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  • Le Comité judéo-américain de distribution en Roumanie

    Le Comité judéo-américain de distribution en Roumanie

    Son but initial était d’aider les Juifs de Palestine qui vivaient dans les territoires occupés par l’Empire ottoman et dont les conditions de vie empiraient visiblement. L’aide a par la suite été élargie aux Juifs des autres pays d’Europe Centrale et de l’Est. Les donateurs étaient des Juifs riches d’Amérique : industriels, juristes, médecins ainsi que différentes organisations juives américaines. A compter de 1916, le Comité judéo-américain de distribution a été présent en Roumanie aussi et s’est employé à venir en aide aux besogneux.

    Le premier président de l’organisation en Roumanie a été l’industriel philanthrope Adolf Salomon. Après sa mort, survenue en 1920, c’est le médecin Wilhelm Filderman qui a occupé ce poste. L’historienne Lya Beniamin raconte le début de l’activité de l’organisation en Roumanie : « Elle apparaît en Roumanie en 1916. Je dois préciser que j’ai été impressionnée par le fait que le journal « Courrier israélite » annonçait sa création dès décembre 1914. J’ai trouvé fort intéressante la vitesse avec laquelle circulaient les nouvelles au début de la guerre. Le commencement de l’activité du Comité judéo-américain de distribution, en 1916, est lié à l’intention d’aider les Juifs qui vivaient dans les pays participants au conflit et où la vie devenait de plus en plus insupportable. Si l’organisation s’implante en Roumanie en 1916, c’est parce que le pays entre en guerre justement cette année-là».

    A cause de la guerre, l’unique aide susceptible de parvenir aux gens qui en avaient besoin était d’ordre financier. Il était hors de question, à cette époque-là, d’envoyer des biens ou d’investir dans l’éducation. Cela ne devait arriver que plus tard. L’historienne Natalia Lazăr, qui travaille au Centre d’études de l’histoire des Juifs de Roumanie, décrit en détail les premières œuvres caritatives du Comité judéo-américain de distribution pendant et au lendemain de la Grande Guerre : « Au tout début, l’aide prêtée à ces gens consistait en de l’argent. En 1917, le Comité judéo-américain de distribution a envoyé en Roumanie 40.000 dollars. Pour vous faire une idée de ce montant, disons qu’une cinquantaine de milliers de dollars de ces temps-là valait autant qu’un million de dollars de nos jours. A compter de 1919, les comités locaux allaient faire leur apparition. L’organisation ayant envoyé des représentants, chaque pays d’Europe de l’Est, la Roumanie comprise, allait avoir un directeur régional. Au début, les aides sont parvenues aux Juifs de Roumanie par l’intermédiaire de l’ambassadeur américain à Bucarest, Charles Vopicka. En fait, l’acheminement de l’argent suivait le parcours suivant : le Département d’Etat américain, puis la Jewish Colonization Association basée à Petrograd. Là, l’argent état remis à Vopicka, qui l’emportait en Roumanie et le distribuait aux comités locaux. Entre 1914, soit la date de sa naissance, et 1921, le Comité judéo-américain de distribution a fourni des aides d’urgence et des aides temporaires aux victimes de guerre ».

    Après la guerre, à commencer par 1921, le Joint a conçu un programme de reconstruction consistant en l’organisation de coopératives de crédit pour aider les petits artisans. Le programme de reconstruction visait principalement à refaire les maisons détruites par les bombardements pendant la guerre. Tel fut le cas de la ville de Cernăuţi par exemple (actuellement en Ukraine).

