Tag: genre

  • EXPO_02_GEN ou la représentation du genre dans la photographie

    EXPO_02_GEN ou la représentation du genre dans la photographie

    EXPO_02_GEN est la deuxième exposition, dans une série de
    trois, qui présente une sélection de la Collection d’images de Mihai Oroveanu.
    Historien de l’art, photographe, commissaire d’exposition et collectionneur,
    Mihai Oroveanu avait aussi une fine connaissance de la scène d’art
    internationale. Il a organisé et co-organisé de nombreuses expositions et a
    écrit plusieurs livres d’art, dont « Les ateliers d’artistes de
    Bucarest » et « La Roumanie Moderne. Documents photographiques
    1859-1949 ». Mais surtout, il a eu un rôle essentiel dans la création du
    Musée national d’art contemporain, dont il a été le directeur depuis
    l’ouverture en 2001 et jusqu’à sa mort en 2013.


    Le projet « L’image photographique entre passé et avenir »,
    dont fait partie l’exposition EXPO_02_GEN, cherche à explorer et à mettre en
    valeur la riche collection constituée par Mihai Oroveanu, une des plus
    importantes archives photographiques de Roumanie. Le projet, porté par la
    galerie bucarestoise Salonul de proiecte,
    en partenariat avec Fotogalleriet Oslo,
    a d’ailleurs été conçu pour palier à l’absence d’institutions dédiées à la
    photographie ou à l’étude de l’image en Roumanie. Les trois expositions prévues
    dans le projet peuvent être visitées dans les locaux de Salonul de proiecte, à l’intérieur du le Palais Universul à
    Bucarest, là où durant la première moitié du 20e siècle a fonctionné la
    typographie du journal du même nom.




    EXPO_02_GEN montre un large éventail de techniques qui
    mettent en lumière l’évolution du dispositif photographique. La sélection des
    images fait penser au montage vidéo, avec des juxtapositions inattendues qui
    bousculent le sens donné traditionnellement aux images, pour stimuler l’interprétation
    personnelle. C’est Magda Radu, commissaire d’exposition et historienne de l’art,
    qui nous parle des différences entre EXPO_02_GEN et la première exposition du
    projet : « C’est une exposition largement différente de la
    première, tant dans la configuration, que dans la scénographie et l’approche.
    Elle présente, aussi, beaucoup plus de pièces de l’archive de Mihai Oroveanu.
    La première exposition était dédiée à l’exploration de l’espace urbain de
    Bucarest, à la ville en transformation durant différentes époques. Cette
    fois-ci, le sujet est différent et il est très présent dans l’archive. C’est
    pourquoi nous avons proposé de regarder la représentation du genre dans
    l’immense panoplie d’images qu’offre la collection de Mihai Oroveanu. »




    Ouverte sans bénéficier d’un vrai vernissage, EXPO_02_GEN
    peut être visitée durant quatre mois, de début mars à début juillet. L’expo met
    en avant des figures féminines, porteuses d’une vision modernisatrice du pays.
    Magda Radu nous la détaille encore : « Il s’agit, pratiquement, d’une analyse des
    représentations du genre dans plusieurs types de photos – des photographies du
    19e siècle jusqu’à celles des dernières décennies de la période communiste.
    Vous pourrez y voir beaucoup de photos de studio, très répandues en Roumanie à
    la fin du 19e. Il y avait de nombreux studios photo dans le pays, comme le
    studio « Julieta » à Bucarest et autres. Ces studios avaient leurs propres
    accessoires, costumes et décors, divers et variés. Par ailleurs, il y a aussi
    des instantanés anonymes, et là on peut y voir beaucoup de scènes de fête.
    C’était l’époque où une photographie était un événement dans la vie de tout un
    chacun. »




    Pour voir tout cela, vous avez jusqu’à début juillet pour
    vous rendre au Palais Universul de Bucarest, dans la galerie Salonul de proiecte. Sinon, rendez-vous
    sur la page Facebook de la galerie, où vous pourrez voir une partie des images de la riche
    collection de Mihai Oroveanu. (Trad. Elena Diaconu)

  • Le baromètre de genre, 18 ans plus tard

    Le baromètre de genre, 18 ans plus tard

    Une Roumanie dynamique, où les perceptions de genre changent en se modernisant ; une Roumanie qui hésite entre conservatisme et progressisme dans lapproche de légalité des genres ; une faible perception du besoin de politiques visant légalité des chances. Voilà les conclusions les plus importantes du Baromètre de genre 2018, réalisé 18 ans après le premier jamais réalisé en Roumanie, en lan 2000. Le plus récent, commandé par lassociation non gouvernementale féministe « Centrul Filia/Le Centre Filia », a très bien retenu le changement de certaines mentalités, limmobilisme de certaines autres et lindécision dautres encore. Vu que des sujets tels la violence familiale, léducation à la santé et à la santé reproductive, le grand nombre de mères adolescentes en Roumanie, ont figuré à lagenda public de ces dernières années, Centrul Filia souhaite voir les résultats de cette enquête sociologique produire des politiques de genre conséquentes.



