Tag: discrimination

  • Arrêt de la Cour constitutionnelle concernant les élus locaux

    Arrêt de la Cour constitutionnelle concernant les élus locaux

    Un article, qui se prêtait aux interprétations, de la loi concernant le statut des élus locaux permettait aux maires condamnés à des peines de prison avec sursis de continuer à remplir leur mandat. En juin 2015, la Haute cour de cassation et de justice décidait, pourtant, que tous les édiles faisant l’objet d’une condamnation définitive, donc y compris avec sursis, devaient quitter leurs fonctions. Une décision qui a produit des effets, mais aussi des réactions d’élus qui ont attaqué en justice les ordres de révocation signés par les préfets. Dans le même temps, plusieurs parlementaires ont initié un projet de loi qui annule l’arrêt de la Haute cour.

    En fin de compte, la loi du statut des élus locaux a été modifiée pour permettre à nouveau aux édiles condamnés à des peines avec sursis de continuer à exercer leur mandat. Une situation inacceptable aux yeux du président Klaus Iohannis, qui a saisi la Cour constitutionnelle, car ladite loi fait fi des repères de l’Etat de droit et affaiblit la lutte anticorruption, a-t-il argumenté.

    Les juges constitutionnels lui ont donné raison et ont admis à l’unanimité, ce mercredi, la saisine introduite, il y a deux semaines, par le président. « Nous avons retenu le fait qu’un régime discriminatoire avait été créé et que la solution choisie par le Parlement aurait détourné le but du législateur de défendre l’intégrité, la responsabilité des fonctions d’élu local », a précisé le président par intérim de la Cour constitutionnelle de la Roumanie, Valer Dorneanu.

    Pour le directeur exécutif du Centre d’innovation publique, le politologue Ovidiu Voicu, qui s’exprimait sur une radio privée, les juges constitutionnels ont pris une décision de bon sens. « Il est clair pour tout le monde qu’un élu local ou autre ne peut plus continuer à être le représentant des citoyens après avoir commis des faits qui le disqualifient pour remplir sa fonction », a ajouté M. Voicu.

    L’année dernière, au moment où la Haute cour avait rendu son jugement, les journalistes avaient décompté 61 maires de villes et communes condamnés avec sursis, dans trois quarts des départements du pays. Ajoutons qu’à Bucarest, l’ancien maire général et quatre édiles en chef d’arrondissement sont tous passés par des détentions provisoires. Et puis, un nouveau scrutin municipal sera organisé à Deva (ouest), puisque le maire élu le 5 juin dernier, Mircia Muntean, a été condamné par la justice à 6 ans de prison ferme, dont 2 pour conduite sous l’influence de l’alcool et 4 pour abus de fonctions. (Ileana Taroi)

  • 08.04.2016 (mise à jour)

    08.04.2016 (mise à jour)

    Roms – C’est à l’Etat et à la société toute entière de trouver des solutions pour dépasser la marginalisation des Roms et aider à une meilleure intégration de ceux-ci, a déclaré vendredi le président roumain Klaus Iohannis. Bien que les personnes d’ethnie rom se soient forgées une identité culturelle à part grâce à leurs traditions, elles sont toujours discriminés et leurs communautés comptent parmi les plus pauvres et les plus défavorisées, a encore ajouté le chef de l’Etat. Il a également attiré l’attention sur les dangers engendrés par l’ignorance, l’intolérance, la xénophobie et le racisme. A son tour, le premier ministre Dacian Ciolos a exprimé son espoir que les tendances de stigmatisation des Roms par certains Etats européens seraient dépassées. Ces déclarations ont été faites à l’occasion de la Journée Internationale de Roms. Selon les statistiques officielles, plus de 600.000 Roms vivent actuellement en Roumanie, formant la 2e minorité ethnique du pays, après celle magyare.

    Corruption – La décision définitive dans le dossier dit « Le référendum », dans lequel le président du Parti Social-Démocrate, Liviu Dragnea, a été condamné à un an de prison avec sursis, sera rendue le 22 avril, a fait savoir la Haute cour de Cassation et de Justice de Bucarest. Les procureurs de la Direction nationale anticorruption ont accusé M Dragnea d’avoir coordonné en 2012 un mécanisme complexe visant à frauder les résultats sur la participation au référendum sur la destitution du président roumain de l’époque, Traian Basescu. 74 inculpés, présidents et membres de bureaux de vote, ont été soit acquittés, soit condamnés à des peines de prison avec sursis. Rappelons-le, même si 87% des participants au référendum avaient opté pour la destitution du président, le référendum n’a pas été validé par manque de quorum.

    Théâtre – L’Union Théâtrale de Roumanie (UNITER) exprime sa profonde tristesse suite à la disparition de l’acteur roumain Mircea Albulescu, qu’elle considère comme l’emblème du théâtre roumain. Selon l’Union, le regretté Mircea Albulescu a été un des plus grands acteurs roumains, professeur d’université aimé, qui a forgé des dizaines de générations d’artistes roumains. Il a également été publiciste, poète et prosateur. Artiste complet, au cours des 6 décennies de sa carrière, il a joué des centaines de rôles sur les scènes roumaines de théâtre, il a joué dans plus de 70 films et interprété plus de 300 rôles remarquables de théâtre radiophonique. Mircea Albulescu nous a quittés vendredi à l’âge de 81 ans, suite à des problèmes cardiaques.

    Handball – Le club champion de handball féminin de Roumanie, CSM Bucarest doit rencontrer samedi l’équipe russe Rostov Don dans le match retour de la finale de la Ligue des Champions. Dans le match aller l’équipe roumaine s’est imposée à la limite, score 26 buts à 25. L’autre équipe roumaine de la compétition, HCM Baia Mare, jouera dimanche le match retour contre Buducnost Podgorica du Monténegro. La Roumanie est le seul pays qui a la chance d’être représentée par deux équipes au tournoi Final Four, organisé les 7 et 8 mai à Budapest.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures, la météo sera plutôt instable en Roumanie ; le ciel sera couvert et on attend des pluies à verse et des orages. Dans l’ouest, le nord, le centre et en montagne les précipitations pourraient dépasser les 20l/m carré. Les températures maximales iront jusqu’à 24 degrés.

  • Immigrant en Roumanie – les discriminations

    Immigrant en Roumanie – les discriminations

    Marginaliser, exclure, ne pas avoir à faire avec l’autre — ces sujets sont largement débattus en Roumanie et en Europe, dans l’actuel contexte de la crise migratoire. Toutefois, dans le cas de la Roumanie, ce n’est pas seulement la discrimination qui est mise en cause par les immigrants arrivés dans le pays. Selon eux, les obstacles qui génèrent de la discrimination et qui freinent lintégration au sein de la société roumaine sont plutôt la bureaucratie, la difficulté de communiquer, le manque de transparence, les illégalités en matière de contrats de location ou de travail. C’est ce que révèle un rapport élaboré dans le cadre d’un programme plus ample ciblé sur la lutte contre « La discrimination des immigrants en matière de droits civils » et qui entend promouvoir les droits humains et diminuer l’intolérance par rapport aux migrants. Le document a été rédigé par les spécialistes de l’Association roumaine pour la santé en partenariat avec la Société académique de Roumanie et le Conseil national de lutte contre la discrimination.