    A l’entre-deux-guerres, l’organisation a envoyé de l’argent en Roumanie pour l’école « Le marteau » de Bucarest, une école professionnelle très importante à l’époque, ainsi que pour les coopératives de crédit et les colonies d’enfants. Lya Beniamin parle de la nouvelle orientation de cette association américaine à l’entre-deux-guerres : « Il faut dire qu’il y avait tout un concept autour de l’envoi de ces aides. Ce n’était pas une simple action philanthropique, dans le sens d’offrir de l’argent aux démunis. Le concept tournait autour de l’idée que la population juive avait besoin d’aide, de conseil et de soutien pour ses différentes activités de production. Ce n’était pas du tout une aide à quelqu’un qui faisait l’aumône : 100 – 200 dollars pour survivre du jour au lendemain. Il fallait aider l’artisan ou le commerçant à refaire sa source d’existence. Par conséquent, après la guerre, ce nouveau concept visait principalement à conseiller la population juive à pratiquer des métiers productifs. »

    Nous avons également demandé à Lya Beniamin d’expliquer comment se déroulait l’activité de cette organisation humanitaire pendant les années de la législation raciale de Roumanie ainsi que pendant l’Holocauste: « En fait, le problème, ce n’était pas la législation raciale. Le problème, c’était la guerre. Les interdictions étaient imposées plutôt par les Américains que par le régime du maréchal Antonescu. Et pour cause : pour des raisons politiques, le Trésor américain ne voulait plus envoyer d’argent dans un pays qui luttait contre les Etats-Unis, aux côtés de l’Allemagne. Par ailleurs, la Croix rouge de Roumanie y a joué elle aussi un rôle important. Pendant les déportations en Transnistrie, le principal souci pendant de l’Holocauste, surtout dans sa première étape, c’était d’aider les Juifs déportés là-bas qui vivaient dans une misère profonde. Au début, le régime d’Antonescu avait interdit ou rendu très difficile l’envoi d’aides en Transnistrie. En fin de compte, certaines demandes ont été approuvées et, même si les aides étaient minimales, elles sont quand même arrivées dans ce pays. Plus encore, les représentants de la Croix rouge internationale ont réussi à se déplacer en Transnistrie, à visiter les camps et les ghettos et à couvrir le besoin de médicaments, d’argent et d’aliments. »

    Quelque 100.000 personnes ont bénéficié du soutien du Comité judéo-américain de distribution. En 1949, ces personnes ont été privées de ces aides, l’organisation étant interdite par le nouveau régime communiste installé en Roumanie. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la même organisation humanitaire a œuvré pour récupérer les victimes de l’Holocauste et pour les réinsérer dans la vie active, les aidant aussi à émigrer de Roumanie en Israël et dans d’autres pays. (Trad. Mariana Tudose, Valentina Beleavski)

  • 19.08.2017 (mise à jour)

    19.08.2017 (mise à jour)

    Défense — Le Département d’Etat américain a donné son feu vert à la vente à la Roumanie de plusieurs systèmes mobiles antimissiles pour un montant d’un milliard 250 millions d’euros, a annoncé l’Agence américaine pour la coopération dans le domaine de la défense et la sécurité, subordonnée au Pentagone. C’est le groupe Lockheed Martin qui en sera le principal fournisseur. La Roumanie avait annoncé son intention d’acheter une cinquantaine de lanceurs de missiles à haute mobilité, ainsi que les équipements accessoires. Le premier août, le Conseil suprême de défense de la Roumanie avait avalisé le Plan de renouvellement des équipements de l’Armée roumaine pour la période 2017-2020. Une démarche qui fait suite à l’engagement assumé en 2015 par tous les partis politiques roumains à allouer 2% du PIB à la Défense à compter de cette année, dans le cadre de huit grands programmes de dotation. Parmi ces derniers figure aussi l’acquisition de systèmes américains antimissiles Patriot et de 36 avions multirôle F16.



    Finlande — Une attaque terroriste a eu lieu vendredi dans la ville finlandaise de Turku, dans le sud-ouest du pays, a annoncé la police finlandaise. Selon elle, “un citoyen marocain de 18 ans ” a poignardé à mort deux personnes et en a blessé 8 autres, dont trois sont hospitalisées en soins intensifs. La police avait rapidement arrêté le suspect armé dun couteau, le blessant par balles à la jambe, sur une place du centre-ville de Turku. Les deux personnes tuées par lassaillant étaient Finlandaises, a précisé la police. Des ressortissants Italien, Britannique et un Suédois figurent parmi les blessés. La police a informé l’ambassade de Roumanie à Helsinki qu’il n’y avait pas de ressortissants roumains parmi les victimes.



