Tag: Ilie Bolojan

  • 12.02.2025

    12.02.2025

    Président – La fin du mandat du Président démissionnaire, Klaus Iohannis, a été marquée ce mercredi par une cérémonie au palais présidentiel de Bucarest. L’intérim est désormais assuré par le président sortant du Sénat, Ilie Bolojan. Klaus Iohannis a annoncé sa démission lundi, sur toile de fond d’une procédure visant sa suspension au Parlement. Officiellement, son second et dernier mandat s’était achevé le 21 décembre dernier, mais il était resté en fonction après que la Cour constitutionnelle a annulé l’élection présidentielle de l’année dernière en raison d’irrégularités constatées dans le processus électoral. Avant de prendre la présidence par intérim, M. Bolojan s’est suspendu de ses fonctions de président du Sénat et président du Parti National Libéral (PNL). Il sera chef d’Etat par intérim jusqu’au mois de mai, les deux tours de la future élection présidentielle étant prévus les 4 et 18 mai. Ilie Bolojan disposera de la quasi-totalité des prérogatives d’un chef de l’État, à quelques exceptions près : il n’aura pas le droit de s’adresser au Parlement, de dissoudre Législatif, ni d’organiser des référendums. C’est le libéral Mircea Abrudan qui est devenu président du Sénat et le ministre de l’Intérieur Cătălin Predoiu a repris la direction par intérim du PNL.

     

    PNRR – Le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, préside aujourd’hui la réunion du Comité interministériel de coordination du Plan national de relance et de résilience (PNRR), à laquelle participe la directrice générale de la « Task Force » pour la reprise et la résilience de la Commission européenne, Céline Gauer. Les deux ont eu des pourparlers mardi, lorsque le premier ministre roumain a déclaré que son gouvernement continuerait à mettre en œuvre les réformes et les investissements assumés dans le cadre du PNRR, à un rythme qui sera dynamisé au niveau de chaque ministère. Le chef de l’Exécutif roumain a également souligné que les mesures de numérisation du Fisc étaient censées améliorer la collecte des recettes publiques et que les résultats se feraient sentir dans les prochaines années. Parallèlement, la réforme de l’administration centrale et autres solutions pour réduire les dépenses en matière de personnel permettront de mieux contrôler les ressources publiques et d’atteindre l’objectif d’avoir un déficit budgétaire de 7 % du PIB en 2025, a ajouté Marcel Ciolacu.

     

    Romsilva – À Bucarest, la Fédération des syndicats forestiers Silva organise aujourd’hui une grande manifestation de protestation devant le siège du ministère de l’Environnement, des Eaux et des Forêts. Les syndicalistes sont mécontents de la campagne de presse lancée par le ministre de l’Environnement, qui, selon eux, vise à discréditer l’Office national des forêts et à mettre publiquement en péril les employés de Romsilva, la Régie nationale des forêts. Parmi les principales demandes des manifestants mentionnons : dépolitiser et d professionnaliser les structures de gestion forestière, exempter la gestion des forêts domaniales du système de la gouvernance d’entreprise, ou encore consulter les syndicats en tant que partenaires sociaux du ministère, en particulier lors de l’élaboration d’actes normatifs ayant un impact sur l’activité de la Romsilva. Ce mercredi également, les syndicats forestiers observent une grève d’avertissement sur leurs lieux de travail en signe de protestation, sans pourtant interrompre le travail. De son côté, le ministre de l’Environnement, Mircea Fechet, a critiqué ce qu’il a appelé les « bonus éhontés » offerts par la régie de gestion forestière Romsilva et a mis en garde contre le risque d’effondrement économique de cette régie d’Etat.