    Andreea Bragă, représentante de lassociation Centrul Filia, explique le contexte dans lequel le Baromètre de genre a été réalisé, ainsi que les éventuelles solutions aux problèmes. «Les mentalités patriarcales et les préjugés concernant la violence, la victime et ses agresseurs, mais aussi le manque dinformations sur la violence familiale et la dynamique de la violence parmi les professionnels du domaine – policiers, juges ou assistants sociaux – freinent laccès des femmes à leurs droits. Sur le terrain, nous apprenons que ce sont les policiers eux-mêmes qui déconseillent aux femmes de porter plainte ou qui ne savent pas quels conseils leur donner. Je ne veux pas généraliser, tous les agents de police ne font pas ça, mais nous aimerions que les professionnels sensibles à la problématique de genre soient plus nombreux, quils rejettent les stéréotypes et les préjugés sur les hommes et les femmes, pour intervenir rapidement dans les cas de violence familiale, surtout quand leur intervention peut faire la différence entre la vie et la mort. Nous continuons à occuper les premières places des classements européens en matière daccouchements parmi les adolescentes, de mortalité à la naissance, de faible accès de la mère aux services de santé… De nombreuses femmes ne consultent jamais un médecin pendant la grossesse. Donc une des solutions a été de refaire un des réseaux de sages-femmes et dassistantes communautaires qui aillent à la rencontre des bénéficiaires et qui travaillent avec les femmes, au sein même de la communauté. Nous avons lintention de remettre en état le réseau de cabinets de planning familial. Malheureusement, nous constatons une résistance de lopinion publique quand on parle de droits reproductifs et daccès à la contraception. »



    Comparé au Baromètre de genre de lan 2000, celui de lannée dernière met en évidence des évolutions positives, mais aussi des attitudes figées dans le temps, selon la sociologue et professeure des universités Laura Grunberg. Lenquête de 2018 contient de nombreuses réponses contradictoires, qui évoquent des mentalités hésitant entre le passé et le présent, entre attitudes traditionnalistes et progressistes, comme laffirme Laura Grunberg : «Aussi bien en 2000 quen 2018, ceux qui parlent dégalité ou dun partenariat hommes-femmes dans la vie privée représentent de faibles pourcentages. « Qui soccupe de la maison ? » Si la réponse la plus fréquente à cette question avait été « les deux », on aurait pu parler dun partenariat privé. Ce thème, du partenariat privé, de léquilibre entre la vie professionnelle et la vie privée ne semble pas être connu ou intéresser les gens. Et cette perception na pas bougé avec le temps. Dautres perceptions sont restées figées : cest plutôt du devoir des femmes que de celui des hommes de soccuper des tâches ménagères. Le pourcentage de ceux qui le pensent touche les 60%, le même chiffre quen 2000. En 2018, tout comme en 2000, quelque 80% des sujets questionnés considèrent que la quasi-totalité des tâches ménagères incombe aux femmes, sauf les travaux de réparation. »



    Dans le même temps, Laura Grunberg croit quun un changement, bien que faible, est en train de sopérer. «Il est vrai quà la question de savoir si lhomme est le chef de la famille, la perception a baissé de 83% en 2000 à 70% en 2018. Cest tout de même bien. Personnellement, je ny vois pas de changement, puisque 70%, cest toujours beaucoup. Même chose en ce qui concerne lidée que « la femme doit suivre son homme ». Le changement y est visible, 65% au lieu de 78%. Mais moi, je naime pas ce pourcentage non plus. Les différences sont visibles, mais les chiffres continuent dêtre importants. Je mattendais à des changements plus profonds en 18 ans. »



