Tag: forteresse

  • Ada Kaleh, l’île submergée …

    Ada Kaleh, l’île submergée …

    Ada Kaleh, dont le nom signifie en turc « île fortifiée » était une petite île située sur le Danube, au niveau des Portes de Fer, entre la Roumanie et la Serbie (soit la Yougoslavie au temps de sa disparition).



    Décrite par Hérodote sous le nom de Cyraunis, lîle était « longue de 20 stades, étroite, et recouverte d’oliviers et de vignes ». Les Ottomans vont y établir une garnison, censée contrôler le trafic fluvial. Cétait lépoque où lîle, disputée par lempire des Habsbourg et lempire ottoman, constituait un point stratégique dimportance.



    En 1970 pourtant, Ada Kaleh, devenu territoire roumain depuis un bon bout de temps déjà, sera sacrifiée sur lautel de la modernité. En effet, l’île sera entièrement submergée par le lac de retenue roumano-yougoslave de Kladovo-Turnu Severin, mieux connu en Roumanie sous le nom de barrage des Portes de Fer. Avec cela, elle entre dans la légende. Beaucoup de ses habitants avaient déjà émigré vers la Turquie pour échapper à la dictature communiste, dautres les suivront. Lun des rares survivants encore en Roumanie, Turhan Semși, président de la filiale de Bucarest de lUnion démocrate des Turcs de Roumanie, plonge avec nostalgie dans ce quétait le quotidien des habitants de cette île située au milieu du Danube avant sa disparition :



    « Jaimerais débuter mon récit comme débutent les histoires : Il était une fois… Et, en effet, il était une fois une île magnifique, située en aval de la ville dOrşova et en amont de Turnu Severin, baignée par les eaux du Danube, en amont du barrage qui va signer son arrêt de mort. Nous formions une petite communauté, très métissée, mais très unie, et au milieu de laquelle il faisait bon vivre. La majorité, cétaient les Turcs. Jétais encore enfant à lépoque, mais je me souviens comme si cétait hier des coutumes que lon observait, du quotidien pas toujours facile de cette vie quétait la nôtre sur ce lopin de terre, au milieu du fleuve. Mais la meilleure période de lannée était lété, lorsque des visiteurs débarquaient sur notre île. »



    Après avoir passé le plus clair de sa jeunesse sur lîle dAda Kaleh, Pervin Halimoglu vit aujourdhui à Istanbul. Ses souvenirs denfance font ressortir la nostalgie dun paradis perdu à jamais :



    « Raconter Ada Kaleh nest pas une entreprise aisée. Parce quil nest pas facile de faire comprendre à quelquun qui ny avait jamais mis les pieds ce quétait la vie dans ce coin de paradis. Nous, on est nés et on a grandi là-bas. Javais 18 ans lorsque jai quitté lîle. Toutefois, mes rêves y sont restés, prisonniers à jamais. Nul endroit au monde noccupe mes rêves, dans mes rêves je ne puis me projeter nulle part ailleurs. Lenfance que jai eue a été sans pareil. »



    Turhan Semși se souvient de ces endroits interdits et mystérieux dont lîle était truffée :



    « Je devais avoir une dizaine dannées. Et puis, un beau jour, avec deux de mes camarades, on avait décidé de franchir linterdit, et dentrer dans ces zones que nos parents nous défendaient, qui étaient tabou. Mais, vous savez, plus on défend à un enfant de faire une action, et plus on peut être sûr quil sy mettra, tôt ou tard. Et voyez-vous, il y avait sur notre île, au beau milieu des douves, une sorte de forteresse en forme de croix et qui, en son milieu, recelait une sorte de trou qui nous donnait accès à son antre. Nous nous étions alors munis de torches et de bougies avant den franchir le seuil. Et là, nous avions découvert laccès vers 4 tunnels. Lun traversait lîle vers laval, et à son bout il y avait une sortie, située à lextrémité sud de lîle. Lautre devait avoir une sortie à lautre extrémité, mais elle avait été colmatée par un dépôt dalluvions. Et les deux autres tunnels menaient, lun vers le côté roumain, lautre vers le côté yougoslave du Danube. Lorsque nous nous sommes rendu compte de la direction que prenaient ces deux tunnels, vous imaginez notre excitation. Nous voulions vérifier si lon pouvait se rendre sur la rive yougoslave, et avions donc pris cette direction. Mais nous avons rencontré leau et avons dû rebrousser chemin. Le tunnel était inondé. Plus tard, lorsque nous avions eu le courage de raconter notre exploit à nos parents, ils nous ont dit que ce tunnel avait été détruit lors du passage dun bateau, alors que le niveau du Danube était au plus bas. La coque du bateau avait touché les parois du tunnel et elles sétaient effritées. Depuis lors, il nétait plus utilisable. »



    Cette île isolée au milieu dun Danube mythique, avec ses remparts, sa forteresse et ses tunnels berce encore le souvenir de ses derniers habitants, et hante leurs nuits. Depuis 52 ans, lîle gît dans les profondeurs des eaux de son fleuve, impuissante dorénavant de bercer les rêves dautres enfants, forcés de naître, de grandir et de vivre loin du paradis que leurs aïeux ont connu.


    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Suceava

    Suceava

    Aujourd’hui,
    Radio Roumanie Internationale vous invite à découvrir une ville chargée
    d’histoire sise dans le nord-est de la Roumanie : Suceava. Les fouilles
    archéologiques qui y ont été effectuées ont prouvé l’existence d’habitations
    datant même du paléolithique. Mais ce n’est que durant le règne du prince
    Etienne le Grand (1457-1504), que la ville de Suceava atteint son apogée. Il
    ordonne des travaux de consolidation de la citadelle, de la Cour princière, fait
    bâtir de nouvelles constructions importantes dans la ville et contribue à son
    développement économique et culturel. C’est pourquoi aujourd’hui encore, un des
    sites touristiques les plus importants de Suceava, c’est la citadelle médiévale
    sise à l’extrémité est de la ville. Située à une altitude de 70 mètres par
    rapport à la vallée de la rivière Suceava, sur un endroit d’où celle-ci peut
    être pleinement admirée, la cité de Suceava faisait partie du système de
    fortifications construit en Moldavie à la fin du 14e siècle, lors de
    l’apparition du danger ottoman. Le système de fortifications moyenâgeuses
    incluait des cours princières, des monastères entourés de murailles hautes, ainsi
    que des citadelles d’une haute valeur stratégique, renforcées de remparts en
    pierre, de mottes et de douves.


    La
    citadelle de Suceava accueille ses visiteurs avec des soldats qui gardent les
    portes d’entrée comme à l’époque médiévale. Qui plus est, dans la cour
    intérieure, des films illustrant l’époque d’Etienne le Grand sont projetés
    durant les visites. Corina Rita Oarza, muséographe à la citadelle de Suceava,
    explique ce que les visiteurs de la cité peuvent découvrir : « Dans
    les pièces de la garde on peut admirer des armes médiévales – épées, arcs et flèches,
    hallebardes, sabres et masses d’armes portant les symboles du pouvoir princier.
    S’y ajoutent des armes assez inattendues, des étoiles aux quatre coins, très
    fines, que l’on jetait par terre devant les chevaux des envahisseurs. Des armes
    lourdes ne manquent pas non plus : canons et projectiles en métal et en
    pierre, catapultes et arbalètes. Dans plusieurs salles de la citadelle on peut
    admirer des vêtements et des uniformes d’époque. Les soldats portaient des
    casques sur la tête, des cottes de mailles sur leur corps, renforcées de
    cuirasses et de bouclier, des pantalons en tissu et des bottes en cuir à leurs
    pieds. En hiver, afin de ne pas glisser, les semelles de leurs chaussures
    étaient munies de griffes d’animaux. C’est également dans la citadelle que se
    trouvent les fameux canons que l’on peut entendre à travers la ville de
    Suceava, chaque jour à midi. Trois coups de canon sont tirés à la mémoire de
    voïvodes moldaves. Depuis les terrasses on peut observer un panorama superbe
    sur la ville de Suceava, avec d’autres sites importants, dont la majorité
    datent de l’époque médiévale. »



    Une autre expérience inédite à ne pas rater, c’est
    la possibilité d’endosser virtuellement des vêtements moyenâgeux. Deux chênes
    imposants dominent la cour intérieure et font penser à une époque révolue. La
    citadelle de Suceava propose des audioguides en roumain, anglais, allemand en
    hongrois.


