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  • L’Exposition personnelle « This Side of Paradise » de l’artiste Marius Bercea

    L’Exposition personnelle « This Side of Paradise » de l’artiste Marius Bercea

    La ville de Timișoara (ouest de la Roumanie) a accueilli jusqu’à la mi-août une exposition très spéciale : « This Side of Paradise », la première exposition personnelle de l’artiste visuel Marius Bercea, ouverte au siège de la Fondation Art Encounters. Marius Bercea est un des artistes roumains les plus appréciés dans le monde de l’art contemporain. A Timișoara, le public a pu admirer plus de quarante toiles et dessins réalisées en Roumanie et aux Etats-Unis ces quinze dernières années. Marius Bercea a expliqué le choix du titre de son exposition:

    « C’est une première pour moi aussi le fait d’exposer un nombre assez grand de créations réalisées à travers quatorze ou quinze ans. Le titre est évidemment lié au roman « This Side of Paradise » de F. Scott Fitzgerald, et c’est à l’intérieur de ce cadre que j’ai travaillé avec Diana Marincu. Nous avons construit une exposition dont les huit salles ont des descriptions individuelles. »

      

    Une composition de grandes dimensions, avec une composante théâtrale

    Dans les huit salles mentionnées par Marius Bercea, les ouvrages et les concepts ont illustré des thèmes spécifiques, a-t-il ajouté:

    « La majorité des ouvrages a été réalisée dans l’environnement traditionnel de la peinture. Deux des salles, que l’on pourrait appelées « de poche », ont été consacrées à une zone de dessins, d’esquisses, une sorte de journalisme visuel de l’instant. Dans une autre salle l’on a pu voir un montage photo dynamique, issu d’une série nombreuse de photographies que j’avais prises à la périphérie de la ville de Los Angeles, dans les déserts de Mojave, Morongo et Death Valley. La commissaire de l’exposition a été très généreuse, puisque je me suis appuyé sur une sorte d’armature et de construction de plusieurs thèmes que j’ai traités. On y a donc trouvé une salle avec des créations des années 2009, 2010, 2011, qui s’est rapportée à un temps passé. Il y a eu de nombreuses citations de la zone de l’architecture, de Zirra, des années 1980, lorsque nous étions bien-sûr contraints en quelque sorte de passer nos vacances dans ces lieux enveloppés dans un éclectisme architectural, et puis un autre type de salle, où il y avait un rapprochement visible entre un type de modernisme des rives de la mer Noire et un modernisme de l’architecture présent plutôt sur la côte ouest de l’Amérique, au sud de la Californie, une zone dont j’ai explorée l’architecture et le design. C’est ce qui explique la présence, dans plusieurs de mes ouvrages, de ce mythe moderne du « design et architecture ». Il y a eu ensuite une salle très, très personnelle, où était exposée, je dirais, la pièce centrale de l’exposition « The Theory of Chapel ». C’est une composition de grandes dimensions, avec une composante théâtrale, issue d’une certaine manière de « La Cerisaie » de Tchekhov. Ce sont deux moments, quand l’action se déroule à l’extérieur, dans les deuxième et quatrième actes de la pièce, et quand on trouve cet élément musical. Dans ses indications de mise en scène, Tchékhov ouvre la scène par le son lointain d’une corde cassée, qui explique la chorégraphie du mouvement effectué par le personnage de cette composition. Il y a aussi eu plusieurs ouvrages qui se réfèrent à tous les temps que nous vivons. Et j’ai aussi proposé un ouvrage qui parlait du confort et de l’hospitalité qui rencontrent le mythe et la violence, de ce qui nous transforme tous en spectateurs ou téléspectateurs, ou vidéo spectateurs, de ce reality show absurde que nous vivons depuis quelques années. »

     

    Portrait de Marius Bercea

    La commissaire de l’exposition, Diana Marincu, a fait une brève présentation de l’artiste Marius Bercea :

     

    « Marius Bercea fait partie d’une génération d’artistes déjà extrêmement convaincants, qui ont prouvé la force de leur message artistique à un niveau national et international. La Fondation Art Encounters a également pour mission de créer une plateforme dédiée à ce type de confirmation, qui est malheureusement trop peu livrée par les institutions de Roumanie, mais plutôt par celles d’Occident. Marius Bercea a développé son talent dans les années 2000, quand la ville de Cluj abritait cet incroyable boom créatif et c’est en raison de ce phénomène qu’il a davantage exposé à l’étranger. »

    Diana Marincu a aussi parlé du contenu de l’exposition dont elle a été la commissaire:

    « L’exposition a rassemblé des ouvrages réalisés par Marius Bercea à différentes époques, ce qui a été intéressant et la transformait en une mini rétrospective, mettant en lumière son intérêt pour le développement social et politique de la Roumanie et pour sa recherche en Amérique, en Californie plus exactement. Mais nous avons aussi des ouvrages qui s’arrêtent sur la nouvelle génération, née après 1990, après la Révolution, et dont les repères sont entièrement différents des ceux de la génération précédente. Cette exposition a donc montré son intérêt pour des lieux, des espaces et des personnages, pour des situations vécues par des collectivités. »

     

    Pourquoi le choix de l’artiste Marius Bercea ?

    Le président de la Fondation Art Encounters, Ovidiu Șandor, a quant à lui souligné l’intention de ramener à l’attention du public national des artistes roumains reconnus à une échelle internationale. Ovidiu Șandor a également expliqué le choix de l’artiste Marius Bercea pour cette rencontre:

     

    « Nous parlons déjà d’une série d’expositions et nous souhaitons continuer cette démarche, née, je crois, dans le contexte de l’exposition Adrian Ghenie de l’année dernière. Nous avons compris qu’il y avait déjà des artistes bien connus et reconnus dans le monde de l’art et qui, pour des raisons diverses, n’avaient pas été très visibles en Roumanie. Cette fois-ci, il s’agissait de Marius Bercea et nous nous proposons d’inviter à l’avenir ces artistes présents dans des expositions, des galeries d’art, à des biennales à l’étranger, et de les convaincre de la nécessité de se faire mieux connaître du public de Roumanie. Certes, à présent, nous avons accès à des images et des expositions sur tous nos écrans – portables, ordinateurs – mais nous nourrissons la conviction que la rencontre directe avec l’art et l’artiste est importante. Il est important pour la culture roumaine d’avoir la possibilité de voir ici aussi les œuvres de ces artistes. Je crois que cela est important pour les étudiants des Beaux-Arts. Marius Bercea est un peintre par excellence. Ici, nous avons accès à d’autres créations, à la manière dont il emploie la photographie comme source d’inspiration et comme démarche esthétique vers sa peinture. Marius Bercea est un peintre qui mérite d’être encore plus connu et reconnu dans notre pays, tel qu’il l’est sur la scène internationale de l’art. » (Trad. Ileana Ţăroi)

  • L’évolution de la végétation au cours des dix derniers millénaires, sur un parcours thématique

    L’évolution de la végétation au cours des dix derniers millénaires, sur un parcours thématique

    Nous vous emmenons aujourd’hui à la découverte du Parc National Semenic – Cheile Carașului, situé dans le sud-ouest de la Roumanie. Fondé en 1955, il couvre une superficie de plus de 36 000 hectares et abrite des éléments naturels de grande valeur du point de vue floristique, hydrologique, géologique et spéléologique. On y trouve dix sentiers touristiques, et en plus des trois sentiers thématiques déjà existants, un nouveau sentier thématique-éducatif a récemment été inauguré. Selon Nicolae Ifca, directeur de l’administration du parc, ce sentier longe les tourbières actives, uniques dans le département, sur environ deux kilomètres.

     

    Découverte de la faune et la flore spécifiques aux zones humides

     

    Le long du parcours, 11 panneaux d’information ont été installés, permettant aux randonneurs d’en apprendre davantage sur la faune et la flore spécifiques aux zones humides, ainsi que sur la formation des tourbières, dont la superficie est en diminution sur le territoire européen.