    Les données fournies par l’Inspection générale roumaine pour l’immigration font état de 59 200 étrangers séjournant légalement en Roumanie ; il s’agit notamment de ressortissants d’Etats tiers arrivés dans le pays pour des raisons familiales. S’y ajoutent quelque 12.000 personnes qui font des études en tout genre, environ 5800 travailleurs immigrants, ainsi que près de 2500 migrants bénéficiant de protection internationale. Les auteurs de cette recherche ont voulu savoir si – et dans quelle mesure – toutes ces personnes ont accès à l’éducation, aux services médicaux, au logement, aux biens et aux services en tout genre. Les résultats qui en ressortent exposent toute une série de difficultés qui mettent le migrant dans l’impasse.



    Prenons, par exemple, la location d’un logement par un ressortissant étranger — les arnaques auxquelles il doit faire attention sont diverses, explique Adriana Iordache, experte à la Société académique de Roumanie: « Nous avons constaté une certaine discrimination structurelle, car nombre d’étrangers nous ont rapporté le fait que les propriétaires roumains étaient réticents à conclure un bail enregistré auprès des autorités fiscales, tandis que les étrangers ont nécessairement besoin de cet acte afin de prolonger leur titre de séjour. Ils mettent encore en cause le prix élevé de la location, d’où le fait que certaines personnes interrogées croient que les propriétaires veulent leur extorquer davantage d’argent estimant qu’ils ont plus de moyens car provenant d’un pays étranger. Néanmoins, une fois le contrat signé et l’appartement loué, le contact avec les propriétaires est qualifié de positif par la plupart des étrangers. Certes, l’on a recensé aussi des comportements xénophobes ou racistes parmi des propriétaires réticents à louer leurs biens à des ressortissants de pays africains ou du Moyen Orient. Si l’on parle des étudiants étrangers, il faut préciser que s’ils sont des boursiers de l’Etat roumain, ils ne peuvent pas bénéficier d’un logement également fourni par l’Etat. Or ces étudiants se plaignent de l’absence des services d’aide à la location au sein des universités. Il leur est difficile de se trouver un toit, surtout s’ils ne parlent pas le roumain, ce qui est le cas pour nombre d’entre eux ».



    Et si l’on parle d’éducation, voyons à quels types d’obstacles peuvent se heurter les étudiants issus de pays hors UE. Adriana Iordache cite, entre autres, les taxes supplémentaires ou encore l’exemption de gratuité sur les transports en commun : « Nous avons rencontré des étudiants satisfaits des conditions qui leur étaient offertes, mais de nombreux jeunes venus étudier en Roumanie ont critiqué la qualité des programmes de formation, notamment ceux en anglais. Ils affirmant que les professeurs ne se préoccupent pas trop des leurs cursus, qu’ils ne traduisent pas en anglais toute l’information proposée, ou encore que le personnel administratif des universités ne maîtrise pas, dans certains cas, une langue étrangère importante. Les cours de roumain posent également problème — les étudiants se plaignent qu’ils sont parfois trop espacés dans le temps, que les participants ont des niveaux différents de maîtrise de la langue et que les enseignants n’arrivent pas à trouver un dénominateur commun. Nombre de personnes questionnées dans cette enquête disent qu’elles n’ont pas réussi, de ce fait, à apprendre le roumain. Enfin, et pas en dernier lieu, les étudiants étrangers pointent du doigt la corruption dans le milieu universitaire ».



    Aux termes de l’étude portant sur « La discrimination des immigrants en matière de droits civils » en Roumanie, c’est l’accès des migrants à la santé qui semble être le plus à l’abri des exclusions. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes. Il s’agit surtout de l’absence d’informations disponibles en anglais, des difficultés de communication suite à l’utilisation de codes culturels différents ou bien de la bureaucratie du système. Luciana Lăzărescu, coordinatrice du projet, explique: « Le pot-de-vin est largement cité. Je pense que ce soit le seul secteur qui est mis fréquemment en relation avec la corruption. Dans 6 sur 30 entretiens, les gens affirment avoir versé une commission afin de bénéficier de meilleurs services médicaux. L’on nous a également parlé d’une certaine curiosité que le personnel médical manifeste par rapport aux étrangers d’origine africaine surtout. A noter aussi une autre difficulté à ce chapitre santé — les services médicaux sont fournis uniquement si le solliciteur détient un numéro personnel d’identification, attribué, avec le permis de séjour, par l’Inspection générale pour l’immigration. Or le problème c’est que depuis le dépôt du dossier et jusqu’à l’obtention du permis, le ressortissant étranger ne se voit pas doter d’un tel numéro personnel d’identification qui puisse lui être utile dans le secteur sanitaire ».



    Toutefois, ce sont les migrants arrivés en Roumanie pour travailler qui sont les plus vulnérables. Quitter un emploi et ne pas trouver un autre dans un délai de 60 jours équivaut à l’expulsion automatique. Andra Panait, experte à l’Association roumaine pour la promotion de la santé précise : « Nous avons étudié les documents de travail et nous avons constaté que, dans certains cas, il n’y avait carrément pas de contrat ou que, dans d’autres, les papiers ne stipulaient pas clairement le nombre d’heures effectivement travaillées. Parfois, la rémunération était trop faible, tandis que les heures supplémentaires étaient peu ou pas du tout payées. La plupart des personnes interrogées s’estimaient discriminées à cause de leur nationalité ou de certains ennuis de santé ».



    L’Association roumaine pour la santé, la Société académique de Roumanie et le Conseil national de lutte contre la discrimination ont également élaboré une série de recommandations à l’intention des institutions publiques et des autorités, appelées à organiser des stages de formation aux droits et aux obligations des migrants pour les salariés qui travaillent avec ces derniers. Les auteurs du rapport insistent également sur la nécessité de mettre en place des mécanismes plus efficaces de gestion et d’alerte des autorités et des ONGs, en cas d’abus. (trad. : Andrei Popov)

  • Survey on Immigrants in Romania

    Survey on Immigrants in Romania

    According to a recent survey, the issue of discrimination is not perceived as an obstacle by the immigrants living in Romania. Bureaucracy, ineffective communication, lack of transparency and illegalities related to lease and employment contracts are the major issues affecting this category of the population. The report was drawn up as part of a project called “Immigrant Discrimination with Regard to Civil Rights, aimed at promoting human rights and fighting the effects of discrimination and intolerance towards immigrants.



