toujours plus forte. La seconde conférence a eu pour thème la santé mentale, sujet important et très débattu. En matière de santé mentale, il faut reconnaître que, si l’on ne réussit pas à se maintenir dans un cadre et dans des limites bien définis, l’industrie cinématographique est ou peut devenir un environnement toxique. »

     

    Chaque court-métrage projeté au Film O’Clock International Festival a offert une perspective unique sur la culture du pays d’origine ou bien il a essayé de faire voyager le spectateur dans un espace imaginaire, sans rapport avec un quelconque État réel. Les liens de famille, les changements sociétaux, le réalisme émouvant et l’imagination sans frontières, font partie des thèmes explorés dans les courts-métrages présentés cette année, a précisé Zhana Kalinova, critique de film et membre de l’équipe de sélectionneurs du Film O’Clock International Festival. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Ochi și urechi, le nouveau projet initié dans le cadre du festival Animest

    Ochi și urechi, le nouveau projet initié dans le cadre du festival Animest

    Transformer les salles de cinéma en espaces accueillants et inclusifs

    « Ochi și urechi » (les yeux et les oreilles), le nouveau projet du Festival international du film d’animation Animest, offrira aux spectateurs une expérience visuelle adaptée à leurs besoins, accessible aussi en salle de cinéma comme en classe ou devant les écrans d’ordinateur. A travers cette initiative, les organisateurs du plus grand festival de films d’animation d’Europe de l’Est visent à contribuer au développement de nouveaux outils alternatifs pour les enfants malentendants. Avec l’aide des élèves des écoles spéciales de Bucarest et avec la consultation permanente des enseignants, 10 films d’animation pour enfants de tous âges seront interprétés en langue des signes roumaine et avec un sous-titrage adapté aux enfants malentendants. Les productions pourront être visionnées dans n’importe quel établissement scolaire en Roumanie, comme outils d’apprentissage alternatifs à travers le film. La composante éducative du projet deviendra une extension du programme Academia Minimest, à travers lequel Animest propose des films d’animation gratuits sur des sujets éducatifs et des fiches de travail pour les étudiants et les enseignants des écoles de Roumanie. Le projet s’inscrit dans la démarche de l’association Animest visant à transformer les salles de cinéma en espaces accueillants et inclusifs, sans contrainte. Ligia Soare, coordinatrice du projet nous en dit plus :

    « Je suis traductrice audiovisuelle depuis 20 ans. Mais avant, je ne savais pas comment rendre un film accessible à un spectateur malentendant. Il y a beaucoup de choses à apprendre et j’ai commencé à les apprendre il y a quelques années seulement. C’est ainsi que nous avons commencé à étudier ce que le handicap et le produit culturel signifient pour ces personnes. Le projet que j’ai initié est né de ces préoccupations. Bien sûr, nous avons également réalisé des documentaires, nous sommes beaucoup renseignés à ce sujet et avons décidé qu’il était temps de démarrer ce projet. Malheureusement, il existe actuellement très peu d’événements culturels accessibles aux personnes en situations de handicape, quel qu’il soit. Et malheureusement, nous ne sommes généralement pas disposés à communiquer avec ces personnes, nous ne savons pas comment les atteindre et cela les empêche aussi de nous joindre. Et puis nous avons décidé qu’il fallait combler ces lacunes. C’est notre devoir, en tant que festival ouvert à toutes les catégories de public. »

     

    Promouvoir l’inclusion en rendant le cinéma accessible à tous

     

    Cette initiative s’inscrit dans un projet plus large visant à promouvoir l’inclusion en rendant le cinéma accessible à un très large public, déclare Ligia Soare, coordinatrice du projet initié par le Festival international du film d’animation Animest :