    Les aspects positifs mis en évidence par le Baromètre de genre 2018 sont pourtant nombreux, considère Laura Grunberg. « Concernant lélection dune femme aux fonctions de président du pays, en 2000, les Roumains nagréaient pas cette idée. En revanche, en 2018, le changement est évident. Si en 2000, 73% des sondés préféraient un président homme, ils nétaient plus que 43% à le penser, le changement est donc extraordinaire. Pour ce qui est de lidée que « les hommes sont plus capables de conduire que les femmes », la baisse est significative: de 54% à 44%. Cela veut dire que les femmes sont tout aussi capables de conduire que les hommes, certaines dentre elles même plus capables. « Les femmes sont trop occupées avec les tâches ménagères et nont pas le temps dassumer des postes de direction », ceux qui le pensaient représentaient 68%, ils sont maintenant 44%. « Les femmes nont pas confiance en elles-mêmes » – en 2000, 43% des Roumains le pensaient, alors quen 2018 ils étaient 31%.



    Le Baromètre montre clairement que les efforts des ONGs daccroître la prise de conscience relative à la violence familiale et de soutenir la prise de mesures légales contre les agresseurs et en faveur des victimes, ont fait la différence, affirme Laura Grunberg. «Par rapport à 2000, bien plus de personnes considèrent que la violence familiale nest pas simplement une affaire privée, quil faut résoudre en famille. Au contraire, cest la police qui devrait intervenir en premier dans de telles situations. En 2000, 35% des gens considéraient que les partenaires devaient résoudre seuls leurs problèmes, aujourdhui ils ne sont plus que 20% à le croire, et la plupart indiquent la police en premier. Cest un changement de mentalité, ce qui est le plus difficile à opérer. Donc les efforts faits sont visibles. »



    Les auteurs du Baromètre de genre ont conclu que la Roumanie change et que les perceptions de la population concernant les rôles traditionnels de la femme et de lhomme se diversifient. (Trad. : Ileana Ţăroi)

  • Leçon 125- Le genre des noms II

    Leçon 125- Le genre des noms II

    Dominique : Bună ziua.


    Alexandra : Bună dimineaţa.


    Alexandru : Bună seara.


    Valentina : Bună.







    Bun venit, dragi prieteni. Nous avons essayé, la fois dernière, de nous repérer un petit
    peu dans le monde des genres – nous penchant exclusivement sur les noms
    masculins et neutres.


    Nous avons constaté que
    les noms masculins et neutres finissent généralement par une consonne. Nous
    savons également, à présent, que les noms neutres désignent surtout des objets et des notions.






    Rappelons-nous la structure du masculin :


    un – doi


    Alexandra : un urs – doi urşi
    (un ours – deux ours)






    Et la structure du neutre :


    un -două


    Valentina : un
    kilogram – două kilograme
    (un kilo – deux kilos)






    Les noms féminins peuvent être intégrés à la
    structure :


    o – două


    Valentina : o femeie – două femei (une femme – deux femmes)






    Les noms féminins finissent toujours par une
    voyelle :


    Un seul nom féminin finit en -i :



    zi -
    jour, journée


    Alexandra : o zi -
    două zile
    (une journée – deux
    journées)


    Alexandru:
    O zi
    bună
    ! Bonne journée!


    Valentina : Ce zi
    frumoasă
    ! Quelle belle journée !






    Un grand nombre de noms féminins finissent par la
    voyelle :


    Alexandra : o mamă – două mame (une mère – deux mères)


    Alexandru : o maşină – două
    maşini
    (une voiture – deux voitures)


    Valentina : o fereastră – două ferestre (une fenêtre – deux fenêtres)






    Ce qui est sympa,
    c’est que nombre de noms féminins sont dérivés d’autres catégories de mots et
    ils ont, par conséquent, des terminaisons similaires, ce qui nous facilite
    beaucoup la tâche.






    Nous avons ainsi des
    noms qui proviennent de certains verbes. Ce sont des noms qui finissent en -re, qui est en fait le suffixe de
    dérivation:






    Alexandra : a pleca (partir) – plecare (départ)


    Alexandru : a întreba (demander) – întrebare (question)


    Valentina : a mânca (manger) -
    mâncare (nourriture, plat)


    Alexandra:a veni (venir) – venire (venue)


    Alexandru: a privi (regarder) – privire (regard)


    Valentina: a iubi (aimer) – iubire (amour)






    Alexandra : a tăcea (se taire) – tăcere (silence)


    Alexandru : a durea (faire mal, avoir mal) – durere
    (douleur)


    Valentina : a putea (pouvoir) – putere (pouvoir,
    puissance, force)








    Une autre catégorie réunit les noms
    provenant d’adjectifs. Et ce qui vraiment super avec
    ceux-là, c’est que leurs suffixes sont en rapport avec des suffixes français:




    Alexandra : bun (bon) – bunătate (bonté)


    Alexandru :
    celebru (célèbre) – celebritate (célébrité)


    Valentina : sănătos (sain) – sănătate (santé)


    Valentina: Vă dorim multă sănătate! Nous vous souhaitons bonne
    santé – textuellement: beaucoup de santé!






