Tag: ecologie

  • La mondialisation amène de nouvelles espèces de coléoptères en Roumanie

    La mondialisation amène de nouvelles espèces de coléoptères en Roumanie

    Une équipe mixte d’entomologistes roumains et italiens a récemment découvert cinq nouvelles espèces de coléoptères sur le territoire roumain. Il est essentiel, selon les entomologistes qui ont pris part à l’étude à ce que la surveillance du phénomène se poursuive et que les recherches s’intensifient pour identifier rapidement les nouvelles espèces qui arrivent en Roumanie en raison du processus de mondialisation.

    Andreea Cătălina Drăghici, muséographe au Musée National d’Histoire Naturelle « Grigore Antipa » de Bucarest et auteure d’une étude qui recense les différentes espèces de coléoptères présentes en Roumanie, nous explique le contexte de cette découverte :

    « Les coléoptères sont des espèces qui revêtent une importance particulière pour la nature et les écosystèmes. Nous nous savons vivre à l’ère de l’Anthropocène, nous sommes conscients du déclin accéléré de la biodiversité, mais aussi de l’urbanisation rampante et des effets nocifs de la mondialisation, et notamment du commerce international. Dans notre étude, nous avons observé que cinq espèces de coléoptères sont arrivées en Roumanie grâce à ce commerce international. Ces espèces non indigènes, allogènes, sont des espèces opportunistes. Elles vivent près des activités humaines, accompagnant l’homme. Les zones urbaines, les villes, les zones portuaires et douanières constituent les points de passage privilégiés pour l’introduction de ces espèces opportunistes hors de leur aréal habituel. »

     

    La recherche a un rôle essentiel à jouer

     

    C’est précisément pour cette raison que trois des cinq espèces découvertes ont été trouvées dans la région de Dobroudja, poursuit Andreea Cătălina Drăghici, qui souligne combien il est important d’étudier ces nouvelles espèces de coléoptères :

     

    « La Dobroudja est une zone aride, de steppe, adaptée à des espèces non indigènes, qui s’épanouissent à des températures plus élevées. Les zones portuaires de la région constituent des points d’introduction privilégiés de ces espèces dans notre pays. Mais au-delà de la connaissance purement scientifique, ces insectes peuvent avoir un impact sur notre santé, sur notre bien-être général. C’est pour cela qu’il est important de les étudier et de comprendre leur mode de vie. Elles risquent par exemple d’altérer les aliments, et il n’est pas rare de trouver dans la farine de maïs de telles espèces non indigènes. Elles ont un impact aussi sur la biodiversité, perturbant les écosystèmes locaux. On aurait cependant besoin des études plus approfondies pour comprendre de manière exacte la teneur de cet impact. Il existe toutefois un risque génétique, un risque d’hybridation avec des espèces indigènes. Il peut y avoir des phénomènes de concurrence ou de déplacement des populations indigènes. Pour l’instant, les données dont nous disposons sont insuffisantes pour étayer tout cela, mais ces espèces importées peuvent présenter un risque mortel pour certaines espèces indigènes. »

     

    L’étude sur les espèces de coléoptères a été réalisée par une équipe internationale, s’appuyant dans sa démarche sur un règlement européen qui vise la prévention et la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces allogènes invasives. Andreea Cătălina Drăghici :

     

    « Ce n’est qu’en 2022 que nous avons réussi à recenser les 52 espèces de coléoptères allogènes ou non indigènes. C’est grâce à cette démarche que nous sommes parvenus à découvrir cinq nouvelles espèces et je crains qu’il en existe bien d’autres. Il est très difficile de réaliser des recensements au niveau national, car cela suppose un effort financier et humain très important. Ces cinq espèces ont été découvertes un peu par hasard. Donc, voilà, même ces collectes non intentionnelles sont encore de grande importance, jusqu’à ce que des mécanismes plus élaborés de surveillance au niveau national soient développés. L’une de ces espèces a été identifiée à Bucarest, ce qui est totalement inhabituel. L’on aurait pu imaginer trouver ces espèces dans des zones plus isolées, or voilà, parfois c’est loin d’être le cas. Mais notre étude nous a permis de faire d’autres découvertes, concernant par exemple les données de distribution de différentes espèces, élément extrêmement important ».  

     

    Les scientifiques alertent sur la nécessité de rester vigilants

     

    La Roumanie possède une diversité impressionnante d’insectes grâce à son climat varié et à ses écosystèmes diversifiés. Dans ce contexte, plusieurs espèces d’insectes ont été signalées au cours des dernières décennies pour avoir causé des problèmes de nature économique, écologique ou agricole. Des espèces introduites accidentellement, le plus souvent à cause du commerce international de plantes, de fruits ou de bois. Surveiller ces évolutions et prendre à temps des mesures appropriées pour lutter contre des espèces nuisibles est dès lors essentiel. Andreea Cătălina Drăghici, muséographe au Musée National d’Histoire Naturelle « Grigore Antipa », ajoute :

     

    « Nous savons que la plupart de ces nouvelles espèces non indigènes ne deviennent pas invasives. Pour devenir invasives, c’est-à-dire pour parvenir à se répandre massivement, elles doivent franchir plusieurs étapes, bénéficier des conditions climatiques favorables, trouver de la nourriture à suffisance et ainsi de suite. Ce n’est pas donné. J’aimerais dire un mot encore au sujet de la plateforme « Citizen Science », une plateforme qui vient en aide aux chercheurs notamment. Le domaine des coléoptères est peu abordé, car leur identification est difficile, leurs dimensions sont très petites et leurs caractéristiques sont souvent assez rapprochées. Mais cette plateforme facilite l’accès du public à des informations scientifiques accessibles sur les espèces invasives et a un rôle important dans la sensibilisation du public à ce sujet. »

     

    Citizen Science constitue en effet une forme de participation publique à des projets de recherche où les gens sont impliqués dans les différentes étapes du processus de recherche scientifique, depuis le simple accès à l’information scientifique et jusqu’à la participation à des recherches. Aussi, à travers cette plateforme participative, les gens peuvent collecter et analyser des données et peuvent même financer certains projets de recherche scientifique.

    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Le biogaz, une énergie renouvelable en devenir en Roumanie

    Le biogaz, une énergie renouvelable en devenir en Roumanie

    Le biogaz, issu de la décomposition anaérobie de matières organiques – déchets agricoles, ordures ménagères, résidus végétaux ou encore biodéchets d’origine animale – représente une alternative durable tant pour la gestion des déchets que pour la production d’énergie renouvelable. Ce processus, orchestré par des micro-organismes dans des bioréacteurs contrôlés, s’inscrit pleinement dans la transition écologique de l’Union européenne vers une économie durable et climatiquement neutre.

    En Roumanie, bien que le biogaz offre une opportunité majeure pour le développement des énergies vertes, son potentiel reste encore largement inexploité. Ștefan Tudorie, directeur marketing de la première centrale roumaine de cogénération fonctionnant au biogaz, souligne cette réalité :

     

    « C’est une technologie encore peu répandue dans notre pays. Nous produisons du biogaz à partir de biomasse issue des déchets de l’industrie alimentaire et du commerce de détail, puis nous le transformons en électricité injectée dans le réseau national. Contrairement aux énergies solaire et éolienne, nous utilisons une ressource considérée comme un déchet, ce qui constitue un atout majeur. De plus, notre production est continue et indépendante des conditions climatiques, ce qui nous différencie des parcs photovoltaïques et éoliens. »

     

    La prise de conscience des enjeux liés à la gestion des déchets progresse au sein des entreprises roumaines. Ștefan Tudorie poursuit :

     

    « Aujourd’hui, les secteurs du commerce, de la restauration et de l’agroalimentaire jouent un rôle clé dans l’approvisionnement en matières premières pour le biogaz. Dans 20 ans, cette énergie sera un pilier majeur de la production d’électricité. Les pays d’Europe occidentale montrent déjà la voie : l’Allemagne compte environ 11 000 unités de production, le Danemark plus de 2 500, couvrant ainsi plus de 40 % de ses besoins énergétiques grâce au biométhane issu du biogaz. La France et l’Italie en comptent plus de 500 chacune. En Roumanie, on en recense à peine une quinzaine. La centrale de Cordun, la plus grande du pays, se distingue par l’utilisation exclusive de déchets biodégradables. »

     

    Le biogaz s’impose comme un élément central de la stratégie européenne en faveur d’une économie circulaire et d’une transition énergétique efficace. Malgré les défis et les résistances freinant la mise en place de solutions durables, les investissements dans cette filière renforcent le positionnement de l’Union européenne en tant que leader mondial des énergies renouvelables et de la gestion responsable des ressources.