     

    « Nous avons donc réussi à mettre en place un quatrième sentier thématique, intitulé “Tourbières et marais tourbeux des Monts Semenic”. C’est un sentier relativement facile, d’environ deux kilomètres, avec un dénivelé de 13 mètres. Situé dans les Monts Semenic, il débute en face du Centre Salvamont, et tout au long de ces deux kilomètres, des panneaux informatifs ont été installés, offrant des détails sur les tourbières des Monts Semenic, les facteurs abiotiques, la flore, la faune des invertébrées et vertébrées, ainsi que sur la tourbe, le sol, la roche et le paléoenvironnement des tourbières. De plus, nous offrons également des informations sur les trois habitats prioritaires : les tourbières actives, les tourbières dégradées capables de régénération, et les marais tourbeux de transition et tourbières oscillantes. Le sentier thématique éducatif offre une nouvelle perspective sur l’évolution de la végétation au cours des dix mille dernières années, ainsi que sur l’environnement de formation des tourbières, très différent de ce que nous observons aujourd’hui en raison de l’impact négatif des activités humaines au cours du siècle dernier. »

     

    Une réserve naturelle à la portée de tous

     

    Les habitats des tourbières actives, des tourbières dégradées et des marais sont des zones dépressionnaires humides, alimentées par des sources et des précipitations, pauvres en nutriments minéraux. La couche de mousses y est dominante. Par exemple, les tourbières des Monts Semenic représentent 30 zones distinctes, situées dans des prairies ou des zones boisées, à des altitudes comprises entre 1 100 et 1 400 mètres. Les touristes, élèves et étudiants ont désormais la possibilité de parcourir les sentiers thématiques éducatifs qui présentent la faune et la flore du Parc National Semenic – Cheile Carașului. Les établissements d’enseignement peuvent également organiser des cours de biologie dans cette zone protégée, en réalisant des travaux pratiques avec les élèves des localités voisines du parc national. De plus, les élèves peuvent observer les plantes, les animaux et les écosystèmes de la région et apprendre à les protéger.

    Les sentiers thématiques sont accessibles aux visiteurs de tous âges et ne nécessitent aucun équipement spécial, avec une durée de parcours comprise entre 30 minutes et deux heures.

    Le parc national comprend huit réserves naturelles, qui sont des zones de conservation strictement protégées, où toute forme d’exploitation ou d’utilisation des ressources naturelles est interdite, ainsi que toute forme d’utilisation des terres incompatible avec les objectifs de protection ou de conservation de la région.

     

    (Trad. Rada Stanica)

  • Oradea, la ville Art nouveau

    Oradea, la ville Art nouveau

    C’est dans le nord-ouest de la Roumanie, à seulement quelques kilomètres de la frontière avec la Hongrie et à une distance relativement égale des villes de Vienne, Prague et Bucarest, que se trouve la ville d’Oradea, une destination parfaite pour des city-breaks.

    Sans impressionner ni par leur taille étendue, ni pas leur opulence, les immeubles d’Oradea se sont toujours fait remarquer par leur beauté. La plupart de ces bâtiments historiques sont à retrouver place de l’Union au centre-ville. C’est là que se trouve le palais « L’aigle noir », le Palais grec-catholique, le Palais de la mairie et l’Eglise à la Lune. Cette dernière se fait remarquer par un système très précis de présenter les phases de la lune. Sachez aussi que jadis c’était par Oradea que passait le méridien zéro, c’est-à-dire l’actuel méridien de Greenwich. D’ailleurs, les cartes utilisées par Christophe Colomb dans ses voyages étaient rapportés au méridien zéro d’Oradea. Puis, il fut déplacé en France et ensuite à Greenwich.

    Pour une incursion dans l’histoire et l’art de la ville, la maison Darvas – La Roche peut s’avérer la meilleure des recommandations. Elle est déjà connue et reconnue en tant que symbole d’Oradea, un élément du patrimoine Art Nouveau et un chef d’œuvre du style sécession géométrique des frères József et László Vágó. Angela Lupșa, directrice exécutive de la fondation de protection des monuments historiques de Bihor, affirme que les deux frères architectes étaient connus au début du 20e siècle pour tout ce qu’ils avaient proposé et construit. « A l’issue d’un ample processus de restauration de 2018 à 2020, la maison Darvas – La Roche a ouvert ses portes durant la pandémie avec un style d’aménagement à part. A l’intérieur, on retrouve des salles entièrement remises à neuf, aménagées d’une manière inédite, puisqu’elles constituent une incursion dans le temps. Le visiteur peut se promener par le salon pour y découvrir les décorations d’un buffet d’époque, joliment décoré et réalisé jusqu’aux moindres détails dans le style de l’époque. L’incursion se poursuit dans les moindres détails, tels les tiroirs qui recèlent certains couverts spécialement conçus pour un certain menu ou encore une théière d’époque. »

    Le parcours du touriste par ces espaces se poursuit par un salon des princes, pour découvrir leur passion pour le tabac et d’autres objets utilisés à l’époque. Il assure le passage vers le salon des dames. Angela Lupșa poursuit : « C’est également dans le salon des dames que l’on peut découvrir de petites bouteilles de parfum et d’autres accessoires utilisés en début du siècle pour s’étaler dans la société. Il s’agit d’un espace grâce auquel on peut faire une incursion dans le temps et nous connecter à ce qui se passait dans la société vers 1910. A l’époque, Oradea était déjà parsemée de palais en style Art nouveau et la société osait s’étaler et avoir certaines activités tout à fait inédites pour ces temps-là. L’espace du rez-de-chaussée propose un espace de conférences et d’expositions temporaires. Même cas de figure au sous-sol, où sont organisés des ateliers de création. Au rez-de-chaussée, les visiteurs de cette maison sont accueillis par de nouvelles technologies et par un panneau interactif qui leur présente la ville d’Oradea et le musée. »

    S’il existe un salon des messieurs et des dames, il y a également un espace spécial consacré à la mémoire des Juifs déportés de cette maison et envoyés à d’Auschwitz, affirme Angela Lupșa, directrice exécutive de la Fondation de protection des monuments historiques de Bihor. « Il s’agit d’une chambre à coucher qui n’est pas en style art nouveau. Vu qu’elle appartenait aux propriétaires de l’époque, elle a été préservée telle quelle, à la mémoire de ceux qui ne sont jamais rentrés. Il s’agit des propriétaires et commanditaires de l’époque avec un extraordinaire potentiel financier, comme par exemple Imre Darvas, un Juif néologue, qui a souhaité que cette maison soit placée entre deux fronts de rue et que la terrasse de la maison puisse avoir une vue sur la synagogue néologue dont il était membre. Et voilà qu’une visite de cette maison nous oblige à visiter un monument qu’Oradea Héritage, tel que nous sommes connus dans le milieu en ligne, recommande, puisqu’il s’agit d’un autre élément du patrimoine de la ville. Par ailleurs, les enfants auront une surprise au premier étage de la maison Darvas-La Roche : une projection de dix minutes qui leur montrera des éléments du style Art nouveau, de flore et de faune, à travers le rêve d’un enfant qui était traité en tant qu’adulte en début de 20e siècle. Mais les enfants rêvent de voyager à travers des mers et des pays pour devenir princes et princesses. Et c’est justement ces rêves qui sont illustrés dans cette projection, qui est également éducative puisqu’elle présente tout ce le style de la maison Darvas-La Roche d’Oradea que signifie. »

    Et c’est également dans le centre-ville que vous trouverez les superbes bâtiments du théâtre d’Etat d’Oradea et de la Philharmonie. C’est ici que durant les soirées de fin de semaine que des spectacles en Roumain et en Hongrois sont organisés pour préserver la tradition culturelle de la ville. Incluse depuis 2012 au réseau européen Art Nouveau aux côtés d’autres villes qui possèdent des immeubles de patrimoine similaires, telles Vienne, Budapest ou Barcelone, Oradea a aussi un agenda culturel particulièrement riche, explique Mariana Negru, guide touristique. « Parmi les festivals les plus importants rappelons Oradea Festifall et le Festival Médiéval. Un des plus importants festivals médiévaux d’Europe, le festival d’Oradea est le premier à proposer en Roumanie une compétition européenne des sports moyenâgeux, confirmant le succès des éditions précédentes. Trois jours durant, la citadelle d’Oradea se transforme en une majestueuse résidence moyenâgeuse, avec ses artisans, ses chevaliers, ses princesses, ses ménétriers et ses jongleurs de feu, le tout dans une ambiance unique. Cet événement est suivi par le festival Art nouveau intitulé « Célèbre un jour, admire une vie ». Ces événements sont la période idéale pour visiter la ville. Tours guidés inédits, projections de films, art de rue, vernissages, le tout est proposé à titre gracieux aux touristes. »

    Sachez aussi que de plus en plus de visiteurs choisissent de se rendre à Oradea en avion. A présent des travaux sont en cours au terminal de l’Aéroport International de la ville qui est en train d’être élargi, mais l’activité de l’aéroport n’est pas perturbée. Une raison de plus de vous rendre au plus vite à Oradea. (Trad. Alex Diaconescu)