     

    Exercice – L’exercice militaire complexe Steadfast Dart 2025 se déroule sur le territoire de la Roumanie, avec la participation de détachements du Royaume-Uni, d’Italie, de France, de Turquie et d’Espagne. L’exercice s’achèvera le 21 février et permettra de tester le déploiement opérationnel de la Force de réaction alliée dans la zone de vigilance du sud-est de l’OTAN, en mettant l’accent sur la planification et l’exécution d’une activité précritique visant à renforcer les forces alliées situées en Roumanie et en Bulgarie. Steadfast Dart 2025 a lieu simultanément en Roumanie, en Bulgarie et en Grèce et montre comment l’Alliance agirait en cas d’activation de l’article 4, à savoir la consultation des États membres en cas de menace. La Roumanie participe avec environ 1 150 soldats et de la technologie militaire à cet exercice qui simule la réponse des troupes de l’OTAN à un éventuel scénario d’attaque éclair avec une force. Somme toute, l’exercice réunit quelque 10 000 soldats de 9 pays alliés et rassemble 17 navires, 20 avions et plus de 1 500 véhicules militaires terrestres.

     

    IA – L’Union européenne investira 200 milliards d’euros dans des projets d’intelligence artificielle, a annoncé à Paris la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. S’exprimant lors d’une réunion internationale consacrée à ce secteur dans la capitale française, la cheffe de la Commission européenne a également parlé d’un partenariat public-privé pour mobiliser les capitaux nécessaires au développement de nouvelles technologies. La Roumanie y a été représentée par Bogdan Ivan, le ministre de l’Economie et de la numérisation, qui a déclaré que la Roumanie était prête à jouer son rôle dans les projets qui définiront l’avenir. « La Roumanie compte de nombreux spécialistes et de nombreuses entreprises bien formées dans ce domaine, et elle a adopté l’année dernière une stratégie pour l’intelligence artificielle qui la rend interopérable en termes de recherche avec les pays les plus développés du monde », a déclaré le ministre Ivan au correspondant de Radio Roumanie à Paris.

     

    Corruption – Pour la troisième année consécutive, la Roumanie se classe parmi les pays de l’UE ayant les « pires » performances en matière de lutte contre la corruption, à égalité avec Malte, avec un score de 46 point sur 100, selon l’indice de perception de la corruption (IPC) pour 2024, publié par l’organisation non gouvernementale Transparency International. Le Danemark est en tête du classement (90 point), tandis que des pays comme la Somalie (9 points), le Venezuela (10 points) et la Syrie (12 points) sont en queue de peloton. L’IPC reflète la perception des experts indépendants et du monde des affaires de la corruption existant dans le secteur public de 180 pays et territoires.

     

    Météo – Il fait toujours très froid en Roumanie, notamment dans le centre du pays, avec des maxima qui vont ce mercredi de -2 à 9 degrés. Ciel couvert et pas plus de 2 degrés aujourd’hui à Bucarest.

     

  • 10.02.2025 (mise à jour 3)

    10.02.2025 (mise à jour 3)

    Politique – Klaus Iohannis a démissionné lundi du poste de président de la Roumanie, un jour avant que le Parlement n’examine en session plénière la demande de sa destitution avancée par les partis en opposition. M. Iohannis a mentionné qu’il quitterait ses fonctions le 12 février et que par cette décision, le pays évite la crise provoquée par un potentiel référendum. Une telle consultation populaire aurait divisé la société. En plus, sur le plan diplomatique, aucun des partenaires étrangers de la Roumanie n’aurait compris la raison qui pousse le pays à renvoyer son président, surtout que la procédure pour lui trouver un remplaçant avait été déjà lancée, a expliqué Klaus Iohannis dont le second mandat a expiré le 21 décembre 2024. Rappelons-le, au moment où la Cour constitutionnelle avait décidé d’annuler les élections présidentielles, elle a décidé aussi de maintenir Iohannis en fonction jusqu’à l’installation d’un nouveau président. Au terme de la Loi fondamentale, les prérogatives présidentielles seront assumées par le chef du Sénat qui assurera la présidence par intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau président. C’est donc l’actuel chef de file du PNL, Ilie Bolojan qui remplace provisoirement Klaus Iohannis. Il a le droit de promulguer des lois, il peut exiger un réexamen des lois par la Cour Constitutionnelle, il peut nommer et révoquer des ministres et il est le commandant suprême des Forces armées. En revanche, il n’a pas le droit de dissoudre l’Assemblée législative, de nommer un nouveau premier-ministre ou d’initier un référendum.

