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  • La ville de Iasi fait la fête à son tramway

    La ville de Iasi fait la fête à son tramway

    A Iaşi, depuis longtemps déjà, le tram participe à la vie culturelle de la ville. Aux tramways peints a suivi la Bibliothèque du tramway ; aujourd’hui ce sera le tour d’une exposition organisée par le Tram Club de Iaşi, en collaboration avec la municipalité de la ville, pour marquer le 120e anniversaire du transport public électrique. L’exposition présente une histoire inédite du tram. Silviu Teodor-Stanciu, président de l’Association Tram Club de Iaşi, explique : « Une exposition consacrée au transport public électrique de Iaşi était nécessaire depuis longtemps. Nous avons déjà organisé une exposition, plus modeste, il y a deux ans, accueillie par la Bibliothèque centrale universitaire. A ce moment-là nous nous sommes rendu compte que l’histoire du tram de Iaşi était moins connue du public. C’est pourquoi, l’année dernière, nous nous sommes proposé de marquer, en mars 2018, les 120 années d’existence du tram à Iaşi, par une exposition qui présente en détail l’histoire de ce moyen de transport dans notre ville. »

    Cette fois-ci, l’exposition a été accueillie par le Musée de la ville, qui offre à ce projet l’espace généreux dont il avait besoin : « L’exposition occupe deux galeries principales et une galerie extérieure, celle-ci étant réservée aux pièces détachées de grandes dimensions: un essieu, un sabot, un pantographe et, ce qui est très intéressant pour le public, un équipement de production soviétique utilisé pour réparer les connexions à la ligne électrique aérienne. A l’intérieur du musée, les visiteurs découvriront deux espaces aménagés au rez-de-chaussée où sont exposées des pièces très anciennes provenant des premiers trams qui ont circulé à Iaşi et qui étaient de fabrication allemande – entre autres un système de freinage de l’époque et un chariot de transport des bogies. Dans la deuxième salle sont exposées les maquettes des trams ayant circulé à Iaşi, mais aussi de prototypes qui auraient pu changer, ces dix dernières années, l’image du transport public électrique de la ville. »

    On est ensuite invités à monter à l’étage. La cage de l’escalier est elle-même une galerie qui propose aux visiteurs des curiosités de l’histoire du tram de Iaşi. Une fois arrivés en haut, on découvre l’évolution du siège de tram. Silviu Teodor-Stanciu: « La galerie du deuxième étage est interactive. Elle présente 10 sièges sur lesquels les visiteurs peuvent s’asseoir pour se faire une idée de la façon dont on voyageait en tram il y a 120 ans, il y a 80 ans et ainsi de suite, jusqu’à nos jours. Dans la même salle sont exposés 4 composteurs mécaniques utilisés entre 1978 et 1996. »

    Des piles de billets sont disponibles, que l’on peut composter, ce qui fait les délices des visiteurs, recréant l’ambiance d’autrefois. Et ce n’est pas tout. Nous repassons le micro à Silviu Teodor-Stanciu, président de l’association Tram Club de Iaşi dit que : « Le billet une fois composté, on monte visiter la mansarde, où d’autres surprises nous attendent. Une galerie photo y a été mise sur pied, consistant en 25 panneaux de deux mètres et demi de haut. Sous nos yeux se déroule, en images, l’histoire du tram de Iaşi, avec tous les types de trams ayant circulé à travers la ville depuis 1900. Toutes les lignes utilisées au fil du temps sont marquées sur un plan de la ville. On y découvre des indicateurs provenant de différentes périodes, des billets de trams, une collection inédite de billets datant des périodes communiste et post-communiste, de petits objets du monde du tram remontant à l’année 1900 ou provenant des trams de la période communiste, des pièces très anciennes qui branchaient le tram à la ligne électrique aérienne, des instruments de bord, provenant de différents types de tram, un bord de tram et ses différents indicateurs.

    L’exposition jouit d’un tel succès, que les organisateurs souhaitent la rendre permanente, en l’installant dans un musée du transport public de Iaşi.(Trad. : Dominique)

  • Delta Craft

    Delta Craft

    Jonc, torchis, peaux tannées, produits textiles aux décorations spécifiques – voilà quelques richesses du delta du Danube mises en valeur par un projet dont le but est d’encourager les métiers traditionnels des zones éloignées du delta.

    Oana Neneciu, directrice exécutive du Centre pour les politiques durables Ecopolis, nous raconte l’histoire du projet Delta Craft : «Delta Craft » est né en 2015, lorsque nous avons fortement ressenti le besoin de mettre en valeur et même de faire revivre les métiers traditionnels pratiqués dans le delta du Danube, une région où nous menons des projets depuis plus de 7 ans. Ces métiers, mal préservés, sont pratiqués par très peu de personnes et nous avons pensé qu’il fallait leur apporter un nouveau souffle. Nous avons travaillé avec trois designers qui, en collaboration avec une dizaine d’artisans, ont réalisé la première collection Delta Craft, réunissant objets décoratifs et objets d’art.»

    Les personnes engagées dans le projet « Delta Craft » ont commencé par identifier les ressources, et décidé d’utiliser les matériaux disponibles dans le delta, des matériaux naturels avec lesquels les artisans travaillent déjà : le jonc, le torchis, la glaise ou le sable. Ensuite, ils ont étudié les coutumes et les traditions de la région, la façon dont les gens organisent leur maison et tout ce qui l’entoure, enfin, ils ont cherché les symboles traditionnels transmis d’une génération à l’autre et qui sont encore présents dans les maisons des gens vivant au delta.

    Une collection inédite est ainsi née. En quoi consiste-t-elle ? Oana Neneciu : « On a vu ainsi apparaître une table en torchis, une cloison mobile, une sorte de paravent pour séparer les espaces, des chaussettes et des draps ornés de symboles anciens, une chaise en cuir tanné, travaillée manuellement par un artisan de la région, un banc creusé dans un tronc d’arbre immergé que l’on a pu récupérer. Tous ces objets sont à retrouver sur le site du projet. »

    Au savoir-faire ancestral, les artisans ayant participé à ce projet ont joint la fantaisie des designers, réalisant ainsi des créations sophistiquées. Les designers et les artisans ont travaillé ensemble, chacun faisant des expériences nouvelles et des découvertes. Les objets de cette première collection illustrent les techniques usuelles de l’artisanat. Ils utilisent des ressources naturelles locales : la terre glaise, pour une table, la pierre pour réaliser un filtre d’eau, le bois pour créer un banc, le cuir pour faire une chaise et le jonc pour une cloison. Ils prouvent un style de vie durable – et c’est le cas du « filet de pêche », utilisé pour se procurer de la nourriture, ou la vigueur de la tradition, présente dans les « pompons pour les chevaux » ; ils explorent également la mémoire des lieux, par des objets tels le coffre à dot spécifique au delta ou les chaussettes brodées. Et la collection ne s’arrête pas là.

