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  • Nature, histoire et culture à Piatra Neamț

    Nature, histoire et culture à Piatra Neamț

    Sa première attestation documentaire date de 1387. « Perle de la Moldavie », comme elle a été surnommée, Piatra Neamț est une importante destination touristique, qui attire de plus en plus de vacanciers. Un premier site à visiter est le centre historique de la ville, avec la Cour princière, la Tour d’Etienne le Grand et l’église St. Jean Baptiste. Vlad Tudor, du Bureau de promotion touristique de la municipalité, nous fait une brève présentation de la ville.



    « Piatra Neamț est une destination idéale pour les passionnés d’histoire, de nature et de culture. La ville a été construite autour de la Cour princière. La Tour du clocher et l’église St. Jean Baptiste ont été érigées à proximité, en 1499, par Etienne le Grand, voïvode légendaire de Moldavie. La ville est entourée de belles montagnes où l’on peut skier en hiver. Durant la période des fêtes, une foire de Noël est organisée au centre-ville. Pendant toute l’année, Piatra Neamț offre un large éventail de loisirs, depuis les randonnées jusqu’aux sports extrêmes. Plusieurs itinéraires ont été aménagés pour les amateurs de VTT et de descente extrême. La ville possède également une piscine située dans une zone très pittoresque, au pied de la montagne, au bord de la rivière Bistrița, dotée de bassins pour la nage et de terrains de sport. »



    Le Musée d’histoire et d’archéologie accueille des expositions très intéressantes. Vlad Tudor nous en parle. « Le Musée d’histoire de Piatra Neamț a été créé en 1934, par un prêtre, Constantin Mătase. Il présente l’évolution des communautés humaines dans la zone de Neamț, depuis le Paléolithique supérieur, jusqu’à l’époque contemporaine. Parmi les pièces d’une grande valeur que l’on peut y admirer figure un trésor constitué de vases très anciens en or et en argent. La ville de Piatra Neamț possède également un musée de la culture Cucuteni. »



    Le Musée Cucuteni est unique au monde. C’est un musée en même temps d’archéologie et d’histoire, mais aussi d’art, entièrement consacré à la plus importante civilisation préhistorique européenne : la culture Cucuteni-Trypillia. Ce musée possède la plus importante collection d’art énéolithique Cucuteni du monde et la plus importante collection d’art préhistorique d’Europe Orientale. Les vestiges réunis dans ce musée sont nombreux et d’une qualité extraordinaire. Le musée de Piatra Neamț recèle environ 70% du patrimoine culturel Cucuteni découvert sur le territoire actuel de la Roumanie et une grande partie du patrimoine de cette civilisation — précise Constantin Preoteasa, chercheur et commissaire du musée.



    « L’exposition est structurée à partir des deux composantes essentielles de l’art Cucuteni. Au rez-de-chaussée sont réunis les chefs d’œuvres d’art décoratif, à savoir les vases décorés — le plus souvent peints. L’étage a été réservé aux chefs-d’œuvre de l’art figuratif, à savoir les statuettes anthropomorphes et zoomorphes. Dans la civilisation Cucuteni on peut distinguer clairement deux périodes : la première est comprise entre les années 5.000 et 4.000 av. J.-Chr., la seconde allant de 4.000 à 3.500. Dans les deux vitrines situées au centre de la salle on peut voir les chefs – d’œuvre de la première période. Ce sont des vases moins volumineux, plus élancés, sur pied. Ils sont ornés de motifs soit incisés, soit peints en blanc et noir ou en blanc et rouge. Au début, les vases étaient décorés de peintures après leur cuisson — c’était la peinture dite crue, qui s’est conservée moins bien, le plus souvent s’étant effacée. Par la suite, avec le perfectionnement technique, les motifs peints ont commencé à être appliqués avant la cuisson des vases, le processus de cuisson les fixant mieux. »



    Tout au long de l’année, la ville de Piatra Neamț accueille de nombreux événements, en fonction desquels on peut organiser son séjour dans la zone. Vlad Tudor. « Chaque année on organise, fin mai, le Festival d’art traditionnel « Le coffre de dot ». Des artisans de toutes les régions de la Roumanie s’y donnent rendez-vous. On peut leur parler pour apprendre de quelle manière les objets qu’ils présentent ont été travaillés. Piatra Neamț accueille un événement important presque tous les mois. Autour du 20 avril, c’est la Fête de la Cour princière, qui marque la première attestation documentaire de la ville. Au mois de mai, il y a le Festival dacique de Petrodava, un événement consacré au plus ancien habitat humain de Moldavie. Les passionnés de sports extrêmes sont attendus au Festival « Dur comme la pierre ». En décembre, nous organisons la Foire de Noël. »



    A Piatra Neamț, l’offre d’hébergement est très variée. Dans les hôtels de la ville et les pensions chics des environs, on peut trouver des places pour tous les goûts et tous les budgets.