  • Vacances dans le département de Bihor

    Vacances dans le département de Bihor

    Aujourd’hui nous mettons le cap sur le nord-ouest de la Roumanie, dans le département de Bihor. Notre point de départ dans la découverte de la contrée est Oradea, une ville cosmopolite, construite autour d’une cité médiévale, avec toute une série de bâtiments classés au patrimoine architectural pour nous diriger vers les principaux sites touristiques du département. Notre invitée d’aujourd’hui est Mariana Negru, guide touristique. Cela fait 18 ans déjà qu’elle accompagne les touristes à travers Oradea et dans les alentours. Qu’il soit roumain, ou étranger, le touriste découvre toujours qu’une visite à Oradea est une incursion dans l’histoire. Mariana Negru raconte : « Cette ville éclectique et cosmopolite a eu la capacité de renaître et de se réinventer constamment et de garder ainsi sa place de choix sur les cartes historiques. Oradea nous a légué le plus important patrimoine architectural Art Nouveau de Roumanie. C’est un véritable musée vivant. En février 2022, la ville d’Oradea a remporté deux prix dans le cadre du classement des meilleures destinations européennes, pour se placer en première position dans la catégorie de la « Meilleure destination Art Nouveau d’Europe » et en sixième position dans la catégorie de la « Meilleure destination européenne ». Depuis 2022, Oradea est incluse dans le réseau européen des villes Art Nouveau. La ville déroule aussi une campagne grâce à laquelle les touristes qui revisitent Oradea bénéficient de différentes gratuités. C’est pour la quatrième année consécutive que cette campagne est relancée le 1er mars. Parmi les bénéfices proposés aux touristes figurent l’accès gratuit aux sites touristiques d’Oradea et des gratuités sur les transports en commun. »

    Surnommé « Le petit Paris » au 19e siècle, tout comme Bucarest d’ailleurs, la ville conserve et récupère le charme d’une architecture Belle Epoque, marquée par un mélange des styles. Mariana Negru poursuit : « Les bâtiments impressionnent par leurs dimensions ou bien par leur opulence puisqu’il s’agit de véritables palaces. Les sites culturels historiques les plus appréciés sont le Complexe Baroque, le plus grand complexe baroque construit en Roumanie. Par ailleurs, la cité d’Oradea, avec une histoire de près d’un millénaire offre une expérience médiévale à part. Au 15e siècle, c’était le centre européen de l’Humanisme et de la Renaissance le plus important. C’est justement la cité d’Oradea, qui, pendant 203 ans, a joué le rôle de méridien de Greenwich étant le pont de référence pour la création des cartes utilisées dans les grandes découvertes géographiques. Ce méridien passait effectivement par la cité. La maison Darvas – La Roche est l’unique musée Art Nouveau de Roumanie. Notons aussi que le temple de la franc-maçonnerie est l’unique musée de ce genre en Europe de l’Est, ouvert dans le bâtiment construit en 1902 pour accueillir la loge maçonnique de la ville. Tout près de la ville se trouve la station de cure de Felix les Bains, un site touristique renommé à échelle européenne, unique ville d’eau du pays ouverte tout le long de l’année ».

    Tout le long de l’année, la ville accueille toute une série d’événements en fonction desquels les touristes peuvent programmer leurs vacances. Ces événements les aideront à mieux connaitre la région, affirme Mariana Negru, guide touristique : « Parmi les festivals les plus importants, je mentionnerais Oradea Festifall (le festival de l’automne) et le Festival médiéval. Le festival d’Oradea, un des plus importants festivals médiévaux d’Europe, accueille pour la première fois en Roumanie une compétition européenne des sports médiévaux, confirmant le succès des éditions précédentes. Trois jours durant, la cité d’Oradea se transforme en une grandiose cité médiévale, où on peut rencontrer des artisans, des chevaliers, des soldats, des princesses, des ménestrels joyaux et des jongleurs de feu, le tout dans une ambiance unique. Vient ensuite s’enchainer le Festival Art Nouveau appelé « Célèbre une journée, admire une vie ». Je vous recommande vivement de visiter la ville durant ce festival. Tours guidés inédits, projections de films, art de rue, vernissages, tout cela est à retrouver justement durant ce festival. »

    Pour ce qui est du département de Bihor, sachez que le Parc naturel Apuseni est un des quelques sites d’Europe au sol karstique boisé, explique Mariana Negru, guide touristique : « Ce sont des paysages fantastiques, uniques. Le monde rural de Padurea Craiului a son charme à part. Les artisans de la région invitent les touristes à partager une partie de leur expérience et à goûter les plats traditionnels, les friands au fromage, les confitures, les sirops aux fruits de bois, aux côtés de l’eau de vie à double distillation, vieillie dans des tonneaux en bois de mûrier. Par ailleurs, les grottes sont les sites touristiques les plus importants de Padurea Craiului. Le premier réseau de grottes aménagé en Roumanie est constitué par la grotte Vadu Crisului, la grotte Unguru Mare, la grotte Meziad, la grotte aux cristaux de la mine de Farcu. Cette dernière est l’unique endroit de Roumanie, où les touristes qui n’ont aucune formation spéléologique peuvent admirer de près l’univers étincelant des délicats cristaux de calcite. Le touriste qui arrive dans ce temple souterrain est accueilli par les spectaculaires stalagmites et stalactites, mais surtout par des cristaux de différentes formes, couleurs et dimensions qui offrent dans ce paysage souterrain un spectacle fascinant. Il y a deux telles grottes au monde, mais la grotte de la mine de Farcu est l’unique visitable ».

    Et ce n’est pas tout. Fondée en 2013, la ferme de bisons de la ville de Salonta est la plus grande d’Europe. Les animaux massifs, qui arrivent à peser jusqu’à une tonne à maturité, peuvent être admirés au bord de la route, dans des enclos spécialement aménagés. Mariana Negru recommande aux touristes de s’arrêter à cette ferme, en route vers une des crus du département de Bihor : « La ferme est le plus grand élevage de bisons d’Europe. A Salonta il y a 800 exemplaires sur les 5 000 bisons de toute l’Europe. Le domaine viticole de la Valée Ierului est une autre zone touristique intéressante. Le tourisme viticole dans les localités du département de Bihor ayant une tradition dans le domaine du vin est déjà devenu une mode, d’autant plus que les passionnés du vin sont à la recherche d’histoires authentiques remontant aux débuts de cette culture sur ces lieux. Le premier cru de Diosig est apparu en 1360 durant le règne du roi magyar Louis d’Anjou. Cinq cent ans plus tard, la région comptait 700 hectares de vignobles, raison pour laquelle une école viticole a été fondée dans la commune. Nous pouvons redécouvrir Bihor à vélo sur la route du vin sur les vallées des rivières Ier et Barcau. D’ailleurs, la vallée Ierului est surnommée la Toscane de la Roumanie. C’est ici que vous pouvez découvrir l’histoire surprenante du village des mille caves à vin ».

    Les villages de la Valée Ierului préservent une tradition viticole unique en Roumanie et cela depuis plusieurs centaines d’années. Les tonneaux à vin en bois sont placés dans de petites caves à vin, creusées dans un décor de collines, un paysage féerique et impressionnant. (Trad. Alex Diaconescu)

  • Ocna Șugatag

    Ocna Șugatag

    Prenant avantage sur la profusion de ses bois séculaires, le Maramures avait bâti au fil des siècles une véritable civilisation du bois. Aussi, le visiteur découvrira une région étonnante, parsemée de belles églises en bois, et des villages parés d’imposantes portes en bois sculpté, présentes à l’entrée de chaque propriété. Et c’est dans cette région de légende que vous trouverez la ville d’eau d’Ocna Șugatag et les villages environnants, devenus une destination prisée des touristes.

    Gabriela Pop, du Centre info tourisme d’Ocna Șugatag raconte : « La commune d’Ocna Șugatag est l’endroit rêvé pour recharger ses batteries, et capable de répondre à des attentes multiples. Ses eaux minérales, ses plages, ses lacs, ses piscines à l’eau thermale, ses établissements de cures balnéaires, tel celui qui est situé au beau milieu de la réserve naturelle de Pădurea Crăiasca, tout cela n’est qu’apaisement et volupté. En sus de l’établissement de cures balnéaires, plus de la moitié des piscines d’Ocna bénéficient de l’eau thermale, bien connue pour ses qualités naturelles, capable qu’elle est de guérir des affections rhumatiques ou encore des maladies des voies respiratoires. Quant aux traditions vivantes, celles-ci sont mises à l’honneur dans les villages environnants, tels Breb, Sat-Șugatag et Hoteni. C’est ici que l’on retrouve encore cette fameuse figure du paysan roumain d’antan, ou encore les artisans traditionnels, en train de vaquer à leurs occupations de toujours. »