    According to the General Inspectorate for Immigration, in Romania there are 59,200 legally residing foreigners from third countries, and most of them are here for family reasons. Some 12,000 people have come to Romania to study, and 5,800 are immigrant workers. In addition, there are 2,500 people who benefit from a form of international protection. The survey analyzed the extent to which immigrants have access to education, housing, health-care, employment, goods and services.



    Several obstacles in the way of their integration have been identified. As regards renting an apartment or a house, Adriana Iordache, from the Romanian Academic Society, said:



    Adriana Iordache: “There is a sort of structural discrimination, because many foreigners have told us that Romanian owners will not conclude a lease contract and register it with tax authorities. But these people need such documents in order to be able to extend their visas. Another issue is that of higher rents, as many of the foreigners who took part in the survey said they were charged higher rates than the standard, because they were believed to have more money. Overall, though, once the home rented, the interaction of foreigners with the owners of apartments has proven to be a positive one. There have been cases of xenophobic or racist attitudes displayed by some owners who would not rent to people coming from Africa or the Middle East. As for the foreign students, while they benefit from scholarships granted by the Romanian state, accommodation is not provided. Another problem regarding this issue is that these students do not benefit from counseling from the universities they are enrolled with. So, they come to Romania, many of them cannot speak the language, especially the young people who come from Africa and the Middle East, and its difficult for them to find a place to stay.



    Education is another important aspect when it comes to foreigners determining their options for the future. In the higher education system, students from outside the EU are faced with various forms of institutional discrimination, from additional fees to the lack of services such as access to free public transportation.



    Adriana Iordache: “Many of the students we talked to were happy with how things work, but a lot others have complained about the quality of the programs, especially those in the English language. There have been situations in which teachers had not translated all the materials, for instance, or when students could not communicate with members of the administrative staff who cannot speak any of the world languages. Romanian language classes for foreign students are often perceived as unsatisfactory. Many students have not been able to learn any Romanian at these classes. Corruption and bribe-taking have also been identified as issues in the higher-education system.



    In terms of health-care, immigrants are less discriminated against than with regard to the other fields covered by the survey. The problems identified here relate to the access to information in English, communication difficulties and bureaucracy. Luciana Lazarescu, the coordinator of this project, has more details:



    Luciana Lazarescu: “Bribe has been mentioned by many of the interviewees; and this is the only field where the issue of bribe-giving and taking has been mentioned so often. Six out of 30 people actually said that they had to bribe somebody in order to benefit from better services. Another thing that was mentioned was the curiosity of the medical staff for the African natives, in particular. Also, medical services are provided on the basis of each citizens personal numerical code, issued by the General Immigration Inspectorate when the foreigners in question get their residence permit. So, between the moment the application is filed and the one when the permit is issued, a foreigner does not have a PNC.



    The report also shows that the immigrants who come to Romania to work are among the most vulnerable. Why? Because if they resign and cannot find another job within 60 days, they are expelled from the country. Andra Panait, from the Romanian Association for Health Promotion, told us about some of the conclusions of the report regarding work:



    Andra Panait: “We have noticed cases in which employment contracts were not concluded or, if they were, they did not specify the number of working hours, or the payment was significantly lower. Also, there was no overtime pay. Most of the people in question felt discriminated against, because of either their nationality or some visible physical disabilities.



    The report was draw up by the Romanian Association for Health Promotion, together with the Academic Society in Romania and the National Council for Combating Discrimination. The initiators of this survey have come up with a set of recommendations, regarding the need for public institutions and authorities to organize Romanian language tests upon recruitment, accompanied by training programs on immigrants rights and obligations.


    (translation by: Mihaela Ignatescu)

  • Pauvreté et corruption

    Pauvreté et corruption

    La Roumanie a enregistré, au troisième trimestre de l’année en cours, le taux de croissance le plus élevé par rapport au trimestre précédent, sur l’ensemble de l’UE, révèlent les statistiques européennes. Après cette bonne nouvelle, qui arrive au bout de plusieurs années de crise ressentie de plein fouet par les Roumains, on pourrait s’attendre à une deuxième, relative à la lutte contre la pauvreté. Ces statistiques, corroborées avec celles de la Banque mondiale et de l’UNICEF, placent la Roumanie en queue du peloton européen pour ce qui est de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. C’est ce qui a été souligné aussi lors de la récente visite à Bucarest de Philip Alston, rapporteur spécial de l’ONU sur la pauvreté extrême et les droits humains.

    Philip Alston: « Les services sociaux gouvernementaux destinés aux catégories pauvres sont en général les plus déficitaires dans toute l’Europe. On m’a souvent dit que la pauvreté était un choix. C’est vrai, mais dans la plupart des cas il s’agit du choix des gouvernements plutôt que de l’option des gens qui vivent dans la précarité. La société roumaine des nos jours est profondément divisée et ce clivage ne concerne pas que les milieux rural et urbain. Il y est question du fossé qui sépare les personnes se trouvant au seuil de la pauvreté, soit plus de 40% de la population, du reste des gens, dont le bien-être constitue le principal objectif de la politique gouvernementale. »

    Ces différences sociales, qui se sont accentuées graduellement après 1990, sont ressenties par une bonne partie de la population et reconnues comme telles par les sociologues. Ces derniers ont d’ailleurs constaté l’écart économique significatif entre une minorité très riche et le reste de la population, catégorie qui inclut aussi les personnes aux revenus moyens. Les statistiques portant sur ces dernières sont parfois trompeuses, vu qu’elles n’offrent aucun indice ni sur le quotidien des pauvres ni sur celui des classes moyennes. En Roumanie, par exemple, le salaire moyen net se chiffre à près de 1800 lei (environ 400 euros), or, pour l’Europe Occidentale, cette somme n’est guère satisfaisante.

    Elle ne l’est pas non plus pour la plupart des Roumains qui aspirent au niveau de vie occidental, affirme Mihai Dumitru, chercheur à l’Institut de recherches sur la qualité de vie: « Comme vous le savez déjà, le revenu moyen en Roumanie est presque le plus bas d’Europe. C’est là un problème fondamental pour le pays. L’impact de la pauvreté consiste tout d’abord dans la comparaison que l’on subit d’un point de vue social. La Roumanie n’est pas qu’un pays pauvre – suivant le critère des revenus de ses citoyens – mais c’est aussi le pays européen aux plus grandes inégalités sociales. Un pays où certaines gens vivent chaque jour dans l’incertitude quant à la possibilité de satisfaire à leurs besoins fondamentaux. »

    La situation des enfants roumains est elle aussi préoccupante, estime Philip Alston: « La vie de 48,5% des enfants est à placer au seuil de la pauvreté et de l’exclusion sociale. 34,1% d’entre eux souffrent de privations matérielles. Ces chiffres devraient figurer en priorité à l’agenda de n’importe quel gouvernement. La situation est particulièrement grave en milieu rural et j’en ai moi-même fait le constat lors de mes visites sur le terrain. En outre, 40% des enfants institutionnalisés le sont justement en raison de la pauvreté. »

    Un autre aspect préoccupant relève de la démographie. Depuis 1990, la population de la Roumanie a baissé de 23 à 20 millions, d’où le risque qu’encourent les personnes actives de se voir réduites à la pauvreté quand elles auront pris leur retraite. Et pour cause: si actuellement 1,1 contribuables soutiennent un retraité par le biais des cotisations de sécurité sociale, ceux qui ont maintenant 30-35 ans seront soutenus, le moment de la retraite venu, par seulement 0,77 personnes actives. Les politiques d’encouragement à la natalité ne portent pas non plus leurs fruits.