  • Journée mondiale de la radio 2025

    Journée mondiale de la radio 2025

    Vous le savez sans doute, la Journée Mondiale de la Radio 2025 met en avant les nombreuses opportunités qu’offre la radiodiffusion pour évoquer les questions liées au changement climatique. À une époque marquée par la vitesse vertigineuse de l’innovation technologique et l’obsolescence rapide d’une nouvelle plate-forme brillante après l’autre, la radio entame son deuxième siècle de service en tant que l’une des formes de média les plus fiables et les plus utilisées au monde.

     

    Alors que l’Accord de Paris prend une importance capitale, les radios contribuent à la réalisation de ses objectifs internationaux en accompagnant les populations face au changement climatique grâce à la diffusion de l’information factuelle, la parole donnée aux auditeurs, des émissions dédiées … Et c’est le cas aussi de RRI qui vous invite à vous exprimer dans le cadre d’une émission spéciale sur le thème « radio et changement climatique ».

     

    Quel est le rôle de la radio dans la lutte contre les changements climatiques ? La radio peut-elle encore aider à changer les mentalités afin d’avoir une meilleure implication des communautés dans cette lutte ?D

     

    Débat, ce jeudi 13 février ! Nous vous attendons nombreux !

  • Sécuriser les lignes électriques pour protéger la vie des oiseaux migrateurs

    Sécuriser les lignes électriques pour protéger la vie des oiseaux migrateurs

    L’électrocution des oiseaux, un problème récurrent

     

    L’électrocution des oiseaux et notamment des oiseaux de proie constitue un problème récurrent et l’une des premières causes de mortalité chez certaines espèces. Les accidents surviennent pour beaucoup durant les périodes migratoires, lorsque les oiseaux voyagent entre leurs quartiers d’hiver et d’été. Les lignes situées sur les couloirs de migration sont les plus accidentogènes. L’autre risque que courent les oiseaux est celui d’électrocution. Si un oiseau touche deux composants sous tension en même temps, ou un composant sous tension et un composant du poteau électrique, il sera victime d’une décharge souvent mortelle. Ce phénomène est plus fréquent sur les lignes à basse ou moyenne tension, car les composants y sont plus rapprochés. Pour parer au phénomène, la Société ornithologique roumaine a récemment installé 1.000 gaines isolantes sur des poteaux de moyenne tension situés dans les régions de nidification du faucon sacre.

     

    Ciprian Fântână, responsable de projets à la Société ornithologique roumaine et coordinnateur roumain du projet roumano-belge « LIFE for Falcons », explique :

    « Notre projet, démarré en 2021, est censé se dérouler jusqu’à 2026. Son principal objectif vise la protection de la population du faucon sacre qui vit au sud de la Roumanie et en Bulgarie. Le faucon sacre est une espèce en danger qui vit dans deux régions distinctes : d’une part dans la région roumaine de la Dobroudja, au sud de la Roumanie, mais aussi dans le sud de la République de Moldova, en Bulgarie, en Ukraine et dans le sud de la Russie, d’autre part dans la partie roumaine de la plaine hongroise. Nous intervenons pour protéger la première population de faucon sacre, car il semble que la population de faucon sacre qui vit dans la partie ouest de la Roumanie se porte plutôt bien. Elle a d’ailleurs bénéficié de plusieurs programmes de conservation, alors que la population située au sud de la Roumanie est en net déclin et souffre. L’on ne compte dans cette région que de 7 à 9 couples de faucon, ce qui est vraiment inquiétant. »

     

    Protéger efficacement et diminuer les risques qui menacent la population de faucon sacre

     

    L’étude pilote sur laquelle s’est fondée le projet a mis en évidence les mesures nécessaires pour protéger efficacement et diminuer les risques qui menacent la population de faucon sacre située dans le bassin danubien, une population en train de péricliter.

     

    Ciprian Fântână explique que la région centrale de la Dobroudja fait le plus de victimes par électrocution et qu’avec cette zone a démarré le projet LIFE for Falcons, piloté par la Société ornithologique roumaine.

    « L’étude préalable a porté sur les territoires habituels survolés par le faucon sacre appartenant à cette population danubienne, soit sur un rayon de dix kilomètres autour du nid. Nous avons ensuite étudié les risques que présente chaque poteau électrique situé dans la zone d’intérêt, soit un nombre de 3.700 pylônes électriques. Nous avons recensé aussi les espèces mis en danger par ces poteaux et le nombre de victimes sur une période donnée. Il s’agit de plusieurs milliers d’exemplaires de différentes espèces. Près de 13% des poteaux surveillés ont fait au moins une victime par électrocution. Aussi, nous avons pu dénicher les zones à risque où il fallait intervenir urgemment pour isoler les pylônes électriques dangereux en y installant des gaines isolantes en caoutchouc, montées sur les éléments conducteurs. Ensuite, les distributeurs d’énergie ont puisé dans leurs caisses et ont fait monter ces systèmes au long de leur réseau dans les zones identifiées. Dès cette année, nous allons voir les résultats de cette intervention. Nous tablons sur une baisse significative du nombre d’exemplaires électrocutés, encore faut-il le démontrer dans les faits. »   

     

    Le braconnage, toujours un problème

     

    Le projet mis sur pied par la Société ornithologique roumaine en collaboration avec les Réseaux électriques Roumains, le distributeur d’énergie de la région a impliqué un nombre significatif de spécialistes, aussi bien dans l’élaboration de l’étude de faisabilité que dans la phase pilote et pendant la mise en place à grande échelle du projet. Pas moins de dix équipes et une trentaine de spécialistes ont collaboré pour mener le projet « LIFE for falcons » à bien.

     

    Ciprian Fântână : « Nous avons monté en outre une 60e de nids artificiels. Certains nids bénéficient d’une surveillance vidéo censée prévenir et diminuer la mortalité des petits. Cette espèce de faucon sacre il faut la préserver à tout prix. Des cas de braconnage des petits des faucons ont été recensés en Bulgarie et en Ukraine. Et c’est bien pour prévenir de telles situations que nous avons installé ces caméras de surveillance ».   

     

    D’un autre côté, trouver un exemplaire de faucon sacre électrocuté demeure une occurrence plutôt rare. Ciprian Fântână :

    « En effet, une fois tué par électrocution, le cadavre disparait rapidement, victime des mammifères nécrophages, des renards, des chacals. Parfois, l’on retrouve des squelettes, des traces. Les pylônes électriques qui présentent un maximum de risques pour le faucon sacre se trouvent souvent à proximité de son nid et est utilisé par ce dernier comme point d’observation. La plupart de victimes étaient des corvidés, suivis par les cigognes, puis par certaines espèces de oiseaux de proie : des buses, le faucon crécerelle, le circaète Jean-le-Blanc, ce dernier une espèce menacée également, qui migre le jour et se repose la nuit en haut des pylônes électriques. »

     

    Le projet européen « LIFE for Falcons » entend ainsi prévenir les causes qui menacent la survie du faucon danubien, dont notamment le risque d’électrocution et l’absence de lieux de nidification et des habitats propices à sa survie.   (Trad Ionut Jugureanu)

  • Une nouvelle directive européenne sur le recyclage des vêtements et textiles usagés

    Une nouvelle directive européenne sur le recyclage des vêtements et textiles usagés

    Au 1e janvier 2025 une nouvelle écotaxe est entrée en vigueur en Roumanie. Cette dernière concerne le recyclage des textiles, obligeant la population à collecter séparément les vêtements et textiles usagés. Cette mesure fait suite à une nouvelle directive européenne imposée aux états membres en vue de réduire la pollution générée par l’industrie textile, l’un des plus gros pollueurs à l’échelle mondiale aux côtés de l’industrie du plastique.