    Pădurea Crăiasa, la Forêt de la princesse en français, devenue réserve naturelle protégée depuis l’an 2000, s’étend sur 44 hectares. C’est là que l’on rencontre le chêne rouvre, parfois appelé chêne à trochets, chêne mâle ou chêne noir, ou encore le mélèze, grand arbre résineux de forme pyramidale, à aiguilles caduques, étroites et groupées en bouquets.Quant à ceux qui désirent mieux sentir le charme de cette célèbre culture du bois qui a fait la célébrité de la région du Maramures, Gabriela Pop, du Centre info tourisme d’Ocna Șugatag leur propose de partir à la découverte du village de Breb, situé à proximité. Gabriela Pop : « La route qui traverse le village de Breb a été modernisée, mais les rues du village gardent encore leur revêtement d’origine, en pierre taillée. L’on y retrouve certes de nouvelles maisons, mais cela dit plus de 30% d’habitations sont encore bâties à l’ancienne, en bois. Des maisons anciennes ou plus modernes, mais érigées dans le respect de l’architecture traditionnelle. Et l’on y retrouve encore des artisans qui savent travailler le bois, des bâtisseurs de maisons ou des portes traditionnelles, avec leurs symboles anciens sculptés dans le bois, et qui constituent l’image de marque du Maramures. »

    Mais par-dessus tout c’est bien le sens de l’hospitalité qui ne fait jamais défaut aux habitants du coin. Gabriela Pop : « C’est ici que l’on a le privilège de croiser encore le vieux paysan de l’ancien temps, celui qui a gardé inaltéré l’accent de ses aïeux. Puis, les gens de la région ont tous cette gentillesse naturelle, ce sens de l’accueil qui fait que l’on se sent tout de suite chez soi. Notre Centre info tourisme vous fournira des brochures, des cartes et surtout des informations utiles sur la région, car l’on entend répondre de manière adéquate à toute recherche particulière. L’on a des amateurs de randonnées, d’autres qui cherchent à rencontrer les artisans locaux ou encore d’autres qui ne cherchent que la communion avec la nature. Celui qui franchira le seuil de notre Centre ne partira pas avant d’avoir trouvé réponse à ses désirs. Pour ce qui est des anglophones et des francophones, ils seront accueillis dans leur langue respective ».

    Enfin, si vos pas vous porteront par Ocna Șugatag, il serait dommage de ne pas faire un petit détour par le fameux Cimetière joyeux de Săpânța, unique dans son genre, et distant de seulement 38 km d’Ocna Șugatag. Cet endroit n’arrêtera jamais de vous émerveiller par ses croix en bois, peintes en couleurs vives, par les peintures naïves qui décorent les monuments funéraires, par l’humour qu’accompagne immanquablement les épitaphes inscrites dans le bois. Voilà qui est dit ! Bonnes vacances, jusqu’à la prochaine émission, occasion pour de nouvelles découvertes. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • La plaine du Bărăgan en 3D

    La plaine du Bărăgan en 3D

    Amis auditeurs, depuis ce printemps pas comme les autres, nous nous tournons de plus en plus vers des projets consacrés à l’exploration virtuelle de la réalité, pour vous les présenter dans l’espace de cette rubrique. C’est toujours d’un tel projet qu’il sera question aujourd’hui. Il s’agit du premier guide touristique destiné entièrement au sud-est du pays : « Explorateur dans la plaine du Bărăgan », qui permet aux « voyageurs » de découvrir de manière virtuelle le patrimoine matériel et immatériel de cette région du pays. La plateforme itinerama.ro offre entre autres au public le premier guide audio de la zone, le premier musée 3D du Bărăgan et des tours virtuels dédiés au chef d’orchestre Ionel Perlea et au sculpteur Nicăpetre, deux grandes personnalités culturelles nées dans le sud-est de la Roumanie.

    Une centaine de sites au fort potentiel touristique ont été identifiés dans un premier temps. Cristian Curuș, manager du projet, explique :Une partie de ces sites est en train d’être explorée : musées, sites archéologiques que les touristes peuvent visiter, moyennant une taxe modique. Il y a pourtant un grand nombre de sites qui n’ont pas encore été intégrés au réseau touristique. Ils sont considérés comme appartenant au patrimoine du pays, mais ils ne sont pas exploités. Il s’agit de vieux manoirs, d’églises et même de sites archéologiques auxquels les gens n’ont pas accès. Le guide virtuel de la plaine du Bărăgan propose 4 types de tours. Il y a tout d’abord le « Haut Bărăgan », dont les sites les plus importants se trouvent dans les comtés de Călărași et Ialomița, « Le Bărăgan du sud au nord », qui comporte des sites situés le long du Danube, entre Călărași et Brăila, un « tour des manoirs » et un « tour des lieux de culte ». Ces tours, les touristes peuvent les organiser tout seuls de la manière qui leur convient. Sur le site du projet, itinerama.ro, seront disponibles des cartes interactives où ils trouveront les distances entre les sites et le temps nécessaire pour les parcourir, ce qui les aidera à réaliser leur propre itinéraire.

    Un des photographes du projet, Adriana Lucaciu, nous raconte son expérience du projet.

    J’ai pris en photo de nombreux manoirs, qui sont malheureusement abandonnés et pas très bien conservés. J’ai pris des photos dans l’aire protégée de Popina Bordușani, qui est un lieu féérique et peu connu. J’ai photographié de nombreuses croix datant des années 1800, qui surgissent comme ça, au milieu de la plaine, et sur lesquelles sont incrustés toute sorte de symboles. Ces symboles, on peut les déchiffrer en visitant l’exposition qui leur est dédiée au Musée de l’agriculture de Slobozia.

    Ce musée est d’ailleurs un objectif touristique que la photographe Adriana Lucaciu nous recommande chaleureusement.Le Musée de l’agriculture de Slobozia est un musée très sympathique. Les visiteurs y découvrent des ateliers d’autrefois. On se promène le long d’un couloir et on voit comment travaillaient le forgeron, le boulanger, on voit une salle de classe avec des pupitres en bois et des manuels anciens, on voit à quoi ressemblait une cuisine d’autrefois. Le musée comporte également une exposition de croix en pierre. Des recherches ont été réalisées à Poiana. Dans ce village il y a un cimetière désaffecté où se dressent des croix en pierre datant des années 1800. Les textes et les symboles inscrits sur ces croix sont expliqués aux visiteurs.

    Cette vaste plaine du Bărăgan offre-t-elle aux touristes quelque chose d’inédit à visiter ? Adriana Lucaciu.
    Nous avons découvert sur une liste de sites de la région l’existence, à Lehliu, d’un « cimetière maudit ». Nous nous sommes rendus sur place et nous avons tenté de nous renseigner auprès des gens, mais, en entendant notre question, ils nous regardaient tous d’un air bizarre. Finalement, nous sommes tombés sur un jeune homme qui s’est rappelé qu’il y avait dans le village un cimetière abandonné depuis longtemps, mais il ne savait pas où il se trouvait. Il nous a seulement indiqué une ruelle, que nous avons parcourue plusieurs fois d’un bout à l’autre. Finalement, un petit vieillard de 83 ans est sorti d’une cour. Quand il nous a entendus parler du cimetière, il nous a dit que celui-ci avait été abandonné dès la période où il était né. Il nous a montré des arbres au loin et nous a dit que si nous voulions le trouver, nous devions nous aventurer sous les feuillages et nous allions trouver des croix. Je ne saurais exprimer le sentiment que nous avons éprouvé en découvrant ces croix en pierre, dont certaines étaient déjà à terre, d’autres encore debout. Envahies par la végétation, elles semblaient en dialogue avec la nature, intégrées à l’ambiance du bord du lac.

    Le projet « Explorateur dans la plaine du Bărăgan » est mis en œuvre avec le concours de l’Administration du fond culturel national, de l’Institut national du patrimoine et des musées partenaires de la région.
    (Trad. : Dominique)

  • Raul Passos (Brésil)

    Raul Passos (Brésil)

    Il a étudié la composition et la direction d’orchestre à la Faculté de musique et des beaux-arts de l’Etat de Paraná au Brésil et les lettres à l’Université fédérale du même Etat. Il a fait un master en interprétation musicale à l’Université nationale de musique de Bucarest, ville où il s’est installé en 2017. Raul Passos a une vaste expérience en tant que traducteur. Il a également publié des articles dans un magazine de musique brésilien. Tout au long de sa carrière, il a enseigné le piano, la théorie musicale et a été chef de chœur. Raul a aussi fait office d’interprète du portugais au roumain pour la Police fédérale du Brésil.