    Cela parce que ce sont justement les catégories de femmes qui ne vivent pas au seuil de la pauvreté qui sont les plus réticentes à l’idée d’avoir des enfants, affirme Traian Rotariu, spécialiste de la démographie: « En Roumanie, à peu près la moitié des enfants ont des mères salariées. Beaucoup des mères non salariées sont issues des catégories sociales pauvres, qui habitent la campagne, mais il y a aussi des jeunes mamans célibataires et bien des femmes du milieu rural qui survivent grâce aux allocations familiales qu’elles touchent pour leurs enfants. Pour les femmes avec trois ou quatre enfants, c’est un moyen de survie. D’autre part, la moitié des enfants nés de mères salariées auraient besoin d’un appui financier en plus de cette allocation, laquelle est assez maigre et n’arrive pas à couvrir les coûts d’opportunité ».

    Un autre problème que l’on ne saurait négliger relève de la situation des Roms, minorité ethnique dont l’insertion pourrait s’avérer efficace d’un point de vue économique, précise Philip Alston: « 90% des foyers appartenant à cette minorité sont confrontés à des privations matérielles sévères. Bien des rapports rendent compte des ennuis de cette minorité ethnique. J’ai donc été étonné d’entendre les déclarations de certains officiels, selon lesquels il n’y aurait aucun problème de ce côté et ces ethniques ne seraient nullement discriminés. Conformément aux statistiques, en Roumanie, 1 personne active sur 5 est issue de cette minorité ethnique. Cela veut dire que, si on leur réserve les seules déchetteries, on élimine 25% de la main d’œuvre potentielle. Par conséquent, des raisons économiques non seulement fortes mais aussi égoïstes poussent à un changement radical des politiques les concernant ».

    L’efficience économique doit s’accompagner de politiques sociales tout aussi efficientes et de mesures visant à combattre la corruption, estime Philip Alston: « En ce qui concerne la corruption, des progrès majeurs ont été enregistrés dans les cas les plus notoires, mais il y a des formes de petite corruption, qui persistent lorsqu’il s’agit de l’accès aux services sociaux. On pourrait supposer que si un pays comme la Roumanie ne dépense pas assez pour résoudre ses graves problèmes sociaux c’est parce qu’elle manque d’argent, ce qui n’est pas vrai. Non seulement l’argent nécessaire à cette fin existe, mais les fonds disponibles pourraient être encore plus grands. Seulement, voilà, il se trouve que les recettes publiques sont amoindries du fait de la faible collecte des impôts et des pratiques très répandues de l’évasion fiscale et de la corruption ».

    La croissance économique devrait donc s’accompagner de la lutte contre la corruption, pour offrir aux citoyens la protection sociale dont ils ont besoin. (Mariana Tudose)

  • Discrimination in Romania

    Discrimination in Romania

    Romania ranks last at EU level and 72nd
    globally in terms of equality between women and men, according to data made
    public by the World Economic Forum. While many women receive discriminate
    treatment at their workplace or while job-hunting, few report the
    discrimination and abuse they are confronted with. Discrimination is also a
    reality for the elderly and the disabled. In today’s edition we will learn more
    about the Anti-Discrimination Coalition, a free online judicial assistance
    programme for people facing discrimination in Romania.




    One of the most serious forms of
    discrimination in Romania regards the treatment of women. In the absence of a
    working social protection system, they make up the most vulnerable category.
    Women are often forced to stay at home and look after the elder or younger
    members of their family. This situation hinders their social and professional
    life, limits their liberties and opportunities and leads to depression,
    loneliness and low self-esteem.




    Discrimination is a complex issue, affecting
    several categories of people, and the European legislation deals extensively
    with this phenomenon. Dana Ududeac, a legal expert specialising in
    anti-discrimination, says anti-discrimination legislation was translated into
    national law in Romania in 2000 under a Government ordinance. She told us that
    most people seeking help from the Anti-Discrimination Coalition often found it
    hard to define discrimination from a legal point of view:




    Discrimination has four key elements. It
    implies different treatment of people in similar or comparable circumstances
    based on a preferred set of criteria, such as ethnicity, religion, political
    views, etc, and which results in violating those people’s rights. To start
    with, discrimination is assessed using various perceptions and attitudes, as
    well as via a phenomenon we call ‘social distance’. One such question we would
    ask someone to assess discrimination is ‘Would you sit at the same table with a
    Roma person?’ Because they do not understand the phenomenon of discrimination,
    many Romanians believe they do not discriminate against people. At the same
    time, however, we notice that they put a great deal of ‘distance’ between
    themselves and other categories of people. In Romania, social categories that
    are mostly discriminated against include the disabled, HIV- or AIDS-infected
    people, lesbian and gay people and intravenous drug users.




    The Anti-Discrimination Coalition, with ten
    affiliated organisations, took part in the drafting of the 2015-2015 strategy
    to combat discrimination. The strategy also benefits from the contribution of
    the National Council for Combating Discrimination and civil society
    organisations. Teodora Rotaru, who is responsible for public relations and
    communication with the Anti-Discrimination Coalition, explains:




    In the next few months, we plan to come up
    with a report entitled ‘Access to Justice’. In this report, we will assess the
    efficiency of the current methods to fight and prevent discrimination and
    whether people find it easy to solve their problems in court or through the
    National Council for Combating Discrimination. The next step after drawing up
    the report is to approach the relevant authorities with a view to improving the
    legal framework and in particular the anti-discrimination practices of the
    institutions in charge. Anti-discrimination should be a goal for every minister
    and every body and institution that interacts with society, from the Ombudsman
    to the local employment inspectorates and the people providing training to
    professional groups such as lawyers and teachers, so that everyone should
    understand that each of us has the fundamental responsibility to ensure
    equality for all.




