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  • Réactions après le vol de pièces du trésor de la Roumanie

    Réactions après le vol de pièces du trésor de la Roumanie

    Quatre pièces des plus importantes du patrimoine national roumain ont été dérobées au musée de Drenthe, dans la ville néerlandaise d’Assen. Les objets avaient été prêtés par la Roumanie au musée néerlandais. Il s’agit du casque d’or de Coțofenești, datant du 5e au 4esiècle avant J.-C., ainsi que de trois bracelets royaux daces en or de Sarmizegetusa Regia, datant de la seconde moitié du 1ersiècle avant J.-C., pièces maîtresses de l’exposition. Les pièces, d’une valeur historique inestimable, faisaient partie de l’exposition « Dacie –empire d’or et d’argent », qui avait ouvert ses portes le 7 juillet 2024 et devait se fermer le 25 janvier. Le vol a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, lorsque quatre personnes ont fait exploser un mur extérieur de l’immeublepour pénétrer dans le musée, ont volé uniquement les objets roumains et ont pris la fuite en voiture. La police néerlandaise a indiqué coopérer avec Interpol pour mener son enquête. Elle a identifié un véhicule suspect, incendié dans la nuit, et qui pourrait avoir un lien avec ce vol.

    La police néerlandaise n’exclut pas que des Roumains soient également impliqués dans le vol et n’exclut pas la possibilité que les auteurs du cambriolage s’étaient dirigés vers l’Allemagne. Les quatre objets volés pièces maîtresses de l’exposition font partie de la collection du Musée national d’histoire de Roumanie. L’intégralité des objets exposés était assurée pour 30 millions d’euros, conformément à la législation roumaine et aux normes internationales. L’espace et les vitrines du musée étaient sécurisés et dotés de systèmes de surveillance et d’alarme branchés au réseau de la police locale.

     

    Les autorités roumaines

    A Bucarest, le Parquet général a annoncé qu’une enquête pénale avait été ouverte dans cette affaire, et que les investigations seraient menées par les procureurs du Parquet de la Haute cour de Cassation et de Justice et par les spécialistes de l’Inspection générale de la police roumaine.

    En même temps, une cellule de crise a été créée au sein du gouvernement roumain. Le Premier ministre Marcel Ciolacu a annoncé que la récupération du casque et des trois bracelets daces était une priorité. Entre temps, le corps de contrôle du Premier ministre vérifie au ministère de la Culture les documents qui ont été la base de l’envoi d’objets du trésor national à cette exposition. Enfin, la ministre de la Culture Natalia Intotero rencontrera la famille royale et le Premier ministre des Pays-Bas, Dick Schoof dans le cadre de cette affaire.

    Le ministre de l’Intérieur, CătălinPredoiu, a quant à lui annoncé qu’une équipe de policiers criminalistes roumains rejoindrait d’urgence leurs collègues néerlandais pour aider à l’enquête et que les autorités roumaines maintiendraient un contact permanent avec les autorités néerlandaises et européennes.

    Pour sa part, le président roumain Klaus Iohannis a échangé des messages avec le Premier ministre Dick Schoof, qui a assuré que les autorités néerlandaises prenaient toutes les mesures nécessaires pour identifier les auteurs et récupérer le trésor.

     

  • 145 années de relations diplomatiques entre la Roumanie et l’Italie

    145 années de relations diplomatiques entre la Roumanie et l’Italie

    Une exposition présentée à Bucarest et à Rome

     

    La Banque nationale de Roumanie (BNR) accueille, ces temps-ci, l’exposition « 145 années de relations diplomatiques entre la Roumanie et l’ltalie », exposition qui a déjà été présentée à la Chambre des députés du Parlement de Rome en octobre dernier. Ce sont des photographies, documents des archives et vieilles monnaies italiennes, qui mettent en lumière les relations entre les deux pays, dont les liens diplomatiques remontent à 1879.

     

    En effet, ce fut le 6 décembre 1879 que Giuseppe Torielli, premier représentant et ministre plénipotentiaire de l’Italie, présentait ses lettres de créance au roi de Roumanie Carol I. Deux mois plus tard, le 15 février 1880, le premier représentant et ministre plénipotentiaire du jeune Etat national roumain, Nicolae Kretzulescu, participait à une cérémonie similaire à Rome, devant le roi Umberto I. Les relations diplomatiques entre la Roumanie et l’Italie ont été élevées au rang d’ambassade en 1964.

     

    L’évolution historique des relations roumano-italiennes

     

    Doru Liciu, le chef des Archives diplomatiques de Bucarest, décrit l’évolution historique des relations roumano-italiennes.

    « Nous marquons actuellement le 145eme anniversaire des relations diplomatiques entre la Roumanie et l’Italie. Mais, en fait, de par leur origine latine commune, nos deux peuples ont une histoire vieille de deux mille ans. Or c’est justement cette appartenance à la latinité qui est à la base des premières relations entre ce qui allait devenir la Roumanie et l’Italie. Au Moyen Age déjà, les premières colonies génoises s’nstallaient sur le territoire de la Roumanie actuelle, aux bouches du Danube et sur la côte de la mer Noire. Au bas Moyen Âge et à l’époque de la Renaissance, les voyageurs italiens aux Principautés roumaines remarquaient, tout comme les chroniqueurs roumains d’ailleurs, les ressemblances linguistiques d’origine latine et F’unité des deux peuples. Plus tard, à travers le XVIIIème siècle, les fils de boyards et de princes régnants partaient étudier dans des universités de la péninsule italienne, telles que l’Université de Padoue. Le début du XIXème siècle voyait apparaître les premiers consulats et vice-consulats italiens à lasi, à Bucarest et dans les ports danubiens de Braila, Galati et Sulina. La Révolution de 1848 et le succès du mouvement de Risorgimento, d’unification de l’Italie, ont constitué un modèle à suivre pour les révolutionnaires roumains. En même temps, l’Italie a joué un rôle spécial pour la Roumanie en janvier 1859, lorsque les Principautés roumaines se sont unies grâce à l’élection d’un prince unique en la personne d’Alexandru Ioan Cuza. L’opinion du Conseil de contentieux diplomatique piémontais a été décisive, puisque la conclusion juridique a confirmé la légalité de l’élection de Cuza, affirmant que la Convention de Paris de 1858 avait été respectée; le texte de la Convention stipulait l’union des principautés et l’élection de deux princes à lasi et à Bucarest, sans préciser s’il fallait élire ou non une même personne. L’opinion favorable du Conseil piémontais a donc été un argument juridique en faveur de la reconnaissance de l’Union des Principautés roumaines et de l’élection d’Alexandru Ioan Cuza. Par la suite, les relations bilatérales ont continué à se développer. Une première agence diplomatique de la Roumanie a été ouverte à Rome en 1873. Le premier agent diplomatique en Italie a été Constantin Esargu personnalité réputée de la vie politique roumaine et fondateur de l’Athénée roumain, auquel il a d’ailleurs légué sa fortune. »

     

    Les enjeux de l’exposition

     

    Concernant l’exposition accueillie par la Banque nationale de Roumanie, Doru Liciu a précisé:

    « Nous avons voulu marquer les moments les plus importants qui ont jalonné nos relations bilatérales: ‘Union des Principautés, la reconnaissance de l’indépendance et l’établissement de relations diplomatiques, la coopération et la collaboration durant la Grande Guerre, quand l’Italie et la Roumanie ont suivi des parcours identiques, malgré leur alliance formelle avec les Puissances centrales. Elles ont fait le choix de rejoindre l’Entente afin de pouvoir réaliser leurs idéaux nationaux. Une Légion roumaine s’est formée en Italie, elle était constituée d’anciens prisonniers de guerre de l’armée austro-hongroise, des ethniques roumains, originaires de Transylvanie, de Bucovine et du Banat, qui ont milité pour l’union de tous les Roumains et qui ont eu une contribution décisive à la réalisation de l’Union de la Bucovine et de la Transylvanie avec la Roumanie. Quant aux relations culturelles, elles ont connu un essor particulier à l’entre-deux-guerres, lorsque l’Academia di Romania fut ouverte à Rome dans les années 1920, et /’Institut roumain de recherche en sciences humaines fut inauguré à Venise dans les années 1930. Pour résumer, les Archives diplomatiques du Ministère des Affaires étrangères mettent en lumière l’histoire en tant que moyen de connaitre le passé, afin de comprendre le présent et de construire un avenir meilleur. »

     

    Les 145 années de relations diplomatiques roumano-italiennes prouvent une fois de plus que les valeurs, partagées par la Roumanie et l’ltalie et mentionnées dans les deux documents de référence exposés (les Déclarations communes sur le Partenariat stratégique de 1997 et sur le Partenariat stratégique consolidé de 2008), ont acquis une signification encore plus forte dans le contexte géopolitique actuel.

    (Trad. Ileana Tăroi)

  • Theodor Aman, fondateur de l’Ecole d’art roumaine

    Theodor Aman, fondateur de l’Ecole d’art roumaine

    Le premier artiste roumain moderne

     

    Theodor Aman (1831-1891) a été un peintre, graphiste, sculpteur, pédagogue et académicien roumain, fondateur, aux côtés d’un autre grand artiste roumain Gheorghe Tattarescu, de la première école des beaux-arts de Bucarest. Dans l’histoire des arts plastiques roumains, Theodor Aman est le premier véritable artiste moderne, dont l’influence a accéléré l’ouverture à la modernisation culturelle et au développement artistique des institutions de culture des Principautés unies de Moldavie et de Valachie.