    (Trad. : Dominique)

  • L’histoire de la ville de Bistrita

    L’histoire de la ville de Bistrita

    En effet, le nord de la Transylvanie, où se trouve aussi la ville de Bistrita, a été semble-t-il colonisé par des Allemands venus de la région du Luxembourg d’aujourd’hui, à compter du 13e siècle. C’est ce que témoignent les premiers documents attestant l’existence de la ville, nous fait savoir l’historien de l’art Vasile Duda. « Ce fut le 2 avril 1241, durant la grande invasion tartare qui avait détruit une grande partie de la Transylvanie et de toute l’Europe de l’Est, que cette localité est mentionnée avec le nom de Nosa. Et ce nom semble être lié à d’autres localités de la région du Luxembourg, renforçant ainsi l’hypothèse que les premiers colons avaient donné à leur agglomération un nom de leur région d’origine. Plus tard, le 16 juillet 1264, un autre document atteste le nom actuel de Bistrita, un nom emprunté probablement à la rivière qui traverse la région. L’origine de ce mot est slave, provenant de « bâstro » c’est-à-dire rapide. Le statut de ville, Bistrita l’obtient en 1330 lorsque le roi Charles Robert d’Anjou accorde aux habitants de la localité le droit d’élire librement leur juge et leurs jurés. Il s’agit de droits réservés aux villes. Sous la maison d’Anjou, en 1353, la ville reçoit aussi d’autres privilèges, parmi lesquels le droit d’organiser une grande foire qui commençait à la Saint Barthélemy, le 24 août, pour s’étendre le long de deux ou trois semaines. C’était la foire la plus importante de la région et c’est d’ailleurs elle qui assurait une grande partie de ses revenus jusqu’au début de l’époque moderne. »

    A compter de 1465, d’amples travaux de fortification commencent à Bistrita, qui est entourée d’une muraille, de tours et de trois portes dotées de pont-levis et défendues par des fossés. Bistrita est devenue ainsi une des puissantes citadelles fortifiées de Transylvanie, mais aussi une des villes les plus belles, fait savoir le même Vasile Duda. « Vers 1564, un voyageur italien en Transylvanie a essayé de présenter brièvement les villes et les fortifications qu’il avait visitées. Et il disait « Sibiu est la plus forte, Cluj est la plus populaire et Bistrita, la plus belle ». La ville a connu son apogée au XVIe siècle et cela signifie qu’il existe de nombreux monuments construits à la fin du XVe siècle et au début du XVIe. Parmi eux, mentionnons l’église de la place centrale, un ancien lieu de culte catholique de rite grec, devenue évangélique en 1543, ayant la tour la plus haute de Transylvanie. Je mentionnerais aussi l’ancienne église de l’abbaye franciscaine, une construction du XIIIe siècle, devenue au XIXe siècle église catholique de rite grec et qui est orthodoxe de nos jours. Il s’agit d’une des constructions les plus anciennes de la ville, érigée en 1290. J’ajouterais aussi le complexe Sugălete, la série la plus longue de maisons médiévales avec des arches au rez-de-chaussée, érigé en 1480. Il y a aussi la maison Ion Zidaru qui date de 1480 – 1520 et qui a une histoire particulièrement intéressante. »

    Et c’est également de cette période fleurissante pour Bistrita, à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance que datent les armoiries de la ville : une autruche avec un fer à cheval dans son bec. Ce symbole a été offert à la ville par le roi Louis d’Anjou en 1366, et d’ailleurs il se retrouvait sur les armoiries privées de la famille d’Anjou. Détails avec l’historien de l’art Vasile Duda. « Quelle est l’histoire de ce symbole ? Eh bien, il parait qu’au Moyen Âge, soit aux XIIIe et XIVe siècles en Europe Occidentale, l’autruche était présentée comme l’oiseau le plus puissant, capable de digérer même le fer et d’avaler n’importe quoi. Cet oiseau a été utilisé par la famille d’Anjou lorsqu’elle a revendiqué le trône de la Hongrie pour entrer ainsi en conflit avec les nobles hongrois au sujet du contrôle du pays. C’est pourquoi l’autruche est devenue un symbole de la royauté en Transylvanie et en Hongrie, figurant sur les armoiries des villes. Grâce à cette capacité présumée de l’oiseau de digérer le fer, l’autruche a également été associée aux artisans qui transformaient le métal. »

