Tag: jeunes

  • Le Festival national du jeune théâtre « Ideo Ideis »

    Le Festival national du jeune théâtre « Ideo Ideis »

    Les jeunes Andreea Borţun — actuellement scénographe – Alexandru Ion — actuellement comédien, se sont lancés dans une véritable aventure dans une petite ville où il n’y avait ni théâtre ni salle de cinéma. Marcel Iureş — un des comédiens roumains les plus réputés, devenu président d’honneur du Festival — ainsi que Medeea Marinescu, Cătălin Ştefănescu, Andi Vasluianu, Vlad Zamfirescu et Marius Manole — les ont vite rejoints. Ces grands noms de l’art théâtral et cinématographique roumain président ce festival.



    Le réalisateur de télévision Cătălin Ştefănescu a rejoint le Festival « Ideo Ideis » dès sa deuxième édition : « A partir de 2014, nous nous considérons comme des mentors. C’est que, d’un commun accord avec Andreea et Alex, qui sont les fondateurs et les protecteurs de ce festival, nous en avons changé la philosophie. Ce n’est plus un festival doté de prix, par conséquent, nous ne sommes plus un jury et nous tâchons de faire quelque chose de normal, de contemporain : encourager une forme de compétition entre équipes, en n’accordant plus de prix individuels, mais en offrant des opportunités aux troupes qui méritent une récompense. Nous nous appelons « mentors », car, après chaque spectacle de théâtre, nous rencontrons les troupes qui les réalisent et nous en parlons. »



    Le Festival « Ideo Ideis » est un événement unique en Roumanie, souligne Cătălin Ştefănescu, et cela en raison du fait que ce n’est pas un simple festival de théâtre, mais « un festival d’éducation alternative par le théâtre » – comme il se plaît à dire.



    220 participants, 26 formateurs, 120 volontaires, 14 spectacles de théâtre professionnel, 10 troupes de lycéens, 2 soirées de projections, 3 réservées à la Caravane des Films du Festival de Film Transilvania, 3 soirées des narrateurs, 4 spectacles pour enfants et 3 classes de maître. Voilà le bilan de cette 9e édition du Festival national du jeune théâtre « Ideo Ideis » d’Alexandria.



    Andreea Borţun, co-présidente du festival, explique : « Le festival dure 10 jours. Les 4 premiers jours sont réservés aux ateliers de développement personnel : le matin sont prévus les ateliers destinés aux comédiens, auxquels participent tous les invités présents au festival ; l’après-midi, ils peuvent choisir parmi les 5 ateliers destinés à la chorégraphie, à l’éducation visuelle, à la scénographie, à la musique et au rythme, à la dramaturgie. Les jours suivants sont dédiés aux spectacles présentés par les troupes de lycéens. Les soirées sont elles aussi, très riches en événements. Chaque soir est prévu un spectacle de théâtre professionnel dans les deux salles réservées pour le festival. Les bénéficiaires de ces spectacles sont aussi bien les jeunes de tout le pays qui se rendent à Alexandria pour ce festival que les habitants de la ville. Trois soirées sont consacrées aux mentors ; nous les appelons « les soirées des narrateurs ». Pour ces soirées, nous invitons des professionnels de différents domaines — autres que celui artistique — qui viennent à Alexandria et racontent avec passion des choses sur leur métier et ont un dialogue avec les participants. La « Cinémathèque tardive » est consacrée, bien sûr, aux amateurs de film. Nous invitons des réalisateurs roumains qui proposent au public soit leurs plus récents films, soit des films qui les ont inspirés le long de leur carrière. Après la projection, ils entament un dialogue avec l’audience. Et enfin, au dernier jour du Festival il y a les classes de maître, données par des professionnels du théâtre. L’animateur de ces classes est notre ami Cătălin Ştefănescu et elles sont suivies, bien sûr, d’un dialogue avec le public ».



