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  • Futurotextiles

    Futurotextiles

    La mode est généralement envisagée comme cette activité, un brin futile, qui couvre des corps avec des vêtements plus ou moins attrayants, selon des tendances qui se fanent plus vite qu’une fleur. La mode traditionnelle est parfois orientée vers le passé, dont elle recycle joyeusement matériaux, techniques et modèles. Toutefois, une nouvelle mode est apparue, qui fait table rase de tous les clichés que l’on puisse avoir sur la création textile ; toute une branche de ce secteur est en train de se structurer autour de pôles de recherche, qui mettent, dans un vêtement, de l’imagination, de la beauté, des matériaux inédits et de l’utilité. Grâce à l’association Lille3000 et à l’Institut français de Roumanie, une nouvelle génération de vêtements, accessoires et produits connexes se montre en ce moment à Timisoara, dans l’ouest de la Roumanie, dans « Futurotextiles », une exposition inédite en tournée mondiale. Mais peut-on vraiment parler d’une révolution en passe de s’opérer ?


    Tentative de réponse avec Caroline David, chef du département d’arts visuels de l’association Lille3000, et Ingrid Diac, chargée de mission culture et communication à l’Institut français de Timisoara.


  • La ville de Bucarest vue par les yeux de ceux qui l’aiment

    La ville de Bucarest vue par les yeux de ceux qui l’aiment


    Dans la vie de tous les jours Andrei Bîrsan fait du marketing pour l’une des banques les plus importantes de Roumanie. C’est le genre de personne matinale qui profite de tout moment de libre pour lire quelques pages — même sur une tablette facile à transporter dans sa serviette. En 2007 il a créé l’association «Bucarest, mon amour», qui réunit tous ceux qui souhaitent mieux connaître la capitale roumaine, en la parcourant à pied et en réalisant une sorte de chroniques visuelles du temps présent.


    Comment cette idée lui est-elle venue? Andrei Bîrsan : «J’aime Bucarest. Je suis Bucarestois. Quand j’étais petit, je le parcourais sans cesse, surtout que mon père n’étant pas né à Bucarest, il voulait le connaître et je l’accompagnais à travers la ville. Après la révolution de ’89, j’ai commencé à prendre beaucoup de photos, car la ville connaissait une nouvelle dynamique. D’ailleurs, dans les années ’90-2000, la capitale a complètement changé ; de nombreux bâtiments, des magasins, des enseignes et des pubs ont fait leur apparition. J’aime Bucarest, car c’est ma ville. C’est ma maison, c’est ma famille. Il est sale et pollué, ça c’est vrai, mais c’est en même temps une ville d’espoirs. Un très, très grand nombre des membres de l’Association « Bucarest, mon amour » ne sont pas nés à Bucarest. Ils sont Bucarestois de première génération. Ils y ont suivi les cours d’une faculté et y sont restés. Pour eux, c’était une ville des espoirs, une sorte d’eldorado, d’Amérique de la Roumanie. Pour certains, évidemment, Bucarest est resté une étape seulement et, les études finies, ils sont allés ailleurs, mais il y en a beaucoup qui sont restés. Si, pour nous, Bucarest est une ville sale et bruyante, pour d’autres c’est la ville de leurs rêves et c’est une grande réalisation que d’y être restés. »


    Nous avons demandé à Andrei Bîrsan où il emmènerait quelqu’un s’il devait tout d’un coup être guide à Bucarest : «Malheureusement, pour Bucarest on n’a pas de circuits touristiques de la ville. Il y a quelques boulevards à longer. Et puis, ça dépend beaucoup de ce que le visiteur souhaite voir. Moi, j’aimerais lui montrer la vieille ville, qui est très intéressante, avec des bâtiments construits pendant l’entre-deux-guerres. Ou pourquoi pas, la Maison du Peuple. Qu’elle nous plaise ou pas, c’est la construction roumaine la mieux connue dans le monde. C’est un kitsch que d’autres ne possèdent pas. C’est le plus kitsch des kitschs. J’ai un livre paru en 1984 qui présente la ville de Bucarest et qui contient aussi une carte. Eh bien, sur cette carte il y a une tache blanche marquant la zone où l’on construisait déjà la Maison du Peuple. Cette tache blanche sur la carte de Bucarest est devenue une tache noire dans son histoire. »