    Valentina : tânăr (jeune) – tinereţe (jeunesse)


    Alexandru : trist (triste) – tristeţe (tristesse)


    Alexandra : frumos (beau) – frumuseţe (beauté)


    Alexandra : Sunt munţi de o mare
    frumuseţe.
    Ce sont des montagnes d’une grande beauté.






    Dans cette
    catégorie figurent aussi, certes, beaucoup d’emprunts. Les néologismes sont
    encore plus nombreux parmi les noms qui finissent en –iune – correspondent
    aux mots français en –tion:






    Alexandra : naţiune – nation


    Alexandru : noţiune – notion


    Valentina: pensiune – pension






    Qui a dit
    que le roumain n’est pas facile?


    S’y ajoutent des noms
    qui finissent en –ie:


    Alexandra : explicaţie – explication


    Alexandru : informaţie – information


    Valentina :
    intenţie
    – intention






    Alexandra : Nu am nicio explicaţie. Je n’ai aucune explication.


    Alexandru : Nu am nicio informaţie. Je n’ai aucune information.


    Valentina : Nu am nicio intenţie. Je n’ai aucune intention.




    Valeriu Sterian nous
    propose un inventaire complet – ou presque – de ces mots, dans sa chanson Exerciţiu.
    Un exercice de virtuosité non seulement musicale, mais aussi et surtout
    linguistique.






    LA REVEDERE!



    Exerciţiu


    Generaţie

    Aspiraţie

    Interdicţie

    Demonstraţie

    Revoluţie

    Figuraţie

    Emanaţie

    Aberaţie



    Informaţie

    Deformaţie

    Opoziţie

    Conspiraţie

    Instituţie

    Separaţie

    Prostituţie

    Decoraţie



    Declaraţie

    Peroraţie

    Legislaţie

    Lamentaţie

    Retribuţie

    Imitaţie

    Satisfacţie

    Beţie



    Ocupaţie

    Populaţie

    Consignaţie

    Saturaţie

    Emigraţie

    Circulaţie

    Constituţie

    Naţie

    Compensaţie

    Alocaţie

    Subnutriţie

    Implicaţie

    Explicaţie

    Complicaţie

    Educaţie

    Malformaţie



    Restricţie

    Miliţie

    Protecţie

    Poliţie

    Pretenţie

    Corecţie

    Atenţie

    Detenţie



    Producţie

    Reducţie

    Construcţie

    Distrucţie

    Seducţie

    Deducţie

    Vocaţie

    Hoţie



    Democraţie

    Intenţie

    Tehnocraţie

    Direcţie

    Birocraţie

    Infecţie

    Bogăţie

    Frecţie.




  • Egalité des genres en Roumanie – ce rose inférieur au bleu…

    Egalité des genres en Roumanie – ce rose inférieur au bleu…

    En 2014, un cas particulièrement grave focalisait l’attention des médias et de l’opinion publique: une élève de 18 ans de la localité de Văleni, dans l’est du pays, avait été violée par 7 jeunes. Après l’arrestation des agresseurs décidée par les magistrats, les réactions n’ont pas tardé. Paradoxalement, de nombreuses voix se sont élevées pour défendre les coupables, affirmant que la victime « avait détruit 7 familles » et qu’elle aurait « incité les jeunes au viol ».



    Des attitudes sexistes et des discriminations de ce genre sont à rencontrer partout, même là où l’on s’attendrait le moins. Un député polonais déclarait au Parlement européen que « les femmes devraient être moins bien payées que les hommes, car elles sont plus faibles, plus petites et moins intelligentes. » Un neurochirurgien et homme politique roumain très connu a manifesté une attitude similaire, affirmant que les femmes n’étaient pas faites pour la chirurgie.



    Puisqu’au mois de mars les femmes jouissent de plus d’attention, en Roumanie les différentes chaînes de magasins ont préparé des surprises. Par exemple, les devantures des boulangeries Paul offraient aux clients les spécialités : « Croque-servante » et « Croque-monsieur ».