    Dans une ville comptant un peu plus de 40 mille habitants, le Festival « Ideo Ideis » réussit à apporter un souffle nouveau, un nouvel esprit.



    Andreea Borţun : « On marche dans les rues et tout le monde sourit. On voit des dizaines, des centaines d’enfants portant des T-shirts rouges et des badges autour du cou et l’on sait qu’ils sont engagés dans ce festival. On voit les gens de la ville se réjouir à leur rencontre et ils sont nombreux à dire que la ville se ranime le jour où débute le festival… Celui-ci apporte beaucoup d’énergie positive, les gens se serrent dans les bras, pleurent d’émotion, se réjouissent, apprennent… Il y a des échanges de pensées et d’idées qui se font, des projets qui naissent, des rencontres entre professionnels et jeunes qui sont rendues possibles… Je pense que 8 à 10 jours par an c’est suffisant, davantage serait trop, mais lorsque cela arrive, il se produit quelque chose qu’il m’est difficile d’expliquer par des mots. »



    A commencer par cette année, les troupes de lycéens ne sont plus évaluées par un jury et elles ne reçoivent plus des prix individuels. Les organisateurs ont souhaité appliquer un nouveau concept, qui mette davantage l’accent sur le processus et non pas sur la performance, les distinctions et les prix. Les participants ont été récompensés d’opportunités ou « d’expériences », telles la participation à l’édition 2014 du Festival National de Théâtre, la participation, avec un spectacle, aux éditions 2015 du Festival international de théâtre de Sibiu ou du Festival de la Comédie roumaine.



    C’est toujours à Andreea Borţun, co-présidente du Festival « Ideo Ideis », de nous dire ce que les organisateurs se proposent pour les années à venir, à la fin de cette 9e édition du festival : « Les prochaines années, nous souhaitons faire davantage pour la communauté et pour les enfants de cette ville, car leur intérêt a considérablement augmenté. Nous nous proposons également d’emmener à Alexandria plus de lycéens épris du théâtre. Nous espérons pouvoir tout mettre sur pied au très beau camping l’année prochaine, quand le festival fête son 10e anniversaire. Et j’espère surtout que notre équipe reste unie et continue à organiser ce festival avec la même passion. »



    Les organisateurs du Festival national du jeune théâtre «Ideo Ideis » préparent l’anniversaire, en 2015, de 10 années d’existence de cette manifestation. Une existence courageuse et pleine de confiance.



    Cătălin Ştefănescu estime que ces jeunes méritent d’être soutenus davantage : « Je voudrais souligner combien ce qui se passe à Alexandria et la philosophie sur laquelle repose cet événement sont méritoires. C’est quelque chose de si pur, de si normal et malheureusement de si rare, qu’à chaque fois je me sers de superlatifs pour exprimer mon enthousiasme. Or, je me rends compte que ce n’est pas la meilleure manière de vanter une chose, car on risque de susciter la méfiance. Pourtant, tous ceux qui ont eu la curiosité de s’y rendre ont découvert quelque chose de vraiment unique. Ça je peux le dire. Ce qui me lie à cet espace, c’est le fait que tout ressemble à un livre ouvert, que chaque sou est dépensé de manière transparente, que tout le monde s’endort le soir la conscience tranquille de ce point de vue-là, que nous, qui sommes engagés dans cette « aventure » – mentors et formateurs qui travaillent avec les enfants ainsi que tous ceux qui se trouvent au cœur du festival — nous faisons ce travail pro bono et cela est, à mon avis, une chose magnifique et particulièrement importante. » (Trad. : Dominique)

  • Ideo Ideis

    Ideo Ideis

    Le théâtre nous fascine depuis la nuit des temps ; il nous aide à mieux comprendre qui nous sommes, qui nous voulons être. Quand le théâtre est absent, il nous manque au point de nous faire monter sur les planches dans des endroits parfois improbables. C’est ce qui se passe dans plusieurs petites villes roumaines sans salles ni troupes de théâtre, mais où des élèves passionnés se sont transformés en acteurs, par besoin intérieur et par pur plaisir. En tête de liste, la ville d’Alexandria, département de Teleorman, où depuis bientôt 10 ans, des troupes lycéennes se rassemblent chaque été, dans un Festival de théâtre jeune, intitulé « Ideoideis ». Ileana Taroi a accueilli au micro Andreea Bortun, co-présidente de l’équipe qui se trouve aux manettes du Festival, elle même une ancienne membre de la troupe d’élèves d’Alexandria.