     

    Le textile, l’une des industries les plus polluantes au monde

     

    L’industrie du textile est reconnue comme étant en effet l’une des plus polluante au monde. De surcroit, les déchets qu’elle produit, comme les vêtements usés, sont très problématiques pour notre environnement. La Roumanie a donc pris des mesures afin de réduire l’impact de telles pollutions, en s’alignant sur cette nouvelle directive européenne. Sa nouvelle loie sur le recyclage des déchets textiles est entrée en vigueur et désormais applicable sur l’ensemble du territoire national, aussi bien en zone urbaine que rurale, comme nous l’explique Mircea Fechet, ministre de l’Environnement :

     

    « Cette mesure, qui s’effectuera à domicile ou dans des points de collecte mis à disposition, reste un acte volontaire et demeure la prérogative du maire de chaque commune. L’obligation réside dans la modification des contrats de délégation pour le service d’assainissement, de sorte qu’à partir de cette année, nous aurons également une collecte séparée des textiles. Nous avons fait le constat, au moment d’analyser la composition des déchets, qu’une quantité significative était composée de textile, de vieux vêtements et tissus usagés. Ces derniers doivent être traités et recyclés. Or, la Roumanie comme les autres états membres de l’UE ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour effectuer une telle démarche. Pour la simple et bonne raison que le recyclage des textiles est très compliqué. Chaque vêtement se compose de matériaux différents, c’est un vrai casse-tête quand il faut les séparer pour les recycler. Un manteau peut être composé de nombreux matériaux différents, ce qui pose des problèmes aux recycleurs, contrairement au papier, au carton, à l’aluminium ou au plastique, pour lesquels les choses sont plus simples. »

     

    Lutter contre l’importation illégale de déchets textiles

     

    Le recyclage est une option parmi d’autres. Mais les déchets textiles peuvent aussi être revalorisés, comme nous l’explique Mircea Fechet, ministre de l’Environnement :

     

     « On peut donner une seconde vie aux vêtements, avec les magasins de seconde main, que vous connaissez et qui sont très nombreux chez nous en Roumanie. Malheureusement, certains groupes introduisent illégalement dans notre pays des déchets textiles sous cette dénomination. Avec l’adhésion récente de notre pays à l’espace Schengen, l’Etat roumain va devoir redoubler de vigilance afin que cela ne se produise plus. Il existe des règles spécifiques pour le lavage et le traitement de ces vêtements. L’obligation de chaque unité administrative territoriale est de fournir des points de collecte. Il appartient à chaque maire de décider s’il y aura un point de collecte tous les 10 ou 20 pâtés de maisons. Il est peu probable que nous poursuivions les collecte de porte à porte, car cela génère des coûts et, dans le cas des matériaux recyclables, l’idéal serait que ces derniers soient couverts par la vente des matériaux recyclables. »

     

    En Roumanie, environ 160 000 tonnes de déchets textiles sont jetées chaque année, dont environ 6 à 10 % seraient recyclables dans les conditions légales et commerciales existantes. La majorité des déchets textiles finissent dans des décharges et sont utilisés pour la récupération d’énergie. La loi oblige les autorités à assurer la collecte séparée des textiles à partir du 1er janvier 2025. (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Lutter contre le gaspillage alimentaire

    Lutter contre le gaspillage alimentaire

     

    Actuellement, on estime qu’un tiers de la nourriture produite dans le monde est gaspillée. La Banque alimentaire est une ONG, un service social qui lutte contre le gaspillage alimentaire, la pauvreté et l’exclusion sociale en soutenant des organisations caritatives qui s’occupent de personnes issues de milieux vulnérables. L’ONG récupère les produits excédentaires auprès des producteurs et des commerçants et les distribue gratuitement à d’autres organisations qui fournissent des services d’aide sociale aux personnes dans le besoin. « Nous achetons et cuisinons toujours en excès », déclare Gabriel Sescu, président de l’ONG Banque alimentaire. Il poursuit :

     

    Prendre conscience de notre mode de consommation

     

             « Je suggère souvent aux gens de placer une petite corbeille à côté de la poubelle dans la cuisine. Chaque fois que vous jetez de la nourriture, placez aussi une pièce de monnaie dedans. Ce n’est qu’au bout d’un mois, au moment de récupérer l’argent dans la corbeille, que vous prendrez alors conscience du montant correspondant à tout ce que vous avez jeté. Autrement, on ne se rend pas vraiment compte. On constate malheureusement que bien trop souvent, on met à la poubelle un aliment dont la fabrication a nécessité de nombreuses ressources sur son parcours, à commencer par la ferme – cultiver du blé ou du maïs en passant par le foin et les animaux d’élevage et jusqu’à nos assiettes. C’est encore plus flagrant pendant les périodes de fêtes. Les commerçant vont stocker d’importantes quantités de produits variés afin que les clients trouvent tout ce qu’ils cherchent et n’aillent pas s’approvisionner ailleurs. Mais nous devons être plus conscients et plus modérés. Ce qui a changé par rapport à il y a 30 ans, c’est qu’on trouve désormais tout ce qu’on veut au supermarché, à l’hypermarché, et nous avons les moyens d’acheter.  Et on préfère aller faire trois fois les courses pour acheter du pain frais, des légumes frais, des fruits frais, plutôt que d’y aller une fois et de remplir son caddie sans compter. Puis, on rentre chez soi, on remplit le frigo et l’on s’aperçoit qu’on commence à jeter de la nourriture au bout d’une semaine. Il arrive que les gens ne se rendent pas compte et qu’ils stockent mal dans le réfrigérateur des produits qui ne devraient pas s’y trouver, des produits qui devraient se trouver dans un garde-manger aéré par exemple. Le processus de détérioration s’accélère alors et, bien entendu, les produits finissent par être jetés. »

     

    Il existe aujourd’hui des normes en Roumanie afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, comme nous l’explique Gabriel Sescu, président de l’ONG Banque alimentaire :

     

    Moins jeter et partager pour ne pas gaspiller

     

    « Si un produit périme bientôt par exemple, alors on essaie de le vendre plus rapidement en le mettant en promotion avec une réduction de 30 % de son prix ou en en vendant deux pour le prix d’un. Ce serait une première étape. C’est votre produit, vous en êtes le propriétaire, vous essayez de le vendre. Mais si vous constatez que la date de péremption approche, alors faites-en don à une ONG qui œuvre à venir en aide aux plus vulnérables et qui pourra faire en sorte que le produit soit consommé dans les 24, 48 ou 72 heures suivantes. Ceux qui se trouvent au bout de cette chaîne étant dans le besoin, il est évident qu’ils consommeront le produit en question rapidement. Une tomate trop mure peut être utilisée sans problème dans une soupe ou une sauce par exemple. N’importe quel fruit ou légume peut être lavé et épluché pour être transformé en compote ou en confiture avant de pourrir et d’être jeté. Les ONG comme la nôtre sont un bénéficiaire idéal pour ce type de produits, car elles peuvent récupérer des aliments frais, des fruits, des légumes, du pain, de la farine, qui le jour même ou le lendemain seront redistribués immédiatement à ceux qui en ont besoin ».