    Et c’est également à Suceava que l’on peut
    visiter des églises datant des 16e et 17e siècles, telles
    l’Eglise de la Résurrection, bâtie en 1551 sur les ordres de l’épouse du prince
    régnant Petru Rareş, la princesse Elena, et l’Eglise des dauphins, érigée en
    1643, aux ordres du voïévode Vasile Lupu pour être utilisée en tant que chapelle
    de la Cour princière. Une halte au musée départemental de Suceava est aussi
    synonyme de l’incursion dans l’histoire héroïque des habitants de la ville
    depuis la nuit des temps et jusqu’à présent. La Salle du trône est un autre
    point important puisqu’elle reconstitue l’atmosphère de la cour d’Etienne le
    Grand avec ses meubles, ses costumes et autres objets d’époque. Enfin,
    n’oubliez pas non plus que cette région a aussi un riche patrimoine en termes
    de gastronomie et de vins, des arguments forts lorsqu’on choisit une
    destination de vacances. Bon voyage !



  • Paul Jamet (France) – La citadelle de Poenari

    Paul Jamet (France) – La citadelle de Poenari

    Elle est sise en haut d’un rocher, dans le sud de la Roumanie, entre la ville de Curtea de Argeş et non loin du barrage de Vidraru, dans un décor boisé. C’est un édifice à part tant par son emplacement sur des abrupts que par son architecture — aux influences transylvaines, mais aussi byzantines -, mais surtout par les mystères liés à son histoire. On disait cette cité inexpugnable. Ceux qui ont visité ce lieu se sont déclarés fascinés.



    Le nom de la citadelle lui vient du village homonyme, sis à 6 km de là ; ce nom figure dans des sources du XVe siècle. Elle a été la seconde résidence de Vlad l’Empaleur, reconstruite pour lui servir de forteresse contre les Turcs qui l’attaquaient. Considérée une des plus spectaculaires de Roumanie, la cité est de forme allongée ; elle avait initialement une tour en pierre à mission de défense de la frontière nord de la Valachie. Au milieu du XVe siècle, dans une nouvelle étape de construction, Vlad l’Empaleur lui en ajoute quatre et une citerne à eau. Pour construire la forteresse de Poenari, le prince régnant avait employé des personnes condamnées pour des faits graves. Notons aussi que les murailles de la construction étaient en pierre, mortier, solives et en brique et mesuraient 2 à 3 m d’épaisseur — selon une technique byzantine. Le mortier rouge, une autre technique byzantine, d’imperméabilisation, celle-là, avait été utilisé sur les murs de la citerne. La citadelle a été employée à plusieurs fins au fil du temps : abri pour les princes régnants roumains ou du Trésor de la Valachie, et même prison ! Beaucoup de légendes sont liées à cet endroit. Deux disent que l’épouse de Vlad l’Empaleur se serait suicidée là en 1462, soit parce qu’il voulait la quitter, soit parce qu’elle ne voulait pas tomber prisonnière des Turcs qui s’approchaient. Une autre légende dit qu’en 1462, Vlad l’Empaleur aurait réussi à échapper aux Turcs, se cachant dans la forteresse, parce qu’il avait ordonné aux maréchaux-ferrants de mettre les fers aux chevaux à l’envers. Il a ainsi dérouté ses adversaires, qui ont cru qu’il avait quitté la citadelle.



    La cité est abandonnée à la moitié du XVIe siècle. Quelques éléments archéologiques ont été découverts à l’intérieur : une pointe de flèche en forme de feuille, des récipients à usage domestique, des fragments de pots, de la céramique émaillée, des briques et autres.



    En 1955, suite à un puissant tremblement de terre, la cité a perdu son côté nord et le rocher sur lequel il s’appuyait, et n’a plus été reconstruit. Entre 1696 et 1972, elle a été restaurée à plusieurs reprises, et ses remparts — partiellement reconstruits et consolidés. Et d’autres restaurations ont été réalisées à compter de 2010.



    C’est à l’époque communiste que les marches qui permettent d’y accéder ont été bâties. Car la forteresse est visitable. Pour y arriver, courage ! Elle est sise à 850 m d’altitude et il y a 1480 marches à monter, à travers la forêt. Ceux qui s’y sont aventurés ont mis entre 30 minutes et une heure et déclarent que le paysage est enchanteur et une fois en haut — la vue sur la vallée de la rivière Argeş, le barrage de Vidraru et les Monts Făgăraş — imprenable. Dernièrement, une clôture électrique a été installée le long des marches pour tenir les ours à distance.



    La personnalité hors normes de Vlad l’Empaleur a inspiré au fil du temps les écrivains, dramaturges et réalisateurs, qui ont écrit des romans, des nouvelles, mais aussi des scénarios de pièces de théâtre et de films. Et elle a aussi constitué la source d’inspiration pour Jules Verne dans son roman « Le Château des Carpates ». Les légendes autour de cette personnalité mystérieuse fascinent encore de nos jours. Pour eux, Dracula Fest est organisé chaque année au mois d’août dans la citadelle, avec des évènements artistiques et des reconstitutions historiques censés mettre en exergue cette construction modifiée par Vlad l’Empaleur au sommet de la montagne.

  • Janvier 2021

    Janvier 2021

    Par
    exemple, celle de janvier vous montre la
    forteresse d’Oradea -Un des monuments moyenâgeux les plus importants de
    Transylvanie ! Avec une histoire presque millénaire, la forteresse d’Oradea est
    une attraction touristique à ne pas manquer, pour l’expérience médiévale à part
    qu’elle propose. Son histoire, son architecture, les légendes au sujet de
    certains événements qui ont marqué son existence vous détermineront à passer là
    plusieurs heures. Dès ses débuts, la citadelle d’Oradea a été le noyau de la
    vie politique, militaire, administrative, juridique et religieuse, suite à la
    canonisation, en 1192, du fondateur de l’Évêché d’Oradea en tant que Saint
    Ladislas le Thaumaturge.








    À l’intérieur, il y avait une grande
    bibliothèque, avec des livres apportés d’Italie, un Literarum asylum, lieu de
    rencontre des grands savants humanistes de l’époque, une école capitulaire
    catholique où l’érudit humaniste Nicolaus Olahus a également étudié ainsi qu’un
    observatoire astronomique qui a fixé le méridien zéro des cartes à Oradea, pour
    plusieurs siècles. Ce méridien traversait l’enceinte de la forteresse ; c’est
    le physicien autrichien Georg von Peuerbach qui l’a localisé là, exhorté par
    l’évêque d’Oradea Ioan Viteaz de Zredna, un grand humaniste.






    Plusieurs
    têtes couronnées reposent dans la citadelle : Ladislas Ier de Hongrie, André II
    de Hongrie (1235, et dont la dépouille mortelle a été ultérieurement emmenée à
    l’abbaye d’Egres/Hégerieux (aujourd’hui Igriş), Étienne II de Hongrie, Ladislas
    IV le Couman (1290), la reine Béatrice, épouse de Charles Robert d’Anjou
    (1319), la reine Marie d’Anjou, épouse de Sigismond de Luxembourg (1396), le
    roi-empereur Sigismond de Luxembourg (1437, le seul empereur romain germanique
    dont la sépulture est située hors d’Allemagne). La forteresse d’Oradea
    accueille présentement certains des événements de la ville les plus importants,
    le Festival médiéval étant le plus représentatif. À l’occasion, la cité revient
    à la vie de manière spectaculaire. Voilà
    pour notre carte QSL de janvier.