    Il s’est petit à petit rapproché de la Roumanie, vu la distance géographique qui sépare les deux pays. Voici ce qu’il avoue : « En effet, nous sommes un peu loin, géographiquement parlant, mais d’un point de vue culturel et linguistique, nous sommes très proches. Dès mon enfance, j’ai éprouvé une sorte d’attirance pour l’Europe de l’Est, en général. Mon père parlait souvent de l’histoire du Vieux continent, de la Roumanie, de la Hongrie, enfin, des pays satellites de l’Union soviétique. Ces endroits éloignés me semblaient entourés d’une aura magique. Ces histoires-là, il me les racontait pour éveiller ma curiosité. Il a bien réussi son coup, car je me suis mis à chercher des informations sur l’Europe de l’Est, sur la Roumanie tout particulièrement, le pays qui a le plus suscité mon intérêt. Plus tard, alors que j’étais à la Faculté de composition et de direction d’orchestre, j’ai travaillé sous la houlette du compositeur brésilien Harry Crowl. Lors de ses nombreux voyages à travers le monde, il avait rencontré quelques Roumains aussi. Parmi eux, le compositeur Sorin Lerescu, avec qui il avait un lien à part. En l’entendant parler de lui, je lui ai dit que j’aimerais aller une fois en Roumanie, car j’étais bien curieux de connaître ce pays. Et comme il a pris mes propos au sérieux, il a fait les premières démarches pour qu’une fois mon diplôme universitaire en poche, je puisse parachever mes études en Roumanie. C’est ainsi qu’allait commencer l’histoire de mes liens avec la Roumanie et la langue roumaine. Après avoir fait un master ici, je suis rentré au Brésil, sans pour autant perdre le contact avec la Roumanie. J’ai appris le roumain du mieux que je pouvais. Je l’étudie toujours et je m’efforce de le parler aussi bien que je peux. En même temps, j’ai commencé à tisser des liens entre la Roumanie et le Brésil, parce que j’ai constaté que les deux pays ne se connaissaient pas vraiment. Chaque fois que j’ai eu l’occasion de donner un récital au Brésil, j’ai essayé d’y inclure l’œuvre d’un compositeur roumain, comme par exemple Enescu, Constantinescu, Marțian Negrea, de sorte à familiariser le public brésilien avec la culture roumaine. Et puisque je travaillais aussi comme traducteur du roumain vers le portugais, je me suis penché sur des poèmes de Tudor Arghezi et d’Octavian Goga. Mes traductions ont paru dans plusieurs magazines littéraires du Brésil. En 2016, le président de l’organisation pour laquelle je travaille actuellement m’a proposé de venir m’installer en Roumanie. Je devais m’occuper de la gestion de la juridiction de langue roumaine de cette organisation. J’ai accepté l’invitation et suis venu avec ma femme. C’était la première fois qu’elle s’y rendait. Elle parle elle aussi le roumain. Depuis avril 2017, nous vivons ici, à Bucarest. »

    Raul Passos tente donc de construire un pont culturel entre son pays d’origine, le Brésil, et la Roumanie, son pays d’adoption. A quoi ressemble sa vie maintenant et pourquoi cela vaut-il la peine de venir en Roumanie ? Voici ses réponses : « Je crois que tout pays mérite d’être connu de plus près. J’avais un professeur ici, à Bucarest, Mme Verona Maier, qui disait que la curiosité est une forme d’amour. C’est justement ce que je ressens envers la Roumanie. J’ai toujours eu cette curiosité, ce désir d’en savoir davantage. C’est ce qui explique, je crois, mon lien émotionnel avec la Roumanie. Elle a bien des choses en commun avec mon pays natal, le Brésil. Et je ne parle pas que de l’origine latine des deux langues. Les Roumains disent, par exemple, qu’ils font contre mauvaise fortune bon cœur. Cela vaut pour le peuple brésilien aussi. En vivant ici, j’ai découvert plusieurs similitudes entre nos deux pays et nos deux peuples. »

    Le fait de parler le roumain et d’avoir ici des amis a aidé Raul Passos et sa famille à s’intégrer tout de suite dans l’ambiance de la capitale roumaine. Cependant, la vie n’y a pas toujours été facile et Raul avoue que la Roumanie l’a changé. Qu’est-ce qui lui manque le plus du Brésil ? : « Les amis que j’ai laissés là-bas, les liens émotionnels, mais je suis conscient qu’il y a toujours un prix à payer. Pourtant, je ne regrette pas d’être parti et d’avoir emménagé ici. J’ai une vie spéciale et agréable en Roumanie. A part mes amis, ce sont quelques plats qui me manquent et puis certains fruits, que j’ai du mal à trouver ici. Votre pays m’a toujours poussé à devenir meilleur. C’est vrai que j’ai dû relever certains défis, mais ils m’ont aidé à évoluer. Je trouve que les défis qui se sont posés devant moi, ici, ont été enrichissants pour mon développement personnel. Et pour cela, je suis très reconnaissant à la Roumanie », a conclu le musicien brésilien Raul Passos au micro de RRI.

  • “La naissance du colonialisme vert”

    “La naissance du colonialisme vert”

    Cette semaine nous allons discuter d’un ouvrage très intéressant intitulé La naissance du colonialisme vert . Pour en finir avec le mythe de l’Eden africain, avec son auteur qui est historien et maître de conférence à Rennes . Dans ce premier volet nous allons voir que la question de la nature est loin d’être nouvelle, qu’elle a donné lieu à des impositions qui remontent à l’époque de la colonisation.



  • Voyage au département de Neamţ

    Voyage au département de Neamţ

    Aujourd’hui nous voyageons dans le nord-est de la Roumanie, plus précisément dans le comté de Neamţ. Les nombreux monuments historiques et religieux, mais aussi les superbes paysages à retrouver dans la région de collines et de montagne du département de Neamţ constituent autant de raisons de visiter cette contrée de la région historique de Moldavie. Qui plus est, dans cette région, vous aurez l’occasion de visiter la réserve de bisons d’Europe et de faune des Carpates Dragos Voda, un endroit idéal pour les familles avec enfants, mais aussi pour les passionnés de photographie.

    Le premier document qui évoque cette ville date de 1388 et parle de « la pierre de Noël ». En fait, Piatra Neamţ s’est développé notamment après l’installation de la Cour princière du voïvode Etienne le Grand, (1457 – 1504). De nos jours, ses ruines sont à retrouver dans le centre historique de la ville. Piatra Neamţ est un important point de départ soit pour les itinéraires qui mènent à la station de Durău, soit vers les merveilleuses Gorges de Bicaz, ou vers Târgu Neamţ, suivant la route des monastères, comme on l’appelle.

    Alina Ferenţ, du centre national de promotion et d’information touristique Piatra Neamţ : « Piatra Neamţ est une ville qui propose de nombreuses variantes de loisirs aux touristes, qu’il s’agisse de passionnés du tourisme culturel, d’aventure ou historique. Il existe de nombreuses attractions à découvrir, tant dans la ville qu’aux alentours. Sur une quarantaine de kilomètres à la ronde, les touristes peuvent choisir parmi une multitude d’excursions. Vous auriez l’occasion de découvrir des monastères vieux de plusieurs siècles, qui préservent des musées dont les collections réunissent des objets de culte de très grande valeur, des livres anciens ainsi que des ateliers dans le cadre desquels travaillent des moines et des religieuses. Des repas traditionnels y sont également organisés. Donc les passionnés du tourisme œcuménique bénéficient d’une offre richissime. Les passionnés de nature et d’aventure seront ravis d’apprendre que la ville de Piatra Neamţ est entourée de montagnes où ils auront la possibilité d’entreprendre de nombreuses randonnées à travers des réserves naturelles à part. Le lac Cuejdel est un lac assez récent qui peut devenir la destination d’une telle randonnée sauvage. Les Gorges du Bicaz, uniques en Roumanie, avec des rochers hauts de plus de 300 mètres, qui bordent la route, offrent un véritable spectacle naturel. Le département de Neamţ accueille la réserve de bisons d’Europe de Dragoş Vodă, près de la ville de son chef-lieu. Neamţ est l’unique département de Roumanie, où il y a des bisons d’Europe élevés en conditions de liberté et de semi-liberté, dans un enclos d’acclimatation et au Zoo. Des bisons d’Europe en liberté peuvent être observés au cours d’un safari dans une région située à seulement 30 kilomètres de la ville de Piatra Neamţ. Après un tour des musées et du centre historique, les touristes se dirigent vers les alentours et en soirée ils rentrent pour profiter de l’atmosphère paisible d’une ville de montagne, mais avec d’excellentes conditions d’hébergement ».