     

    Réactions– En Roumanie, les partis parlementaires en opposition qui ont initié la procédure de suspension du chef de l’Etat, Klaus Iohannis, ont salué sa décision de démissionner. Le député de l’Alliance pour l’Union des Roumains, AUR, Dan Tanasa, a affirmé que M. Iohannis occupait illégalement le fauteuil présidentiel et que les Roumains ne voulaient plus de lui. La responsable de l’USR, Elena Lasconi, considère que la démission de Klaus Iohannis n’offre aucune réponse quant à l’annulation des élections de 2024. Mme Lasconi plaide pour des changements fondamentaux entre la relation des citoyens avec les institutions publiques. Dans le camp de la coalition au pouvoir, le maire libéral de la ville de Cluj, Emil Boc, a précisé que la démission reste préférable à la suspension, qui aurait perturbé la scène politique et porté atteinte à la crédibilité du pays à l’extérieur. Le maire de Craiova, la sociale-démocrate Olguta Vasilescu, a affirmé que la coalition continuait à soutenir la candidature de Crin Antonescu aux élections présidentielles. La démission de Iohannis s’avère une décision réfléchie par laquelle le pays a évité une procédure de destitution et l’organisation d’un référendum.

     

    Supermarchés – Le premier ministre roumain, le social-démocrate Marcel Ciolacu, affirme qu’il faut intervenir dans la législation pour que tous les produits commercialisés dans les grandes surfaces aient la même marge commerciale. Dans un message posté sur les réseaux sociaux, il a présenté les produits roumains achetés à la veille d’un boycotte des supermarchés annoncé pour ce lundi par les fidèles de l’ex-candidat à la présidence de la Roumanie, Calin Georgescu. 800 000 Roumains travaillent dans les plus de 4 500 super et hypermarchés ouverts en Roumanie et les impôts que ceux-ci paient comptent pour 13% des recettes de l’Etat. Qui plus est, selon les chiffres du ministère de l’agriculture, 70% des produits se trouvant dans les étals des super et hypermarchés sont roumains. Début février dans plusieurs Etats des Balkans, les clients ont rejoint un boycotte d’ampleur contre les supermarchés dans le contexte de la majoration des prix des produits alimentaires. Les protestations qui ont commencé en Croatie se sont propagées en Bosnie, au Monténégro et en Serbie.

     

    Réglage de compte – Cinq personnes ont été auditionnées suite aux quinze perquisitions menées par la police ce lundi, dans les départements d’Ilfov, Prahova, Buzau et Arges dans une affaire de réglage de compte à Urziceni, soldé par deux morts. Suite à des perquisitions déroulées ce lundi encore dans le département de Brasov, la police a dépisté neuf autres suspects qui seront également enquêtés. Le ministre roumain des Affaires Intérieures, Catalin Predoiu, a tiré la sonnette d’alarme en affirmant qu’il faudrait davantage de structures publiques impliquées dans la lutte contre le crime organisé afin d’aboutir au démantèlement  des clans mafieux. Malgré la dissolution ces dernières années des centaines de groupes criminels, ceux-ci se reconstituent facilement et donc le problème perdure. A la fin de la semaine dernière, deux personnes ont été tuées et cinq autres, blessées, dans une fusillade à laquelle ont participé 25 personnes, membres des deux clans ennemis d’Urziceni et de Prahova.

     

    FMI – La délégation du Fonds monétaire international a conclu les pourparlers qu’elle a eus à Bucarest avec les représentants des principales institutions en charge des politiques monétaires et fiscales de la Roumanie. Ce ne fut pas une mission d’évaluation, mais une mission d’information. Le Premier ministre Marcel Ciolacu a fait part aux experts du FMI de l’engagement de l’exécutif à respecter le déficit budgétaire de 7% du Produit Intérieur Brut et à mettre en œuvre les réformes assumées dans le cadre du Plan national de relance et de résilience. Le FMI a publié ses dernières prévisions concernant l’évolution de l’économie roumaine à l’automne de l’année dernière, lorsqu’il estimait un déficit au même niveau que celui fixé par le gouvernement, 7%, pour la fin 2025. Les estimations du Fonds sont plus optimistes tant en termes de croissance économique, 3,3%, contre seulement 2,5% pris en compte par les autorités de Bucarest, que d’inflation, calculée à 3,6%, en dessous de l’objectif de 4,4% fixé par le gouvernement. Par ailleurs, les responsables de la Banque mondiale ont salué le plan de réformes du gouvernement et l’attention accordée aux investissements, mentionnant que la Roumanie était un partenaire puissant et résilient.