  • Quelle solidarité parmi les jeunes roumains?

    Quelle solidarité parmi les jeunes roumains?

    La solidarité est aujourd’hui au programme de Paroles jeunes, le magazine ciblé sur l’actualité des jeunes de Roumanie. La solidarité, ses formes d’expression, son avenir et sa place dans la société roumaine ont été les principaux sujets d’une série de débats organisés à Bucarest. Paroles jeunes se penche aussi sur les jeunes et l’emploi. Les PMEs roumaines pourraient obtenir des subventions pour chaque jeune diplômé qu’elles embauchent.


  • 13.11.2013

    13.11.2013

    Protestations – Les élèves et les étudiants de Roumanie protestent à nouveau ce mercredi. Les étudiants réclament notamment l’octroi de 6% du PIB à l’éducation, à compter de l’année prochaine, l’augmentation du financement de base des universités, la majoration des bourses sociales, ainsi que davantage d’investissements dans les centres de conseil et d’orientation de carrière. Pour leur part, les élèves demandent la hausse des allocations, la dotation adéquate des établissements d’enseignement, le remboursement intégral des frais de transport pour ceux qui font la navette, la révision des programmes et du contenu des manuels scolaires.



    Budget – Le cabinet de Bucarest examine aujourd’hui le projet d’exercice budgétaire pour l’année à venir, qui devrait être adopté demain. Les discussions partent des propositions déjà formulées relatives aux indicateurs macroéconomiques pour 2014, à savoir une croissance économique de 2,2%, une inflation de 2,2% et des investissements estimés à 6% du PIB. Aujourd’hui encore, l’Union Sociale-Libérale, au pouvoir, doit débattre de la variante finale du projet législatif portant sur la décentralisation sur lequel le gouvernement engagera sa responsabilité.



    Chômage – Le président de la Roumanie, Traian Basescu, a déclaré qu’en dehors des mesures nationales mises en place pour combattre le chômage des jeunes, il est essentiel que l’Europe transmette un message politique d’appui à la mobilité pour que la jeunesse puisse bénéficier d’opportunités en matière de formation et d’embauche. Le chef de l’Etat roumain, qui a participé mardi à Paris au sommet consacré au marché de l’emploi pour les jeunes, a affirmé que Bucarest soutient l’importance de l’effacement des barrières actuelles à la mobilité des travailleurs et celle de prévenir la diffusion de messages alimentant artificiellement les craintes liées à la libre circulation de la main d’œuvre dans l’UE.



    Classement – Ionuţ Budişteanu, le jeune roumain de 19 ans qui a utilisé «l’intelligence artificielle pour créer un modèle viable pour une voiture auto-conduite à faible coût» est 9e sur les 16 adolescents les plus influents au monde en 2013, selon le classement établi par la revue Time. Les jeunes figurant sur cette liste sont devenus célèbres grâce à leurs exploits dans les domaines les plus divers, dont littérature, science, activisme, mode, sport et spectacles. En tête de liste on retrouve la chanteuse néo-zélandaise Lorde, 17 ans. Time note que l’invention de Ionuţ Budişteanu, qui fait actuellement ses études supérieures en Roumanie, lui a valu le premier prix, d’une valeur de 75.000 dollars, lors de la Foire Intel des sciences et de l’ingénierie organisée en mai dernier à Arizona, aux Etats-Unis.