  • Attractions touristiques dans le comté de Satu Mare

    Attractions touristiques dans le comté de Satu Mare

    Nous découvrirons quelques-unes des raisons pour lesquelles prévoir une visite dans cette contrée serait une bonne idée. Pataki Csaba, président du Conseil départemental de Satu Mare, affirme que le comté et la ville de Satu Mare, situés à la frontière de la Roumanie avec la Hongrie et lUkraine, constituent une Europe en miniature, compte tenu des spécificités multiculturelles.



    « Depuis des siècles, Roumains, Magyars, Souabes, Ukrainiens et Juifs ont vécu ici ensemble. Nous affirmons quils ont construit ensemble lune des régions les plus importantes et les plus intéressantes dEurope centrale et de lEst. La forteresse de la ville était au carrefour de plusieurs routes dune importance particulière au Moyen Âge. Cest par là que le sel était transporté vers lOuest. Aujourdhui, Satu Mare est le pôle économique, social et culturel du comté, une ville dynamique, avec des bâtiments monumentaux, en différents styles, allant du néobaroque au style Sécession (Art nouveau). Lun des bâtiments les plus anciens de la ville, cest une forteresse, également appelée Vécsey, où lacte de paix entre les Habsbourg et ceux qui se sont rebellés contre eux en 1711 a été signé. À la suite de cet événement, les Souabes ont été colonisés sur ces terres, pendant 300 ans, et ils confèrent une couleur particulière à cet endroit. »



    Dans la ville de Satu Mare, vous remarquerez la Tour des sapeurs-pompiers, qui était le bâtiment le plus haut jusquen 1904, et qui est devenu un symbole de la ville pour les 100 dernières années. Les lieux de culte sont eux aussi particuliers. Pataki Csaba, président du Conseil départemental de Satu Mare, poursuit :



    « Dans la ville, il y a aussi une cathédrale importante, dont la construction a commencé en 1798, avec un autel en marbre de Carrare. La peinture de lautel a été réalisée voici 200 ans et elle représente lAscension. Ensuite, vous pouvez visiter la cathédrale catholique des Archanges Michel et Gabriel, bâtie au début du 20e siècle. A la même époque, une belle cathédrale orthodoxe a été construite, celle de la Dormition de la Vierge. Toutes ces églises ont été réhabilitées ces dernières années à laide de fonds européens. Nous avons également un bâtiment de style Sécession qui a reçu un prix spécial à lExposition universelle de Paris de 1905. Cétait lun des plus beaux bâtiments, qui abritait un hôtel et un casino au début du XXe siècle. Il est en rénovation maintenant. En outre, le Théâtre en pierre, comme on lappelle, est du 19e siècle et a récemment été rénové aussi avec des fonds européens. Cest même un joyau darchitecture. »



    A seulement 36 km de Satu Mare, la deuxième municipalité du comté, cest Carei. Pataki Csaba, président du Conseil départemental de Satu Mare, nous parle de ses attractions touristiques :



    « Nous avons un château qui a été construit, dans une première variante, pendant le règne du roi Mathias Corvin, puis il est entré en possession de la famille Károlyi, qui la remis à neuf au 17e siècle. Ce château a également été rénové avec des fonds européens et a plus de 50 000 visiteurs par an, ce qui est considérable même au niveau national en termes de tourisme culturel. Près de Carei, il y a le village de Căpleni, attesté au 12e siècle, où la famille Károlyi a créé sa crypte, dans léglise Saint Antoine de Padoue. Là, lenterrement est en sarcophages ; ils ont une broderie spéciale, en style baroque, préféré par la noblesse du Moyen Age. Nous avons une autre belle cité à Ardud, construite au 15e siècle. Malheureusement, une seule tour a été rénovée, également à laide de fonds européens. Maintenant, elle accueille deux expositions permanentes, et lafflux de touristes est important. »



    Nous continuons notre voyage et arrivons à la vallée de la rivière Someş. Là, il existe une véritable tradition de transformation des métaux précieux des monts Maramures. Nous nous arrêtons à Medieşu Aurit. Ecoutons notre interlocuteur, Pataki Csaba :



    « Nous avons ici le château Lónyai, qui est devenu une ruine après la Seconde Guerre mondiale, mais cest une construction imposante. Près de ce château, lon retrouve des traces des 2e et 4e siècles après J.-C. 104 fours daciques ont été conservés et le mode de vie des gens qui y vivaient il y a 2000 ans y est représenté. Puis, dans la vallée de la rivière Crasna, se trouve une église imposante, bâtie en style romantique précoce, en 1175, réhabilitée en partenariat par le Conseil départemental de Satu Mare lannée dernière. Nous avons réussi à préserver cet édifice dil y a 800 ans. Il convient aussi de remarquer le monastère spécial de Bixad, dans la partie montagneuse du comté. Dans ce département, nous avons des zones qui sont à 200 mètres en dessous du niveau de la mer et aussi des montagnes hautes de 1 200 mètres. Une autre attraction est à retrouver dans la région dOaş, cest le Musée du Pays dOaş. Cest là que des maisons traditionnelles des derniers siècles de lensemble du département de Satu Mare peuvent être visitées. Vous y trouverez également une église en bois, comme nos ancêtres avaient lhabitude de les construire voici 200-300 ans. »



    Cette année une nouvelle station touristique sera inaugurée dans le comté de Satu Mare : Luna Şes. Elle aura une piste de ski de 1 800 mètres de long, mais ce ne sera pas la seule attraction, dit Pataki Csaba, président du Conseil départemental de Satu Mare.



    « Elle part du pic Pietroasa, à une altitude de 1 200 mètres, et la différence de niveau est supérieure à 500 mètres. Cest donc une pente attrayante, dans une région pittoresque et vierge. Elle nest pas encombrée de constructions. Le terrain est situé à proximité dune réserve naturelle. Ainsi, nous souhaitons la promouvoir comme une station touristique ouverte toute lannée. Au cours des deux dernières années, nous avons également fait homologuer 12 itinéraires touristiques qui peuvent être parcourus à partir de la base de cette pente. Il y a des trajets qui peuvent aussi être empruntés par les familles avec de jeunes enfants, comme par des semi-professionnels, allant de 30 minutes à six, sept heures. En les parcourant, vous découvrirez de véritables monuments de la nature, comme le Sphinx de lOaş, une forme étrange de roche volcanique, située sur le sommet de Pietroasa. »



    Dans le comté de Satu Mare, vous trouverez également de nombreux centres avec des eaux thermales, reconnus à la fois pour la récupération médicale, mais aussi comme destinations de loisirs. Bonne visite ! (Trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Timisoara

    Timisoara

    Chers amis, aujourd’hui nous visitons la 3e plus grande ville de Roumanie, sise dans l’ouest du pays: Timișoara. Une véritable Europe en miniature, une ville multiculturelle et multiethnique où vivent en harmonie Roumains, Allemands, Serbes, Magyars, Croates, Slovaques et Bulgares. Une ville riche en culture et en histoire et qui en plus se prépare pour être la Capitale européenne de la Culture 2021. Autant de raisons pour vous convaincre que Timișoara est la destination idéale pour les amateurs de tourisme culturel.

    Nous visitons le centre historique de la ville en compagnie de Lucia Solomon, coordinatrice du Centre d’information et de promotion touristique de la municipalité de Timișoara : « Les vestiges archéologiques de Timișoara sont vieux de plus de 7000 ans. Mais ceux que les touristes peuvent voir datent des 16e-17e siècles, lorsque la ville était sous occupation ottomane. On peut ainsi retrouver la fondation d’une mosquée et d’un minaret de l’époque. C’est à peine au 18e siècle que Timișoara se transforme en ville moderne. C’était la période de l’occupation des Habsbourg, d’après 1716. La cité ancienne de l’époque ottomane a été démolie et remplacée par une autre qui devint la fortification la plus ample du territoire actuel de la Roumanie. C’est une forteresse de type Vauban, c’est-à-dire en forme d’étoile, qui ressemble à celle d’Alba Iulia (centre) et qui accueillait l’administration de la ville. Aujourd’hui on en voit uniquement le bastion Teresia et le centre historique de la ville qui est impressionnant. Il date de l’époque baroque ; en témoignent de nombreux bâtiments dont le Dôme catholique, l’Eglise serbe ou encore le Palais baroque. Combien de villes disposent encore d’un palais baroque au centre-ville, de nos jours ? En plus, on peut le visiter, car il accueille le Musée d’art. »

    Après l’époque baroque suivit la période pendant laquelle la Transylvanie a fait partie du royaume de Hongrie, sous la monarchie austro-hongroise.