    Oana Neneciu : « Nous avons essayé de créer des objets qui puissent être vendus sur les marchés roumains et étrangers. Nous avons travaillé avec trois autres designers et avec trois artisans spécialistes du jonc et du cuir. Nous avons réalisé plusieurs mini-séries comportant un sac à outils, en cuir clouté, destiné aux peaussiers, un harnais pour transporter le panier à pique-nique et la couverture pour aller dans la nature et une écharpe ornée des motifs traditionnels de Letea, car c’est là que nous avons installé le camp de création pour les designers et les artisans. »

    Techniques traditionnelles et utilité contemporaine, sagesse ancienne et style de vie actuel se retrouvent dans cette collection.

    Oana Neneciu: « Notre intention est de créer un large éventail de produits, pour offrir aux artisans avec lesquels nous collaborons une possibilité de gagner de l’argent par leur activité et de mettre éventuellement sur pied leur propre micro-affaire. Nous envisageons également d’organiser un concours de design, car beaucoup de designers roumains sont intéressés par ce genre de projet. Et nous pensons aussi à de nouveaux produits. Nous ne nous arrêterons pas là. Il s’agit de renouveler ces métiers traditionnels en les utilisant pour créer des objets modernes. Cette année nous avons collaboré avec trois jeunes designers talentueux – Dragoş Motică, Magda Vieriu et Ana Botezatu – et trois artisans : Florian Toma, qui est dans la peausserie depuis l’âge de 5 ans (à présent il en a 35), Florica Arion, qui tresse des paniers en jonc et qui a 65 ans, et Petre Crismschi, un des meilleurs artisans qui construit des toits en chaume. »

    Le projet a été élaboré et mis en œuvre par le Centre pour les politiques durables Ecopolis, en collaboration avec KraftMade et l’Institut de recherches écologiques et muséales « Gavrilă Simion » de Tulcea. Les objets créés dans le cadre de ce projet peuvent être visualisés et achetés sur le site du projet. Vous y retrouverez également des vidéos et des images prises lors des différentes campagnes de promotion. (Trad. : Dominique)

  • 14.07.2017

    14.07.2017

    14 Juillet — La Fête nationale de la République française sera marquée en ce 14 juillet à l’ambassade de France à Bucarest. La cérémonie aura une thématique sportive, avec comme invités d’honneur, de grands sportifs roumains et français. Le premier ministre roumain Mihai Tudose sera présent à la célébration du 14 juillet, à la Résidence de France. Le mois dernier, le prédécesseur de M. Tudose, Sorin Grindeanu, avait rencontré à Paris, son homologue Edouard Philippe. Traditionnellement francophile et francophone, la Roumanie a conclu un partenariat stratégique avec la France en 2008.



    Coopération — La Roumanie joue un rôle très important dans le centre et l’est de l’Europe, elle est un pays qui met en avant les valeurs européennes, a déclaré l’ambassadeur de France à Bucarest, Mme Michèle Ramis. Dans une interview à RFI Roumanie, elle a dit s’être proposé de renforcer les relations économiques bilatérales, qui sont déjà très bonnes, sur la toile de fond de la croissance économique enregistrée par la Roumanie. Par ailleurs, Paris aidera Bucarest dans ses préparatifs pour assumer la présidence du Conseil européen au premier semestre 2019, a ajouté Michèle Ramis, le nouvel ambassadeur de France en Roumanie.



    Exercice — Le ministère des affaires étrangères de Bucarest a émis un communiqué où il salue le déroulement de l’exercice militaire multinational Saber Guardian 17 sur le territoire de la Roumanie. L’exercice, dirigé par les Forces armées terrestres des Etats Unis en Europe et auquel participent plus de 20 Etats membres de l’OTAN et partenaires, est le plus grand et le plus complexe déroulé dans notre pays ces dernières années. Saber Guardian 17 a une importante signification militaire, contribuant à la consolidation de la dimension défense et découragement sur le flanc oriental de l’Alliance, ainsi qu’au développement de l’interopérabilité militaires des Etats qui y participent. Cet exercice est en même temps une preuve de solidarité et une confirmation de la relation transatlantique solide et du partenariat stratégique bilatéral entre Bucarest et Washington, dont le 20e anniversaire a été marqué le 11 juillet dernier.



    Exposition — Le pavillon de la Roumanie à l’Exposition mondiale d’Astana, au Kazakhstan, reçoit 1 500 visiteurs par jour en moyenne — a déclaré à Radio Roumanie, Mihail Dediu, qui est en charge du pavillon. Le thème de l’exposition est l’énergie de l’avenir et le pavillon roumain est consacré au laser de grande puissance de Magurele, dans la proche banlieue de Bucarest, le plus grand projet de la recherche roumaine de ce dernier demi-siècle. En choisissant ce projet pour l’événement mondial accueilli par la capitale kazakhe, nous voulons promouvoir la Roumanie de l’innovation comme partenaire important dans le domaine de la recherche, a ajouté Mihail Dediu.



    Tennis – La Roumaine Monica Niculescu et la Taiwanaise Hao- Ching Chan disputeront aujourd’hui une place dans la finale du double dames du tournoi de Wimbledon. Elles rencontreront le duo formé par la Japonaise Makota Ninomiya et la Tchèque Renata Voracova. La paire roumano-taïwanaise s’est qualifiée pour les demi-finales en battant en deux sets l’Américaine CiCi Bellis et la Tchèque Marketa Vondrousova. Monica Niculescu a établi ainsi sa meilleure performance à l’épreuve de double d’un tournoi de Grand Chelem, après les quarts de finale de Roland Garros (2010) et l’Open d’Australie (2012). Quant à la meilleure joueuse de tennis roumaine du moment, Simona Halep (nr 2 WTA), elle a été vaincue, dans les quarts de finale du simple dames, par la Britannique Johanna Konta.



    Football — L’équipe roumaine de football Astra Giurgiu s’est imposée à domicile sur le score de 3 à 1, devant l’équipe azérie Zira FK, dans le match-aller du deuxième tour de qualification de la Ligue Europa. Le match-retour aura lieu le 20 juillet à Baku. La Roumanie est également représentée dans cette compétition continentale par Dinamo Bucarest et CSU Craiova. Les équipes qui participeront aux qualifications de la Ligue des champions sont Viitorul Constanta et FCSB (anciennement Steaua Bucarest).

  • Rencontre sur des pages imprimées

    Rencontre sur des pages imprimées

    On ne dirait pas, à première vue, mais les lectures à rebrousse-poil de notre petite actualité quotidienne entrent parfois au musée. C’est le cas, par exemple, des desseins et des caricatures de presse. Témoins d’une époque bien ponctuelle, certains passent l’épreuve du temps et aident la postérité à considérer le passé sous des angles peu communs. Pour preuve, l’exposition-événement que le Musée national d’art de Bucarest vient d’ouvrir – « Rencontre sur des pages imprimées » met en dialogue deux artistes complets — un caricaturiste français du 19e siècle, Honoré Daumier, et un architecte-dessinateur franco-roumain de nos jours, Tudor Banus. Une exposition recommandée par RRI. Mais pourquoi doubler les mots et mettre l’actualité en images dessinées ? Comment fait-on une lecture alternative du quotidien ? Avec quels instruments arrive-t-on à figer l’instant, l’éphémère, tel fait de société qui nous enthousiasme ou nous indigne pour le transformer en œuvre d’art aujourd’hui comme jadis ?