    Agapia est un des monastères les plus visités du comté de Neamţ. Il s’agit d’un édifice datant de 1647. Ce qui suscite l’intérêt des visiteurs à Agapia, c’est la peinture intérieure de l’église et les icônes plus ou moins grandes. L’église a été peinte dans le style néoclassique de l’époque. Le grand peintre roumain Nicolae Grigorescu était âgé de seulement 20 ans lorsqu’il a réalisé ces peintures à partir de gravures en noir et blanc et suivant le modèle de plusieurs chefs d’œuvre de la Renaissance. Poursuivons notre itinéraire aux côtés d’Alina Ferenţ du Centre national de promotion et d’information touristique de Piatra Neamţ. « A Piatra Neamţ il y a aussi un parc aquatique qui attire en été des visiteurs de toute la région de Moldavie. Il y a aussi une télécabine dont le point de départ se trouve près de la gare et qui arrive jusqu’au mont Cozla, d’où un panorama superbe s’ouvre sur sur la ville. Le massif de Ceahlău est également visible. Celui-ci se trouve aussi dans le département de Neamţ et des itinéraires touristiques le traversent. On peut monter jusqu’au sommet de Toaca et même passer une nuit au chalet de Dochia. Il y a nombre de raisons pour lesquelles les touristes peuvent venir visiter la ville de Piatra Neamţ et le département de Neamţ. C’est une région qui préserve soigneusement ses traditions. S’y ajoutent les loisirs modernes, dont des Via Ferrata dans les Gorges de Sugau dans les Gorges de Bicaz. »

    Les personnes intéressées par les objets d’artisanat et d’ethnographie devraient commencer par une visite au Musée d’ethnographie de Piatra Neamţ, affirme Alina Ferenţ, du Centre national de promotion et d’information touristique de Piatra Neamţ : « Il est très beau et vient d’être restauré. Les touristes peuvent y découvrir les traditions roumaines, structurées sur les quatre saisons. S’y ajoutent les nombreux musés du village qui possèdent des collections d’objets du monde paysan roumain. Nous organisons un festival qui s’appelle « Le Coffre de dot », d’habitude à la fin mai, et qui réunit des artisans de tout le pays. Ils s’installent dans le centre-ville et confectionnent et vendent des objets traditionnels. Le musée Popa, dans la localité de Târpesti, située près de la maison-musée de l’écrivain roumain Ion Creangă, possède aussi une collection à part d’objets artisanaux. Des rencontres avec les artisans sont également possibles dans le cadre d’une réunion au Centre de culture et d’arts Carmen Saeculare, où un groupe de femmes confectionnent des vêtements d’après des modèles de jadis. »

    Alina Ferenț, du Centre national de promotion et d’information touristique Piatra Neamţ, affirme que la contrée a aussi une identité gastronomique spécifique :« Tout le monde sait que la Moldavie préserve ses recettes anciennes. Certaines ont été améliorées et réinventées. Parmi nos plats traditionnels, rappelons la fricassée moldave, les soupes aigres faites avec du borş, eau de son fermenté dans des barriques en bois, à la manière dont il était préparé par nos grands-parents. Un autre produit du terroir est la truite fumée dans des branches de sapin, spécifique aux régions de montagne. Elle est préparée par tous les élevages de truites de la région, assez nombreux d’ailleurs. Dans les restos à spécifique traditionnel, vous pouvez goûter aux gâteaux appelés « Poale-n brâu » (« jupes retroussées »). Enfin, les visiteurs intéressés par la cuisine moderne seront également gâtés, puisqu’ils découvriront par exemple de nombreux plats végétaliens crus. »Voici donc autant de raisons d’inclure cette contrée dans vos projets de vacances en Roumanie. (Trad. : Alex Diaconescu)

  • L’église fortifiée de Hărman

    L’église fortifiée de Hărman

    Aujourd’hui nous voyageons dans le centre de la Roumanie, à une dizaine de kilomètres de la ville de Brasov, pour découvrir la localité de Hărman, où bien Huntschprich, dans le dialecte saxon local, nom qui se traduit par la montagne du miel. C’est un petit village paisible connu notamment pour sa cité, un très important monument transylvain. Il s’agit d’une église fortifiée, une véritable citadelle, très bien conservée, érigée au 12e siècle.

    Au 15e siècle, la communauté a essayé de transformer le style de l’église évangélique du romain au gothique, mais les travaux se sont arrêtés à l’étape de la construction d’étages supplémentaires du clocher qui, avec ses 32 mètres, devenait le bâtiment le plus haut du Pays de la Bârsa. Notre guide d’aujourd’hui est Dan Ilica-Popescu, le curateur de la cité. Ecoutons-le :« Lorsqu’on s’approche de la cité, on aperçoit d’abord le clocher. C’est très important, puisqu’il y a aussi quatre tours plus petites autour du clocher principal. Il s’agit d’un détail rare parmi les églises des villages saxons. Cela indique que dans cette localité, la peine de mort était permise, ce qui n’était pas le cas dans les localités de petites dimensions. En s’approchant davantage de la cité, on voit des murailles massives et une douve qui entourait initialement toute la citadelle. C’était une construction défensive typiquement moyenâgeuse. L’entrée se faisait par un tunnel construit après 1800. Au début, il y avait aussi un pont-levis. L’entrée se fait par une première porte en hêtre qui existe de nos jours encore. Mais à l’époque, trois autres portes principales existaient. »

    Les paysans n’avaient pas de formation militaire, et pour se défendre ils mettaient tous leurs espoirs dans la solidité de la forteresse, explique Dan Ilica Popescu, curateur de la cité de Hărman : « Afin de pouvoir pénétrer dans la cour il fallait passer par quatre portes. Depuis la cour intérieure on peut voir l’église massive avec des maisonnettes censées abriter les gens de la communauté locale, un aspect inédit pour le Pays de la Bârsa. Ces espaces ont été érigés tout près de l’église, mais malheureusement seules les maisonnettes du côté sud ont survécu jusqu’à nos jours. A l’heure actuelle, ces espaces accueillent des musées dont un musée du vêtement traditionnel saxon. Il y a aussi une ancienne école à l’intérieur de laquelle les locuteurs d’allemand peuvent découvrir le dialecte parlé dans cette région. Les tours guidés se déroulent en roumain, en allemand et en anglais. Les guides sur papier et les panneaux informatifs décrivent la citadelle et les objets présentés dans les musées en plusieurs langues : roumain, allemand, italien, espagnol, français et hébreu et nous préparons déjà des panneaux en polonais et en russe afin de couvrir au maximum les demandes de nos visiteurs. »

    Aux dires de Dan Ilica Popescu, curateur de la citadelle de Hărman, les touristes trouvent fort intéressante la chapelle décorée de peintures du 15e siècle, dont les couleurs ont très bien survécu au passage du temps. Un autre point d’attraction, c’est l’horloge à une seule aiguille qui indique seulement l’heure et qui date du 16e siècle. A ne pas ignorer non plus l’orgue de l’église, en style baroque et datant du 18e siècle, avec ses 19 registres. A présent, les évènements réunissant un important public sont toujours interdits à cause de l’épidémie de coronavirus, mais une fois le programme normal réinstitué, vous n’allez pas regretter d’avoir assisté à un concert d’orgue puisque l’acoustique de l’église évangélique de Hărman est tout à fait particulière.

  • Visite virtuelle du musée national d’histoire de la Roumanie

    Visite virtuelle du musée national d’histoire de la Roumanie

    Le musée national d’histoire de la Roumanie a invité le public à transformer le confinement en l’opportunité de visiter ses nombreuses expositions virtuelles en format 2D et 3D, ses collections numériques à thème comportant des biens culturels ainsi que des archives numériques de patrimoine. Tout cela est disponible à titre gratuit sur le site Internet du musée. Le 8 mai, il y a 48 ans, le musée national d’histoire de la Roumanie ouvrait ses portes au grand public. Vu le contexte actuel, le musée restera fermé même après le 15 mai, dans les conditions de relâchement. N’empêche. La présence des visiteurs dans l’espace virtuel est impressionnante, précise Ernest Oberländer-Târnoveanu, le directeur de l’institution : « Les collections recèlent plusieurs centaines de milliers de pièces, dont beaucoup s’avèrent essentielles pour comprendre l’histoire de la Roumanie. Certaines sont uniques en Europe et font partie du patrimoine de l’humanité. Nos collections couvrent, d’un point de vue chronologique, environ 600.000 ans d’existence des humains. Il s’agit de l’intervalle de temps allant du Paléolithique inférieur, quand apparaissent les premiers signes d’activité humaine, jusqu’à nos jours. Nous avons donc y compris des documents liés à la vie économique, politique et sociale de la Roumanie contemporaine. »

    Il y a 10 ans, le musée national d’histoire de la Roumanie a démarré un programme intense et systématique de numérisation, explique Ernest Oberländer-Târnoveanu, le directeur de cette institution culturelle. « Il s’agit de tours virtuels des expositions permanentes et temporaires, mais aussi de projets de numérisation du patrimoine. A présent, notre musée s’enorgueillit du programme le plus complet et diversifié de présentation de ses collections dans l’espace virtuel. 32 tours virtuels de certaines expositions sont accessibles actuellement sur le site du musée. Elles couvrent l’histoire moderne, contemporaine, médiévale, antique, le patrimoine de certains musées de l’étranger présenté par le biais des expositions temporaires. On peut également remarquer le résultat de certaines expositions internationales, réalisées en partenariat avec des musées d’Europe. Je mentionnerais, à titre d’exemple, l’exposition Images dans les Balkans »