     

    Alors que la population mondiale continue de croître, notre défi ne devrait pas être de produire plus de nourriture, mais de nourrir plus de gens tout en gaspillant moins que ce que nous produisons déjà. (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • Raviver les braises du vivant, de Baptiste Morizot

    Raviver les braises du vivant, de Baptiste Morizot

    A 37 ans, Baptiste Morizot est un des penseurs contemporains qui se penchent sur la crise écologique.
    Sorti en août 2024, chez Actes Sud, son ouvrage “Raviver les braises du vivant” a été accueilli avec enthousiasme aussi
    bien par les lecteurs que par les critiques et les écologistes. Elena Gheorghica, libraire chez Kyralina, en a
    fait son coup de cœur de la semaine.

  • 30.10.2024

    30.10.2024

    Elections – Le ministère roumain des Affaires étrangères a soumis à l’Autorité électorale permanente les propositions concernant l’organisation de 950 bureaux de vote à l’étranger pour les élections présidentielles et législatives.   Par rapport aux élections du 9 juin pour le Parlement européen, lors desquelles les autorités ont aménagé 915 bureaux de vote, les autorités comptent organiser 35 bureaux supplémentaires. Le plus grand nombre de bureaux de vote seront organisés en Italie (et à Malte) – 158, en Espagne – 147 bureaux, au Royaume-Uni – 107, en France (et dans la Principauté de Monaco) – 68, en République de Moldavie – 59 et aux États-Unis – 48. De même que dans le cas des élections européennes du 9 juin, pour des raisons objectives, les bureaux de vote ne pourront pas être organisés en Afghanistan (où les militaires roumains ont été retirés des théâtres d’opérations), à Rostov-sur-le-Don –  en Russie (où l’office consulaire est en cours de fermeture), à Odessa – en Ukraine (où l’activité du bureau consulaire est temporairement suspendue), en dans quatre autres pays : Soudan, Venezuela, Libye et Corée du Nord. Lors des élections présidentielles, le vote à l’étranger a lieu pendant trois jours durant chaque tour (les 22, 23 et 24 novembre, respectivement les 6, 7 et 8 décembre), et lors des élections législatives, pendant deux jours (30 novembre et 1er décembre).

     

    Indagra – Coup d’envoi aujourd’hui à Bucarest d’Indagra, la foire de l’agriculture et de l’industrie alimentaire la plus importante de Roumanie. Y participent plus de 500 entreprises de 25 pays qui présentent plus de 150 innovations et nouveaux produits. Le salon international des produits et équipements pour l’agriculture, l’horticulture, la viticulture et l’élevage Indagra & Indagra Food 2024 met en avant les innovations qui façonnent l’agriculture du futur. Des équipements de pointe aux solutions technologiques qui améliorent la productivité, l’événement est le lieu où les agriculteurs, les entrepreneurs et les passionnés de l’agriculture peuvent trouver des solutions concrètes pour un avenir durable, affirment les organisateurs. La foire est ouverte jusqu’au dimanche 3 novembre.

     

    Villes – Grace à un projet européen, d’ici 2035, dix grandes villes de Roumanie deviendront intelligentes et respectueuses de l’environnement. Suite à une sélection faite dans le cadre du Forum M100 sur la neutralité climatique par des spécialistes de l’urbanisme, Bucarest, Alba Iulia et Brasov (centre), Constanta (sud-est), Iasi (est) ou Oradea (ouest) seront soutenues pour réduire leurs émissions de carbone et se transformer en villes intelligentes et vertes. Le Forum M100, qui se déroule ces jours-ci à Bucarest, est un événement qui vise à offrir une plateforme de débats pour présenter des exemples de bonnes pratiques dans le domaine de la durabilité.

     

    Salaire – Le SMIC pourrait encore augmenter en Roumanie, à partir du 1er janvier de l’année prochaine, pour passer de 3 700 à 4 050 lei bruts (soit à environ 810 euros). Conformément aux initiateurs d’un projet de loi à ce but, l’augmentation aura des effets positifs puisqu’elle réduirait le travail au noir et augmenterait le pouvoir d’achat. Les spécialistes du domaine estiment aussi que cette mesure aura aussi comme effet la stimulation de l’emploi dans des domaines moins convoités pour certains salariés, notamment les femmes et les jeunes. Plus de 1.800.000 personnes bénéficieront de cette hausse, qui touchera de nombreux secteurs d’activité comme le commerce, les transports, les petites et moyennes entreprises, domaines dans lesquels les salaires sont inférieurs à la moyenne.

     

    Patriot – La Norvège contribue à hauteur de 127 millions de dollars à l’achat d’un système de missiles Patriot pour la Roumanie – a annoncé le ministre de la Défense du gouvernement de Bucarest, Angel Tîlvăr. Il a précisé que cette contribution financière fait partie de l’initiative d’action immédiate pour la défense anti-aérienne, coordonnée par l’Allemagne, et permettra à la Roumanie de renforcer la sécurité et la défense de l’espace euro-atlantique, par le renouvellement et l’expansion des capacités de défense aérienne. Rappelons-le, la Roumanie a récemment fait don d’un système Patriot à l’Ukraine voisine, envahie par les troupes russes.

  • L’eau du Danube, une eau potable !

    L’eau du Danube, une eau potable !

     

    C’est en 1897 que la Reine Wilhelmine des Pays-Bas finança la construction à Sulina d’un château d’eau. Pourquoi ? Eh bien, après avoir débarqué dans cette ville-portuaire sur le Danube et au bord de la mer Noire, elle s’est vu offrir pour boire de l’eau du Danube. 126 ans plus tard une autre femme néerlandaise, Li An Phoa, une activiste écologiste fondatrice du mouvement « Drinkable Rivers » et son partenaire, Maarten van der Schaaf, arrivaient dans le delta du Danube après avoir parcouru trois sections différentes le long du fleuve pour analyser la qualité de l’eau et découvrir si elle était ou non potable.

    « L’eau du Danube, bonne  à boire » est une partie du projet européen appelé « La restauration du bassin hydrologique du Danube pour les écosystèmes et les Humains, de la montagne et jusqu’à la mer. Le Danube pour tous ! »

    Leur mission consiste à rendre les rivières du monde tellement saines du point de vue écologique et donc suffisamment propres pour que leur eau soit potable. Li An Phoa a entrepris du 18 septembre au 11 octobre un voyage à pied à travers le delta du Danube. Elle a rencontré des agriculteurs, des élèves, des pêcheurs, des hommes d’affaires, des hommes politiques et des responsables pour partager avec eux la vision d’un Danube à l’eau potable.  Li An Phoa:

    « Ce fut extrêmement important pour le projet Danube4ALL de choisir un site démonstratif et mon choix a été de suivre un des itinéraire du Danube en Roumanie. Parcourir l’intégralité du fleuve de la source jusqu’à la mer m’aurait pris plus d’une année. C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas le faire. J’ai visité la Roumanie à trois reprises, notamment la Transylvanie et je l’ai tellement aimée que j’attendais impatiemment de me concentrer sur la Roumanie. Ce fut ma première motivation. J’ai fait ce choix parce qu’un tiers du Danube est en Roumanie, donc un Danube en bonne santé est également important pour ce pays. »

    Notre interlocutrice a également avoué qu’en arrivant depuis le Royaume-Uni, pays qui dispose lui aussi un delta, elle a pleinement apprécié le delta du Danube. En collaboration avec WWF et GeoEcoMar (l’institut national de recherche et développement pour géologie et géo-écologie marine) c’est elle qui a choisi les lieux à explorer.  Li An Phoa, fondatrice du mouvement Drinkable Rivers raconte :