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  • A la Une de la presse roumaine du 09.08.2013

    A la Une de la presse roumaine du 09.08.2013

    Des toiles de maître dérobées au musée Kunsthal de Rotterdam ont bien été brûlées par leurs voleurs, en Roumanie, mais de quelles œuvres s’agit-il ? — la presse roumaine passe en revue les conclusions des experts qui soulèvent encore davantage de questions. Dans le même temps, un rapport de l’Organisation mondiale du travail constate que « 15% des jeunes Roumains sont ‘trop’ éduqués ». Toutefois la gestion des « ressources humaines » est « minée » depuis le centre, s’insurgent certains maires roumains.


  • Internet et ses dangers

    Internet et ses dangers


    Il est difficile aujourd’hui d’imaginer l’univers des jeunes sans Internet. Dès leur très jeune âge, ils sont aptes à naviguer — surveillés ou non par les parents. Ils y trouvent les informations dont ils ont besoin dans tous les domaines, des programmes éducatifs, ils peuvent communiquer très facilement. Pourtant, ce réseau comporte certains dangers, notamment pour les très jeunes, qui ne savent pas encore distinguer entre réalité et fiction — en ligne !


    Une étude de l’Organisation «Sauvez les enfants» fait état d’une augmentation du nombre d’enfants qui utilisent le réseau Internet, les nouveaux comportements étant doublés de nouvelles menaces à mesure que la technologie utilisée devient de plus en plus mobile. Gabriela Alexandrescu, présidente exécutive de l’organisation « Sauvez les enfants — Roumanie » : « En Roumanie, la plupart des enfants — soit 86% d’entre eux — naviguent sur Internet quotidiennement ou presque. 65% le font à partir de dispositifs sans fil. Dans ces conditions, leur surveillance par les parents est de plus en plus difficile. Pour avoir une idée des risques que les jeunes encourent, disons que 90% d’entre eux affirment utiliser au moins un réseau social. Le profil de 21% des enfants interrogés pour cette étude est public. Les programmes d’information et d’éducation mis en oeuvre dans les écoles commencent pourtant à porter leurs fruits, car ce pourcentage ne cesse de diminuer — pas de façon vertigineuse — mais il est quand même en baisse. Ce qui prouve que les enfants commencent à apprendre quelles sont les données personnelles qu’ils peuvent rendre publiques. Par ailleurs, en Roumanie, 43% des enfants affirment avoir regardé des images à caractère sexuel au cours de la dernière année et 70% d’entre eux les ont trouvées sur Internet. »


    L’âge moyen auquel les jeunes commencent à naviguer sur la Toile a chuté jusqu’à 9 ans — contre 10 ans en 2010. Les dispositifs sans fil (portable, tablette) ont progressé de 17% en 2010 à 65% en 2012 — et leurs prix sont devenus de plus en plus accessibles.


    Selon une étude réalisée par l’organisation « Sauvez les enfants », pour les adolescents, qui traversent une période difficile et confuse de leur existence, Internet peut être plutôt une mauvaise qu’une bonne chose. Ils passent plus de temps sur Internet au détriment de l’étude et de l’exercice physique


    La moitié des enfants ayant participé à cette étude affirment avoir été insultés ou dérangés sur Internet et avoir rencontré, en face à face, une personne contactée sur la Toile. 10% de ces enfants se sont sentis insultés ou mécontents d’une telle rencontre.


    L’accès aux dispositifs sans fil et l’essor des réseaux de sociaux imposent de nouveaux défis — souligne Liliana Preoteasa, directrice générale de la Direction pour l’Education et la Formation tout au long de la vie du Ministère de l’Education de Bucarest : «A l’école, il est certes possible de contrôler les sites que les élèves visitent pendant les heures de classe. Il y a des dispositifs et des moyens à cette fin. A la maison il doit être également possible d’appliquer certaines méthodes de contrôle parental. Cela est pourtant de plus en plus difficile à réaliser si l’enfant utilise le portable. Or, cette navigation peut les amener effectivement vers des «zones de danger ».»