     

    Ouvrir une école des Beaux-Arts à Bucarest

     

    La muséographe Diana Șuteu, commissaire du Musée Aman, composante du Musée municipal Bucarest, raconte la naissance de l’idée d’ouvrir une Ecole des Beaux-Arts à Bucarest:

    « Aman a eu la chance, quand il n’avait que 19 ans, de sortir d’une Valachie sous influence ottomane et très, très en retard par rapport à l’Occident européen. Il a eu cette chance d’aller à Paris, qui, à l’époque, était la capitale de la culture et de l’éducation artistique. Donc, un enfant de 19 ans, parti de l’espace que j’ai mentionné, arrive à Paris où il découvre un monde développé selon des règles différentes et totalement inconnues. Et il s’y adapte, car il a tout de même reçu une éducation : il parle plusieurs langues, il fait de la musique, il a été un élève intelligent et appliqué. Il aurait dû retourner autour de 1855 dans l’espace qu’il avait quitté, mais il reçoit un message de Barbu Știrbei, livré par un neveu de celui-ci: « Dis à Aman d’attendre encore un moment avant de rentrer, car la situation n’est pas encore prête à l’accueillir ». Il reste à Paris jusqu’en 1858 et il profite pour apprendre tout ce qui était disponible dans son domaine d’intérêt. Il est évident qu’Aman a préféré suivre le modèle de l’artiste de la Renaissance, qui devait maîtriser un maximum de techniques. Quand il rentre au pays en 1858, il est travaillé par une idée très puissante: il est décidé de fonder une école. Il avait compris le point où se trouvait la société occidentale ainsi que le passé de la culture et de l’art européen dans un espace qui avait évolué normalement. Il avait compris qu’un peuple, une société ne pouvait pas évoluer sans éducation. Sa première option a donc été de créer une école. »

     

    Des efforts soutenus 

     

    Doina Șuteu explique comment Theodor Aman a finalement réussi à mener à bien sa démarche fondatrice:

    « A partir de 1858, il approche, sans succès, tous les officiels de son temps. Il demande tout simplement de recevoir un terrain sur lequel il veut faire construire une école privée, mais on ne l’entend pas. Et pourtant, il obtient l’autorisation en 1864. Alexandru Ioan Cuza, qui était à la tête de l’Etat, avait fondé en 1860 l’Université et l’Ecole d’art d’Iași. En 1864, Cuza signait le décret de création de l’Ecole des Beaux-Arts de Bucarest et c’est à ce moment-là que l’Université de Bucarest ouvre aussi ses portes. Aman fait toutes ces démarches avec son ami et confrère  Gheorghe Tattarescu, qui était de deux ans son aîné. Tattarescu avait étudié à Rome, mais ils se sont battus ensemble pour réaliser cet objectif. En 1864, lorsque l’école est inaugurée, Aman est nommé directeur, fonction qu’il assumera jusqu’à sa mort en 1891. C’est ainsi que les jeunes talentueux de l’espace roumain ont eu, eux-aussi, la chance d’étudier avec des gens qui s’étaient formés en Occident. »

     

    Theodor Aman, l’homme

     

    La muséographe Doina Șuteu dresse également un portrait du professeur Theodor Aman :

    Je l’ai dit à plusieurs reprises, Aman aurait pu ne rien créer de ce que nous voyons, c’est-à-dire son art, mais l’histoire de la culture aurait retenu son nom en tant que fondateur de l’école et de professeur. Car il a été un professeur exceptionnel, paraît-il. De nombreux témoignages parlent de sa relation avec les étudiants, qu’il aimait comme s’ils avaient été ses propres enfants et qui le lui rendaient bien. Des fragments de correspondance qui nous sont parvenus montrent des échanges affectueux, comme entre un père et ses enfants. Aman n’a pas eu ses propres enfants et ses étudiants avaient occupé cette place dans sa vie. La relation humaine était doublée d’une relation professionnelle remarquable, car, de par son éducation et sa formation, Theodor Aman était un professeur exceptionnel, mais aussi exigeant. Nos premiers artistes importants de la fin du XIXème siècle et du début du XXème ont été ses étudiants. »

     

    Theodor Aman est un repère dans l’histoire de l’art roumain. Son nom a bien sa place dans cette histoire grâce à son œuvre et à sa contribution à la fondation des premières Ecoles des Beaux-Arts de l’espace roumain. La maison-atelier, que l’artiste a dessinée, peinte et décorée lui-même, est aujourd’hui l’un des musées les plus beaux et les plus originaux de Bucarest, un lieu qui reflète la personnalité complexe du grand maître Theodor Aman. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • L’Exposition personnelle « This Side of Paradise » de l’artiste Marius Bercea

    L’Exposition personnelle « This Side of Paradise » de l’artiste Marius Bercea

    La ville de Timișoara (ouest de la Roumanie) a accueilli jusqu’à la mi-août une exposition très spéciale : « This Side of Paradise », la première exposition personnelle de l’artiste visuel Marius Bercea, ouverte au siège de la Fondation Art Encounters. Marius Bercea est un des artistes roumains les plus appréciés dans le monde de l’art contemporain. A Timișoara, le public a pu admirer plus de quarante toiles et dessins réalisées en Roumanie et aux Etats-Unis ces quinze dernières années. Marius Bercea a expliqué le choix du titre de son exposition:

    « C’est une première pour moi aussi le fait d’exposer un nombre assez grand de créations réalisées à travers quatorze ou quinze ans. Le titre est évidemment lié au roman « This Side of Paradise » de F. Scott Fitzgerald, et c’est à l’intérieur de ce cadre que j’ai travaillé avec Diana Marincu. Nous avons construit une exposition dont les huit salles ont des descriptions individuelles. »

      

    Une composition de grandes dimensions, avec une composante théâtrale

    Dans les huit salles mentionnées par Marius Bercea, les ouvrages et les concepts ont illustré des thèmes spécifiques, a-t-il ajouté:

    « La majorité des ouvrages a été réalisée dans l’environnement traditionnel de la peinture. Deux des salles, que l’on pourrait appelées « de poche », ont été consacrées à une zone de dessins, d’esquisses, une sorte de journalisme visuel de l’instant. Dans une autre salle l’on a pu voir un montage photo dynamique, issu d’une série nombreuse de photographies que j’avais prises à la périphérie de la ville de Los Angeles, dans les déserts de Mojave, Morongo et Death Valley. La commissaire de l’exposition a été très généreuse, puisque je me suis appuyé sur une sorte d’armature et de construction de plusieurs thèmes que j’ai traités. On y a donc trouvé une salle avec des créations des années 2009, 2010, 2011, qui s’est rapportée à un temps passé. Il y a eu de nombreuses citations de la zone de l’architecture, de Zirra, des années 1980, lorsque nous étions bien-sûr contraints en quelque sorte de passer nos vacances dans ces lieux enveloppés dans un éclectisme architectural, et puis un autre type de salle, où il y avait un rapprochement visible entre un type de modernisme des rives de la mer Noire et un modernisme de l’architecture présent plutôt sur la côte ouest de l’Amérique, au sud de la Californie, une zone dont j’ai explorée l’architecture et le design. C’est ce qui explique la présence, dans plusieurs de mes ouvrages, de ce mythe moderne du « design et architecture ». Il y a eu ensuite une salle très, très personnelle, où était exposée, je dirais, la pièce centrale de l’exposition « The Theory of Chapel ». C’est une composition de grandes dimensions, avec une composante théâtrale, issue d’une certaine manière de « La Cerisaie » de Tchekhov. Ce sont deux moments, quand l’action se déroule à l’extérieur, dans les deuxième et quatrième actes de la pièce, et quand on trouve cet élément musical. Dans ses indications de mise en scène, Tchékhov ouvre la scène par le son lointain d’une corde cassée, qui explique la chorégraphie du mouvement effectué par le personnage de cette composition. Il y a aussi eu plusieurs ouvrages qui se réfèrent à tous les temps que nous vivons. Et j’ai aussi proposé un ouvrage qui parlait du confort et de l’hospitalité qui rencontrent le mythe et la violence, de ce qui nous transforme tous en spectateurs ou téléspectateurs, ou vidéo spectateurs, de ce reality show absurde que nous vivons depuis quelques années. »

     

    Portrait de Marius Bercea

    La commissaire de l’exposition, Diana Marincu, a fait une brève présentation de l’artiste Marius Bercea :

     

    « Marius Bercea fait partie d’une génération d’artistes déjà extrêmement convaincants, qui ont prouvé la force de leur message artistique à un niveau national et international. La Fondation Art Encounters a également pour mission de créer une plateforme dédiée à ce type de confirmation, qui est malheureusement trop peu livrée par les institutions de Roumanie, mais plutôt par celles d’Occident. Marius Bercea a développé son talent dans les années 2000, quand la ville de Cluj abritait cet incroyable boom créatif et c’est en raison de ce phénomène qu’il a davantage exposé à l’étranger. »

    Diana Marincu a aussi parlé du contenu de l’exposition dont elle a été la commissaire:

    « L’exposition a rassemblé des ouvrages réalisés par Marius Bercea à différentes époques, ce qui a été intéressant et la transformait en une mini rétrospective, mettant en lumière son intérêt pour le développement social et politique de la Roumanie et pour sa recherche en Amérique, en Californie plus exactement. Mais nous avons aussi des ouvrages qui s’arrêtent sur la nouvelle génération, née après 1990, après la Révolution, et dont les repères sont entièrement différents des ceux de la génération précédente. Cette exposition a donc montré son intérêt pour des lieux, des espaces et des personnages, pour des situations vécues par des collectivités. »

     

    Pourquoi le choix de l’artiste Marius Bercea ?