    Espagne — La présence policière sera renforcée en Espagne sur les principaux sites touristiques ainsi que dans les endroits les plus fréquentés du pays, suite aux deux attaques terroristes de jeudi, en Catalogne. Selon le ministre espagnol de l’Intérieur, Juan Ignacio Zoido, le niveau dalerte antiterroriste ne sera, cependant, pas élevé du niveau 4 au niveau maximum, 5, qui désigne un risque dattentat imminent et qui implique une présence renforcée de larmée dans les rues. La décision de passer au niveau 5, selon l’AFP, nétait pas facile à prendre pour un pays ou le tourisme représente plus de 11% du PIB, et dont le gouvernement aimerait que latmosphère sapaise pour rassurer les vacanciers. Les attaques de Barcelone et de Cambrils ont fait 14 morts et 120 blessés, dont trois Roumains, les victimes sont de 35 nationalités différentes.



    Aide humanitaire — Le 19 août est la Journée mondiale de l’aide humanitaire. A cette occasion, la diplomatie roumaine rend hommage à tous celles et ceux qui assument des risques et font don d’eux-mêmes pour aider et diminuer la souffrance des victimes des conflits, des violences en tout genre et des catastrophes naturelles.


    LAssemblée générale des Nations Unies a choisi cette date en référence à l’attentat du 19 août 2003 contre le siège de l’ONU à Bagdad, en Irak, qui a tué 22 personnes, dont le représentant spécial du Secrétaire général pour ce pays, Sergio Vieira de Mello. Selon un communiqué des NU, pour la Journée mondiale 2017, « les partenaires humanitaires sunissent pour réaffirmer que les civils pris au piège des conflits ne sont #PasUneCible (#NotATarget) ». L’organisation propose campagne numérique mondiale ainsi que lorganisation de manifestations à travers la planète, pour défendre la cause des plus vulnérables dans les zones de guerre, tout en demandant « aux dirigeants mondiaux de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger les civils dans les conflits ».


    Notons qu’entre 2014 et 2017, la Roumanie a accordé des aides humanitaires pour un montant de plus de 11 millions d’euros à des pays en situation de crise, tels l’Irak, la Syrie et l’Ukraine, confrontés à des conflits armés, Haïti ravagé par l’ouragan Matthew, le Népal affecté par un séisme ou encore la Serbie et la Bosnie-Herzégovine, ayant fait face à des crues meurtrières.



    Tennis — La Roumaine Simona Halep, numéro 2 mondiale, rencontre ce samedi l’Américaine Sloane Stephens (151e WTA), dans les demi- finales du tournoi de tennis de Cincinnati, aux Etats Unis. Vendredi, elle avait dépassé la Britannique Johanna Konta en deux manches, 6-4, 7-6. L’année dernière, Simona Halep a perdu en demi-finale devant Angelique Kerber, tandis qu’en 2015, elle s’est inclinée en finale devant Serena Williams. Et toujours vendredi, à l’épreuve de double Dames, le duo roumano-taïwanais Monica Niculescu/Su-Wei Hsieh s’est qualifié en finale après un match avec les favorites n°4 – Sania Mirza (Inde)/Shuai Peng (Chine).



    Canicule — Nouvelle journée caniculaire en Roumanie avec un inconfort thermique élevé — les prévisionnistes ont publié un avertissement en ce sens, concernant l’ensemble du pays. Les maximales de l’air vont de 28 à 37 degrés, avec 32 degrés dans la capitale, Bucarest. Une chaleur qui doit camper dimanche aussi, dans le sud, le centre et l’est du pays, avec des températures maximales de 34-35 degrés. En revanche, l’instabilité atmosphérique doit s’accentuer progressivement dans l’ouest ce qui rendra les températures plus clémentes.