    Malheureusement, l’éducation en matière d’Internet est presque inexistante en Roumanie. Près de 80% des parents n’imposent à leurs enfants aucune restriction à l’utilisation d’Internet. Beaucoup d’entre eux ignorent les expériences négatives de leurs enfants sur le réseau, d’autres ne maîtrisent pas la technologie et ne possèdent donc pas les compétences nécessaires pour contrôler leurs enfants.


    L’organisation « Sauvez les enfants » a proposé en ce sens la mise en circulation, dans les établissements scolaires de Roumanie, d’un guide contenant des informations théoriques et pratiques sur l’utilisation en toute sécurité d’Internet par les élèves. Les spécialistes de l’organisation offrent également des conseils aux jeunes et aux adultes qui souhaitent apprendre comment utiliser Internet en toute sécurité.


    Lors de la présentation de l’étude, le chef du Service de lutte contre la criminalité informatique de l’Inspection générale de la police, Virgil Spiridon, a précisé que le niveau de la criminalité informatique enregistré en Roumanie n’est pas élevé ; pourtant, partout dans le monde, la tendance est ascendante. Les fraudes bancaires, l’accès illégal aux sources confidentielles d’information appartenant aux compagnies et aux gouvernements, le harcèlement et le chantage ont envahi Internet et y prolifèrent à un rythme accéléré.


    Ce qui caractérise la Roumanie, en matière de criminalité informatique, c’est surtout la diversité et la nouveauté des moyens utilisés. Virgil Spiridon: «Côté chiffres et statistiques, nous avons enregistré en 2012 un millier de cas de cyber criminalité en tout genre. 200 dossiers font déjà l’objet d’une enquête judiciaire. Il s’agit de 1200 infractions et 542 inculpés. Quant à la sécurité des enfants sur Internet, c’est à l’école et à la famille qu’incombe le plus de responsabilité.»


    Gherghe Serban, membre de l’Association professionnelle des fournisseurs de services électroniques, nous donne une idée de l’ampleur de ce phénomène dans le monde: « Si l’on compte actuellement dans le monde 7 milliards de dispositifs interconnectés par Internet, le trafic général Internet doublera d’ici 2015, alors que le trafic sur portable augmentera 11 fois.»


    Pour les jeunes générations, les jeux de l’enfance se sont déplacés devant l’ordinateur. Le jeux sur Internet ont remplacé les jouets et les rêves des enfants des générations antérieures. Internet est-il une bonne ou une mauvaise chose ? Cela dépend de ses utilisateurs. (aut.:Teofilia Nistor; trad. : Dominique)

  • Michel Beine (Belgique) – le niveau de vie des salariés roumains

    Michel Beine (Belgique) – le niveau de vie des salariés roumains


    Une analyse élaborée par Econtext tire des conclusions qui ne sont pas vraiment favorables à la Roumanie. Avant de connaître le classement des pays européens en fonction du nombre de fonctionnaires pauvres, voyons quelle est la définition européenne de la pauvreté. L’étude susmentionnée nous rappelle que l’UE a fixé le seuil de pauvreté à 60% du niveau de vie médian. Et maintenant, grâce aux données fournies par Econtext, voyons ensemble où se trouve la Roumanie dans le top des pays européens recensant le plus de salariés pauvres ? Surprise, notre pays se trouvait en 2012 en tête du classement, avec un pourcentage de 17,20% salariés touchant en dessus du seuil européen de pauvreté.




    Pour vous faire une petite idée, rien que les charges pour une famille à trois membres vivant dans un appartement à trois pièces, à Bucarest, s’élève en hiver à presque 70 euros par mois. Si l’on ajoute qu’une boîte de lait est un euro, un kilo de pommes – un euro, le kilo de porc quelque 8 euros, un litre d’huile — un euro 50, vous imaginez un peu la vie d’un salarié pauvre de Roumanie, un pays où le SMIC dépasse de peu les 150 euros. Le reste du classement est aussi intéressant. La deuxième position revient à la Grèce avec 13,80% des salariés considérés comme pauvres et la troisième position est occupée par l’Espagne avec un pourcentage de 12,70%. Nos voisins, les Bulgares, se classent en dixième position devançant de 5 positions seulement la France où 6,60% des salariés touchent moins de 60% du salaire médian.