    De quoi s’occupe, concrètement, l’Association « Bucarest, mon amour » ? Andrei Bîrsan : «Nous tâchons, tout d’abord, de connaître la ville et nous sommes heureux de le faire à pied. Nous faisons des excursions en ville toutes les deux semaines. Nous avons établi des circuits, mais nous nous adaptons également aux événements du moment. Nous organisons des expositions pour montrer la ville telle que nous la voyons. Les excursions visent tous les quartiers de la capitale — les bons et les mauvais, le centre-ville et la banlieue. Pourtant, nous gardons le beau visage de la ville pour les expositions. Nous sommes conscients du fait que Bucarest a son côté obscur, mais nous voulons montrer son côté lumineux. Nous publions également une revue en ligne, qui s’appelle toujours « Bucarest, mon amour ». Et une fois par an, nous éditons un almanach. Eh bien, dans notre revue figure aussi ce côté obscur de la ville. Nous le prenons en photo, nous le montrons, nous en gardons le souvenir visuel et nous participons aux actions censées le rendre plus propre. Même si nous ne les lançons pas, nous y participons avec joie. La dernière, c’était l’automne dernier, dans ce qu’on appelle « le delta de Bucarest », qui s’est formé autour du lac Văcăreşti. Nous sommes, en fait, une sorte de chroniqueurs visuels de la ville. »


    En quoi consistent les excursions organisées par l’Association d’Andrei Bîrsan? « Ces excusions ne sont pas de simples balades. Nous prenons nos appareils photo et nous nous mettons en route. Nous nous arrêtons à certains endroits, il y a des gens qui nous accompagnent, qui connaissent l’histoire du lieu et qui nous expliquent, nous entrons dans les cours des gens, il nous est arrivé de tomber sur une noce et d’être invités à danser avec la mariée… Ces excursions ne sont pas les randonnées d’un étranger de passage, qui veut voir à quoi ressemble la capitale roumaine, elles sont un véritable dialogue avec la ville, une « socialisation », si vous voulez. Nous découvrons, bien souvent, que les gens sont différents de ce que nous imaginions à leur égard, notamment dans les quartiers moins riches de la ville. Ils sont beaucoup plus amicaux. Dans le quartier de Ferentari, par exemple, qui est un quartier pauvre et mal famé, nous avons été très bien accueillis, alors qu’on a été chassés du quartier huppé de Primăverii.»


    L’Association « Bucarest, mon amour » a ouvert une exposition permanente dans la station de métro Unirii, sur la passerelle qui relie les deux lignes. Ça s’appelle « La galerie de la galerie ». Les images réalisées par les membres de l’association couvrent toute une paroi de 40 à 50 mètres de long. Nous y présentons actuellement les plus belles photos de la ville, les plus intéressantes. C’est la ville que l’on pourrait voir tous les jours si, en route vers le bureau ou de retour chez nous, on levait plus souvent les yeux sur ce qui nous entoure. Nous avons demandé à Andrei Bîrsan si Bucarest a changé depuis 6 ans qu’il parcourt la ville avec ce but précis : « Je pense que oui. Et ce qui a changé, c’est le fait que les gens sont plus conscients d’y vivre, ils ne se contentent plus de le traverser. Ceux qui nous accompagnent dans nos excursions apprennent à le regarder différemment, à faire attention aux détails — qu’ils aient ou non un appareil photo. Car il n’est pas obligatoire d’en avoir un. Ils jettent sur la ville un regard différent et j’espère qu’ils pourront après aussi s’impliquer pour la changer.»