    The Anti-Discrimination Coalition also has a
    website, antidiscriminare.ro, where people who believe they are victims of
    discrimination or who want to know more about discrimination can post their
    messages and receive basic legal advice or information related to their
    problem. Dana Ududeac, who is a legal expert on anti-discrimination,
    told us about two such cases handled by the Anti-Discrimination Coalition:




    One example
    involved the Accept Organisation, which defends and promotes the rights of the
    LGBT community, and took place at the screening of a gay-related film in 2013
    at the Cinema Hall of the Romanian Peasant Museum. A large group of people
    voicing far-right views and driven by hatred made threats against the public
    and blocked the screening of the film. While looking into the case, we came across
    an interesting fact, namely that the more serious forms of discrimination are
    considered criminal offences. Another example involves a pregnant woman
    infected with HIV. In such cases, the World Health Organisation and the
    Romanian Health Ministry recommend delivery by C-section at 38 weeks of
    gestation. At the time, there was only one hospital in Bucharest where this
    type of surgery could be performed, but the woman was denied admission because
    of her HIV infection. She spent eight days in the hospital’s hallway because
    the medical staff lacked the facilities to avoid the transmission of the virus,
    putting the lives of the mother and the unborn baby at risk. It all ended well
    and the woman received the medical services she needed.





    Romania has made significant progress as regards
    the legislation in the field of racial discrimination and intolerance. The
    European Commission against Racism and Intolerance has analysed the progress
    made since the publication in 2014 of its recommendations on combating discrimination.
    The conclusion is that Romania needs to consolidate the training of judges,
    prosecutors and law-enforcement officials on the criminal legal framework aimed
    at fighting racism. The European Commission against Racism and Intolerance is
    the Council of Europe’s independent human
    rights monitoring body specialised in combating intolerance and discrimination
    and providing recommendations to member states.

  • La discrimination en Roumanie

    La discrimination en Roumanie

    Bien que de nombreuses femmes soient discriminées au travail ou lors d’un recrutement, très peu d’entre elles en saisissent les institutions habilitées. Les personnes âgées et celles touchées par une déficience sont également sujettes aux discriminations. Un programme d’assistance juridique gratuite en ligne – appelé « la Coalition anti-discrimination » – a été créé en Roumanie à l’intention des personnes faisant l’objet d’une injustice de ce genre. En Roumanie, une des formes les plus graves d’inégalité touche les femmes qui, en l’absence d’un système de protection fonctionnel, sont obligées à rester à la maison pour soigner les membres très âgés ou très jeunes de leur famille. Cette situation – estime la Coalition anti-discrimination – entrave leur vie sociale et professionnelle, limite leur liberté et leurs opportunités, les prédispose à la dépression, à la solitude et à une faible estime de soi. Les études internationales le confirment. La discrimination est un sujet complexe et vise plusieurs catégories de personnes. L’UE accorde beaucoup d’attention à la lutte contre la discrimination.

    La législation européenne dans ce domaine a été adoptée par l’arrêté gouvernemental 137 de 2000. Le problème, c’est que les gens ne connaissent pas toujours leurs droits et ignorent ce qu’est la discrimination du point de vue juridique. Teodora Rotaru, chargée de relations publiques et de communication de la Coalition, explique la perception de la discrimination en Roumanie : « Elle est évaluée aussi bien par des perceptions et des attitudes de la population, que par un phénomène appelé « distance sociale ». Une personne interviewée, accepterait-elle de s’asseoir à la même table avec une personne d’ethnie rom ? Voilà un exemple de question. Puisqu’ils ne comprennent pas vraiment la discrimination, les Roumains ont l’impression qu’ils ne discriminent pas. Pourtant, on constate qu’ils prennent une grande « distance sociale » par rapport à certaines catégories de personnes. Chez nous, les catégories les plus sujettes aux discriminations sont les personnes touchées par une déficience, celles séropositives ou malades du SIDA, les minorités sexuelles (lesbiennes, homosexuels, bisexuels, transsexuels) et les consommateurs de drogues injectables. »

    Les 10 organisations membres de la Coalition anti-discrimination ont participé à l’élaboration d’une stratégie pour 2015-2020, prévoyant des mesures à appliquer aussi bien par le Conseil national pour la lutte contre la discrimination que par la société civile. Teodora Rotaru, chargée de relations publiques et de communication de la Coalition, explique : « Ponctuellement, nous nous proposons d’élaborer durant les mois à venir un rapport appelé Accès à la Justice. Par le biais de celui-ci, nous comptons évaluer combien efficaces sont les moyens actuels de lutte et de prévention de la discrimination et comment les gens peuvent porter ces choses devant la justice ou le Conseil national pour la lutte contre la discrimination. Suite à ce rapport, nous souhaitons nous adresser aux autorités compétentes afin d’améliorer la législation en vigueur, mais surtout afin d’améliorer les pratiques anti-discriminations des institutions responsables. La lutte contre la discrimination devrait faire partie du mandat de chaque ministère roumain, du mandat de toutes les autorités qui entrent en contact avec la société, à commencer par l’avocat du peuple et jusqu’aux inspections territoriales de l’emploi et aux formateurs des principaux groupes professionnels – avocats ou enseignants – afin de comprendre que chacun d’entre nous a une responsabilité fondamentale d’assurer l’égalité pour tous. »

    La coalition anti-discrimination vient de créer la plate-forme antidiscriminare.ro, où les personnes qui affirment être victimes d’une discrimination ou qui ont des questions à ce sujet peuvent écrire et recevoir des conseils juridiques primaires, des informations sur leur problème. Dana Ududeac, juriste spécialisée dans la lutte contre la discrimination rappelle deux cas qui font l’objet de la coalition anti-discrimination : « L’un d’entre eux est celui d’un événement organisé par l’Association Accept en 2013, dans la salle de cinéma du Musée du Paysan Roumain, qui accueillait la projection d’un film à thématique homosexuelle. Un groupe de personnes d’extrême droite, deux fois plus nombreuses et motivées par la haine, a proféré des menaces et empêcher la projection du film. Nous avons pris des mesures et nous nous sommes confrontés à un aspect intéressant : la discrimination peut atteindre un niveau si grave, qu’elle devient une infraction. Un autre cas est celui d’une personne séropositive. C’était une dame enceinte. Le guide de l’Organisation Mondiale de la Santé ainsi que d’autres guides cliniques du Ministère de la santé recommandent la césarienne à la 38e semaine de grossesse. A l’époque, il n’y avait, à Bucarest, qu’un seul hôpital où l’on pouvait pratiquer une telle opération, mais cette femme n’a pas été acceptée, parce qu’elle était séropositive. Elle a insisté, revenant à l’hôpital pendant plus d’une semaine. Pourtant, le personnel médical ne disposait pas des conditions nécessaires pour éviter la transmission du virus, ce qui aurait mis en danger la santé de la mère et du fœtus. Le dénouement a été heureux, la femme ayant finalement réussi à obtenir les services médicaux qu’elle souhaitait et auxquels elle avait droit. »

