Tag: immunité

  • A la Une de la presse roumaine du 23.01.2013

    A la Une de la presse roumaine du 23.01.2013


    Comme c’est l’hiver — et différentes maladies de saison font des ravages — il est bien d’accroître son immunité. Un conseil qu’une catégorie de Roumains a suivi à la lettre près. Résultat constaté par Evenimentul zilei : « Les parlementaires ont pris pour eux de la super-immunité et la liberté de tirer au flanc ». « A la hâte et dans le plus grand secret, la nouvelle majorité de l’Union sociale libérale (USL) a apporté des modifications scandaleuses au statut des députés et sénateurs», ajoute le journal cité. Ils se sont assuré des sanctions pour la forme en cas de conflits d’intérêts et ont promu le tir au flanc au rang de politique officielle, estime encore Evenimentul zilei.


    Tout le monde sait que les citoyens sont égaux devant la loi. Pourtant, Adevărul considère « les parlementaires, plus égaux que d’autres élus ». Il explique que « les sénateurs et députés ont voté pour eux-mêmes un statut qui les privilégie par rapport aux autres catégories d’élus : ils peuvent ignorer, sans risquer de perdre leur mandat, les décisions d’incompatibilité de l’Agence nationale d’intégrité ». Evenimentul zilei s’interroge, dans un autre article : « Le Parlement — Service de protection rapprochée des pénaux ?! » – pluriel de « pénal », nom inventé dernièrement et entré dans l’usage courant en Roumanie. « Pour assurer leur immunité devant la loi, les pénaux ont payé cher, ont léché les bottes des chefs et petits chefs des partis de l’USL, ont péché par luxure politique ou par luxure tout court ». Jurnalul naţional, lui, se contente d’annoncer : « les modifications au Statut des parlementaires, adoptées »« La loi peut être attaquée à la Cour constitutionnelle, et le président est tenu de la promulguer ».


    Pour l’éditorialiste du quotidien cité, « le jour où le Super pouvoir de l’USL a voté la Super immunité de ses propres parlementaires, le seul parti d’opposition qui s’est conduit en tant que tel a été le Parti du peuple — Dan Diaconescu ». Formation populiste, fondée par un personnage controversé, Dan Diaconescu, patron de télévisions controversées, dont une, « OTV, a perdu sa licence » (d’émission). « M’sieur Dan lance l’Opposition TV », lit-on dans Evenimentul zilei. Adevărul en sait davantage sur « la femme qui a envoyé M’sieur Dan se coucher », la nouvelle patronne du Conseil national de l’Audiovisuel. Une décision adoptée à l’unanimité par les membres du Conseil, pour cause de non paiement de plusieurs amendes infligées par l’institution depuis 2009. Conclusion d’ Evenimentul zilei : « Il ne faut pas oublier que le grand talent du Sensationnel, c’est de créer et de vendre des illusions ». Seul l’avenir nous dira lesquelles.

  • A la Une de la presse roumaine du 18.01.2013

    A la Une de la presse roumaine du 18.01.2013


    Le ministre roumain de la Santé a suscité un tollé voici quelques jours, quand il a annoncé son intention de couper les fonds de la Caisse nationale d’assurances maladie qui étaient jusqu’ici alloués aux hôpitaux privés. Depuis, journalistes et analystes ne cessent de débattre ce problème. Le ministre « Nicolăescu a changé d’avis : les hôpitaux privés continueront d’être financés », annonce Adevărul, mais le financement se fera différemment à partir du 1er mars. Jurnalul naţional fait valoir le droit de celui qui paye de choisir où il veut se faire soigner — à l’Etat ou au privé. Evenimentul zilei signale, lui, une « Directive européenne qui arrête « la nationalisation de la Santé ». Selon cette directive, tout Roumain assuré aura le droit, à partir d’octobre prochain, de se faire soigner dans un hôpital de l’Union européenne, qu’il soit privé ou d’Etat. Et le remboursement se fera conformément aux grilles de Roumanie. Dans ce cas, les hôpitaux privés de Roumanie auxquels les fonds seraient coupés seraient sujets à discrimination.


    C’est l’hiver, une saison où différentes maladies sévissent, donc il s’agit de protéger son immunité. Elle figure bien dans les pages des grands quotidiens bucarestois, mais c’est l’immunité parlementaire. România liberă a appris « comment les parlementaires veulent protéger leur immunité ». Non, il ne s’agit pas de se faire vacciner contre la grippe. Selon une nouvelle initiative législative, « s’ils veulent demander à retenir, arrêter ou perquisitionner un parlementaire, les procureurs devraient montrer aux élus tant le fondement légal et les raisons concrètes que les preuves sur lesquelles leur demande repose. » Cela s’ils souhaitent que les parlementaires votent en faveur de la levée de l’immunité parlementaire d’un collègue. Evenimentul zilei conclut que les élus « souhaitent se tenir le plus à l’écart possible de la justice. Par les modifications proposées, «le Parlement devient une cour de justice », lit-on dans Adevărul. Oui, renchérit Evenimentul zilei, « mais sans passer par des études de spécialité ».


    Procureur ou juge à la tête du Conseil supérieur de la magistrature ? C’est, en Roumanie, le sujet d’une vive polémique après qu’une femme procureur ait accédé pour la première fois à la tête du Conseil, suite à un vote démocratique. Ceci a créé un « scandale national », comme l’appelle Jurnalul naţional. « Un pays dépourvu de procureurs est un pays de hors-la-loi », rétorque România liberă dans son édito. « L’institution du Procureur est soumise ces jours-ci à une attaque concertée de la part des institutions politiques et des médias favorables au Pouvoir en place laquelle, si elle aura du succès, soumettra la justice pénale aux intérêts des groupes criminels, habillés (ou pas) dans des vêtements politiques ». Jurnalul naţional trouve à redire que Oana Schmidt Hăineală ait visité Bruxelles tout de suite après sa nomination. Et aussi qu’elle y a rencontré un personnage dont elle n’aurait même connu pas le nom ni les fonctions. « Jusqu’à quelle bassesse la lutte pour le CSM descendra-t-elle ? » se demande România liberă dans un autre article. Seul l’avenir nous le dira.