  • 19.08.2016 (mise à jour)

    19.08.2016 (mise à jour)

    Reportage — Les procureurs de la Direction roumaine d’investigation des infractions de criminalité organisée et de terrorisme ont remis aux autorités britanniques une demande d’audition des journalistes de la chaîne de télévision Sky News ayant réalisé un reportage sur un trafic d’armes présumé en Roumanie. Les procureurs roumains ont lancé des poursuites pénales à l’encontre des trois journalistes britanniques qu’ils accusent d’avoir communiqué des informations fausses et qui peuvent porter atteinte à la sécurité de la Roumanie. Mêmes accusations pour trois Roumains qui jouent le rôle des trafiquants d’armes dans le reportage de Sky News. Ils ont été placés en détention provisoire et sont accusés également d’avoir constitué un groupe criminel organisé et de ne pas avoir respecté le régime des armes et des munitions.



    Police — Plus de 8000 Roumains, auteurs de divers délits, ont fait l’objet des échanges d’informations entre les polices du monde dans la première moitié de 2016. Selon un communiqué de l’Inspection générale de la Police roumaine, qui cite les chiffres d’Interpol, 623 personnes poursuivies par les autorités roumaines ont été arrêtées dans les pays membres, alors que 46 font l’objet d’une procédure d’extradition. A noter également que la Police roumaine et les autres forces de l’ordre ont participé à 32 opérations européennes visant des délits graves, missions réalisées en partenariat avec l’Office européen de police, Europol.



    Humanitaire — A l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, marquée le 19 août, le ministère roumain des Affaires étrangères condamne « avec fermeté » les menaces et les attaques dirigées contre les travailleurs humanitaires et demande le respect inconditionnel du droit international humanitaire, y compris la protection des civils. Dans un communiqué, la diplomatie de Bucarest rend hommage à tous ceux qui assument des risques et font des sacrifices afin d’aider les victimes des conflits, des violences ou des catastrophes naturelles et de diminuer leur souffrance. En 2015, 109 travailleurs humanitaires avaient perdu la vie dans les différentes zones de crise, à travers le monde, 24 autres personnes s’ajoutant seulement dans les six premiers mois de cette année, précise encore le ministère roumain des Affaires étrangères. Selon les chiffres des NU, plus de 130 millions de personnes pâtissent actuellement des conséquences des crises d’origines diverses survenues dans une quarantaine de pays.



    Diaspora — Les participants à la 14e Université d’été consacrée à la diaspora roumaine, événement accueilli par la commune d’Izvoru Muresului (centre), ont adopté une résolution qui sera remise à la Présidence du pays, au Parlement, au Gouvernement et aux partis politiques. Les représentants des communautés roumaines demandent des facilités visant l’obtention de la citoyenneté roumaine ou encore la création de nouvelles institutions culturelles dédiées. Les signataires du document y affirment également que les membres des communautés roumaines des pays voisins subissent un processus d’assimilation qu’ils qualifient d’« agressif », sans jouir des droits arrêtés par les normes européennes en matière de minorités ethniques. Voilà pourquoi, les participants à cette Université d’été de la diaspora demandent la création d’un ministère des Roumains du monde et l’adoption de la loi du statut, du rôle et des fonctions du roumain en tant que langue officielle du pays. Dans le même temps, ils appellent les formations politiques roumaines et moldaves à assumer un pacte visant l’intégration de la République de Moldova à la Roumanie, à l’horizon 2018.



    JO — Aux Jo de Rio, le Roumain Ivan Guidea s’est qualifié vendredi dans les quarts de finale de la catégorie lutte libre messieurs, 57 kilos. Il a ainsi vaincu le Turc Suleyman Atli, dans les huitièmes de finale, et doit donc rencontrer désormais le Bulgare Vladimir Dubov, médaille de bronze aux Championnat du monde de Las Vegas. La délégation roumaine a décroché jusqu’ici quatre médailles, une d’or à l’épreuve d’épée femmes par équipes, une d’argent remportée par le double Florin Mergea/Horia Tecau au tennis double messieurs et deux de bronze : l’haltérophile Gabriel Sâncraian et l’équipage féminin de huit barré.