    Le président de la Fondation Art Encounters, Ovidiu Șandor, a quant à lui souligné l’intention de ramener à l’attention du public national des artistes roumains reconnus à une échelle internationale. Ovidiu Șandor a également expliqué le choix de l’artiste Marius Bercea pour cette rencontre:

     

    « Nous parlons déjà d’une série d’expositions et nous souhaitons continuer cette démarche, née, je crois, dans le contexte de l’exposition Adrian Ghenie de l’année dernière. Nous avons compris qu’il y avait déjà des artistes bien connus et reconnus dans le monde de l’art et qui, pour des raisons diverses, n’avaient pas été très visibles en Roumanie. Cette fois-ci, il s’agissait de Marius Bercea et nous nous proposons d’inviter à l’avenir ces artistes présents dans des expositions, des galeries d’art, à des biennales à l’étranger, et de les convaincre de la nécessité de se faire mieux connaître du public de Roumanie. Certes, à présent, nous avons accès à des images et des expositions sur tous nos écrans – portables, ordinateurs – mais nous nourrissons la conviction que la rencontre directe avec l’art et l’artiste est importante. Il est important pour la culture roumaine d’avoir la possibilité de voir ici aussi les œuvres de ces artistes. Je crois que cela est important pour les étudiants des Beaux-Arts. Marius Bercea est un peintre par excellence. Ici, nous avons accès à d’autres créations, à la manière dont il emploie la photographie comme source d’inspiration et comme démarche esthétique vers sa peinture. Marius Bercea est un peintre qui mérite d’être encore plus connu et reconnu dans notre pays, tel qu’il l’est sur la scène internationale de l’art. » (Trad. Ileana Ţăroi)

  • « La personnalité de Theodor Aman. Inscriptions, fantaisies et autres excentricités ».

    « La personnalité de Theodor Aman. Inscriptions, fantaisies et autres excentricités ».

    Clin d’oeil sur Theodor Aman

     

    L’exposition est intitulée « La personnalité de Theodor Aman. Inscriptions, fantaisies et autres excentricités ».

    Theodor Aman (1831-1891) était un peintre, graphiste, sculpteur, pédagogue et académicien roumain, fondateur des premières écoles roumaines des Beaux-arts de Bucarest et de Iași (nord-est). Il était également l’initiateur des premiers salons d’art en Roumanie. Il est considéré comme le premier artiste moderne dans l’histoire de l’art roumain.

     

    La commissaire de l’exposition, l’historienne de l’art Greta Șuteu nous explique :

    « L’exposition-événement de cette année au Musée Theodor Aman est une première, car elle ne porte pas l’attention du public sur les créations de Theodor Aman, mais tente de mettre en valeur certains aspects qui peuvent révéler l’homme qu’était Aman. »

     

    Une exposition d’objets personnels

     

    Greta Șuteu nous raconte aussi comment l’exposition a été mise en œuvre :

    « Heureusement le patrimoine du musée contient divers objets personnels de l’artiste et de sa famille, laissés par Mme Aman dès 1904, lorsqu’elle a cédé la maison et toute la collection d’art pour ouvrir le musée. Grâce à ces objets, dont la grande majorité étaient gardés dans les dépôts, nous avons pu reconstituer différentes hypostases de l’homme Aman, à partir desquelles nous pouvons tenter de révéler différents profils. »

     

    Un artiste aux multiples facettes

     

    Quelles sont les facettes de la personnalité de l’artiste Theodor Aman que l’on peut découvrir dans l’exposition et comment sont-elles présentées au public ? Greta Șuteu nous explique :

    « En ordre chronologique, je commencerais par l’enseignant Aman. Il se révèle dans l’exposition en tant que fondateur de l’Ecole des Beaux-Arts et professeur de nos premiers maîtres de la fin du 19e et du début du 20e siècle, surtout à travers des textes, à savoir des fragments de correspondance entre lui et ses élèves, fragments qui sont absolument charmants. Ainsi découvre-t-on un professeur sérieux, mais aussi très proche de ses élèves et de certains élèves fascinés par lui, qu’ils aiment et respectent énormément. Le poète Aman est moins connu par le public. Il a publié quelques poèmes dans « Noua Revistă Română » (Le nouveau magasine de Roumanie). Qui plus est, nous avons été surpris de constater qu’en plus de peindre, Aman était aussi sculpteur. Le musée révèle aussi son activité de musicien puisqu’il jouait du violoncelle. Un autre aspect intéressant est la personnalité d’Aman. L’homme du monde Amman organisait des soirées musicales, mais aussi des bals, généralement masqués, dans cette maison spectaculaire, auxquels tout le gratin de la capitale était invité et qui étaient évoqués dans les journaux du monde entier. Nous disposons de fragments de ces journaux dans lesquels les événements qui se sont déroulés ont été évoqués avec des détails somptueux. Un autre aspect intéressant est le collectionneur Aman. Nous possédons une importante collection d’objets orientaux. Sans oublier Aman le propriétaire, celui qui avait construit cette maison spectaculaire. Enfin, n’oublions pas la personnalité d’Aman, qui s’est révélé être un pilier de la société dans laquelle il a vécu. Le plus important est que nous avons exposé le projet de Theodor Aman pour la couronne royale de Roumanie, à savoir la couronne d’acier. »

     

     

    L’histoire de la couronne royale de Roumanie est fascinante. Le premier roi de la Roumanie après la Guerre d’Indépendance (1877-1878), Carol I, a souhaité une couronne d’acier, et pas une d’or, pour symboliser le courage des soldats roumains dans la Guerre d’Indépendance. Une commission a délégué Theodor Aman de faire le projet de la couronne, qui a été ensuite construite à partir d’un char capturé pendant la bataille de Plevna (30 août 1877).

     

    Le public est attendu à l’exposition jusqu’au 30 mai 2025 de dimanche à mercredi, de 10 à 18 heures. Le site du musée offre plus d’informations sur la maison de Theodor Aman : https://muzeulbucurestiului.ro/muzeul-theodor-aman.html

     

     

  • La personnalité d’Alexandru Tzigara-Samurcaş – présentée au Musée du Paysan roumain

    La personnalité d’Alexandru Tzigara-Samurcaş – présentée au Musée du Paysan roumain

    Alexandru
    Tzigara-Samurcaş (1872 – 1952) a été un ethnographe, muséologue et journaliste culturel,
    personnalité importante de la culture roumaine pourtant oubliée durant le
    régime communiste de Roumanie. Proche de la famille royale et du roi Carol I
    (1839 – 1914), Alexandru Tzigara-Samurcaş a créé en 1906 le « Musée
    national », institution sur laquelle s’est coagulé plus tard l’actuel
    Musée national du Paysan roumain.

    Inaugurée dans les salles de l’établissement
    culturel de Bucarest en 2022, une exposition continue à rendre hommage depuis à
    la personnalité du fondateur du musée. Virgil Ştefan Niţulescu, directeur du
    Musée du Paysan roumain, nous donne davantage de détails : « Alexandru Tzigara-Samurcaş, également auteur d’un livre
    fondamental de notre culture – « Muséographie roumaine », a été
    célébré l’année dernière à l’occasion du 150ème anniversaire de sa
    naissance et du 70ème anniversaire de sa mort. Nous lui avons rendu
    hommage à travers cette exposition ouverte le 24 novembre 2022. Le projet
    initial était de la fermer au bout de six mois, mais nous nous sommes rendu
    compte que la réouverture de notre exposition permanente n’était pas encore
    prête et puis aussi que l’exposition « Alexandru Tzigara-Samurcaş,
    fondateur du Musée national » contenait de nombreux objets jamais
    présentés auparavant. Car tous ces objets exposés, à quelques exceptions près
    appartenant à la collection de la famille et à celle du musée, des objets
    personnels de Samurcaş, tous les autres donc ont été collectés par lui et
    déposés dans les entrepôts de l’établissement. Il y en a eu qui ont été
    présentés à l’occasion de l’exposition organisée par lui-même après la fin de
    la Première guerre mondiale. D’autres objets n’ont jamais été exposés, pour des
    raisons diverses. Donc nous avons voulu les mettre à la disposition du public,
    car Tzigara-Samurcaş est malheureusement très peu connu. »



    Virgil
    Niţulescu a parlé avec admiration de la personnalité du fondateur du Musée du
    Paysan roumain, Alexandru Tzigara-Samurcas : « Il a
    été une personnalité tout à fait remarquable de la culture nationale, un homme
    plurivalent qui a réalisé énormément de choses. Je me suis même demandé comment
    a-t-il trouvé le temps d’en faire autant ? Car il a non seulement été le
    directeur de ce musée pendant 40 ans, de 1906 à 1946, mais il a aussi géré les
    « Fondations royales » et il a occupé le poste de directeur de
    plusieurs publications culturelles. Il a sillonné la Roumanie pour
    photographier et collectionner des objets ; il a visité d’autres pays,
    notamment l’Italie et l’Allemagne. Il avait d’ailleurs une formation culturelle
    allemande, c’est dans cet espace-là qu’il avait eu son doctorat. »