    .Le touriste virtuel a le choix parmi tant d’expositions qu’il peut visiter à toute heure et qui l’emmènent dans n’importe quel coin du pays ou du monde : « Ces expositions illustrent des périodes importantes : Antiquité, Moyen-Age ou bien les époques moderne et contemporaine. Une des expositions présentées au public et intitulée La Roumanie 1989 se réfère à la chute du régime communiste. Nous avons aussi des expositions virtuelles vraiment superbes, qui présentent l’or et l’argent de la Roumanie. Une exposition itinérante, réalisée en 2013, a permis au public de Roumanie et de Hongrie de découvrir des pièces d’une valeur exceptionnelle du patrimoine roumain, dont certaines sont uniques en Europe et au monde. Il y a aussi des expositions consacrées à des voïvodes roumains, tels que Mircea le Vieux ou Etienne le Grand. Enfin, d’autres expositions font découvrir à nos visiteurs virtuels des évènements marquants de l’histoire de la Roumanie, comme la participation à la Seconde Guerre mondiale ou le parachèvement de l’unité nationale en 1918. »

    Ces expositions sont complétées par un musée virtuel de l’Union, poursuit notre interlocuteur, Ernest Oberländer-Târnoveanu, directeur général du musée national d’histoire de la Roumanie : « En 2018, mes collègues, en partenariat avec plusieurs musées du pays et d’Europe, ont commencé à travailler à la réalisation d’un musée virtuel de l’Union. A part cela, nous avons en vue des projets virtuels très amples et fort intéressants. Je mentionnerais, par exemple, Imago Romaniae. Il s’agit d’un site sur lequel on trouve à présent plus de 12.800 images historiques de l’espace roumain : photos, cartes postales, lithographies illustrant de manière chronologique la période contemporaine jusqu’en 1947. C’est fascinant de pouvoir voyager dans le temps, de découvrir la Roumanie de ces derniers siècles, de voir non seulement des endroits, dont certains sont restés inchangés, mais aussi des visages. Car un pays n’est pas qu’un espace géographique, il est représenté par ses habitants aussi. »Un autre projet virtuel d’envergure du musée national d’histoire de la Roumanie s’appelle « 2019, chefs-d’œuvre du patrimoine culturel national ».

    Nous écoutons Ernest Oberländer-Târnoveanu : « A l’heure actuelle, 71 expositions virtuelles sont construites autour de certains objets très importants de notre collection. Il y a même des éléments qui relèvent de l’histoire secrète. Comme une étiquette de musée contient peu d’informations, nous avons ressenti le besoin de concevoir des expositions autour de tel ou tel objet, sans oublier d’évoquer les gens qui ont consacré leur vie à cet objet précis, depuis sa création jusqu’au moment où il est entré dans le patrimoine muséal. Nous n’avons jamais imaginé que notre musée serait fermé en temps de paix, mais nous nous sommes préparés pour l’espace virtuel. Un espace où nos contemporains, roumains et étrangers, sont toujours plus présents et où sont transférées de plus en plus d’activités, y compris celles liées à la culture. »

    Alors que la visite d’un musée est conditionnée par le temps, ces tours virtuels, on peut les faire n’importe quand et n’importe où. Le site Internet du musée national d’histoire de la Roumanie vous invite à passer un bon bout de temps à découvrir ses riches expositions. (Trad. Mariana Tudose)

  • Les colines de la Transylvanie

    Les colines de la Transylvanie

    La
    Transylvanie est connue notamment pour ses paysages à couper le souffle, pour
    ses cités médiévales soigneusement préservées et pour ses traditions
    ancestrales. Et il y a plusieurs manières de découvrir cette région historique
    roumaine. Une d’entre elles, c’est la gastronomie. Vous pouvez participer à des
    ateliers visant à redécouvrir les goûts et les traditions rurales. Vous
    pouvez également faire des randonnées de photographie. Tout cela s’appelle
    tourisme alternatif, ciblé sur la nature et les traditions.

    Mihai Moiceanu,
    photographe professionnel et producteur de films documentaires touristiques,
    est le promoteur d’un tel type de tourisme. Une des campagnes qu’il a organisées
    l’année dernière s’est déroulée sous l’égide de l’Association de tourisme
    écologique de Roumanie. Ecoutons Mihai Moiceanu : « Ce
    partenariat a visé à promouvoir les destinations de tourisme écologique de
    Roumanie. Un des grands atouts de la Transylvanie, c’est le fait qu’il existe
    encore une vie rurale, avec des traditions vieilles de plusieurs centaines
    d’années. Il y a des monuments intéressants, moins connus, mais de très grande valeur
    et spectaculaires du point de vue de la construction et de l’emplacement. Il
    existe des communautés rurales très intéressantes au sein desquelles les
    traditions ont été préservées et au milieu desquelles les touristes peuvent avoir
    des vacances actives. Outre la visite de certains sites touristiques, les
    vacanciers peuvent voir comment se déroule la vie à la campagne, quel est son
    rythme, quelles sont les préoccupations des gens et comment ils vivent, ils
    peuvent goûter des plats traditionnels très savoureux, très sains et en plus
    bio. »



    Le
    film réalisé par Mihai Moiceanu raconte l’histoire d’une famille allemande,
    dont les membres ont tous travaillé dans des multinationales et qui ont visité
    la Roumanie il y a une quinzaine d’années. « Vu qu’ils étaient tous des
    photographes passionnés, je leur ai servi de guide à travers la Roumanie. Au
    cours de leurs tournées photographiques ils ont découvert tout le pays, du
    delta du Danube au Maramures, mais la région qu’ils ont considérée la plus
    proche de leur culture a été la Transylvanie, puisque c’est une région dont les
    habitants parlent aussi l’allemand. Il s’agit des Saxons qui se sont établis
    dans cette partie de la Roumanie il y a 800 ans. Ce fut dans cette région
    qu’ils se sont sentis proches de la civilisation locale, du paysage, des
    traditions anciennes, dont une partie appartiennent aux Saxons. Ils ont acheté
    une ancienne propriété, ils ont construit un gîte rural très beau et s’y sont
    installés définitivement. La Transylvanie peut exercer une telle attraction,
    elle peut pousser les gens à quitter leur travail et leur style de vie d’avant
    en faveur d’une vie paisible, mais de qualité. »



    Les
    touristes qui choisissent de se rendre en Roumanie sont moins attirés par les
    paysages d’une grandeur exceptionnelle, comme c’est le cas des Alpes par
    exemple, mais par la communion de l’homme avec la nature, affirme Mihai
    Moiceanu, photographe professionnel et producteur de films. En Transylvanie, la
    nature se combine harmonieusement au quotidien de ses habitants, étroitement
    lié aux ressources de la terre. Les traditions ancestrales sont un autre
    élément qui fascine les touristes. Ils sont impressionnés surtout par le fait
    qu’ils peuvent découvrir une civilisation disparue d’Europe occidentale il y a
    50, voire 70 ans.

    Mais comment se déroule une tournée photographique ?
    Mihai Moiceanu :« Le programme commence par le
    transfert du touriste de l’aéroport. Le transport, l’hébergement, les repas et
    les visites sont compris. En fonction de sa durée, d’au moins une semaine, une
    telle tournée peut coûter entre 1000 et 2000 euros. Les personnes qui ne sont
    pas des photographes professionnels sont également acceptées. Il s’agit de
    personnes qui souhaitent découvrir les lieux autrement, puisque la photographie
    rend possible un contact différent et un accès différent dans l’espace intime
    des gens – beaucoup plus ouverts à tout genre de communication. Ce sont des
    gens qui souhaitent découvrir les différents endroits d’une manière plus lente,
    et pas à la va-vite comme c’est le cas du tourisme de masse. Ils veulent en
    fait expérimenter la vie à la campagne, avec sa lenteur spécifique. Afin de
    prendre de belles photos il faut du temps, pour s’habituer aux endroits, pour
    empathiser, et les endroits s’affichent d’une manière différente pour le
    photographe touriste. »



    Voici
    donc une alternative au tourisme classique. Un style de tourisme plus ciblé,
    plus respectueux de l’environnement et des communautés locales. (Trad. Alex
    Diaconescu)



  • Tentations pour les Roumains à la Foire du tourisme de Bucarest

    Tentations pour les Roumains à la Foire du tourisme de Bucarest

    Très animée, très colorée et proposant des offres
    envoûtantes, voilà en quelques mots l’édition d’automne de la Foire du tourisme
    2019. Ligia l’a visitée pour vous. Entretien avec un voyagiste pas comme les
    autres.