     

    Météo – Il fait froid sur le centre, l’est et le sud de la Roumanie. Le ciel est variable. Des pluies peuvent tomber sur l’est et le sud-est. Les maximas varient généralement de moins 1 et plus 8 degrés Celsius.

  • Plans de restructuration et protestations

    Plans de restructuration et protestations

    Le déficit énorme et l’intransigeance de la Commission européenne qui exige constamment que Bucarest prenne des mesures pour le réduire – voilà ce qui a déterminé le gouvernement de coalition formée du Parti Social-Démocrate, du Parti National-Libéral et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie à prendre des décisions très impopulaires.

    Dans ce contexte, début 2025, de nombreux employés du secteur public ont vu toute indexation ou augmentation de salaire gelée par décret gouvernemental. Les retraités n’ont plus vu leurs pensions indexées sur le taux d’inflation, comme promis. Qui plus est, ces jours-ci, la réorganisation des institutions publiques centrales et des entreprises publiques a été aussi annoncée.

     

    Des réductions de postes au Parlement

    D’ailleurs, mercredi dernier, il a été annoncé que le nombre de fonctionnaires public au sein du Parlement roumain serait réduit d’environ 400 postes, ce qui a provoqué une manifestation spontanée des employés dans les couloirs de l’institution. Par exemple, au Sénat, quelque 180 postes sur un total de près de 800 seront supprimés, aux dires du chef de file libéral et président du Sénat, Ilie Bolojan. Et ce n’est pas tout, le parc automobile et les quotas de carburants seront également réduits.

    « Sur un total de 796 postes, il y aura environ 618 postes. Personne ne va licencier les collègues qui devront partir. Partout où le nombre de postes d’exécution sera inférieur à celui actuel, conformément à la loi, des concours seront organisés. Je vous garantis qu’il n’y aura aucune influence politique. »

     

    A la Chambre des députés, plus de 200 postes seront supprimés sur un total d’environ 1 100 – a déclaré à son tour le président social-démocrate de la Chambre, Ciprian Şerban.

     

    Des mécontentements et des réactions de soutien

    Dans ce contexte, l’Union Sauvez la Roumanie a demandé aux leaders de la coalition gouvernementale de présenter publiquement toutes les mesures visant à réduire les dépenses de l’Etat, ainsi que les critères de sélection des employés, « afin de garantir que les personnes qui restent sont compétentes, pas seulement des planqués ».

    Qui plus est, plusieurs fédérations syndicales ont manifesté leur soutien face aux employés du Parlement qui pourraient perdre leur emploi. Selon la Fédération nationale des syndicats de l’administration la méthode par laquelle les mesures de restructuration sont adoptées et communiquées est abusive et opaque. Les dirigeants du Syndicat des fonctionnaires publics du Parlement et du Syndicat du Personnel sous contrat affirment, quant à eux, que cette réorganisation manque d’équité.

    Au sein de la société les opinions sont tout aussi divisées. Si certains applaudissent les mesures envisagées, d’autres les contestent, rappelant que la réduction du nombre de sièges au Parlement devrait commencer par les sénateurs et les députés eux-mêmes, conformément au résultat d’un référendum consultatif de 2009 visant la transition vers un Parlement monocaméral à 300 sièges.

    D’ailleurs, ces quatre dernières années, le nombre d’employés du secteur public a augmenté de 56 000, affirment ceux qui soutiennent l’action du gouvernement. D’autres rappellent en revanche que parmi les salariés du secteur public on retrouve également ceux de l’Education, de la Santé, de l’Armée ou encore de la Police – des secteurs en proie à une véritable pénurie de personnel depuis de nombreuses années.