    La présence de l’autruche sur les armoiries de la ville de Bistrita est donc étroitement liée à la guilde des forgerons, une des plus importantes associations de ce genre de toute la Transylvanie.

  • Le Parc national Domogled

    Le Parc national Domogled

    Le parc national Domogled – Valea Cernei est une aire naturelle protégée, située dans la partie sud-ouest de la Roumanie, et couvrant les territoires des départements de Caraș-Severin, Mehedinți et Gorj. C’est en 1932 que la Réserve paysagère et florale du mont Domogled a été fondée. C’est l’une des onze réserves naturelles que compte de nos jours le Parc. 58 ans plus tard, en 1990, la région est protégée et décrétée Parc national et porte le nom de Parc national Domogled – Valea Cernei. Le parc couvre désormais plus de 61 mille hectares.

    Caractérisée par un relief montagneux, dotée de plus de 30 trajets touristiques, et d’une foule de grottes, d’avens, de gorges, de chutes d’eau et de forêts vierges, la région fait le délice des randonneurs, des amoureux de la nature, mais aussi des pratiquant du rafting ou encore des alpinistes. Mariana Păsărin, l’un des professionnels qui travaillent au sein de l’administration du Parc, nous offre un plus de détails quant aux attractions touristiques de cet endroit « Notre parc est d’une grande richesse naturelle. Certains éléments ont un caractère d’unicité, telles les grottes thermales, d’autres titillent le besoin de mystère que chacun de nous a en soi. Car des légendes fabuleuses tentent d’expliquer, par exemple, l’apparition de ces mêmes grottes. Prenons la Grota cu Aburi, littéralement la « Grotte aux vapeurs », un véritable bijou spéléologique. Et puis le Parc recèle une variété incroyable de reliefs. C’est une zone calcaire, facilement façonnable par les phénomènes naturels. L’on trouve des chutes d’eau à profusion, dont la « Vanturatoarea », où la différence de niveau mesure 40 mètres. L’eau heurte d’abord une espèce de seuil, avant de tomber de haut, ce qui rehausse le caractère spectaculaire de la chute. De surcroît, la Vanturatoarea est accessible aussi bien de face que de l’intérieur. L’autre chute spectaculaire est celle de Cociului, dont la différence de niveau s’élève à 120 mètres, et qui est considérée la plus haute de Roumanie ».

    Le Parc national Domogled – Valea Cernei est l’unique parc de Roumanie qui compte un bassin hydrographique dans sa totalité, celui de la rivière Cerna et de ses affluents. Par ailleurs, foi de routard, il paraît que la Vallée de la Cerna soit la plus belle de tous les Carpates. Prenant la forme d’un couloir longitudinal séparant deux massifs, elle se présente sous la forme d’un défilé long de 40 km, traversé par la rivière Cerna et bordé par de riches forêts de conifères et des forêts d’arbres à feuilles caduques, dont la couleur change selon les saisons. A nouveau, Mariana Păsărin: « La source de la rivière Cerna enregistre le débit le plus important de toutes les sources recensées en Roumanie, cela va en temps normal de 1,5 à 2 mc par seconde, mais lorsqu’il pleut abondamment, cela peut aller jusqu’à 10 mc/seconde, c’est un véritable geyser. Plus étonnant encore, la température de l’eau de cette source demeure constante peu importe la saison, elle s’élève à 7° C. Les variations enregistrées se situent en dessous d’1° C. Il vaut par ailleurs la peine de mentionner l’existence de deux lacs de retenue présents dans le région, sur la rivière Cerna : le premier, qui est aussi le plus grand, c’est le lac Iovanul, entouré d’un paysage d’une insigne beauté. Le second, c’est le lac Herculane, situé près de la ville d’eau du même nom. Cette station est célèbre autant pour les effets curatifs de ses eaux thermales que pour la nature qui l’entoure. Au départ de Herculane, plusieurs routes s’ouvrent aux randonneurs. Celle qui mène par exemple à un endroit qui s’appelle « à la Croix blanche », une croix élevée sur les rochers et dont l’on ne connaît ni l’auteur, ni l’origine. A cet endroit, le panorama superbe de toute la Vallée Cernei s’ouvre à nos pieds ». Plus de 2000 d’hectares de la forêt de la vallée Cernei font partie du catalogue UNESCO recensant le patrimoine des forêts vierges.