    Selon
    le directeur du Musée du Paysan roumain, le public devrait garder en mémoire
    plusieurs choses concernant Alexandru Tzigara-Samurcaş et la collection qu’il a
    léguée à la culture roumaine : « Ce qui est important
    chez Tzigara-Samurcaş et ce qui le distingue en même temps de tous les autres
    muséologues à avoir collectionné ce type de biens culturels, c’est le fait que
    lui-même ne se croyait pas ethnographe et
    qu’il avait essayé de collectionner des objets qu’il trouvait
    « beaux ». … Alexandru Tzigara-Samurcaş a essayé de… comment
    dire ?… de mettre en opposition l’art qu’il définissait comme national,
    c’est-à-dire de très beaux objets, réalisés par des paysans roumains anonymes,
    et l’art aulique occidental… Autrement dit, selon lui, cet art, réalisé par des
    artistes paysans anonymes, nous donne notre identité. … C’est bien ça le type
    de collection que nous lui devons et notre musée continue d’être marqué encore
    aujourd’hui par sa façon de penser. Toutes nos collections rassemblent des
    objets qui sont beaux, sans être nécessairement représentatifs. … C’est la
    manière dont les objets ont été collectés qui rend la collection de notre musée unique. »



    Quel
    est le poids culturel de l’exposition ouverte au Musée du Paysan roumain ?
    Virgil Niţulescu a répondu : « Je voudrais ajouter
    le fait qu’Alexandru Tzigara-Samurcaş a eu presqu’une attitude d’érudit de la
    Renaissance. Sa culture était vaste, il s’intéressait à tout ce qui était
    autour de lui, à la vie de la cité, comme on dit, à toutes les évolutions dans
    la culture roumaine. … Une telle personnalité a sciemment été oubliée après le
    coup d’état communiste du 30 décembre 1947. … A présent, nous avons pu
    constater l’intérêt grandissant pour la personnalité de Tzigara-Samurcaş, dont
    on parle de plus en plus dans l’espace public. »



    Virgil
    Niţulescu, le directeur du Musée du Paysan roumain de Bucarest, espère que
    l’établissement de culture atteindra ses objectifs premiers en 2024 : « Certes, je souhaite que nous puissions rouvrir notre exposition
    permanente dans le courant de cette année, mais je dois dire aussi qu’il nous
    sera difficile de nous séparer de cette exposition temporaire dédiée à Tzigara-Samurcaş.
    Je précise, pourtant, que certains des objets exposés actuellement le seront
    aussi dans l’exposition permanente, donc notre public aura la chance de les
    revoir. »



    L’exposition
    temporaire consacrée à l’ethnographe et muséologue roumain Alexandru
    Tzigara-Samurcaş reste ouverte, en attendant la réouverture de l’exposition
    permanente du Musée du Paysan roumain de Bucarest. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • L’exposition « Pèlerin » de l’artiste plasticien Vlad Ciobanu

    L’exposition « Pèlerin » de l’artiste plasticien Vlad Ciobanu

    Pèlerin, la toute dernière exposition de Vlad Ciobanu

    Le début du
    mois de décembre 2023 a donné lieu au vernissage d’une exposition accueillie
    par la Bibliothèque municipale Bucarest (BMB), dans le cadre de l’Artothèque
    BMB. Portant le titre « Pelerin / Pèlerin », l’exposition réunit les
    dessins d’un des plus talentueux et appréciés artistes plasticiens
    contemporains – Vlad Ciobanu. Malheureusement, ce fut sa toute dernière
    exposition, car il nous a subitement quittés à l’âge de 75 ans. Il est un des
    sculpteurs roumains contemporains les plus connus, formé à l’Institut des
    Beaux-Arts de Bucarest, dont les œuvres ont pu être admirées à des salons et
    expositions personnelles et collectives, en Roumanie et à l’étranger.

    Quel concept?



    Dans un de ses très probablement derniers entretiens avec les médias, le
    regretté artiste plasticien Vlad Ciobanu nous a parlé du concept et du choix des créations présentées
    sur les cimaises de la Bibliothèque municipale Bucarest:


    Vlad Ciobanu: « J’ai exposé des ouvrages, des
    dessins, principalement de deux cycles – « Pelerin/Pèlerin » et « Pământ
    rugător/Terre implorante ». Vous avez pu constater que c’est un style
    figuratif en quelque sorte, en ce sens que je suis parti de l’idée du pèlerin
    en quête d’un but, et que, justement, cette quête et ce but le transforment et
    le construisent. Lui, il devient cet enjeu, cette cible, cette quête. La terre
    implorante veut dire de nombreuses bornes religieuses, consacrées, dans ce
    monde. Cette terre est transfigurée du fait d’être une terre des prières,
    consacrée en ce sens. Ce qui plus est, l’homme est lui-même une terre
    implorante, car Adam se traduit par « terre rouge/pământul roșu ».
    J’ai aussi exposé d’autres ouvrages en partant du rouge, du jaune et du bleu,
    assis sur l’idée facilement décelable, d’un hommage rendu à ce pays, que nous
    aimons malheureusement de moins en moins. En même temps, en matière de symbole
    des représentations chromatiques, le bleu est consacré au Père, le rouge au
    Fils et le jaune au Saint Esprit. Et c’est là que surgit le personnage qui se
    détache de la Trinité et descend pour notre rédemption. Ces trois couleurs sont
    liées ensemble et pour moi elles sont plutôt des prières. Il y existe peut-être
    aussi une sorte de réflexion, mais pour moi ce sont des façons de prier. J’ai
    deux autres dessins, inspirés par une Élégie de Nichita Stănescu. Nous étions
    comme des frères et, puisque le 13 décembre il y a eu 90 ans depuis sa
    naissance et 40 ans depuis son départ final, j’ai ressenti le besoin de
    l’évoquer. »



    Des projets qui, malheureusement, n’auront plus lieu



    Qu’est-ce que l’année 2023 a apporté à l’artiste Vlad
    Ciobanu? Et quelle est l’explication du choix de présenter exclusivement des
    dessins dans l’exposition accueillie par l’Artothèque BMB?


    Vald Ciobanu: « J’ai travaillé sans trop
    avancer, mais les recherches sont moins visibles que les réussites. J’ai aussi
    voulu montrer de la sculpture, mais j’ai voulu voir d’abord comment s’accordent
    les dessins, s’ils sont en mesure de coaguler un monde, pour ramener la
    sculpture après. Si les dessins allaient devenir parasitaires, je les aurais enlevés,
    pour ne garder que ce qui s’inscrirait d’une façon organique dans l’exposition.
    Finalement, j’ai renoncé à la sculpture, car l’exposition a tout naturellement
    été fermée du 21 décembre au 7 janvier, car la salle appartient à la
    Bibliothèque Sadoveanu (BMB). J’ai donc pensé que l’effort était assez important pour
    une visibilité fort réduite. D’ailleurs, je referai cette exposition dans une
    autre salle, on va voir, car celle-ci est plutôt petite et malheureusement
    discrète, comme vous le savez. Mais, en clair, l’exposition est avant tout faite pour que moi, je puisse me rendre compte si les choses peuvent continuer dans
    cette direction et si mes créations constituent un monde, un univers à part, si
    elles proposent quelque chose de palpable. Et il me semble que ça peut
    continuer comme ça. Alors, pour répondre à votre question, 2023 a été une bonne
    année, puisque j’ai réussi à arriver à une conclusion, certes provisoire, mais
    conclusion quand même. »




    Puisque l’année 2024 est à son début, s’annonçant bien
    chargée du point de vue du travail et des événements culturels, Vlad Ciobanu nous
    a parlé de ses projets en matière d’expositions et de symposiums artistiques:


    Vlad Ciobanu: « Aux
    symposiums, l’on est invité. À présent, je ne fais plus commissaire
    d’exposition. Pour les symposiums, on va voir… ce sera peut-être à Ploiești, je
    ne sais pas… mais je prépare une exposition à Iași, à la Salle Cupola, et une
    autre, grande, façon rétrospective, pour 2025 au Palais de la culture de Iași.
    Moi je suis originaire de Moldavie, donc je commencer là-bas et ça va
    probablement occuper presque tout mon temps. Je suis aussi en train d’écrire
    deux-trois livres, mais ce n’est pas un travail systématique, parce que la
    sculpture ne me laisse pas trop libre. Pour l’instant, j’ai des projets. Pourvu
    que Dieu me garde en bonne santé. J’espère qu’il a encore prévu des choses pour
    moi.»



    Le sculpteur Vlad Ciobanu était en
    train de préparer une rétrospective d’envergure pour 2025, à Iaşi (au nord-est
    de la Roumanie). L’exposition sera malheureusement posthume. (Trad. Ileana
    Ţăroi)



  • 20.11.2023 (mise à jour)

    20.11.2023 (mise à jour)

    Retraites – Votée la semaine dernière par le Sénat, le projet de loi du système de retraite a été adoptée lundi par la Chambre des députés de Roumanie, au bout d’une heure de discussions. La ministre du Travail, Simona Bucura – Oprescu, a déclaré que par cette nouvelle loi, le gouvernement souhaite corriger les écarts de pension entre les différentes catégories de retraités. La réforme des retraites repose sur deux piliers, à savoir la cotisation et le travail. Les représentants de l’opposition affirment que le pays ne dispose pas de ressources financières nécessaires pour se permettre une telle hausse. Les pensions de retraite sont censées être majorées à deux reprises. La première, à partir du 1 janvier, sera de 13,8% et concernera tous les 5 millions de retraités, tandis que la seconde qui aura lieu en septembre, sera valable pour trois millions de retraités seulement et sera calculée compte tenu de la période de cotisation et d’une revalorisation de l’indice de correction.