    Météo — Le temps se réchauffe en Roumanie, dans les 24 prochaines heures, Le ciel sera notamment couvert sur le sud et sur le relief ou des orages sont attendus. Pour le reste du territoire, le temps sera plutôt beau, avec des maximales de l’air allant de 25 à 33 degrés.

  • La Croix rouge en Roumanie

    La Croix rouge en Roumanie

    La Croix rouge a fait officiellement son apparition en Roumanie en 1876, en tant qu’organisation humanitaire, étant accueillie par l’Hôpital Colţea de Bucarest, qui fut son premier siège. La Croix rouge roumaine a reçu le baptême du feu dès sa création: une ambulance dotée des équipements nécessaires et accompagnée d’un médecin et de plusieurs infirmières quittait le pays pour soigner les blessés de la guerre russo-turque. La guerre russo-roumano-turque de 1877-1878 était la guerre d’indépendance de la Roumanie et à l’époque, la Croix rouge avait déjà beaucoup d’expérience. La reine Marie, épouse du roi Ferdinand Ier, a compté parmi les grandes personnalité actives au sein de la Croix rouge roumaine. L’image de la reine, portant l’uniforme d’infirmière et passant d’un hôpital de campagne à un autre pendant la première guerre mondiale, a fait le tour du monde.



    Nous avons choisi quelques témoignages provenant de personnes actives au sein de la Croix rouge roumaine et conservés dans les archives du Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine. Nous écoutons, pour commencer, Ani Cicio-Pop Birtolan, fille de Ştefan Cicio-Pop, un des leaders politiques des Roumains de Transylvanie. Elle se rappelle la fin de la première guerre mondiale et l’effervescence de la période ayant précédé la constitution de la Grande Roumanie : « Pendant la guerre, j’étais déjà adolescente. Je travaillais pour la Croix rouge et je soignais les soldats sans discrimination. Je travaillais dans un hôpital où nous donnions à manger à la cuillère aux soldats qui n’avaient plus de bras ou de jambes. Nous faisions de notre mieux pour adoucir leur sort. Et nous avons pris l’initiative d’aller, avec d’autres dames roumaines de la Croix rouge, assurer une permanence à la gare et offrir du thé chaud et des petits pains cuits préparés à la maison. Nous préparions la pâte et ma sœur de 14 ans s’était chargée de les mettre au four — ce qu’elle faisait jour et nuit, elle ne dormait presque pas. Une femme, qui était pour nous une sorte de servante, l’y aidait. Et puis, je me suis dit que nous devions sortir un manifeste. Je regrette n’avoir gardé aucun exemplaire de ce manifeste que j’ai composé avec un extraordinaire enthousiasme juvénile, je ne me rappelle même plus comment. Tout ce que je me souviens, c’est que nous nous sommes précipités au piano et nous avons commencé à jouer et chanter « Réveille-toi Roumain ! » et « Aux armes ! ». Ce fut une sorte de folie juvénile. »



    Le journaliste Mircea Carp a été officier et proche des Américains qui travaillaient pour la Croix rouge. Avant de quitter illégalement la Roumanie et travailler pour Radio Free Europe et la Voix de l’Amérique, il avait été arrêté par les nouvelles autorités communistes, étant accusé d’entretenir des relations avec des Américains : « Entre mars 1947 et la date de mon arrestation, je me suis trouvé à la tête de plusieurs équipes qui distribuaient, à Iaşi et à Vaslui, ce que l’on appelait « le don américain ». C’est de ce côté-là que les enquêteurs voulaient pousser l’enquête, pour savoir si j’avais transmis des messages secrets de la part des autorités américaines aux différents membres de la Croix rouge roumaine de Vaslui et surtout de Iaşi. J’ai réussi à me faufiler en disant la vérité à moitié, sans donner d’informations : j’ai reconnu avoir porté, à deux reprises, des enveloppes fermées. J’ai affirmé, à chaque fois, que, puisqu’il s’agissait d’un officier, je ne pouvais pas ouvrir l’enveloppe pour voir ce qu’il y avait dedans. Les enquêteurs insistaient, affirmant qu’ils savaient que les enveloppes contenaient des ordres militaires pour la Croix rouge de Iaşi et de Vaslui, ce qui était, évidemment, une énormité, car, à ce moment-là, les Américains ne faisaient pas de choses de ce genre. Surtout qu’il s’agissait d’une mission d’assistance à la population des régions touchées par la sécheresse. Aussi, ai-je reconnu avoir porté des enveloppes, mais j’ai ajouté qu’elles avaient été ouvertes sous mes yeux, à Iaşi et à Vaslui, et qu’elles contenaient des renseignements sur la façon dont l’assistance américaine devait être distribuée. Il ne s’agissait ni d’espionnage, ni de sabotage ou de je ne sais quoi d’autre. »