    Une rencontre sur des pages imprimées, plutôt verbale que visuelle aujourd’hui, avec l’artiste Oana Ionel, une des deux commissaires de cette exposition du MNAR, avec un des deux protagonistes de cet événement, Tudor Banus, architecte, dessinateur, graveur, et Calin Stegerean, directeur général du Musée national dart de Bucarest.





  • Mémoire – Me Moi Re

    Mémoire – Me Moi Re

    Sur la surface où elle est tracée, la ligne commence, d’habitude, en toute timidité. Ensuite, elle s’élance, se ramifie, prend les formes les plus étranges, d’êtres ou d’objets, elle danse, folle, et se pare de couleurs pour finir, à nouveau, en toute humilité, dans un autre coin de la surface à dessiner. Des desseins et des fresques en un seul trait sont la marque de fabrique de George Bodocan, artiste roumano-français avec un parcours personnel tout aussi insolite que son art. Cet homme des décisions radicales vit dans la capitale française depuis une dizaine d’années, où il a presque tout essayé en matière d’art, dans presque tous les types de milieux, modestes ou aisés. Cette aventure personnelle, parfois incroyable, se dévoile dans « Mémoire – Me Moi Re », une exposition tout aussi audacieuse, accueillie, jusqu’au 31 mars, par l’Institut culturel roumain de Paris.



    Pour nous ouvrir quelques portes vers ses archives mentales nous avons, par téléphone, George Bodocan, l’artiste visuel lui-même, et, dans le studio de RRI, Léo Landon, chargé de communication de cet événement.






    « Mémoire », jusqu’au 31 mars à l’ICR Paris, au n° 1 Rue de lExposition.

  • Couleurs du livre

    Couleurs du livre

    L’art qui exprime le monde ; l’art qui décrit le monde ; l’art qui transforme le monde ; l’art qui transgresse le monde ; la création artistique qui invente un monde — des mondes. C’est vrai pour toutes les époques historiques, mais le 20é siècle est notamment marqué par des mouvements artistiques révolutionnaires sur tous les plans. Le Musée national d’art de Roumanie et la Délégation Wallonie-Bruxelles à Bucarest sont les médiateurs d’une rencontre, dans la capitale roumaine, avec l’univers surprenant d’un des plus grands artistes visuels belge du siècle passé, mais aussi du présent. L’exposition « Pierre Aléchinsky et les écrivains » est ouverte dans la salle Kretzulescu de la principale institution muséale de Roumanie jusqu’au 31 janvier. Pierre Aléchinsky, son art et l’accueil trouvé au sein du public roumain — c’est le sujet de ce RRI Spécial – une visite privée exclusive de cette exposition – et du dialogue avec Véronique Blondel, responsable de la conservation des gravures et du service éducation du Centre de gravure et de limage imprimée de la Louvière, en Belgique, Eric Poppe, chef de la Délégation Wallonie-Bruxelles à Bucarest et Calin Stegerean, directeur général du Musée national dart de la Roumanie.




  • Sur les traces de Mars

    Sur les traces de Mars

    La plus ancienne cotte de maille celtique découverte sur le territoire de la Roumanie, ainsi que plusieurs autres armes vieilles de plus de 2500 ans, dévoilées par des fouilles archéologiques dans le nord-ouest de la Roumanie, sont désormais exposées au Musée départemental de Satu Mare. « Sur les traces de Mars. Guerriers et artisans prestigieux du monde antique », est une exposition interactive d’armes anciens et d’ateliers de fabrication d’armes qui font découvrir aux visiteurs de nos jours la vie des guerriers d’antan.

    Felician Pop directeur du Musée départemental de Satu Mare, raconte l’histoire de cette exposition : « Il s’agit d’une exposition itinérante, qui regroupe les contributions de plusieurs musées de Transylvanie et nous fait découvrir certaines des armes que les guerriers de l’antiquité utilisaient sur le territoire actuel de la Roumanie. On le sait tous, Mars est le dieu de la guerre et les objets présentés sont vraiment spectaculaires. Ce qui plus est, ils illustrent l’évolution dans le temps de la technologie de la guerre. Avec l’aide des membres du club Omnis Barbaria de Baia Mare, nous avons recréé un atelier d’artisans d’antan, tel celui d’un forgeron qui fabriquait des lances et autres armes en fer. L’exposition a connu immense succès, surtout que de nombreux élèves ont eu l’occasion de voir et même d’utiliser une forge antique afin de réaliser de leurs propres mains des armes semblables à celles d’il y a deux siècles, deux siècles et demi. »

    L’exposition nous invite à découvrir 16 pièces d’origine, mais aussi toute une série de répliques d’armement grec, celte et allemand, tel le casque celtique de Ciumesti, un objet unique que l’on peut admirer au Musée national d4histoire de la Roumanie.

    Felician Pop, directeur du Musée départemental de Satu Mare : « Nous y trouvons lances, cuirasses, casques. C’est à Satu Mare que l’on a découvert l’unique casque celtique au monde qui est actuellement exposé au Musée national d’histoire de la Roumanie, alors que nous, nous en exposons une copie. D’autres objets ont recréé l’image des combattants, des tribus germaniques qui y ont vécu et même l’image des Romains. Nous avons donc réussi à attirer l’attention du public sur ces gens, tellement admirés à l’antiquité. Il s’agit des guerriers de jadis, adorés comme des dieux. »

    Le directeur du musée départemental de Satu Mare, Felician Pop, affirme que l’interaction avec le public constitue l’avenir des musées : « Décidément, le musée ne peut plus être une étagère poussiéreuse, avec des objets très anciens. Il doit devenir une institution interactive, pour que le public puisse participer à toute sorte d’activités. Lorsque les gens interviennent, leur intérêt augmente et ils sont même enchantés de devenir une partie de l’histoire. »

    Dans le cadre de l’exposition « Sur les traces de Mars. Guerriers et artisans prestigieux du monde antique », les visiteurs ont également eu l’occasion d’admirer les ateliers improvisés dans la cour du musée, où des forgerons modernes réalisaient des cottes de maille et d’autres pièces en fer forgé.