    Budget – L’élaboration de la nouvelle construction budgétaire 2024 est entrée cette semaine dans la dernière ligne droite. La coalition au pouvoir en Roumanie a décidé déjà que les domaines prioritaires seront les Investissements, l’Education et la Santé. N’empêche, dans le contexte des contraintes liées au déficit budgétaire excessif, aucun des ministères ne se verra accorder l’enveloppe requise. La situation s’avère encore plus compliquée après que les mairies et le Ministère des Transports multiplient leurs demandes de financement. La nouvelle construction budgétaire sera soutenue par la lutte contre l’évasion, a fait savoir le premier ministre Marcel Ciolacu qui affirme qu’une fois combattue l’évasion, le pays aura les ressources financières nécessaires pour majorer les pensions de retraite et le budget alloué à l’Education et à la Santé.

    Praia – La Roumanie soutient le renforcement des relations entre l’UE et la République du Cap Vert, a fait savoir lundi le président roumain, Klaus Iohannis, en visite à Praia. Lors d’un point de presse commun avec son homologue José Maria Neves, Iohannis a précisé que par la signature de trois documents bilatéraux, Bucarest renforcera sa coopération avec ce pays africain dans les secteurs éducationnel, sanitaire-vétérinaire et de la Protection civile. Le chef de l’Etat roumain a entamé mardi dernier une tournée en Afrique qui a inclus le Kenya, la Tanzanie, Zanzibar, le Cap vert et qui prendra fin au Sénégal.





    Navire
    -Un navire Galaxy Leader, battant pavillon des Bahamas et qui naviguait en mer
    Rouge a été capturé le 19 novembre, par les rebelles Houthis, et amené au large
    des côtes Yéménites. Selon les premières informations, parmi les membres de
    l’équipage figure aussi un ressortissant roumain, selon un communiqué du MAE de
    Bucarest. Une cellule de crise interinstitutionnelle a été activée, une
    procédure standard à chaque fois que des ressortissants roumains sont
    concernés. Le ministère des Affaires Etrangères et les autorités roumaines en
    charge de telles situations, en étroite coopération avec d’autres partenaires internationaux
    ont entrepris des démarches en vue de solutionner la situation.


    BNR
    – La Banque centrale de Roumanie se propose d’organiser plusieurs événements
    afin de réitérer sur le plan international le droit-créance sur le trésor en or
    roumain évacué » à Moscou dans les années 1916,1917 et séquestré par la suite
    par l’URSS. Le gouverneur BNR, Mugur Isarescu, affirme que l’institution qu’il
    dirige n’a pas cessé de faire des démarches pour récupérer le trésor. Sauf que
    les décideurs européens ne connaissent pas cet épisode que les experts roumains
    n’ont pas suffisamment expliqué.










    Energie
    – Le réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Cernavoda a été rebranché au
    système énergétique national et a fonctionné normalement lundi, a fait savoir
    le ministère de l’énergie de Bucarest. L’unité a été automatiquement débranchée
    dans la nuit de samedi à dimanche, à cause du vent fort dont la vitesse
    dépassait les 100 km à l’heure. Dimanche dans l’après-midi, environ 40 000
    consommateurs de 80 localités de Dobroudja (sud-est) étaient concernés par des
    coupures d’électricité. Entre temps, l’alimentation a été reprise pour 93% des
    foyers affectés.


    Exposition
    – Ouverture lundi, à Rome, au Musée des Thermes de Dioclétien, de l’exposition
    « La Dacie – dernière frontière de la romanité » qui accueillera les
    visiteurs jusqu’à la fin du mois d’avril. L’exposition réunit des centaines
    d’objet archéologiques de Roumanie d’il y a un millénaire. Les artefacts
    proviennent de 47 musées de Roumanie, République de Moldavie et Italie, qui
    témoignent de la civilisation romaine. Selon l’ambassadrice Gabriela Dancău, l’exposition
    mélange archéologie et technologie, permettant aux visiteurs l’accès à l’univers
    des Daces, les ancêtres des Roumains.




    Foot
    – Qualifiée au Championnat d’Europe de football, de 2024, en Allemagne, la
    sélection de foot de la Roumanie rencontrera mardi soir la Suisse, pour son
    dernier match de la phase de poules des éliminatoires de l’Euro 2024. Sans
    aucune défaite, la Roumanie domine son groupe et pourrait même terminer en
    première position si elle ne s’incline pas devant la Suisse, également qualifiée
    à l’Euro de l’année prochaine. Les tricolores bleu-jaune-rouge ont obtenu une
    nouvelle victoire samedi, lors du match contre la sélection d’Israël.

    Météo – En Roumanie, les températures continueront mardi à être plus douces que la normale, avec un pic de 17 degrés. Nous aurons 14 degrés mardi, à midi, dans la capitale roumaine et de la pluie dans la soirée.

  • Brancusi, sources roumaines et perspectives universelles

    Brancusi, sources roumaines et perspectives universelles

    Faire revenir Constantin Brancusi en Roumanie, c’est l’objectif de l’exposition « Sources roumaines et perspectives universelles » l’événement phare du programme Timisoara Capitale culturelle européenne 2023, mais aussi l’exposition la plus importante de l’année en Roumanie. Ouverte du 30 septembre au 28 janvier 2024 au Musée national d’Art de Timisoara en partenariat avec l’Institut français, l’exposition réunit pour la première fois dans ce pays une centaine d’œuvres qui illustrent les particularités de l’artiste roumain devenu célèbre par le fait qu’il a réussi à créer des formes pures, libérées de toute influence. « L’exposition est un retour symbolique de Brancusi dans son pays natal, un pays qu’il n’a jamais quitté » affirme la commissaire de l’exposition Doina Lemny qui ajoute que l’artiste est resté attaché à son pays natal même s’il doit son développement à la France.



  • L’exposition « I Love Sushi » au Musée national d’histoire de Roumanie

    L’exposition « I Love Sushi » au Musée national d’histoire de Roumanie

    Le Musée
    national d’histoire de Roumanie (MNIR) accueille, jusqu’à la fin du mois de
    juin, une exposition consacrée à la culture japonaise. Intitulée « I Love
    Sushi », elle met au premier plan la « Washoku » – la cuisine du
    pays du Soleil levant – riche d’une longue histoire et tradition, qui fascine
    gourmands et passionnés de culture et d’histoire.

    La muséographe Cristina
    Tătaru explique le thème de l’événement: « Le Musée national d’histoire
    de Roumanie se réjouit d’accueillir, du 28 avril au 30 juin, l’exposition
    « I Love Sushi » sur un thème inédit dans notre programme. Comme ce
    titre l’indique, il s’agit du sushi, le mets-phare de la cuisine japonaise. Nous
    devons cet événement à l’ambassade du Japon en Roumanie et à la Fondation Le
    Japon, institution non-profit à l’origine d’un nombre impressionnant de projets
    de promotion de la culture nippone dans le monde. C’est grâce à elles que le
    public bucarestois peut admirer cette exposition itinérante, un guide visuel à
    travers l’histoire d’un plat mondialement connu, d’une tradition culinaire
    inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, emblème de la
    fascinante culture et civilisation japonaise. Au fait, l’exposition propose une
    incursion dans l’histoire du sushi, depuis sa première mention par une source
    écrite du VIIIème siècle jusqu’à nos jours, quand il connait d’innombrables
    formes et interprétations à travers le monde. On le trouve même prêt à la
    consommation dans les supermarchés de notre capitale. »



    Mais
    qu’est-ce que le sushi, au juste, Cristina Tătaru ? « L’exposition
    définit très simplement le sushi comme le symbole de la cuisine japonaise, un
    mets importé du sud-est de l’Asie continentale. Là-bas, le poisson, péché dans
    les canaux boueux des rizières, fermente avec le riz dans des baquets en bois,
    mais seul le poisson est consommé quand la fermentation est terminée. Le sushi
    est présenté comme une spécialité culinaire essentielle de la culture
    japonaise, dont les nobles se servaient pour payer le tribut au Shogun à
    l’époque d’Edo. On présente aussi ses qualités nutritionnelles, le sushi étant
    un plat sain et raffiné, peu calorique et très équilibré en termes de
    protéines, graisses et glucides, dont tout le monde parle aujourd’hui, dans le
    contexte des préoccupations pour une alimentation saine, que nous devrions tous
    adopter. »
    , a-t-elle répondu.