    Du point de vue de sa législation, la Roumanie a fait un grand pas en avant dans le domaine de la lutte contre la discrimination raciale et l’intolérance. La Commission européenne contre le racisme et l’intolérance a analysé les progrès enregistrés depuis la publication, en 2014, des recommandations concernant la lutte contre la discrimination. Elle concluait que la Roumanie devait améliorer la formation des juges, des procureurs et des personnes appelées à appliquer la justice pénale en matière de la lutte contre le racisme. (Trad. : Alex Diaconescu, Dominique)

  • Un nouveau rapport concernant l’intégration des immigrants

    Un nouveau rapport concernant l’intégration des immigrants

    Par le programme-cadre « Solidarité et gestion des flux migratoires de la communauté européenne », le Centre de recherche et de documentation dans le domaine de l’intégration des immigrants, en collaboration avec la Fondation pour une société ouverte, a réalisé le baromètre 2015. L’équipe coordonnée par Camelia Mihalache a défini 13 dimensions importantes de l’intégration des immigrants, allant de la libre circulation à l’intégration proprement-dite, par l’octroi de la nationalité.

    Pour se voir accorder la nationalité roumaine, un immigrant doit habiter en Roumanie pendant 8 ans – ou 5 ans si la personne en question est mariée à un citoyen roumain. Durant cette période, les immigrants n’ont pas le droit de voter et d’être élus, ne peuvent pas créer de partis ni déposer de pétitions. Pour modifier les conditions offertes aux immigrants afin qu’ils puissent participer activement à la vie politique du pays concerné – à l’exception du droit de vote, qui exigerait des amendements à la Constitution – il suffit d’adopter une vision moderne et d’accepter le rôle positif de la diversité dans la vie d’une société.

    La chercheuse Bianca Floarea, de la Fondation pour une société ouverte, explique : « La libre circulation est une première dimension de l’intégration. Il s’agit des droits d’entrée et de séjour sur le territoire de la Roumanie. Nous nous sommes également rapportés à leur mobilité à l’intérieur des frontières du pays. A cette fin, 3 indicateurs ont été pris en compte : les conditions permissives d’entrée et de séjour, la libre circulation à l’intérieur des frontières et le renouvellement des permis de séjour pour les immigrants. Les résultats de l’évaluation pour cette dimension sont parmi les meilleurs – bien que les chiffres soient légèrement en baisse par rapport à l’année dernière. La libre circulation occupe la 3e place parmi les 13 paramètres, avec 7 points sur 10. La dimension « opinion publique et réintégration de la famille » a obtenu 10 points sur 10. La libre circulation, ainsi que le droit au travail et l’intégration économique occupent la 3e place. En ce qui concerne ce premier indicateur, il faut dire que pour entrer sur le territoire roumain et pour obtenir un permis de long ou de court séjour, les ressortissants de pays tiers doivent remplir plusieurs conditions. Une partie de ces conditions sont générales – par exemple, être en possession d’un document valable pour franchir la frontière, ne pas être frappés de l’interdiction d’entrer sur le territoire roumain, ne pas représenter un danger pour les autres. A ces conditions générales s’ajoutent des conditions spécifiques, concernant la raison pour laquelle la personne en question est entrée en Roumanie : réintégration familiale ou études. »

    Suite à l’adoption en 2014, de l’arrêt n°25 visant l’intégration des immigrants, les personnes qui se sont vu accorder un permis de séjour n’ont plus besoin d’obtenir un permis de travail. Il s’agit des personnes qui sont à la tête des filiales, des représentations ou des succursales étrangères se trouvant sur le territoire roumain, ainsi que de celles qui séjournent temporairement en Roumanie, pour y faire des études. La chercheuse Daniela Tarnovschi, de la Fondation pour une société ouverte, présente les résultats du rapport pour la dimension anti-discrimination : « Les Roumains se déclarent tolérants et acceptent les immigrés. Pour ce qui est de la discrimination, nous avons utilisé dans ce rapport la définition figurant dans la loi. Nous avons étudié quatre indicateurs : le respect des droits fondamentaux, la protection légale des étrangers contre la discrimination, les politiques efficaces de lutte contre la discrimination et le fait que les migrants ne se sentent pas discriminés. Côté évaluation, on observe que par rapport à 2014, il existe une baisse pour ce qui est de la non-discrimination des immigrants. Au sujet de la protection légale des étrangers contre la discrimination, il existe un cadre légal anti-discrimination, mais il n’existe pas un cadre censé protéger effectivement les étrangers ou sa mise à profit est déficitaire. Côté politiques d’intégration efficace de lutte contre la discrimination, le résultat est qu’il n’existe pas de telles politiques intégrales efficaces. »

    Pour ce qui est de l’accès des étrangers à l’ensemble des politiques de soutien et aux systèmes de protection sociale, Luciana Lazarescu a passé en revue les principaux résultats de la recherche menée par la Fondation pour une société ouverte : « La dimension de la prospérité est en fait un support pour toutes les autres dimensions. Nous avons pris en compte surtout les habitations, notamment les logements sociaux, mais nous avons analysé aussi le marché privé de l’immobilier. L’accès au système d’assistance sociale a lui aussi été examiné, ainsi que deux composantes du système de contribution à la sécurité sociale : l’accès aux soins de santé et la sécurité sociale. Un plan important dans le paradigme des services qui offrent de l’appui, c’est la collaboration institutionnelle, le suivi et l’évaluation de l’impact des programmes et des services sur les migrants. » L’évaluation du bien-être des migrants illustre un score supérieur à la moyenne des autres dimensions du rapport 2015 réalisé par la Fondation pour une société ouverte. (Trad. : Alex Diaconescu, Dominique)

  • 21.03.2015

    21.03.2015

    Diversité — La diversité et le multiculturalisme enrichissent le monde dans lequel nous vivons, affirme le président roumain, Klaus Iohannis, dans un message publié samedi, à l’occasion de la Journée mondiale pour l’élimination de la discrimination raciale. Garder la mémoire historique des différentes formes de discrimination selon la couleur de la peau, ayant profondément marqué l’humanité, est un devoir et une nécessité pour le progrès de toute société, ajouté le chef de l’Etat roumain. C’est seulement par l’apprentissage et la compréhension des tragédies historiques que nous nous rendons compte de l’impact dévastateur de la discrimination, conclut son message le président Klaus Iohannis.