    Comment ont régi les visiteurs du musée à cette exposition interactive? Réponse avec Felician Pop : « Ce fut d’abord la curiosité au début, après quoi ils sont entrés dans le jeu. A mon avis, c’est fabuleux de les voir réaliser de leurs propres mains des objets, notamment des lances en fer selon la technique d’il y a 2500 ans. J’ai vu qu’il y a un engouement pour cette activité. Ils ont passé plusieurs heures dans la cour du musée à observer la technique de fabrication de ces armes. »

    L’exposition « Sur les traces de Mars. Guerriers et artisans prestigieux du monde antique » attend ses visiteurs au musée départemental de Satu Mare jusqu’au mois de décembre. Puis elle s’arrêtera aussi dans d’autres villes explique Felician Pop : « L’exposition se rendra dans chaque chef – lieu des comtés du nord-ouest de la Roumanie : Satu Mare, Baia Mare, Oradea, Zalau, Cluj. Cette exposition très intéressante sera suivie par une autre sur le même thème, mais qui se penchera cette fois-ci sur les armes des Daces. Le département de Satu Mare se trouve au cœur du pays des Daces libres, une contrée qui n’a jamais été conquise par l’Empire Romain. Ainsi s’explique le fait que la civilisation dacique a persisté pendant plusieurs siècles, par rapport au monde romain ».

    Côté projets, Felician Pop évoque une autre exposition unique en Roumanie : « Nous avons imaginé un projet qui s’appelle « le pot de sarmale de grand-mère », qui sera lancé le 5 décembre. Rappelons-le les sarmale sont un plat traditionnel roumain de feuilles de choux farcies de viande. Nous avons réuni différents types de pots provenant de plusieurs musées de Roumanie : Bucarest, Sibiu, Zalau. Les participants à cette action, qui se déroule pendant plusieurs jours, auront l’occasion d’observer comment on préparait les sarmale, quel type d’ingrédients on utilisait, notamment au Moyen Age, lorsque les feuilles de choux étaient farcies d’une sorte de polenta de millet et de champignons. Le public découvrira ces saveurs uniques, que l’on a malheureusement perdues de nos jours » a expliqué le directeur du musée, selon lequel le but final de ces projets est de faire progresser considérablement la fréquentation de ces institutions culturelles. (Trad. Alex Diaconescu)

  • La Roumanie, un concentré de civilisations superposées

    La Roumanie, un concentré de civilisations superposées

    A linstar des autres coins du monde, lespace roumain est lhéritier de plusieurs cultures et civilisations. Les archéologues et les anthropologues ont toujours cherché à déceler les différentes spécificités et influences en étudiant les objets que lon retrouve dans des expositions ou sur des sites archéologiques. Le concept de civilisations superposées désigne la contribution de plusieurs peuples à la création du patrimoine des nations ou des pays daujourdhui.



    Et puisque civilisation et culture vont main dans la main, on peut conclure à lexistence dune culture superposée aussi. Le patrimoine identitaire roumain est donc un amalgame dinterférences matérielles et spirituelles. Les peuples néolithiques, les influences hellènes, les Cimmériens, les Scythes, les Géto-daces, les Romains et les colons quils ont emmenés avec eux, les dizaines de populations migrantes qui ont traversé ces terres du IIe au XIIIe siècle de lère chrétienne, ce ne se sont que quelques – uns des repères jalonnant lhéritage des Roumains.



    Lexposition “La Roumanie, civilisations superposées, organisée par le Musée national dhistoire sest proposé justement de mettre en lumière la profusion déléments culturels et de civilisation qui composent un univers à la confluence de lEurope et de lAsie. Corina Borş, archéologue et commissaire dexposition, nous a fourni des détails sur les objets exposés, qui parlent dune longue histoire : « Nous présentons les nombreuses civilisations qui sy sont succédé, depuis le paléolithique, soit lâge de la pierre, jusquà la pré-modernité. Etant spécialisée dans la pré-histoire, japprécie particulièrement les vestiges archéologiques de cette époque-là. Cela fait plus dun siècle et demi que les Roumains nont plus eu loccasion dadmirer les trésors de la civilisation néolithique. Parmi les objets récupérés ces dernières années avec laide des autorités roumaines et grâce aussi à une coopération internationale, je mentionnerais les deux tables contenant des fragments de la loi municipale de Troesmis (Mésie inférieure), documents dune importance historique mondiale. Chacune des pièces exposées est une page dhistoire et la portée de cette signification dépasse sa valeur esthétique ou pécuniaire. »



    En effet, tous ces témoignages du passé sont extrêmement précieux. Ils reflètent aussi le savoir-faire et lesprit de ceux qui les ont créés ou utilisés. La vedette de lexposition est sans doute un objet en céramique de Cucuteni, unique en Europe et qui ressemble fort à une autre culture néolithique, mais de Chine. Le cachet de la céramique de Cucuteni réside dans ses décorations spiralées, se déclinant en de nombreuses variantes et combinaisons. Les fouilles archéologiques ont également mis au jour des figurines féminines au torse plat, décoré de motifs géométriques, ajoute Corina Borş, archéologue et commissaire dexposition : « Dans la céramique datant du néo-énéolithique, les cultures Cucuteni et Gumelniţa sont les plus représentatives. Je mentionnerais aussi une première, à savoir la présentation du trésor en or de Sarasău, qui remonte à la fin de lAge du bronze. Le ministère roumain de la Culture a initié les démarches en vue de lachat au bénéfice du Musée dhistoire de Roumanie. Il y a aussi les tables de loi de Troesmis, que je viens de mentionner, et différents objets datés du Moyen-Age. Je dirais que cest lune des rares occasions de présenter en entier une collection de bijoux en métal précieux, surtout en argent, datant des 11e et 14e siècles. »



    Création des historiens et archéologues, pour lessentiel, lexposition « La Roumanie, civilisations superposées » doit sa personnalité et sa structure aux architectes qui en ont imaginé la disposition dans lespace. Corina Borş : « Lexposition a été conçue par le jeune architecte Andrei Câmpean. Partant du concept de civilisations superposées, il a défini et aménagé quatre zones: la préhistoire, lAntiquité, le Moyen-Age et lépoque pré-moderne. Sa conception na rien à voir avec les ségrégations chronologiques. Au contraire, cette exposition aspire à remonter le temps sous la forme dune balade dans lhistoire, dun parcours qui, en partant des données géographiques, se propose de mettre en évidence les superpositions et les différentes influences que les grandes civilisations antiques, dont surtout lEmpire romain, ont exercées sur lensemble du territoire roumain. »



    Le concept de civilisations superposées nous invite à réfléchir autrement sur le passé, car elles ne cessent de créer, demprunter les unes aux autres, de se réinventent. Bref, il y a toute une dynamique des échanges et des changements. (trad.: Mariana Tudose)

  • Tout ce qui brille, c’est quoi?

    Tout ce qui brille, c’est quoi?

    Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi l’or fascine tant, voire exerce un pouvoir hypnotique sur nombre d’êtres humains ? Certains arborent fièrement des objets brillants, dorés, dans leurs demeures pour signifier leur statut social ou pour émerveiller leurs visiteurs. Pour d’autres, la dorure, surtout quand elle sort d’une boîte de peinture bon marché, n’est qu’une expression du mauvais goût. « Tout ce qui brille » est le titre d’une exposition qui combine la recherche sociale à l’art contemporain, qui vient d’investir les locaux de l’Institut français de Timisoara. Dans une ville avec une architecture opulente, témoignant de son passé impérial austro-hongrois, mais aussi avec des quartiers de nouveaux manoirs imposants ou d’anciens immeubles rachetés et souvent modifiés par les clans roms, cette exposition vient interroger la communauté sur les nouveaux attraits et le devenir de Timisoara. Une évolution qui s’applique à d’autres villes roumaines aussi.