    Voici l’avis d’un sociologue, Andreea Bragă, du centre FILIA — une ONG qui lutte contre les inégalités de genre, militant pour les droits des femmes et déroulant une activité de recherche dans ce domaine : « Je pense que toutes ces choses-là sont possibles parce que nous n’avons pas une éducation respectueuse de l’égalité des genres, une éducation fondée sur le respect entre hommes et femmes, qui mette en évidence la contribution des femmes dans la société et nous apprenne combien la discrimination peut être nocive.



    A part ces messages discriminatoires lancés par des formateurs d’opinion, on se heurte également à des attitudes conservatrices, qui contestent les droits des femmes. C’est le cas de la récente marche contre l’IVG, déroulée dans de nombreuses villes roumaines, occasion de blâmer publiquement les femmes pour leur droit de prendre des décisions concernant leur propre corps. De telles attitudes prouvent que l’histoire récente de la Roumanie ne nous a rien appris. Rappelons que l’interruption volontaire de grossesse a été interdite pendant la période communiste et que plus de 10 mille femmes sont mortes à cause des IVGs clandestines — selon les statistiques officielles, leur nombre réel ayant été beaucoup plus grand.



    Il est évident qu’en ce moment les droits des femmes sont minés par ces valeurs conservatrices et qu’en même temps nous n’avons pas une alternative au niveau de l’éducation. Nous avons des lois, nous avons une Constitution qui affirme que nous sommes égaux, pourtant, en réalité, il y a encore beaucoup d’inégalités — et les données statistiques sont là pour le prouver. »



    Selon les statistiques, en Roumanie, une femme sur quatre a subi une agression physique ou sexuelle de la part de son conjoint ou compagnon au moins une fois dans sa vie. Et selon les récents rapports élaborés par le ministère Public en 2013, 2014 et 2015, le nombre des victimes ne cesse d’augmenter d’une année à l’autre. Sur le marché roumain de l’emploi, les femmes sont moins bien payées et moins promues que les hommes. La Roumanie enregistre le 3e taux d’occupation de la main d’œuvre féminine le plus bas de l’UE — selon les données publiées par la Banque Mondiale.



    De l’avis d’Andreea Bragă, c’est l’éducation qui devrait offrir une alternative aux mentalités et aux attitudes sexistes. Pourtant, l’analyse des illustrations — plus de 1600 — présentes dans les manuels scolaires ne semble pas favoriser l’égalité de genre, même s’il s’agit de manuels récents — estiment les sociologues.



    Cosima Rughiniş, qui a lancé cette ample recherche, et les sociologues de son équipe ont pris en compte deux aspects: la façon dont le genre y est représenté et la présence de la technologie dans les illustrations. Conclusion: les filles sont belles, sages, habillées de rose, tenant un miroir ou une poupée. Quand elles grandissent, un enfant prend la place de la poupée et une casserole remplace le miroir.



    En échange, on permet aux garçons d’être rebelles, de manier une épée, de conquérir l’espace ou de découvrir des formules chimiques. Cosima Rughiniş : « Le problème, c’est que la réalité est tout autre: il y a autour de nous des femmes électriciens, ingénieurs, chauffeurs de taxi. Les manuels ne reflètent pas la réalité, ils la rétrécissent. Les livres de classe n’aident pas les enfants à voir le monde tel qu’il est, un monde où leurs mères ont une occupation, une profession, au contraire, ils leur forment une perception erronée, leur proposant une grille d’interprétation qui ne correspond pas au monde dans lequel nous vivons.



    Les manuels devraient aider les jeunes à enrichir la perception du monde où ils vivent, encourager les filles à avoir des aspirations. Or, ces livres non seulement n’aident pas les enfants de ce point de vue-là, ils ne les aident même pas à observer le monde réel qui les entoure. Et si ces constatations ne nous ont pas étonnés quand il s’est agi des manuels plus anciens, il faut dire que les livres de classe récents, notamment ceux publiés ces dernières années, ont trompé nos attentes. »



    Le contenu des manuels vient soutenir les images. Et pour réaliser un changement au niveau du contenu, si on se limitait aux manuels de littérature, leurs auteurs devraient commencer par découvrir qu’il y a des femmes écrivains et même des écrivaines contemporaines. Cosima Rughiniş explique : « Quand il s’agit des manuels, les sources de l’inégalité des genres sont multiples. Il y a, d’une part, le sexisme générique et général dans la culture, qui n’est pas problématisé en Roumanie. D’autre part, si l’on procède à une analyse à la structure des livres scolaires, on constate qu’ils comportent beaucoup de textes littéraires du 19e siècle. Ce dont des textes écrits d’habitude par des hommes et redevables aux points de vue — toujours du 19e siècle — de leurs auteurs. Le passé devient ainsi une source pour la réalité de nos enfants. Une solution possible serait l’intégration aux manuels scolaires de textes écrits par des femmes, dont certaines soient des écrivaines contemporaines.