    « J’ai choisi trois endroits dans le delta du Danube, j’ai marché le long de la lagune, puis vers les zones humides restaurées près de Mahmudia, les zones humides de Carasuhat. Ensuite, au cours de la deuxième semaine, nous avons rencontré un paysage très différent. Nous nous sommes promenés en peu le long du Danube mais nous avons plutôt choisi de marcher dans les zones inondables jusqu’à la confluence avec la rivière Jiu. Enfin, nous avons marché deux jours en amont le long du Jiu. C’est ainsi que nous avons pu découvrir la plaine et la vallée du Jiu. Nous avons passé la troisième semaine aux alentours de Drobeta Turnu-Severin près du barrage des Portes de Fer. Nous avons parcouru le chemin en aval du barrage vers la ville. Identifier les différentes sections du Danube que nous souhaitions explorer constituait la 2e étape de notre projet. Et j’ai fait connaitre mes intentions sur place, ce que je fais toujours d’ailleurs, lorsque je suis près d’un cours d’eau : vivre avec les gens des environs, être là en tant que visiteur et non en tant que touriste. Nous nous sommes exprimés dans les écoles et dans d’autres clubs et associations pour envoyer l’invitation aux habitants des lieux et les encourager à nous rejoindre et peut-être nous guider, faire une visite quelque part et c’est d’ailleurs ce que nous avons fait ensuite. »

    Les deux chercheurs ont fait des tests de qualité de l’eau du Danube, parlé aux habitants des lieux de leur relation avec l’eau et ramassé des déchets en compagnie des écoliers mobilisés par le biais du programme de la Patrouille Zéro plastique. C’est une initiative par laquelle WWF se propose d’éliminer le plastique de la nature avant 2030. La composante ludique du programme de la Patrouille Zero Plastique s’est superposée à l’activité de science citoyenne par le biais de laquelle Phoa et Van der Schaaf, aux côtés des écoliers des localités qu’ils traversent mesurent quotidiennement  la qualité de l’eau du Danube à des fins scientifiques. Cette expérience éducative implique les jeunes dans l’étude du fleuve à proximité duquel ils habitent. L’étude fait partie du programme international de science citoyenne « Drinkable Rivers », qui permet aux gens d’en apprendre davantage sur la santé de leurs rivières. Les partenaires locaux de Roumanie continueront à utiliser cet instrument et, après la fin du voyage, suivront désormais l’évolution de l’état de santé du Danube. Li An Phoa décrit la joie de vivre chez les habitants, en Roumanie.

      « C’est une expérience tout à fait unique, parce qu’on arrive en tant qu’inconnu, comme visiteur et on part comme si on faisait partie de la famille.  Et c’est ce que j’ai appris de ces randonnées le long de la rivière : la rivière est celle qui nous lie à l’eau. Ce fut une de mes découvertes. Je suis profondément reconnaissante pour cette générosité et cette hospitalité mais aussi pour le fait qu’il existe encore une telle richesse d’espèces que nombre de pays européens ont perdue, comme le nombre d’espèces d’oiseaux, de poissons, de libellules et de papillons.  C’est un tout autre niveau. Il y a plusieurs habitats qui sont encore assez sains, dans le delta du Danube, qui est une région tellement importante. Parallèlement,  on découvre qu’à l’instar d’autres régions d’Europe, le paysage a beaucoup perdu de sa vitalité. Les principales causes ont été l’urbanisation, l’industrialisation et l’agriculture. »

    Par son travail, Li An Phoa, fondatrice du mouvement « Drinkable Rivers », souhaite que les rivières du monde deviennent suffisamment saines et par conséquent suffisamment propres pour que leur eau soit potable.
    (Trad : Alex Diaconescu)

  • Edition 2024 du Gala Green Report

    Edition 2024 du Gala Green Report

    Le Gala Green Report se veut une initiative censée reconnaître et récompenser les mérites des entreprises locales, des autorités et du public large dans la lutte contre les menaces environnementales mondiales. Comme tous les ans, l’édition 2024, la quatrième de l’événement, intitulée Water, Elixir of Life, s’est déroulé sous un thème symbolisant la relation métaphorique de l’homme avec la nature. L’édition de cette année a été donc dédiée à l’eau, source de la vie. Ecoutons Raluca Fiser, présidente de l’association Green Revolution, l’organisatrice de l’événement :

     

    « Le Gala est une démarche de la publication Green Report, qui met depuis 17 années en avant non seulement les problématiques auxquelles est confrontée la protection de l’environnement en Roumanie, mais aussi les opportunités, les bonnes choses qui se passent en Roumanie et en dehors de la Roumanie en ce domaine. Car en matière de protection de l’environnement, sachez qu’il y a aussi des innovations, des gens qui agissent, qui font bouger les lignes dans le bon sens. Certes, à la base l’on parle des entreprises qui ont leurs intérêts, qui ont un souci de rentabilité, qui doivent faire face à la concurrence, mais qui malgré tout intègrent diverses composantes en matière de protection de l’environnement. Alors, lorsque l’un des principaux objectifs d’un projet vise la protection de l’environnement, nous nous y intéressons et nous essayons de le mettre en évidence, de le promouvoir autant que l’on peut ».

     

    Le Gala Green Report offre en effet une vraie reconnaissance aux initiatives environnementales remarquables mises en œuvre en Roumanie, des initiatives censées inspirer d’autres acteurs économiques. Le souci de transparence de la compétition se traduit forcément par l’impartialité du jury. Aussi, les sponsors de l’événement ne pourront pas présenter leurs propres projets dans la compétition. Mais pourquoi le Gala avait-il choisi l’eau comme thème pour son édition 2024 ? Raluca Fiser, présidente de l’association Green Revolution explique :

    « Il n’a jamais été plus urgent qu’aujourd’hui de parler de ces problèmes qui relèvent de l’accès à l’eau. Lorsque nous avons commencé à parler de l’environnement, nous parlions de changements climatiques. Or, aujourd’hui nous nous retrouvons devant une crise climatique. Et je pense qu’il est important de nous appuyer sur l’éducation, informer et sensibiliser le public large face aux défis auxquels nous sommes confrontés, non seulement en Roumanie, mais encore au niveau global. Parler de l’impact de l’eau sur nos vies c’est mettre en évidence que l’eau potable ne représente que 3% de l’eau totale qui est utilisée dans le monde entier, et que donc chaque goutte est importante, et que chaque geste que nous faisons pour économiser l’eau compte. D’où le thème de cette édition. »

     

    Vu le nombre de projets mis en lice en provenance de la société civile, l’événement connaît un véritable succès. Raluca Fiser :

     

    « Nous n’avons pas de catégorie réservée aux ONG. Nous avons choisi 11 catégories d’excellence, en privilégiant de mettre à l’honneur des campagnes environnementales et des innovations environnementales, des solutions relevant du concept d’économie circulaire ou encore l’utilisation durable de diverses ressources, pour que tous les acteurs, qu’ils proviennent du monde associatif, du monde des entreprises ou encore les autorités publiques puissent faire valoir, mettre en avant et faire reconnaître leurs initiatives. Les initiatives issues du monde associatif viennent concurrencer les initiatives des autres, ce qui est une excellente chose, car nous voyons que la société civile roumaine devient de plus en plus compétitive et qu’elle professionnalise son approche dans la mise en œuvre de projets environnementaux. »

     

    Sur le site Web de l’événement, gala.green-report.ro, nous découvrons toutes les catégories mises à l’honneur à l’occasion du gala de cette année, de l’éducation environnementale et jusqu’au financement des projets environnementaux. Raluca Fiser :

     

     

    « Nous parlons d’excellence dans le financement des projets environnementaux, de l’efficacité énergétique, de l’innovation environnementale, de l’administration publique. Cette dernière est une catégorie à part entière, et je vous avoue souhaiter voir émerger davantage de projets proposés par les autorités locales. L’économie circulaire est un autre domaine que nous regardons très attentivement et où il y a de nombreux projets proposés chaque année, des campagnes environnementales, de l’excellence dans la gestion de la consommation d’eau, de l’excellence dans les transports durables, dans l’agriculture durable, dans les projets de préservation du patrimoine et puis surtout, parce que je pense que c’est l’une des catégories les plus importantes de mon point de vue, l’excellence dans l’éducation à l’environnement. »