    Alors, on ne saurait être surpris d’apprendre grâce à une étude élaborée par l’Institut Roumain pour l’Evaluation et la Stratégie que plus de 40% des salariés roumains affirment avoir du mal à économiser, tandis que 24% d’entre eux disent que leur salaire s’avère insuffisant pour vivre. Sur le total des sondés, seulement 21% ont affirmé se débrouiller tant bien que mal avec les revenus mensuels.

    Comme vous le voyez, cher Michel Beine, le niveau de vie des Roumains est plutôt en berne et pourtant ce ne sont pas les salariés qui sont les plus touchés par la pauvreté, mais les jeunes. Ce sont les moins de 17 ans qui risquent le plus de tomber victimes de la précarité et de l’exclusion sociale. Le phénomène est présent sur l’ensemble de l’UE, relève un rapport sur 2012 au sujet de l’occupation de la main d’œuvre élaboré par la Commission européenne.




    Selon la source citée, 40,3% des citoyens roumains risquaient la pauvreté, fin 2011, un pourcentage en baisse pourtant par rapport à l’année 2007 quand presque 46% des citoyens roumains se confrontaient à ce phénomène. Sur l’ensemble des Roumains considérés comme pauvres, 49,1% sont des jeunes de moins de 17 ans, la catégorie la plus vulnérable face à la récession et au chômage. Le rapport publié par Bruxelles tire la sonnette d’alarme quant aux écarts existants entre les différents Etats de l’Union. Cette fois-ci, la Roumanie est donnée comme exemple positif, car tandis que le nombre de jeunes roumains menacés par la précarité a diminué progressivement ces 4 dernières années, celui de jeunes bulgares ou lettons, par exemple, a augmenté de 11 et respectivement de 6% depuis 2008. Le rapport indique également qu’à part les jeunes, ce sont les chômeurs, les parents célibataires et les immigrants qui risquent le plus de tomber victimes de la pauvreté.




    Le rapport européen s’attarde aussi sur les compétences de la main d’œuvre au sein de l’UE. Ainsi, nous apprenons qu’en Roumanie seulement 10% des salariés sont sous qualifiés pour le job qu’ils exercent, tandis que d’autres pays, comme la France ou l’Irlande, recensent un pourcentage de 30%. Disons également que 4% des salariés roumains sont surqualifiés, un pourcentage très bas par rapport à celui rapporté par Chypre (16%), la Grèce (15%), la Belgique, la France, l’Irlande ou les Pays Bas (11%).

  • Le Gala des jeunes écrivains

    Le Gala des jeunes écrivains


    Andra Rotaru, Radu Vancu, Cosmin Pertza et Mihai Iovănel — voilà les lauréats du Gala des Jeunes écrivains. Organisé le 15 janvier, lors de la Journée de la culture nationale, l’événement a été accueilli par la Salle des festivités de l’Institut Culturel roumain.






    Sur les 132 titres en lice, le jury a sélectionné trois pour chaque section : poésie, prose et critique littéraire. Deux autres prix ont également décernés: ainsi, Vlad Moldovan s’est-il vu accorder le prix du « Jeune écrivain de l’année 2012 alors que « Les Substances interdites » de Liviu Ioan Stoiciu ont reçu le prix du « Livre de poésie de l’année 2012 ». Le critique Paul Cernat, un des membres du jury, nous parle de l’événement et de la sélection de cette année : « Je trouve que c’est une excellente initiative et les deux éditions précédentes ainsi que l’actuelle viennent confirmer mon affirmation. Elles ont comblé nos attentes, et les ont même dépassées de certains points de vue. Je pense que ce prix est déjà devenu une institution. En témoignent le grand intérêt qu’il suscite parmi le jeune public ainsi que la crédibilité des livres primés. Dès le début, nous avons essayé, et j’espère avoir réussi, de faire en sorte que les prix accordés ne puissent être contestés. Au moment où l’on accorde un prix, on laisse de côté des auteurs de valeur, mais l’important c’est que le prix en question soit accordé à un livre qui le mérite. Ce qui fut le cas jusqu’ici, notamment en matière de critique littéraire ».