    A part les représentations sexistes, ces livres offrent aussi nombre de représentations patriarcales, propres à la Roumanie d’il y a un siècle et demi. Prenons, par exemple, les manuels d’éducation civique. La leçon sur le leader laisse voir clairement la différence entre les genres. Tous les manuels — à deux ou trois exceptions près — présentent des garçons leaders, comme on s’y attendait. »



    Les mentalités du 19e siècle qui se dégagent de la plupart des manuels scolaires correspondent-elles à la législation actuelle? Andreea Bragă : « Nous disposons d’une loi et d’une stratégie dans le domaine de l’égalité des chances entre hommes et femmes, mais tant qu’il n’y a pas une volonté politique et des gens qui considèrent l’égalité de genre comme une priorité, on ne remédiera pas grand-chose. Et en parlant de priorité, je pense également à certaines formes de violence auxquelles les femmes sont confrontées, dans l’espace aussi bien public que privé. Nous sommes tous conscients de ces problèmes, ils demeurent pourtant toujours en dehors du discours public.



    Ainsi, on voit rarement des débats sur les possibilités de financer des centres d’hébergement pour femmes victimes de la violence familiale, alors que plus de 13 comtés ne disposent pas d’un seul centre de ce genre. Ou bien nous avons des propositions législatives qui encouragent la discrimination ou le harcèlement au lieu de travail, selon lesquelles qu’au premier délit, l’agresseur ne se voit infliger qu’un avertissement.



    Il est évident que pour déterminer un changement profond au niveau de la société, on a besoin avant tout d’éducation. Une éducation qui commence le plus tôt possible. Et on a également besoin d’une information et d’une sensibilisation au sein de la classe politique. » (trad.: Dominique)

  • Stéréotypes de genre dans la littérature et l’éducation.

    Stéréotypes de genre dans la littérature et l’éducation.

    Comment naissent les stéréotypes qui définissent le rôle de la femme et de l’homme au sein de la société ? Par quels moyens sont-ils perpétués ? Par l’éducation ? Par la culture ? C’est à ces questions que se propose de répondre une récente étude sur les stéréotypes de genre de la culture roumaine et dans la vie quotidienne, étude qui fait partie du projet consacré à «L’insertion et la promotion des femmes sur le marché du travail».



    Déroulée par la Fondation pour une Société ouverte et financée de fonds européens, l’étude a visé 4 domaines : film, théâtre, littérature et médias. Son but : vérifier l’hypothèse selon laquelle les stéréotypes de genre ou ceux liés à la féminité ont un fondement culturel.



    Mircea Vasilescu, président de la Fondation pour une société ouverte, passe en revue les conclusions de l’étude : «L’hypothèse que nous avons analysée s’est avérée correcte dans son ensemble, c’est-à-dire que la manière dont nous voyons les femmes et la féminité repose sur notre «héritage culturel». Certes, les médias y jouent un rôle très important, notamment par leur impact, vu qu’elles prolongent la pensée fondée sur des stéréotypes et elles exploitent différents stéréotypes concernant les femmes pour gagner en audience. Et je pense ici notamment aux tabloïds».



    A part les médias, l’enseignement semble être à son tour une source de stéréotypes, parfois par la simple analyse des textes littéraires proposés aux élèves. Notre interlocuteur, Mircea Vasilescu, est aussi critique et historien de la littérature. Il nous explique comment sont caractérisés différents personnages féminins dans les écoles :


    «Nous avons vérifié l’information sur ces personnages littéraires fournie par les manuels, par les recueils qui proposent aussi des commentaires littéraires et par les sites consacrés aux exposés scolaires. Ces exposés en disent long sur la manière dont on étudie la littérature à l’école, en s’arrêtant généralement sur des banalités. Et alors je me demande si une fois l’école terminée, les jeunes ne commencent pas à mettre en œuvre dans la vie réelle les idées retrouvées dans les commentaires littéraires, et ont une approche des femmes conforme aux stéréotypes. »



    Oui, l’école transmet des stéréotypes, constate l’étude. Mais souvent les interprétations des personnages féminins proposées par les manuels ne sont pas trop exactes, ni favorables aux personnages en question.