    Quels nouveaux « chez soi », quelle mutation des goûts, quel effacement des frontières entre sphère privée et sphère publique ? Mais aussi comment l’art contemporain gagne-t-il de nouveaux publics en se constituant en alternative aux études scientifiques ? « Tout ce qui brille n’est pas or », mais du savoir dans un décor poignant, questionné par l’artiste visuelle Pusha Petrov, auteur de « Tout ce qui brille », Anouk Lederlé, commissaire de cette exposition, et par Sorina Jecza, directrice de la Fondation et de la Galerie Triade de Timisoara


  • 26.05.2016

    26.05.2016

    Visite – Mercredi, au dernier jour de la visite aux USA, le premier ministre roumain Dacian Ciolos, a présenté aux investisseurs américains le potentiel économique de la Roumanie et les encourageant à y venir pour dérouler leurs affaires. Il s’est également entretenu avec le secrétaire américain à l’énergie, Ernest Moniz, et avec des représentants du milieu des affaires américain. Mardi, M. Ciolos a été reçu à la Maison Blanche par le vice-président des Etats Unis Joe Biden. A cette occasion, le premier ministre roumain a obtenu le soutien de Washington au renforcement de la coopération militaire dans la mer Noire, sous l’égide de l’OTAN. Au cours de sa visite aux Etats-Unis, le chef du gouvernement de Bucarest a également rencontré des membres de la communauté roumaine de la capitale fédérale américaine.

    Santé – Trouver une solution à la crise de médicaments essentiels et à celle des infections nosocomiales, investir dans la construction d’hôpitaux – autant de priorités pour le nouveau ministre de la Santé, Vlad Voiculescu. Il se propose également d’investir 150 millions d’euros provenant de fonds européens dans la construction de 3 hôpitaux régionaux à Cluj (centre), à Iasi (nord-est) et à Craiova (sud), Le ministre Vlad Voiculescu souhaite avant tout redonner la confiance aux gens dans le système médical roumain.

    éExposition – Les méthodes employées par la Securitate – la police politique du régime communiste – pour surveiller et contrôler les Roumains sont présentées aujourd’hui dans le cadre d’une exposition et font l’objet d’un débat. Y seront expliquées en détail les techniques de surveillance et de censure ainsi que l’écoute des conversations téléphoniques. Le Conseil national pour l’étude des archives de la Securitate et le Centre régional francophone d’études avancées en sciences sociales ont considéré l’organisation d’un tel événement comme nécessaire, la communauté internationale étant confrontée à des menaces terroristes et les Etats envisagent d’adopter des lois strictes de surveillance de la population. Selon les historiens, plus de 600 mille Roumains ont été emprisonnés pour des raisons politiques sous le régime communiste entre 1947 et 1989. Installé au pouvoir par les troupes soviétiques d’occupation à la fin de la deuxième guerre mondiale, le régime communiste a été consolidé par la suite par une répression sanglante.

    Entretien – Le secrétaire d’Etat chargé des affaires stratégiques, Daniel Ioniţă, a eu mercredi une entrevue avec le général James Jones, président du Brent Scowcroft Center of International Security du Conseil de l’Atlantique. Daniel Ioniţă a souligné la coopération « excellente » entre la Roumanie et les Etats-Unis dans le domaine politique, militaire et de sécurité déroulée sous l’égide du Partenariat stratégique entre les deux pays et il a apprécié l’engagement des Etats-Unis envers la sécurité européenne – indique le ministère des Affaires étrangère de Bucarest dans un communiqué. Se rapportant à la sécurité de la mer Noire, le responsable roumain a souligné la nécessité que le milieu politique américain garde son intérêt pour cette région, afin d’augmenter les opportunités de coopération et réduire les facteurs de risque.

    Tennis – Au tournoi de tennis de Roland Garros, la joueuse roumaine Irina Begu s’est qualifiée pour le troisième tour, grâce à la victoire en trois sets sur l’Américaine Coco Vandeweghe. La prochaine adversaire d’Irina Begu sera l’Allemande Annika Beck. L’autre Roumaine présente au troisième tour est Simona Halep qui affrontera la Japonaise Naomi Osaka. Au double messieurs, Florin Mergea (Roumanie) et Rohan Bopanna (Inde) se sont qualifiés au deuxième tour.

    Mémoire – A Bucarest ce jeudi – réunion plénière de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, dont la Roumanie assure la présidence entre mars 2016 et mars 2017. Plus de 200 experts et représentants gouvernementaux de 31 Etats membres de l’Alliance, 10 Etats à statut d’observateur et 7 organisations internationales partenaires examinent, 3 jours durant, des politiques publiques et des projets dans les domaines de l’éducation, de la recherche et de la mémoire de l’Holocauste.

    Football – La Roumanie a terminé à égalité, 1 partout, le match de foot disputé avec le RDC, dans la campagne de préparation de l’Euro 2016. Un autre match, cette fois-ci contre l’Ukraine, est prévu pour dimanche à Turin, et un troisième, contre la Géorgie, aura lieu le 3 juin. La Roumanie et la France s’affronteront dans le cadre du match d’inauguration de l’Euro, le 10 juin, à Paris. La Suisse et l’Albanie font partie du même groupe que la Roumanie.

  • 100 ans de dadaïsme

    100 ans de dadaïsme

    ARCUB – le Centre culturel de la municipalité de Bucarest, situé rue Gabroveni, dans le centre historique de la capitale roumaine, accueille une exposition consacrée au centenaire du mouvement Dada. Intitulée TZARA.DADA.ETC et réalisée par Erwin Kessler, elle comporte des ouvrages puisés dans la collection de la famille Emilian Radu. Cette rétrospective des créations et des publications de Tristan Tzara, la plus ample jamais organisée en Roumanie, est également la première exposition à l’échelle internationale à présenter une bonne partie des éditions princeps des recueils de poésies de Tzara.

    L’événement marque aussi l’inauguration du Cabaret Voltaire et la naissance du mouvement Dada à Zurich, le 5 février 1916. Parmi les textes dadaïstes les plus connus signés par Tristan Tzara, il convient de mentionner « La première aventure céleste de monsieur Antipyrine » (1916), « Vingt-cinq poèmes » (1918), ainsi que les manifestes du mouvement, intitulés « Sept manifestes Dada » (1924). Les ouvrages de la maturité commencent par « L’homme approximatif (1931) et continuent avec « Parler seul » (1950); et « La face intérieure » (1953).