    Nous avons invité au micro Andra Rotaru, auteur du volume « Lemur », lauréate, aux côtés de Radu Vancu, du Gala des jeunes écrivains, la section poésie: «L’histoire de Lemur est très compliquée. J’ai habité il y a quelques années dans la localité de Tescani, un espace vraiment fabuleux. Il y avait beaucoup d’animaux qui se faisaient entendre pendant la nuit, ce qui était assez effrayant. Toutes les nuits j’éprouvais un sentiment de peur dans cet espace désert. Seuls quelques chiens me tenaient compagnie et il se peut que j’en aie repris quelques gestes, tout comme eux ils aient repris quelques gestes à moi. Puis, il y avait aussi les bruits de la nuit, dont la source je m’attachais à identifier. C’est de toutes ces images superposées qu’est né ce personnage, Lemur. Mais je ne saurais oublier un autre épisode heureux de la période Tescani. La chorégraphe Ana Catalina Gubandru avait créé à l’époque un spectacle interactif « Lamur-The most beautiful I Can ». Moi aussi, je pouvais regarder de loin ou bien intervenir. Il n’y avait eu qu’un pas à franchir entre Lamur et Lemur. »




    Le Gala des jeunes écrivains a été transmis en direct par Radio Roumanie Culture et présenté par l’écrivain Dan Mircea Cipariu, initiateur de l’événement. C’est le Ministère de la Culture et l’Institut Culturel roumain qui ont offert les prix d’un montant de près de 3000 euros…(trad. : Alexandra Pop)

  • Annonces et sites de rencontre

    Annonces et sites de rencontre


    En temps de crise — et non seulement -, dans un monde où de plus en plus le temps nous échappe, on peut se demander si dans nos programmes si chargés il y a encore de la place pour les rencontres sentimentales. La réponse est affirmative. Pour cela, on a toujours le temps — et, même plus que jamais, dirait-on, à en juger d’après le succès des agences et des sites de rencontres. C’est comme si, pour eux, la récession économique n’existait pas. Ainsi, en 2010, lorsque la crise battait son plein, un nouveau système de rencontres romantiques a été introduit en Roumanie : le speed-dating(rencontres rapides ou express).



    Simona State, fondatrice de la première agence de ce genre en Roumanie, explique: « Ce sont des rencontres auxquelles sont invités — en nombre égal — des jeunes gens et de jeunes femmes. Ils se parlent pendant 7 minutes, au bout desquelles ils décident s’ils souhaitent se rencontrer de nouveau, s’ils se trouvent sympathiques et veulent échanger leurs numéros de téléphone et adresses par notre intermédiaire. Cela peut sembler difficile, au premier abord. Pourtant, il a été scientifiquement prouvé qu’il suffit de 30 secondes pour se faire une idée d’une personne que l’on rencontre pour la première fois. Et pour se rendre compte si on souhaite la rencontrer de nouveau, on n’a pas besoin de plus de 7 minutes. Il ne s’agit pas d’entamer tout de suite une relation ».







    D’ailleurs, Simona State ne se considère pas la patronne d’une agence de rencontres, mais plutôt d’un réseau social offline. Les gens arrivent à se connaître, à s’amuser, à lier des amitiés et peut-être même des relations amoureuses. Une centaine de relations nouées et un mariage conclu — c’est le bilan de cette agence de rencontres express. La moyenne d’âge des clients est de 35 ans. Pourtant, à cette modalité ont recours aussi bien des jeunes ayant à peine dépassé la vingtaine que des personnes de plus de 55 ans. Les rencontres ont lieu dans deux cafés du centre historique de la ville de Bucarest. Pour ceux qui s’y rendent, la vitesse de déroulement de ces rencontres n’a rien d’étonnant, car ils sont tous des gens dont le programme est très chargé et qui sont donc habitués à tout faire vite.