    Cristina
    Tătaru explique la structure de l’exposition « I Love Sushi »: « Je dois commencer par vous dire que l’exposition
    « I Love Sushi » est très bien construite, riche en couleurs et
    structurée en trois chapitres majeurs. Le premier nous introduit dans le monde
    des sushi et parle de l’origine et des nombreux ingrédients de la recette de
    base. Ici, on découvre une installation qui présente 150 variétés de sushi. Le
    deuxième chapitre est consacré à l’histoire du sushi à l’époque d’Edo, c’est-à-dire
    depuis le début du XVIIème siècle jusqu’à la seconde moitié du XIXème, et aux
    estampes japonaises, à l’art Ukiyo-e et à la littérature de cette époque
    lointaine, où le sushi occupait une place gastronomique de choix. Le troisième
    chapitre est consacré aux temps présents et nous montre le parcours, depuis les
    « nigiri-sushi » traditionnels, préparés dans les restaurants
    japonais, aux célèbres « Californian Rolls », des rouleaux de riz,
    légumes frais et tranches de tons, le tout enveloppé dans de délicates feuilles
    d’algues, des réinterprétations contemporaines très répandues dans les
    restaurants occidentaux. Les visiteurs entrent dans cette histoire, tellement
    belle et bien construite, à l’aide d’estampes, de modèles de sushi réalisés
    avec énormément de réalisme, à l’aide aussi de vidéos documentaires et
    d’installations. On y voit par exemple la maquette à l’échelle 1/1 d’un stand
    japonais de l’époque d’Edo, ainsi qu’une installation plus élaborée, qui montre
    un chef en train de préparer différents sushis. »
    , a conclu Cristina Tătaru,
    muséographe au MNIR. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Aman chez Aman

    Aman chez Aman

    Depuis
    le mois juin dernier, les amateurs d’art sont invités à visiter une exposition
    accueillie par un des musées les plus intéressants de Bucarest – la maison-atelier-musée
    du peintre Theodor Aman, composante du Musée de la ville de Bucarest.
    L’exposition « Aman chez Aman » est dédiée à Theodor Aman (1831 -
    1891), le premier grand artiste plasticien classique, peintre et graphiste,
    pédagogue et académicien, fondateur des premières écoles des beaux-arts de
    Roumanie, à Bucarest et à Iasi.

    Les toiles présentées au public appartiennent à
    la Pinacothèque du Musée de la capitale, certaines n’ont jamais été exposées,
    ou du moins les dernières décennies, d’autres ont fait l’objet de longs et
    difficiles travaux de restauration. La muséographe et commissaire de
    l’exposition, Greta Şuteu, ajoute d’autres précisions : Aman nous rend visite à travers
    ses toiles. C’est le noyau de l’exposition que nous avons ouverte cet été et
    qui est atypique en ce sens que nous avions l’habitude de montrer des œuvres du
    patrimoine du musée. Or, cette fois-ci, nous avons ramené des créations d’Aman
    qui retournent dans sa maison. Par une chance inespérée, la Pinacothèque de
    Bucarest, elle aussi intégrée au Musée de la ville, détient huit tableaux
    peints par Theodor Aman. Des œuvres qui n’étaient pas exposées, ni restaurées, plutôt
    en mauvais état, et stockées dans l’entrepôt. Depuis deux ans, ces toiles
    subissent des travaux de restauration et cela a été une chance extraordinaire.
    Nous sommes tout simplement émerveillés de les voir en pleine lumière aujourd’hui.
    Et puisqu’elles ont été restaurées, nous avons pensé que leur meilleure
    rencontre avec le public devrait avoir lieu là où elles ont été créées. Ces toiles sont donc toutes exposées
    dans l’atelier du peintre.


    Greta
    Şuteu a ensuite passé en revue les ouvrages exposés pour la première fois
    devant le public actuel :
    Ce sont des œuvres appartenant à des périodes de création et à des genres
    différents. Nous pouvons dire qu’elles couvrent parfaitement l’ensemble de la
    carrière d’Aman, depuis l’académisme du début au pré-impressionnisme de la
    dernière période, ainsi que la plupart des genres abordés par le Maître. Le
    portrait y est très bien représenté, sur trois périodes, dont celle de la
    maturité avec le portrait de la mère du peintre. Ce portrait a d’ailleurs une
    histoire intéressante. La mère d’Aman était décédée en 1868, quand la maison de
    son fils n’était pas encore finie. Donc elle n’y avait jamais mis les pieds.
    Aman peint ce portrait en 1880. Donc, ce tableau est en fait le portrait du
    souvenir que l’artiste gardait de sa mère. Vous voyez, on peut dire que la dame
    rend en effet visite à son fils. Nous exposons aussi deux miniatures, de
    véritables joyaux : le thème en est historique – « L’assassinat de
    Ghica III » – et l’œuvre choque par ses couleurs audacieuses, par la façon
    dont l’artiste perçoit un élément, le raffinement d’une broderie par exemple. C’est
    une création de sa deuxième année d’études universitaires, quand il avait à
    peine vingt ans. Selon le critique et historien de l’art Radu Bogdan, c’est le
    premier tableau à l’huile sur un thème historique peint par Aman. Il s’agit
    donc effectivement d’une création de début.




    La commissaire de
    l’exposition « Aman chez Aman », Greta Şuteu, a aussi lancé une invitation : Nous attendons nos
    visiteurs fidèles à venir admirer cette exposition, mais nous invitons aussi
    tous ceux qui n’ont peut-être pas encore découvert ce musée, unique en son
    genre.
    (Trad. Ileana Ţăroi)

  • 23.05.2023 (mise à jour)

    23.05.2023 (mise à jour)

    Grève – La grève générale dans
    l’Education roumaine se poursuit. Les négociations de mardi entre les
    représentants du gouvernement et des syndicats ont échoué. Aux dires des
    syndicalistes, les responsables politiques se sont engagés à discuter les
    revendications salariales selon des calculs concrets. Antérieurement, le premier
    ministre, Nicolae Ciuca, avait
    appelé les professeurs et les enseignants à retourner en classe. Les
    représentants des associations de parents d’élèves et d’élèves ont exigé des
    solutions censées mettre un terme à la grève qui, disent-ils, risque de
    péricliter l’année scolaire si elle se prolonge au-delà d’une semaine. Par
    ailleurs, le Sénat de Bucarest a adopté lundi les nouvelles lois de l’Education
    nationale. Les partis politiques de la coalition au pouvoir affirment que les
    mesures sont censées réformer le système. En revanche, l’opposition considère
    que les changements n’arriveront pas à résoudre les problèmes déjà en place.


    Sanitas – Après avoir déclaré
    soutenir la grève dans l’Education nationale, les syndicalistes de la Santé
    ont déclenché leur propre mouvement de protestation. Mardi, ils ont manifesté
    devant le Ministère de la Santé, en réclamant la revalorisation du travail des personnels
    non médicaux et des sages-femmes, des tickets vacances et la modification de la
    manière de calculer le paiement des périodes de garde.














    Frontière – Un nouveau point de
    passage frontalier entre la Roumanie et la République de Moldova a été inauguré
    mardi à Leova – Bumbăta, aux bords du Prut. La rivière pourrait être traversée
    grâce à un pont flottant qui sera ouvert dans les dix jours à venir au trafic
    léger avant de permettre le passage des poids lourd. La décision d’ouvrir un
    nouveau point de passage frontalier a été adoptée après l’invasion russe de
    l’Ukraine.



    CAE – Le ministre roumain de la Défense, Angel Talvar, a
    participé mardi à Bruxelles, à la réunion du Conseil Affaires Etrangères et à
    celle du Comité directeur de l’Agence européenne de défense. « Les
    discussions ont été substantielles et ont confirmé le soutien que les pays
    européens accordent à l’Ukraine. Nous avons mis en évidence l’importance d’un
    appui consistant que l’Europe offre à l’industrie militaire des pays de
    l’Europe de l’Est. Nous avons réitéré le soutien ferme de Bucarest au parcours
    européen de Kiev et de Chisinau » a fait savoir le ministre roumain. Et
    Angel Talvar de mettre en évidence l’importance que l’Europe et l’OTAN
    coordonnent leurs réponses aux défis auxquels se confrontent les domaines
    opérationnels communs.

    Trio Valence – Inauguration mardi, à Valence, en Espagne, d’une réunion
    trilatérale Roumanie-Espagne-Pologne, en présence des chefs des diplomaties
    roumaine Bogdan Aurescu, espagnole Jose
    Manuel Albares Bueno et polonaise Zbigniew Rau. Le ministre Aurescu a salué les
    relations excellentes que la Roumanie a avec l’Espagne et la Pologne et la
    coopération étroite entre les trois pays aussi bien au sein de l’UE qu’au sein
    de l’OTAN. A Valence, le responsable roumain a abordé aussi le sujet de
    l’adhésion roumaine à l’Espace Schengen. L’occasion pour ses homologues de
    Madrid et de Varsovie de reconfirmer le soutien constant que leurs pays
    accordent à la Roumanie en ce sens. D’ailleurs, la présidence espagnole du
    Conseil de l’UE se fera une priorité de l’adhésion roumaine à l’Espace de libre
    circulation. Les trois responsables ont décidé que la réunion trilatérale
    surnommée « Valence Trio » ait lieu chaque année, au niveau
    ministériel.




    Exposition – Une exposition photo
    itinérante qui célèbre le 25ème anniversaire du Partenariat
    stratégique roumano-américain a été inaugurée mardi, à Cluj, en présence de
    l’ambassadrice des Etats-Unis à Bucarest, Mme Kathleen Kavalec. Son Excellence
    a déclaré que la Roumanie a enregistré des progrès remarquables dans le
    renforcement de la démocratie, pour devenir un pilier de paix et de sécurité
    dans la région et un exemple de prospérité économique. De nos jours, la
    Roumanie est un allié exemplaire de l’OTAN, a encore affirmé la diplomate
    américaine. L’exposition qui explore les relations bilatérales diplomatiques,
    économiques, culturelles et de sécurité
    est ouverte jusqu’au 20 juin. Elle a été déjà présentée à Bucarest et dans
    d’autres grandes villes.