    Alexandru Smochină a été détenu politique et, arrivé au camp de Magadan, dans l’Extrême Orient, on lui a dit qu’il pouvait envoyer des lettres en Roumanie par l’intermédiaire de la Croix rouge : « Je suis allé dans la salle à manger — car c’est là que nous avions été convoqués. Il n’y avait là que des étrangers : des Coréens, des Japonais, des Allemands, des Bulgares, des Serbes, des Hongrois, des Finlandais, des Roumains, des habitants des pays baltes, des citoyens soviétiques, des Grecs, des Perses d’Asie, enfin un grand nombre de nationalités. Après un certain temps, je me suis assis aux côtés de Lascu, un Roumain de Bucarest. Ensuite, quelqu’un est venu pour nous dire, de façon laconique, que nous avions le droit d’écrire à nos familles, restées au pays. Et on nous donnait, à cette fin, des cartes postales émises par la Croix rouge et le Croissant rouge. L’officiel nous a conseillé d’écrire à nos parents, car, disait-il, une mère reste une mère — et il avait raison. Celui qui a une femme, après quelques années n’est plus sûr de l’avoir toujours. Il nous a donc distribué à chacun une carte postale et nous a dit que nous avions le droit d’écrire tous les mois. Nous pouvions leur demander automatiquement une carte postale par mois, pour l’écrire. Il nous a dit que nous avions également le droit de recevoir des colis et même de l’argent, en précisant ce que nous ne pouvions pas recevoir — des armes et tout ça. Cela nous a beaucoup réjouis et nous avons tous écrit nos cartes postales, là, dans la salle à manger. Ensuite il les a ramassées. Pourtant, puisque je suis passé d’un camp à l’autre, je n’ai jamais reçu de réponse de ma femme et de ma fille. »



    La Croix rouge roumaine a été une expression de la solidarité humanitaire, au-delà de la haine entre les gens et entre les nations. Et elle a souvent accompli sa mission fondamentale: celle d’apporter un peu de consolation, un rayon de lumière et d’espoir pendant ces années troubles et difficiles. (trad. : Dominique)

  • 21.11.2013 (mise à jour)

    21.11.2013 (mise à jour)

    Espionnage — Aucun accord, protocole ou entente secrète permettant des activités d’interceptions n’a existé entre le Service roumain de Renseignement (SRI) et l’Agence de sécurité nationale des Etats-Unis, a affirmé jeudi le directeur des Services secrets roumains, George Maior. Il a fait ses déclarations à l’issue de son audition devant une commission parlementaire sur la toile de fond du scandale international suscité par les révélations de l’ex-agent de l’Agence américaine de Sécurité, Edward Snowden. Par ailleurs, Maior a précisé que le Service qu’il dirige ne détient aucune information prouvant que les services secrets américains auraient déroulé des actions unilatérales. La Roumanie et les Etats-Unis développent une coopération stratégique, a encore précisé Maior.



    Justice – 54% des Roumains ne font pas confiance à la justice, un taux supérieur à la moyenne européenne de 43%, relève l’Eurobaromètre sur la justice, rendu public jeudi par la Commission Européenne. Par ailleurs, de l’avis de 56% des Roumains, l’Etat ne lutte pas efficacement contre la corruption. D’autre part, deux Roumains sur trois déplorent la durée des procédures juridiques. Précisons que la Commission Européenne continue à surveiller à travers un Mécanisme de coopération et vérification l’évolution de la justice en Roumanie depuis son adhésion à l’UE, en 2007.