    Intérim — Le premier ministre romain, le social-démocrate Victor Ponta, assure lui-même, désormais, l’intérim du ministère des Finances, jusqu’à l’adoption par le gouvernement des projets des nouveaux Codes Fiscal et de Procédure fiscale. Cette procédure doit intervenir mercredi prochain. La décision visant l’intérim a été prise vendredi lors des consultations du président Klaus Iohannis avec le chef du Cabinet. Le poste en question était devenu vacant dimanche dernier, après que le titulaire de ce portefeuille et principal auteur des codes mentionnés, Darius Vâlcov, eut démissionné, étant poursuivi pour corruption. Le Parquet national anticorruption a sollicité l’aval du Sénat pour son arrestation et son placement en détention provisoire. Darius Vâlcov est accusé davoir reçu deux millions deuros de pots-de-vin entre 2008-2009, à lépoque où il était maire de la ville de Slatina (dans le sud de la Roumanie). Il aurait en échange aidé une société privée à remporter plusieurs appels doffres pour des marchés publics.



    Corruption — La direction du Parti social-démocrate, principale composante de la coalition gouvernementale de centre-gauche de Bucarest, a révisé le statut de cette formation politique afin de pouvoir mieux sanctionner ses membres corrompus. Les sociaux-démocrates qui font l’objet de poursuites pénales perdent ainsi leurs fonctions détenues dans l’exécutif ou dans la direction du Parlement, tandis que les membres placés en détention préventive perdent automatiquement leurs fonctions politiques au sein du parti.


    Les leaders du Parti national libéral, la plus importante formation de centre-droit, en opposition, a elle aussi annoncé que les libéraux condamnés par la justice seraient exclus du parti, tandis que les membres placés en détention provisoire seraient déchus de leurs fonctions publiques. Ces décisions surviennent après que des dizaines de ministres, élus parlementaires, présidents de conseils départementaux et maires, la plupart issus des partis social-démocrate et national libéral, ont fait l’objet d’enquêtés ou ont été condamnés pour corruption, ces trois dernières années.



    Bouclier — Tous les pays qui rejoignent le bouclier antimissile de l’OTAN deviendront des cibles des missiles balistiques russes, a mis en garde l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Danemark, Mikhaïl Vanine. Copenhague avait accepté en 2014 de participer avec au moins une frégate au système de défense antimissile de l’Alliance nord-atlantique en Europe, dont des composantes terrestres se trouvent également en Pologne et en Roumanie. Auparavant, l’adjoint au chef de la diplomatie russe, Sergueï Riabkov, avait estimé que ces facilités antimissile installées dans les deux pays ex-communistes représentaient des violations du Traité des forces nucléaires intermédiaires, ce que les Etats-Unis ont démenti. Washington et l’OTAN ont expliqué à maintes reprises que le bouclier antimissile européen n’est pas une menace pour la Russie, mais doit protéger le continent face aux éventuels agissements de pays, tels l’Iran, qui ne n’observent pas les réglementations internationales.



    Sécurité — Le président de la République de Moldova, Nicolae Timofti, a convoqué le Conseil suprême de défense de ce pays, qui doit examiner lundi les évolutions géopolitiques régionales. Ce conseil, qui réunit les principaux responsables moldaves avec des attributions en matière de sécurité, doit se pencher sur la situation en Ukraine voisine, qui met en danger la sûreté de ce petit pays ex-soviétique, comme l’avait affirmé le chef de l’Etat moldave. Dans ce contexte, la Moldova devrait se rapprocher de l’OTAN, avait encore estimé Nicolae Timofti. La réunion du Conseil de défense moldave doit intervenir après les élections, dimanche, pour les fonctions de gouverneur de Gagaouzie, entité territoriale autonome du sud de la République de Moldova.


    L’indépendante Irina Vlah, soutenue par les socialistes pro-russes (en opposition) et par Moscou, est donnée grande favorite parmi les candidats en lice pour ce fauteuil. Les sondages d’opinion révèlent le fait que la plupart des 150 mille Gagaouzes, majoritairement turcophones chrétiens orthodoxes, se prononcent en faveur de relations plus étroites avec la Fédération de Russie et la Turquie. Seulement 5% de la population souhaiterait le rapprochement avec l’UE. Les options des Gagaouzes diffèrent radicalement de l’orientation pro-européenne du gouvernement central de Chisinau, qui a conclu en 2014 des accords d’association et de libre échange avec Bruxelles et espère intégrer l’Union à l’horizon 2020.



    Tennis — La joueuse roumaine de tennis, Simona Halep, numéro 3 mondial, doit rencontrer la Serbe Jelena Jankovic (21 WTA), dans la finale du tournoi d’Indian Wells aux Etats-Unis. Simona est arrivée à cette étape de la compétition californienne après que son adversaire des demi-finales, la numéro une mondiale, Serena Williams, s’est retirée avant le match de samedi matin, suite à un accident au genou. En se qualifiant en finale, Simona Halep empoche près de 440 mille dollars et décroché 650 points WTA. En 2015, elle a déjà remporté deux titres WTA à Shenzhen et à Dubaï.



    Rugby – L’équipe roumaine de rugby s’est inclinée samedi devant la sélection géorgienne, 15 à 6, lors de leur dernier match, samedi, de la saison 2015 du Championnat d’Europe. La Géorgie arrive en tête du classement, suivie par la Roumanie, la Russie, l’Espagne, le Portugal et l’Allemagne. Deuxième compétition de rugby comme importance, derrière le Tournoi des six nations, le Championnat européen, ancienne Coupe européenne des nations, est envisagé comme une étape de préparation pour la Coupe du monde qui devrait se dérouler à l’automne prochain.

  • Stéréotypes de genre dans la littérature et l’éducation.

    Stéréotypes de genre dans la littérature et l’éducation.

    Comment naissent les stéréotypes qui définissent le rôle de la femme et de l’homme au sein de la société ? Par quels moyens sont-ils perpétués ? Par l’éducation ? Par la culture ? C’est à ces questions que se propose de répondre une récente étude sur les stéréotypes de genre de la culture roumaine et dans la vie quotidienne, étude qui fait partie du projet consacré à «L’insertion et la promotion des femmes sur le marché du travail».



    Déroulée par la Fondation pour une Société ouverte et financée de fonds européens, l’étude a visé 4 domaines : film, théâtre, littérature et médias. Son but : vérifier l’hypothèse selon laquelle les stéréotypes de genre ou ceux liés à la féminité ont un fondement culturel.



    Mircea Vasilescu, président de la Fondation pour une société ouverte, passe en revue les conclusions de l’étude : «L’hypothèse que nous avons analysée s’est avérée correcte dans son ensemble, c’est-à-dire que la manière dont nous voyons les femmes et la féminité repose sur notre «héritage culturel». Certes, les médias y jouent un rôle très important, notamment par leur impact, vu qu’elles prolongent la pensée fondée sur des stéréotypes et elles exploitent différents stéréotypes concernant les femmes pour gagner en audience. Et je pense ici notamment aux tabloïds».