    Météo – Après des températures en
    dessous de la moyenne saisonnière, maintenant, la Roumanie souffre de chaleur.
    Des pluies et des orages sont signalés dans plusieurs régions du pays.
    Mercredi, les températures iront de 21 à 29 degrés. Nous aurons 28 degrés
    mercredi midi, à Bucarest.



  • Le photographe Alexandru Tzigara-Samurcaș

    Le photographe Alexandru Tzigara-Samurcaș

    Le nom d’Alexandru
    Tzigara-Sarmucaș est intimement lié aux débuts de l’étude du monde rural
    roumain. Spécialiste du folklore, ethnologue, historien de l’art, professeur de
    l’histoire de l’art aux Universités de Bucarest et de Cernăuți
    (Tchernovtsy) et fondateur de la muséographie roumaine, Tzigara-Sarmucaș fait aussi partie de l’histoire
    de la photographie en terre roumaine. Cette passion l’a amené à immortaliser le
    village et ses gens, beaucoup moins intéressants aux yeux de ses contemporains
    que la vie citadine. La Bibliothèque de l’Académie roumaine a voulu présenter
    au grand public l’œuvre photographique du célèbre ethnologue à travers une
    exposition intitulée « Oltenia de acum un secol în fotografiile lui Alexandru Tzigara-Sarmucaș/L’Olténie
    d’il y a un siècle dans les photos d’Alexandru Tzigara-Sarmucaș »
    . La
    collection de la Bibliothèque contient à présent environ 4000 photos et 1000 clichés
    réalisés par lui.


    Alexandru Tzigara-Samurcaș est
    né à Bucarest en 1872, les mauvaises langues disant qu’il aurait été le fils
    naturel du roi Carol I. Germanophile, il fait des études de philosophie à
    l’Université de Munich, avec une spécialisation en histoire de l’art. Les
    recherches généalogiques ont mis en évidence des ascendances grecques et
    italiennes, mais aussi des liens de parenté avec les familles de boyards
    roumains Kretzulescu et Crețeanu. Tzigara-Samurcaș a épousé une Cantacuzène, ce
    qui lui a facilité l’ascension sociale. Il a rejoint la société littéraire
    « Junimea » (mot roumain vieilli signifiant « jeunesse »),
    d’orientation libérale-conservatrice, et il a commencé à signer des articles
    dans la presse culturelle de l’époque. Lors de l’éclatement de la Grande
    guerre, il s’est montré favorable au maintien de l’alliance de la Roumanie avec
    l’Allemagne, se déclarant contre l’alliance avec la France et la Grande
    Bretagne. Après la fin de la conflagration, des voix se sont élevées pour
    demander des sanctions contre Alexandru Tzigara-Samurcaș, accusé d’avoir
    collaboré avec l’occupation allemande entre 1916 et 1918. Il a résisté aux
    critiques, continuant à enseigner à l’université. Son nom est aussi lié à la
    première émission de radio diffusée en Roumanie le 1er novembre 1928,
    pour laquelle il a écrit un texte spécial. Alexandru Tzigara-Samurcaș est mort
    à Bucarest, en 1952, trois jours avant son quatre-vingtième anniversaire.


    Alina
    Popescu, de la Bibliothèque de l’Académie roumaine, est la commissaire de
    l’exposition Tzigara-Samurcaș : « L’exposition rassemble des photos
    d’églises et de monastères, notamment des fresques et du mobilier, d’Olténie,
    des images essentielles pour comprendre l’aspect d’il y a une centaine d’années
    de ces objets et lieux de culte. Les photos, réalisées entre 1900 et 1930, sont
    d’autant plus intéressantes si on les compare à la réalité d’aujourd’hui. Des
    photographes, notamment des artistes-photographes, avaient aussi existé avant
    Alexandru Tzigara-Samurcaș, des gens qui s’arrêtaient çà et là et prenaient des
    photos d’une église, pour des raisons artistiques ou bien à la demande d’un
    quelconque client. Il y avait également eu des voyageurs touristes munis d’un
    appareil photo. Mais Tzigara-Samurcaș a probablement été le premier à avoir
    délibérément choisi de prendre effectivement des photos endroit par endroit,
    objet par objet, en prenant en compte ses projets personnels ultérieurs, tels
    donner un cursus d’histoire de l’art ou écrire un livre ou, pourquoi pas,
    réfléchir déjà à fonder le Musée national devenu aujourd’hui le Musée du Paysan
    Roumain. »


    Alina
    Popescu a décrit ce que le regard d’Alexandru Tzigara-Samurcaș voyait
    tout autour lorsqu’il immortalisait le monde villageois: « Il voit un
    grand nombre d’églises en ruines, il voit de nombreux édifices, objets, églises
    frappés par la dégradation, l’oubli et le manque d’intérêts des contemporains.
    Même les anciennes chapelles, érigées par les plus ou moins petits boyards sur
    leurs domaines et qui gardent à l’intérieur les portraits en fresque des
    fondateurs, sont plutôt mal entretenues, mal éclairées et abîmées. D’ailleurs,
    ses photos devancent de peu les projets de restauration, assez nombreux, mis en
    œuvre par la Commission des Monuments, entre 1880 et 1940. »


    Quelles différences peut-on
    saisir entre les images actuelles et celles retenues par le regard
    photographique d’Alexandru Tzigara-Samurcaș, il y a plus de 100 ans? Alina
    Popescu croit que le temps a apporté des différences qui ont besoin
    d’explications supplémentaires:
    « Nous avons fait très attention
    à ce que les étiquettes du catalogue et celles de l’exposition contiennent des
    notes explicatives détaillées dans le cas des églises et des objets chez
    lesquels les différences sont très marquées. Un seul exemple pour mieux
    comprendre: dans la commune de Vladimir, les effigies des saints patrons de l’église
    (Saint Constantin, Sainte Hélène, Sainte Parasquève et Saint Jean Baptiste),
    peintes sur la façade ouest, n’existe plus de nos jours. La façade ouest est
    entièrement peinte en blanc, alors que vers 1920 elle était décorée de la
    fresque initiale, réalisée autour de l’année 1800. »



    Les photos réalisées par
    Alexandru Tzigara-Samurcaș il y a plus d’un siècle montrent un monde en retard,
    mais aussi en pleine transformation, un monde que les gens actuels réussissent
    à mieux comprendre grâce à l’avantage du temps passé. Ce monde est arrivé
    jusqu’à nous dû à la technologie d’époque, celle d’aujourd’hui ayant pour
    mission de transmettre au monde de demain ce qu’elle voit dans le présent.
    (Trad. Ileana Ţăroi)



  • 28.03.2023

    28.03.2023

    Pologne – Le premier ministre roumain, Nicolae Ciucă a reçu aujourd’hui à Bucarest son homologue polonais, Mateusz Morawiecki, qui fait une visite officielle en Roumanie. Les deux responsables participent à une réunion inter gouvernementale, suivie par la signature de deux mémorandums, l’un dans le domaine du sport, l’autre – de la défense civile. Ils participeront également au Forum économique Roumanie-Pologne, censé faciliter les contacts entre les milieux des affaires des deux pays et assurer une meilleure connaissance des opportunités de coopération. Y participent des compagnies polonaises de domaines divers, tels la défense, l’IT, l’agriculture, l’énergie, les transports, les solutions du type smart city et la mobilité urbaine. Aujourd’hui également Mateusz Morawiecki rencontrera aussi le président roumain, Klaus Iohannis.

    Retraites – Le projet de loi portant sur la réduction des dépenses avec les régimes spéciaux des retraites fait ce mardi l’objet de débats au sein des commissions spécialisées du Sénat de Roumanie. L’adoption des textes législatifs est une condition incluse dans le Plan national de relance et de résilience, pour le versement de la troisième tranche de paiements. Entre temps, la coalition gouvernementale constituée par le Parti national libéral, le Parti social-démocrate et l’Union démocrate – magyare de Roumanie envisage plusieurs modifications afin d’adapter la loi aux demandes de la Commission européenne. Il existe plusieurs propositions : plafonner la pension de retraite au niveau le plus élevé du revenu obtenu durant la période active, taxer le bonus issu du régime spécial de retraite, indexer la pension de retraite au taux annuel d’inflation. Le texte législatif devrait être adopté jusqu’à vendredi, et c’est pourquoi le document sera adopté tacitement par le Sénat, alors que les modifications seront introduites par la Chambre des Députés, en tant que chambre décisionnelle. Ce mécanisme d’adoption pourrait engendrer des problèmes constitutionnels puisque le principe du bicaméralisme ne sera pas respecté, affirment les analystes politiques. L’Union sauvez la Roumanie a demandé lundi au premier ministre Nicolae Ciuca de s’expliquer devant le Législatif au sujet du Plan national de relance et de résilience et des pensions spéciales de retraite.

    Visite à Chisinau – Le président du Conseil européen, Charles Michel, fait aujourd’hui une visite en République de Moldova, voisine de la Roumanie. Lundi il était à Bucarest pour parler au président Klaus Iohannis et à d’autres hauts responsables de l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen de libre circulation européenne. Charles Michel a affirmé que la Roumanie avait rempli toutes les conditions nécessaires à l’adhésion et a assuré de l’appui au niveau européen à l’adhésion à Schengen au plus vite.