    Erwin Kessler, commissaire de l’exposition TZARA.DADA.ETC.: « Ce n’est pas peu de chose qu’un jeune homme, parti de Bucarest en novembre 1915, ait vite fait de surgir sur la scène international de l’art, plus précisément le 5 février 1916. C’est là l’idée maîtresse de l’exposition, à savoir le fait que le dadaïsme a été le fruit d’une inspiration fulgurante. Début 1916, emportés par un élan créateur extraordinaire, Tristan Tzara, Marcel Iancu et Arthur Segal, tous les trois originaires de Roumanie, allaient jeter les bases du dadaïsme. L’exposition accueillie par ARCUB présente une centaine d’objets appartenant à Emilian Radu, un collectionneur bucarestois qui, depuis plusieurs années déjà, mène un travail minutieux et fort coûteux consistant à rassembler des objets témoignant de la vie de Tristan Tzara et du mouvement dada. Certains d’entre eux sont uniques et n’ont jamais été exposés, malgré leur importance. C’est le cas par exemple d’une lettre de Tristan Tzara adressée à André Breton, en juillet 1919. Dans cette lettre, écrite sur une page déchirée de son premier livre, Vingt-cinq poèmes, il est question des arrangements nécessaires pour que le poète qui venait de Zurich emménage à Paris. »

    Parvenu au sommet de sa gloire, Tristan Tzara décide de se retirer de la vie publique. Voici ce qu’il déclarait dans une interview accordée à son ami roumain Ilarie Voronca, journaliste à la revue d’avant-garde « Intégral »: «J’écris pour découvrir des gens. J’ai découvert des gens, mais ils m’ont déçu au point de faire complètement disparaître de mes préoccupations cette raison d’écrire, qui s’est volatilisée comme la brume. Le fait que l’objet de ma désillusion persiste encore ne fait qu’accroître ma tristesse. J’ai finalement réalisé que l’écriture était pour les autres sinon un tremplin social, du moins le moyen de se faire des relations, lesquelles pourraient un jour leur ouvrir la porte d’une Académie, ce dont je n’ai jamais eu cure. Je continue à écrire pour moi-même, et n’ayant pas trouvé d’autres personnes, je me cherche constamment. Contrairement aux rumeurs fausses, selon lesquelles Dada serait mort par la démission de plusieurs individus, c’est moi-même qui ai tué Dada, de manière volontaire, car j’ai considéré qu’un état de liberté individuelle était devenu en fin de compte un état collectif et que ses différents «présidents» commençaient à sentir et à penser de la même manière. Or, je ne trouve rien de plus antipathique que la paresse cérébrale qui annihile les mouvements individuels, approchant la folie et contrevenant à l’intérêt général ».

    Erwin Kessler, le créateur de l’exposition Tzara.Dada.Etc explique ces propos: «Effectivement, il a été extrêmement déçu. A propos de cette déception, je voudrais mentionner une autre lettre extraordinaire de cette collection et donc de notre exposition, un texte adressé par Tristan Tzara à un pauvre bureaucrate d’un bureau français de presse qui était en train de réunir des documents sur le dadaïsme. Lorsqu’en 1928, le fonctionnaire en question lui envoie un dossier sur Dada, Tristan Tzara lui répond avec beaucoup de tristesse qu’il ne veut plus rien recevoir sur le dadaïsme, à l’exception des documents portant sur lui-même. A cause de cette déception, il s’était séparé du dadaïsme. Parce que le dadaïsme était une entreprise de relations, de communication, de publications, une entreprise sociale et politique unique en fait. Et c’est au cours de cette entreprise, c’est en la suivant, que j’ai découvert Tristan Tzara. Je travaille sur ce sujet depuis 5 ou 6 ans, je fais des recherches, je lis sur Tristan Tzara. J’ai publié plusieurs textes sur lui, y compris aux Etats Unis, notamment sur sa capacité de créer à partir de zéro un courant d’une ampleur extraordinaire. Et pour cause : à l’heure actuelle le néo-dadaïsme est un des courants qui contribue à l’art contemporain».

    Ouverte à Bucarest jusqu’à la fin avril, l’exposition Tzara.Dada.Etc réunit des oeuvres graphiques originales signées par des avant-gardistes célèbres tels qu’André Breton, Pablo Picasso, Henri Matisse, Joan Miró, Sonia Delaunay, Max Ernst, Alberto Giacometti, Yves Tanguy, Jean Arp et Marcel Iancu. S’y ajoutent livres d’artiste et publications avant-gardistes historiques, affiches de manifestations dadaïstes de l’entre-deux-guerres, ainsi qu’une collection impressionnante de photographies d’époque représentant Tristan Tzara dans toutes les étapes de sa vie. Notons pour terminer que cette exposition fait partie des événements consacrés à la candidature de Bucarest au titre de Capitale européenne de la culture 2021, une démarche initiée et coordonnée par le centre culturel de la Municipalité de la capitale, ARCUB. (Trad. Mariana Tudose, Valentina Beleavski)

  • Soleil de l’Est

    Soleil de l’Est

    L’exposition Soleil de l’Est – deux décennies d’activité, organisée par l’Institut Culturel Roumain en partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie, a été conçue comme une rencontre d’artistes qui ont participé, pendant vingt ans, aux échanges culturels déroulés entre la Roumanie et la France.

    Chantal Moreno, présidente du bureau régional pour l’Europe Centrale et Orientale de l’OIF, nous explique ce que le vernissage Soleil de l’Est signifie pour la relation culturelle franco-roumaine: Moi, je vais repondre au nom de l’Organisation Internationale de la Francophonie, mais je pense que ça montre la qualité de la relation, puisque vous avez vingt ans de travail continu, on a cent six peintres roumains qui sont ainsi présentés, qui ont été découverts par les artistes français. Au-delà, cela montre que la diversité culturelle a un sens et que c’est au travers de cette diversité culturelle qu’on peut avoir des liens de solidarité entre les peuples et entre les artistes.

    Michel Gavaza est un des artistes qui ont participé au vernissage de l’exposition Soleil de l’Est, à Bucarest. Avant d’être une exposition, Soleil de l’Est est aussi une association qui, selon lui, contribue à la création de l’Europe Culturelle de l’avenir. Mise en place en 1994, l’Association Soleil de l’Est s’intègre et s’implique dans le mouvement d’affirmation de l’art roumain en l’Europe Occidentale.

    Depuis son inauguration, Soleil de l’Est a organisé plus de quatre-vingt-dix expositions de peinture en France et dans l’Union Européenne et a lancé onze livres d’art. En parallèle, elle mène, chaque année, une résidence pour les artistes français, roumains et d’ailleurs. Qui sont-ils, ces artistes? Chantal Moreno: Pour moi, il est difficile de les citer – comme je l’ai dit, on a cent six. Ce que je peux dire c’est que c’est également impressionnant de voir que, tout au long de ces années où les artistes roumains sont allés rencontrer d’autres artistes en France et visiter des lieus emblématiques comme Collioure, ville du fauvisme, ils ont pu de cette façon découvrir aussi des artistes français et – j’ai discuté avec certains des peintres ici présents – faire évoluer leur propre œuvre. C’est ça la coopération et je pense que ce qui est fondamentale dans l’échange c’est que, à travers de l’échange, chacun peut compléter son point de vue et améliorer sa création en prenant compte du point de vue de l’autre.