    Lucia Solomon poursuit son récit : « Les principales fonctions de la ville sont à ce moment-là économiques. Timisoara se développe énormément. D’ailleurs c’est à cette époque-là que remontent nombre de premières de la ville. Par exemple, le premier tramway tiré par les chevaux y a fonctionné à compter de 1869. Ou bien Timisoara est la première ville européenne à se doter d’éclairage public électrique, en 1884. S’y ajoutent de nombreux parcs créés à l’époque, si bien que Timișoara est surnommée de nos jours « la ville des fleurs ». »

    Il faut dire aussi que c’est toujours à Timișoara que vous allez trouver le plus grand ensemble de bâtiments historiques de Roumanie. Dans toute la ville, plus de 14.000 bâtiments sont classés monuments historiques.

    Quelle est leur spécificité ? Lucia Solomon répond : « La principale caractéristique de Timișoara – ce sont les immeubles en style Art nouveau, construits à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Parmi eux, les beaux palais qui entourent la Place de la Victoire et dont l’architecture impressionne tous les touristes. Mais on en trouve aussi dans les différents quartiers historiques. En fait, cette ville ressemble beaucoup à Budapest ou à Vienne. Même si elle est plus petite, elle se remarque par le même style architectural que l’on retrouve d’ailleurs partout en Europe. Et les touristes trouvent cela impressionnant. »

    Et ce n’est pas tout. Timișoara est aussi le seul endroit de Roumanie où l’on peut assister à des concerts dans une grotte. Une idée inédite qui attire de nombreux touristes étrangers, notamment d’Israël, des Etats-Unis, du Canada, de Hongrie et d’Autriche.

    Quels autres loisirs attendent les touristes qui se rendent à Timișoara ? Notre invitée répond : « Un touriste peut passer des moments très agréables au centre-ville où il y a plein de terrasses. Des bars, restaurants et clubs très sympas ont été aménagés dans les caves des vieux bâtiments. On peut aussi se promener dans les parcs ou au bord de la rivière Bega, faire des randonnées en bateau ou à vélo. En fait, les bateaux font partie des moyens de transports de la ville et ils traversent tous les quartiers. Ou bien on peut faire une randonnée en tram touristique, le dimanche. Tout cela, sans plus parler des musées, des spectacles et des festivals. »

    Si vous avez plusieurs jours à votre disposition, ce serait très intéressant de découvrir aussi les environs. Le Centre d’information et de promotion touristique de Timișoara vous proposera plusieurs itinéraires. Lucia Solomon : «Depuis Timisoara, les touristes peuvent découvrir plusieurs endroits se trouvant à proximité, tels Recaș ou Buziaș, où ils peuvent déguster des vin spécifiques de la région du Banat. Ils peuvent aussi se reposer dans la nature au bord du lac Surduc. On peut également visiter les villes avoisinantes: Arad, Oradea, la station thermale Herculane les Bains ou bien faire une randonnée dans les Monts du Banat. Beaucoup de touristes choisissent aussi de visiter le château des Corvin, à Hunedoara. Nous invitons donc les gens à découvrir Timisoara avec son charme à part dû à ses parcs, à sa rivière et à ses nombreux styles architecturaux. Nous sommes sûrs qu’ils y passeront des moments très agréables. »

    Rappelons aussi qu’en 2021 vous aurez une raison de plus de visiter cette belle ville de l’ouest de la Roumanie, car Timisoara sera Capitale européenne de la Culture. Des milliers d’événements culturels y sont prévus sous le slogan « C’est toi qui éclaires la ville ! ». Nous vous attendons nombreux. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Tourisme dans le comté de Bihor

    Tourisme dans le comté de Bihor

    La ville d’Oradea, chef-lieu du département, se trouve à équidistance entre Vienne, Prague et Bucarest. Elle est le point de départ de ce nouveau voyage sur les ondes, qui portera aujourd’hui nos pas vers une station balnéaire très connue et vers la zone de montagne du comté. Adrian Dubere, coordinateur du Centre national de promotion et information touristique du comté de Bihor est notre guide à travers cette contrée. Il nous propose pour commencer un tour de la ville d’Oradea et nous donne rendez-vous dans le centre historique.



    « Nous commençons notre randonnée Place de l’Union, où se trouve le Palais « Le Vautour Noir », un bâtiment Art nouveau, plusieurs églises, dont la plus connue est celle dite « de la Lune », ainsi appelée parce qu’elle est pourvue d’un mécanisme qui indique les phases de la lune. La place a été rénovée et de nouvelles statues y ont été installées, représentant les héros qui ont libéré la ville, il y a un siècle, et ont contribué à la Grande Union de 1918. Une nouvelle statue du roi Ferdinand Ier y sera placée bientôt. Nous allons passer le pont, lui aussi rénové, vers la zone piétonne de la ville, avec ses palais pour la plupart restaurés. Nous nous dirigeons ensuite vers le Musée du Pays des Criș, où l’on peut voir des expositions d’histoire et d’art traditionnel. Nos deux synagogues ont été transformées en musées. L’une d’entre elles se trouve sur notre chemin vers la forteresse de la cité. Réhabilitée, celle-ci accueille un événement presque tous les week-ends. Depuis la forteresse, nous pouvons nous diriger vers l’ensemble baroque. Le Palais baroque de la ville compte 365 fenêtres, une pour chaque jour de l’année. A proximité du Palais se trouve la cathédrale Catholique, deuxième plus grande cathédrale d’Europe de l’Est, après celle de Hongrie. Les passionnés de culture et de spectacles peuvent visiter le théâtre «La Reine Marie ».



    La forteresse d’Oradea demeure pourtant le monument emblématique de la ville, autour duquel a gravité en grande partie l’histoire du comté. Durant les premiers siècles de son existence, il a été un important centre spirituel et religieux, pour devenir plus tard, à l’époque de la Renaissance, un centre culturel. Durant les siècles suivants et jusque dans les temps modernes, il a été une importante fortification militaire transylvaine. A présent on peut le visiter et il accueille différents événements. Adrian Dubere.



    « Un événement d’envergure y est prévu en juillet prochain : le Festival médiéval, un des plus importants du pays. Y participeront 50 troupes de chevaliers, de princes et de princesses. Des combats seront organisés, ainsi que des expositions d’art de la guerre dans les temps anciens. Ce sera un des plus beaux festivals organisés à Oradea. Mentionnons, entre autres, le Festival de spectacles courts, le festival international de folklore, le festival Big Picnic, le Festival international de film « Transilvania ». Chaque culture représentée à Oradea — judaïque, slovaque, hongroise — proposera un événement. »



    C’est le moment de quitter la ville. Deux importantes stations nous attendent. Adrian Dubere.



    « Il s’agit de Felix les Bains et de la station balnéaire « Le 1er Mai ». Les touristes peuvent


    y bénéficier de soins à base d’eau thermale dans des piscines couvertes ou en plein air et se détendre dans les parcs aquatiques. Nous pouvons nous diriger également vers la zone de montagne, pour visiter les 5 grottes importantes des Carpates Occidentales : la grotte des Ours, la grotte aux cristaux Farcu, les grottes Meziad, Unguru Mare et Vadu Crișului. Les touristes peuvent bénéficier de guides dont ils trouvent chez nous les données de contact. Ceux qui n’agréent pas les incursions souterraines peuvent se diriger vers la zone karstique de Padiș, pour y admirer la nature sauvage, ou vers la réserve Pădurea Craiului, faisant partie du Parc Naturel Apuseni. Des itinéraires de randonnée de différents niveaux de difficulté sillonnent les Carpates Occidentales. Les passionnés de vélo y trouveront également des zones qui se prêtent au cyclotourisme. Tous les visiteurs peuvent faire une halte dans un village de vacances très connu, appelé Vârtop. Après quelques jours passés à Oradea et dans les stations environnantes, ils peuvent passer deux ou trois jours en montagne, au sein de la nature. La cuisine locale est savoureuse et dans le nord du comté il y a une zone viticole que l’on peut visiter. En fait, nous avons une localité qui compte un millier de caves. A bon dégustateur salut ! »



    Le comté de Bihor est la destination idéale pour les touristes attirés par les civilisations multiethniques. Les communautés hongroises, allemandes, italiennes ou slovaques y coexistent en harmonie. Elles présentent leur histoire, leurs coutumes et traditions à l’occasion d’événements organisés annuellement dans les villages et les villes. Dans les villages, les touristes peuvent rencontrer également de nombreux artisans. Adrian Dubere.