     

    Mais l’association Green Report réalise à son tour plusieurs projets destinés au grand public. Dont notamment le podcast Green Report, que nous découvrons avec Raluca Fiser :

     

    « Dans notre podcast, nous tentons d’aborder l’ensemble des sujets environnementaux, populariser ces thématiques, les aborder d’une manière pratique. Voyez-vous, lorsque nous parlons de l’économie circulaire, il ne s’agit pas juste de faire comprendre de quoi il retourne, mais voyons aussi comment nous pourrions appliquer dans notre vie quotidienne les bonnes habitudes. Ensuite, nous avons les conférences Green Report et, enfin, les projets lancés par l’association Green Revolution. Parmi eux, je mentionnerais avec une grande fierté notre projet de partage de vélos, qui fêtera bientôt 17 ans d’existence. Grâce à ce projet, 1,8 millions d’utilisateurs uniques ont pris le vélo comme moyen de transport alternatif. »

     

    La conclusion est que la responsabilité en matière de protection de l’environnement nous appartient à tous. Raluca Fiser :

     

    « Il s’agit d’un effort commun de tout un chacun. D’une prise de conscience certes, mais qui doit produire des actes. Il nous faut agir. Et j’estime que ce Gala a le mérite de mettre en avant les gens qui agissent en matière de protection de l’environnement. Mais c’est à nous tous de le faire. »

    Le jury de ce gala est composé de spécialistes de tous bords, de dirigeants de grandes entreprises, d’experts en durabilité, de gens capables d’évaluer les projets soumis en fonction de leur impact sur l’environnement, de leur degré d’innovation et de leur impact sur le long terme. (Trad Ionut Jugureanu)

     

     

  • Bienvenue à Sustenlandia

    Bienvenue à Sustenlandia

    A Sustenlandia, une conférence organisée à Bucarest par l’association Ambasada Sustenabilității în România, comprendre Ambassade de la durabilité, la disparition tendancielle du culte du profit comme seul horizon et raison d’être du capitalisme a été discutée. Il ressort de la conférence que dans le contexte actuel de dérèglement climatique seul les acteurs économiques qui sauront s’adapter aux nouveaux standards de durabilité survivront. Les entreprises doivent prendre la mesure de leurs responsabilités face aux communautés humaines et à l’environnement.

    Sur scène, aux côtés des représentants des plus grandes entreprises roumaines, se trouvaient trois grands noms internationalement liés au concept de durabilité. John Elkington est l’un d’entre eux. Surnommé le parrain de la durabilité, il est devenu une référence dans le secteur de la responsabilité des entreprises et a écrit 20 livres qui font autorité en la matière. Fort d’un demi-siècle d’expérience et de réflexion, John Elkington nous fait part de son point de vue sur la durabilité des sociétés roumaines.

    «  Il y a en Roumanie un passé d’exploitation du pétrole par exemple qui était problématique et va le devenir de plus en plus. Dans le domaine agricole, coexistent des agriculteurs conventionnels qui pratiquent une agriculture intensive basée sur les pesticides et les engrais et d’autres qui s’orientent vers des pratiques d’agriculture biologique. C’est dur de généraliser mais je dois confesser, au vu des discussion d’aujourd’hui, que je suis fortement surpris du niveau des débats qui est bien plus élevé que ce à quoi je m’attendais, en tout cas dans les réseaux présents à la conférence. »

     

    Pour les personnes extérieures, le marché roumain des entreprises semble toujours fondé sur une mentalité ancienne. Lorsqu’on lui demande ce qu’il en pense, John Elkington répond :

     

    «  Il est parfaitement compréhensible, dans un pays comme la Roumanie, dans une économie comme la vôtre, qui sort d’une période où l’on avait une compréhension très différente de ce que signifiait la valeur et de la manière dont elle devait être créée, que les gens se soient efforcés de démontrer qu’ils pouvaient faire des bénéfices de manière à attirer les investisseurs et, finalement, le monde entier. Mais je pense que si vous regardez d’autres parties du monde, ce sont les catastrophes qui ont réveillé les gens au début de ce programme de changement. Ce sont les choses qui ont mal tourné. Les situations d’urgence. Et très souvent, j’ai travaillé avec des entreprises qui ont été directement touchées ou qui ont vu d’autres entreprises de leur secteur traverser de très gros problèmes. Mais, entre-temps, les choses ont changé et il est possible qu’elles aient également changé en Roumanie, et les entreprises, au lieu de considérer le changement comme un simple effort de gestion des risques, commencent à réaliser qu’il s’agit en fait des opportunités du futur, de ce que les marchés voudront. Comment pouvons-nous avoir une longueur d’avance ? Comment pouvons-nous servir de nouveaux types de consommateurs, de nouveaux types de clients, de nouveaux types d’investisseurs, etc. Mais tout le monde ne pensera pas ou n’agira pas de la sorte. Beaucoup de ceux qui dirigent des entreprises traditionnelles, purement orientées vers le profit, ne changeront pas. Ils partiront seulement à la retraite ou ne seront plus là. La question est donc la suivante : comment pouvons-nous accélérer le processus d’accession des jeunes à des postes d’influence, puis de pouvoir ? Parce qu’en général, les jeunes ont tendance à être plus conscients du monde qui les entoure. »

     

    Les discussions sur scène étaient animées par Charlie Cox, fondateur d’une société britannique qui aide les dirigeants d’entreprises à adopter l’état d’esprit entreprenarial nécessaire à la lutte contre le changement climatique. À la question de savoir quelles forces motivent les gens à réformer la gestion de leurs entreprises, à donner la priorité à l’environnement, Charlie Cox répond :

     

    «  Souvent, lorsque nous pensons au changement, nous pensons à la manière de faire les choses, nous pensons en termes d’action. Or nous devons également tenir compte de la motivation. La motivation est le premier des trois éléments. Il s’agit de se connecter aux valeurs inhérentes et intrinsèques des personnes, à leur but, nous pourrions dire à leur fibre morale. Il s’agit d’exploiter cette partie de l’être humain qui, à l’âge de quatre ans, voulait devenir astronaute, ce rêve, cet amour, ce sentiment de vouloir sauver une coccinelle. Cette partie de nous est toujours vivante, mais en tant qu’adultes, nous l’avons réprimée et il est très important d’y accéder à nouveau. J’aurais l’air idéaliste si je ne mentionnais pas deux autres choses : la rareté et la pertinence, qui sont presque les deux faces d’une même pièce. L’un d’eux est, et j’utilise ce terme avec prudence, l’activation du sentiment de peur, de la menace que quelque chose va vous frapper si vous ne faites pas de changement. Quel est le risque pour votre entreprise si vous restez immobile et ne faites rien ? Nous pouvons parler, par exemple, de ces vieilles entreprises d’il y a 30 ans dont nous pensions qu’elles existeraient toujours et qui sont aujourd’hui complètement obsolètes en raison de l’évolution de la technologie. Il s’agit donc de rappeler aux gens qu’ils doivent s’alignent sur les nouvelles exigences sinon ils seront laissés pour compte. Le revers de cette médaille est la pertinence. Il s’agit ici d’aider les entrepreneurs à sentir qu’ils resteront pertinents et qu’ils feront partie d’un mouvement général de changement s’ils choisissent de changer eux-mêmes. Il s’agit de l’autre face de la même pièce, au lieu d’être laissés pour compte, ils ont la possibilité de participer au changement. Mais pour cela, nous avons besoin de données sur les tendances, nous devons dire aux gens : « Ne faites pas quelque chose qui sorte de l’ordinaire ou qui soit inédit, à moins qu’ils ne veuillent être des pionniers. Vous faites en fait partie d’une vague d’entreprises qui vont dans la même direction ». Cela crée un sentiment de sécurité, un sentiment d’appartenance, un sentiment que vous n’allez pas vous faire virer en tant que PDG ou par l’équipe de direction parce que vous allez simplement dans la direction que tout le monde prend et que vous êtes en sécurité. »