    L’administration du Parc mène un ample programme pour promouvoir la zone auprès des touristes potentiels, mais aussi pour assurer le marquage correct des trajets touristiques. En outre, cette aire protégée recense plus de 1.100 espèces florales, mais selon Mariana Păsărin, le plus remarquable du Parc national Domogled – Valea Cernei demeure le mélange inédit entre le relief karstique et la végétation présente. Ecoutons-la : « Le pin noir du Banat est une espèce autant endémique qu’emblématique de notre Parc. Il s’agit d’un arbre que l’on trouve hissé en haut des rochers, ce qui est spectaculaire. Comment peut-il s’y accrocher, s’y nourrir ? L’on retrouve ensuite des espèces méditerranéennes. Sur le sentier qui mène vers la Croix blanche l’on rencontre une espèce d’arbuste, Cotinus Coggygria, aussi appelé arbre à perruques, fustet ou barbe de Jupiter, puis le noisetier de Byzance, Corylus colurna, puis le chêne rouvre ou chêne sessile ou encore le lilas commun, Cyringa vulgaris. L’administration du Parc a mis sur pied un projet qui vise la création de trajets thématiques pour informer les touristes sur chaque espèce rencontrée pendant leurs randonnées. De nombreuses espèces endémiques d’un grand intérêt sont encore présentes, y compris dans les grottes thermales, par exemple une espèce unique de mousse. N’oublions pas les papillons, 45% des lépidoptères de tout le pays sont concentrés dans le Parc national Domogled – Valea Cernei. Alors que le Parc ne couvre que 0,2% de la superficie du pays, vous imaginez la concentration et la richesse de la présence de ces espèces. Un touriste nous disait même qu’il lui semblait que les papillons étaient un peu à l’étroit chez nous. Parmi les mammifères, mentionnons l’ours, le loup, le lynx, les chevreuils, les renards, les lièvres, enfin les chauves-souris, qui pullulent dans les 700 grottes de la région. Parmi les serpents, la vipère cornue, une espèce en voie de disparition, reprise sur la Liste rouge. »Les gorges Corcoaiei demeurent l’un des endroits les plus spectaculaires et resté à l’état sauvage dans cette magnifique vallée de la rivière Cerna. D’une longueur de 300 mètres, à plus de 100 mètres de hauteur, ces gorges sont à vous couper le souffle. Trad. Ionut

  • Explorateur dans sa ville

    Explorateur dans sa ville

    ARCEN et Interesting Times Bureau sont deux associations culturelles qui nous invitent, depuis quelques années déjà, à découvrir la capitale roumaine, Bucarest, grâce à des tours guidés privilégiant la ville de l’entre-deux-guerres, les banlieues, les histoires racontées par les différents édifices, dont les bâtiments gris de l’époque communiste. Edmond Niculuşcă, président et fondateur de l’ARCEN (Association roumaine pour la culture, l’éducation et la normalité), pense que les gens s’investiraient davantage dans la préservation de la ville s’ils en connaissaient mieux les histoires. Le projet ARCEN avait débuté lorsque Edmond Niculuşcă, élève à l’Ecole centrale de Bucarest, s’était mis en tête de sauver cet édifice ancien, qu’il allait faire inscrire ultérieurement dans le circuit de la Nuit européenne des musées : « ARCEN tente de rapprocher les Bucarestois de leur ville, en fait de la ville telle que l’on peut la percevoir de manière subjective, la ville personnelle, comme dirait Mircea Eliade, et ce par le biais de plusieurs trajets culturels. »