    « A Vadul Crișului il y a un centre où les touristes — adultes et enfants — sont invités à découvrir les secrets de l’art de la poterie et où l’on peut également acheter des souvenirs. Nous avons encore quelques artisans spécialistes des coffres de dot. Chez eux, vous trouverez aussi des coffres de dot en miniature. Il y a aussi des artisans qui réalisent des costumes traditionnels. Vous pouvez aller les regarder travailler et acheter des objets artisanaux. »



    Au début de votre visite dans le comté de Bihor, ne manquez pas de vous rendre au Centre d’information et de promotion touristique d’Oradea. Vous pouvez y obtenir des renseignements utiles et organiser votre séjour en fonction de vos préférences.



    « Les touristes qui se rendent au Centre d’information touristique peuvent recevoir le guide touristique de la ville et se renseigner sur toutes les destinations touristiques du comté. Nous pouvons leur offrir un guide des grottes, un guide pour Felix les Bains, pour le Parc Naturel Pădurea Craiului et un guide général du comté. Il y a, enfin, des guides pour chaque destination touristique, rédigés en 12 langues, entre autres en français, anglais, allemand, italien, polonais, hébreu. »



    Voilà pour le comté de Bihor. A bientôt, pour un nouveau voyage sur les ondes !



    (Trad. : Dominique)

  • Voyage au département d’Alba

    Voyage au département d’Alba

    Le département d’Alba attire de plus en plus de touristes. Son chef-lieu, la ville d’Alba – Iulia, abonde en monuments historiques importants et bien conservés, témoins d’une histoire millénaire. La contrée est également connue pour ses atouts naturels, dont des grottes et des glaciers. Enfin, on peut pratiquer des sports de nature, l’alpinisme y compris.

    Mihai Coșer, porte-parole de la municipalité d’Alba Iulia, nous a fourni des détails supplémentaires sur cette destination touristique : « Alba Iulia est un excellent choix pour un séjour. La ville offre à tout visiteur la possibilité de retourner dans le temps. L’occasion de découvrir le passé deux fois millénaire de la cité, grâce aux vestiges de trois forteresses dressées sur le même emplacement, à des époques différentes, et surtout grâce à la reconstitution historique sur un site urbain d’Alba Carolina, la plus grande des citadelles de style Vauband’Europe de l’Est. »

    Chaque pierre, chaque brique raconte l’histoire d’Alba Iulia, cet endroit hautement symbolique pour le pays. MihaiCoșer : « Nous organisons plusieurs spectacles de reconstitution historique, dans l’enceinte de la citadelle. Les touristes peuvent aussi suivre le trajet menant aux différentes portes de la cité – 7 au total – ou bien visiter la zone protégée où se trouvent les vestiges d’un camp romain, daté de l’an 106 après J. Ch., et une partie de la cité médiévale dont la construction remonte aux XVIet XVIIe siècle. Près de la 3e Porte, la relève de la garde impériale autrichienne attire tous les jours, à midi, des centaines de visiteurs désireux d’assister à un spectacle unique en Roumanie. »

    Les palais d’Alba Iulia constituent un autre point d’attraction, précise notre interlocuteur, MihaiCoșer : « Il s’agit du palais épiscopal et du palais Apor, qui abrite à présent le rectorat de l’Université 1er Décembre 1918, d’Alba Iulia. Les touristes peuvent admirer aussi la statue équestredu prince régnant MihaiViteazu et visiter la Bibliothèque Batthyaneum. Cette dernière, baptisée d’après le nom de son fondateur, l’évêque Ignatius Batthyany, abrite plus de 8 mille volumes, près de 50 mille livres de collection et une partie du Codex AureusLaurensius ou l’Évangéliaire de Lorsch, un évangéliaire enluminé composé entre 778 et 820, sous le règne de Charlemagne, l’autre partie se trouvant à Londres. Il y a plein de choses à voir, depuis le Musée national de l’Union. C’est dans cet édifice qu’a été proclamée, le 1er décembre 1918, l’union de la Transylvanie avec la Roumanie. »

    Quittons la ville d’Alba Iulia et dirigeons-nous vers les Monts Apuseni. Dans la Vallée Ampoiului, qui s’étale sur une vingtaine de km, on peut visiter les cinq réserves naturelles, admirer les paysages spectaculaires, les grottes et les gorges. Les férus d’escalade y trouveront des itinéraires aux différents degrés de difficulté. L’un d’entre eux passe tout près de la commune de Rimetea, réputée pour l’architecture unique des maisons bâties au 19e siècle. Des demeures hautes, aux murs blanchis à la chaux et aux encadrements des fenêtres peints en vert, aux portails hauts. Bon nombre de ces maisons ont été transformées en gîtes ruraux. En 1999, la commune de Rimetea s’est vu décerner par le prix européen du patrimoine « Europa Nostra ». On peut faire étape à Tăuț, histoire de découvrir la citadelle médiévale perchée sur un rocher.

    MihaiCoșer continue de passer en revue les points forts du département d’Alba en termes de tourisme mais aussi de loisirs : « Vous trouverez chez nous deux des meilleurs parcours de golf de Roumanie, aménagé d’après les normes internationales. L’un se trouve dans la commune deCiucut, l’autre dans la zone de Pianu, à une vingtaine de km de la ville d’Alba Iulia. Enfin, ceux qui souhaitent découvrir nos vins peuvent emprunter la Route du vin, qui les mènera à Jidveiet à Cetatea de Baltă, où il y a aussi un beau château. »

    Sachez aussi que la municipalité d’Alba Iulia, en collaboration avec le Conseil départemental, organisera deux évènements importants. MihaiCoșer : « Le premier, qui s’intitule Alba Fest, est prévu du 7 au 9 juin. Il s’agit de la fête de la ville que nous avons transformée en un véritable festival s’adressant surtout aux jeunes. Le second c’est la Fête de la musique, qui aura lieu les 22 et 23 juin. Elle réunit cette année, des noms sonores du paysage musical international, notamment francophone, car l’événement s’inscrit dans la Saison culturelle Roumanie-France 2019. »

    Visiter le département d’Alba est donc synonyme d’une expérience à part. (Trad. : Mariana Tudose)

  • QSL octobre 2018 – Alba Carolina, une citadelle du type Vauban

    QSL octobre 2018 – Alba Carolina, une citadelle du type Vauban

    Cette forteresse porte le nom d’Alba Carolina. Bâtie au 18e siècle en forme d’étoile, elle est unique dans cette partie du Vieux Continent. Son rôle stratégique était de défendre l’Empire des Habsbourg contre les efforts militaires de l’Empire Ottoman, mais aussi de renforcer le pouvoir des Habsbourg au niveau local. Elle faisait partie d’un système plus ample de fortifications censées défendre les nouvelles provinces conquises. Les travaux avaient démarré en 1711 par la construction de la ville et de la cité. Ses murs sont légèrement obliques, construits en brique et en pierre par le biais d’une technique censée faire ricocher les boulets de canon en métal.