    Chisinau – Les leaders de l’administration de Bucarest ont participé lundi en République de Moldova aux événements organisés en marge du 105e anniversaire de l’Union de la Bessarabie avec la Roumanie. Un de ces événements a été l’inauguration à Ialoveni, près de Chisinau des bustes d’Alexandru Marghiloman, premier ministre de la Roumanie de l’époque et d’Ion Inculet, président du Conseil du pays de Chisinau en 1918. A Balti, un buste du roi Ferdinand Ier a également été dévoilé.

    Exposition – L’exposition « 1907. Nous voulons de la terre », sera inaugurée aujourd’hui à Bucarest au Musée national du paysan roumain. Selon un communiqué du musée, l’exposition propose un regard rétrospectif, objectif et ciblé sur la révolte paysanne de 1907 sur l’importance de ces événements, sur leur caractère tragique pour toute la société roumaine. Le discours de l’exposition est censé illustrer l’image de tous les acteurs impliqués de l’époque, les enjeux politiques, sociales et économiques, retrace le parcours des événements, évoque les discours et voix distinctes ainsi que les différentes opinions sur cet événement.

    Football – La sélection nationale de foot de la Roumanie affronte ce mardi soir à domicile le Belarus, dans un match comptant pour le Groupe I des préliminaires à l’EURO 2024. Samedi, les Roumains ont vaincu l’Andorre, alors que le Belarus s’est incliné devant la Serbie. Dans le même groupe l’on retrouve également Israël et le Kosovo.

    Météo – Ce mardi, les températures sont à la baisse à travers l’ensemble du pays, et elles continueront à baisser dans les deux semaines à venir, pour atteindre même des valeurs négatives durant la nuit. Les maxima de ce mardi vont de 2 à 12 degrés. Temps morose à Bucarest aussi, avec de la pluie et 5 degrés seulement à midi.

  • L’exposition « Max Hermann Maxy – De l’avant-garde au socialisme »

    L’exposition « Max Hermann Maxy – De l’avant-garde au socialisme »

    Le Musée national d’art de Roumanie (MNAR) invite
    son public à une nouvelle exposition, ouverte jusqu’à la fin du mois d’avril. Intitulée
    « M.H. Maxy – De l’avant-garde au socialisme », elle est consacrée à
    Max Hermann Maxy, artiste roumain d’origine juive qui a vécu entre 1895 et 1971.
    Peintre, scénographe, professeur à L’Institut des arts plastiques, Maxy a été
    un des plus importants membres de l’avant-garde de Roumanie, fondateur de la
    revue « Integral » et directeur du Musée d’art du pays. Il fut une
    personnalité en égale mesure complexe et forte, controversée et critiquée, un artiste
    dont le talent s’est exprimé durant deux époques historiques distinctes: dans
    la Roumanie monarchique jusqu’en 1947 et dans la Roumanie du nouveau régime
    communiste au cours de la seconde partie de sa vie.

    L’exposition suit la
    chronologie de la biographie de l’artiste à travers des peintures, de l’art
    graphique, des projets de scénographie, des objets d’art et des revues. Le
    directeur général du MNAR et commissaire de l’exposition, Călin Stegerean, a
    parlé de l’artiste:
    « Il a été une figure exceptionnelle de l’art roumain du XXème siècle,
    premièrement en tant que chef de file du mouvement d’avant-garde à
    l’entre-deux-guerres, fondateur d’une importante revue d’avant-garde, « Integral »,
    et d’un atelier d’art décoratif autour de cette revue. En même temps, il a été
    un scénographe très doué, qui a travaillé avec différentes troupes de théâtre
    d’avant-garde. Après l’avènement du régime communiste, il a occupé plusieurs
    fonctions dirigeantes dans l’appareil d’État.
    Ainsi, par exemple, fut-il le président de « Fondul Plastic » ou
    encore, à partir de 1950, le directeur du premier Musée national d’art de
    Roumanie, dénommé à l’époque le « Musée d’art de la République Populaire
    Roumaine ». Il a appuyé le mouvement d’avant-garde, qu’il avait découvert
    en Allemagne, où il avait fait ses études. Plus tard, il a intégré les rangs
    des organisateurs de grandes expositions d’art d’avant-garde de
    l’entre-deux-guerres en Roumanie, écrivant aussi pour toutes les revues
    spécialisées, véritable lieu de rencontre des arts plastiques avec la
    philosophie, avec tout ce qui a renouvelé le langage artistique. Il a été un
    ami proche de Marcel Iancu, de Tristan Tzara, Ilarie Voronca, Ion Călugăru, tous
    des collaborateurs de la revue « Integral ». Le lien était très fort,
    car les élites s’appréciaient mutuellement et se fréquentaient. En 1942, il a
    rejoint le Parti communiste. L’époque était très trouble, les Juifs étaient persécutés,
    il y avait ces actions dont le but était de supprimer l’ethnie juive. Mais le
    mouvement d’avant-garde rassemblait des gens de gauche, leur passage aux
    recettes du réalisme socialiste ayant emprunté un chemin légèrement différent
    de celui d’autres artistes. Maxy s’est intéressé aux catégories de population
    défavorisées de Roumanie. Les années 1930-40 témoignent de cet intérêt pour les
    ouvriers, pour les gueules-noires, pour ces classes qui n’étaient pas des plus
    favorisées. Du point de vue de la conception, l’exposition prend en compte les
    deux époques historiques, d’une étendue quasi égale, couverte par son activité
    – la période monarchique et la période communiste. Reconnu comme chef de file,
    il a été le promoteur d’un renouveau du langage artistique, durant la première
    période, un renouveau dont notre culture avait fortement besoin, en plus d’une
    ouverture vers l’international. Durant la seconde période, il a lancé des
    signaux concernant une certaine liberté de création, de représentation, qui l’a
    poussé à récupérer en quelque sorte les éléments d’expression utilisés à
    l’entre-deux-guerres. Certes, sans l’envergure ni l’inspiration de cette
    période, mais rendre cela possible après une période de pression et de
    dogmatisme idéologiques fut un signal très fort pour les collègues
    artistes. »


    Călin Stegerean a également parlé de l’activité de
    Maxy à la tête du MNAR: « Maxy a pratiquement configuré ce musée. Je dois vous dire que les
    meilleurs entrepôts de tableaux sont ceux mis en place par Maxy dans ce musée.
    Et c’est aussi lui qui, avec d’autres collègues, a organisé la Galerie d’art
    roumain et la Galerie d’art universel. En même temps, il a eu l’idée de créer
    des activités parallèles aux expositions, dans le but d’éduquer le public et de
    soutenir le lien entre les arts et la vie. »


    Lors du vernissage de l’exposition, le président
    de la Fédération des Communautés juives de Roumanie, Silviu Vexler, a parlé lui
    aussi de Maxy: « Maxy est une des personnalités les plus complexes de l’art roumain, tout
    en étant aussi l’un des artistes juifs
    les plus connus de Roumanie, aux côtés de Marcel Iancu, de Victor Brauner ;
    ils sont, si vous voulez, les symboles les plus visibles et les plus facilement
    reconnaissables de la présence des artistes juifs de Roumanie. En même temps, Maxy
    est un artiste extrêmement complexe dont les créations changent avec le
    contexte des époques traversées. Il est donc essentiel de présenter,
    simultanément avec ses tableaux, le contexte de leur création et de l’activité
    de Maxy. Pourtant, bien qu’il ait été une personnalité d’une telle envergure,
    Maxy a été très peu connu du large public et l’exposition proposée par le Musée
    national d’art est une chance exceptionnelle de le découvrir. »


    Silviu Vexler a aussi parlé de Maxy l’homme: « Je ne crois
    pas que l’on puisse ignorer les personnes. Je crois que l’on peut arriver à un
    point où l’on comprenne que, parfois, la création n’a pas de lien avec certains
    aspects négatifs de l’individu, mais on ne peut pas passer l’éponge dessus. La
    situation de ce genre la plus célèbre est celle de Wagner. Jusqu’à l’heure où
    l’on parle, Wagner est un artiste non seulement extrêmement controversé, mais,
    par exemple en Israël, sa musique a été à l’affiche d’un seul concert. En même
    temps, il est impossible de ne pas reconnaître que l’œuvre de Wagner est un
    élément fondamental de la signification de l’opéra. Mais je ne suis pas
    d’accord avec les tentatives de rayer tout ce qui a été négatif dans la vie
    d’une quelconque personne en raison de son œuvre. Ces deux choses sont complémentaires, à mon avis, il faut les
    connaître toutes les deux et comprendre leur vraie valeur. Ce qu’un artiste
    pense aura inévitablement une influence sur son œuvre. C’est pour cela que je soulignerais la valeur ajoutée de cette
    exposition dédiée à Maxy se trouve dans le fait qu’elle montre toutes les
    facettes de sa vie. Ce ne sont pas de simples toiles exposées, car le contexte
    de la société dans laquelle il les avait créées, l’évolution de sa vie et la
    manière dont son œuvre en a été touchée ont un grand poids. »,
    a conclu le
    président de la Fédération des Communautés juives de Roumanie, Silviu Vexler.
    (Trad. Ileana Ţăroi)