    Les photos réalisées par les membres de l’Association « Bucarest, mon amour » se trouvent sur le site orasul.ro”. La dernière question adressée à cet amoureux de la ville de Bucarest a été moins habituelle : si cette ville était une belle femme, qu’est-ce que Andrei Bîrsan lui dirait? La réponse a été meilleure que la question : « Je suis heureux de me réveiller avec toi chaque matin. » (trad. : Dominique)

  • Evénements culturels dans les mines de sel de Roumanie

    Evénements culturels dans les mines de sel de Roumanie


    Aménagée et ouverte au public en septembre 2009, la mine de sel d’Ocnele Mari compte déjà parmi les plus importantes et les plus visitées de Roumanie. Avec une superficie de 25 mille mètres carrés, elle dispose d’aires de jeux pour les enfants, de magasins de souvenirs, d’une salle de cinéma, d’un mini-terrain de basket et d’une piste de karting. La mine d’Ocnele Mari accueille aussi la plus grande église souterraine de Roumanie, ainsi qu’un musée du sel.


    Rodica Tanasie dirige l’office de Tourisme de cette mine. Elle présente l’église située à l’intérieur de la mine: « L’histoire de cette église commence par l’ouverture de cette attraction touristique en septembre 2009, après la fin de l’exploitation proprement dite du sel. C’est ici qu’a été inaugurée cette église qui est devenue par la suite la plus grande église orthodoxe souterraine de Roumanie, consacrée aux Saints Georges et à la Sainte Barbe, la protectrice des mineurs, des architectes et des constructeurs. Cette église a été aménagée par l’Exploitation minière de Râmnicu Vâlcea et par le paroissien. A commencer par 2009 et jusqu’à l’heure actuelle, la mine a accueilli différents évènements. En 2011 les reliques de sainte Barbe provenant de Grèce y ont été déposées. Un pèlerinage de deux jours a été organisé à l’occasion. A travers le temps nous avons organisé des concerts de musique religieuse, dont un tenu par Felix Goldbach, un clarinettiste très connu. C’est pendant la même soirée musicale qu’a eu lieu un concert de la Chorale de la Cathédrale Archiépiscopale. »


    C’est en raison de l’état excellent de conservation des travaux miniers et des outillages utilisés pour transporter le sel que la mine de Turda est devenue un véritable musée d’histoire de l’exploitation du sel. La mine est actuellement une destination touristique importante pour ceux qui se rendent à Turda, dans le département de Cluj. L’exploitation du sel à Turda a été un élément important pour l’évolution prospère de la ville vu que cette mine date du 17e siècle. Ceux qui étaient présents à l’inauguration de l’attraction touristique il y a deux ans ont été surpris de trouver dans ces espaces une salle de traitement, des terrains de sport et un amphithéâtre. Et les évènements se sont enchaînés jusqu’à nos jours.


    Felicia Ràceanu, directrice de la Maison de la Culture de Turda passe en revue les événements que la mine s’apprête à accueillir: «L’agenda des événements est très riche cette année. La Maison de la Culture de Turda se charge de leur organisation en collaboration avec la mine et d’autres institutions, histoire de rendre les activités plus agréables et d’attirer un nombre plus grand de touristes. Dans le cadre du Printemps culturel à Turda, qui s’ouvre au mois de mars et qui est arrivé à un nombre respectable d’éditions, il y aura une Journée consacrée aux Arts, dont le coup d’envoi sera donné dans la mine même. La mine de sel de Turda accueillera également un concert de musique avec comme protagonistes les groupes musicaux d’enfants et des jeunes de la localité, ainsi qu’une exposition spéciale, lors des fêtes pascales. L’occasion aussi de mettre en place une exposition d’art culinaire. A noter aussi les deux ateliers que la Maison de la Culture de Turda va organiser cet été, dont un en partenariat avec la Société culturelle Filarmonia Turda et l’autre en partenariat avec l’Ecole Populaire d’art Tudor Jarda de Cluj. Nous avons aussi été très contents d’apprendre que la Société « La culture sans frontières » a annoncé sa participation à nos programmes. Les artistes ayant exposé l’année dernière dans notre mine ont connu un grand succès ».


    Et c’est toujours en 2012 que la mine de Turda a accueilli entre autres un spectacle inédit du Théâtre du Silence, d’Italie, lors de la 5e édition du Festival International du Théâtre expérimental MAN.in.FEST organisée par l’Association « Le Théâtre impossible ». L’édition 2012 a réuni des artistes de renommée internationale issus de 6 pays; l’événement a surpris par l’organisation des événements dans des espaces non-conventionnels, tels la Mine de Turda…(trad. : Alexandra Pop, Alex Diaconescu)