    Le projet initial n’a pas été mené à bout, les ressources financières des Habsbourg étant destinées par la suite aux fortifications situées à proximité de la frontière ottomane. Par conséquent, après 1738, on a renoncé à la construction de la 4e ligne de défense et une seule douve extérieure a été finalisée, celle du côté de la ville. Le corps principal de la cité a donc la forme d’un heptagone irrégulier, alors que ses 7 bastions lui donnent la forme d’étoile spécifique aux constructions du type Vauban. Pour pénétrer à l’intérieur de la forteresse il fallait franchir 6 portes, placées à l’est et à l’ouest, une sur chaque ligne de défense.

    C’est à la richesse et à la variété des décorations des 4 premières portes d’entrée que la forteresse d’Alba Carolina doit son unicité en Europe. Leurs reliefs et les statues baroques sont inspirés des légendes antiques et des guerres contre les Turcs. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Attractions touristiques au département de Suceava

    Attractions touristiques au département de Suceava

    Riche en monuments historiques, paysages pittoresques et villages ayant conservé leurs traditions, le département de Suceava surprend par sa simplicité et son originalité roumaine. Un voyage dans cette contrée de l’extrême nord du pays peut commencer à Suceava, ville historique, ancienne cité princière. De là, on peut se diriger vers la zone de montagne et la station de Vatra Dornei et, enfin, vers les fameux monastères à fresques extérieures de Bucovine.

    Cătălina Velniciuc, conseillère au Centre d’information et de promotion touristique de Suceava est aujourd’hui notre guide : « Un touriste qui n’a jamais visité la ville de Suceava sera impressionné par la Cité princière, unique en Roumanie et qui accueille une exposition permanente aménagée sur les ruines de l’ancienne forteresse, pendant 200 ans principale résidence des princes régnants de Moldavie. En passant le seuil de la cité, le visiteur plonge dans l’ambiance des siècles passés, accompagné par la voix des guides virtuels, qui lui en racontent l’histoire. A la tombée de la nuit, les murs extérieurs et intérieurs s’animent, un spectacle inédit son et lumière dévoilant des scènes de combat de l’histoire de la cité. Le site touristique américain TripAdvisor a d’ailleurs accordé cette année à la Cité princière de Suceava le certificat d’excellence, suite aux avis favorables exprimés par les voyageurs qui l’ont visitée ».

    Un autre objectif important, récemment réhabilité, est le musée d’histoire de la ville, lui aussi unique en Roumanie, par son caractère interactif. Grâce aux techniques modernes utilisées, les objets les plus intéressants de son patrimoine sont exposés et expliqués dans leur contexte historique. De l’histoire nous passons aux traditions.

    Cătălina Velniciuc : « A proximité de la Cité princière se trouve le Musée du village de Bucovine. C’est le dernier né des musées en plein air de Roumanie. Le visiteur y découvre des monuments d’architecture traditionnelle : maisons paysannes, ateliers d’artisans, écoles, église, taverne, qui lui permettent de comprendre le mode de vie des habitants de la contrée ».

    L’église Saint Georges du monastère Saint Jean le Nouveau est peut-être le plus important monument de la ville de Suceava.

    Cătălina Velniciuc : « C’est l’édifice religieux et historique le plus imposant de Suceava, figurant au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cathédrale métropolitaine de la Moldavie jusqu’à la fin du 17-e siècle, l’église Saint Georges abrite les reliques de Saint Jean le Nouveau. C’est pourquoi, chaque année, des milliers de pèlerins s’y rendent à la Pentecôte, pour prier auprès de ces reliques. Aux sites touristiques que nous avons mentionnés, il convient d’jouter le Musée des sciences de la nature, le Musée ethnographique ou l’Auberge princière, ainsi que le planétarium et l’observatoire astronomique. »

    Dans la zone montagneuse du comté de Suceava se trouve la station de Vatra Dornei, qui s’est énormément développée ces dernières années, côté tourisme actif.

    Cătălina Velniciuc, conseillère au Centre d’information et de promotion touristique de Suceava : « De nombreux loisirs attendent ceux qui souhaitent passer des vacances actives – vu c’est un peu pour ça que l’on choisit la montagne : randonnées, parties de pêche sur la rivière Bistrița, parapente, tyrolienne, rafting, via ferrata, VTT, équitation. Et puisque la saison froide approche, sachez que Vatra Dornei dispose de 3 pistes de ski de difficulté moyenne, mesurant 3.000, 1.500 et 850 mètres. Elles sont toutes équipées de canons à neige, d’éclairage nocturne et de téléski. Un des points d’attraction de Vatra Dornei est le télésiège qui peut être utilisé tout au long de l’année pour une magnifique promenade au sein de la nature. La montée jusqu’à 1200 mètres dure 25 minutes. »

    Le Centre d’information touristique de Suceava offre aux touristes de nombreux matériels promotionnels et des cartes. Vous y trouverez la carte du comté non seulement en roumain, mais aussi en français, anglais et allemand. Les autres matériels sont disponibles aussi en espagnol, italien, polonais et ukrainien. La première question que posent les touristes en arrivant au Centre d’information vise les monastères aux fresques extérieures de Bucovine, dont certains figurant au patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Cătălina Velniciuc : « Arbore, Pătrăuți, Clopota de Dolhasca, Voroneț, Humor, Sucevița, Moldovița – ils sont 8 à figurer au patrimoine de l’UNESCO. Construits durant la seconde moitié du 15e siècle et le début du 16e, ces monastères sont très beaux. Ils se distinguent par leurs fresques extérieures et intérieures, en couleurs végétales, qui enchantent l’œil. Je me rappelle la réaction d’un touriste japonais, qui a entrepris tout seul le voyage, spécialement pour voir ces monastères. Il a été très impressionné. Il nous a dit qu’il n’avait pas eu le temps de comprendre grand-chose à notre religion, mais qu’il avait été vivement impressionné par les fresques, qu’il aimerait revenir et qu’il exhorterait tout le monde à venir voir ces peintures si magnifiques. L’expression de son visage et la manière dont il nous a raconté son expérience nous ont fait comprendre, une fois de plus, la valeur de ces monastères. »

    Selon les dernières statistiques, les touristes qui ont visité le comté de Suceava venaient pour la plupart des pays de l’UE. L’Espagne occupe la première place, avec le plus grand nombre de touristes, suivie par l’Allemagne, l’Italie, la France, la Pologne, l’Autriche, les Pays-Bas et le Royaume Uni. (Trad. : Dominique)

  • QSL janvier 2018 – Le premier portail de la forteresse d’Alba Iulia

    QSL janvier 2018 – Le premier portail de la forteresse d’Alba Iulia

    Alba Iulia est une citadelle construite en style Vauban, c’est à dire en forme d’étoile. Pour y accéder il faut franchir trois portails. Le premier est à retrouver du côté est de la forteresse. Il ressemble à un arc de triomphe avec trois entrées. Il fut bâti en blocs de pierre sculptée et en calcaire. Ses deux façades sont décorées de bas-reliefs représentant des scènes mythologiques.

    Dans la partie supérieure du portail, sur un piédestal, on voit les armoiries de l’Empire des Habsbourg, l’aigle bicéphale couronné. D’un côté et de l’autre on reconnaît les statues de Mars, le dieu de la guerre, et de Vénus, la déesse de l’amour et de la beauté. D’autres de symboles mythologiques se font remarquer au – dessus des arcades latérales. A gauche – Enée le fondateur mythique de Rome, et à droite – Hercule affrontant Antée. De l’autre côté de la façade de ce premier portail d’accès dans la citadelle d’Alba Iulia, on retrouve, à gauche, le même Hercule tuant le lion de Némée, alors que la statue se trouvant à droite représente Persée tenant la tête de Méduse.

    Toute cette construction a été restaurée entre 2001 et 2005. Actuellement elle fait partie d’un des itinéraires touristiques de la citadelle intitulé « Le circuit des Portes de la Cité ». A visiter absolument si vous êtes de passage en Transylvanie.

  • Randonnée à Suceava

    Randonnée à Suceava

    En 2017, la ville de Suceava fête les 629 ans écoulés depuis son attestation documentaire. C’est une ville située dans le nord-est de la Roumanie, dans la province historique de Bucovine. Son agenda culturel abonde en événements: concerts, expositions, fêtes thématiques, soirées folkloriques et autres. S’y ajoutent désormais des tours guidés gratuits de la ville. C’est justement ce que nous vous proposons dans les minutes suivantes.