    A part les médias, l’enseignement semble être à son tour une source de stéréotypes, parfois par la simple analyse des textes littéraires proposés aux élèves. Notre interlocuteur, Mircea Vasilescu, est aussi critique et historien de la littérature. Il nous explique comment sont caractérisés différents personnages féminins dans les écoles :


    «Nous avons vérifié l’information sur ces personnages littéraires fournie par les manuels, par les recueils qui proposent aussi des commentaires littéraires et par les sites consacrés aux exposés scolaires. Ces exposés en disent long sur la manière dont on étudie la littérature à l’école, en s’arrêtant généralement sur des banalités. Et alors je me demande si une fois l’école terminée, les jeunes ne commencent pas à mettre en œuvre dans la vie réelle les idées retrouvées dans les commentaires littéraires, et ont une approche des femmes conforme aux stéréotypes. »



    Oui, l’école transmet des stéréotypes, constate l’étude. Mais souvent les interprétations des personnages féminins proposées par les manuels ne sont pas trop exactes, ni favorables aux personnages en question.



    Par ailleurs, ces dernières années, les médias, notamment les émissions télévisées de divertissement ont créé un nouveau type de femme : l’assistante de production. La jeune animatrice habillée de manière plutôt vulgaire qui divertit le public par son ignorance et par les bêtises qu’elle dit, selon le rôle attribué par le réalisateur de l’émission. Cette nouvelle apparition renforce en quelque sorte le stéréotype selon lequel il n’y a pas trop de femmes dans les émissions télévisées dites « sérieuses ».



    Mircea Vasilescu: « Il y a très peu de présences féminines dans les débats télévisés portant sur des sujets politiques ou sociaux. Il y a très peu de femmes invitées à s’exprimer en tant qu’expertes dans différents domaines. Et d’habitude on invite les mêmes femmes, qui proviennent plutôt du milieu politique ».



    Les stéréotypes sont transmis non seulement via l’école ou les émission télévisées, mais aussi par des messages des parents depuis l’âge le plus jeune. Livia Aninosanu, coordinatrice du centre Partenariat pour l’égalité — partenaire du projet « L’intégration et la promotion des femmes sur le marché de l’emploi » affirme que par la socialisation, les enfants arrivent à apprendre très tôt ce que les garçons et les filles devraient faire dans la société: « Nous encourageons certaines émotions chez les garçons et nous en décourageons d’autres. Nous procédons de même dans le cas des jeunes filles. Dans le cas des garçons, ils entendent assez souvent « ne pleure pas, tu n’es pas une fille ! ». Pour les garçons, depuis un âge assez jeune, le langage émotionnel est assez restreint. On leur permet d’exprimer leurs émotions négatives par la fureur, mais on les décourage de se montrer émotifs, d’exprimer leur peur. En échange, dans le cas de filles, elles ne sont pas encouragées à exprimer leur fureur, à dire « non » ou à mettre des barrières très claires. On leur permet d’être fragiles. Nous dirigeons les enfants vers des rôles qu’ils ont à remplir dans la société, leur inoculant l’idée que les garçons sont forts et que les filles sont faibles. »



    Les jouets différenciés ont aussi un rôle dans cette détermination comportementale : « Dans tout grand magasin pour enfants nous avons des étals pour les gamines et les gamins. Les premiers, on peut les reconnaître d’après la couleur rose foncée. On y voit des jouets qui représentent les rôles qu’elles devraient remplir à l’avenir dans la société : mini cuisines, mini-machines à laver, fers à repasser en miniature. Dans le cas des garçons, il y a des jeux qui permettent d’explorer l’espace, des voitures, des armes… Nous avons relativement peu de jouets neutres du point de vue du genre. Je crois qu’il existe de nombreuses situations quand les enfants auraient souhaité joué avec d’autres choses. En travaillant avec les enseignantes de maternelle, nous avons constaté qu’il existe une crainte très forte que les garçons jouent avec les poupées par exemple, où qu’ils s’impliquent dans le jeu des filles. Cette simple préférence provoque des craintes parmi les adultes. Le garçon en question est corrigé presque immédiatement. »



    Peut-être qu’il vaut mieux corriger les attitudes de adultes, affirment les spécialistes en égalité des sexes. Les enfants ne devraient pas être éduqués conformément à des filtres de genre, mais encouragés à expérimenter et à résoudre des situations des plus variées. (trad. Valentina Beleavski/Alex Diaconescu)

  • 18.06.2014

    18.06.2014

    Agression — Le ministère roumain des Affaires étrangères a demandé aux autorités françaises de clarifier au plus vite les circonstances dans lesquelles un jeune roumain d’ethnie rom a été agressé dans la banlieue parisienne. Le ministère roumain des Affaires étrangères constate que de tels actes, d’une violence extrême, sont le résultat d’attitudes publiques xénophobes et racistes, de plus en plus présentes dans les discours de certains politiciens de l’espace communautaire. Un jeune Roumain d’ethnie rom a été kidnappé vendredi depuis un camp improvisé dans le nord de Paris par une douzaine de personnes qui l’ont ensuite séquestré, battu à mort, pour l’abandonner ensuite. Les autorités française ont publiquement condamné cet acte et ouvert une enquête pour tentative de meurtre.



    Charges — Le gouvernement de Bucarest doit approuver aujourd’hui un projet de loi visant la réduction des charges patronales à partir du 1er octobre. Le principal but de l’initiative et de réduire l’impôt sur le travail. Même si les bailleurs de fonds n’ont pas approuvé cette décision, le premier ministre Victor Ponta affirme que son cabinet dispose de l’argent nécessaire pour la mettre en œuvre. L’impact sur le budget s’élèverait, selon lui, à 191 millions d’euros, au premier trimestre de l’année, et tous les objectifs macroéconomiques convenus avec les institutions financières internationales seront respectées. La confédération syndicale Cartel Alfa affirme que la mesure de réduire les charges patronales augmenterait en fait les profits des multinationales et réduirait les contributions au système de pensions de retraite. La confédération propose de réduire les contributions aux assurances sociales que payent actuellement les salariés. Pour leur part, les partis d’opposition accusent le gouvernement d’adopter, à la veille du scrutin présidentiel, des mesures à portée électorale.



    Tennis — La joueuse roumaine de tennis Simona Halep, no. 3 mondial, doit affronter aujourd’hui l’Allemande Annika Beck au tournoi de Hertogenbosch, aux Pays-Bas. La Roumaine s’était imposée face à la biélorusse Olga Govortova sur le score de 7 — 5, 6 – 2.

  • A la Une de la presse roumaine 18.06.2014

    A la Une de la presse roumaine 18.06.2014

    Le lynchage dun adolescent rom dorigine roumaine à Pierrefitte-sur-Seine, dans la banlieue parisienne enflamme les esprits dans tous la presse bucarestoise. Les condamnations fusent de partout alors que les journalistes mettent en garde contre une montée de la discrimination en tout genre partout sur le continent.