  • Découverte du comté de Sibiu

    Découverte du comté de Sibiu

    Nous découvrons donc aujourd’hui ensemble une région pour tous les goûts, car on peut y pratiquer presque tous les types de tourisme. Notre guide sur les ondes est Anca Nițoi, archéologue au Musée national Brukenthal, spécialiste du Moyen-Âge et notamment de l’armement médiéval. Elle nous apprend que la ville de Sibiu a été mentionnée pour la première fois au XIIe siècle, plus exactement en 1191, lorsque le Pape Célestin II confère à cette bourgade le statut de prévôté ecclésiastique, lui reconnaissant l’autorité sur les territoires environnants. « Pourtant, avant de parler de la fondation de cette ville, je voudrais préciser qu’au XIIe siècle, le roi hongrois Géza II a procédé à la colonisation saxonne du sud de la Transylvanie, en plusieurs étapes. Il a choisi cette région parce qu’il avait besoin d’une armée pour défendre ses frontières. Deux villes importantes se développent alors : Sibiu et Brașov. Ayant progressé du point de vue économique beaucoup plus vite que Brașov, Sibiu a eu, au Moyen-Âge, une plus grande importance administrative. Sibiu avait le statut de prépositure, c’était était donc un centre ecclésiastique très important en Transylvanie méridionale. A Sibiu se trouvaient les principales guildes, la ville étant donc habitée par un grand nombre d’artisans et de marchands. L’Université saxonne y fonctionnait en 1468. Sibiu a été un centre important pour le développement du sud de la Transylvanie depuis la période médiévale jusqu’à nos jours. »

    La preuve : en 2007, la ville de Sibiu était désignée Capitale européenne de la culture. Ce fut, en quelque sorte, le couronnement de ce que Sibiu représente du point de vue historique, architectural, économique et touristique. Anca Nițoi : « Sibiu est un creuset d’ethnies. C’est pourquoi, en visitant la ville, on découvre des églises catholiques, évangéliques et orthodoxes, ainsi que des synagogues. Du point de vue ecclésiastique, le christianisme et le judaïsme s’y donnent rendez-vous. Si l’on partait en promenade à travers la ville, je vous proposerais d’aller tout d’abord voir la Place Huet et la Petite Place et d’admirer l’église évangélique dans toute sa splendeur. Je vous conseille d’aller voir aussi les fortifications de la ville, les murs qui entouraient Sibiu à l’époque médiévale et qui ont joué un rôle extrêmement important dans la défense de la cité entre le XIIIe et le XVIe siècles. La cité de Sibiu n’a jamais été prise. Les maisons ont été construites en brique et elles ont des toitures en tuile. C’est pourquoi Sibiu était appelé la Ville rouge. Elle ne pouvait pas brûler facilement, comme les autres cités. Les plus beaux bâtiments, dont le Palais Brukenthal, se trouvent autour de la Grand Place. C’est une halte idéale. On peut s’asseoir sur une terrasse pour admirer le panorama. »

    Un des bâtiments remarquables est la Maison Hecht, résidence d’un des maires de la ville. Plus tard, au XVIIIe siècle, ce bâtiment a accueilli l’Université saxonne. Depuis la Grand Place on peut voir aussi la Maison Haller, qui a appartenu, elle aussi, à un maire qui a beaucoup contribué au développement de la ville au XVIe siècle. On peut admirer aussi l’église catholique, érigée au XVIIIe siècle, et le Palais Brukenthal. Célèbre gouverneur de la Transylvanie, Samuel von Brukenthal a été un mécène des arts de son époque en Transylvanie. De nos jours, Sibiu est un important centre culturel. Anca Nițoi : « Sibiu est la capitale du théâtre de l’Est de l’Europe. Le Festival international de théâtre accueilli par la ville est le deuxième grand festival de ce genre d’Europe, après celui d’Edinbourg. Il attire annuellement des centaines de milliers de touristes grâce à son caractère moderne et créatif. Ceux qui s’intéressent aux traditions roumaines ne doivent pas rater le Festival « Les chansons des montagnes » et le Musée Astra. Sibiu offre à ses visiteurs un événement chaque week-end. Et puis, pendant la période des fêtes d’hiver, la Foire de Noël de Sibiu est une des plus belles de Roumanie. »

    Le comté de Sibiu se prête aussi aux randonnées dans la nature et il y a de nombreux itinéraires reliant des villes historiques et des villages traditionnels que vous pouvez parcourir à vélo. D’autres itinéraires peuvent mettre à l’épreuve votre condition physique, si vous voulez par exemple emprunter la belle route qui traverse les Carpates, appelée Transfăgărășan. Le département dispose de plus de 250 km d’itinéraires balisés à travers les collines qui bordent les Carpates et les habitats pittoresques du sud de la Transylvanie. Que vous choisissiez d’aller à pied, à vélo ou en voiture, ne ratez pas une zone à part appelée Mărginimea Sibiului, située aux alentours de la ville de Sibiu et qui compte 18 localités. Anca Nițoi précise : « Mărginimea Sibiului est un lieu de référence pour l’histoire du sud de la Transylvanie. Si, à Sibiu, nous trouvons à chaque pas des vestiges de l’histoire des Saxons, dans la zone de Mărginimea Sibiului on découvre l’histoire des Roumains. Ces dernières années on constate un intérêt grandissant pour la culture traditionnelle et cette zone se remarque justement par la manière dont elle a su conserver ses traditions anciennes. A Gura Râului se déroule chaque année le « Festival de l’azalée », qui fleurit au mois de juin. Des événements organisés à Sibiel nous font également découvrir la vie du village roumain. Si vous choisissez la ville et le comté de Sibiu, vous ne le regretterez pas. »

    Ici prend fin notre nouvel voyage sur les ondes, réalisé aujourd’hui avec le concours du Département pour les relations interethniques du gouvernement roumain. (Trad. : Dominique)

  • L’automne à Vatra Dornei

    L’automne à Vatra Dornei

    Surnommée « la Perle de la Bukovine », cette ville d’eaux hissée à 80O mètres d’altitude, à l’abri des vents forts, se trouve à 112 kilomètres de Suceava et à 90 de Bistrita Nasaud et bénéficie tout au long de l’année d’un climat vivifiant, riche en précipitations. Maricica Ciuc Cazimir, manager de la destination de tourisme écologique, le Pays des Dorne, lance l’invitation de venir sur place et profiter des eaux minérales qui font la fierté de l’endroit : « Connue en tant que station balnéaire, Vatra Dornei propose des cures thermales à base d’eau minérale de haute qualité. Une fois sur place, les clients auront à choisir entre différentes cures : bains thermaux chauds, bains de boue, électrothérapie, hydrothérapie, massage, gymnastique médicale, sauna, kinésithérapie ».

    Des vacances à Vatra Dornei riment le plus souvent à la détente. Impossible de voir passer le temps, une fois sur place ! A part les cures thermales, les vacanciers sont invités à partir à la découverte de la région grâce aux services proposés par les guides de montagne. Les trajets que ceux-ci pourraient vous faire emprunter sont nombreux et ils mènent jusqu’en haut des massifs de Calimani, Suhard ou Rodna, d’où la vue sur toute la dépression des Dorne s’avère magnifique. Si la marche à travers la forêt n’est pas votre point fort, vous pourriez prendre le télésiège basé au cœur de la ville pour accéder au sommet de Dealul Negru, à 1300 mètre d’altitude.

    Pour les amateurs d’adrénaline, la station de Vatra Dornei propose différentes activités en plein air, telles courses de VTT, descendes de rivières en kayak ou vols en parapente. Même si à première vue cela peut sembler dangereux, on vous assure que du personnel spécialisé se trouve sur place pour veiller à votre sécurité et vous offrir tous les conseils censés rendre les sports extrêmes agréables. Pourtant, si vous faites le genre prudent et casanier, alors le mieux serait de vous tourner sur un passe-temps moins risqué, tel la peinture des œufs ou la broderie. Il convient de préciser que ces deux activités ont une tradition riche de plus de cent ans dans la région. La preuve ? Les magnifiques costumes traditionnels, véritable trésor du patrimoine culturel régional que les touristes pourraient admirer s’ils participent aux fêtes que les villageois organisent les samedis.

    Maricica Ciuc Cazimir : « Chez nous, quand on fait la fête, alors, on fait la fête ! Chaque samedi, le Musée d’ethnographie, ouvre ses portes pour accueillir tous ceux qui souhaitent apprendre à broder des ceintures ou des chemisiers, à tisser des tapis, à peindre des œufs ou à chanter une doina. Ce sont des moments de vrai bonheur dont on profite pour faire part aux autres des secrets d’une bonne zacusca aux champignons ou d’une confiture aux canneberges, des meilleures bouchées au fromage et aux herbes et la liste pourrait continuer ».

    Et puisque l’hiver approche, Vatra Dornei commence déjà à se préparer à recevoir les touristes qui choisissent d’y passer leurs vacances, attirés par les pistes de ski et de luge.