    Simona State : « Il y a évidemment aussi des personnes timides, pourtant la plupart de nos clients sont des gens très dynamiques et bien ancrés dans la vie professionnelle. Or, le plus souvent ils décident très vite qu’il est plus facile pour eux de rencontrer quelqu’un par notre intermédiaire. Nous organisons ces rencontres après avoir opéré une sélection, en fonction de certains critères. Les gens s’y rendent à un certain moment de la journée et rencontrent d’autres personnes dans un laps de temps très bref. Ceux qui sont très occupés — et ils en sont nombreux — économisent ainsi beaucoup de temps ».


    A noter également l’apparition des agences de rencontre spécialisées dans le milieu corporatiste. Dans ce cas, les clients sont des employés des compagnies multinationales, donc des personnes qui partagent les mêmes habitudes, mécontentements et aspirations. Bien qu’ils passent beaucoup de temps au travail, ces gens-là préfèrent le contact direct par le biais des rencontres express à celui virtuel.


    Simona State précise: «Nous amenons les gens ensemble. C’est là notre principal objectif. Les critères permettent une compatibilité minime entre les gens que nous mettons en contact. Les rencontres sont face à face, et non pas virtuelles. En Roumanie, pendant pas mal d’années, on privilégiait les rencontres en ligne sur certains sites. A présent, on ressent le besoin des rencontres directes, vu que les gens passent beaucoup de temps au bureau ou chez eux, sur Facebook. La communication authentique fait défaut. C’est cet aspect que nous avons voulu changer, en facilitant l’interaction réelle. Ce type de rencontre tout à fait naturelle commence à gagner du terrain ».


    Malgré la nouveauté du concept des rencontres express, les sociétés qui le mettent en place ne ressentent pas les effets de la crise. Il en va de même aussi pour les agences de rencontres classiques qui se portent elles aussi plutôt bien. Daniela Bogdan, directrice d’une agence de rencontres estime que malgré les rendez-vous échoués, les gens n’abandonnent pas la recherche de l’âme sœur: « Peu de personnes réussissent du premier coup. Beaucoup de gens ont besoin de deux, trois relations avant de trouver la personne qu’il leur faut. En fait, toutes ces expériences sont un excellent exercice quand il s’agit de connaître les gens. C’est grâce à elles que nous évoluons. Il s’agit d’une vie à vivre ensemble, mais pas mal de fois, les gens se trompent et ont donc besoin de refaire leur vie. Une agence donne la possibilité aux gens de faire la connaissance du partenaire idéal. Et la vie n’est pas toujours très généreuse de ce point de vue. Métro boulot dodo — nous ne donne pas la chance d’entrer en relation avec beaucoup de personnes » .


    Bien qu’Internet s’avère très utile, Daniela Bogdan encourage les rencontres directes : « Nous nous proposons d’amener les gens face à face, car parfois un regard vaut mille mots. On organise le rendez-vous au moment où les deux personnes en question ont témoigné de l’intérêt pour le profil de l’autre. Ce sont eux qui ont fait la sélection. Les mettre en contact direct c’est plus important que de perdre du temps sur les réseaux de socialisation. C’est beaucoup plus simple de choisir quelqu’un avec qui vous avez sympathisé d’emblée, dès la vue de sa photo, ou encore après avoir lu ce qu’il a écrit sur lui-même, sur ses aspirations ».


    Bref, bien qu’il facilite le choix du partenaire idéal, Internet ne peut pas remplacer l’approche réelle et l’intimité. (trad.: Alexandra Pop, Dominique)