     

    Wayne Visser, qui fait partie du classement de l’Université Harvard des 100 penseurs phares de l’entreprenariat de confiance, était le troisième invité extérieur à s’exprimer. Wayne Visser est fermement convaincu qu’aucun homme ne peut à lui seul changer le monde, mais que chacun peut le faire dans sa sphère d’influence :

    «  C’est là, je pense, que l’action locale peut être extrêmement puissante. Si vous regardez ce que certains maires ont fait au niveau de la ville sur le changement climatique, cela a été beaucoup plus efficace que ce que certains gouvernements nationaux ou certaines collaborations internationales ont fait. Et à juste titre, parce que les maires peuvent voir l’impact au niveau local, ils ont souvent plus de pouvoir pour prendre des décisions et mettre en œuvre des solutions, et il est tout simplement plus facile pour eux de gérer le problème et la solution. Bien qu’il faille agir à tous les niveaux et que tous doivent travailler ensemble, je ne pense pas qu’il faille attendre d’avoir une législation idéale et que tout le monde soit d’accord. Vous savez ce qu’on dit : ne laissons pas la perfection être un obstacle au changement. »

    Un ensemble de défis pour les nouvelles générations d’entrepreneurs roumains sur lesquels repose la transformation de l’économie du pays. (Trad : Clémence Lheureux)

  • La Patrouille apicole urbaine

    La Patrouille apicole urbaine

    On pourrait dire de Bucarest qu’elle est une immense ruche, au sens littéral. En effet les murs de la ville recèlent d’abeilles, de milliers d’abeilles sauvages qui font leur ruche dans les bouches d’aération, les greniers des maisons, les hôpitaux, les ambassades, les parcs et les cimetières. Toutes les semaines, les opérateurs du 112 reçoivent des appels de personnes souhaitant se débarrasser de ces insectes. La Patrouille apicole urbaine a été fondée par des apiculteurs bénévoles afin de protéger les humains contre les abeilles, mais aussi les abeilles contre les humains. La Patrouille fait le lien entre les citoyens et des apiculteurs professionnels dont le rôle est de déplacer les ruches quand elles sont installées dans des endroits inadaptés et parfois tout à fait originaux comme nous le raconte Marian Pătraşcu, le fondateur de la Patrouille apicole urbaine.

     

    «  Chaque situation est unique même si de prime abord on pourrait avoir l’impression que c’est toujours la même chose. En général, les abeilles s’installent sur une branche plutôt basse mais parfois elles créent leur ruche très en hauteur. Par exemple, nous sommes intervenus à la Cathédrale du salut du peuple où des ouvriers ont remarqué la présence de ruches mais nous n’avons rien pu faire, c’était trop difficile d’accès. Nous les y avons laissées, parce que nous ne tuons pas les abeilles, nous sommes des éleveurs d’abeille. Et à cette hauteur elles ne peuvent faire de mal à personne. Il y a également de nombreux essaims dans le palais du Parlement qui travaillent frénétiquement, même si nous déplaçons régulièrement des ruches. Dans la rue de la Victoire, on a trouvé une ruche qui mesurait 1,80 m de haut, qui était là depuis 5 ans et ne dérangeait personne. Dans une maison abandonnée à Plumbuita, nous avons découvert 20 ruches sauvages et quelque part dans les environs de Bucarest dans un encastrement de fenêtre inusité il y avait 100 kg de miel sauvage. C’est dommage que cette richesse se perde, qu’elle ne soit pas mise en valeur. »

     

    La ville, nouveau paradis pour les abeilles

     

    Cela peut sembler paradoxal à première vue mais les abeilles se sentent mieux au milieu du trafic infernal de Bucarest que leurs consœurs des campagnes. Elles bénéficient en effet d’une alimentation moins polluée, les espaces verts de Bucarest, le peu que nous ayons, n’étant pas empoisonnés par des herbicides et pesticides. Marian Pătraşcu explique que, « le milieu urbain est devenu extrêmement accueillant pour les abeilles. Elles y trouvent en permanence des sources d’alimentation, de nectar, il y a tout le temps des fleurs dans les parcs, les squares, les parterres de fleurs y sont changés régulièrement et arrosés du printemps à l’automne ». Marian Pătraşcu poursuit son explication :

     

    « Les abeilles se portent très bien en ville parce que les autorités leur assurent un environnement fleuri en permanence. Les fleurs sont changées, sont arrosées et ne manquent donc pas d’eau même s’il ne pleut pas ce qui n’est pas le cas à la campagne. Nous le rappelons lors de chacune de nos interventions, le milieu urbain est désormais un paradis pour les abeilles, ce qui n’est plus le cas du milieu rural où il n’y a plus assez de fleurs, beaucoup trop d’herbicide, des sécheresses à répétition et d’autres effets des changements climatiques. Tous ces éléments rendant la vie des abeilles précaire à la campagne, les villes représentent une alternative pour elles. »

     

    Toujours demander de l’aide

     

    La Patrouille apicole urbaine insiste sur la nécessité de ne pas s’occuper soi-même d’une ruche sauvage mais de demander de l’aide. Marian Pătraşcu poursuit :

     

    «  Il faut prévenir les autorités. Nous, nous sommes actifs depuis 6 ans, à Bucarest et dans le département limitrophe d’Ilfov, grâce à notre page internet sur laquelle nous essayons d’expliquer que la présence des abeilles dans nos villes est normale. Les abeilles peuvent être nos amies et nous devons nous comporter avec elle en conséquence. Sans elles, il n’y aurait pas de vie. C’est pourquoi il faut absolument prévenir soit directement un apiculteur soit les autorités en appelant le 112 afin qu’elles nous envoient en intervention. Au début de la période d’essaimage, en avril environ, il peut y avoir entre 30 et 40 situations identifiées dans la région et au plus fort de l’essaimage ça peut aller jusqu’à 100 appels par jour. Presque toutes les situations sont prises en charge. Il est primordial pour nous d’assurer la sécurité des citoyens et des apiculteurs qui interviennent, mais honnêtement les seules situations problématiques que j’ai rencontrées l’étaient parce que l’essaim avait été attaqué par les humains. »

     

    A l’opposé de cette hostilité, Marian Pătrașcu considère que le miel des abeilles de la capitale pourrait être commercialisé.

     

    « Hérodote disait déjà qu’il était dur de pénétrer dans cette région d’au-delà du Danube à cause de la multitude de ruches qui s’y trouvaient. Et pendant des siècles, le miel et la cire des abeilles étaient utilisés comme tribus de guerre. On trouvait très fréquemment des ruches dans les cours et les jardins. Ce n’est que depuis 30 ans que cette peur injustifiée des abeilles s’est développée alors que, je le répète, nous devons nous comporter normalement. Les abeilles font partie de notre vie et nous devons apprendre à communiquer avec elles. »

     

    Une cliente de la Patrouille apicole urbaine a goûté le miel sauvage de Bucarest et raconte qu’il a une couleur un peu plus clair que le miel que nous mangeons habituellement et qu’il est excellent. (trad. Clémence Lheureux)

  • Ecologie, économie circulaire et francophonie à Bucarest

    Ecologie, économie circulaire et francophonie à Bucarest

    Aimeriez-vous vous investir dans une association à visée écologique et sociale, qui soutient l’économie circulaire en Roumanie ? Si tel est le cas, vous devriez rejoindre Ateliere Fara Frontiere (Ateliers sans frontières), comme l’on déjà fait de nombreux francophones !