    Par ailleurs, ces dernières années, les médias, notamment les émissions télévisées de divertissement ont créé un nouveau type de femme : l’assistante de production. La jeune animatrice habillée de manière plutôt vulgaire qui divertit le public par son ignorance et par les bêtises qu’elle dit, selon le rôle attribué par le réalisateur de l’émission. Cette nouvelle apparition renforce en quelque sorte le stéréotype selon lequel il n’y a pas trop de femmes dans les émissions télévisées dites « sérieuses ».



    Mircea Vasilescu: « Il y a très peu de présences féminines dans les débats télévisés portant sur des sujets politiques ou sociaux. Il y a très peu de femmes invitées à s’exprimer en tant qu’expertes dans différents domaines. Et d’habitude on invite les mêmes femmes, qui proviennent plutôt du milieu politique ».



    Les stéréotypes sont transmis non seulement via l’école ou les émission télévisées, mais aussi par des messages des parents depuis l’âge le plus jeune. Livia Aninosanu, coordinatrice du centre Partenariat pour l’égalité — partenaire du projet « L’intégration et la promotion des femmes sur le marché de l’emploi » affirme que par la socialisation, les enfants arrivent à apprendre très tôt ce que les garçons et les filles devraient faire dans la société: « Nous encourageons certaines émotions chez les garçons et nous en décourageons d’autres. Nous procédons de même dans le cas des jeunes filles. Dans le cas des garçons, ils entendent assez souvent « ne pleure pas, tu n’es pas une fille ! ». Pour les garçons, depuis un âge assez jeune, le langage émotionnel est assez restreint. On leur permet d’exprimer leurs émotions négatives par la fureur, mais on les décourage de se montrer émotifs, d’exprimer leur peur. En échange, dans le cas de filles, elles ne sont pas encouragées à exprimer leur fureur, à dire « non » ou à mettre des barrières très claires. On leur permet d’être fragiles. Nous dirigeons les enfants vers des rôles qu’ils ont à remplir dans la société, leur inoculant l’idée que les garçons sont forts et que les filles sont faibles. »



    Les jouets différenciés ont aussi un rôle dans cette détermination comportementale : « Dans tout grand magasin pour enfants nous avons des étals pour les gamines et les gamins. Les premiers, on peut les reconnaître d’après la couleur rose foncée. On y voit des jouets qui représentent les rôles qu’elles devraient remplir à l’avenir dans la société : mini cuisines, mini-machines à laver, fers à repasser en miniature. Dans le cas des garçons, il y a des jeux qui permettent d’explorer l’espace, des voitures, des armes… Nous avons relativement peu de jouets neutres du point de vue du genre. Je crois qu’il existe de nombreuses situations quand les enfants auraient souhaité joué avec d’autres choses. En travaillant avec les enseignantes de maternelle, nous avons constaté qu’il existe une crainte très forte que les garçons jouent avec les poupées par exemple, où qu’ils s’impliquent dans le jeu des filles. Cette simple préférence provoque des craintes parmi les adultes. Le garçon en question est corrigé presque immédiatement. »



    Peut-être qu’il vaut mieux corriger les attitudes de adultes, affirment les spécialistes en égalité des sexes. Les enfants ne devraient pas être éduqués conformément à des filtres de genre, mais encouragés à expérimenter et à résoudre des situations des plus variées. (trad. Valentina Beleavski/Alex Diaconescu)

  • Leçon 39 – Le féminin

    Leçon 39 – Le féminin

    Lecţia treizeci şi nouă



    Dominique: Bună ziua!


    Alexandra: Bună dimineaţa!


    Alexandru: Bună seara!


    Valentina: Bună!


    Bun venit la lecţia de limba română. Noi vorbim (nous parlons) limba română.


    Alexandra: Alexandru este român


    (Alexandru est Roumain).


    El vorbeşte limba română.


    (Il parle la langue roumaine)


    Alexandru: François este francez.


    El vorbeşte limba franceză.


    Valentina: John este englez.


    El vorbeşte limba engleză.


    Alexandra: Antonio este italian.


    El vorbeşte limba italiană.


    Valentina: Sergueï este rus.


    El vorbeşte limba rusă.