    Budget — Les parlementaires roumains ont eu jusqu’à ce jeudi pour déposer les amendements au projet de loi sur le budget de l’Etat 2014. Le président de la Chambre des députés, Valeriu Zgonea, a précisé que le législatif pourrait donner le 3 décembre son vote final sur ce projet. Une croissance économique de 2,2% et un déficit budgétaire de 2,2% sont les piliers de la construction budgétaire que propose le gouvernement du social-démocrate Victor Ponta. Les priorités seront le développement du secteur sanitaire et de l’infrastructure routière. En échange, le projet de budget est fortement contesté par les syndicalistes de l’enseignement qui continuent de réclamer l’octroi de 6% du PIB à l’éducation.



    Santé — Un deuxième round des négociations entre les représentants du ministère de la Santé et les syndicats, afin d’éviter la grève générale illimitée annoncée par les personnels de la Santé à partir du 28 novembre aura lieu samedi. L’annonce a été faite jeudi par le ministre de la Santé, Eugen Nicolaescu, à l’issue des discussions de jeudi. Les principales revendications visent une allocation budgétaire d’au moins 6% à la Santé, une législation censée garantir l’indépendance professionnelle, une loi des salaires spécifique au système de santé et de meilleures conditions de travail. Ces dernières semaines, les travailleurs de la Santé ont organisé plusieurs protestations, ainsi que des piquets de grève aux sièges du gouvernement et du ministère de la Santé.



    Sondage — La santé de la famille domine le top des préoccupations des 80% des Roumains, relève un sondage publié par Adevarul. Selon l’étude, le classement se poursuit par la majoration des prix aux aliments, la hausse des taxes et d’impôts, la croissance des tarifs de l’énergie et la baisse des revenus. Les Roumains s’inquiètent aussi devant le risque de calamités naturelles, de perte de l’emploi ou de destruction de leur famille. Par ailleurs, en cas de tragédie, les Roumains affirment compter d’abord sur eux mêmes et ensuite sur leurs proches, indique le sondage.



    Protection sociale — La Roumanie compte parmi les pays de l’UE à avoir alloué à la protection sociale les pourcentages les plus bas du PIB, selon des données rendues publiques ce jeudi par l’Eurostat. L’UE a alloué en moyenne presque 30% du PIB à la protection sociale en 2011. Le Danemark, la France et les Pays Bas figurent en tête des Etats européens à avoir accordé le pourcentage le plus significatif à la protection sociale, plus de 30%, tandis que la Roumanie, l’Estonie et la Lettonie se situent en queue du classement. Par ailleurs, les bénéfices accordés aux seniors ont dominé les dépenses sociales, suivies par les aides à la santé et celles accordées aux personnes avec des handicaps. La Roumanie se situe en dessus de la moyenne européenne du point de vue des aides accordées aux personnes âgées, à la famille et aux enfants.



    Aide — La Roumanie accordera par l’intermédiaire de son Ministère des Affaires Etrangères 150.000 euros d’assistance humanitaire aux autorités philippines suite au désastre provoqué par le passage du typhon Haiyan. La diplomatie roumaine encourage les citoyens du pays à soutenir les campagnes humanitaires et les collectes de fonds destinées aux sinistrés du plus puissant typhon jamais enregistré.



    Auto — Plus de 200.000 automobiles d’occasion sont entrées en Roumanie durant les 10 premiers mois de l’année courante, a fait savoir jeudi l’Administration du Fonds pour l’Environnement, précisant que le nombre d’immatriculations de voitures neuves a dépassé à peine les 45.000 durant la même période de temps. Selon les constructeurs d’automobiles, cette situation découle de la façon dont on calcule l’actuel timbre vert. Il serait préférable que ce dernier soit remplacé par une imposition annuelle calculée en fonction des émissions polluantes et du niveau d’usure du véhicule, affirment les constructeurs.