    C’est une association crée en 2008, qui réintègre sur le marché du travail roumain, des personnes vulnérables, tout en prenant soin de l’environnement. Il peut s’agir de personnes en situation de handicap, des femmes réchapées des réseaux de prostitution, des victimes du trafic d’être humain, ou encore des anciens détenus… L’association recrute aussi bien des employés permanents que des employés à court terme ainsi que des bénévoles.

    Léa Marest Buisson, stagiaire au sein de la Section française de Radio Roumanie Internationale, s’est rendue sur place recueillir le témoignage de deux bénévoles françaises dans l’association.

     

  • L’évolution de la végétation au cours des dix derniers millénaires, sur un parcours thématique

    L’évolution de la végétation au cours des dix derniers millénaires, sur un parcours thématique

    Nous vous emmenons aujourd’hui à la découverte du Parc National Semenic – Cheile Carașului, situé dans le sud-ouest de la Roumanie. Fondé en 1955, il couvre une superficie de plus de 36 000 hectares et abrite des éléments naturels de grande valeur du point de vue floristique, hydrologique, géologique et spéléologique. On y trouve dix sentiers touristiques, et en plus des trois sentiers thématiques déjà existants, un nouveau sentier thématique-éducatif a récemment été inauguré. Selon Nicolae Ifca, directeur de l’administration du parc, ce sentier longe les tourbières actives, uniques dans le département, sur environ deux kilomètres.

     

    Découverte de la faune et la flore spécifiques aux zones humides

     

    Le long du parcours, 11 panneaux d’information ont été installés, permettant aux randonneurs d’en apprendre davantage sur la faune et la flore spécifiques aux zones humides, ainsi que sur la formation des tourbières, dont la superficie est en diminution sur le territoire européen.

     

    « Nous avons donc réussi à mettre en place un quatrième sentier thématique, intitulé “Tourbières et marais tourbeux des Monts Semenic”. C’est un sentier relativement facile, d’environ deux kilomètres, avec un dénivelé de 13 mètres. Situé dans les Monts Semenic, il débute en face du Centre Salvamont, et tout au long de ces deux kilomètres, des panneaux informatifs ont été installés, offrant des détails sur les tourbières des Monts Semenic, les facteurs abiotiques, la flore, la faune des invertébrées et vertébrées, ainsi que sur la tourbe, le sol, la roche et le paléoenvironnement des tourbières. De plus, nous offrons également des informations sur les trois habitats prioritaires : les tourbières actives, les tourbières dégradées capables de régénération, et les marais tourbeux de transition et tourbières oscillantes. Le sentier thématique éducatif offre une nouvelle perspective sur l’évolution de la végétation au cours des dix mille dernières années, ainsi que sur l’environnement de formation des tourbières, très différent de ce que nous observons aujourd’hui en raison de l’impact négatif des activités humaines au cours du siècle dernier. »

     

    Une réserve naturelle à la portée de tous

     

    Les habitats des tourbières actives, des tourbières dégradées et des marais sont des zones dépressionnaires humides, alimentées par des sources et des précipitations, pauvres en nutriments minéraux. La couche de mousses y est dominante. Par exemple, les tourbières des Monts Semenic représentent 30 zones distinctes, situées dans des prairies ou des zones boisées, à des altitudes comprises entre 1 100 et 1 400 mètres. Les touristes, élèves et étudiants ont désormais la possibilité de parcourir les sentiers thématiques éducatifs qui présentent la faune et la flore du Parc National Semenic – Cheile Carașului. Les établissements d’enseignement peuvent également organiser des cours de biologie dans cette zone protégée, en réalisant des travaux pratiques avec les élèves des localités voisines du parc national. De plus, les élèves peuvent observer les plantes, les animaux et les écosystèmes de la région et apprendre à les protéger.

    Les sentiers thématiques sont accessibles aux visiteurs de tous âges et ne nécessitent aucun équipement spécial, avec une durée de parcours comprise entre 30 minutes et deux heures.

    Le parc national comprend huit réserves naturelles, qui sont des zones de conservation strictement protégées, où toute forme d’exploitation ou d’utilisation des ressources naturelles est interdite, ainsi que toute forme d’utilisation des terres incompatible avec les objectifs de protection ou de conservation de la région.

     

    (Trad. Rada Stanica)

  • La Roumanie adopte les constructions écologiques

    La Roumanie adopte les constructions écologiques

    C’est dans ce contexte que le marché immobilier a commencé à se réorienter vers le développement de nouvelles résidences et villas à faible consommation d’énergie, dont certaines énergétiquement indépendantes. En même temps, le marché des installations écologiques pour la construction est en pleine essor, avec une croissance de plus de 100 % pour les installations photovoltaïques et de plus de 50 % pour les pompes à chaleur. Ces équipements assurent une consommation d’énergie nulle ou presque nulle, et la demande augmente même de la part des Roumains vivant dans des maisons déjà construites, selon les données d’une des principales entreprises de développement immobilier et d’installations pour le bâtiment.

     

    Les avantages d’une maison écologique

     

    Sorin Lăpădatu, le fondateur de cette entreprise, nous explique les avantages d’une maison écologique et le les techniques employées pour la réaliser : « Pour avoir des factures presque nulles, nous déployons des efforts considérables pour construire des habitations extrêmement efficaces sur le plan énergétique. Ainsi, on les teste et on localise des centaines de fuites, puis on revient pour les réparer. Nous offrons des équipements qui sont beaucoup plus coûteux, comme des pompes à chaleur avec des forages à grande profondeur, ce qui implique un coût supplémentaire. Le client qui comprend le travail qui existe derrière, comprendra aussi le fait qu’il aura des factures sept fois moins élevées que s’il achetait une habitation dans des projets immobiliers où l’attention portée à l’efficacité énergétique n’était pas aussi grande. Je pense donc qu’il prendra la décision d’acheter ce type d’habitation beaucoup plus rapidement. »

     

    Les Roumains préfèrent utiliser des technologies efficaces et intelligentes pour réduire presque entièrement leur consommation d’énergie.

     

    Ces technologies incluent des installations complètes comme les panneaux photovoltaïques, les pompes à chaleur qui utilisent l’énergie thermique de l’air, de l’eau ou du sol pour le chauffage et le refroidissement des espaces, et les systèmes d’isolation thermique avancés, qui réduisent le besoin de chauffer ou de refroidir.

     

    Sorin Lăpădatu, fondateur d’une entreprise de développement immobilier et d’installations pour la construction, explique qu’en équipant les habitations de ces systèmes complets, les Roumains réduisent leur dépendance au réseau national d’électricité et de gaz : « Les clients ont commencé à souhaiter l’indépendance énergétique après avoir vu ce qui s’est passé ces dernières années pendant la pandémie et après la guerre en Ukraine. Les Européens ont souffert et ils ont eu des factures de gaz naturel extrêmement élevées, car ils ont été dépendants. Chez nous, le prix de l’énergie est plafonné, mais à l’avenir, il pourrait ne plus l’être. Nous sommes donc dépendants d’un point de vue politique, et les clients comprennent cela de plus en plus et prennent ainsi leurs décisions. Ils sont prêts à payer cette différence qui peut varier de 20 à 40 % dans le cas de l’achat d’une habitation écoénergétique. Tout dépend du niveau d’efficacité énergétique de la maison. Nous mènerons les maisons à une efficacité énergétique proche de celle des maisons passives. »

     

    Un autre aspect positif de cette augmentation de la demande est la baisse des prix des équipements.

     

    À mesure que le taux d’adoption augmente, les processus de fabrication deviennent plus efficaces, ce qui entraîne une réduction des coûts. Cela rend les technologies d’indépendance énergétique plus accessibles pour un plus grand nombre de consommateurs et de développeurs. (trad. Rada Stanica)