    Nous avons découvert le féminin des adjectifs. En principe, la marque du féminin en roumain est la voyelle –ă.


    român — română


    francez — franceză


    englez — engleză


    italian — italiană


    spaniol — spaniolă


    protughez — portugheză


    rus — rusă


    german — germană


    chinez — chineză


    japonez — japoneză




    Maintenant, que nous connaissons la règle, partons à la recherche d’autres adjectifs!


    Il n’y a pas si longtemps de ça, nous avons découvert le mot mult (beaucoup).


    Alexandra: Mulţumesc.


    Valentina: Mulţumesc mult.


    Nous savons déjà que ce mot peut accompagner aussi un nom. En tant qu’adjectif, mult est la forme non marquée, utilisée au masculin (singulier, bien sûr) que vous trouverez dans le dictionnaire.


    Alexandru: succes — succès


    Alexandra: mult succes — beaucoup de succès


    Alexandru: soare — soleil


    Valentina: mult soare — beaucoup de soleil


    Si cet adjectif devait accompagner un mot féminin, sa forme ne serait plus la même. Mult se verrait ajouter la voyelle -ă, qui est la marque du féminin comme nous venons de le constater.


    mult — multă


    Alexandru: cafea (café) — multă cafea


    Alexandra: apă (eau) — multă apă


    Valentina: lumină (lumière) — multă lumină


    Alexandru: pace (paix) multă pace


    Mult est le mot qui exprime une grande quantité. Pour une petite quantité, on utilise son antonyme:


    puţin — peu, un peu puţin / puţină


    Alexandru: puţin zahăr — un peu de sucre


    Valentina: puţin ceai — un peu de thé


    Alexandra: puţină cafea — un peu de café


    Alexandru: puţină apă — un peu d’eau


    Tout comme son homologue français, puţin est utilisé pour offrir qqch à qqn:


    Alexandru: Alexandra, vrei puţină cafea?


    Alexandra: Da, mulţumesc. Vreau puţină cafea, cu foarte puţin zahăr.


    Alexandru: Valentina, vrei puţină apă?


    Valentina: Nu. Prefer puţin ceai. Cu mult zahăr.


    Deux autres adjectifs, très simples et très fréquents, sont:


    bun (bon)


    Valentina: un ceai bun


    Alexandru: o cafea bună


    inteligent — intelligent


    Alexandra: un băiat inteligent (un garçon intelligent).


    Alexandru este un băiat inteligent.


    Alexandru:o fată inteligentă (une fille intelligente)


    Alexandra este o fată inteligentă.


    Il y a aussi les couleurs que nous connaissons déjà et dont certaines nous réservent des surprises:


    Valentina: galben — jaune


    Alexandru: un stilou galben


    Alexandra: o bicicleta galbenă


    Valentina: alb — blanc


    Alexandra: un costum alb


    Alexandru: o bluză albă


    Valentina: albastru — bleu


    Alexandru: un cer albastru (un ciel bleu)


    Alexandra: o mare albastră (une mer bleue)


    Valentina: roşu — rouge


    dont le féminin est roşie.


    Alexandra: un telefon roşu


    Alexandru: o eşarfă roşie


    Il en est de même pour:


    Valentina : portocaliu — orange


    Alexandru: un fotoliu portocaliu


    Alexandra: o vestă portocalie


    Cela reste valable pour d’autres adjectifs qui finissent en –u


    viu — vie (vivant, vif)


    La troisième exception à la règle nous est donnée par une autre couleur du spectre solaire:


    Valentina: verde (vert)


    qui ne change pas de forme au féminin.


    Alexandru: un măr verde — une pomme verte


    Alexandra: o plantă verde — une plante verte


    C’est aussi le cas d’autres adjectifs qui finissent en -e:


    mare — grand(e), gros(se)


    Valentina: un mare succès — un grand succès


    Alexandru: o casă mare — une grande maison


    Parfois, au passage du masculin au féminin, la voyelle se trouvant à l’intérieur du mot est remplacée par une diphtongue. Par exemple :


    negru — neagră noir(e) pour rester dans le domaine des couleurs


    frumos — frumoasă (beau – belle)


    savuros — savuroasă


    delicios — delicioasă


    C’est sur la beauté féminine que nous nous arrêtons aujourd’hui l’éternelle beauté féminine chanté par des hommes. Eşti aşa frumoasă Tu es si belle. HOLOGRAF.


    LA REVEDERE!



    HOLOGRAF — Aşa frumoasă (Si belle)