    Quant à l’avenir de la collaboration entre les artistes roumains et français, Chantal Moreno est optimiste: La Roumanie, c’est vraiment le moteur de la francophonie en l’Europe Centrale et Orientale. C’est en Roumanie qu’on trouve le plus d’apprenants de français, il y a plus d’un million, mais c’est aussi en Roumanie que l’on trouve cet enthousiasme pour les valeurs francophones. Alors, nos valeurs francophones, c’est pas uniquement la paix et la démocratie, mais c’est aussi la diversité culturelle et linguistique. Donc, moi, je suis très optimiste par rapport à la francophonie en Europe Centrale et Orientale. Grâce à des activités culturelles comme celle de ce soir, on découvre d’autres valeurs et on se rend compte que la francophonie c’est pas uniquement apprendre le français, mais c’est aussi d’autres choses. La Roumanie, avec ses artistes et ses enfants, parce que j’ai rencontre des jeunes qui commencent à bien parler le français à sept-huit ans et qui comprennent aussi ce que c’est que la diversité culturelle, c’est l’avenir de la francophonie en l’Europe Centrale et Orientale. Je reviens de la Moldavie et de l’Armenie, je suis encore plus convaincue que la Roumanie peut jouer ce rôle d’entraînement par rapport aux autres pays de la zone.

    L’exposition Soleil de l’Est est ouverte à Bucarest jusqu’au 15 novembre.

  • Asta e viaţa ! (c’est la vie!)

    Asta e viaţa ! (c’est la vie!)

    La Roumanie est, entre autres, un pays des écarts. Rien d’insolite dans cette assertion. Certes, cette caractéristique n’est pas forcément limitée à ce pays, mais, parmi les Etats de l’UE, la Roumanie connaît des décalages particulièrement importants entre les milieux urbain et rural et même entre les différents milieux urbains, structurés par métiers. Des contrastes dont les Roumains aiment s’enorgueillir, s’il s’agit par exemple des villages où le temps semble s’être arrêté à jamais, depuis longtemps, ou bien des différences qu’ils préfèrent taire ou cacher, comme ces villes industrielles à la dérive ou en train de rendre l’âme. C’est de ces réalités, des paysans, des ouvriers, qu’on ne voit jamais dans les dépliants touristiques que parle l’exposition « Asta e viaţa ! » – c’est la vie — de deux artistes photographes — le Roumain Lucian Muntean et le Français Jonas Mercier. Une exposition ouverte jusqu’au 10 octobre, à l’espace Fabrique de l’image, à Meysse, dans l’Ardèche. Une exposition recommandée par RRI. Explications avec le jounaliste Jonas Mercier.


  • Le Musée de la Danse moderne et contemporaine.

    Le Musée de la Danse moderne et contemporaine.

    Une initiative unique en Roumanie qui se propose d’éveiller l’intérêt du public vis-à-vis de l’histoire de la danse roumaine contemporaine. Imaginé comme une installation vidéo à projections multiples, parsemé d’un matériel documentaire issu des archives et couvrant les années 1927- 1996, le musée prépare en fait le prochain lancement des Archives complètes de la Danse Roumaine. Lancé sous une dénomination assez prétentieuse- celle de musée- l’exposition inaugurée le 5 juin a attiré un public nombreux.

    Le commissaire Igor Mocanu nous en parle: « Apparemment, le titre a bien répondu à son but, celui de contrarier et d’intriguer les visiteurs qui ont afflué vers nous, pour voir l’exposition. Pourtant, cette astuce ne nous appartient pas. Les expositions temporaires s’en servent souvent. Il suffit de penser un peu au Musée de la BD, un projet portant la signature du caricaturiste Alexandru Ciubotariu. Comme quoi, la culture roumaine a déjà assisté à la mise en place de plusieurs musées temporaires dont le but est notamment celui d’alerter le public sur l’absence d’une institution en chair et en os, pour ainsi dire, qui se consacre entièrement à certains arts. Du coup, l’exposition dont on parle aujourd’hui s’est proposé justement de parler de la nécessité de doter Bucarest d’un musée permanent consacré à la danse moderne. On ne saurait couvrir ce domaine à l’aide de seulement quelques livres et quelques matériels issus des archives du Centre national de la danse. »

    Aux dires de Igor Mocanu, le projet du Musée de la Danse moderne et contemporaine ne se propose pas de dévoiler au public les principaux repères de la danse roumaine, par contre, il souhaite le surprendre par une série de documents inédits sur l’activité de plusieurs chorégraphes connus ou moins connus: « L’exposition comporte aussi plusieurs extraits des films de fiction qui parle de la danse ou qui ont à l’affiche des danseurs. C’est le cas de Lisette Verea, une excellente comédienne des années 1930 qui a eu une petite séquence de danse dans le film policier Le train fantôme de Jean Mihail. C’est une danse sur des rythmes rappelant les chorégraphies de Fred Astaire, une séquence très importante pour l’histoire de la danse contemporaine roumaine. Et quand je dis importante, je ne parle pas de la valeur esthétique, mais plutôt de l’importance d’une telle chorégraphie pour ces années là. Paul Ricoeur disait que les documents jouent un rôle véritatif, puisqu’ils sont tenus de dire la vérité sur certains aspects de notre vie. C’est pour cela qu’ils s’avèrent tellement importants. »

    L’exposition installation du Musée de la danse moderne et contemporaine est partagée en trois parties. La première est celle contemporaine, de remise en scène et de reconstitution de spectacles anciens. C’est ici qu’est exposé le spectacle de Florin Flueras et Brynjar Bandlien, Le marteau sans maître, d’après la pièce homonyme de Stere Popescu présentée en 1965 à Paris où elle a provoqué de fortes controverses. Elle a carrément divisé le public en deux : d’un côté ceux qui applaudissaient frénétiquement et de l’autre ceux qui sifflaient le spectacle. Seulement quelques minutes ont été gardées du Marteau sans maître. Ce qui plus est, les deux chorégraphes ont repensé ces moments. S’y ajoutent les deux reconstitutions faites d’après les photos de Lizica Codreanu, prises par Brancusi dans son atelier parisien dans les années 1920. Il s’agit de la reconstitution de Vava Stefanescu, en 1994 et de celle de mars 2015 faite par les élèves du lycée de Chorégraphie Floria Capsali de Buacrest.