    Notre guide est Ciprian Negruţu, inspecteur spécialisé au Conseil départemental de Suceava. A son avis, Suceava est une destination idéale en toute saison, pour toute catégorie de touristes: «On le sait déjà, la Bucovine est une des régions les plus belles de Roumanie. On y pratique le tourisme actif, culturel et balnéaire. Nous vous recommandons les randonnées en montagne, les séances de rafting sur les rivières, les parties de pêche ou de chasse ou bien une randonnée à cheval, car la zone est connue pour ses chevaux de la race « huţuli ». La ville de Suceava accueille la cité princière du même nom, bâtie par le prince moldave Petru Muşat. On y trouve également 5 églises d’intérêt national, alors que le Musée d’histoire vient de rouvrir ses portes après avoir subi des travaux de rénovation. Enfin, dans la partie ancienne de la ville on peut admirer l’architecture d’influence austro-hongroise ».

    L’exposition permanente du Musée d’histoire se trouve dans un bâtiment construit au début du 20e siècle. Ce monument historique garde toujours sa façade quasi intacte; par contre, à l’intérieur, l’immeuble a subi de nombreuses modifications au fil du temps. Siège de la Préfecture de la période d’occupation autrichienne, la construction a été par la suite transformée en musée. Les derniers travaux en date remontent à 2014 et 2016, réalisés dans le cadre d’un ample projet financé de fonds européens. Inaugurée le 31 juillet 2016, l’exposition permanente témoigne de l’histoire locale par des objets de patrimoine dont les explications sont à retrouver sur des écrans tactiles.

    Chaque jour qui passe, Suceava qui devient de plus en plus intéressante, affirme Claudiu Brădăţan, coordinateur du Centre d’information et de promotion touristique de la ville: « Je l’affirme parce que, l’année dernière, on a finalisé un programme de réhabilitation de la Cité princière de Suceava. C’est une opportunité de mettre en valeur la ville avec tous ces objectifs touristiques. Et pour cause. La Bucovine est connue au niveau national pour ses monastères aux fresques extérieures, alors que Suceava n’en dispose pas. Nous essayons donc d’attirer l’attention sur le patrimoine touristique de la ville en organisant des tours guidés. »

    Bâtie à la fin du 14e siècle, près de la ville médiévale de Suceava, la cité homonyme fut pendant près de deux siècles la principale résidence des princes de la Moldavie. De nos jours, la forteresse est un monument historique national. Son ensemble architectural comporte un château et des murs de défense. Il a été consolidé entre 2011 et 2015 grâce à un ample projet financé de fonds communautaires, redevenant un groupe architectural imposant. Les systèmes à thématique médiévale et les projections vidéo sur l’histoire de la cité sont une nouveauté pour les musées roumains. Parmi elles, le livre interactif d’histoire médiévale de la Moldavie et la projection vidéo de la Chronique de la citadelle de Suceava ont connu le plus grand succès auprès des visiteurs.

    D’ailleurs, un des tours guidés proposés gratuitement par le Centre d’information et de promotion touristique mène les touristes à la forteresse de Suceava, affirme Claudiu Brădăţan: « Le tour que nous considérons comme un « must » comprend la visite du monastère Saint Jean, du Musée du village de Bucovine, de la Cité princière et du Musée d’histoire. Ce dernier est un véritable joyau d’architecture, devenu suite aux rénovations un des musées les plus modernes de Roumanie. Le tour mentionné dure environ 5 heures. C’est d’ailleurs le tour guidé le plus court. Il est destiné aux touristes qui ont un après – midi à leur disposition avant de partir à la découverte de la Bucovine ou d’autres destinations. »

    Claudiul Brădăţan nous dévoile aussi quelques repères du 2e tour guidé à travers Suceava: « La visite dure environ 8 heures. A part les 4 objectifs du premier tour, il inclut également l’église de la Sainte Résurrection, une des plus anciennes de la ville, le monastère Saint Jean le Nouveau, l’église Saint Dumitru ou encore une très belle cathédrale catholique, où se réunit d’habitude la communauté polonaise de Bucovine. D’ailleurs la région est connue pour ses différentes ethnies qui y ont cohabité en paix au fil des siècles ».

    Le Centre national d’information touristique est situé au cœur même de la ville de Suceava. Il est donc très accessible, offrant à part les tours guidés et les informations nécessaires, de la place pour déposer les bagages et accès à lnternet. A présent, sa stratégie est de se concentrer sur la ville de Suceava, affirme notre invité : «Les agences de tourisme préfèrent offrir aux touristes des tours des monastères au détriment des tours de la ville. Nous voulons donc promouvoir la ville de Suceava en tant que destination de vacances ou de city-break. L’aéroport de Suceava a été modernisé en 2016 et le flux des visiteurs est impressionnant. Nous voulons montrer que la Bucovine a plus que ses monastères. »

    Pour conclure, Claudiu Brădăţan précise que la plupart des touristes étrangers arrivés à Suceava avaient déjà entendu parler de la Bucovine en tant que destination de tourisme actif. Quelle que soit la saison, c’est une zone qui a énormément à offrir. (Trad. Valentina Beleavski)

  • QSL février 2017 – Le Chateau des Corvins

    QSL février 2017 – Le Chateau des Corvins

    C’est le monument d’architecture gothique, civile et militaire, le mieux conservé en Europe Centrale et du Sud-Est. Il se remarque par sa cour intérieure spacieuse depuis laquelle on peut entrer dans deux salles grandioses : la Salle de Chevaliers, qui accueille une exposition de technique militaire, et une Salle de la Diète, qui témoigne de la manière dont les conseils étaient organisés au Moyen Age. Les deux enceintes ont une forme rectangulaire, étant divisées dans deux nefs, avec 5 piliers octogonaux en marbre, des nervures en forme de croix et des consoles décorées, des voûtes en style gothique tardif. Le côté nord de la forteresse se remarque par sa fresque peinte à la moitié du 15e siècle, la seule peinture laïque de ce type de Transylvanie. Elle raconte en 4 scènes comment le prince Ioan (Jean) Hunyadi a reçu le blason de la famille des Hunyadi.

    La chapelle du château des Corvins fut finalisée en 1446. Elle comporte une nef et un pronaos. On y remarque toujours des décors en style gothique tardif et des fragments de peinture. La fontaine de la forteresse a 30 mètres de profondeur. Selon la légende, elle aurait été creusée par 3 prisonniers turcs auxquels on avait promis la liberté s’ils trouvent de l’eau. Evidemment, ils ont trouvé la mort, avant de terminer la fontaine. Surnommé « la légende vivante de la Transylvanie», le château des Corvins est une citadelle énorme, très bien conservée et récemment restaurée.

    C’est un des endroits les plus impressionnants de Roumanie, se trouvant au département de Huneodoara, près de la ville au même nom. Après avoir été fermé pendant plusieurs années pour subir des travaux de rénovation, la forteresse a rouvert ses portes au public. Des activités en tout genre y sont proposées pour attirer de plus en plus de visiteurs : foires de maîtres artisans, soirées d’opéra ou des projections dans le cadre du Festival du Film Européen. Un monument à ne pas rater si vous visitez la Transylvanie. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Sighişoara

    Sighişoara

    La Roumanie compte près de 250 citadelles et églises fortifiées. La cité de Sighisoara ou de Schasburg, selon son appellation allemande, située dans le centre de la Roumanie, est également appelée La perle de la Transylvanie. Incluse depuis 1999 au Patrimoine mondial de l’UNESCO, Sighisoara est une des rares cités médiévales européennes encore habitées et une destination incontournable des touristes étrangers qui visitent la Roumanie.

    Sighişoara est non seulement un véritable joyau culturel, mais aussi une oasis de paix. Le visiteur de passage ne manquera surtout pas de flâner dans les ruelles étroites de l’ancien bourg saxon, histoire de découvrir un coin du monde.