    Cette année, en collaboration avec l’Institut culturel français de Bucarest, l’ARCEN a organisé la série d’événements Eliade110, un format nouveau du trajet culturel « A travers le Bucarest de Mircea Eliade ». Ce projet avait attiré en 2015 plus de 5000 participants en seulement quelques week-ends de randonnées. L’itinéraire proposé passe par les quartiers historiques Mântuleasa, Sfântul Ştefan et Sfinţii Voievozi. Les promeneurs découvrent ainsi l’architecture et l’histoire de ces vieilles banlieues, tout un pan de l’enfance de l’écrivain Mircea Eliade ou encore des fragments de ses oeuvres de fiction écrites pendant son exil. Edmond Niculuşcă, président de l’ARCEN : « Ceux qui se passionnent pour l’histoire de ces banlieues ont l’occasion d’apprendre bien des choses intéressantes. Notre démarche combine histoire, architecture et urbanisme avec des extraits des écrits de Mircea Eliade, notamment de sa littérature fantastique. Les pas nous amènent par exemple rue Popa Soare, l’endroit où se passe l’action de la nouvelle Dans la cour de Dionysos. C’est là que chantait, au début des années 1920, Leana, personnage féminin aux multiples avatars dans différentes nouvelles fantastiques de Mircea Eliade. »

    L’ARCEN est donc née de l’idée de protéger le patrimoine et la mémoire affective de la ville, grâce à de itinéraires culturels. L’autre association, Interesting Times Bureau, se donne pour but de promouvoir la culture urbaine et l’art de la rue. Pour y parvenir, affirme Doru Răduţă, on a besoin d’un public avisé, capable de goûter au phénomène street art. : « Ce sont surtout les touristes étrangers qui nous rejoignent. Cela s’explique par le fait qu’ils ont déjà appris la leçon, qu’ils se renseignent d’avance sur l’offre d’une ville en matière de street art et par conséquent, c’est ce qu’ils recherchent principalement. Voilà pourquoi, si je ne m’abuse, ils comptent pour 90% du nombre total de nos visiteurs. Nous continuons d’organiser des tours de street art pour les élèves et les étudiants aussi. La plupart des événements de ce type se passent surtout dans ce que le calendrier scolaire désigne par le syntagme «la semaine autrement ». Pour le reste de l’année, nous recevons surtout la visite d’étrangers. Bien sûr que nous souhaiterions avoir un public roumain aussi nombreux que possible, mais notre but à nous c’est de collecter des fonds pour le street art. Or, de ce point de vue, le public étranger est mieux formé. »

    En effet, en Roumanie, les gens ont du mal à faire la différence entre graffiti et street art. C’est une des raisons qui expliquent le succès auprès des étrangers des visites guidées organsinées par Interesting Times Bureau. D’autre part, affirme Doru Răduţă, une balade à Bucarest, c’est une expérience pas comme les autres, car, par comparaison avec d’autres métropoles européennes, la capitale roumaine n’a pas bénéficié de la même promotion culturelle et touristique.

    Les tours de ville organisés par Interesting Times Bureau visent justement à changer la façon de se rapporter à la ville et à ses habitants. Doru Răduţă : « Nous essayons de changer certaines mentalités tant des Bucarestois que des différentes compagnies et des administrations locales. Je crois y avoir contribué, un tant soit peu, par le biais de nos activités. Je me réjouis fort de ce que nous ayons réussi à obtenir, cette année, l’appui de certaines compagnies prêtes à se joindre à notre démarche. Je suis également content d’avoir obtenu le soutien de principe de certaines autorités locales qui se disent favorables au développement de cette catégorie d’arts, dont la peinture de rue. Dans le même temps, je trouve nécessaire que les habitants de la ville de Bucarest changent de mentalités à l’égard de l’art urbain. Je sais très bien que cela prend du temps, mais je garde mon optimisme. »

  • Découverte majeure de la NASA

    Découverte majeure de la NASA

    La NASA a annoncé avoir fait une découverte majeure – un nouveau système solaire, vieux d’au moins un milliard d’années; il est composé de 7 planètes similaires à la Terre, qui orbitent autour d’une « étoile naine rouge », Trappist-1, plus petite et plus froide que notre Soleil. Ce système solaire se trouve à « seulement » 40 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Verseau, son étoile ayant un diamètre qui représente 8% du celui du Soleil. La proximité avec notre système solaire et les dimensions considérables des 7 exoplanètes par rapport à celle de l’étoile font de ce système une cible parfaite de futures recherches. « Trappist-1 est une chance unique d’étudier, dans les années à venir, l’atmosphère de planètes similaires à la Terre », précisait Nikole Lewis, astronome au Space Telescope Science Institute à Baltimore, aux Etats-Unis.