    « Nous avons proposé, pendant ces 14 mois de projet – en partenariat avec la Fondation Orange – de nous concentrer sur la réalisation de films accessibles aux personnes malentendantes, en particulier les enfants. Car nous avons, au sein du Festival Animest, une section intitulée Minimest, pour nos plus jeunes spectateurs du festival. Nous avons également la Minimest Academy, un projet éducatif qui intègre l’animation à l’école et donne aux enseignants accès à de nombreux matériels pédagogiques qu’ils peuvent utiliser en classe.C’est notre proposition, apprendre avec les enfants, avec les psychopédagogues et avec les professeurs d’enfants hypoacoustiques, pour faire en sorte qu’ils aient eux aussi accès à ces films. C’est une étape pour l’instant. Nous espérons que lors de la prochaine édition du Festival Animest, nous rendrons les films accessibles aux personnes malentendantes. Par la suite, nous espérons apprendre à rendre les produits culturels accessibles à des personnes qui peuvent avoir d’autres besoins. Ce n’est qu’une première étape dans la démarche que nous avons en tête, d’autres projets viendront ensuite. Mais nous poursuivrons notre chemin dans les années à venir pour apprendre aux autres à organiser des événements similaires. »

    Afin de promouvoir le concept de cinéma inclusif dans la communauté créative nationale et d’encourager les producteurs, distributeurs, organisateurs d’événements cinématographiques et d’espaces de projection à faire un pas vers l’adoption de formules de présentation de films accessibles en Roumanie, l’Association Animest propose aussi aux professionnels des séances de formation et d’information. (trad : Charlotte Fromenteaud)

  • La fête de la solidarité roumano-polonaise

    La fête de la solidarité roumano-polonaise

    Une journée de la solidarité roumano-polonaise était créée l’année dernière suite à une initiative commune des ministres des AE des deux Etats de l’époque, Bogdan Aurescu et Zbigniew Rau. C’est ainsi que ce dimanche, le 3 mars 2024, la Roumanie et la Pologne ont célébré pour la première fois cette journée qui atteste le partenariat entre les deux nations qui sont liées tant par des expériences historiques et que par la volonté de continuer à consolider les relations bilatérales. C’est ce qu’ont écrit dans un communiqué commun publié à cette occasion les ministères des Affaires Etrangères des deux Etats.

     

    Des liens culturels et historiques

     

    La fête de la solidarité roumano-polonaise témoigne une fois de plus de l’amitié historique des deux Etats et de l’engagement commun visant à approfondir le partenariat stratégique et renforcer la coopération au sein de l’UE et de l’OTAN – a également affirmé sur le réseau X, l’exécutif de Bucarest. Et ce n’est pas par hasard que l’année 2024 a été choisie pour célébrer la solidarité roumano-polonaise. Les deux pays marquent cette année les 105 ans de relations diplomatiques, les 85 ans depuis que la Roumanie a offert de l’abri au gouvernement polonais, qui a commencé à l’extérieur de ses frontières le combat contre les occupants allemands nazis, les 35 ans depuis la chute du communisme et le début de la transition vers la démocratie en Europe centrale et de l’est ainsi que les 15 ans de Partenariat stratégique.

     

    Un programme bien rempli

     

    En avant-première ce cet événement, plusieurs artistes roumains de renom, dont la pianiste Adela Liculescu, la soprano Alexandra Zamfira, et le violoniste Alexandru Tomescu, avec son violon Stradivarius Elder-Voicu 1702, se sont produits dans le cadre d’un concert au Château royal de Varsovie. Puis à Bucarest les 2 et 3 mars, une le Musée national du paysan roumain a inauguré une exposition de photographie et l’Athénée roumain a accueilli un concert du pianiste polonais de jazz Leszek Mozdzer. 17 mois durant de juin 2024 à octobre 2025, plusieurs dizaines d’événements figurent au programme de la saison culturelle. Parmi ces événements : des expositions, des concerts, des spectacles de théâtre, des projections de film et des moments de littérature.

     

    La même langue, celle de la culture

     

    La saison se déroule sous le slogan : « Nous parlons la même langue », c’est-à-dire le langage de la culture, instrument de la connaissance et de l’entente profonde entre les êtres humains, dans une diversité de formes, de moyens d’expression et de traditions. L’identité visuelle de la saison est le résultat de la collaboration entre les étudiants des départements de design graphique de l’Université nationale d’art de Bucarest (UNArte) et l’Académie des beaux arts de Varsovie, le logo étant inspiré par le dialogue des signes diacritiques spécifiques à chacune des deux langues.