    Dorin Stanciu, le tambour de la cité, nous servira de guide : « Vous y retrouverez 9 des 14 tours élevées par les guildes d’antan. La cité médiévale de Sighişoara date du XIIIe siècle, plus précisément de l’an 1280. Son symbole est la Tour de l’Horloge. Elle mesure 64 mètres de haut et abrite, depuis 1889, le musée d’histoire de la ville, unique musée du pays à s’étaler à la verticale. Cette même tour avait été, en 1556, le siège du Conseil populaire. La cité de Sighişoara avait jadis dénombré 14 tours de défense, 15 guildes, 40 métiers artisanaux et quatre bastions d’artillerie. De nos jours, dans cette cité médiévale, la mieux conservée de Transylvanie et du sud-est de l’Europe, on peut admirer 9 tours de défense et 160 maisons remises à neuf après le grand incendie du 30 avril 1676, qui avait consumé la Ville basse, située sur la colline avoisinant la cité. Selon une légende locale, une veuve, voulant laver son linge, aurait fait le feu pour bouillir de l’eau. Il aurait suffi de quelques étincelles emportées par le vent pour que l’incendie éclate dans la citadelle médiévale. 600 toitures et maisons auraient alors été réduites en cendres. Toutes les maisons ont été refaites, utilisant les matériaux originels, à savoir la terre glaise et les briques. Autant de raisons de se rendre à Sighişoara, le joyau médiéval de la Roumanie ».

    D’une précision exemplaire, la grande horloge suisse de la tour est munie d’un mécanisme datant de 1906. Il met en marche des figurines uniques en Roumanie. Elles représentent les jours de la semaine et plusieurs divinités : la Justice, l’Equité et la Paix. Le dernier niveau de la Tour est un balcon ouvert réunissant les 4 côtés de la construction. C’est de là que l’on peut admirer un superbe panorama de la ville.

    Pourtant, la Tour de l’horloge n’est pas la seule attraction de la cité, précise notre interlocuteur Dorin Stanciu : «Nous avons aussi deux églises importantes, bâties en style gothique, à savoir l’Eglise du Monastère et l’Eglise sur la Colline. La première a appartenu aux moines dominicains jusqu’au milieu du XVIe siècle. Après la réforme de Martin Luther, elle allait devenir église évangélique luthérienne. Quant l’Eglise sur la Colline, qui date de 1345, elle a été dressée sur l’emplacement d’une ancienne chapelle romaine. Plus de 200 mille touristes visitent annuellement ce lieu de culte. Enfin, je ne saurais oublier de mentionner les neuf tours rappelant les nombreuses guildes de la cité, dont celles des bouchers, des pelletiers, des tisserands, des tailleurs, des cordonniers ou des serruriers. »

    Voici comment Dorin Stanciu, le tambour de la cité de Sighisoara, accueille ses hôtes : « On leur souhaite la bienvenue et on les remercie de leur visite, en s’adressant dans leur langue maternelle, une soixantaine au total. C’est quelque chose d’inédit, vous me l’accorderez. Après quoi, on commence la présentation. En longeant les 930 mètres de murailles d’enceinte de cette cité qui remonte au XIVe siècle, vous allez découvrir l’histoire racontée chaque jour par le tambour de la cité de Sighisoara qui vous servira de guide. » (Trad. Mariana Tudose)

  • La forteresse de Mălăieşti

    La forteresse de Mălăieşti

    Au pied du Massif de Retezat, des Carpates Méridionales, se trouve une région historique appelée le Pays de Haţeg, nichée dans la dépression homonyme. Cette petite contrée recèle de nombreux sites historiques et culturels dont certains légendaires – dont les vestiges de l’ancienne capitale dace Sarmizegetusa. Tout près se trouve la localité de Densuş dont la célèbre église fascine par son ancienneté et par sa belle forme étrange. C’est toujours dans la contrée de Haţeg que se trouvent les ruines de la citadelle de Colţ, qui semble avoir inspiré Jules Verne, qui y place l’action de son roman « Le Château des Carpates ».

    Enfin, à Sălaşu de Sus se trouve la forteresse de Mălăieşti, située sur un terrain ayant appartenu à la famille du prince Sărăcin. Seul un donjon et une partie de l’enceinte sont conservés. Récemment restaurés, ces éléments illustrent la grandeur et l’importance de la forteresse d’autrefois. Nous remontons le fil de l’histoire avec Sorin Tincu, directeur du Musée d’archéologie, histoire et ethnographie de Hunedoara : « Bien qu’attestée tardivement, au XVIIe siècle, la forteresse est beaucoup plus ancienne, les premiers éléments de cet ensemble de fortifications remontent en fait à la fin du XIVe siècle. C’est de cette époque que date le donjon. La forteresse s’est développée graduellement autour de ce donjon, pendant plusieurs siècles, devenant une véritable résidence nobiliaire. Son ancienneté est attestée par les recherches archéologiques, qui ont mis en évidence ce soin des princes d’agrandir leurs fortifications, en recherchant à la fois le confort. Les poêles à retrouver dans la partie habitable de la forteresse le prouvent. »

    Malheureusement, ces pièces habitées n’existent plus. Le donjon, le seul à avoir affronté le temps, tout comme une partie des remparts, a une base rectangulaire. Il mesurait 11 mètres de haut et comportait initialement 3 niveaux. Surélevé par la suite, il atteint actuellement 15 mètres. Comment a-t-il été construit pour affronter les vicissitudes de l’histoire ? L’historien Sorin Tincu explique : «L’épaisseur des murs en dit long sur la situation économique de ces princes et sur les dangers de l’époque. A la base, ces murs mesuraient 1 m 90 d’épaisseur. Vers le haut, ils s’amincissaient jusqu’à 1 m 30. Les étages comportaient des poutres en bois, au rez-de-chaussée il n’y avait pas de fenêtres, ce qui nous porte à croire qu’il servait de cave. L’enceinte fut bâtie au cours du XVe siècle. Elle était circulaire, avec un diamètre de 22 mètres et s’élevait à 8 mètres au-dessus du sol. Initialement, elle était prévue de créneaux et d’un chemin de ronde. Par la suite, les créneaux ont été bouchés et l’enceinte a été surélevée. Des archères firent leur apparition et la cour acquiert son aspect actuel.

    La forteresse de Mălăieşti a appartenu à la famille Sărăcin jusqu’au XVIIe siècle. A la mort de Ştefan Sărăcin, d’autres familles se disputent la citadelle et les premiers documents la concernant sont rédigés à cette occasion. Ces documents datent de 1613, lorsque, suite à l’extinction de la descendance masculine de la famille Sărăcin, sur la décision du prince de Transylvanie, Gabriel Bethlen, la forteresse devient la propriété d’autres familles nobiliaires. Les fortifications allaient être détruites au XVIIe siècle, lors d’affrontements entre un groupe de rebelles locaux et les troupes autrichiennes. Depuis, elles ont été abandonnées, leur dégradation étant accélérée par les écroulements et par l’utilisation de la pierre dont elles étaient construites pour bâtir ou consolider les maisons environnantes. Il y a quelques années ont démarré des travaux de restauration des éléments qui se sont conservés. De nos jours, le donjon et les murs qui l’entourent donnent l’impression d’une fortification censée protéger les parages. On a également tâché de reconstituer l’intérieur médiéval, sans utiliser pourtant des objets d’époque. Ces objets sont exposés dans d’autres musées de Hunedoara. Sorin Tincu : « Pour les archéologues, ces objets sont très importants pour dater des événements et des constructions, mais aussi pour recréer le mode de vie médiéval. A part les poêles qui illustrent le souci de confort des propriétaires, on a également découvert des objets en céramique et de pièces de monnaie. Ces indices permettent de reconstituer certains moments de l’évolution de la forteresse Mălăieşti, ainsi que sa destruction. »

    Quelle que soit la valeur de la restauration de cette forteresse, les touristes peuvent enfin admirer un autre symbole du Pays de Haţeg. (Aut. : Christine Leşcu ; Trad.: Dominique)