    Le journaliste scientifique roumain Alexandru Mironov souligne l’importance de cette découverte : « C’est un moment attendu par le monde de la science, certes, mais aussi par le monde de l’imagination – c’est la preuve que l’Univers est, partout, à peu près le même, avec des étoiles et des planètes qui orbitent autour, des planètes qui ont des dimensions différentes et dont les caractéristiques et les possibilités d’accueillir la vie ressemblent à celles de la Terre. C’est donc un moment où nous commençons à penser que nos descendants essaieront effectivement de franchir les confins de notre système solaire. Mais c’est aussi un moment de changement de mentalité de la société humaine. Car, d’ici quelques années – 15 ou 20, l’homme aura mis les pieds sur Mars et lancera la colonisation de la planète. Les voyages vers la Lune reprendront, car des aventures économiques nous y attendent. Cette découverte de la NASA n’a pas d’effet économique immédiat, mais, comme je vous le disais, elle entraîne un changement de mentalité incontestable. Dorénavant, personne ne pourra plus croire que la Terre est unique dans l’Univers. L’Univers est celui exprimé par les équations des mathématiciens, des astrophysiciens et des spécialistes de la cosmologie. »

    Les sept exoplanètes ont des densités qui, selon les spécialistes, semblent indiquer une morphologie rocheuse et pourraient abriter de l’eau sous forme liquide à leur surface. Or, justement, sur la Terre, l’eau est l’élément essentiel de la vie. De l’avis des experts, au moins trois des planètes découvertes par la NASA pourraient être habitables.

    Alexandru Mironov précise : «C’est une recherche dont la NASA n’avait pas parlé publiquement; mais il est évident que les astronomes qui font des recherches dans le désert d’Atacama étudient différents secteurs du ciel. Ils ont fait cette découverte à 40 années lumières de notre planète. Les possibilités d’y trouver de la vie sont très importantes. Sous quelle forme ? ça on le sait pas, mais je crois que ce sera à base de carbone. »

    La première exoplanète – la 51 Pegasi B – a été découverte en 1995 par les astronomes suisses. Depuis, la NASA affirme que les spécialistes en ont découvert 3.500 autres dans l’Univers. L’année dernière, ils ont trouvé une planète similaire à la Terre, dans la galaxie Proxima Centauri, à 4,24 années-lumière de nous. Alors, qu’est-ce qu’il y a de tellement spécial cette fois-ci? Eh bien, c’est le nombre de planètes découvertes et qui orbitent autour de la même étoile.

    Et maintenant, à quoi faut-il s’attendre ? Réponse d’Alexandru Mironov : «Il faut s’attendre à des événements absolument extraordinaires. N’oublions pas qu’il y a environ six mois, l’existence des ondes gravitationnelles a été, pour ainsi dire, paraphée, suite à la confirmation fournie par le système américain appelé LIGO. Or, cela parle de la construction de nouveaux télescopes, basés sur cet effet du dévoilement, si j’ose dire, de la gravitation. Et cela indique une nouvelle possibilité de regarder à l’intérieur de l’Univers, en plus de la lumière, des rayons infrarouges, X ou gamma. Nous avons une excellente connaissance de l’univers, nous pouvons en apprendre davantage, grâce à des appareils placés sur orbite autour de la Terre, sur la Lune, sur la planète Mars ou autour d’elle. Nos connaissances se développent, nous sommes l’espèce Homo sapiens qui se transforme petit à petit en Homo cosmicus. »

    L’opinion générale est que la découverte faite par la NASA est un pas de plus vers la réponse à la question « Sommes-nous seuls dans l’Univers ? ». (Trad. Ileana Taroi)

  • Globe Reporters au pays de… Dracula

    Globe Reporters au pays de… Dracula

    Lédition daujourdhui est placée sous le signe de la découverte : découverte dun projet journalistique et déducation aux médias qui booste la curiosité et limagination délèves de CM et de collégiens, en France; découverte du travail sur le terrain dune journaliste française conquise par la Roumanie; découverte de visages et de couleurs inédits et même insoupçonnés de lespace roumain. Nous ferons ce voyage aux côtés de nos invités qui seront, en fait, nos guides et notamment la journaliste française Marianne Rigaux.