    Ecoutons Igor Mocanu : « La deuxième partie de l’exposition contient quatre portraits de chorégraphes : Floria Capsali, Leria Nicky Cucu , Miriam Raducanu et Vera Proca Ciortea. La troisième partie de l’exposition est une mini salle de cinéma où sont projetés des documents sur Elena Penescu Liciu, Esther Magyar, avec le groupe Contemp des années 1990 et le groupe les Marginaux, de la même époque. Leria Nicky-Cucu est présente avec un film indépendant tourné dans son propre jardin en 1933 et intitulé Divertissement de danses, dans lequel elle apparaît, semble-t-il, aux côtés de ses étudiantes et collègues du studio de chorégraphie qu’elle conduisait. Le film passe en revue toutes les pratiques chorégraphiques de l’époque. Il y a aussi de l’improvisation, des danses de caractère, de société, même un échantillon de ballet classique qui finit avec une ronde traditionnelle roumaine. Floria Capsali a fait partie de l’équipe de sociologues de Dimitrie Gusti et s’occupait du côté chorégraphique de la culture traditionnelle roumaine. Le film projeté au Musée de la danse moderne et contemporaine constitue un document important pour l’histoire de la danse, même moderne et contemporaine, puisqu’il ne s’agit pas d’une danse traditionnelle, c’est une reconstitution esthétisée, dans un studio avec des décors, des costumes et une expressivité très construite. On découvre immédiatement le style de la chorégraphe. Le portrait de Miriam Raducanu est composé de quatre documents vidéo. Deux d’entre eux sont assez connus. Il s’agit de films qu’elle avait tournés dans les années 1970 pour la maison de films documentaires Sahia Film. Les deux films sont précédés de deux autres documents inédits que nous avons découverts aux Archives nationales du film. L’un d’entre eux est une sorte de soirée artistique au Musée Zambaccian de Bucarest, c’était le début de cette mode du vernissage interdisciplinaire. C’est un document extrêmement important puisqu’il marque une date tout aussi importante pour l’histoire de la danse et une forme de danse qui est très connue depuis très peu de temps : la danse de galerie d’art. »

    Vera Proca Ciortea a été une chorégraphe tout aussi connue que les autres noms figurant dans l’exposition. Elle venait du domaine de la danse rythmique et s’est fait connaître après les années 1970 en tant qu’ethnologue, puisqu’elle a beaucoup écrit sur la danse traditionnelle en Roumanie et à l’étranger. Le genre créé par Vera Proca Ciortea a été défini par le critique Liana Tugearu comme la danse rythmique roumaine.

  • 01.05.2015 (mise à jour)

    01.05.2015 (mise à jour)

    Tournée– Le premier ministre roumain, Victor Ponta, a entamé vendredi sa visite officielle au Qatar, la première d’un chef de gouvernement roumain dans ce pays depuis l’établissement des relations diplomatiques bilatérales 25 ans auparavant. Selon le Ministère roumain des Affaires Etrangères, le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays a connu l’année dernière une hausse de 28% par rapport à 2013, en se chiffrant à 61 millions de dollars. La visite au Qatar intervient après celle en Arabie saoudite, première étape d’une tournée qui emmène Victor Ponta dans les pays du Golfe.



    Message– La Roumanie est un pays des gens hardis et pour bénéficier d’une économie prospère, il faudrait le soutien de tous ceux qui travaillent, a lancé le premier ministre, Victor Ponta, dans un message à l’occasion de la Fête Internationale du Travail. Tout comme un pays ne peut pas connaître l’essor en l’absence d’une économie puissante, une économie puissante ne peut pas se construire sans respecter les droits et la dignité des ceux qui travaillent, a encore affirmé le chef du gouvernement. A Bruxelles, une enquête Eurostat montre que la Roumanie recense le moins de personnel en CDD. Seulement, 1,5% des Roumains ont un contrat à durée déterminée. Par ailleurs, le même rapport révèle que les Roumains sont au sommet du classement européen en ce qui concerne la durée du travail tout au long de leur vie. Un Roumain travaille en moyenne 32 années avant de prendre la retraite. Selon Eurostat, plus de 7% des salariés roumains font un travail de nuit.



    Rencontre– Le ministre délégué chargé des relations avec les Roumains de l’étranger, Angel Tîlvar a rencontré vendredi les membres de la communité des citoyens juifs originaires de Roumanie, apprend-on auprès du Ministère des Affaires Etrangères. A cette occasion, le responsable roumain a mis en évidence le rôle joué par cette communauté dans les efforts déployés pour le renforcement des relations roumano- israéliennes. L’officiel roumain a également mis en évidence l’intérêt des autorités de Bucarest face au développement du milieu associatif de la communauté roumaine d’Israël. La contribution des Roumains au patrimoine culturel universel représente le meilleur argument en faveur de la préservation de l’identité roumaine, a affirmé Angel Tîlvar.



    Santé– La carte nationale de santé similaire à la carte vitale française entre en vigueur à partir de ce 1 mai. Dorénavant, les Roumains devront la présenter pour avoir accès aux soins médicaux dans les cabinets des médecins traitant, dans les hôpitaux ou les pharmacies. En l’absence d’un tel document, le patient devra se munir d’un acte délivré par la Sécurité sociale. Pourtant, les médecins traitant affirment que le système informatique n’est pas encore mis au point et qu’il reste encore pas mal de personnes qui ne se sont pas vu remettre les cartes. C’est la raison pour laquelle les médecins ont demandé des modifications législatives censées permettre l’existence en parallèle des visites médicales avec et sans carte nationale de santé. Les personnes qui ne bénéficient pas d’une assurance maladie bénéficieront d’un paquet minimum de soins médicaux, tandis que pour les urgences, il ne faudra pas de document spécial.



    Exposition –La ville italienne de Milan accueille du 1 mai au 31 octobre lexposition universelle “Nourrir la planète, énergie pour la vie”. L’expo va réunir plus de 145 pays et organisations nationales, dont la Roumanie, à travers 70 pavillons répartis sur une superficie de 110 hectares. Avec pour message phare “Vivre en harmonie avec la nature”, le pavillon roumain se trouve dans la zone centrale et propose une réinterprétation d’une maison traditionnelle du Delta du Danube, région incluse dans le patrimoine de l’Unesco. Les visiteurs y sont attendus pour découvrir la richesse culturelle de la Roumanie, ses ressources de nourriture écologique et ses solutions pour un développement durable. La Journée Nationale de la Roumanie de l’Exposition de Milan aura lieu le 29 juillet.



    Tennis– La joueuse roumaine de tennis, Simona Halep, numéro 2 mondial affrontera la Française Alizé Cornet dans le match inaugural du tournée de tennis de Madrid doté de prix de 4,2 millions de dollars. Par ailleurs, Irina Camelia Begu jouera au premier tour contre la Japonaise Kurumi Nara, tandis que Alexandra Dulgheru affrontera la Serbe, Ana Ivanovici, tête de série nr 7.



    Météo– Dans le prochain intervalle de 24 heures, le temps s’adoucira sur la plupart du territoire. Le ciel sera variable, plutôt nuageux sur l’est, les régions collinaires et en haute montagne, où l’on attend de faibles pluies. Dans l’après-midi, la nébulosité s’accentuera progressivement dans l’ouest, le nord-oust et le centre du pays. Les températures maximales iront de 17 à 24 degrés.